Sedgie - Nouveau depart part 1

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OUAT « Nouveau Départ » Saison : 2. Post Episode 9 Résumé : Cora et Hook débarquent à Storybrooke, emportant avec eux un invité qui ébranlera les convictions de Regina et refera penser sa notion de « rédemption ». Note : les passages en italiques se passent dans le FairyTale Land. Cette fic aura 2 parties : la première étant une suite directe de l’épisode 9. La deuxième, sera une partie un peu plus fluffy et SwanQueen.

Le navire fendait la brume pour s’acheminer doucement vers les côtes. Sur le pont 2 personnes regardaient avidement la ville se dessiner, se préparant à aborder ce nouveau continent, tel des explorateurs, dont les motivations étaient bien plus obscures. « Nous y sommes … » « Storybrooke. » « Nous devrions réveiller notre invitée. » Lui jetant un regard presque amusé, Cora se retourna et entra dans la cale du navire. Après quelques pas, elle se pencha et secoua le corps endormi sur un filet de pêche. « Réveille-toi. » Grommelant doucement, le petit corps s’étira avant d’entrouvrir ses yeux et de les fixer sur la femme âgée se dressant au dessus d’elle. Comme un électrochoc, elle sursauta avant de se redresser « Nous sommes arrivés, prépare-toi. » Sans un mot, elle se leva, remit ses chaussures et suivit Cora à l’extérieur où elles rejoignirent Hook. « C’est ça ? » « Oui ma chère, c’est ça. » La petite fille d’une douzaine d’années s’approcha alors de la proue, alors que Hook prit Cora à part « Rappelle-moi pourquoi on a pris une cargaison supplémentaire ? » « Parce que nous devons mettre toutes les chances de notre coté. Elle est la clé qui fera pencher la balance. » « Et quand tu parles de balance … Tu parles d’elle, n’est-ce pas ? » Cora lui jeta un regard amusé « Mon cher Hook n’essais pas de comprendre, suis-moi simplement. Tu me fais confiance, non ? » Hook obtempéra, après tout, depuis le début c’était elle qui menait la danse. Lui, tout ce qu’il souhaitait était se venger, ce qu’il arriverait à faire finalement. Il avait hâte de mettre les pieds sur cette terre exotique au nom bizarre. « Quel est le programme ? » Cora laissa échapper un petit rire, presque effrayant, qui fit se retourner la petite fille « Tu le sauras bien assez tôt mon cher. »


A ces mots, le navire se figea ; il venait de toucher le banc de sable bordant la côte de la ville. « Je descends une chaloupe. » Et tandis qu’il disparut, Cora s’approcha de la petite, les yeux toujours rivés sur ces drôles de bâtiments, et posa une main sur son épaule « Bientôt mon enfant, bientôt … » La petite fille lui jeta un regard avant de fixer de nouveau les maisons, puis son attention s’appesantit sur un édifice peu commun, une sorte de clocher … Cora retourna auprès de Hook, à la barre. « Alors, nous y voici. Annonçons-nous notre arrivée par la grande porte ou privilégions-nous une arrivée plus discrète ? » « La discrétion est de mise, l’effet n’en sera que plus grand. » « C’est elle n’est-ce pas ? C’est elle que vous êtes retournée chercher ? » Pour toute réponse, Cora sourit.

« Que s’est-il passé ? Je croyais que vous deviez la tuer ? » Il lui tendit sa main afin qu’elle se redresse, tel un fantôme sortit de son tombeau … A vrai dire, c’était un peu le cas. « Nous devons changer nos plans. La malédiction que ma fille a invoquée arrive, nous devons nous protéger. » « Bien alors que faisons-nous ? » « J’ai besoin d’aller chercher quelque chose avant. » Quelques heures plus tard, Cora et Hook étaient au milieu de la forêt, devant un terrier visiblement trop grand pour n’accueillir que des lapins. « Je peux savoir … » « … C’est ici. Mon cher Hook, pourriez-vous vous rendre utile et m’apporter un corps. » « Un corps ? Vous voulez dire un cadavre ? » « Peu importe. J’ai besoin de quelqu’un. » Hook haussa un sourcil avant d’obtempérer. Il y a bien longtemps qu’il ne discutait plus les ordres et les demandes de celle avec qui il avait passé un marché plus qu’alléchant. Il s’exécuta alors et revint, au bout d’une heure, trainant après lui, le corps d’un homme d’une quarantaine d’années. « Qui est-ce ? Ou l’avez-vous trouvé ? » « Ah parce qu’il fallait que je vous le présente ?? Je l’ai trouvé dans une chaumière pas loin. Il vivait là avec sa femme. » « Ou est-elle ? » « Morte, enfin je suppose, il y avait une tombe près de la maison ? Je ne me suis pas tardé. » Elle leva le nez de dégout en attrapant le poignet de l’homme « Allez au nord Ouest du Lac d’Hérold, vous trouverez une montagne en forme de cœur, attendez-moi à son pied. » « Et vous ? »


« Je vous rejoindrais ; n’ayez crainte Hook, je serais là avant l’arrivée de la malédiction. » Sans attendre, Cora disparut avec l’homme dans le terrier. Et après une chute interminable, elle atterrit dans une salle circulaire où se trouvaient plusieurs portes de différents styles, mais une seule attira son attention, où plus précisément un miroir qui semblait donner sur un paysage plus coloré, plus pittoresque ; un paysage que Cora ne connaissait que trop bien. Elle grimaça avant de trainer le corps au-delà du miroir. Une fois fait, elle le laissa là et continua à pied. Elle arriva à un labyrinthe qu’elle traversa sans mal pour arriver en son centre : un mausolée y était posté. Et quand elle ouvrit les portes, elle y découvrit avec plaisir que la petite fille qu’elle y avait enfermée était toujours là, prostrée dans un coin, les larmes aux yeux éblouie par tant de lumière d’un seul coup. « Il est l’heure. Viens avec moi. » « Ou va-t-on ? » « La route sera longue et pénible parfois, mais j’ai besoin de toi. » La petite se leva alors, épousseta sa robe et attrapa la main que lui tendit Cora. « Bien, à présent, nous pouvons commencer » Et sur le chemin du retour, avant de retraverser le miroir, la petite vit le cadavre sur le coté « Papa !!!!!! » Elle se défit des mains de Cora pour tomber à genou près du corps sans vie. Elle pleura tout en caressant le visage froid de son père. « Mais … Mais qu’estce qui s’est passé ??? » « L’amour est une faiblesse ma chère. Et ce qui nous attend ne doit souffrir d’aucune faiblesse. Cet homme n’était pas ton père, tu n’as pas à le pleurer ainsi. » La petite envoya un regard noir et mauvais à cette femme qu’elle ne connaissait que peu finalement, avant de reporter son attention vers lui. Elle l’embrassa sur le front, surprise par la froideur et la rigidité de sa peau, avant de se relever. « Maintenant, allons-y, nous n’avons pas beaucoup de temps. » La petite fille s’arrêta subitement juste avant de traverser le miroir « Ca fait si longtemps … » souffla-t-elle Cora lui sourit et entoura de son bras ses épaules « Oui et bientôt, tu auras tout loisir de te venger de la personne qui t’a fait ça. » La petite jeta un dernier regard vers son père. Elle le savait, elle ne pouvait l’emmener avec elle, c’était la règle. Une règle stupide qui l’avait coincée ici pendant un temps. Mais aujourd’hui, elle allait enfin sortir. Ce dont elle se souvint après fut plus brumeux : elle retraversa le miroir, cette salle circulaire, sortit de ce terrier, puis … La seule chose dont elle se souvint fut cet éclair blanc fendant le ciel, puis une sorte de bouclier de nacre l’entourant avant que les ténèbres ne fondent sur eux …


« Vous pensez vraiment qu’elle sera heureuse de vous revoir ? Après tout, la dernière fois, elle se réjouissait presque de votre mort. » « Détrompez-vous. Elle me pleurait … Et c’est ses larmes qui me font dire qu’aujourd’hui, plus que jamais, j’ai une place dans son cœur. Et je compte bien m’en servir. » « Comment pouvez-vous encore croire cela ? Comme si vous … Vous l’aimiez. » Cora se tourna vers Hook, un sourire carnassier sur le visage, et répondit naturellement « Bien sur voyons, c’est ma fille. » XXXX Tous étaient au Granny’s pour fêter le retour de Snow et d’Emma. Chacun y allait de son compliment et de ses gentillesses. Et même si Emma n’était pas encore familière des tendres attentions que ses parents pouvaient avoir pour elle, elle se laissa gracieusement porter par le chocolat chaud à la cannelle qu’elle avait entre les mains. Pour une fois, depuis des jours et des jours maintenant, elle était plus sereine : elle avait trouvé ses parents, Henry était auprès d’elle, et surtout, elle était loin de ce monde qui, finalement, n’était pas le sien. Et pourtant, elle savait qu’un jour viendrait où elle ne pourrait échapper à la discussion de savoir si oui ou non elle devrait suivre ses parents là-bas. Elle le savait, eux espéraient y retourner, Henry même adorerait le découvrir … Les choses n’étaient jamais simples, jamais. « A quoi penses-tu ? » « A rien … A vrai dire, pour une fois, je ne pense à rien. Je ne pense pas à essayer de trouver un moyen de nous faire revenir, je ne pense pas aux emmerdes qui nous courent après, aux gens que nous avons laissé derrière nous … Ma tête est vide. » Elle sourit doucement à sa mère, espérant que ce léger mensonge ne soit pas découvert. Snow s’assit à ses cotés et regarda David et Henry trinquer joyeusement en compagnie d’Archie et Ruby. « Je savais que nous les retrouverions. » « Dis, ce n’est pas que … Que j’aimerais vous éviter mais … Si on pouvait repousser la discussion parents-enfant à plus tard. Je viens à peine de prendre conscience que tu es biologiquement ma mère … » « Je comprends. J’ai tendance à être impulsive et pressée … Nous avons attendu si longtemps. Et me voilà déjà grand-mère. Et je comprends simplement maintenant que je vais pouvoir profiter de ce nouveau statut avec mon petit-fils de 10 ans. » Emma sourit alors et jeta un œil sur son fils. Elles avaient été absentes de longs jours et elle n’avait jamais cessé de penser à lui. Elle savait qu’elle ne serait pas une mère parfaite, et qu’elle n’avait, d’ailleurs, aucune idée de comment procéder avec lui. Elle ne s’était jamais imaginée maman …


« Heureusement qu’Henry est arrivé à temps ! » Ruby venait d’apparaitre au comptoir, 2 bouteilles de vins à la main. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » « La mine a été pillée. » « Pillée ??? » « On cherchait un moyen de vous faire revenir ; on avait ce qui restait du chapeau de Jefferson. On pensait que si on trouvait de la poudre de fée, on pourrait peut-être le faire fonctionner de nouveau … Finalement, on a creusé la mine et on en a trouvé. Mais à cause de Georges on a perdu le chapeau. » « Georges ? Le roi Georges » s’égosilla Snow “Et c’est qui ça Georges ?” « Le père de David. Mais qu’est-ce qu’il faisait là ? » « C’est une longue histoire que te racontera plus fidèlement ton mari je pense … Bref, je disais donc : plus de chapeau, mais on avait pas tout perdu car on avait de nouveau de la poudre de fée. Mais ce matin, en allant à la mine Leroy a découvert que toute la poudre avait disparu. Il ne pouvait s’agir que de 2 personnes … » « Gold et Regina … » « Exact ! Quand on a comprit qu’ils n’allaient pas vous aider à traverser le portail, mais plutôt à vous empêcher de le passer, on a foncé avec Henry vers le seul endroit qu’il pensait être le portail : le puit. Gold m’a envoyé valsé, je ne me souviens de rien jusqu’à ce que je vous vois quelques minutes plus tard. Je ne sais pas comment Henry s’y ait pris, mais vous êtes là maintenant alors, on va pas s’en plaindre. » finit-elle de dire dans un rire Emma laissa Ruby et Snow discuter ensemble, s’excusa et prit son fils à part « Racontemoi ce qu’il s’est passé avant notre arrivée. » « Pourquoi ? » « Parce que Ruby vient de me dire que Gold et Regina comptaient nous empêcher de revenir. Alors pourquoi et comment nous sommes ici ? Et pourquoi tu as dis que Regina qui nous a sauvé ? » « Elle voulait pas vous empêcher de revenir, elle voulait simplement que Cora n’arrive pas. Elle avait peur que ça soit elle qui passe ; mais je lui ais dis qu’elle se trompait parce que j’étais sûr que se serait vous. » « Et c’est Regina qui a … Qui a fait quoi au juste ? » « Je sais pas, y’avait comme une sorte de bouclier au dessus du puit. Elle veut changer, elle me l’a dit. Elle avait juste peur de sa mère … Mais je lui ais dis que si elle voulait que j’ai foi en elle, elle, elle devait avoir foi en moi d’abord. Et puis elle a brisé le bouclier. Gold était pas d’accord, mais elle l’a fait quand même. Si elle avait rien fait, vous ne seriez pas là. »


Emma commençait à comprendre alors et souffla « Hey, je vais revenir, j’ai 2-3 choses à éclaircir. Tu restes là, ok ? » Henry opina de la tête avant de glisser quelques mots à David en lui disant qu’elle revenait. Puis, elle se rendit de nouveau à la boutique de Gold, qu’elle trouva, sans surprise, dedans « Regina est encore là ? » « Ne devriez-vous pas être au Granny’s en train de fêter dignement votre retour Emma ? » « Est-ce que c’est vrai ? Cette histoire de bouclier ou je ne sais quoi ? Vous comptiez détruire tout ce qui serait passé à travers ? Y compris Mary Margaret et moi ? » « Ce n’était en rien contre vous. Nous devions stopper la progression de Cora. Nous ne pouvions pas nous permettre de prendre le risque qu’elle débarque ici. » « Je l’ai affronté une fois et je l’ai battu. » « Ne la sous-estimez pas Emma. Cette femme est pleine de ressources et surtout, elle ne fait jamais 2 fois la même erreur. » «…» « Mais peu importe. Tout est bien qui finit bien. » dit-il dans un rire sacarstique « Vous semblez bien connaitre la mère de Regina, je me trompe ? » Gold plissa les yeux comme s’il essayait de voir où voulait en venir Emma, avant d’esquisser un petit sourire assuré « Peu importe. Vous devriez retourner auprès de vos proches. » « J’aimerais parler à Regina. » « Elle n’est plus ici. Croyez-vous sincèrement qu’elle ait envi de rester ici tandis que son fils s’amuse avec sa mère non loin ? » Sans répondre Emma ressortit en claquant la porte, bien assez agacée comme ça pour demander le moindre compte à Gold. Plus d’une fois il n’en avait fait qu’à sa tête, et elle se rendait compte maintenant que tous n’avaient été que ses marionnettes. N peu plus bas sur la grande rue, elle vit avec plaisir que sa voiture était toujours là. Elle monta dedans et trouva les clés sur le contact. Elle fut amusée : jamais à Boston, elle n’aurait pu laisser sa voiture des jours entiers, ouverte avec les clés sur le contact. Elle démarra alors et, sans attendre, se rendit à la villa de Regina. Bien entendu, elle savait qu’elle ne serait pas la bienvenue, et que la jeune femme ne lui ouvrirait pas sa porte aussi facilement. Alors, elle pensa, dans son esprit, à un discours bien rodé que Regina ne pourrait qu’entendre. Elle s’approcha et toqua à la porte, une fois, puis 2 … Mais personne ne répondit. Elle s’imaginait aisément une Regina calfeutrée dans sa chambre, ruminant sa peine et regrettant certainement son geste à présent. « Regina ??? Regina vous êtes là ? Ouvrez !! »


Et au bout d’une longue minute, elle capitula et rebroussa chemin. Et alors qu’elle allait atteindre le portillon en fer, elle entendit la porte de l’entrée s’ouvrir. Quand elle se retourna, Regina était sur le pas de la porte, bras croisés, la toisant amèrement. Emma souffla avant de faire demi tour et de se planter devant la jolie brune. « Que voulez-vous ? » « Vous avez l’air moins avenante que lorsque vous m’avez souhaité la bienvenue près du puit. » «…» Ce n’était pas vraiment l’entrée qu’Emma avait espéré pour ce début de conversation. Elle leva les yeux au ciel en se maudissant d’être aussi stupide. « Puis-je faire quelque chose pour vous miss Swan ? » « En fait, j’aimerais avoir quelques précisions sur ce qui s’est déroulé au puits tout à l’heure. » « En quoi ? » « Il serait possible de parler à l’intérieur ? » Sans répondre, Regina s’écarta et laissa passer Emma. La jeune femme était rarement venue ici et la dernière fois, elle s’en souvenait comme si c’était hier, avait été presque fatale pour son fils quand Regina lui avait gracieusement offert un chausson aux pommes empoisonné, fait dans cette même cuisine où Regina convia la jeune femme. « Un verre ? » « Euh non … Enfin, juste un verre d’eau. » Regina lui apporta un verre et le rempli à la carafe avant de l’inviter à s’asseoir au comptoir. « Que voulez-vous savoir ? » « Hm … Henry m’a dit quelque chose qui m’a interpellé. » « Quoi donc ? » « Il m’a dit que vous comptiez, Gold et vous, fermer le portail avant notre arrivée. » « Ce n’était en rien contre vous et, comme je l’ai expliqué vainement à Henry, je voulais avant tout le protéger de la possible arrivée de Cora. » « En prenant le risque de perdre Henry totalement ? Ou vous vous êtes dit qu’avec moi en moins, vous l’auriez pour vous toute seule ?!? » « Ce n’était pas mon intention. Je voulais simplement le protéger. » « De cora ? » «…» « J’ai pu me confronter à elle et … Effectivement, elle n’est pas commode. » «…» « Pourquoi avoir brisé le portail ? » « Comment ça ? »


« Vous aviez tout à gagner de le laisser : Snow et moi définitivement mises sur la touche, vous auriez eu Henry pour vous seule, vous auriez enfin été débarrassée de moi. Alors pourquoi avoir changé d’avis ? » Elle pensait ne pas avoir de réponse, Regina était la reine du non –dit et des allusions d’un simple regard ou rictus du visage. A la place, elle soupira doucement, avant de se redresser, croisant les bras devant elle, en guise de défense : « Parce que j’ai fais moi aussi une promesse à Henry. Je lui ais promis que j’allais changer, que j’allais me racheter. Si je veux qu’il ait confiance en moi, je … Je dois remettre en question quelques unes de mes priorités. » « Je vois … Après tout, vous ne souhaitiez que protéger Henry … » « Exact. Mais je ne suis pas rassurée pour autant. Cora est vivante, ce que je ne pensais pas possible ; et maintenant, elle est au courant pour Storybrooke. Elle fera n’importe quoi pour arriver ici. » « Pour vous. » « Excusez-moi ? » « Elle veut venir ici pour vous, c’est ce qu’elle nous a dit. Je ne sais pas ce que vous lui avez fais par le passé, mais elle a la dent dure. » Regina se leva et alla se servir une tasse de café ; en toute nonchalance, elle répondit « Je l’ai banni. Je l’ai envoyé dans un autre monde juste avant mon mariage avec le roi. » « Wow, c’est plutôt … Radical. » « Je n’avais pas le choix. J’étais fatiguée de me battre constamment contre elle et de perdre à chaque fois. Je l’ai banni et au bout de plusieurs années … Juste avant que je n’invoque la malédiction, j’ai demandé à quelqu’un de la tuer pour moi. Je ne voulais pas pendre le risque de l’amener ici. » « Vous avez mandaté quelqu’un pour la tuer ??? Sérieux ??? » « Et il faut croire qu’il a manqué à sa parole …Les pirates ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois, j’en ais bien peur. » « Un pirate ??? Non … » souffla Emma « Qu’avez-vous ? » « Votre homme ça ne serait pas … Hook par hasard ? » « Comment le savez-vous ? » Emma laissa échapper un petit rire nerveux « C’est pas vrai … Le salaud … » « Que se passe-t-il ? » « Votre Hook là, celui qui devait tuer votre mère, et bien croyez-le ou non mais … Il s’est allié à elle. » « Quoi ???? » « Je ne sais pas comment ni pourquoi mais ils sont ensemble et c’est eux qui ont failli nous faire louper le passage tout à l’heure. »


Regina se laissa tomber sur son tabouret, s’accoudant au comptoir « Il s’est allié à elle … Sale petit traitre ! » « Lui aussi veut traverser, vous savez pourquoi ? Lui aussi en a après vous ? » « Oh non, il a ses raisons propres. Il en veut à son … Crocodile. » « Crocod… Attendez, dans le conte de mon enfance, c’est un crocodile qui lui a avalé sa main. Vous voulez dire que ce crocodile là est à Storybrooke ??? Mais dans quel habitant ? » « Gold … » lâcha Regina dans un rictus mi ennuyé, mi ironique « C’est pas vrai … » « Et évidemment Gold n’est pas au courant que Hook est aussi à sa recherche sinon, croyez-moi, il aurait tout fait pour m’empêcher de briser le bouclier. » « Il en a tant peur ? Moi qui pensait que Gold ne craignait rien ou personne. » « Tout le monde a des faiblesses miss Swan, et malheureusement, Cora et Hook sont des spécialistes dans l’art d’appuyer là où ça fait mal afin d’obtenir ce qu’ils veulent. » « Ca n’est pas très réjouissant. » « Heureusement, nous avons 2 faits en notre faveur : le premier est que Cora et Hook, malgré leur volonté de venir ici, ne sont pas près d’y arriver, nous avons encore le temps de nous préparer dans l’éventualité de leur arrivée. » « Et la deuxième chose ? » « Cora n’a pas connaissance de l’existence d’Henry. » A ces mots Emma se crispa, ce que ne manqua pas de remarquer Regina « Quoi ? » « Je … Je ne parierais pas sur ce dernier fait … » « Quoi ??? Que voulez-vous dire ? » elle s’était levée de son tabouret et s’avançait dangereusement d’Emma « Comment ça ? Répondez !!! » « Je … Je ne savais pas que c’était votre mère. Elle … Elle avait pris l’apparence de quelqu’un d’autre. On … On lui a parlé d’Henry comme mon fils … Un fils que je partageais avec vous. » « C’est pas vrai … » souffla-t-elle totalement bouleversée « Ecoutez, on ne savait pas ! Elle avait pris l’apparence de Lancelot, un ami de Snow. Et … Et elle nous a suivis jusqu’au château. C’est là qu’elle a pris les cendres de l’armoire magique dans laquelle on m’a déposé il y a 28 ans … On ne savait pas … Mais … » « Taisez-vous ! Vous … Vous avez risqué la vie d’Henry ! » « Je ne savais pas !! » Regina laissa échapper un rire nerveux « Le plus drôle c’est que quand c’est moi qui met sa vie en péril, on me blâme d’être une mauvaise mère, d’être la méchante reine … Mais quand c’est vous qui faites un faux pas, on vous trouve des excuses ! Mais les faits sont là : Cora sait pour Henry. Il représente ce qu’elle cherchait en moi depuis longtemps. » « Quoi donc ? »


