Jeux de mains os part 1

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Titre : Jeux de main Rating : K+ / M Pairing : Emma / Regina Résumé : Emma Swan et Regina partagent une relation torride mais secrète. Note de l'auteur : Une OneShot en deux parties que nous poursuivrons peut-être plus tard.

Le drap tomba sur le sol moquetté de la chambre et Emma roula sur le dos, essoufflée. Le bras pendant en dehors du matelas, elle prit le temps de reprendre un peu d’oxygène. Ses forces l’avaient quittée après ces dernières heures à profiter d’un plaisir incroyable. Un petit sourire apparut sur son visage en sentant des lèvres vagabondes déposer quelques baisers mutins sur son torse. La peau encore moite après tant d’efforts, elle essuya son front d’une main. Mais elle entendit du bruit au rez-de-chaussée, une porte se refermer et les baisers s’arrêtèrent aussi sec. — Il faut que tu t’en ailles ! dit Regina. A la hâte, Emma se redressa et ramassa son jeans, puis son débardeur et ses sous-vêtements. Mais il n’y avait qu’une seule issue en dehors de la porte de la chambre : la fenêtre qui donnait sur le jardin. Elle vit Regina ouvrir la baie-vitrée et se hâta vers son rebord avant de sentir un bras la retenir. Regina ne put s’empêcher de quémander un dernier baiser avant le départ de Miss Swan. — Je passe demain au commissariat.


Emma gardait son petit sourire sur ces derniers mots. Heureusement, elle avait eu le temps d’enfiler au moins son shorty sur ses fesses. Elle prolongea le baiser, lui vola ses lèvres pour quelques secondes de plus et répondit : — Mets pas de sous-vêtement… ça ira plus vite. Regina la vit se reculer, sa lèvre coincée entre ses dents tandis que la voix de son fils l’appelait. Elle vit Emma sauter enfin du toit. Elle enfila son peignoir de satin qu’elle noua sur son nombril. Il était temps de reprendre une expression détachée, neutre, autoritaire, telle que la Méchante Reine l’avait les trois quarts du temps. Elle sortit de sa chambre : — Oui, je suis là, mon chéri. Elle descendit les marches et trouva Henry qui se déchaussait à l’entrée et posait son sac d’école. Elle lui sourit : — Alors, comment s’est passé ta soirée ? — Neil m’a emmené au cinéma et on a mangé une pizza. Dommage que maman avait du travail. Et quel travail, songea la Reine en se rappelant seulement le visage du Shérif Swan entre ses cuisses. Elle perçut quelques frissons la parcourir sur ce rappel et se dirigea vers la cuisine. — Oui, ta mère est débordée, parait-il. Henry prit place sur un tabouret devant la table de la cuisine pendant que sa mère sortait deux assiettes pour mettre le couvert. — Tu crois que mon père et Emma pourraient se remettre ensemble ?

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Sur ces mots, Regina se tendit brusquement et son regard s’assombrit. — Non ! — Pourtant, quand on était au Pays Imaginaires j’ai cru comprendre qu’ils s’étaient rapprochés. Une idée qui déplaisait littéralement à la Reine. Elle avait bien vu Baelfire tourner autour de sa Sauveuse, autant que le Capitaine Crochet avait tenté de la séduire et continuait de le faire, mais Emma était à elle et Regina ne laisserait ni l’un, ni l’autre s’accaparer la mère de son fils. — Tu étais la seule raison qui nous a tous rapprochés, expliqua-t-elle sans réellement mentir. Ce qui ne signifie pas que ton père et Miss Swan se remettront ensemble. — Tu ne l’aimes pas beaucoup, pas vrai ? dit Henry. — Qui donc ? demanda Regina en servant le gratin de courgettes qui avait cuit à feu doux durant sa longue étreinte avec Emma Swan. — Mon père. — Non, répondit-elle honnête. Je ne m’opposerai pas à ce que tu le vois, mais ne me demande pas de l’apprécier. — Pourquoi tu ne l’aimes pas ? demanda Henry. Bien sûr, Regina ne donnerait pas les raisons réelles mais sans ces dites raisons, elle ne trouva pas de réponse valable à donner à Henry. Elle fronça les sourcils et lui servit un peu d’eau : — Dépêches-toi de manger, tu as école demain et je dois retourner travailler.

