"Have a Little Faith in Vampires" Feedback : missedith@free.fr Les personnages cités dans cette fiction sont la propriété du créateur de la série, Joss Whedon, de la 20th Century Fox ainsi que de la chaîne qui détient les droits de diffusion au moment de l’écriture. L’histoire et les personnages qui auront pu être inventés sont les propriétés de l’auteur. Résumé : Le fantôme de Faith donne d’étranges conseils
« Hey, B, tu sais ce qui ne va pas chez toi ? Tu n’arrives pas à considérer tes ennemis comme des ennemis. Des vampires, ma petite, allez ne me dis pas que tu ne sais pas ce que c’est ? Des crocs, du sang, de la chair, nos pieux, putain ça m’excite. Leur bisexualité. Ne fais pas semblant d’ignorer de quoi je parle. Tu dois les aimer ou les tuer, Candy. Pas d’autre possibilité. Décide-toi maintenant, ou je vais le faire pour toi… » Même son fantôme sur la porte, je vois l’affiche aux chocolats à travers elle, est imprégné de son essence adolescente, puissante et présente. Le rouge sombre de ses lèvres et de ses paupières bordées d’iris bruns. Ses cheveux épars et sa taille révélée. Le noir en cuir. Un pieu dans une main, les doigts de l’autre écartés sur le bout. Faith. Je me demande où elle est et je me souviens qu’un instant je l’ai aimée. Un très court instant. Quand nous avons tué de concert. Non. Quand nous dansions ensemble au concert. Non. Quand nous défions les alarmes. Non. Quand je l’ai plantée dans son arme. Quand. Non. Tout le temps. L’aimer à défaut de supporter qu’elle soit aussi une Elue. Ou je l’aime ou je la tue. Qu’elle me revienne en songe n’est qu’une permanence, parce que j’en ai fait sur elle de bien inavouables. Mais que ce soit pour me dire de me décider à propos des vampires, je ne sais plus. Elle s’adosse à la porte comme si sa transparence était de la chair et promène le pieu autour de son nombril. Je connais chacun des traits de son visage pour les avoir vécus. Je sais ce qu’elle murmure et qui me siffle dans les oreilles, moi couchée dans le duvet. Faith avoue qu’elle est nymphomane, oui et aussi nécrophile, nécrophage, peut-être un peu cannibale, et certainement violente. Ses nerfs entremêlés
exacerbent les sensations, et elle peut saliver brutalement après un combat. Et je pense : vampire. Elle poursuit qu’elle ne dort pas, ou alors ses rêves l’engloutissent, un puits sans fond d’érotisme, de femmes ou d’hommes peu importe le calice, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et je pense : vampire. Elle ajoute que c’est le pouvoir en elle, le pouvoir inhabituel, qui décuple ses appétits, alors personne d’humain ne la comprend, elle est une paria et s’embrouille lorsqu’il s’agit de sentiments. Et quand je pense : vampire, elle me dit qu’il n’y a que moi pour comprendre ça, que moi si on doit l’aimer, et c’est justice que les vampires m’attirent. N’avais-je pas remarqué le lien indestructible entre Tueuse et Tués ? … Si. Malheureusement. Car mes missions tombent à l’eau quand je permets à mon cœur de sombrer dans la flamme aquatique des yeux de mes proies. Si seulement leurs yeux étaient aussi morts qu’eux. Mais ils souffrent de fièvre, qui embue leurs pupilles et me renvoie ma propre image. Je me souviens en les fixant à quel point ma chair et faible, finalement. A quel point mon corps vivant veut d’un corps autre contre lui. Homme ou femme. Mon envie aussi irrésistible que leur faim. Mais rien d’humain ne me nourrit. Jamais rien d’humain. Faith en fantôme a glissé le pieu entre ses jambes et je sens sa moiteur spectrale en buée sur les vitres du dortoir. Elle balance la tête contre le bois. L’avantage de ne pas exister est qu’on peut s’empaler sans risquer autre chose que le plaisir. Mes yeux brillent et sous la couette je ramène mes mains parfumées du bain sur mes lèvres solitaires. Je chuchote pour Faith que je voudrais encore être celle qui lui enfonçait des armes jusqu’au cri. Elle rouvre les yeux, sourit, même rit, et dit. Je le savais, collègue, tu es aussi perverse que moi. Mais toi, tu fais l’innocente. La pauvre, pauvre héroïne sous le poids de sa tâche. Sauf que c’est des conneries tout ça. Tu ne serais pas ce que tu es, tu serais au bord du néant, et qu’on ne soit pas amoureux de toi te permet d’affirmer ta supériorité. D’ailleurs, tu jettes tous les humains, parce que Riley, laisse-moi te dire que tu ne l’as jamais aimé. Restent Angel, Spike, Drusilla. Les trop beaux vampires que tu désires... Si j’avais été vraiment là, j’aurais proposé qu’on fasse l’amour maintenant, parce que je me suis excitée
brutalement, ouais mais je n’y suis pas. J’entrevois sa main qui trace sous le débardeur noir. Ses seins abondants s’arquant sous la pression. Son air narquois. Je voudrais que son illusion se dissipe, parce qu’au fond ce qu’elle m’évoque est dangereux. Je suis comme les vampires, ma propre ennemie. Je les désire. Mon corps en feu. Le sang d’une Tueuse est un volcan sous la langue. Personne n’y survit. Les humains s’épuisent devant mes envies et ne sauront jamais me donner de satisfaction sans mourir. Seuls mes égaux érotiques, les créatures de la nuit, y pourvoiront. Pourront enfin calmer mes nerfs gravement endommagés. Mais je suis sensée, c’est là le glas, les éliminer. Il n’y a donc plus pour moi que mon égale exacte pour remédier à mes douleurs. Elle, en fantôme devant moi, tout ce que je sais c’est qu’elle est quelque part mais je ne sais où. Et que, elle aussi, j’ai failli la tuer. En amour, je suis si lamentable. « Si tu l’es, B, alors je le suis. Nous sommes faites l’une pour l’autre comme les vampires sont faits pour nous. Notre amour aurait été effrayant et délicieux. Alors attends mon retour. Ca peut être long. Mais entre-temps, tu as des monstres à occire. C’est sympa, tu sais, comme hobby. Tu n’en seras que plus excitée lorsque j’arriverai. Toute d’électricité et de tremblements de terre. Fais-moi confiance. Nous sommes les Tueuses, petite, les Elues. Déchire les vampires sans merci et garde la foi. »
FIN