« Une faiblesse miss Swan ! Mon amour pour Henry est ma plus grande faiblesse. Je suis faible, la preuve, j’ai brisé ce bouclier qu’en temps normal j’aurais laissé. Et elle le sait. » « Cora pense que l’amour est une faiblesse, moi au contraire je pense que c’est une force. Je l’ai battu grâce à ça : elle voulait m’arracher le cœur mais elle n’a pas pu simplement à cause de l’amour que je portais à ceux que j’aime. L’amour n’est pas une faiblesse Regina, c’est une force. La force la plus sûre qu’il soit. » « Peu importe … Peu importe combien j’aime Henry et combien cela me donnera de force et de courage pour braver Cora, je serais toujours faible face à elle. C’est ma mère et je n’ai jamais réussi à la vaincre, et c’est encore prouvé aujourd’hui. » « Vous avez réussi à l’envoyer dans un autre monde. » « Un monde duquel elle est revenue visiblement vivante. » « C’était quoi ? Genre l’enfer sur terre ou quelque chose du genre ? » « Le pays des merveilles. » « Qu.. Quoi LE pays des merveilles ? Celui d’Alice, de la reine de cœur et du lapin blanc ? » « Celui-là même. Et pour information, la reine de cœur … C’était elle. » Emma écarquilla les yeux, essayant d’avaler la masse d’informations qu’elle venait de recevoir, les analysant dans le bon ordre : la reine de cœur du pays des merveilles était Cora, la mère de Regina ? « Bah merde … Mais alors … Si elle est la reine de cœur et si Jefferson était le chapelier fou alors … Ils se connaissent non ? » « Certainement … » Bien sur, Regina omit de lui dire qu’elle avait aussi coincé Jefferson au pays des merveilles. Elle préféra se lever alors et déposer sa tasse dans l’évier. « Nous devons nous assurer que Cora n’arrive jamais ici. Il y a bien trop de risques, bien trop de victimes potentielles … » « Si elle vient pour vous, qu’attend-elle de vous vraiment ? » « Ma mère a toujours voulu avoir un contrôle sur ma vie, quelle qu’elle fut. C’est elle qui a voulu que je me marie au père de Snow, c’est elle qui était avide de pouvoir et d’argent. Ella tout fait pour y arriver … » « Vous avez vraiment peur d’elle hein ? » Regina, qui s’était égarée un instant, reprit vite constance et se racla la gorge avant de se redresser fièrement, montrant un aspect plus présentable. « J’ai seulement peur qu’elle s’en prenne à Henry. En arrivant ici, je pensais n’avoir plus aucune faiblesse ; je pensais l’avoir tué pour m’en assurer. Et finalement, Henry est entré dans ma vie ; j’ai fais ce qu’il fallait pour l’élever convenablement, tout en étant constamment à coté de la plaque avec lui. Mais aujourd’hui, je suis tombée dans le piège que j’avais essayé d’éviter ces dernières années : avoir une faiblesse. Et c’est précisément maintenant qu’elle décide de revenir dans ma vie, maintenant que j’éprouve pour Henry des sentiments que


je ne pensais plus pouvoir ressentir et avec lesquels elle pourra jouer contre moi, en risquant la vie de mon fils. » Emma percevait chez Regina une sincérité dont elle avait rarement fait preuve, notamment pour Henry. Elle percevait aussi la peur qui la rongeait et le stress qui l’envahissait à l’idée que sa mère revienne et qu’elle puisse perdre Henry. Elle se leva alors et vint près de Regina « Vous n’êtes pas seule … Je suis là aussi ; Je protègerais Henry. Je vous protègerais. » Ce à quoi Regina lui lança un regard d’incompréhension « Pourquoi ? » « Pourquoi quoi ? » « Pourquoi m’aider alors que je n’ai cessé de vous haïr et d’essayer de vous chasser d’ici ? Je n’ai pas besoin de votre pitié ! » dit-elle hargneusement « Je le fais pour Henry. Parce que j’estime que la promesse que je lui ais faite tient toujours : je lui ais promis de vous protéger, encore plus aujourd’hui alors qu’il pense que vous avez changé pour devenir meilleure. Ce n’est pas de la pitié Regina. Je ne vous porte pas non plus dans mon cœur, encore plus depuis que j’ai compris tout ce qu’a enduré mes parents pour vous affronter : ils m’ont abandonné et ont attendu 28 ans coincés ici que j’arrive pour les sauver. J’ai été dans leur monde, j’ai vu le château et ma chambre, celle où j’aurais du grandir. » «…» « Mais je sais aussi que sans tout ça, Henry … Je vous le concède : sans tout ça, Henry n’aurait jamais vu le jour et c’est probablement la meilleure chose qui me soit arrivée ces dernières années. Alors pour lui, et parce qu’il croit en vous maintenant, je tiendrais ma promesse. » Le visage de Regina se radoucit alors allant même jusqu’à esquisser un petit sourire, comme si elle était rassurée de se savoir soutenue par Emma. « Bon … Je … Je vais retourner au Granny’s. » Regina fit un mouvement de tête lui signifiant qu’elle comprenait « Si vous voulez … Vous pouvez venir. » « Ma chère, je ne suis pas désespérée au point de me rendre en un lieu où personne ne souhaite ma présence et où je serais regardée comme la pire des sorcières, alimentant messe-basse et quolibets. Non merci. » « Ok … C’était purement formel hein … » « J’en conviens. » Regina la raccompagna à la porte d’entrée et avant qu’Emma ne s’éloigne « Miss Swan ! » « Oui ? » « Pour Henry … Je sais qu’il souhaitera vivre avec vous et vos parents mais … » « Il viendra, je vous le promets. » « Vous faites énormément de promesses miss Swan, vous prenez le risque de ne pas toutes les tenir. »


« J’essaierais au moins. Je … Je passerais plus tard prendre quelques affaires … Si vous le permettez. » Pour toute réponse, Regina inclina la tête en guise d’accord avant de refermer la porte juste à temps pour qu’une larme perle sur sa joue sans qu’Emma ne puisse la voir. Cette dernière remonta en voiture et, durant son retour, pensa à chaque mot échangé avec Regina … Les choses n’étaient pas encore finies, loin de là. Et elle ne saurait l’expliquer mais, elle avait un mauvais pressentiment. XXX « Allons-y. » Hook aida la petite fille et Cora à monter dans la chaloupe « vous allez vraiment me faire ramer moi avec une main en moins ou la petite ? » dit-il sarcastiquement Pour toute réponse, Cora remua sa main droite et la barque avança toute seule. La petite fille ne cessait de fixer les cotes s’approchant avant que Cora ne vienne près d’elle et ne lui murmure « Bien différent de notre monde n’est-ce pas ? »

« Maman, je vais chercher des champignons. » « Mais il est tard, la nuit ne va pas tarder. » « Ne t’inquiète pas, je ne tarderais pas. » « Ne serais-tu pas généreuse simplement pour avoir une omelette aux champignons ce soir hein ? » La petit fille d’environ 10 ans se précipita dans les bras de sa mère, blottissant son visage contre son ventre. Sa mère lui caressa ses longs cheveux châtains et ancra son regard dans celui noisette de la petite fille « Dieu bénisse la vie de m’avoir donné une fille comme toi. Allez va, et ne tarde pas. » « Promis. Je t’aime. » « Je t’aime aussi. » Puis la petite partit, panier à la main, dans la forêt entourant sa maison faite des mains de son père, un solide bucheron. Elle connaissait ses bois par cœur, y ayant grandi, et c’est tout naturellement qu’elle se dirigea vers le seul endroit qui regorgeait de champignons comestibles. Mais sur le chemin, son attention fut attirée par quelque chose remuant derrière un bosquet. D’abord apeurée, elle fut curieuse et s’approcha jusqu’à séparer les quelques branches laissant apercevoir … « Oh un lapin !! Comme tu es beau ! Viens là … » Elle tendit la main mais le lapin, d’un blanc immaculé, se déroba quelques mètres plus loin. « Dommage, j’aurais adoré te ramener à la maison, on a de quoi te nourrir tu sais, et j’aurais fais promettre à mon papa de ne pas te faire cuire ! » Mais voyant toujours le lapin immobile près à bondir dans la direction opposée, elle n’insista pas et s’éloigna …


Jusqu’à ce qu’elle entende un chuchotement. Elle fronça les sourcils et se retourna, le lapin était juste derrière elle. Elle pencha la tête, il la fixait étrangement. « Tu veux venir ? » Mais quand elle fit un pas vers lui, il bondit plus loin « Il faudrait savoir ce que tu veux ! Je vais être en retard !!! Dépêche-toi. » Et alors qu’elle repartait vers sa maison, il lui sembla que le lapin l’appelait « psiit pssiit » Elle se retourna une dernière fois et n’en cru pas ses yeux : Le lapin était sur ses 2 pattes arrière, semblant l’attendre. « Tu … Tu veux que je te suive ? » Et pour toute réponse le lapin fit quelques bonds avant de la regarder de nouveau « pssit !! » Elle jeta un œil derrière elle : au loin elle distinguait le toit en chaume et la fumée s’échappant de la cheminée … Le soleil allait bientôt disparaitre, elle ne devrait pas tarder. Elle se tourna vers le lapin, qui l’attendait puis le suivit … Elle le suivit au travers des bosquets, faisant des détours, grimpant sur des rochers vermoulus ou des troncs d’arbre à terre … Puis le lapin s’arrêta devant un immense terrier que n’avait jamais remarqué la petite fille. Il leva son museau comme pour humer l’air avant d’entrer et de disparaitre dans le dit terrier. « Attends !! » lui lança-t-elle avant de comprendre qu’il ne ressortirait plus. Elle fit une moue boudeuse et était prête à rebrousser chemin quand elle entendit venant du terrier « psiit psiit !! » Elle fit volte face et s’accroupit devant le terrier « Tu viens de m’appeler ? » Un courant d’air venant du terrier fit se mouvoir les cheveux de la petite fille. Elle s’approcha alors, encore et encore … Jusqu’à s’engouffrer entièrement dans le trou. Et au bout d’un mètre, la petite ne sentit plus rien sous ses mains et tomba, la tête la première, dans un trou sans fond, du moins c’est ce qu’elle pensa. La peur au ventre, elle ne sortit même pas un cri de sa bouche tant la stupeur s’était emparée d’elle et alors qu’elle comprenait à peine ce qui venait de se passer, elle aperçut une étrange lumière venu d’en dessous. Et alors que son atterrissage aurait pu être violent, c’est lentement et doucement qu’elle se posa sur ses 2 pieds, au milieu d’une pièce circulaire avec plusieurs portes de différents styles. Elle resta muette, complètement perdue dans ce lieu qu’elle ne connaissait pas. Elle leva le nez en l’air dans l’espoir de trouver une source de lumière mais rien si ce n’était le néant, le vide. Elle prit alors conscience des lieux : ici point de lapin, mais des portes toutes plus bizarres les unes que les autres. Et tandis qu’elle se dirigeait au hasard vers une porte aux allures d’énormes pain d’épice, un « psiit » ce fit entendre de l’autre coté, derrière elle. Elle se retourna et vit une porte différente des autres. Si différentes d’ailleurs qu’il n’y avait pas réellement de porte mais une ouverture donnant sur un paysage coloré et inconnu de la petite fille : à cette heure-ci, le soleil devait être presque couché, hors ici, le ciel était d’un bleu éclatant.


Elle tendit fébrilement la main jusqu’à l’ouverture et l’image se gondola comme la surface de l’eau lorsqu’on la caresse. Puis, doucement, elle s’avança et traversa ce qui était, en fin de compte, un miroir. Et ce qu’elle vit l’enchanta autant qu’elle lui fit peur : d’immenses brins d’herbe, des fleurs géantes chantantes et un chemin … Un chemin qu’elle suivit jusqu’à rencontrer une grosse chenille bleue sortant d’immenses ronds de fumée de sa bouche « Quiiiiii estuuuuuu ?? » « Moi ? » « Toiiiiiii … » « Je … Je m’appelle Alice. » « Alice ! » La petite sursauta alors, sortant de sa torpeur quand elle se rendit compte qu’ils avaient accosté sur la plage et que Cora et Hook l’attendaient. Elle sauta de la barque sur le sable et regarda les alentours : ces maisons et choses métalliques qui roulent étaient très surprenants. « Que fait-on maintenant ? On joue en collectif ou séparés ? » « L’union fait la force, mais je suis pour trouver ma fille seule, du moins avec Alice. » « Et moi ? » « Tu devrais rester sur ton navire, il ne passe pas inaperçu, je suppose que tu auras de la visite sous peu. » « Saurais-je les tenir ? » « Tu as l’effet de surprise pour toi. Aurais-tu peur de ces personnes ? » « Non. Mais je n’ai rien pour me défendre que mon crochet. » « De toute manière, je serais de retour vite et en compagnie de ma fille. » « Tu ne doutes pas qu’elle puisse t’opposer hein ? » « J’ai un argument de poids pour moi. De plus, elle a tout perdu ici. Elle n’a plus d’attache. » « Et son fils, cet Henry ? Ne crois-tu pas qu’il pourrait être un frein ? » « Si le sort a été brisé c’est que tous savent qui elle est à présent. Elle est maintenant seule contre cette ville qui lui en veut de les avoir plongés dans un sommeil de 28 années. Tous doivent être derrière Snow et Charming, ainsi que derrière leur fille, la Sauveuse. Oui, ma fille est à présent vulnérable et seule. Elle n’aura plus personne vers qui se tourner si ce n’est vers la seule personne qui lui tendra la main… » « Vous. » Cora sourit alors et leva les mains au dessus du sable, soufflant comme sur une bougie et, comme par magie, le sable se souleva et vint former une sorte de carte de la ville, dont un point rougeoyait. « Elle est là. » Cora lança un regard à Hook avant de tendre la


main vers la petite fille qui l’attrapa, avant de s’éloigner tandis que Hook retourna à sa barque. XXX Emma roula en direction du Granny’s avec l’idée de finir de fêter son retour avec sa famille et ses amis. Mais ses plans furent contrariés quand, au loin à l’horizon, elle crut voir un navire, un galion. Elle pila alors, en plein milieu de la rue, et sortit de sa voiture. Elle plissa les yeux pour mieux voir et, effectivement, elle découvrit un galion, toute voile dehors. « Eh merde … » souffla-t-elle avant de remonter dans sa voiture et de démarrer sur les chapeaux de roues jusqu’au Granny’s où elle déboula, fracassant la porte d’entrée et faisant sursauter tous les convives. « On a un problème, un gros problème !!! » Et sans en dire plus, elle conduisit les habitants vers la rue où elle aperçut le navire. Et sous les yeux effarés des uns et apeurés des autres, elle dut se rendre à l’évidence : Hook était ici. Et Si lui était ici, Cora devait l’être aussi. Ses pensées allèrent directement vers Regina. Après tout, Cora avait explicitement montré qu’elle comptait rejoindre sa fille. « Je dois aller chez Regina. » « Je t’accompagne ! » lança Snow suivit par David « Et moi aussi !! » « Non écoute gamin, tu ne connais pas Cora. Je sais ce dont elle est capable. Regina a raison, tu es trop exposé. Tu dois rester à l’abri parce que si ta mère apprend que je t’ai mis en danger, elle me tuera ! Tu vas rester avec Ruby et Granny. » Sur ce, la jeune femme confia son fils à Ruby sans qu’il n’ait la moindre possibilité de rétorquer. « Et qu’est-ce qu’on fait pour le navire ? Tu penses que Hook est dessus ? » « J’en sais rien mais si c’est le cas, personne ne doit s’en approcher ! » Et sans attendre, elle monta en voiture, accompagnée de ses parents en direction de la ville de Regina, tandis que tous les autres se rassemblèrent au Granny’s. Attiré par l’agitation de la foule, Gold sortit de sa boutique et interpela Ruby « Que se passe-t-il ? » « Ils sont là, ils sont finalement arrivés jusqu’ici. » « Qui ? » « Cora et Hook. » A ces noms, Gold se figea, les yeux écarquillés « Comment est-ce possible ? » « On en sait rien. Un galion est amarré sur la plage. » A ces mots, Gold esquissa une grimace avant d’attraper sa canne et de sortir promptement, suivie de Belle « Ou vas-tu ? »


« J’ai quelques comptes à régler. » « Rumple non !!! » Ce dernier se stoppa net avant de se retourner vers sa compagne « Reste ici. Tu n’es plus le Ténébreux … Tu n’as plus les pouvoirs pour les vaincre. » « Détrompe-toi, j’ai ce qu’il faut. » « Et moi ? Tu vas me laisse seule ? J’ai besoin de toi Rumple, j’ai besoin que tu restes avec moi. » Il lui caressa la joue avant de lui sourire « Désolé, mais ce combat ne te concerne pas. » « C’est là que tu te trompes. Rumple, maintenant c’est toi et moi, nous deux ensemble ; tu veux que je sois avec toi, mais tu continus à prendre des décisions tout seul. » Sur ces mots, elle rentra dans la boutique, sans se retourner, tandis que Gold la laissa filer pour se rendre sur le navire où il était sur de trouver cet homme … Celui qui l’avait dupé et pris sa femme … Celui à cause de qui toute sa vie avait finalement changé.

« On arrivera peut-être trop tard. » « Je pense pas que Cora veuille la tuer. Je pense qu’elle veut la rallier à sa cause, malgré le fait que Regina l’ait banni au pays des merveilles. » « Bannie ? » « Longue histoire ! » Emma ne se rendit pas compte à quel point elle roulait vite et c’est en seulement quelques minutes qu’ils rejoignirent la demeure de la jeune femme. « REGINA !!!! » Sans attendre, elle ouvrit la porte d’entrée « Regina !!!! » « Miss Swan ? » En haut des escaliers, Regina semblait surprise de voir revenir si vite la jeune femme « Elle est là, elle arrive !! » Regina eut peur de demander de qui elle parlait mais en voyant David et Snow, épée au poing, elle ne pu que comprendre la triste réalité : Cora était à Storybrooke. « Comment ? » « On en sait rien pour l’instant. J’ai juste vu un navire sur lequel ils sont arrivés. » « C’est impossible. » « Emma … Le haricot. » Emma fixa sa mère et comprit de suite : le haricot de Hook. Celui qui était sensé être séché et inutilisable. « Quel haricot ? » « Longue histoire mais pour faire bref, Hook avait en sa possession un haricot qui devait être inutilisable. C’est avec ce genre de haricot qu’on traverse les mondes. » « Et Hook en avait un … » « Il a réussi, je ne sais comment, à l’utiliser et du coup … » Regina attrapa alors vivement l’avant bras d’Emma « Henry !!! » « Il est à l’abri. »


Semblant un peu rassurée, elle souffla jusqu’à ce qu’un grondement sourd se fasse entendre, et que les bibelots sur les différentes étagères vibrent jusqu’à se fracasser au sol. « Elle arrive … » murmura Regina, pétrifiée. Et comme pour la rassurer, Emma se posta à ses cotés. La porte d’entrée s’ouvrit avec fracas, jusqu’à se décrocher de ses gonds et voler au travers du hall d’entrée. Emma poussa Regina sur le coté pour éviter la porte « Ca va ? » Elle n’eut pas le loisir d’entendre sa réponse car cette dernière resta muette et figée devant l’apparition de sa mère sur le pas de la porte. « Bonjour Regina. » Et pour toute réponse, David brandit son épée. Agacée, Cora, d’un simple mouvement de la main, le fit valdinguer au travers du salon pour aller atterrir près de la cheminée. « David !!!!! » Snow se rua sur lui tandis qu’Emma, dépourvue d’arme, ne pu que faire barrage de son corps entre Cora et Regina. « Mais que vois-je ? La Sauveuse dans son rôle le plus noble en train de sauver le Mal incarné ? Triste ironie. » « Le Mal n’est souvent pas celui que l’on croit … » Cora perdit son sourire et d’un geste de la main, elle souleva Emma ; elle serra le poing et, en même temps, Emma poussa des cris de douleur comme si l’on lui serrait le corps dans un étau. « Mère, laissez la !!!! » Regina se plaça entre Emma et sa mère et d’un geste franc et sec, elle fut reculer sa mère de quelques mètres, cette dernière perdant le contrôle d’Emma qui retomba lourdement sur le sol, gémissant de douleur. Snow et David revinrent à ses cotés et l’aidèrent à la relever. Regina faisait à présent barrage entre eux et sa mère qui revint, un sourire aux lèvres. « Je ne veux pas me battre avec toi ma chérie ; Tu n’en as, de toute manière, pas les moyens. » « Que veux-tu alors ??? » « Toi. Tu m’as tellement manqué … J’ai souvent pensé à toi. » « Regina … » souffla doucement Emma « Ma chérie, je ne te savais pas si faible, jusqu’à t’allier avec l’ennemi. Toi qui a mis tant de cœur et de temps à invoquer ce sort, et te voilà maintenant, parmi eux. Tu me déçois. » Regina grimaça, ces paroles résonnant comme un air de déjà vu assez désagréable. « Je ne suis pas comme toi mère … » « Oh je le sais, tu es plus faible, mais je suis là pour toi, je suis là pour t’aider à devenir celle que tu es destinée à devenir. » «…»


« Qu’as-tu obtenu au final ? Regarde : ton sort a été vulgairement brisé, tu es seule contre tous … Tu as sérieusement besoin de revoir tes principes. » « Vous vous trompez, elle n’est pas seule !!! » argua Emma, tentant vainement de défendre Regina ; mais Cora ne sembla plus prêter attention à la jeune femme, préférant reporter son attention sur sa fille. « Henry, ton fils. » A l’entente du prénom du petit garçon, Regina frissonna et Cora le vit tout de suite « Tu as tant lutté pour éradiquer toutes tes faiblesses … C’est si dommage de s’en être crée ici-bas. Tu as toujours été faible Regina, toujours attaché à quelqu’un ou quelque chose …» « Ce n’est pas toujours une faiblesse mère ! » Cora perdit patience alors et décida d’abattre son dernier atout. « Bien sur que si ma chère … Et je vais te le prouver encore une fois. » Elle s’écarta et laissa apparaitre la petite fille « Je te laisse le choix : soit tu m’accompagnes … Soit je la tue » « Que veux-tu que je fasse de cette enfant ?!? » répondit Regina sur un ton presque moqueur, pensant certainement que sa mère la voyait si faiblesse qu’elle n’oserait pas mettre la vie d’un simple enfant en danger. Mais son assurance se dissipa quand elle vit le sourire de sa mère s’agrandir « Tu n’oserais tout de même pas mettre en danger la vie de cette enfant ? » « Qu’est-ce que … » « Tu n’oserais pas mettre en danger la vie de ta propre fille. » XXX Regina, Emma, ainsi que David et Snow restèrent complètement sans voix : la petite fille se tenant aux cotés de Cora serait la fille de Regina ? Mais comment ? « Non … C’est … Impossible. » « Tu vois ma chérie, je te l’avais dis. » dit Cora en se penchant vers Alice. Regina fixa alors al petite fille : c’était indéniable, il y avait un air de famille : ses cheveux, ses yeux, son nez … Elle avait même quelques aspects de Snow enfant ; évidemment, puis qu’elles avaient biologiquement le même père …

Regina était malheureuse dans son mariage. Le roi ne prêtait guère attention à elle, préférant reporter son attention vers son royaume et sa fille adorée, Snow. Regina n’était que la seconde épouse, la 5ième roue du carrosse. Elle avait commencé à prendre, en secret, ses cours de magie avec Rumplestilskin et, elle devait bien le reconnaitre, cela lui plaisait assez. « Tu es douée, une de mes apprentie les plus douées et les plus prometteuses. » « Vous avez eu beaucoup d’apprentis avant moi ? »