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Henry s’exécuta tandis que Regina sortait de la cuisine pour éviter d’autres questions curieuses et inappropriées de la part de son fils.

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Emma avait fini de se rhabiller dans sa petite voiture jaune avant de rejoindre l’appartement de Mary-Margaret et David. Elle était rentrée chez eux, les avait salués comme si de rien n’était et avait répondu à quelques-unes de leurs questions de routine. Cela faisait à peine un mois qu’ils étaient revenus du Pays Imaginaire et David et MaryMargaret semblaient plus unis que jamais. Elle grimpa dans sa chambre après une brève conversation avec eux et ôta sa veste en cuir et son débardeur. Quand elle voulut faire de même avec son jeans, elle remarqua qu’un bouton avait sauté et sourit toute seule. Regina ne prenait pas le temps de lui enlever ses vêtements parfois et alors, elle tirait dessus et les boutons sautaient… Elle ôta finalement le vêtement, le lança sur son lit et partit à la salle de bains. Cette fois, elle râla davantage en voyant un suçon sur le haut de son sein droit. — Putain, Regina… fit-elle spontanément. Elle devrait maintenant faire attention à bien dissimuler cette trace laissée par la Méchante Reine. Personne à Storybrooke ne devait être mis au courant de leurs petits tête à tête sensuels.

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Un mois plus tôt… Une fois de plus, la colère de Regina ne faiblissait pas. Elle avait sauvé son fils, y compris Blanche-neige et son maudit Prince, et n’avait eu aucune reconnaissance, pas même un « merci ». Si elle avait eu le choix, elle les aurait tous laissés là-bas, Rumplestilskin, Baelfire, Crochet et les Charmants. La porte du bureau s’ouvrit dans un fracas sur Emma Swan dont les traits accusateurs annonçaient une prochaine dispute. Celle-ci approcha d'un pas décidé et plaqua ses deux mains sur le bureau. — Vous êtes allée voir Crochet pour le menacer ! De quel droit vous vous mêlez de ma vie privée ?! Regina n'était nullement impressionnée par le ton vindicatif et autoritaire de la Sauveuse. Elle avait fait ce qu'elle avait à faire en son âme et conscience, peu lui importait ce qu'on pouvait penser d'elle. Elle se leva face au Shérif Swan et répondit aussi sec : — Vous oubliez une chose, Miss Swan. Nous ne sommes plus au Pays Imaginaire, Storybrooke est ma ville, ce sont mes règles, mes lois et vous devriez m'être reconnaissante que je ne lui ai pas arraché le cœur après ce qu'il a osé faire là-bas ! Emma fronça les sourcils, loin d'être reconnaissante. La Méchante Reine abusait encore une fois de ses pouvoirs et ne faisait preuve d'aucun scrupule. Bien loin était le temps où elle avait accepté de coopérer avec elle pour retrouver Henry au Pays Imaginaire. — Osé faire ? répéta-t-elle. Ce qui se passe entre lui et moi ne vous regarde en rien, Regina !