« Ta mère fut la plus prometteuses de toutes … Avant toi bien sur. » Regina eut une vague pensée pour sa mère et ce qu’elle lui avait fait quelques mois plutôt, et la pierre qu’elle faisait flotter tomba lourdement au sol. « Concentre-toi ! Tu ne peux souffrir d’aucune faille quand tu utilises ce genre de méthode. Il faut que tu fasses le vide autour de toi, tu ne dois avoir aucune faille, aucun remord, ni regret, aucune faiblesse. » Regina se concentra de nouveau et la pierre vola si haut dans le ciel qu’ils perdirent de vue le rocher. Le soir venu, alors qu’elle coiffait ses longs cheveux, elle fut visitée par le roi qui passait au moins 2 ou 3 nuits dans la couche de sa nouvelle femme. Regina détestait, exécrait ses moments qu’il voulait intime et qu’elle ne trouvait que répugnant. Pour autant, elle le satisfaisait dans son désir le plus bestial et primitif jusqu’à ce qu’il reparte, généralement tout de suite après. Rares étaient les fois où il restait avec elle toute une nuit, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Regina n’était reine que pour la forme, dans les faits, elle n’avait d’emprise sur rien et sur personne. La seule personne qui s’intéressait ne serait-ce qu’un peu à elle était Snow, sa belle-fille. Mais depuis quelques jours, certaines choses étranges se passaient autour de Regina : elle était nauséeuse le matin, fatiguée et ses robes commençaient à être juste. C’est sa dame de compagnie qui, un matin, la mis sur la voie. « Votre Majesté, avez-vous pensé à la possibilité que … Et bien que sa Majesté attende un enfant ? » « Quoi ?? Non je … C’est impossible … Mais … » Et pourtant, quelques semaines plus tard, les faits se concrétisèrent quand le médecin de la famille royale confirma que la reine attendait un enfant. Le roi était enjoué à l’idée d’avoir un héritier, Snow était heureuse à la perspective d’avoir un petit frère ou une petite sœur, et Regina voyait en cette grossesse et cet enfant, la possibilité de changer enfin, de prendre une revanche sur la vie. Avec cet enfant, elle pourrait partir sur une éducation radicalement différente de celle qu’elle avait reçue de sa mère. Regina leva le pied alors sur les cours de magie, préférant une vie saine, et prit la vie sereinement, attendant avec impatience l’arrivée de l’enfant. Les mois passèrent et vint bientôt l’heure de l’accouchement. Ce dernier fut difficile et long, très long. Il dura toute une nuit durant laquelle Regina laissa toutes ses forces jusqu’à tomber d’épuisement sur le lit. Quand elle se réveilla, sa dame de compagnie lui annonça avec tristesse que l’enfant n’avait pas survécu. Ivre de rage et de douleur, Regina se plongea dans une dépression qui la poussa, plus tard, à revenir vers Rumplestilskin et finir son apprentissage. Elle fit en sorte de ne plus pouvoir tomber enceinte et sa rage envers les autres et le monde extérieur augmenta jusqu’à ce qu’elle l’engloutisse totalement. Ce nouvel échec était, pour elle,


signe qu’elle ne méritait pas cette vie qui était la sienne et qu’elle devait s’en forger une à son image avec sa fin heureuse. Regina fixa cette enfant … Une fille … Elle le savait, elle l’avait toujours su … « Je … Je ne savais pas … Ils disaient que tu étais … Morte, que tu n’avais pas survécu. Mais comment et pourquoi ? » Elle tomba à genoux devant la petite qui resta impassible, le regard perdu. Regina fut envahie par la même tristesse et la même mélancolie que le jour de l’accouchement, quand elle se réveilla et qu’on lui annonça que le bébé n’avait pas survécu, son monde s’écroula et c’est à ce moment précis qu’elle bascula du coté obscur pour ne jamais en sortir, jusqu’à maintenant, jusqu’à ce qu’elle fasse confiance à Henry. « Suis-moi Regina. Les gens ne te feront jamais confiance, personne ne change réellement. Je suis la seule qui puisse te comprendre, qui puisse voir qui tu es réellement. » A ces mots, Regina leva son regard empli de larmes vers sa mère, puis elle tourna le visage vers Snow, David et Emma qui la regardait d’un air suppliant. « Regina » souffla-telle, sentant que la jeune femme flanchait … « Je te propose un échange : la vie de ta fille contre toi. Suis-moi Regina, moi seule sais ce qui est bien pour toi, je l’ai toujours su, après tout, je suis ta mère. » Regina lui envoya un regard noir, sous-entendant tout le mal qu’elle lui portait, mais, force est de constater qu’elle avait raison sur un point : elle était faible. Et elle avait trouvé une faiblesse qu’elle ne pouvait renier : son enfant. Elle était sûre qu’en mettant Henry à l’abri, elle ne risquerait rien, mais cette petite fille … Peut-être que tout avait été orchestré par sa mère après tout. « Regina ? Que choisis-tu ? » Elle se releva, caressa la joue de la petite fille et lui murmura « Je n’ai jamais cessé de penser à toi toutes ses années. Je n’ai jamais cessé de t’aimer. » « Regina !! » cria Emma voyant la jeune femme partir vers Cora « Attendez ! » Regina se tourna alors et fit quelques pas en direction de la jolie blonde « Vous voyez, je ne peux rien contre elle … » souffla-t-elle de dépit, les larmes aux yeux « Si je n’y vais pas elle va la tuer, elle en est capable. » « Regina … » « Prenez soin d’elle. Et dites à Henry … Dites-lui que je l’aime et que je le remercie pour tout ce qu’il a fait pour moi. Il m’a sauvé … » « Regina … Je vous retrouverais, je le promets. » Regina sourit alors et lui prit la main « Ma chère, je vous l’ai dis : vous faites bien trop de promesses … » Puis elle lui lâcha la main avant de rejoindre sa mère, tandis qu’Alice rejoignit Emma. Et dans un tourbillon de fumée violette, les 2 femmes disparurent.


« Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? » soupira Snow bien consciente que ce n’était que le début des ennuis. Emma sentit alors quelque chose dans la paume de sa main, cette même main qu’avait tenue quelques secondes auparavant Regina. Elle l’ouvrit et découvrit une petite clé. XXX Gold ne perdit pas une seconde : si le galion était là, cela voulait dire que Hook n’était pas loin. Il avait attendu ce moment si longtemps qu’il en ressentait presque de la joie à l’idée de se confronter une nouvelle fois au pirate. Les douces et sages paroles de Belle étaient déjà loin et quand il se présenta sur le pont en un claquement de doigt, c’est face à Hook qu’il tomba. « Toi … » grinça-t-il des dents n’imaginant pas que la confrontation soit aussi rapide et facile « Mon crocodile … » « Tu m’as reconnu … J’en suis flatté. » « Comment oublié l’homme, la chose, qui m’a fait cela » dit-il en brandissant son crochet « Je n’oublierais jamais ton visage. » « Il est encore plus ironique de savoir que je comptais trouver dans ta main arrachée un bien qui aurait pu épargner bien des souffrances aux autres. » « Oh tu parles sans doute du haricot. Celui-là même qui m’a emmené à Neverland en attendant que je trouve le bon moment pour revenir … Et il faut croire que c’est le bon moment, tu ne crois pas ? » Un rictus se dessina sur le visage de Gold, ses mains se crispèrent sur sa canne et quand Hook s’approcha, faisant tournoyer son crochet, Gold, d’un geste sec, frappa avec sa canne le visage de Hook qui lâcha un hoquet de surprise. « Bien, bien, bien … Je vois que tu as laissé l’épée pour quelque chose de moins conventionnel. » « Je n’en ais pas fini avec toi mon cher. » « Quoi ? Tu pars déjà ? » dit-il en s’essuyant le coin de la bouche d’un mince filet de sang. « Ce n’est que parti remise. » Mais Hook n’en avait pas fini, loin de là. Il se souvenait encore comme si c’était hier le cœur arraché de sa compagne, des mains même de Rumple. Il se souvenait avec quelle délectation, ce dernier avait ricané en réduisant en poussière le précieux organe, faisant tomber raide morte Milah, sans possibilité aucune de l’aider. L’impuissance de Hook l’avait hanté des années, transformant sa frustration en rage et haine envers le seul qu’il tenait responsable. Et à présent, après des années et des années d’attente, il était de nouveau en face de lui, bien moins effrayant que dans ses souvenirs.


Il chargea alors Gold, son crochet prêt à s’abattre sur son assaillant mais Gold l’évita soigneusement, presque amusé des efforts déployés par le pirate. « Toujours aussi faible et lent … » Mais son assurance lui joua un tour quand il ne vit pas Hook attraper un des pieds de Gold avec une corde, faisant perdre l’équilibre de ce dernier. « Je n’ai pas le temps de jouer à ça, si nous en finissions donc ? » « Avec plaisir … Crocodile !!!! » Puis une joute à l’épée se joua alors : Hook d’un coté et Gold, ayant sorti une lame de sa canne. Forcé de constater de Gold maniait assez bien l’épée, il fut difficile pour Hook de prendre le dessus. Et d’une habile parade, Gold réussi a blesser Hook à l’épaule. « Il suffit !!! » Les 2 hommes se stoppèrent alors à l’entente de la voix que ne connaissait que trop bien Gold. « Cora … » « Mon cher Rumplestilskin. Cela faisait si longtemps. » Elle s’approcha alors, laissant Hook sur le coté « Range-moi ça. » Et comme un bon toutou, Hook obtempéra et rangea son épée dans son fourreau tandis que Gold rangea la sienne pour la retransformer en canne. « Que fais-tu ici Cora ? » « Je suis venue reprendre ce qui est à moi. » « Et l’as –tu trouvé ? » «…» « Que comptes-tu faire ici ? » « Tu le sauras bien assez tôt. Par ailleurs, tu as quelque chose qui m’appartient toi aussi et j’aimerais le récupérer. » « J’ai beaucoup de choses, pourrais-tu m’éclairer ? » « Ne sois pas si stupide, je sais que tu vaux mieux que ça. » «…» « Mon livre. » « Ohhhhh … Mais ce qui fut à toi, fut d’abord à moi. Je n’ai donc repris que ce qui était originellement à moi. » « Je sais que tu t’en es servi avec Regina, que c’est de là que tu lui as tout appris, comme tu l’avais, avant elle, fais avec moi. » « Je ne peux le nier. Tout comme je ne peux nier que ta fille fut une élève bien plus douée et efficace que toi. » « J’aimerais sincèrement savoir pourquoi tu as fais tout ça : pourquoi Regina, pourquoi cette malédiction, pourquoi ce monde. Mais je n’ai guère le temps pour les longues histoires … » « Qu’attends-tu de ce monde ? » « De ce monde ? Rien. Il ne m’apportera rien si ce n’est une preuve flagrante que les faiblesses des uns font ma force. Mais je suis avant tout venue pour elle … Et pour toi. »


« Pour moi ? Je suis flatté de tant d’attentions. » « Tu as retourné ma fille contre moi. Elle m’a banni dans ce monde sans retour possible.

Tu l’as rendu telle qu’elle est aujourd’hui. Mais tu n’as pas achevé ta tâche, elle est encore faible. Je ferais d’elle ce que tu n’as pas eu le cran ni le temps de faire : elle sera parfaite et elle et moi gouvernerons comme nous sommes sensées le faire sur tout le territoire enchanté et bien plus encore. » « Intéressant. Et comment comptes-tu faire pour la rallier à ta cause ? Elle a peur de toi, elle se soumettra peut-être mais jamais elle ne s’alliera à toi. » « Mais elle l’a déjà fais mon cher. » Sur ses mots, elle fit quelques pas sur le coté et vit Regina, l’air abattu, s’avancer jusqu’à elle. « Regina ? » « Tu vois. Je finis ce que tu as commencé … » « Mais, pourquoi ? » Et quand il la regarda dans les yeux, il vit des larmes, des larmes qui roulèrent sur ses joues. Se pourrait-il que Cora s’en soit prise à Henry ??? « Je te suggère de partir maintenant, tant que tu en as la possibilité. » « Que comptes-tu faire ? Tu vas repartir ? » « Oh oui, mais avant ça … Et bien … Je trouve un certain charme à cette ville. Pourquoi ne pas y rester un moment, qu’en penses-tu ? » Pour toute réponse, Gold s’évapora dans les airs pour atterrir de nouveau dans sa boutique, juste à temps pour voir Emma, Snow et David courir devant sa boutique afin de rejoindre le Granny’s. « J’y comprends rien … Elle ne serait revenue que pour Regina ? » « Non, je ne pense pas. C’est la première partie de son plan. Et maintenant qu’elle a Regina … » « Quoi ??? » Emma se figea : Henry était là, devant elle, complètement catastrophé de ce qu’il venait d’entendre. « Henry … » « Ou elle est ??? Ou est ma mère ? » A ces mots, Emma fronça les sourcils : il n’avait jamais cessé de la considérer comme sa mère, même après avoir su la vérité. Il lui avait demandé de la protéger, elle avait échoué. « Je suis désolée … Cora … Elle … » Henry se rua dans ses bras et la serra très fort, ce qu’elle fit à son tour. Puis il remarqua cette petite fille brune aux cotés de Snow. « Qui est-ce ? » « C’est une longue histoire. » « J’aimerais bien l’entendre. » lança Gold derrière eux. Chacun se retourna et quand Gold vit la petite fille, il se figea quand ses yeux croisèrent les siens. Ce regard, ce visage … Ca ne pouvait pas être vrai. Ca ne pouvait pas être elle … Elle était censée être morte, il était censé s’en débarrasser. « Mon Dieu … » « Vous la connaissez ? Gold, répondez !!! »


Il fixa, incrédule, Emma.

« Ah ma chère Regina … Vous vous faites attendre ma chère. » « Il faut que je vous parle Rumplestilskin. » « Voyez-vous cela ? » « J’arrête. » « Comment ça ? » « J’arrête l’apprentissage de la magie. » Le rire fou et dément de Rumple retentit dans toute la forêt, faisant s’envoler les quelques oiseaux environnants. « Mais … Pour quelles raisons ? Vous êtes bien plus douée que tous les apprentis que j’ai pu avoir, vous êtes destinée à faire de grandes choses croyez-moi, bientôt vous obtiendrez tout ce que vous souhaitez. » « C’est déjà le cas Rumple, je … Je suis enceinte. » « Quoi ?? » « Je porte l’enfant du roi. Certes ce n’est pas l’amant dont je rêvais mais … Les choses sont ainsi. J’aime déjà cet enfant, et je sens qu’avec lui … Je sens que je pourrais changer, avoir une deuxième chance. » « Mais je ne comprends pas ma chère … Vous étiez l’élue. Vous ne pouvez pas abandonner maintenant, après tout ce que j’ai fais pour l’obtenir !! » « De quoi parlez-vous ? » « Peu importe !!! Regina, vous faites une erreur … » « Je ne crois pas non. Je romps notre accord. Je préfère m’éloigner de la magie pour un temps afin d’élever au mieux mon enfant. » « Personne ne rompt un contrat avec moi ma chère, personne. » « Eh bien il faut une première fois à tout. » Dit-elle avant de s’éloigner, pensait-elle, définitivement. Mais c’était bien mal connaitre Rumple qui voyait là sa seule occasion de mettre son plan à exécution. Bien décidé à récupérer Regina, il alla trouver audience auprès du roi Leopold. « Qui es-tu ? Ou plutôt … Qu’es-tu ? » « Laissez-moi me présenter honorablement Majesté : je me nomme Rumplestilskin. Et qui je suis ? Et bien l’homme qui sauvera votre royaume d’une malédiction qui s’abattra bientôt sur vous, vos proches et vos sujets. » « Des menaces ??? » « Absolument pas, bien au contraire. Je viens vous prévenir. » « De quoi parles-tu ? Quelle malédiction et quand devra-t-elle s’abattre ? » « Dans précisément 7 mois et 8 semaines … Et cette malédiction viendra par l’enfant maudit que mettra au monde votre seconde épouse. » « Regina ? »


« Précisément. Cet enfant est maudit et il causera votre perte dans les années à venir si vous le gardez. » « Mais … Comment ? Et pourquoi ? » « Peu importe. Sachez juste qu’il faudra s’en débarrasser dès ses premiers souffles de vie. » « Le … Le tuer ? » « Le tuer, le perdre, le donner, peu importe. Il ne faut pas que la reine l’élève et plus important encore, il ne faudra pas que la reine le découvre. » « Mais pourquoi ? » « Parce qu’elle niera évidemment. Elle voudra le garder, et l’aimer … N’avez-vous pas épousé cette jeune femme dans le but qu’elle s’occupe et aime votre fille ? Avec la naissance de cette enfant, elle délaissera la princesse … Les choses iront de mal en pi. Est-ce vraiment ce que vous souhaitez mon bon roi ? Que votre fille soit malheureuse. » « Non, bien sur que non. » « Alors vous savez ce qu’il est juste de faire. Cet enfant doit disparaitre. » Et les mois passèrent. Sans qu’elle le sache Regina portait un enfant qu’elle n’aurait jamais l’occasion de voir. Et pourtant, elle le chérissait déjà, s’imaginant lui donner tout l’amour et l’éducation qui lui avait fait défaut dans sa propre enfance. Oui cet enfant semblait être sa rédemption et enfin une chose pour laquelle elle serait fière. Et quand le moment fut venu, quand elle ressentit les premières contractions, elle ne s’imaginait pas une seule seconde que cette nuit serait la plus longue de sa vie. L’accouchement se passa assez mal, l’enfant se présentant par le siège. Et au bout d’heures interminables, Regina tomba, inconsciente, avant même d’avoir entendu le cri du bébé, tout juste sorti de son ventre. A peine le bébé fut-il né que le roi entra dans la chambre « Alors ? » La dame de compagnie de Regina enroula le nourrisson dans un bras propre et le présenta au roi « C’est une fille. » Et malgré le regard attendri qu’arbora un instant le roi, il jeta un œil vers Regina, toujours inconsciente sur le lit « Comment va-t-elle ? » « Elle a perdu beaucoup de sang, l’accouchement fut assez rude, mais elle s’en sortira. » « Débarrassez-vous en. » « Je … Je vous demande pardon ? » « Le bébé. Je ne veux pas de lui ici. » « Mais … » la dame de compagnie serra l’enfant contre elle, calmant ses sanglots. « Que dois-je en faire ? » « Peu importe : tuez-le, donnez-le. Je ne veux pas qu’il grandisse ici. » « Mais, et pour la reine ? » « Dites-lui que l’enfant est mort né. Elle ne doit jamais apprendre que l’enfant est en vie. Est-ce bien compris ??? »


La jeune femme ne pu qu’acquiescer. Le roi disparut alors. La femme s’approcha de Regina, encore inconsciente et lui déposa le bébé sur la poitrine « Ma reine, voilà votre fille. Elle est belle et en bonne santé. Je … Je m’occuperais d’elle ma reine. Je l’élèverais comme si c’était la mienne. Elle n’aura peut-être pas l’enfance dorée qu’elle aurait pu avoir mais, par amour et respect pour vous, je l’élèverais. » Et quand Regina commença à reprendre conscience, la dame de compagnie reprit bien vite l’enfant avant de quitter le château et de s’enfoncer dans la forêt. « Ethan !! Ethan !!! » La jeune femme entra dans leur chaumière où son mari préparait le feu dans leur cheminée « Cassandre, mais que se passe-t-i… » Il vit alors le bébé dans ses bras et s’approcha d’elle « C’est un don du ciel Ethan … Cet enfant, permets-moi de l’élever. Je l’aimerais comme si elle était à nous, je l’aime déjà. » Ethan s’approcha alors et vit le visage du poupon fraichement né. « Elle est magnifique. » « C’est une princesse … » « Comment allons-nous l’appeler ? » La jeune femme réfléchit alors et sourit « Alice … Nous l’appellerons Alice. » Les jours et les semaines passèrent. Regina se remit peu à peu de cette naissance difficile et de cette perte qui laissa un vide immense dans son cœur. Cassandre voyait le changement de sa maitresse, son comportement, tout en elle ne reflétait plus cette lumière qu’elle pouvait percevoir chez elle par le passé. « Majesté … Vous m’avez fait demander ? » « Ma chère Cassandre. Tu es la personne qui m’est le plus proche à présent. Tu as toujours été là pour m’aider, me soutenir, y compris dans cette tragédie. » Regina lui parlait tout en se regardant dans un immense miroir psyché. « Les choses vont changer maintenant … » « Les choses ma reine ? » « Oui. J’ai changé … » Son regard noir ne faisait apparaitre que de la haine, mêlée à de la tristesse, Cassandre aurait voulu, à ce moment-là, lui dire la vérité, lui dire que son enfant était vivant et que c’était la plus jolie des petites filles. Mais elle se tut, sachant pertinemment que si le roi venait à l’apprendre il l’a tuerait, elle, son mari, et Alice. « Je te rends ta liberté. » « Pardon ? » « Le chemin que je vais emprunter ne doit souffrir d’aucune faiblesse. C’est un chemin solitaire ... » « Mais ma reine, je … » Regina se pencha sur sa commode et prit une petite bourse qu’elle tendit à Cassandre. » « Prends ceci. Cela suffira à te faire vivre convenablement toi et ta famille pour le reste de ta vie. » dit-elle en caressant son ventre à présent vide de vie, et qui le resterait, elle s’en était assurée par un sort.


« C’est trop … » « C’est justifié. Maintenant, laisse-moi. » « Qu’allez-vous devenir ma reine ? » « Ca, c’est mon affaire. » dit-elle dans un sourire carnassier que ne lui connaissait pas Cassandre. Si elle avait eu la moindre idée de ce qui avait découlé de cette affaire, Cassandre aurait alors parlé, mais au lieu de cela, elle fit une dernière révérence, que lui renvoya Regina noblement, et quitta définitivement le château, n’imaginant même pas ce qu’il adviendrait de sa reine dans les années à venir. « Ma chère, que me vaut l’honneur de votre retour ? » « Silence ! Ou nous en étions-nous arrêtés ? » Et dans un sourire satisfait, Rumple ouvrit le grimoire. Personne ne rompait un accord avec lui, personne. « Vous êtes un vrai salaud ma parole ! » argua Emma, se retenant de le frapper « Il va de soi que … Je n’avais pas imaginé un seul instant que l’enfant soit encore vivant. Et encore moins que Cora la trouve un jour et s’en serve contre nous. » « J’aurais bien balancé un « bien fait pour vous » mais ça serait trop cruel pour Regina. Comment avez-vous pu lui faire ça ? Dans quel but ? Tout ça pour lancer cette malédiction ? Vous êtes pathétique. » « Vous pourrez me blâmer autant que vous le voudrez ma chère, cela ne changera pas ce qui a été fait. Les choses sont ainsi et ne pourront changer. » «…» Snow et David avaient, eux aussi, écoutés attentivement le récit de Gold. Snow n’en revenait pas : elle se souvenait de Regina enceinte et de la douceur que la femme avait fait preuve avec elle durant cette période. Puis elle se souvint de cette horrible journée où les cris de Regina avait retentit toute la nuit et les pleurs qui suivirent les jours d’après. La tristesse qu’elle avait pu lui dans son regard, ces gestes qui n’étaient plus aussi tendres … Snow avait à présent de la peine pour Regina … Si elle avait su tout ce que la jeune femme avait enduré … Si elle avait su … « Que fait-on maintenant ? Que va faire Cora avec Regina ? » « Si elle arrive à la convaincre de se rallier à sa cause … » « Mais elle nous a donné la petite. Regina sait qu’on la protègera, ainsi qu’Henry. Elle n’a plus à la croire ni à la suivre ! » « Oh mais vous ne connaissez pas Cora Mills. Ce qu’elle veut, elle l’obtient toujours. En un sens, elle est bien pire que Regina. Elle tombera à genou et se pliera à sa volonté, comme elle l’a toujours fait depuis sa naissance. » Emma frissonna alors, imaginant le pire pour Regina. « Non, elle a fait tant d’efforts pour changer … »


« Cela, Cora s’en fiche éperdument, croyez-moi. Quoique ce soit la rédemption qu’elle pense avoir entamée, tout sera balayé par la simple volonté de sa mère. Ou est l’enfant ? » « Au Granny’s. Ruby se charge d’elle et d’Henry. » « C’est amusant vous ne trouvez pas ? » « ??? » « Si Alice est la fille de Regina et du père de Snow, cela fait d’Alice la demi-sœur de Snow, et donc votre tante … Et la grand-tante d’Henry, en plus de sa demi-sœur. » « J’ai trop mal au crane pour penser à ça maintenant. Et non, je ne trouve pas ça drôle. » Snow s’approcha d’elle et posa sa main sur son avant bras, afin de calmer sa fille « On devrait les rejoindre, la petite doit être complètement perdue. » « Ouais … » Gold resta dans sa boutique, tandis que tous rejoignirent le Granny’s où ils trouvèrent Ruby en train d’expliquer la différence entre un chocolat chaud à la crème et à la cannelle. « Hey … » lança Ella en essayant d’être la plus cool possible. « Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est la fille de Regina ?? » l’alpagua Henry. Emma le prit par le bras et l’entraina dans un coin du restaurant. « Ecoute Henry, c’est très compliqué mais … Dans les faits, oui. » « Mais pourquoi elle m’en a jamais parlé ? » « Parce qu’elle ne el savait pas elle-même. » « Alors, c’est … C’est comme ma sœur ? » « On peut dire ça. » « Tu sais qui sait ??? » « Je viens de te le dire … » « Nonnn dans les contes, tu sais qui elle est ? » « Henry… » souffla-t-elle « C’est Alice, du pays des Merveilles ! » Emma écarquilla ses grands yeux vers émeraude avant de les reporter sur la petite qui buvant doucement son chocolat. Décidemment … La journée réservait encore bien des surprises. XXX « Comment tu vas ? » Emma vint s’asseoir près de la petite fille qui scrutait avec attention et curiosité son mug de chocolat chaud. « … »


Emma se rendit compte qu’elle n’avait pas encore entendu la voix de la petite fille qui, a bien y regarder, avait de vraies ressemblances avec Regina. « Alors, il parait que tu viens du pays des merveilles ? » « Hm hm. » « Tu peux me raconter comment tu t’es retrouvée là-bas ? » «…» « Tu sais, je ferais tout ce que je peux pour ramener ta mère ici. » La petite la fusilla alors du regard avant de lui asséner un vibrant « Ce n’est pas ma mère !! » qui laissa Emma bouche bée. Il lui semblait que tout ceci était du déjà vu comme lorsque Henry assénait que Regina n’était pas sa mère … « Ma mère … Je l’ai abandonné ! Si je n’étais pas tombé dans ce terrier, si je n’étais pas restée coincée en bas … Si je n’avais pas traversé ce miroir et rencontré cet homme … » « Quel homme ? » Alice souffla alors, ferma les yeux et se remémora ce moment où tout a basculé.

Elle venait de marcher une heure au moins sur ce chemin au travers des herbes hautes. Après sa rencontre avec cette chenille, Alice fut quelque peu désorientée. Elle marcha encore et encore, curieuse de ce nouvel environnement, et alors qu’elle fut prête à abandonner et a rebrousser chemin, elle sentit une étrange odeur, comme … du pain d’épice et de la menthe. Elle fut guidée par ce doux fumet et arriva bientôt sur une petite maisonnette. Elle en fit le tour et tomba sur un immense banquet. « Il y a quelqu’un ??? » N’ayant aucune réponse, elle entra et se délecta visuellement des mets tous plus appétissants les uns que les autres se trouvant sur la table. Et alors qu’elle attrapa d’une large tranche de pain d’épice, une voix masculine résonna derrière elle. « Mais que voisje … » Elle sursauta, lâchant la tranche « Désolée, je … Je ne voulais pas entrer mais personne ne répondait, je pensais que la table avait été laissé à l’abandon. » « Je ne t’ais jamais vu ici … » « Pardonnez-moi, j’en oublis les bonnes manières : je l’appelle Alice. » « Bienvenue au pays des merveilles Alice !! » « Le pays des merveilles ? C’est l’endroit où on se trouve, vraiment ? » « Bien sur !!!!! Mais dis-moi, comment es-tu arrivée jusqu’ici ? » « Oh et bien j’étais partie chercher des champignons quand j’ai croisé la route d’un beau lapin blanc … je l’ai suivi et je suis tombée dans son terrier. » « Un lapin blanc … Ca a fonctionné alors … » murmura-t-il, intrigué « Et ensuite ? » « J’ai atterri ici, enfin dans une salle qui m’a mené ici. » D’un seul coup, le regard de l’homme s’écarquilla et un sourire presque démoniaque se dessina sur son visage. « Tu as traversé le miroir ???? » dit-il promptement « Oui. Pourquoi ? »


« Seule ?? » « Oui. » « C’est ma chance » murmura de nouveau l’homme sans que la petite ne puisse l’entendre. « Mais je devrais rentrer, il se fait tard et mes parents vont s’inquiéter. » « Non, non, non, non. Laisse-moi t’offrir une tasse de thé et des gâteaux, tu dois avoir faim !! » « Je ne préfère pas. Il est tard, mais je reviendrais ! » « Non !!! ….. J’insiste. » Il tira une chaise où s’assit Alice « Une simple tasse de thé. Ca ne durera pas longtemps. Et tu ne voudrais pas être impolie en faisant faux bond à ton hôte, n’est-ce pas ? » « Bien … Bien sur que non. Je pense qu’une tasse ne peut me faire de mal. » « Evidemment !! » dit-il en joué avant de lui servir du thé dans une large tasse en porcelaine. Elle hésita, mais bien vite porta la tasse à ses lèvres et sentit le thé au parfum floral couler le long de sa gorge tandis que l’homme jubilait intérieurement. « Il est très bon. » « Merci » Mais quelques secondes plus tard, la tête lui tourna, elle ne se sentait pas très bien. Nauséeuse, elle reposa la tasse et se massa les tempes « Je … Je ne me sens pas très bien … Je devrais rentrer … » « Non, tu devrais te reposer un peu avant … » « Je … Qui … Qui êtes-vous ? » Et avant que ses paupières ne se ferment entièrement et qu’elle ne puisse discerner qu’une ombre en la personne de l’homme en face d’elle, elle pu entendre un murmure, comme un écho « Jefferson. Je m’appelle Jefferson » Puis elle sombra dans un lourd sommeil. Quand elle se réveilla, elle était seule et la nuit était tombée. Elle regarda autour d’elle, l’homme avait disparu, ce … Jefferson. Le thé sur la table était froid. Elle se redressa « Eh oh, y’a quelqu’un ??? » Le vent frais passa dans ses cheveux la faisant frissonner. Elle avait une mauvaise impression. Alors, sans demander son reste, elle s’en alla en courant plus qu’autre chose, zappant au passage les immenses fleurs ou encore la chenille. Elle se retrouva, avec soulagement, devant le miroir qu’elle avait franchi quelques heures auparavant. Mais quand vint le moment de le passer … Sa main se heurta à une paroi vitrée. Elle plissa les yeux et finalement, se rendit compte qu’elle n’apercevait plus la pièce circulaire de l’autre coté mais juste son reflet. « Non … » Elle caressa la surface, comme pour y trouver une faille … Mais finalement rien, juste une glace, un miroir, avec l’impossibilité de retraverser. Pourquoi ? Ca elle n’en savait rien … Elle savait juste qu’elle ne pouvait plus rentrer chez elle.


Elle pensa alors à ses parents qui devaient être morts d’inquiétude, se demandant ce qui lui était arrivé … Elle se maudissait déjà d’avoir été si curieuse … Elle resta là quelques minutes, qui se transformèrent en heure, avant que le froid ne la saisisse. Elle décida de rebrousser chemin et de retourner dans la petite chaumière. Elle n’avait pas eu le loisir d’y entrer, et ce qu’elle y découvrit la stupéfia : des centaines et des centaines de chapeaux de toutes sortes et de toutes formes … Et en dessous, parfois elle découvrait un meuble : une table, un lit, une chaise … Assaillie par la fatigue, elle décida de passer la nuit. Demain, elle trouverait une solution. « Mais tu n’en as jamais trouvé … » souffla Emma « Non … Même en cherchant partout. Je n’ai trouvé que cette entrée, et sortie. Je suis tombée sur plusieurs choses, comme un labyrinthe mais rien qui me fasse sortir d’ici. » Emma comprit alors que l’épreuve qu’avait vécue la petite fille avait été dure et pénible à vivre. Puis elle pensa à Jefferson … Ce chapelier fou n’avait pas hésité à coincer une petite fille au pays des merveilles, surement pour en sortir, même si elle ne comprenait pas encore pourquoi. « Qu’est-ce que c’est ? » Emma suivit l’index de la petite montrant le fond de la salle « Ah ça c’est un JukeBox. » « Un quoi ? » « Un… Une machine qui fait de la musique. » « Oh. Et ça, c’est quoi ? » « Ca c’est une machine à café. Elle fabrique du café. » « Oh … Et ça ? » La curiosité de la petite était légitime : elle venait de débarquer dans ce monde qui était nouveau pour elle, et sur plusieurs plans. Elle se souvenait de l’effet que lui avait procuré son arrivée dans la forêt enchantée : ces choses, ces créatures …Et maintenant cette petite fille avait été retirée de son environnement pour arriver dans celui-ci, plus hostile, même pour un natif. « Je sais que tu es perdue. Mais on retrouvera Regina, on te ramènera chez toi et … » « Cette Regina … C’est la reine hein ? » « Bah … En quelque sorte oui. » « Et c’est ma mère alors … » « Il faut croire. Mais on éclaircira ça plus tard. Pour l’instant, tu vas rester ici avec Ruby et Henry. » « Henry … C’est le garçon là-bas ? » « Oui. » « C’est … C’est le fils de Regina ? »


« En quelque sorte. C’est mon fils mais … C’est compliqué. Tiens, finis ton chocolat. Henry !! » « Oui ? » Emma se dirigea vers lui « Ecoute, j’aimerais que … J’aimerais que tu veilles sur elle. Elle est un peu paumée là, je te fais confiance, ok ? » « Tu vas ramener ma mère ? » « Je vais tout faire pour, je te le pro… » Elle suspendit sa phrase, se remémorant les paroles de Regina sur le nombre de promesses qu’elle pouvait faire, et finit par lui sourire en lui caressant affectueusement les cheveux « Veilles juste sur elle. » « Compris. » « Dis-moi, ta mère m’a remis ça, est-ce que tu saurais ce qu’elle ouvre ? » Emma lui montra la clé mais le garçon resta dubitatif devant « Vu sa taille, je dirais un coffre ou un meuble … » « Ok merci. » Puis elle retourna voir Snow et David « Je retourne chez Regina. Je dois trouver quelque chose. » « Quoi ? » « J’en sais rien encore, mais c’est enfermé dans quelque chose qui ferme à clé avec

cette clé. » dit-elle en montrant la clé que lui avait subtilement donné Regina. « Je viens avec toi. » « Non. » « Il est hors de question que je te laisse encore une fois ! » « Et moi aussi. » affirma Charming Emma devait le reconnaitre : ils n’avaient pas encore vraiment passé de temps en tant que parents-enfant depuis que leurs souvenirs étaient revenus. Emma n’enviait et n’attendait pas vraiment ce moment même si avoir retrouvé ses parents était une gageure. « Bien, alors allons-y. » XXX Dans la cale du galion, Regina restait prostrée, essayant encore de comprendre comment elle en était arrivée là : elle avait une fille. Sa fille qu’elle croyait morte née. Comment était-ce possible ? On lui avait menti alors ? Elle repensa alors à Cassandre qui, les larmes aux yeux, lui avait dit qu’elle avait perdu trop de sang, que l’accouchement fut trop long … Elle lui avait menti … « Ma chérie, tu as une mine affreuse. L’air marin de cette ville ne t’avantage guère. » « Que veux-tu de moi ? » « Et tes cheveux. C’est intéressant le coté court. » « Mère !!! »


« Ne sois pas si pressée, tu le sauras bien assez tôt. Pour l’heure, changeons quelques petites choses. » Elle fit tournoyer sa main en l’air devant Regina et en quelques secondes, le tailleur jupe de la jeune femme se transforma en robe corset pourpre et ses cheveux étaient relevés en chignon. « Mais … » « C’est mieux. » « Je hais quand tu fais ça … » « Comme beaucoup de choses ma foi. C’est pour cela que tu m’as envoyé au pays des Merveilles, n’est-ce pas ? » «…» « C’est pour cela que tu voulais ma mort. Heureusement pour moi, les prérogatives d’un pirate sont bien plus faciles à manier que tes principes. Il ne m’a fallu que quelques arguments techniques pour définitivement le convaincre qu’il fallait mieux être de mon coté. » «…» « Mais j’ose croire que tu as fais cela simplement parce qu’un immonde petit sorcier clopinant t’a guidé sur la mauvaise voie. » « Je ne vois pas … » « Oh s’il te plait, ais au moins le respect de ne pas me mentir, je vaux mieux que ça. Rumplestilskin. Tu as pris mon grimoire qu’il m’avait lui-même donné quelques années auparavant. Tu ne sais pas de quoi il est capable pour obtenir ce qu’il veut. Je ne sais pas ce qu’il avait prévu mais cela incluait de m’éloigner pour mieux te manipuler. » « Tu oses me dire que tu m’aurais aidé à me sortir de ses griffes ? » « Pour quelle autre raison aurait-il voulu m’éloigner de toi durant ton apprentissage ? Parce que moi seule sait jusqu’où il peut aller et que moi seule aurait pu t’aider à t’en sortir, à prendre une voie différente. » « Une voie que je n’aurais, de toute manière, pas choisi : tu m’as marié à un homme qui avait l’âge de père !! » « C’était le roi ma chère. » « Peu importe. Tu m’as imposé une vie que je ne voulais pas. Etre la reine m’importait peu, être la belle-mère de Snow m’a fait d’autant plus souffrir que je savais que c’était à cause d’elle que tout avait commencé. » « Non, tu te trompes … Tout a commencé à cause de toi et de ta stupide lubie de voilà rester avec un garçon d’écurie. » « Daniel !!! Il s’appelait Daniel … Il n’était pas un simple garçon d’écurie, c’était l’homme de ma vie. » « Tu étais si jeune, comment pouvais-tu savoir ce qui était bon pour toi ? Aujourd’hui, tu es une adulte qui a choisi une voie qui l’a mené ou ? A Storybrooke. Et quelle en fut


l’issue ? Regarde-toi : tu es cantonnée à un rôle qui n’est pas le tien, tu as tout perdu. Ton sort a été brisé … Voilà donc la conclusion : en faisant ce que tu voulais, tu as tout perdu. » «…» « Et je suis sûre que si j’avais été derrière toi, les choses se seraient passées autrement. » «…» « Mais ce n’est pas trop tard. Les choses peuvent encore changées. » « Quoi ? » « Si tu acceptes mon aide, tu récupéreras tout ce que tu as perdu : ta gloire, ton rang … Ton fils, et à présent, ta fille. » Regina écarquilla alors les yeux comme si elle venait de se rendre compte qu’elle était à présent la mère non pas de un mais de deux enfants … Elle devrait être la femme la plus heureuse du monde et pourtant, dans un coin de sa tête, une petite voix lui disait que rien ne serait simple, qu’elle n’aura pas aussi facilement sa fin heureuse. « Ma chérie, quoique tu penses, quoique l’on t’ait dis : je t’aime et je n’ai jamais voulu que ton bonheur. Si tu me suis, tu récupéreras tout ce que tu as perdu. » «…» Sentant sa fille flancher, Cora s’adoucit un peu plus, ce qui était plus qu’inhabituel pour elle, et s’avança vers elle « Je te promets toutes les choses que tu souhaitais, et bien plus encore. Tu n’auras plus peur de perdre qui que se soit. Henry te reviendra et t’aimera comme jamais, tu seras heureuse … » « Henry aime Emma … C’est sa mère. » « Mais nous pourrons lui montrer où est son intérêt … » Regina se rappela alors sa manœuvre pour ramener de force Henry à elle, juste après la disparation de Snow et Emma. Elle avait, alors, agis comme sa mère l’aurait fais et le résultat fut plus que probant : au contraire d’elle, il avait refusé la facilité que la magie pouvait lui apporter, et c’est pour cela qu’elle avait définitivement décidé de ne plus se comporter comme sa mère … Et depuis cela, Henry lui revenait petit à petit, avec du temps, de la patience, mais il lui revenait. Si elle décidait aujourd’hui de retourner à la facilité, elle prenait le risque de le perdre définitivement. Alors, lentement, elle regagna son visage fermé et sévère que pouvait arborer La reine « Tu n’as pas idée de ce qui compte pour moi, et encore moins comment l’obtenir. Tout ce que tu as obtenu, tu l’as eu à coup de sorts plus vicieux les uns que les autres. Tu n’as jamais pensé qu’à toi et ton bien-être. Tu ne sais rien de moi ; tu prétends être ma mère mais tu n’en as absolument pas l’étoffe. Mon but ? Etre une meilleure mère que tu ne l’auras jamais été !! » La hargne et la ferveur qu’elle utilisa dans chaque mot frappa Cora en pleine face ; elle ne s’imaginait pas que sa fille puisse un jour se rebeller de la sorte : elle était blessée …


Blessée, mais surtout vexée qu’elle puisse lui répondre sans ciller, sans même reculer. Sa file avait changé … Peut-être arrivait-elle trop tard … Sentant qu’elle lui échappait, Cora joua sa dernière carte « Crois-tu vraiment t’en sortir ainsi ? Que les choses seront meilleures ? Dis-moi Regina … Parle-moi de ton avenir : penses-tu vraiment retourner aux pays enchanté sans que le peuple ne te condamne pour ce que tu as fais ? Tu seras enfermée dans une geôle avec l’impossibilité de voir ton fils qui t’oubliera quand l sera dans les bras de sa véritable mère. Et si tu restes ici, crois-tu qu’il préférera vivre avec toi ou avec sa vraie mère, celle qui est du bon coté ? Parce que tu auras beau faire tout ce que tu peux, tu ne seras jamais du coté des bons, Regina. Tu seras encore et toujours la méchante reine. Et les gens ne retiendront de toi non pas la seule et unique fois où tu as fais le bien, mais les nombreuses fois où tu as fais le Mal … » « Peut-être, et je ne peux le renier. Mais les gens changent. » « Regina, tu seras toujours ma fille, c’est une vérité, mais tu ne seras jamais la mère d’Henry. Il ne t’aime pas et ce que tu penses être de l’amour n’est rien qu’une mauvaise interprétation : tu passeras toujours après … » «…» « L’amour est une faiblesse, je te l’ai toujours dis. » « Là encore, tu te trompes. Et je me suis trompée aussi, pendant des années. » « Ah oui ? Et que t’a apporté l’amour dis-moi ? Ton père ? Un lâche qui préférait s’écraser. Ton Daniel ? Il n’était rien. Ton fils ? Il t’a abandonné pour une autre … Une force ? Vraiment ? » elle finit sa tirade par un rire sarcastique qui fit frissonner Regina. « Ma … Ma fille … Comment … » « Comment je l’ai connu ? Ce fut un pur hasard. »

Comme à son habitude, la Reine de Cœur faisait le tour de sa cour à midi tapante avant de s’adonner à son sport favori une bonne partie de l’après-midi : le croquet. Alors, elle arpenta les terres du royaume qu’elle fit sien des années auparavant pour finir, comme à son habitude par son labyrinthe qu’elle avait forgé elle-même, en y plaçant son coffre à cœurs qu’elle seule pouvait situer. Bien sur, elle avait eu vent de la visite de sa fille qui lui avait pris un coffret … Mais cette audace n’avait été réparée que par al capture de Jefferson. Et après que ce dernier ait définitivement perdu l’esprit et fut donc inutile, elle le renvoya vagabonder aux pays des merveilles, sachant pertinemment qu’il ne pourrait en sortir tant que quelqu’un n’y entrerait pas. Elle l’avait d’ailleurs pratiquement oublié quand elle entra dans son labyrinthe ; elle avait aussi oublié que le miroir était toujours actif. Et quand elle arriva à son coffre, elle eut la surprise de trouver la porte ouverte. Sa fille oserait-elle revenir pour la voler encore ??


« Qui va-là !! » dit-elle en ouvrant avec fracas les portes … Et ce qu’elle vit la stupéfia : une petite fille, d’une dizaine d’années était assise en tailleur, mangeant calmement. A l’arrivée de la reine, elle se releva avec précipitation « Je … Je suis désolée, je ne savais pas … » « Qui es-tu ? » « Je … Je m’appelle Alice. » « Alice ? Je connais tous mes sujets, et je ne t’ai encore jamais vu ici … » « Je ne sais plus depuis combien de temps je suis ici, j’ai perdu le compte … Mais c’était un accident et maintenant je suis coincée ici. Si je n’avais pas traversé ce maudit miroir et rencontré cet homme, je … » « Un miroir dis-tu ? » « Oui. » « Et un homme ? » « Jefferson … Il m’a dit qu’il s’appelait Jefferson. » Cora se figea alors à l’entente de ce nom « Ou est-il ? » « Il est parti … Il m’a abandonné ici. Je crois qu’il a bloqué le miroir parce que je n’arrive plus à le traverser … » « Ne sais-tu pas alors ? » « Quoi ? » « Il y a une règle simple : 1 entre, 1 sort. » « Je … Je ne comprends pas … » « Un traverse le miroir pour venir, il ne peut y en avoir qu’un seul qui ressort. Ce Jefferson a été piégé par ma fille. Ils étaient venus à 2, mais elle est repartie avec un autre, le coinçant ici. Il semblerait que tu ais été sa clé pour sortir d’ici. » « Il … Il a pris ma place ? » « Il faut croire. Il a surement traversé le miroir à ta place, te coinçant, à ton tour, ici. Et tant que personne ne retraverse le miroir, tu demeureras ici, chez moi. » « Mais … mes parents … » Cora s’approcha de l’enfant et la regarda plus en détail : ses traits lui semblaient familiers : ses cheveux, ses yeux … Il lui semblait que cette petite ressemblait à sa propre fille enfant. « Qui sont tes parents ? » « De modestes fermiers dans les bois. » « Rien d’autres ? » « Oh et bien … Ma mère a travaillé au service de la reine pendant un temps avant que celle-ci ne la congédie. » Cora tiqua au mon « reine » mais n’en laissa rien paraitre « Bien … Et où vis-tu ? » « Je ne savais pas où aller alors … Quand j’ai vu que Jefferson était parti, j’ai repris la petit chaumière. »


« Viens avec moi, je t’offrirais un toit bien plus confortable qu’une simple mansarde. Tu pourras manger à ta faim et boire à ta soif. » « Vraiment ???? Et vous m’aiderez à rentrer chez moi ??? » « Je vais faire bien plus que ça ma chère … » Et de son sourire carnassier, elle guida la petite en dehors du labyrinthe et l’emmena dans son château. Le soir venu, alors que la petite avait trouvé le sommeil, Cora la visita et lui coupa une mèche de cheveux. Dans son caveau, dont personne n’avait accès si ce n’était elle, qui abritait un vrai laboratoire, elle déposa la mèche de cheveux dans une fiole. Et après plusieurs manipulations, et à défaut d’avoir sous la main son grimoire, il y eut Une étrange lumière et une fumée qui émanèrent de la fiole firent naitre un sourire acide sur le visage de la femme. « Et bien voilà un revirement intéressant … » Elle en avait à présent al confirmation : la petite fille qui dormait à présent dans une de ses chambres d’hôte était sa petite-fille, la fille de Regina et du roi … Une princesse. Les perceptives alléchantes de cette situation amusèrent Cora : elle y voyait là un signe d’une certaine revanche. Elle pourrait manipuler à sa guise cet enfant, comme elle avait échoué avec sa propre fille. Et les jours passèrent, et l’emprise de Cora sur l’enfant ne cessait de grandir. Elle avait eu le temps de bourrer le crane de la petite d’idées plus affolantes les unes que les autres : que c’était une méchante sorcière qui l’avait envoyé ici et que Jefferson était son complice. De jours en jours, de mois en mois, Alice nourrit une rancœur et une haine à cette sorcière, cette Regina, qui s’avérait être sa vraie mère mais qui l’avait lâchement abandonné … Puis, le jour où ce Hook avait mis les pieds dans le royaume, les choses changèrent … Et tout s’accéléra. Elle ne se souvenait plus depuis combien de temps elle avait été coincée au pas des merveilles mais la perspective de revoir ses parents était bien plus forte. Mais la découverte du corps de son père avant de quitter le royaume la plongea dans une colère qui se transforma en vendetta quand Cora lui affirma que sa mère adoptive avait elle aussi été tuée des mains de la sorcière. « Tu l’as monté contre moi ?? » lâcha faiblement Regina « Mais pourquoi ? » « Tu m’as éloigné de toi sciemment et tu pensais que je en ferais rien en retour pour te punir d’une telle insolence. S’il n’y avait pas eu Alice, j’aurais trouvé un autre moyen. Tu vois ma chérie, quand tu décides, il ne faut pas le faire à moitié. Si tu m’avais tué, si tu en avais eu le cran, tu ne récolterais pas aujourd’hui, les fruits de ta faiblesse. » « Tu as toujours voulu manipuler les gens … Mais quand comprendras-tu que ça ne te mèneras nulle part. »


« Ma chérie … Tu es si attendrissante. » dit-elle en lui caressant le visage doucement, avant d’empoigner vivement son menton dans un geste sec « Mais si prévisible. » Et alors que la tension était à son comble, Hook fit son apparition « Excusez-moi d’interrompre ces chaleureuses retrouvailles ?!? » Cora lâcha sa prise sur Regina et rejoignit le pirate « Qui y-a-t-il ? » « Non pas que je m’ennuis mais j’aimerais vraiment savoir ce que nous faisons maintenant. » « Du calme fougueux pirate. Chaque chose en son temps. » « Il y en a, malgré tout, qui ne peuvent pas attendre. » « Je vois ça … » dit-elle en passant son pouce sur la lèvre tuméfiée par Gold quelques temps plus tôt « mais avant de commencer quoique se soit, j’ai besoin d’une chose cruciale. » « Laquelle ? » Elle se tourna vers Regina alors « Mon grimoire. » XXX Emma, en compagnie de David et Snow, se rendit de nouveau vers la demeure de Regina. Tenant fermement dans sa main la petite clé que Regina lui avait confié, elle entra dans la maison. « Je monte. » « Je fais la cuisine. David, tu fais le salon. » Ils se dispersèrent alors et Emma monta 4 à 4 les larges marches avant de s’apercevoir qu’il y avait bien plus de portes qu’elle ne l’aurait pensé. Elle commença logiquement par la première et tomba directement sur la chambre de Regina, du moins c’est ce qu’en déduisit Emma : des tons sobres, une décoration minimaliste, rien à voir avec le faste de son salon ou bien de son bureau à la mairie. Elle regarda les tiroirs et les commodes mais aucune n’était fermée à clé. Elle fouilla alors, en prenant soin de remettre tout à sa place. Parfois elle tomba sur un tiroir rempli de dessous qu’elle referma bien vite, le feu aux joues, et parfois elle tomba sur un tiroir renfermant quelques photos dont des photos d’Henry bébé. Elle ne pu s’empêcher de se poser quelques minutes pour regarder les photos : Henry à 3 ans dans une petite piscine gonflable, Henry le premier jour d’école, Henry sur un poney … Et sur toutes ces photos, il avait un sourire radieux, prouvant qu’il était heureux et qu’il n’y avait pas de raison qu’il blâme sa mère d’être une mauvaise mère. Elle se rendit compte alors que Regina, malgré tout ce qu’elle avait fait par le passé, malgré tout ce qu’on pouvait lui reprocher, avait été une mère attentionnée, attentive et aimante. Emma ne pouvait que comprendre la peine qu’avait du ressentir la femme quand Henry s’était retourné contre elle.