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— Et vous direz quoi à Henry quand il apprendra que vous avez embrassé ce cher Capitaine ?! La Reine sourit d'un petit air vindicatif et contourna son bureau sans quitter la Sauveuse des yeux. — Vous êtes la gentille, vous ne pouvez pas flirter avec le méchant Pirate ! Emma demeura silencieuse sur cette remarque de la part de Regina. Son regard accusateur toujours sur elle, elle ne la quittait pas des yeux, alerte, prudente. Elle leva le menton dans une de ses réflexions et rétorqua : — Vous préfèreriez qu'il flirte avec vous peut-être ? Désolé, il a pas vraiment l'air intéressé par le noir... Regina se retrouva décontenancée par cette remarque. — Je me moque de Crochet, Miss Swan ! accusa-t-elle. — C'est ce que vous voulez me faire croire mais la vérité, c'est que vous êtes jalouse ! Cette insulte fut de trop pour la Reine et elle s'approcha dangereusement de la Sauveuse, son regard noir dans le sien... — Je ne suis pas... Le seul fait qu'Emma ne bougeait pas accentua la colère de la Reine. Le silence entre elles dura et fit grimper la pression. C'était à celle qui flancherait la première, mais Emma ne comptait pas vaciller devant la Méchante Reine et n'avait d'ailleurs jamais eu peur d'elle. Mais son petit sourire apparaissant au coin de ses lèvres ne fit qu'accroître sa haine envers Regina. — Qu'est-ce qui vous fait sourire ? interrogea la Sauveuse sans bouger. 6


— Vous, répondit Regina sans bouger. Vous êtes aussi pitoyable que votre mère dès qu'il s'agit des hommes... Emma serra les dents devant l’énième affront que la Reine lui faisait. Une fois de plus, elle ne savait que blesser et mépriser les autres, la plus petite émotion positive. Elle aurait aimé la frapper encore et encore, mais que cela auraitil changé de plus ? Au lieu de cela et sans savoir pourquoi, elle ne trouva rien de mieux que de plaquer ses lèvres contre les siennes. Ainsi, elle clouait le bec à cette sorcière, la prenait par surprise et déjouait ses plans si elle en avait. Le baiser fut alors teinté de violence et de passion enflammée, proportionnel aux émotions étouffantes que la Méchante Reine suscitait en elle. Celle-ci se heurta au rebord du bureau qui trembla, prise au dépourvue. La Méchante Reine succomba à cet assaut, se retrouva dos au bureau. Elle avait beau vouloir se reprendre, repousser la Sauveuse pour ne pas se laisser dominer, les lèvres d’Emma étaient bien trop délicieuses. Alors les siennes s'y refermèrent et elle y susurra : — Miss Swan... Le cœur d’Emma s'emballait, l’emportait dans un baiser enfiévré, incontrôlable. Les parfums de Regina étaient aussi envoûtants qu’ensorceleurs. Tout à fait diabolique à l’image de la Reine. Mais elle devait lutter, elle lutterait jusqu’à la fin parce que son corps refusait de se soumettre. Et plus elle poursuivait, plus elle la désirait. Si Emma laissait parler ses émotions contradictoires envers Regina, ses mains suivaient ses envies folles. Alors, d'un geste du bras, elle repoussa tout ce qui se trouvait sur le bureau dans le dos de la Reine. Les stylos, les documents, les bibelots, sa lampe et d'autres accessoires chutèrent sur le sol avant d'asseoir la Méchante Reine sur le bureau. Emma recula un peu, essoufflée, le regard brillant sur le visage de la Reine. — Je ne m'appelle pas Blanche-Neige... 7


Ses mains écartèrent les pans du chemisier de la Reine dont les boutons volèrent au loin et ses lèvres prirent encore possession des siennes. Regina se retrouva dos au meuble, Emma Swan entre ses cuisses, sa jupe déchirée et le visage de son assaillante recouvrant son cou de baisers. Elle bascula sa tête en arrière, serrant ses doigts dans son dos. — Prouvez-le, murmura-t-elle d'une voix chaude. Emma se tenait sur un bras au-dessus de la Reine qui ne cessait de la provoquer même adossée à ce bureau, complètement soumise. Elle avait chaud, très chaud et son souffle entre ses lèvres les brûlaient à chaque expiration. Elle les reposa sur la poitrine de Regina, mais plus elle suivait ses envies, plus elle se tourmentait. Son désir, lui était bien présent, son cœur battait dans sa poitrine, s'affolait. Et sa raison se perdait entre deux soupirs de plaisir. La moindre pensée lucide et sage s’effaçaient pour laisser exprimer un feu torride. Trop longtemps, cette flamme avait brûlé, trop longtemps, elle avait été étouffée. Tant qu’à se corrompre, elle prendrait le temps qu'il faudrait pour arracher des soupirs à la Reine, la faire trembler jusqu’à l’extase. Et plus elle obtenait, plus ses mains prenaient leurs aises. L'une des deux glissa sur la cuisse de Regina, la releva pour replier sa jambe et redescendit vers sa hanche. Regina prenait feu, sa main agrippée à la chevelure de la Sauveuse. Ses émotions étaient toutes aussi contradictoires que celles d’Emma. Ainsi sur elle, elle parvenait au moins à prendre ce qu’elle désirait d’elle et peut-être la soumettraitelle ? Quand la Sauveuse arracha sa culotte, sa main ramena son visage devant le sien et elle ordonna d’une voix chaude : — Personne ne doit savoir, Miss Swan…