Mais un sentiment de jalousie l’envahit alors : tous ces moments que Regina avait passé avec son fils : ses premiers pas, ses premiers mots, son premier jour d’école, son premier manège … Elle aurait aimé vivre tout cela, même si c’était de son plein gré qu’elle avait donné à l’adoption son fils … Elle reposa toutes les photos dans le tiroir avant de quitter la chambre et de se rendre dans la pièce suivante, la chambre d’Henry. Là encore elle pu constater qu’il n’avait manqué de rien. Elle était déjà venue dans sa chambre, le lendemain de son arrivée, mais elle ne s’était jamais appesantie sur la décoration : des livres, des tas de livres, des maquettes d’avion, des planisphères … S’était un brillant élève sans réelles difficultés. Regina n’avait pas lésiné sur les moyens pour qu’il accède à la meilleure éducation possible. « Emma, j’ai trouvé !!! » Elle sortit de ses pensées pour redescendre et rejoindre David et Snow près de la cheminée, entourant un vaisselier. « Il est fermé à clé. » Emma sortit la clé de sa poche et regarda le style, qui correspondait à celui de la serrure. Elle fit tourner la clé et elle bloquait presque sa respiration quand elle entendit le cliquetis de la serrure se déverrouiller. Elle ouvrit les portes et découvrit, en même temps que David et Snow, un grimoire serti d’un cœur. « C’est … » « Il semblerait que ce soit un grimoire magique. » « Celui de Regina ? » « Non, le mien. » Tous les 3 sursautèrent et firent volte face en voyant Gold sur la pas de la porte. « Qu’est-ce que vous faites ici ??? » « Je viens reprendre ce qui m’appartient. Je me doutais qu’elle l’avait gardé ici. » « Qu’est-ce qui me dis qu’il est à vous ? » « Mon nom ait écris à la dernière page. » Emma regarda alors et vit, effectivement, le nom « Rumpelstilskin » inscrit à l’encre noir sur la tranche de la dernière page. « Vous voyez. Maintenant, si vous permettez … » « Hors de question. Si Regina voulait vous le remettre, elle l’aurait dis. » « Ah parce que vous savez certainement vous en servir bien sur ? » Emma jeta un œil au grimoire et, effectivement, elle ne savait absolument pas quoi en faire, elle pour qui la magie était encore un concept farfelu il y a encore quelques jours. « Je saurais quoi en faire. » « Vous allez nous aider ??? » « Vous semblez surprise ? » « Et bien, j’ai compris que votre intérêt était de vous aider d’abord vous, et ensuite les autres, et encore, si ça vous est utile après coup. »


« Je ne peux blâmer l’opinion que vous avez de moi, mais croyez-moi : Cora est un adversaire coriace et j’aurais besoin de toutes les ressources disponibles pour la vaincre. D’autant plus qu’elle a Regina de son coté maintenant. » « Elle n’est pas de son coté !! » argua Emma plus qu’elle ne l’aurait cru « Si vous le dites … Mais, croyez-moi, j’ai aussi mon intérêt à voir cette femme partir de Storybrooke. » «…» « Maintenant, le grimoire, je vous pris. » Emma ne bougea pas, aucun d’ailleurs ne fit un pas. « Si vous me permettez : nous n’avons pas beaucoup de temps avant qu’elle ne comprenne où se trouve le grimoire, si tant est que Regina ne lui ait pas dis de son plein gré avant … » Emma esquissa une nouvelle grimace et fit quelques pas, avant d’être arrêtée par a main de sa mère sur son avant-bras « Tu es sûre ? » « Non, mais à moins que tu saches t’en servir, il ne nous est d’aucune utilité. » Elle s’approcha de Gold et lui tendit l’ouvrage, mais avant qu’il ne le prenne, elle fit machine arrière « Je veux faire un deal. » Gold haussa un sourcil, amusé « Je vous écoute. » « Le grimoire en échange de la vie de Regina. » « Que voulez-vous dire ? » « Regina est entre les mains de Cora et Hook. Avec ce grimoire vous nous assurez de les anéantir tous les 2, je tiens juste à ce qu’il n’arrive rien à Regina, malencontreusement. » « Vous souhaitez échanger ce grimoire contre la vie de Regina ? Après tout ce qu’elle vous a fais ? » « Peut-être, mais c’est elle qui nous a sauvé en rompant le bouclier, ce que vous n’avait visiblement pas frappé l’esprit de faire. » Gold plissa les yeux avant d’esquisser un sourire « Deal. » « On est bien d’accord : ce grimoire contre Regina ? Et vous nous garantissez de nous aider à vaincre Cora et Hook ? » « Oui. J’y trouve mon compte aussi. » « Vous ne romprez pas votre deal ? » Pour toute réponse, Gold sourit avant de prendre le grimoire « Passons aux choses sérieuses. » « On fait quoi ? » « Vous ? Pas grand-chose. C’est à moi d’agir. » « Vous devez protéger cette ville avant tout. » « Ca ne faisait pas parti de notre deal. » Emma mordit sa lèvre inférieure avant de l’attraper vivement par le col, collant son visage si près du sien qu’elle pouvait sentit son haleine sur sa joue « Jouez pas au con Gold ! »


« Emma !!! » cria Snow, mais Emma n’en avait rien à faire, elle fixa Gold dans les yeux avant de lâcher son emprise Gold recula alors et disparut finalement ; ce n’est qu’à ce moment-là qu’Emma reprit son souffle, se surprenant elle-même de la violence dont elle pouvait faire preuve. « On a pas le choix … On doit lui faire confiance. Et tout réside dans le fait qu’il ait aussi peur de Cora et Hook que nous. » « On a plus vraiment le choix maintenant. J’espère juste ne pas avoir fais une connerie en lui confiant le grimoire. » « Si Regian t’en a confié la clé, c’était pour une raison. Elle savait que tu ne pourrais pas l’utiliser toi-même. Elle voulait certainement que tu le confies à la seule personne qui saurait nous aider. » « J’espère … » « Et maintenant on fait quoi ? » « On retourne au Granny’s. Il faut sécuriser les lieux, et mettre les habitants à l’abri. On ne sait jamais ce que Gold peut nous réserver. Il peut tenir sa promesse comme il peut nous la faire à l’envers, et dans cette éventualité, on doit se préparer à rétorquer. » « Tu sais qu’il est puissant, nous ne pourrons pas faire grand-chose contre lui si cela tournait à son avantage. » « Au contraire. Regina et Cora nous l’on assez répété : tout le monde à des faiblesses. Et nous avons celle de Gold. » De retour en ville, ils se rendirent tous au Granny’s où Emma retrouva, amusée, Henry essayant d’expliquer à Alice les bienfaits des chewing gum. Ruby vint alors à leur rencontre « Alors ? » « C’était le grimoire de Regina, on l’a donné à Gold. » « Mais pourquoi ? » « Parce que lui seul, à part Regina, est apte à s’en servir. En attendant, j’ai besoin de tu gardes un œil sur Belle. Si jamais Gold nous la fait à l’envers, j’aimerais garder cette carte sous le coude. » « Tu veux dire el faire chanter ?!? » « Je veux dire qu’il est hors de question qu’on chasse un problème par un autre. J’aimerais profiter de mon fils et de mes … parents, ne serait-ce qu’une journée entière, c’est trop demandé ?!? » dit-elle dans un air las et presque défaitiste « Non je peux comprendre … Mais j’ai déjà enchainé Belle dans la bibliothèque, alors lui dire qu’on la tient captive le temps que son psychopathe de petit ami gère la situation … Très peu pour moi. » « On lui expliquera. Dis … Comment elle va ? » dit-elle en jetant un œil vers la petite fille


« Elle va. Elle est pas super bavarde et Henry essaie de la décoincer mais … Tu sais, elle tient un discours assez sévère sur Regina en disant que c’est elle qui a tué ses parents. » « Mais c’est faux. » « Je crois que Cora a eu assez de temps pour l’a convaincre du contraire. » « Alors il faut qu’on lui dise enfin la vérité. » Emma se dirigea alors la table où les 2 enfants étaient assis « Henry, tu … Tu peux nous laisser s’il te plait ? » « Ok. » « Alors Alice, comment ça va ? » « Tout est différent ici. » « Je sais ce que tu ressens. J’ai passé mes 2 dernières semaines dans un monde qui était sensé être le mien, mais qui m’était complètement étranger. J’étais paumée. » «…» « Ecoute, je sais qu’on t’a dit beaucoup de choses, notamment Cora sur ta mère. » « Ma mère est morte. C’est la sorcière qui l’a tué ! » « Je comprend que tu sois en colère, mais crois-moi, il vaut mieux savoir la vérité. Et la vérité c’est que ce n’est pas Regina qui a tué tes parents. » « C’est faux ! » « C’est vrai. Sais-tu qui est Cora ? C’est la mère de Regina, ta grand-mère en somme. Et bien … Ta grand-mère était si méchante avec sa fille que cette dernière à du la bannir dans un autre monde. » « Le pays des merveilles. » « Voilà. Après ça, la reine, Regina, fut sous l’emprise d’un sorcier puissant. Mais quand elle apprit qu’elle était enceinte, le sorcier fut très contrarié. Il a fait en sorte que la reine pense que l’enfant était mort durant l’accouchement. Mais en fait, l’enfant fut remis à des parents bienveillants qui se sont occupés de la petite fille come si c’était leur propre fille. » « … La reine était … ma mère ? » « Elle est ta mère, c’est Regina. Et à ce que j’ai compris, elle n’a jamais voulu t’abandonner ou te faire de mal. Elle aurait voulu te garder, sauf que le méchant sorcier a tout fait pour empêcher que cela arrive. Et crois-moi, si elle avait su que tu étais vivante, elle aurait tout fais pour te retrouver et rien de tout ça ne serait arrivé. » « J’aime mes parents. » « Oh je sais, mais il faut que tu laisses une chance à Regina. » « … Je veux retourner chez moi. » « Je sais que tout ça est un peu perturbant. Mais tu n’es pas seule ici. Je suis là, ta mè… Regina est là et Henry aussi. On trouvera un moyen de vous ramener chez vous. » « Cora … Elle a été gentille avec moi. » « Ouais … Cora a l’art de manipuler les gens, j’en ais fais les frais. »


« Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? » « Tu vas rester sagement ici avec Henry et les autres. Et moi je vais botter les fesses de Cora et son pirate, je vais ramener ta mère ici et on finira tous autour d’une table ici à boire à notre victoire ! Ok ? » « Ok. » Elle lui caressa ses longs cheveux bruns avant de lui sourire et de revenir vers Ruby « Et maintenant ? » « On va aller faire un petit tour sur le galion, histoire de prendre un peu l’air. » XXX « Le programme consiste en quoi ? » « Je vais chercher mon grimoire. Il doit être chez elle … » « Et moi je fais quoi en attendant ? » « Cette fois-ci, mon cher Hook, tu viens avec moi. Et Regina aussi. » Et alors qu’elle s’apprêtait à les téléporter dans un nuage de fumée d’un simple geste de la main, elle s’arrêta et sourit « Mon cher Rumplestilskin … Cela faisait si longtemps. » « Cora … » grinça-t-il des dents « Que me vaut l’honneur de ta visite ? Désolée, mais je n’ai pas le temps vois-tu. » « Je suppose que tu cherches … Ceci ? » dit-il en brandissant malicieusement l’ouvrage. Cora écarquilla les yeux, avant de feindre un sourire amusé « Oh … Je vois que rien ne t’échappe … Comme ma fille d’ailleurs. Quelle surprise j’ai eu en apprenant que tu en avais fais ta nouvelle apprentie. » « Tu le savais pourtant, nous avions fais un pacte. » « Un pacte ? » Regina était sortie de la cale en entendant une voix familière « Qu’est-ce que ça signifie ? Mère ? » «…» « Ta chère mère a fait un deal avec moi : son pouvoir contre … Toi. » « Moi ? » « Et oui. Je lui ais donné ce qu’elle voulait et en échange, elle m’a donné son enfant, toi. J’ai décidé de ne t’utiliser que bien plus tard, une fois ta vie sur le point de basculer. » « Mais … Dans quel but ? » « Mais dans le but de faire ce que j’avais prévu de faire depuis bien longtemps : t’utiliser pour invoquer le sort. » « Quoi, tout ça pour … ça ? » Regina se rendit compte que toute son existence n’avait été que le jeu sadique de sa mère, puis de Rumple … Elle perdit pied un bref instant avant de voir que le grimoire était en la possession de Rumple. Elle grimaça avant que sa mère se mette entre elle et Gold. « Donne-le moi. »


« Il est à moi. » « Tu me l’as donné, je te rappelle. Ne dit-on pas que donner c’est donner et reprendre

c’est voler ? » « Ce qui est à toi est à ta fille, et ta chère fille me l’a rendu il y a bien longtemps maintenant. » Cora esquissa un rictus avant de faire un rapide geste de la main et d’envoyer valser Rumple 5m plus loin. Elle tenta de reprendre le grimoire, mais Rumple bloqua son geste en envoya quelques objets contre elle, qu’elle esquiva facilement. « Tu perds la main mon cher. L’élève aurait-elle dépassé le maitre ? » « Tu le penses vraiment ? Je crois, au contraire, que toutes ces années au pays des merveilles t’ont ramolli. » Ce rappel de son exil forcé déclencha une vague de haine et de vengeance qui fit même trembler le bateau quand elle fit s’élever 2 immenses colonnes d’eau de chaque coté du navire. « Nous allons bien voir lequel de nous deux est ramolli mon cher … » Les colonnes se rapprochèrent dangereusement du bateau, faisant s’inquiéter un tantinet Hook qui imaginait déjà devoir ramasser son galion planche par planche. Regina, elle, était en retrait, voyant cet improbable duel prendre forme, ce qu’elle avait toujours imaginé, du jour où elle avait su que sa mère pratiquait la magie, jusqu’à sa rencontre avec Rumple. Et maintenant, elle apprenait qu’elle avait été l’objet d’un deal entre eux … Puis, au loin, elle vit arriver Emma, Snow et Charming, épées aux mains, prêts à en découvre, eux aussi, avec Cora. Cora fit alors naitre 2 autres colonnes de sable sur la plage, leur barrant le chemin. Regina se jeta alors sur sa mère, lui faisant perdre le contrôle, et les colonnes se dissipèrent aussi vite qu’elles s’étaient créées. Chancelante, Cora se retourna « Tu me déçois ma fille … » avant de l’envoyer valser quelques mètres plus loin dans une pirouette. « Tu t’en charges. » dit-elle à Hook avant de reporter son attention, de nouveau, vers ses assaillants. Regina eut juste le temps de créer un passage de glace et neige pour qu’Emma et les autres accèdent plus rapidement au bateau, avant que Hook ne l’attaque. « Tu crois vraiment faire le poids avec ton épée ? » s’amusa Regina. Hook ne répondit que par un sourire charmeur « Hey, je peux essayer au moins. » Emma, Snow et Charming coururent alors vers le galion quand des boules de feu s’abattirent sur leur chemin, faisant fondre petit à petit le chemin crée. Emma eut juste le temps de sauter sur le pont avant que le chemin ne disparaisse. En se retournant, elle vit que ses parents n’avaient pas eu cette chance : dans l’eau, ils étaient obligés, à présent, de nager pour la rejoindre. Voyant qu’ils ne risquaient pas grand, chose, elle reporta alors son attention sur la bataille acharnée qui se déroulait entre Rumple et Cora à grands coups de sorts et de prouesses pyrotechniques. Elle savait qu’elle n’avait


aucune chance contre Cora alors, elle décida de reporter son attention sur la lutte entre Hook et Regian, cette dernière se trouvant en mauvaise posture. Elle se glissa donc à ses cotés « Des problèmes ?? » « Ma magie me joue des tours ici … » « J’avais cru comprendre oui. De l’aide peut-être ? » «…» Sans attendre, elle chargea Hook et un duel acharné se déroula alors sous les yeux presque impuissants de Regina. Quant à Gold, il décida de passer la vitesse supérieure et ouvrit son grimoire pour souffler dedans et matérialiser une sorte d’ombre faite de sable qui attaqua Cora sans attendre. Cette dernière, pour répliquer, s’évapora dans un nuage noir avant de réapparaitre derrière Gold. Snow et David eurent juste le temps de monter à bord du navire pour voir Cora frapper violemment Gold dans le dos. Il tomba à terre dans un cri contenu, lâchant son grimoire. Regina, en voyant cela, écarquilla les yeux avant de lancer un « Nous l’arriverons pas à la battre … Il faut fuir. » à Emma. Mais cette dernière, loin de se laisser faire, continua son combat contre Hook menant, un peu plus à chaque seconde, l’avantage sur le pirate. Regina amena le grimoire à elle avant que Cora ne puisse mettre la main dessus. Mais cette dernière matérialisa une immense lance qu’elle envoya vers les 2 jeunes femmes. « Emma !!!!!!!!!! » dit Regina avant de la prendre par les épaules et de la pousser sur le coté. Dans un hoquet de surprise, Emma se retrouva à terre, Regina au dessus d’elle, les yeux exorbités. Un silence lourd plana à cet instant sur le navire : aucun mouvement, aucune parole … Puis un cri, celui de Snow quand elle aperçut la lance traverser de par en par le corps de Regina. Emma ne pouvait détacher son regard de celui, empli de douleur et de peine, de Regina « Re… Regina ? » souffla-t-elle avant de voir la lance s’évaporer en fumée, ne laissant aucune trace de son passage qu’une tâche rougeoyante sur le corset de la jeune femme. Elle toussota avant de se laisser tomber sur Emma qui la coucha doucement sur le pont « Regina !!! » Gold profita de l’effet de surprise pour prendre son poignard, caché dans sa veste, et frappa Cora entre les omoplates. Dans un cri de douleur qui fendit l’atmosphère, Cora tomba à genoux tandis que Gold lui asséna un autre coup, visant le cœur. Cora tomba à terre tandis que Hook, témoin impuissant, allait charger Emma quand David s’interposa et une lutte enragée s’engagea tandis que Snow rejoignit Emma. « Qu’est-ce qu’on peur faire ? » Mais Snow était impuissante. Son regard allait du corps inerte de Regina à celui de Cora, gisant sur le pont. Gold eut du mal à se remettre sur ses pieds pour rejoindre Emma et Regina.


« Il faut l’emmener à l’hôpital ! » Gold lança un regard à Snow, signifiant qu’ils arriveraient probablement trop tard pour cela, ce que confirma implicitement Snow par un autre regard, mais aucun n’osa le dire à haute voix. Ils avaient toujours voulu voir Regina en haut d’une potence, subir le châtiment qu’elle méritait après toutes les souffrances et les malheurs qu’elle avait crée autour d’elle. Mais aujourd’hui, ce n’était plus pareil : David avait vu son changement, et Emma et Snow ne seraient plus des leurs si elle n’avait pas décidé de suivre la voix de son fils. Ils étaient encore difficiles pour eux de se l’avouer mais Regina avait changé … Pour Henry. Regina soupira doucement, chaque mouvement de son sternum lui faisait un mal de chien comme si l’on déchirait ses muscles de l’intérieur comme une vulgaire feuille de papier. Elle eut un mal de chien à formuler un mot entre ses lèvres « Henry … » « Regina, restez tranquille, on va vous emmener … » « Non … Veillez sur … Henry … Et Alice … » Finalement, sa mère n’avait pas tort : les méchants n’ont jamais leur fin heureuse. Elle se sentait soudainement légère et engourdie, ses membres semblaient n’être que du coton ; elle pouvait juste sentir le sang couler dans son corset, chaud et sirupeux … Elle eut soudain envi de dormir, ses paupières étaient lourdes … Elle n’entendait que bien loin les mots d’Emma, ne discernant que quelques brides, dont un mot qui résonna en elle « Reste. » Elle ne su pas pourquoi, mais une larme perla au coin de son œil … Elle ne pu s’en empêcher : Regina avait beau être une garce, elle n’en méritait pas moins un tel destin … De plus, elle venait de trouver une enfant qu’elle pensait avoir perdu, elle avait regagné la confiance et l’affection d’Henry et elle les avait sauvé, elle et Snow … Non, elle ne méritait pas ce sort. Alors oui, elle eut de la peine quand son souffle devint pénible et quand ses mots ne furent plus qu’un soupir difficile. Elle serra sa main dans la sienne, la rassurant comme elle pouvait, bien qu’elle sache pertinemment que ça ne serait pas le cas. Mais elle n’eut aucun contrôle sur ces larmes qui roulèrent sur ses joues, avant de tomber ça et là sur le corset de Regina. Un bref instant, elle imagina Regina se réveiller d’un coup et la sermonner sur le fait d’avoir tâché sa robe, mais cette image d’une Regina au plus haut de sa prestance fut bien vite balayée par un souffle rauque de la jeune femme brune. Un soupir, un dernier murmure qu’Emma ne perçut qu’en se penchant au dessus d’elle, jusqu’à ce que les lèvres de Regina frôle son oreille. Ce qu’elle perçut lui retourna le cœur bien plus qu’elle ne l’aurait cru … « Merci » … Avant que ces yeux ne se ferment pour ne plus se rouvrir. Snow et Gold retinrent leur souffle en même temps, lorsque celui de Regina s’arrêta. Ils échangèrent un regard, n’osant pas faire un geste, tandis qu’Emma versait ses dernières larmes sur le corps de Regina. Machinalement, elle replaça une mèche vagabonde


derrière son oreille. Elle aurait pensé que sentant la mort venir, elle aurait été plus sereine, mais Regina s’était éteinte tourmentée.