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Emma captura ses lèvres entre les siennes pour seule réponse. Bien sûr, personne ne devait savoir et personne ne saurait.

* * *

Emma quitta la salle de bains après avoir pris une douche. Les parfums de Regina avaient envahi ses narines et demeuraient bien ancrés dans sa peau. La Reine tenait-elle à marquer son territoire pour y laisser autant de trace ? Elle vit Blanche arriver et passa sa serviette autour de son cou pour dissimuler le suçon. — Crochet est en bas, annonça-t-elle. Emma fronça les sourcils sur une expression surprise et peu enthousiaste. Elle se tourna dos à Blanche et enfila un nouveau débardeur. — Qu’est-ce qu’il veut ? Blanche fut surprise et incertaine. — Vous n’aviez pas prévu de dîner ce soir ? Emma soupira profondément. Crochet s’évertuait à l’inviter depuis leur retour du Pays Imaginaire. Et elle avait préféré accepter cette fois pour qu’il cesse de la harceler. Il ne cessait de lui tourner autour tout comme Neil. Pourquoi lui avait-elle donné ce baiser ? Elle tenta de se défiler, peu encline à passer sa soirée avec Crochet. — Dis-lui que je suis pas libre. — Tu vas devoir lui dire toi-même, David m’emmène dîner. A tout à l’heure !

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Emma se tourna vers l’entrée de sa chambre, mais Blanche avait déjà disparu. Elle ragea toute seule. Elle termina de s’habiller, ferma son jeans et prit une autre veste avant de descendre. En effet, David et Mary-Margaret étaient déjà partis et ne restait plus que Crochet qui affichait un de ses sourires charmeurs. — J’espère que tu t’attendais pas à ce que je mette une robe et des talons ? demanda-t-elle. C’est pas mon genre. — Je le sais, répondit Crochet, c’est pour ce petit côté mauvaise fille que je succombe. Il lui ouvrit la porte et la laissa passer avant de refermer derrière eux.

* * *

Comme chaque matin après avoir déposé Henry à son école, Regina s’installa à sa table habituelle chez Granny. Ici, elle pouvait lire le journal, les dernières nouvelles qui, bien sûr, n’avaient rien de réellement intéressantes. Depuis son retour du Pays Imaginaire, depuis la mort de Pan et surtout suite à la tournure de sa relation avec Miss Swan, la ville était devenue – il fallait l’admettre – plus calme, moins sous le joug de son ennui permanent. Plus aucune menace ne pesait pour l’instant sur Henry ou elle puisque cette trêve « sexuelle » avec le Shérif profitait finalement à tout le monde. En résumé, la vie à Storybrooke reprenait son court même si elle entendait parfois les nains ou d’autres clients de chez Granny émettre l’idée de retourner dans la Forêt Enchantée. Mais personne n’y retournerait puisque Regina avait détruit, depuis longtemps, le champ de haricots magiques. En clair, Regina gardait l’oreille tendue, surtout chez Granny, où tous les habitants de Storybrooke se 10


côtoyaient joyeusement ou non. Derrière elle venaient d’ailleurs de s’installer David et Mary-Margaret qui l’ignoraient cordialement depuis leur retour du Pays Imaginaire, ce que la Reine leur rendait bien. — C’est pas que je ne l’aime pas, précisait David à sa femme. Je sais ce qu’il a fait pour moi quand on était là-bas. — Tu n’as pas à lui être redevable à vie, répondit MaryMargaret. Regina ramenait sa tasse de café aux lèvres, tournant d’un geste nonchalant les pages du journal. — De là à ce qu’il sorte avec Emma, je suis désolé mais ça ne me plait pas vraiment. Je ne vois pas quel avenir elle pourrait avoir avec un Pirate. Regina fronça les sourcils sur ces paroles. De toute évidence, les Charmants parlaient de Crochet. Elle reposa sa tasse et se leva, affichant un sourire faussement poli en s’approchant d’eux. — David, Mary-Margaret, commença-t-elle. J’ai essayé de joindre Emma hier soir Henry voulait lui parler… Elle va bien ? Autant Blanche que Charmant furent surpris par cette question et le ton beaucoup trop gentil de la Méchante Reine. — Elle va bien, répondit Mary-Margaret. Regina se tendit et reprit une expression naturellement agacée. — D’accord, je vais être plus claire, est-ce que vous me confirmez qu’elle sort avec Crochet ?

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— On n’en sait rien, répondit David. Et en quoi ça vous intéresse ? Regina prit un sourire ironique : — Savoir avec qui la mère de mon fils sort n’est pas anodin, alors oui, je vous le demande ! A cet instant, la porte s’ouvrit sur Emma qui jeta aussitôt un regard sur la Reine. Mais elle devait surtout se garder de ne pas s’attarder sur sa tenue. Elle s’avança vers le comptoir, commanda son café long sans sucre. Une fois de plus, Regina avait revêtu une de ses jupes courtes qui laissaient suggérer ses jambes interminables. Et avec ses hautes bottes, cette tenue lui donnait plus de charisme encore, du genre femme fatale à qui personne ne résistait. Elle se força encore à chasser ses pensées déplacées, mais ne le put puisqu’elle vit la Reine s’accouder près d’elle, l’air furieux : — Je me suis laissé dire que tu étais sortie avec un certain pirate hier soir. Emma lui lança un bref regard, juste assez long pour constater l’énervement évident qui durcissait les traits de sa Reine. Elle tendit un billet à Ruby en la remerciant et répondit, d’une voix basse : — Et sa Majesté est jalouse ? Regina se planta face au Sheriff et croisa les bras : — Je t’interdis de le revoir. Emma leva les sourcils et but une gorgée de son café. — Sinon quoi ? Son regard devint plus pétillant et taquin. — Tu vas m’attacher à ton lit ?

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Regina s’assura que personne ne les écoutait et répondit plus bas et d’un air toujours agacé : — Je pourrais en effet. Ne joue pas à ce petit jeu Miss Swan. Emma souffla sur ce ton toujours aussi autoritaire. — Relax, Altesse ! Il s’est rien passé et tu ferais mieux de te dérider un peu. Et en passant, je t’ai déjà demandé de pas me faire de suçon ! Regina se détendit un peu, bien consciente qu’elles ne pouvaient décemment pas poursuivre cette discussion dans ce lieu public. — Je passe dans une heure. Elle s’éloigna, ses talons hauts résonnant sur le parquet du restaurant et la porte se referma sur elle. Mais sur une pensée, Emma la suivit à l’extérieur et l’arrêta en la saisissant par le bras. — Hey, mais t’es en train de me donner des ordres, là ? Regina fronça les sourcils. — Ce ne sont pas des ordres, mais des recommandations. — Alors le « je recommandation ?!

t’interdis »

pour

toi,

c’est

une

Regina afficha un petit sourire évident : — Oui… Car si tu ne suis pas mon conseil, suivent les conséquences. Mais Emma n’aimait pas se faire manipuler ainsi. — Hey, je suis pas Henry ! Et si je veux sortir avec quelqu’un, je sors.