Non loin de là, la bataille se termina à l’avantage de David qui maitrisa aisément Hook. Le tenant en joue, il se tourna pour voir que tout était fini … Emma resta encore quelques secondes seule avec Regina, imaginant peut-être un sursaut de vie. Elle avait même pensé au vrai baiser, celui des contes de fées, celui qui avait réveillé Snow ou encore Aurore … Oui, pendant un quart de seconde, elle avait eu l’idée saugrenue de … « Emma. » Elle sortit de ses pensées pour se tourner vers sa mère « Il faut... » « Je sais. » Emma se leva alors et laissa, bien malgré elle, le corps de Regina derrière elle en jurant intérieurement qu’elle reviendrait la chercher pour lui offrir une sépulture décente. Et alors qu’elle allait presque atteindre la chaloupe, elle se stoppa net et fit demi-tour. Elle tendit la main vers Regina pour prendre le grimoire quand soudain la main de Regina saisit son avant-bras et dans un souffle, Regina ouvrit les yeux en grand et expira si fort que son torse se souleva de terre. Emma, surprise, retint son souffle un instant, avant de comprendre que finalement « Vous … Vous n’êtes pas morte ?? » Et après un moment, Regina se redressa « Visiblement miss Swan. » « Mais j’ai vu … La lance et … » « Je sais. » Emma était presque contente qu’elle arbore de nouveau cet air et de ton de dédain si propre à la jeune femme. Elle sourit alors en aidant Regina à se relever. Et alors que David, Snow Gold et Hook les attendaient dans la chaloupe mise à la mer, Cora se releva péniblement avant de voir que sa fille avait, on ne sait comment, survécu. Elle brandit alors sa main et envoya une volute de fumée violette noirâtre en direction des 2 jeunes femmes. Se remettant à peine de ses émotions Regina se mit entre Emma et Cora et brandit à son tour la main, priant pour que sa magie ne lui fasse pas faux bond. Elle ferma brièvement les yeux avant de sentir la main d’Emma sur son avant-bras, comme ce fut le cas quelques semaines plus tôt. Et comme ce fut le cas, Regina pu sentir un flux de magie envahir et courir le long de ses veines, comme jamais auparavant. Et de sa main naquit une nappe épaisse de fumée blanche nacrée qui percuta dans une déflagration assourdissante la fumée émanant de Cora. « Tu ne pourras pas tenir bien longtemps ma chère. Tu es trop faible. »


Mais comme pour lui donner tort, Regina esquissa une grimace ironique en sentant la main d’Emma serrer son étreinte un peu plus. « Laissez-moi vous aider … » lui murmurat-elle tandis que Regina semblait flancher peu à peu. Cora appuya sa force en faisant un pas en avant. « Aidez-les !!! » cria Snow en direction de Gold « Je ne peux rien faire. Si je brise le lien, cela pourrait avoir de fâcheuses répercutions. Elles doivent se débrouiller seules. » « Ont-elles une chance au moins ? » «…» Regina reculait à mesure que sa mère s’avançait, Emma avait beau la soutenir en posant sa main au bas de son dos, elle sentait la jeune femme faiblir. Après, n’était-elle pas sensée être morte quelques minutes plus tôt ? « Il faut faire quelque chose !!! » Snow était prête à bondir pour aider sa fille, mais David l’en empêchant sachant qu’elle ferait certainement plus de mal que de bien, tout en mettant sa propre vie en danger. « Gold !!! » Ce dernier esquissa une grimace et vit le grimoire dans les mains d’Emma. Par une pirouette, le grimoire s’envola des mains de la jeune femme pour atterrir dans celles de Gold qui le feuilleta aussitôt pour trouver ce qu’il cherchait. Il prit son poignard ensanglanté et prononça quelques paroles incompréhensibles ; le poignard se mit à briller puis Gold remonta sur le navire. Mais à peine eut-il un pied dessus que Cora l’envoyer valser contre des tonneaux, le poignard voltigeant presque au pied d’Emma qui se contorsionna pour l’attraper. La lame violette indiquait qu’elle était empoisonnée. Mais que faire avec ? Elle était nulle au tir et Regina était bien trop occupée pour l’instant. Regina, quant à elle, investissait toutes ses forces dans ce bras de fer contre sa mère, comme si cette bataille était la métaphore de toute leur vie. Il était hors de question qu’elle perde encore contre elle, surtout maintenant qu’elle avait beaucoup plus à perdre qu’avant. Ses pensées se tournèrent évidemment vers Henry, mais aussi vers Alice qu’elle voulait connaitre et aimer … Elle trouva alors la force de faire un pas, sentant Emma la pousser légèrement. « Regina, encore un peu … » la voix de la jeune femme n’était qu’un murmure dans tout ce capharnaüm ambiant entre lumières aveuglantes et acouphènes sourds. Sa main était engourdie, elle sentait à peine ses doigts ; elle espère qu’il en soit de même pour sa mère en face. « Regina, je vais devoir vous lâcher un instant, il faudra juste tenir quelques secondes, vous pouvez faire ça ? » « Je … Non. » « Bien sur que si. Regina … » « C’est vous … Tout ça c’est grâce à vous, je n’ai pas de magie … Pas cette sorte là. »


« Bien sur que si. Vous avez changé Regina, vous l’avez aussi. » Pas vraiment sûre de ce qu’elle avançait, elle n’avait pourtant pas d’autre moyen que de croire en ce qu’elle disait : Gold était dans les vapes et elle ne voulait pas risquer la vie de ses parents. Elle devait agir seule, du moins avec l’aide de Regina. « Ecoutez, a 3 je vais vous lâcher Regina. Vous devez croire en vous. » « Mais … » Leur regard se croisa quelques secondes avant qu’elle ne réponde finalement « Ok. » « Ok 1 … » Emma se cala pour pouvoir partir de manière efficace et rapidement « 2 .. » Elle inspira profondément, jetant un dernier regard vers Regina. Si elle se loupait, Henry, et Alice, perdraient leurs mères … «1…» Cora esquissa un sourire démoniaque alors « Ce n’est pas finit Regina, ça ne le sera jamais … Je serais toujours là, tu le verras. » Regina sentit la main d’Emma quitter son dos et vit une tornade blonde sauter vers Cora. Elle sentit alors son pouvoir s’affaiblir, elle ne tiendrait pas. Elle n’était même pas capable de faire face à sa mère une dernière fois. Cora vit Emma fondre sur elle, poignard levé au dessus de sa tête. Snow et David assistèrent à concert de cris stridents, d’éclairs, de lumière intense et de grondement, tel le tonnerre puis … le silence. Presque aussi insoutenable qu’un bourdonnement. Le calme plat … Plus rien. XXX Tout d’abord, elle ne sentit plus rien, comme si ses membres étaient cotonneux. Le flash l’avait totalement aveuglé et quand elle rouvrit les yeux, des petits points noirs flottaient devant ses yeux. Un curieux acouphène brouillait son audition, lui fendant le crâne en 2. Et quand, enfin, elle discerna les contours et les couleurs, se fut pour voir Snow et David accourir vers elle. « Emma !!! Emma !! » Elle fut vivement attrapée par les épaules par une Snow, affolée, tomba à genoux devant elle. « Qu’est-ce que … Qui s’est passé ? » « Ca a marché … » murmura David A cela, Emma se massa la tête avant de regarder tout autour d’elle : à ses cotés, ce qu’il ressemblait à un tas de cendres s’envolant doucement avec la brise ; Gold était de nouveau sur pied, ramassant le grimoire, son grimoire. Puis, elle fronça les sourcils, et fit rapidement volte-face … Regina … Cette dernière était appuyée contre le mat du bateau, semblant totalement épuisée. Emma se relevant, avec l’aide de Snow, s’épousseta le jeans avant de rejoindre la jeune femme. « Hey, Regina … Ca va ? »


« On … On a réussi ? » « Il faut croire … Je sais pas trop ce qu’il s’est passé mais l’essentiel est là non ?!? » ditelle soulagée « Exact. » « Plutôt coriace dans la famille hein ? Entre vous qui êtes poignardée et qui vous vous relevez, et pareil pour votre mère … » «…» Gold s’approcha et Regina jeta un œil au grimoire « Je suppose que vous souhaitez reprendre ce qui est à vous ? » « Si je ne me trompe, vous n’en n’aurez plus besoin. » Regina leva un sourcil comme pour acquiescer de ce fait. « Et qu’est-ce qu’on fait de celui-là ? » lança Emma en jetant un œil vers Hook, ficelé dans la barque. « Il ira probablement en prison le temps que l’on décide de son sort. Ca vous semble familier Regina ? » « Très drôle. » argua vénéneusement la jeune femme « Bon, et si on rentrait rassurer les autres hein ? » Gold partit alors, ainsi que Snow et David, laissant quelques instants Emma et Regina seules. « Bon … Alors, tout est fini ? » « … Merci … » « Merci ? » « Sans vous je n’aurais pas pu … faire ça. C’était la première fois que j’utilisais de nouveau la magie après la promesse que j’ai fais à Henry. » « Vous avez été courageuse de le faire … » « Courageuse ? » « Bah … Quand on sait qui vous êtes, on peut dire que c’est une gageure hein … » Elles échangèrent un regard, qui aurait pu paraitre complice … Mais bien vite, Regina se racla la gorge en leva un sourcil, comme elle savait si bien le faire. Emma s’approcha et, sans vraiment le vouloir, porta sa main à l’abdomen « Je me demande encore comment s’est possible … » Mais bien vite, Regina recula, gênée de cette promiscuité dont elle n’avait pas l’habitude. « Nous devrions rentrer à présent. » « Oh oui !! » En passant, Regina s’arrêta un instant devant le tas de cendres qui s’amenuisait avec la brise. Emma s’arrêta aussi ; elle n’imaginait absolument pas ce par quoi Regina passait en ce moment même : Il était évident qu’on vouait toujours une certaine adoration pour ses parents, et encore plus quand c’était une petite fille pour sa mère. Mais il semblait que Regina et Cora avaient toujours vécu une relation compliquée et destructrice.


En un sens, c’était à cause de Cora que Regina était devenue cette méchante reine crainte de tous. Elle n’imaginait pas la complexité de leur rapport, et ce que devait ressentir Regina en ce moment même, à regarder s’envoler les cendres de sa mère. Pouvait-on croire qu’un calvaire se terminait pour elle ? Ou que son fantôme la hanterait un moment encore ? Il était fort probable que la deuxième hypothèse soit la bonne. Après tant d’années de persécutions, d’emprise et de cruauté, Regina était libre … Car malgré le fait qu’elle avait pensé sa mère morte, elle n’avait jamais cessé de pensé à ses paroles, qui avaient tourné en boucle dans sa tête durant des années « L’amour est une faiblesse. La magie est le pouvoir. » Mais aujourd’hui, elle était libre de tout cela, libre de vivre enfin sa vie comme elle l’entendait. S’affranchir de la magie, de l’emprise diabolique de sa mère et ne vivre que pour son fils, et maintenant aussi ... Pour sa fille. « Regina … Allons-y. » Regina s’accroupit alors, son regard était triste, jamais Emma ne l’aurait pensé ; après tout ce que cette femme avait fait … Mais c’était sa mère … Alors Regina se promis intérieurement que ce qu’elle s’apprêtait à faire maintenant, serait son dernier acte de magie : elle leva sa main au dessus du tas de centres, le visage de sa mère se dessina alors, puis le fit tournoyer en une colonne de fumée avant de le faire disparaitre au gré du vent. Et les cendres s’envolèrent pour disparaitre … Définitivement. Elle fut soulagée, comme si métaphoriquement, sa mère partait pour toujours … « Regina ? » Sortie de sa torpeur, elle sursauta presque quand la voix d’Emma résonna tandis qu’elle regardait disparaitre les quelques derniers grammes de cendres dans le ciel. C’était fini … Enfin Les 2 jeunes femmes regagnèrent la chaloupe et tous repartirent en direction de la plage. Ce qu’ils feraient de Hook et de son navire n’était pas prioritaire pour l’instant. Chacun voulait juste retrouver les siens. ** Et une fois de retour en ville, la plupart des habitants sortirent de leur commerce ou du Granny’s où ils avaient retrouvé refuge comme Emma le leur avait conseillé. Godl retourna à sa boutique où il mit le grimoire en lieu sûr et où il retrouva Belle, soulagée de le voir revenir en vie. Henry, sorti du Granny’s, se rua dans les bras d’Emma, soulagé « Tu as réussi !! » « Nous avons réussi oui. » Regina n’osa même pas s’approcher, par peur d’être repoussée par le petite garçon, mais elle n’eut même pas à faire le moindre geste car Henry vint de lui-même la serrer dans ses bras « Tu as réussi aussi, je savais que tu pourrais … »


murmura-t-il le visage calfeutré dans son abdomen. Elle posa maternellement ses mains sur son crane, caressant doucement ses cheveux. « Oui … » fut le seul mot qu’elle pu prononcer tant l’émotion la submergeait. Mais son attention fut portée bientôt sur autre chose : venant de sortir à peine du restaurant en compagnie de Ruby, Alice était là, la regardant fixement. Henry la lâcha et elle se dirigea lentement vers elle. A à peine 2 mètres, elle s’accroupit, n’osant pas toucher la petite qui la regardait de ses grands yeux clairs. « Alice … Je … Je suis … » « Je sais qui vous êtes. » Sa voix n’avait rien de menaçante ou de méchante, c’était juste un fait. Elle savait … Regina ne savait pas si elle devait être soulagée ou non, si elle se rendait compte de tout ce qui l’attendait par la suite. Mais elle venait de vaincre sa mère, définitivement, alors ce qu’il adviendrait d’elle et d’Alice ne devrait pas être si insurmontable. Elle porta doucement, comme pour ne pas l’effrayer, sa main à sa joue et lui caressa de son pouce. « Je suis enchantée de te rencontrer Alice. » Elle lui serra la main et la petite esquissa un faible sourire : elle non plus ne savait pas de quoi l’avenir serait fait, mais à présent, il incluait cette fille et cette femme … Sa mère. « C’est ta maison ? » Alice avait accepté de partir avec Regina chez elle, malgré les quelques réticences de la foule qui ne voyait pas d’un bon œil que Regina passe du temps avec un quelconque enfant. Bien évidemment, et comme à son habitude, elle passa outre l’avis des autres : ils lui avaient enlevé Henry, il était hors de question qu’ils la privent d’Alice, pas cette fois. De plus, Alice était sa fille, sa fille biologique. Dans la logique des choses et des habitants de cette fille, elle avait autant le droit d’être avec Alice qu’Emma avec Henry ! Et c’est dans cette optique qu’elle décida d’emmener la petite chez elle et de lui faire découvrir son nouvel environnement. Bien évidemment, la question « Cora » étant réglée, il restait encore celle du « comment repartir chez nous ? » mais ça ce n’était pas à l’ordre du jour, du moins pour Regina. « Oui. C’est ça. » « Elle est grande … Pour y vivre seule … » « Je ne vis pas… Je ne vivais pas seule ici. J’avais mon fils avec moi. » « Henry ? » « Oui Henry. » « Mais ce n’est pas ton fils … C’est celui de cette femme blonde … » Bien sur, elle savait qu’Alice n’avait pas l’intention de la blesser en disant cela, et à vrai dire c’était la vérité. Alors, elle lui sourit poliment avant de la prendre par les épaules et de l’accompagner à l’intérieur.


Regina fut amusée quand Alice s’interrogea sur chaque objet, des objets qu’elle n’avait jamais vu ni dans sa petite chaumière, ni même au pays des merveilles. « Je vais te montrer ta chambre. » « Parce qu’il y a quelque chose en haut ???? » La candeur de la petite l’amusa et pour toute réponse, elle la prit par les épaules et l’emmena à l’étage « C’est ma chambre. » Quand elle entra la petite écarquilla les yeux de stupéfaction « Vous êtes mariée ? » « Qu… Quoi, pardon ? » « Bah pour avoir un lit et une chambre aussi grande … » Regina sourit alors « Non, je … Je vivais seule … Seulement avec Henry. Allez viens, je vais te montrer le reste de la maison. » Elles sortirent et Regina ouvrit la prochaine porte « Voici ce qui pourra être ta chambre. » Alice entra et, là encore, resta bouche bée : peu de meuble, mais le potentiel était énorme. « Nous repeindrons et mettrons des meubles plus convenables pour une enfant de ton âge. En attendant, ça fera l’affaire, qu’en penses-tu ? » « C’est magnifique. Cette pièce est aussi grande que la pièce principale de chez moi … » Ce souvenir pinça le cœur de Regina : Si elle avait pu élever Alice comme elle aurait du le faire, la petite aurait été élevée au même titre que Snow telle une princesse. Sa vie aurait été dorée, Regina se serait occupée d’elle comme jamais elle n’avait été choyée elle-même. Elle aurait vécu dans un immense château, aurait eu des serviteurs, aurait appris les us et coutumes de la royauté, les civilités et les courbettes de la cour. Elle aurait pu même s’entendre avec Snow et Regina aurait alors appris à tempérer sa haine vis-à-vis de la jeune fille. Oui, si elle avait pu garder Alice auprès d’elle, les choses auraient vraiment été différentes. Mais elle se jura intérieurement d’elle allait changer maintenant et qu’elle remédierait à cette situation. Elle avait, à présent, la chance de pouvoir connaitre sa fille et, peut-être, changer sa vie positivement. Oui, pour la première fois, elle entrevoyait la lumière au bout du tunnel. « C’est quoi ici ? » Regina sortit de ses pensées, séchant rapidement une larme qui s’était formée discrètement au coin de son œil. « Oh c’est … C’était la chambre d’Henry. » « Oh … Il ne vit plus ici ? » « Non. Il … Il préfère rester avec … sa mère. » Alice tiqua mais ne se formalisa pas. Elle avait des questions, mais elles viendraient plus tard. Pour l’instant, elle arpenta avec curiosité les couloirs de la demeure, quand vint, pour elle, la pièce la plus énigmatique qui soit : « Qu’est-ce que … s’est ? »


« Oh et bien, c’est une salle de bain. » « Une … Salle de bain ? » « Une salle d’eau, dans laquelle on se lave. » « Oh … Et ça ? » « Un lavabo ? Quand tu tournes le robinet, l’eau coule. » « Mais elle vient d’où ??? Nous on devait aller chercher au puit l’eau pour se laver. » « Les choses sont plus simples ici, tu verras. Tu as la douche ici. » « Et ça ? » « Oh euh … Ce sont les toilettes. » « Les … toilettes ?!? » « Les latrines. » « Ohhhhh … Même principe ? » Regina opina avant de compléter la visite par un tour dans le jardin. « C’est vraiment joli ici. » « Oui. Et si tu le souhaites … Cette maison sera la tienne. » La petite la fixa alors, essayant de comprendre et en quelques secondes, elle comprit : elle comprit qu’il n’était pas question de rentrer chez elle pour l’instant ; que la femme qui était en face d’elle était sa véritable mère et que, pour une raison obscure, on l’avait privé de l’éduquer. Elle comprit que son père adoptif était mort, et que sa mère, si elle ne l’était pas aussi, était seule dans leur monde ... Mais elle sentait que cette femme, cette Regina … Elle sentait un lien spécial avec elle. Elle ne saurait le dire mais dans ses gestes et son regard, il y avait quelque chose d’affectueux pour elle. Regina resta un long moment à regarder Alice découvrir sa nouvelle chambre. Oh bien sur, elle n’avait rien d’une chambre d’enfant, et encore moins d’une chambre de petite fille. Alors elle se promit intérieurement de lui offrir tout ce qu’elle souhaitait, tout ce qui aurait pu la rendre heureuse. Comme lorsqu’elle était dans son ventre, Regina sentait qu’elle pouvait changer, que c’était sa chance. Là encore, elle se disait que les erreurs qu’elle avait commises avec Henry pourraient lui servir pour mieux élever Alice. « Qu’est-ce que c’est ? » « Ma voiture. C’est … Comme un chariot tiré par des cheveux, sauf que là c’est un moteur. Tout est mécanique : ça va plus vite, ça fait plus de bruit … » « Oh … Les choses sont bien différentes ici. » « Oui, et tu t’y habitueras … Il faudra du temps et de la curiosité, mais … Tu t’y feras. As-tu faim ? » « Assez oui. » « Je ne suis peut-être pas la personne la plus juste, mais je peux me targuer d’être une très bonne cuisinière. Pancakes ? »


« Pancakes ? » « Je vais te montrer. » « Je cuisinais souvent avec mam… » Elle se stoppa, comme figée de peur d’avoir dit une bêtise, mais Regina lui sourit et lui caressa la joue « Tu sais, je connaissais bien ta mère. Elle travaillait pour moi. C’était une des rares qui est restée proche de moi assez longtemps avant que je … Que je ne change pour devenir une personne plus méchante et mauvaise. Je ne comprends pas encore tout ce qu’il s’est passé quand je t’ai eu : on m’a dit que je t’avais perdu, que tu étais morte durant l’accouchement …J’étais très triste, ta mère a été là pour moi. Je ne sais pas comment et pourquoi elle t’a prise à moi, ni même pourquoi le roi n’a rien fait contre ça … Je devrais probablement la haïr de t’avoir volé mais … Je te regarde et tu es une si jolie petite fille, éveillée et douce. Elle t’a élevé durant près de 10 ans. » Et d’un seul coup, la réalité la frappa : elle vivait exactement ce qu’avait vécu Emma en découvrant son fils et en arrivant ici : une femme avait élevé son fils durant 10 ans et elle, elle arrivait et voulait le connaitre, l’aimer … Et aujourd’hui, c’était exactement la même chose avec Alice : elle l’avait mise au monde mais ne l’avait pas élevé … Et 10 ans plus tard, elle la découvrait pour la première fois et n’avait qu’une idée en tête : apprendre à connaitre sa fille. « Ma maman me parlait de vous … Elle disait que c’était grâce à vous qu’on avait pu obtenir du bétail. » « Veux-tu me parler de ta famille et ta vie là-bas ? » « Hm hm. Mon père travaillait à la mine du royaume. Il était fort. » Elle se mit soudain à rire « Il avait une barbe qui me chatouillait à chaque fois qu’il me faisait des câlins … Ma mère était la plus jolie du royaume, elle travaillait pour la rein… Pour vous. Elle n’était pas souvent à la maison. Et moi je m’occupais du ménage et de la cuisine. Oh je ne savais pas cuisiner comme elle ... » Alice semblait intarissable sur le sujet, ce qui fendit le cœur de Regina ; mais elle l’écouta attentivement … Elle l’écouta parler de sa vie au milieu de la forêt dans la chaumière que son père avait fait de ses mains. Elle écoutait Alice raconter comment sa mère la consolait quand elle était triste, la soignait quand elle s’était blessée … Ses mots percutèrent Regina comme si c’était elle qui les prononçait à Emma, quelques mois plutôt. Elle comprit alors … Puis, quand la petite se tut enfin, Regina lui sourit et se pencha pour être à sa hauteur « Je suis contente que tu ais été élevée par un couple si attentionné. » Alice lui sourit à son tour « Maintenant on fait des pan…cakes ? » « Allons-y ! » Et cet atelier cuisine fut un moment privilégié où elles purent se rapprocher et échanger un instant de complicité. Regina était en colère certes, triste surement, mais terriblement amoureuse de cette enfant qu’elle n’avait jamais oublié.


** « Que comptez-vous faire de moi ? » Snow, David ainsi qu’Emma avaient eux-mêmes tenus à accompagner Hook dans la cellule du bureau du shérif. Emma revenue, elle comptait bien reprendre la place que David avait prise en attendant. Et sa première décision en tant que shérif fut d’enfermer Hook jusqu’à ce qu’on décide quoi faire de lui. Car c’était là toute la question : que faire de Hook ? Impossible de le renvoyer dans le pays enchanté, sous peine qu’il essaie de revenir ; impossible non plus que le laisser aller et venir comme bon lui semblait dans la ville. Ils décidèrent alors de l’enfermer, comme un prisonnier, lui confisquant évidemment son crochet. « Vous allez rester ici. » « Quoi ? Enfermé comme un animal en cage ? » « Exactement. » « Vous savez, Cora m’a … » « Hop, hop, je vous arrête tout de suite Hook, je me fous de savoir ce que vous maniganciez avec Cora … Le fait est que vous avez retourné votre veste plus souvent que je ne vais aux toilettes ! » « Charmant … » « Vous savez quoi ? Allez vous faire foutre !! » « Emma !! » Emma s’était approchée si près des barreaux qu’elle pouvait sentir le souffle de Hook sur son visage, tandis que Snow semblait stupéfaite et surprise par tant d’agressivité de la part de la jeune femme. « Oh oh ... Miss Emma Swan sort ses griffes ?!? » « Si vous saviez où j’ai envie de les planter les griffes en ce moment même … » lâcha-telle entre ses dents Et pour toute réponse, Hook échappa un hoquet d’amusement avant d’aller s’asseoir sur le matelas. Emma grimaça avant de faire demi tour, arrêtée par Snow dans son élan « Ca va ? Tu as l’air … énervée. » « Non ça va … Ca va mieux … » la rassura-t-elle d’un sourire Et elle n’avait pas tort : elle allait beaucoup mieux à présent. Cora était morte, Hook était derrière les barreaux, elle avait retrouvé Henry et Regina semblait avoir fait son mea culpa, pour le bonheur d’Henry et … Pour son plus grand soulagement. Elle ne savait pas pourquoi elle portait tant d’attention à la subite reconversion de Regina, mais elle espérait vraiment qu’elle prenne, à présent, le bon chemin et fasse les bons choix.