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Regina fronça les sourcils sur cette réponse insolente qui ne tenait nullement compte de son autorité. Elle plissa les yeux. — Si tu sors avec d’autres alors je ferai de même ! Emma s’apprêtait à rétorquer, mais une image de cet exemple lui vint en tête. Son expression se durcit, révéla tout le mécontentement que ce chantage créait. — C’est pathétique, tout ça pour que je t’obéisse ! — Je suis en droit de trouver déplacés tes rendez-vous après m’avoir fait ce que tu m’as fait hier soir ! Que dirais-tu que je reçoive chez moi un homme dans mon lit après que tu m’aies fait l’amour ? Sur ces paroles menaçantes, Emma serra les dents. Le regard plus sombre, elle ne voulait même pas imaginer cet homme en question dans le lit de Regina, surtout après avoir recouvert son corps tout entier de baisers langoureux… Sur le silence d’Emma, Regina reprit : — Qui ne dit mot, consent. Si tu ressors avec Crochet, je lui arracherai le cœur ! — Mais t’es malade ! lâcha Emma, ahurie. — Tu es la mère de mon fils, je ne tolèrerai pas que tu poses tes mains sur ce… marin d’eau douce. Emma prit une inspiration avant de poursuivre cette énième dispute devant le restaurant. Elle se recula un peu de Regina en voyant un des nains en sortir. Son regard accusateur dans le sien, elle préféra retourner à l’intérieur plutôt que de nourrir cette discussion agaçante. Elle rejoignit ses parents et se força à reprendre un léger sourire. — Salut. 14


Mary Margaret et David la saluèrent avant que Blanche ne lui demande : — Qu’est-ce qui se passe avec Regina ? Elle est venue nous voir pour nous demander si tu étais sortie avec Crochet hier ? La garce ! songea Emma. La Méchante Reine était la première à répéter que personne ne devait savoir et elle posait ouvertement des questions à ses parents sur sa vie privée ! — Rien, répondit-elle. Vous la connaissez, il faut toujours qu’elle se mêle de tout pour garder le contrôle… David sourit sur cette remarque judicieuse, mais reprit son sérieux avant de demander : — Alors ? Ca s’est passé comment avec Crochet ? Emma hésita à répondre. Elle n’aimait pas vraiment étaler les détails de ses sorties, surtout avec David, qui, malgré son allure de jeune homme, était son père. — Bien. Pas trop mal, je dirais… Et vous ? Votre dîner en tête à tête ? Cette fois, ce fut Blanche qui répondit : — C’était parfait…

* * *

Regina n’avait pas dit son dernier mot. Car après avoir murement réfléchi à la situation dans laquelle la Sauveuse se complaisait entre le Capitaine Crochet et Neil, elle comptait bien utiliser l’un et l’autre contre eux-mêmes. 15


Elle frappa à la porte de l’appartement du centre-ville où habitait le fils de Gold. Elle vit ce dernier ouvrir, se recoiffer ses cheveux bruns d’un geste de la main puisque vraisemblablement, ce dernier venait de se réveiller. — Regina ? dit-il surpris. Qu’est-ce que vous faites là ? — Ce n’est pas une visite de courtoisie, répondit-elle. Mais je devais vous parler à propos d’Emma. — Emma ? Qu’est-ce qui se passe ? Elle va bien ? — Bien que son sort m’importe peu, mentit-elle, je ne peux nier l’attachement et l’affection qu’Henry a pour elle. C’est pourquoi je tenais à vous prévenir qu’elle fréquentait Crochet, de façon plus intime. Et j’aimerais mieux que vous restiez le père d’Henry si vous voyez ce que je veux dire. Neil s’était tendu sur ces paroles et le seul fait d’imaginer Emma avec Crochet « intimement » le mettait hors de lui. — Ok, merci de m’avoir prévenu. — Je le fais uniquement pour Henry, dit Regina d’un ton se voulant toujours froid et donc plus crédible. Elle tourna les talons et quitta l’immeuble. Elle devait maintenant rendre une petite visite au Capitaine.

Fin de la partie 1

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