« On rentre ? » « Oh oui, j’ai hâte de me poser, ne serait-ce que 5minutes, j’en ais besoin là. » Elle attrapa son fils par les épaules avant de l’enlacer tendrement et tous repartirent, laissant Hook enfermé dans la cellule. ** Pour la première fois depuis bien longtemps, Regina s’endormit paisiblement : elle avait espéré qu’Alice la demande à son chevet avant de dormir et c’est timidement que Regina accepta de la border : les gestes n’étaient pas sûrs, discrets et timides, elle osait à peine la toucher et avoir des gestes tendres et maternels. Elle s’était toujours refreinée avec Henry, parce qu’elle n’était pas coutumière du fait, mais à présent, elle désirait plus que tout se sentir mère de nouveau et prendre soin de ses enfants. « Bonne nuit Alice … Je te laisse une veilleuse. » « Une veilleuse ? » « Pour la nuit. Si … Si tu veux te lever pour boire ou … aller aux toilettes, alors elle te guiderait dans le noir. » « Oh … Avant je m’éclairais d’une bougie ou de la lune … » « Celle-ci à une forme d’ours … C’est celle d’Henry. Il n’en aura probablement plus l’usage alors, si elle te convient, elle est à toi. » « Merci. » Regina, assise au bord du lit, se retenait de ne pas l’embrasser sur le front ou juste la serrer dans ses bras, non elle ne fit rien de tout ça : elle se leva doucement et caressa sa main « Bonne nuit. » Puis elle quitta la chambre, laissant la porte entrouverte, comme elle le faisait à chaque fois. Oui, pour la première fois, elle s’endormait sereine. Quant à Alice, elle dormait pour la première fois dans un lit moelleux, où les courants d’air ne s’engouffraient pas sous les draps et ne la faisaient pas frissonner. Elle fixa la veilleuse en forme d’ourson. Et alors qu’elle alla fermer les yeux, elle crut apercevoir une ombre voguant dans la pièce. Elle pensa d’abord à son imagination, ou peut-être des ombres venant de l’extérieur. Puis une nouvelle forme sembla se matérialiser au pied du lit. Alice retint son souffle, elle aurait voulu crier mais rien ne sortit, comme bloqué dans sa gorge. Puis l’ombre prit forme humaine … Une forme qui lui semblait familière. Et finalement, elle la reconnu … Cora … Là devant elle, Cora tout sourire semblait attendre quelque chose de sa haute stature élégante autant que cruelle. « Tu ne t’en sortiras pas comme ça … »


Alice était apeurée, elle ne pu sortir aucun mot, aucun son … « Je suis toujours là … » Et d’un seul coup, elle se pencha en tendant la main, comme si elle voulait l’attraper. Elle fondit sur elle, et c’est à ce moment là qu’elle hurla, un cri comme jamais elle n’en avait poussé avant. Regina bondit hors de son lit et se rua dans la chambre. Dès qu’elle alluma la lumière, la forme disparut et Alice haletait comme si elle venait de courir un 500mètres. « Quoi ??? Alice ??? » Sans réfléchir, elle prit Alice dans ses bras, ce que la petite accepta puisqu’elle-même la serra assez fort pour que Regina sente son étreinte. « J’ai … J’ai vu … Je l’ai vu, elle était là, dans la chambre … » « Calme-toi, je suis là … De qui parles-tu ? » « De Cora … » A l’entente de ce nom, Regina se figea. A aucun moment, elle ne devait montrer l’emprise que cette femme avait encore sur elle ; alors elle dégagea le visage d’Alice de quelques mèches de cheveux « Elle est partie … Elle est partie pour toujours. » « Mais je l’ai vu, elle a dit qu’elle était toujours là, qu’elle … » « Ecoute-moi, je … Je l’ai tué. Elle ne reviendra plus. » Elle sentit le corps de la petite secoué de sanglots. Un cauchemar … Elle avait fait un cauchemar. Regina devrait être patiente, il était encore loin le moment où elles seraient enfin libres. XXX Finalement, elle avait dormi au chevet d’Alice. Main dans la main, sa tête reposant sur son avant bras, oreiller de fortune, assise sur une chaise. Quand elle se réveilla, son premier regard fut vers la petite fille qui dormait encore paisiblement, et pourtant, ce n’était pas gagné. Elle se leva doucement et, sans bruit, elle descendit dans la cuisine afin de préparer un copieux petit déjeuner. Aujourd’hui, elle avait décidé de faire plaisir à Alice et de lui consacrer toute sa journée car, après tout, elle n’avait plus rien à faire ici, son poste de maire lui ayant été retiré. Son intention n’était pas de rattraper le temps perdu, mais de faire que le temps qui lui restait avec elle soit le plus agréable et riche possible. Et quand elle entendit des petits pas descendre les escaliers, elle ne pu s’empêcher de sourire : Henry aussi descendait vite le matin pour déjeuner. « Bonjour. » « Bonjour … » « Bien dormi ? » « Assez oui. »


« Je te fais des pancakes, tu en veux ? » « Oui merci. J’aimerais apprendre à en faire aussi. » « Alors je t’apprendrais, si tu le souhaites. » « Volontiers. » Regina ne pu que sourire à la politesse excessive de la petite fille, signe que son éducation avait été juste et efficace. « Tu ne cuisinais pas avec Cass… Ta mère ? » « Si si mais rien de comparable. J’aimais faire des pains aux raisins et des tartes aux pommes. » « Je suis assez à l’aise avec la pâtisserie. Si tu le souhaites nous pourrions échanger nos idées ? » « Oui !! » « Mais pour l’heure, j’ai d’autres projets pour toi. » « Lesquels ? » « Ta chambre ne ressemble pas vraiment à une chambre de petite fille. Nous allons donc la décorer et changer les meubles pour qu’il en soit autrement. » « C’est gentil mais … Vous n’êtes pas obligée. » « C’est vrai, mais ça me fait plaisir. J’ai envie … de m’occuper de toi. » Elles échangèrent un regard, avant qu’Alice ne sourit et ne croque à pleines dents dans son pancake, pour le plus grand plaisir de la belle brune. ** « Henry … Si tu crois que je ne sais pas que tu es debout ! » « Hm … » marmonna le petit garçon sous ses draps « .. Pas … Envie … » « Oh mais si, allez hop !!! » Emma tira d’un coup sec sur la couette et découvrit un Henry en position fœtale, la tête sous l’oreiller. « Il est hors de question que tu loupes une journée d’école encore. Ok y’a eu quelques … désagréments, mais Snow va reprendre sa classe et il est hors de question que tu ne fasses pas de même. » « Mais je suis fatiguée ! » « Ca c’est parce que tu n’as pas été te coucher directement hein ? » « Je ne vois absolument pas de quoi tu parles … » « Vraiment ? Et ce livre et cette lampe de poche sous ton lit ? » « Ah … » « Tu l’as dit ! Allez je veux te voir en bas dans 5 minutes, sinon je t’envoie à l’école avec ce que tu auras sur le dos ! »


Henry acquiesça alors et Emma descendit rejoindre Snow et David dans la cuisine. Elle détourna le regard et se racla la gorge quand elle les surprit en pleine exploration buccale. « Wow wow … Pitié, pas dans la cuisine ! » Ils se séparèrent, mi amusés, mi gênés, avant que Snow ne lui sourit « Prête pour ton premier jour ? » « Ouaip … Comme une vieille rengaine. David, tu viens ? A moins que tu ne préfères … » « Non, non, c’est bon, j’arrive. » Il disparut, laissant seules les 2 jeunes femmes. « Je sais que c’est trop te demander de nous appeler ‘papa’ et ‘maman’ mais … » « Pitié, pas ça … Ecoute, y’a encore quelques semaines, tu n’étais que ma coloc sympa et légèrement coincée ; ok, on a mis les choses au clair toutes les 2 pour entretenir de bons rapports mère-fille sans trop en faire mais … Y’a des choses que je ne suis pas prête à faire encore, c’est … Trop. » « Je comprends. J’admets aussi qu’il serait étrange que tu m’appelles ‘maman’, pourtant Henry n’hésite pas à nous appeler par nos statuts. » « Il a 10 ans. Il a eut des semaines avant que j’arrive pour s’y faire, croyant fermement à toute cette histoire quand personne n’y croyait. Il savait qu’il n’avait pas tort, il savait qui vous étiez et qui j’étais pour lui et pour vous. Mais moi … » « Je te parle de ça surtout pour David. » « David ? » « Nous avons eu ces moments privilégiés toutes les deux, dans l’autre monde, mais avec David, tu dois apprendre … » « Je sais, je sais. Et j’y penserais. Mais, laisse-moi une pause tu veux ? J’ai la tête farcie de nouvelles infos qu’il faut que j’assimile. Mais pour l’instant, j’ai envie de profiter du calme et de mon fils. » Snow lui sourit alors, comprenant bien la situation, et David revint accompagné d’Henry. « A la bonne heure, allez c’est parti !! » Et tandis qu’ils accompagnèrent Henry à l’école et qu’ils se dirigèrent vers le bureau du shérif, Emma aperçut au loin, marchant dans la rue, Regina accompagnée d’Alice. « Hey, pars devant, je te rejoins. » David n’eut pas son mot à dire et alors qu’il prononçait un imperceptible « Ok », Emma était déjà loin, de l’autre coté de la route. « Hey Regina ! » dit-elle en se planta devant elle, un sourire sur le visage. Regina sembla assez contrariée de la trouver sur sa route mais s’en cacha bien en feignant un sourire convenu « Miss Swan. » « Hey comment tu vas toi ? » « Bien. » « Au fait, on ne s’est pas présenté : je m’appelle Emma Swan. » « Enchantée Miss Swan. » Emma ne pu que pouffer de rire


« Un problème ? » lâcha Regina sur un ton passablement irrité « Non c’est juste que … Avec ce ‘miss Swan’, on dirait une mini-vous. » « Très drôle. Veuillez nous excuser, nous sommes pressées. » « Ah …. Euh … Henry est à l’école ! » Elle ne savait pas pourquoi elle avait balancé cette info à la va-vite, et elle s’en voulut aussi vite qu’elle avait parlé. « Bien, tant mieux. C’est essentiel. Maintenant, excusez-moi. » « Il … Il aimerait venir vous voir ce soir, c’est possible ? » « Me voir ? Vraiment ? » « Oui. Alors, c’est possible ? » « Oui bien sur. » « Cool, on viendra après l’école alors. » Bien sur Regina ne releva pas le fait qu’elle ne souhaitait voir que son fils et pas son garde du corps de shérif, mais elle s’abstint et feint là encore un sourire poli avant de s’éloigner. « Henry va venir alors ? » lança la petite alors qu’elles marchaient de nouveau « Oui. Tu l’apprécies non ? » « Nous avons parlé oui … Il m’a dit que j’étais sensée être Alice Au Pays des Merveilles, je n’ai pas compris. » « Oh … Je t’expliquerais quand nous rentreront, en attendant … Nous y voilà. » Elles arrivèrent devant un garage. « C’est … Quoi ? » Sans répondre, elle l’entraina à l’intérieur : quelques carcasses de voitures attendaient d’être réparées et une odeur âcre de cambouis planait dans la pièce. Puis un vieil homme apparut, habillé d’une combinaison bleue « Miss Mills ? » « Bonjour Marco, j’espère ne pas vous déranger. » « L’homme semblait quelque peu décontenancé par la présence de la jeune femme, peu habitué à la voir en ces lieux. « Non je … Je ne faisais rien d’important. Que puis-je pour vous ? » « Je vous présente Alice, ma … » Elle bloqua quelques secondes avant que le silence ne soit brisé par Alice qui se présenta elle-même. « Alice. » « Enchantée petite demoiselle. Que puis-je pour vous ? » « Je sais que vous maniez comme personne le bois. J’aimerais, si c’est possible, vous commander certaines pièces de chambre. » « Comme ? » « Et bien … Au moins une commode, un placard, un lit … et une coiffeuse. » « Oh, et bien dites-moi, il va me falloir un certain temps pour réaliser tout ça. » « Je sais bien, et évidemment vous serez rémunéré. » « Mais j’y compte bien. Alors jeune fille, peut-être pourrais-tu me dire ce que tu aimerais comme style ? » « Euh … J’en sais rien … »


« Commençons par la couleur. » Alice regarda Regina, interrogative. « Oh ne me regarde pas, ça sera ta chambre, c’est à toi de choisir. » « Alors j’aime bien le jaune pastel et le blanc. » « C’est noté. Souhaites-tu un motif particulier ? » « Je ... » « Oui ? » « J’aime les papillons. » « Les papillons ? D’accord c’est noté. » « Vous me ferez un devis. » « Ok, c’est noté. » Et tandis que Regina l’en remercia et qu’elle s’éloignait, Marco l’interpela « Regina ! » « Oui ? » « On ne vous l’a probablement pas encore dit alors … Merci. Merci de ce que vous avez fait dernièrement. » Regina était touchée car, effectivement, personne ne le lui avait dit. Elle l’en remercia par un sourire et un signe de tête avant de sortir. « Bien, maintenant si nous te trouvions de nouveaux habits !! » « Vraiment ? » « Oui, je n’ai rien pour les petites filles ; et je suis honteuse de te laisser sortir avec un jeans d’Henry et un de mes plus petits débardeurs. » ** Et comme promis, Emma alla chercher Henry à la fin des cours « Allez gamin, j’ai une surprise pour toi. » « Laquelle ? » « On va chez Regina. » « Vraiment ? Elle nous a invités ? » « Pas vraiment mais … Elle voudrait te voir. » Emma avait menti. Jamais Henry n’avait demandé à voir Regina après les cours, d’ailleurs, il ne l’avait pas encore réclamé une seule fois depuis que toute cette histoire était finie. Emma le savait, il était petit et était, pour l’instant, le petit garçon le plus heureux de la terre, mais quelque chose lui disait qu’inconsciemment, elle lui manquait. Alors c’est ensemble qu’ils se rendirent chez Regina. ** « Tu es contente ? » « Je n’avais jamais eu autant de vêtements … »


« Il t’en fallait pour toutes les saisons. L’hiver est rude ici, et assez humide. Et l’été est chaud. A présent, tu as tout ce dont tu as besoin. » « Et ça, qu’est-ce que c’est ? » dit-elle en brandissant une jupe et un pull de la même couleur. « C’est l’uniforme de l’école. Alice, tu es déjà allée à l’école ? » « Oui, mais pas longtemps. Maman me faisait la lecture avant de me coucher et mon père le calcul à table. » « Ca te plairait d’y retourner ? De connaitre des enfants de ton âge ? Henry y sera aussi. » « Je … J’en sais rien. C’est bien différent de chez moi … » Regina avait encore un pincement au cœur mais cela ne faisait que 2 jours qu’elles étaient ensemble. Elle espérait vraiment que les choses allaient évoluer dans le bon sens. « Ecoute, pour l’instant, rien ne presse. Demain je t’y amènerais pour que tu te rendes compte par toi-même. En attendant, veux-tu un chocolat chaud-guimauve ? » « Oui !!! » Et quelques minutes plus tard, quand elle eut fini d’agrémenter le chocolat par quelques minis guimauves, on sonna à la porte. « Va t’asseoir avec ton chocolat. » La petite obtempéra tandis que Regina alla ouvrir la porte. « Regina, rebonjour. » « Bonjour Henry. » dit-elle dans un sourire. Evidemment, Emma ne se formalisa pas du peu d’attention qu’elle suscita de la part de Regina. Ils entrèrent et Regina les dirigea dans le salon où Alice regardait un dessin animé. « Tu veux boire quelque chose ? Un chocolat, j’en ais fait. » « Oui je veux bien. » Il s’assit alors à coté d’Alice qui lui accorda un faible sourire et une attention toute relative, préférant de loin son émission et son chocolat. Regina revint avec une tasse et un verre qu’elle offrit poliment à Emma. « Alors Henry, reprise des cours aujourd’hui ? » « Oui. » « Ca a été ? » « Assez oui … C’est un peu bizarre parce que tout le monde sait que mon professeur est aussi ma grand-mère … » « Oui … Je peux comprendre que ça … Perturbe. » Regina était mal à l’aise comme si tout dialogue et tout lien avec son fils avaient été rompus. Pourtant il lui semblait qu’elle avait réussi à se rapprocher de lui, ne serait-ce qu’un court instant ; en ramenant Emma, en s’éloignant de la magie … Mais finalement, tout cela semblait vain … Elle avait un pincement au cœur en voyant à quel point il était difficile de renouer le contact avec Henry, et voir aussi que celui-ci ne semblait pas en souffrir autant qu’elle.


« J’ai … J’ai besoin de quelques affaires dans ma chambre, je peux en prendre ? » Regina lui sourit poliment et malgré le déchirement, elle accusa le coup « Bien sur. » Il sauta du canapé, déposa sa tasse à peine touchée, et disparut à l’étage. Emma et bien sur Alice avaient remarqué ce mal-être et cette atmosphère étrange planant au dessus d’eux. Emma ne su quoi dire, peinée que Regina subisse cela, car, en définitif, elle ne le méritait peut-être pas, du moins pas de cette manière là, et d’un autre coté gênée qu’elle ait à subir cela à cause d’elle. Le silence régna jusqu’à ce qu’Henry redescende, un sac à dos pleins de vêtements, de quelques jouets et livres ; Emma se leva, un sourire crispé et gêné et le rejoignit. Regina comprit alors : la visite fut courte et les paroles brèves, trop brèves. Mais elle l’accepta ? Que pouvait-elle faire d’autre ? Le séquestrer ici ? Elle avait pu voir le résultat désastreux que cela avait produis. Se faire aimer de lui ? Elle avait abandonné la magie pour lui, elle avait sauvé Snow et Emma pour lui. Que faire de plus ? Elle était fatiguée, fatiguée de se battre contre Emma, contre elle-même. Oh elle ne renoncerait pas, elle ne se remettrait pas à la magie non plus, mais elle devait ouvrir les yeux : aujourd’hui, elle avait perdu une bataille, mais pas la guerre. Il fallait juste qu’elle se remette de ses blessures … Et cette guérison passerait certainement par Alice et sa présence à ses cotés. « Bon … Henry ? » « Je, j’ai tout ce qu’il faut. Merci. » Regina ne pu répondre que par un sourire poli mais empli de déception. Elle ne tenta même pas un geste affectueux, trop apeurée de se voir repoussée. Elle les raccompagna jusqu’à la porte. Henry ne se retourna pas une seule fois jusqu’à atteindre la voiture où il fit un pâle signe de la main derrière la vitre du passager. Quand elle referma la porte, elle resta quelques secondes, le front contre celle-ci, avant d’entendre Alice l’appeler. Elle se ressaisit alors, essuyant de son index les brides de larmes au coin des yeux. « Alice ? » « J’aimerais … Serait-il possible que nous regardions un …DV… » « DVD ? » « Oui voilà ! » Regina n’était pas idiote, elle savait ce qu’Alice essayait de faire, et elle l’en remercia implicitement par un sourire. La petite chercha alors dans la pile de DVD et s’arrêta sur l’un « Le magicien d’Oz ??? Ca parle vraiment d’Oz ?? » « Et bien, c’est une histoire plus imaginée que celle d’Oz, mais effectivement, ça a la prétention de parler de la contrée d’Oz. Tu veux que l’on regarde ça ? » « Oui beaucoup !! »


Regina inséra le DVD et débarrassa la table basse du verre d’Emma et de la tasse, à peine bue, d’Henry. Entendant le générique de début, Regina se hâta de préparer un plateau repas garnis de mets sucrés et de limonade avant de la rejoindre sur le canapé. ** « T’as pas été sympa avec ta mère … » « C’est toi ma mère. » « Après tout ce qu’elle a fait. » « Justement, tout ce qu’elle a fait. » « Je croyais que tu lui avais donné une seconde chance ? » « Je sais. Mais maintenant, j’ai envie de passer du temps avec toi aussi. Elle m’a eu 10 ans sans vraiment prendre soin de moi … A ton tour. » « Tu sais, c’est pas une compétition … » « Je comprends pas : avant que le sort soit brisé, tu voulais passer du temps avec moi, m’avoir. Et maintenant que tu peux … » « Hey hey, minute là. On se calme. Je ne renie rien ok ? Je suis heureuse que tu viennes avec moi … Je dis juste que Regina … Et bien, malgré tout ce qu’elle a fait, et crois-moi je m’en rends compte encore plus depuis que j’ai été faire un tour … ailleurs, elle a changé, du moins, elle essaie vraiment. » « Alors si c’est le cas, elle comprendra pourquoi je veux passer du temps avec toi. » Emme fronça les sourcils : d’un coté elle comprenait ce que voulait son fils, et d’un autre elle se doutait de la déception qui envahissait Regina. Elle espérait juste que cette peine ne la replongerait pas dans ses vicieux travers. XXX « Est-ce vraiment nécessaire ? » Alice se tenait devant le miroir de la chambre de Regina, cette dernière mettant les dernières touches à son uniforme : faire un ourlet à sa robe, réajuster la cravate … Alice n’était pas vraiment convaincue que l’école soit réellement nécessaire, surtout si vite, mais Regina tenait à ce qu’elle puisse suivre une scolarité et une vie « presque » normale. Oh Alice n’était pas complètement inculte. Elle avait été scolarisée avant, sa mère y avait beaucoup tenu ; et le soir, elle lui faisait la lecture dans son lit tandis que son père l’initiait aux calculs aux heures du repas. Elle savait très bien lire et écrire, les rudiments des mathématiques. Les seules réelles lacunes qu’elle pouvait avoir étaient, évidemment, sur la géographie et l’Histoire, sans compter les sciences. Ainsi, seulement 2 jours après les faits, Alice s’apprêtait à faire son entrée dans la socialisation moderne. Elle était encore étrangère à ces choses comme le téléphone,


comprenait encore mal comment fonctionnait une télé ou encore le maniement d’une voiture, mais elle était éveillée, intelligente et terriblement dégourdie, Regina ne s’en faisait pas, malgré quelques appréhensions comme lorsque l’on lâche son enfant le premier jour d’école. « Ecoute, je tiens à ce que tu vois d’autres enfants de ton âge aussi. Rester enfermée ici n’est pas bon, ni pour toi, ni pour moi. » « Mais tu pourrais me faire école ici ! » Regina avait évidemment pensé à cette solution de facilité, mais les choses étant ce qu’elles étaient, Regina ne pouvait se prétendre être un bon professeur. « Il te faut une bonne éducation scolaire. » « Mais pourquoi faire ?!? » « Pour réussir dans la vie. » « A quoi cela va-t-il servir puisque nous retournons un jour chez nous ! » Regina se figea alors, ses doigts crispés sur l’ourlet. Alice attendit sa réponse, mais quand cette dernière ne vint pas, elle se retourna vers elle et d’un air interrogateur « Nous retournerons chez nous n’est-ce pas ? » « Je … Je n’en sais rien. » « Les gens sont-ils tous heureux d’être ici ? J’ai moi-même été projetée dans un monde qui m’était inconnue et dont je n’ai pu sortir durant un long moment ; j’avais toujours l’espoir de repartir chez moi. » « Et maintenant tu es là … » lâcha-t-elle, comme si elle s’attendait à ce qu’Alice, à son tour, ne s’éloigne d’elle. Mais au contraire, la petite prit la tête de Regina entre ses 2 petites mains et relava son visage afin qu’elle la regarde dans les yeux « Oui je suis là, avec toi. Même si ça ne fut pas non plus mon choix, je suis bien plus heureuse ici. » Regina fut rassurée un temps avec cette réponse. D’ailleurs, si elle l’avait pu, elle se serait contentée de cette réponse, mais Alice avait raison sur un point : bon nombres d’habitants souhaitaient repartir. Viendrait-il le moment où Emma, Snow ou encore Gold viendrait lui demander son aide ? Ou même son avis sur la question ? Car si tous devaient repartir, elle ne redeviendrait ni plus ni moins que la méchante reine ; serait-elle enfermée, battue, exilée ou même tuée pour ses crimes ? Devrait-elle laisser Alice encore une fois ? Non, il en était hors de question. Quitte à rester à Storybrooke comme seul exile possible. « J’ai peur … » « Hey … Attends. » Regina se leva et alla chercher quelque chose dans sa table de chevet. Quand elle revint, elle s’agenouilla devant Alice et lui demanda de tendre les mains ; la petite s’exécuta et Regina lui glissa un objet dans les mains. « Qu’est-ce que … »


« C’est une montre à gousset. C’est mon père qui me la offerte. J’avais à peu près ton âge. Je venais d’avoir mon propre cheval et mon père m’avait dit que grâce à cette montre, lorsque je le chevaucherais, je ne serais jamais en retard au diner. » Regina lâcha un petit rire quand elle se remémora ce souvenir. « Mon père savait que monter mon cheval était la chose que j’aimais le plus au monde. Dessus, j’oubliais tout : mes problèmes, les peurs, mes douleurs … J’étais libre. Il m’arrivait donc souvent d’être en retard pour le souper, ce qui rendait ma mère folle de rage à chaque fois. C’était aussi un porte-bonheur. » « Elle est magnifique. » La montre était, effectivement assez atypique : de forme ronde, en cuivre, le mécanique était apparent et le style aurait pu s’apparenter à ce que l’on nomme aujourd’hui du steampunk. Reliée par un cordon, elle était sensée se porter comme un collier. Regina lui mit alors. « Cette montre … Je la destinais à Henry. Mais je crois que tu es la mieux placée pour l’avoir. » « Pourquoi moi ? » « Parce que tu es ma fille. » répondit-elle le plus naturellement du monde. La réponse n’admettait aucune équivoque, aucune métaphore, jamais cela n’avait été aussi limpide pour Regina. Car si la condition qu’elle avait envers Henry était plus que floue à présent, elle savait que, quoiqu’il arrive, Alice était sa fille et elle sa mère. La petite sourit alors et serra la montre dans sa main avant de la glisser sous son chemisier « Merci. » « Allez dépêche-toi, nous allons être en retard. » dit-elle d’un sourire ** Le chemin se passa en silence, jusqu’à ce qu’elles arrivent devant l’école. Alice regarda, effrayée, les enfants jouant dans la cour. Regina pensa alors que son exil au pays des merveilles avait été un voyage solitaire durant lequel elle avait vu très peu de personnes, et encore moins des enfants. La transition était assez rude, mais toutefois nécessaire. « Respire. Tout se passera bien. » Même si elle-même n’en était absolument pas convaincue, elle devait faire bonne figure devant Alice « Et n’oublis pas que tu as ma montre. » Alice opina puis elles sortirent de la voiture à l’unisson. A l’instant même où elles passèrent les grilles de l’école, les enfants stoppèrent leurs activités pour les fixer. Quelques messes-basses, quelques rires, et des regards en coin. « Regina ? Que faites-vous ici ? » « J’ai appelé hier pour inscrire Alice. » « Oh je vois. » « Un problème miss Blanchard. »


Snow fit presque choquée quand Regina utilisa son « ancien » nom devant les enfants, qui savaient maintenant tous qui elle était réellement. D’ailleurs, depuis que le sort fut brisé, personne ne l’avait appelé ainsi. Elle ne s’en formalisa pas, ne voulant pas créer d’esclandre au sein de la cour de l’école. « Il faudra évaluer son niveau, j’ai peur qu’elle ait quelques lacunes. » « Nous ferons ça. Allez, tu viens ? » Alice se tourna alors vers Regina « Tu ne viens pas ? » « Non ma chérie. Mais je te promets d’être là ce soir, je t’attendrais juste là ! » Elle lui montra alors le chêne bordant la grille de l’entrée et D’un sourire elle la rassura. Snow fut presque surprise de l’attention tendre que portait la femme à la petite fille. « Allez viens, nous allons être en retard. Je la prendrais dans ma classe les premiers temps, pour l’évaluer. De plus, tu seras avec Henry, un camarade que tu connais et qui t’aidera. » Alice ne semblait pas vraiment plus enthousiaste, mais elle prit sur elle, lui sourit poliment avant de la suivre non sans un dernier regard vers Regina qui ne quitta les lieux que lorsque Alice fut hors de sa vision. Elle soupira doucement, puis jeta un œil à sa montre : elle avait la journée pour elle afin de faire une surprise à Alice le soir venu ! ** Alice ne se sentait pas des plus à l’aise : elle avait pourtant vécu pas mal de choses, y compris au pays des merveilles, mais se confronter au regard des autres, à leurs quolibets et messes-basse … Tout ceci la fatiguait plus qu’elle ne l’ennuyait. Elle essayait tant bien que mal de se faire à ce nouvel environnement, comme elle l’avait promis à Regina, mais pour autant, quand elle le pouvait, elle préférait se mettre à l’écart. « Tiens tiens, regarde qui est là … Ne serait-ce pas la fille de la sorcière ?!? » « On dirait oui … A votre avis, elle aussi elle fait de la magie ? » « Obligé, ca se transmet ce genre de truc. Je suis sûre qu’elle est aussi marbrée que sa mère ! » Le groupe de 3 fillettes s’esclaffaient copieusement, tandis qu’Alice essayait tant bien que mal de les ignorer. « Bah alors, en plus elle est muette ? » « Ca m’étonnerait pas. Je suis même certaine qu’elle sait à peine écrire … » « D’où elle sort déjà ? Le Pays merveilleux ??? » « Ridicule … » Et après quelques secondes de silence, Alice osa demander « Qu’est-ce que c’est

marbré ? » devant 3 filles médusées et terriblement moqueuses qui lui rirent au nez. « Marbré ? Folle, barjot, démente. » « Personne ne te veut ici ! Tu n’es pas la bienvenue ! »


Le sang d’Alice ne fit qu’un tour et elle lâcha ce qu’elle était en train de faire pour se lever et faire face aux 3 gamines « Hey quoi, tu comptes nous transformer en grenouilles ?!? » Alice plissa les yeux et serra les poings et s’avança d’un pas, bien décidée à en découdre quand d’un seul coup … « Arrêtez !!! » Henry s’interposa entre elles « Elle ne vous a rien fais. » « Pourquoi tu la protèges ? C’est la fille de Regina … » « Normal, c’est son fils adoptif après tout … Ils sont demi frère et sœur … » « Laissez là. » « Et pourquoi on t’écouterait. » « Parce que ma mère vous a tous sauvé, et Regina aussi. » Alice tiqua quand il fit la distinction entre sa mère et Regina. Puis les fillettes décidèrent de rebrousser chemin sans leur avoir envoyé un dernier regard vers Henry et Alice. Puis le petit garçon se retourna vers Alice « ca va ? » « Je n’avais pas besoin de ton aide ! » argua-t-elle « Je voulais juste … » « … Laisse-moi tranquille ! Laisse-nous tranquille. » « Nous ? » « Regina … » dit-elle en arborant une mine triste se souvenant Ô combien elle avait essayé d’occulter les pleurs nocturnes de la jeune femme ces 2 dernières nuits, après la visite succincte et stérile du petit garçon. Alice ne nourrissait pas encore de sentiments telle qu’une fille pourrait en vouer à sa mère, mais elle avait de l’empathie pour elle ; cette femme semblait avoir vécu pas mal de choses dont toutes ne devaient pas être des plus plaisantes. « Pourquoi tu dis ça ? » « Tu as fais ton choix. Maintenant, tu la laisses tranquille. » « C’est aussi ma mè… » « Non !!! » Alice avait crié ce « non » bien plus qu’elle ne l’aurait voulu, attirant l’attention de Snow, un peu plus loin dans la cour « Alice ? Un problème ? » La petite échangea un furtif regard avec Henry avant de se retourner, un sourire poli sur les lèvres « Absolument pas miss Blanchard. » Puis elle s’excusa avant de retourner en classe. « Henry ? Que s’est-il passé ? » « Oh rien, on discutait c’est tout. » Snow savait qu’elle ne devait prendre parti pour aucun enfant par rapport à d’autre, mais Henry, quoiqu’elle en dise, était son petit-fils et elle se sentait obligée d’être plus protectrice envers lui … « Tu me dirais n’est-ce pas ? S’il y avait un problème ? » « Bien sur, mais il n’y en a aucun, promis. »


Lui aussi la rassura par un sourire timide avant de décamper. Il n’avait pas eu l’occasion de reparler à Alice de la journée, laissant en suspens leur conversation. ** Destituée de son rôle de maire, il fallait bien reconnaitre que Regina tournait en rond. Elle restait chez elle toute la journée, ne préparant que le planning de la journée. Et comme d’habitude, dès son retour de l’école, c’est ce qu’elle fit, à une exception près : aujourd’hui Alice n’était pas avec elle. Elle en profitant donc pour lui réserver une belle surprise pour son premier jour d’école et c’est d’un pas léger et presque enthousiaste qu’elle se rendit à l’atelier de Marco, ce dernier lui ayant laissé un message la veille. « Marco ? Il y a quelq… » Regina tomba nez à nez avec Emma « Miss Swan. » « Regina … » Les 2 jeunes femmes se toisèrent dans un silence lourd avant que Marco ne fasse son apparition « Oh Regina ! Vous voilà. Emma je vous averti quand c’est prêt. » « Ok, merci encore. » Elle se tourna alors vers Regina, lui fit un signe de tête ainsi qu’un sourire crispé avant de sortir de l’atelier. Regina reporta alors son attention sur Marco « Voilà, j’ai une bonne nouvelle ! » « Laquelle ? » « La petite m’a beaucoup inspiré ! Suivez-moi. » Elle s’exécuta alors et entra dans l’atelier d’où émanait une forte odeur de bois et de sciure. Il la conduisit vers quelques draps pour les soulever un à un « Qu’en ditesvous ? » Le regard de Regina s’éclairait à mesure que Marco dévoilait les meubles « Ils sont magnifiques. » « Je vous les ferais livrer dans l’après-midi. » Regina perdit alors son sourire « Si vous trouvez quelqu’un pour les livrer. » « Bien sur que je trouverais. Les gens ne sont pas tous aussi mauvais que vous le pensez. » « Envers moi ? Permettez-moi d’avoir quelques doutes. » « Regina, si vous ne leur laissez pas une chance de mieux vous connaitre, comment leur prouver que vous avez changé ? Je l’ai vu, pourquoi pas les autres ? » « Nous verrons cela. » Elle se mit d’accord avec lui pour qu’il livre les meubles fabriqués puis repartit chez elle : à présent, elle avait une foule de choses à faire, et cela l’enchantait ! **


Dieu que cette journée avait été longue. Alice n’en pouvait plus. Elle n’avait qu’une hâte : rentrer chez Regina, manger un de ses bons petits plats, regarder avec elle un DVD, puis commencer avec elle un nouveau cours du « comment apprendre à vivre dans ce monde ? » et plus précisément, rattraper son retard notamment sur l’utilisation de certains appareils comme le téléphone. Car si elle était destinée à rester dans ce monde, elle devait s’en accoutumer. Et, comme promis, à la sortie, elle retrouva Regina près du chêne, l’attendant fébrilement mais avec un sourire soulagé sur le visage. Bien sur, Regina avait, de son coté, fais fi des regards en coin des autres parents, et n’avait d’yeux que pour Alice. La petite se précipita dans ses bras, soulagée enfin d’avoir près d’elle une personne qui lui inspirait confiance et douceur, contrairement à ceux qui se prétendaient être ses camarades de classe. « Hey !! Alors, comment ça s’est passé ? » « C’était … Bizarre. » « Ah oui ? » « Oui … Je préfèrerais rester à la maison … » minauda-t-elle « Nous en reparlons. En attendant, que dirais-tu d’un bon chocolat chaud en rentrant ? » « J’adorerais !!! » lui dit-elle en la serrant un peu plus dans ses bras Toute cette scène se déroula devant les yeux d’Henry, quelques mètres plus loin. Jamais Regina n’était venue le chercher en cours, du moins les dernières années, estimant qu’il était assez grand. Il vit Alice et Regina rire aux éclats, semblant heureuses toues les 2. Il voulut s’approcher alors pour dire au moins bonjour à sa mère, mais cette dernière, en se redressant et en le voyant, ne lui accorda qu’un sourire convenu avant de prendre Alice par les épaules et de la conduise jusqu’à la voiture. Et alors que Regina démarra le moteur, Alice se crispa, écarquillant les yeux sur les personnes qui venaient de passer juste devant eux en voiture. « Alice ? Qu’est-ce qui ne va pas ? » Il lui semblait que son sang venait de se glacer dans ses veines, qu’un courant d’air froid l’avait enveloppé … Elle n’en croyait pas ses yeux. « Non… » fut le seul mot qu’elle pu prononcer avant de fermer les yeux, essayant de retrouver une respiration normale. « Alice !! » Regina essaya tant bien que mal de la sortir de sa catharsis, puis finalement attira son attention en posa sa main sur sa cuisse. Et quand enfin la petite la regarda « Quoi ? Qu’est-ce que tu as ? » Alice se revoyait là-bas comme si c’était hier … Et lui … A cause de lui « Jefferson … » XXX « Jefferson ? » Regina regarda en face d’elle et, effectivement, Jefferson passait en voiture avec, à ses cotés, Paige. « Oui, et bien qui y a-t-il ? Comment le connais-tu ? »


« Il … C’est lui … C’est à cause de lui … » Regina vit alors une discrète larme se former au coin de son œil. » « Alice ? Que t-a-il fait ??? » Elle la fixa alors et, d’un air presque désespéré, lui lança « C’est lui qui m’a coincé au pays des merveilles. » Le sang de Regina ne fit qu’un tour. Mâchoire crispée, elle démarra en trombe, suivant la voiture du jeune homme. Elle se gara à cheval sur le trottoir et sortit d’un pas rapide et décidé, suivit un peu plus loin par Alice. Et quand elle frappa vigoureusement à la porte, sa colère s’évapora à l’instant où ce fut Paige qui ouvrit la porte « Oui ? Oh … Votre Majesté ??? » « Je … Ou est ton père ? » Elle fronça les sourcils et fit 2 pas en arrière en criant « Papaaaaaaa ! » Quand Jefferson se pointa juste derrière sa fille, posant ses mains protectrices sur ses épaules, il faut surpris de voir Reine « Que fait la reine en ces lieux modestes ? » « Je viens quémander quelques explications !!! » « Mais de quoi … » Il n’eut pas le temps de finir que Regina entra de force, pointant son doigt sur lui de façon plus que menaçante « Comment avez-vous pu faire ça à une enfant !! Si jeune, si fragile et seule, comment avez-vous osé ??? » « Regina, je ne vois pas de quoi vous voulez parler … » Pour toute réponse, Regina se mit légèrement de coté et laissa passer Alice, l’air penaud. « Toi mais … Je te reconnais … » murmura-t-il avant qu’un flash ne lui traverse l’esprit : la petite fille du pays des merveilles ! Celle qui lui avait permis de sortir de là ! « Oui Jefferson, vous la reconnaissez ?!? Je vous suggère de dire à votre fille qu’elle s’éloigne d’ici avant qu’elle n’entende quel père vous êtes, quel homme vous avait été. » Jefferson se tourna vers sa fille et d’un air suppliant « Chérie, va dans ta chambre. » « Mais papa … » « Va finir tes devoirs, je t’en prie fais ce que je dis. » Obéissante, la petite obtempéra non sans un regard inquiet vers l’assistance. Et quand elle ne fut plus à porté de vue, Regina envoya Jefferson valser contre un mur, le collant à celui-ci à plus d’un mètre de hauteur. « Je vais vous le faire payer !!! » « Regina calmez-vous ! » « Vous avez envoyé ma fille loin des siens, sans famille, sans parents ! » « Votre … Votre fille ??? Je ne comprends pas. » « Elle était seule et désemparée ; vous avez profité de sa crédulité !! » « Ca sonne familier non ?!? » dit-il dans un air goguenard Regina comprit alors ce qu’il sous-entendait : elle aussi avait agis égoïstement en coinçant Jefferson au pays des merveilles à la place de son père, l’éloignant à jamais de


sa fille. Elle relâcha alors sa prise et Jefferson glissa lentement contre le mur jusqu’à ce que ses pieds touchent de nouveau le sol. « Vous m’avez coincé là-bas votre majesté, vous vous êtes servi de moi. Je suis resté jusqu’à en perdre le fil du temps, jusqu’à en perdre la raison … Je ne savais même plus qui j’étais, trop accaparé à vouloir refaire un chapeau. La reine de cœur me mettait sans cesse la pression … » « Comment avez-vous fais ? » demanda-t-elle non pas par curiosité morbide mais pour plutôt pour essayer de comprendre son geste « Elle dit avoir été guidée par un lapin. » « C’était un de mes derniers sorts. Au bout de je-ne-sais-combien de mois, n’arrivant pas à faire ce foutu chapeau, j’ai décidé de jouer le tout pour le tout et … de jouer ma dernière carte. » « Comment avez-vous fais pour le terrier ? Et le lapin ? » « Le terrier était … Une sorte de porte de secours, au cas ou j’égare mon chapeau ou qu’on me le vole. J’avais crée ce terrier qui avait la même fonction que mon chapeau : permettre de partir dans d’autres mondes. Quant au lapin … C’était un leurre, un sort qui devait conduire les plus curieux à entrer dans le terrier et le suivre pour traverser le miroir. » Regina eut un mal fou à contenir sa rage et ses poings se serrèrent sur le col de Jefferson. « Vous l’avez drogué !! » « Quand j’ai compris que c’était cette gamine qui avait passé le miroir … Je … Je n’ai pas eu le choix. » « Pas eu le choix ? Pas eu le choix ????? Mais ce n’était qu’une enfant !! Vous l’avez laissé seule là-bas, sans rien ni personne ! » « Tout comme vous aviez laissé seule ma fille !!!!!! » hurla-t-il Alice fronça les sourcils puis s’approcha doucement de Regina « Qu’est-ce qu’il veut dire ? Regina ? » Mais devant le silence de la jeune femme qui fusillait toujours du regard Jefferson, c’est ce dernier qui lui répondit « Ta … mère m’a coincé au pays des merveilles, m’éloignant de ma fille qui était seule chez moi. Elle m’a attendu surement des jours, des semaines, des mois … Se demandant surement si je l’avais abandonné ou même si j’étais mort … J’étais ivre de rage que Regina m’ait eu de la sorte … Je l’avais aidé et en retour …» Alice comprit peu à peu et posa sa main sur l’avant-bras de Regina ; et comme par magie, elle se calmant, lâchant sa prise et décrispant ses mains du col de Jefferson. « Je ne savais pas que c’était votre fille, je ne savais pas … Je voulais juste retrouver ma fille. Et quand elle est arrivée là, j’avais perdu presque tout espoir. Alors, je l’ai invité à boire un thé que j’avais agrémenté d’un somnifère fait maison … J’ai profité de sa somnolence pour prendre sa place et traverser le miroir avant elle. »


« Vous saviez que ça la laisserait seule … Comment avez-vous osé ? Vous n’avez pas eu la moindre once de remord ?? » « En avez-vous eu en me laissant moi aussi là-bas ? Je vous avez dis que ma fille m’attendait, mais vous … Vous êtes partie sans vous retourner. La reine de cœur m’a attrapé et torturé afin que je lui fasse un chapeau qui traversait les mondes. Mais au bout de plusieurs années, incapable d’en faire, elle a décidé de me chasser de son château, lasse d’attendre. En marge du royaume, je me suis construis une petite maison, et j’ai fomenté ce sort illusoire pour attraper le prochain curieux … Si j’avais su que ça sera une petite fille de l’âge de Grâce … » « L’avez-vous retrouvé ? » La voix cristalline d’Alice résonna dans ce brouhaha verbal et Jefferson fixa la petite fille alors « Non… Malheureusement non. Quand j’ai traversé le miroir, je me suis précipité chez moi, mais elle n’était plus là … J’ai cru qu’elle était morte ou qu’elle avait été enlevée … Mais finalement, il s’était avérée qu’elle avait été recueillie par une famille qui l’avait alors élevée comme leur propre fille. » « Je suis désolée … » Regina n’en revenait pas : Alice avait été coincée par cet homme des mois, des années durant et pourtant, elle était désolée pour lui … « Mais finalement, c’était peut-être mieux ainsi … En sachant qu’elle n’était plus seule …» « Mais vous étiez de nouveau seul … » « Mais j’étais probablement plus heureux en sachant qu’elle ne m’attendait plus tristement. » Alice sourit alors et repensa à ses parents qui, eux aussi, avaient du l’attendre des mois durant … « Vous … Avez-vous croisé un couple non loin du terrier quand vous en êtes sorti ? » Jefferson réfléchit quelques secondes et répondit « Oui. J’ai croisé un homme, il m’a offert le gîte et le couvert avant que je ne reprenne ma route. Il semblait abattu. Il habitait une petite maison en toit de chaume. » « Il … Il était triste ? » « Il venait de perdre sa femme … » Alice fronça les sourcils, comme une chape de plomb s’abattant sur ses épaules. Elle se sentit lourde, si lourde qu’elle avait l’impression que ses pieds s’enfonçaient dans le sol. « Maman … » murmura-t-elle alors « Je ne comprends pas, tu viens de me dire que c’était ta fille. » « Longue histoire. Tu dis qu’il pleurait sa femme ? » « Cassandre, elle s’appelait Cassandre … Je m’en souviendrais car c’est le premier prénom que j’ai entendu en sortant de là-bas. »


Regina tiqua alors et regarda alors Alice : ses yeux étaient humides … « Que s’était-il passé ? » « Je ne sais pas trop, il m’a juste dis qu’ils avaient perdu leur fille 2 ans auparavant ; je n’ai pas fais le rapprochement tout de suite, j’étais trop accaparé par le fait de retrouver au plus vite ma fille. Il m’a dis aussi qu’il venait de perdre sa femme à la suite d’une longue maladie contractée le dernier hiver. » Alice tomba à genoux alors, imaginant la peine qu’avait du avoir son père pour affronter tout ça seul. Et sa mère qui ait du mourir avec l’idée de ne pas savoir ce qu’était devenue sa fille. Ne pas mourir l’esprit tranquille devait être une torture car, jusqu’à la fin, sa mère avait du penser à elle sans cesse … Elle fondit alors en larmes et Regina tomba à ses cotés et l’enlaça doucement, posant sa tête sur celle d’Alice, son corps secoué de soubresauts compulsifs. « J’aurais du être là pour elle … Faire du feu, faire à manger, aider mon père … » Bien sur, elle aurait pu en vouloir à ce Jefferson mais elle s’en voulait d’abord à ellemême d’avoir été si curieuse, de n’avoir pas écouté sa mère quand elle lui avait dit de ne pas s’éloigner ou encore d’avoir insisté pour aller chercher ces foutus champignons. « Regina, si j’avais su … Si j’avais compris, je lui aurais expliqué mais … » « Stop. » Regina retenait à peine ses larmes, mais il était hors de question qu’elle montre cette faiblesse face à lui. Elle se redressa alors, aidant Alice à faire de même, lui prit la main puis s’en alla. Et avant de quitter la demeure, elle se retourna vers Jefferson « Merci d’avoir répondu à nos questions. » Ce dernier ne su quoi répondre si ce n’était de faire un signe de tête respectueux, sachant qu’il y avait beaucoup d’informations à ingurgiter. De son coté, Regina comprit qu’elle n’était plus la même qu’avant : avant elle aurait probablement tué Jefferson pour ce qu’il avait fait à Alice, mais là, en sa présence, elle avait su se tempérer et contenir sa rage pour la transformer en présence rassurante et réconfortante pour Alice, car cette dernière en avait besoin. Et une fois dans la voiture, le silence régna quelques minutes avant que Regina ne reprenne constance « J’ai une surprise pour toi ? » « Ah oui ? » dit-elle en séchant ses larmes « Oui. J’espère que tu aimeras. » Alice cacha tant bien que mal sa tristesse, voyant bien que Regina faisait des efforts de son coté. Peut-être que, finalement, la présence de l’une et l’autre leur serait bénéfique à chacune. ** Et en arrivant à la maison, Regina entraina directement Alice vers sa chambre « Fermes les yeux. »


Alice ne se fit pas prier et ferma les yeux ; pour s’en assurer, Regina lui mit les mains sur les yeux et la fit entrer dans la chambre. Après avoir compté jusqu’à 3, elle découvrit ses yeux et à ce moment-là, Alice ne pu que laisser un cri de stupéfaction sortir de sa bouche « Oh mon di… C’est magnifique !!! C’est … Tout est pour moi ? » « Bien sur. » La chambre avait été vidé de ses anciens meubles et remplacés par ceux qu’avaient fait Marco ; une commode, une coiffeuse, une large armoire et un lit à baldaquin, tous de couleurs blanche et jaune pâle. Les poignés des tiroirs et des portes étaient en forme de papillons. Le miroir de la coiffeuse était ovale et orné de papillons tout autour. Alice vagabonda de meuble en meuble, les yeux pétillants d’admiration. « Ca te plait ? Bien sur, il reste encore les peintures à faire mais ça, nous pourrons nous mettre plus tard. » « C’est magnifique. Je n’ai jamais eu de telles choses … » Regina ne voulait en rien lui démontrer que les choses seraient mieux avec elle, mais elle voulait lui apporter des choses qu’elle pouvait lui apporter. « Il nous restera à agrémenter le tout de quelques décorations : jouets, peluches, linges. Nous pourrons déjà remplir ta commode et ton armoire des vêtements que nous avons achetés. » « Je suis contente, merci. » « Bien alors, disons que ce week-end, nous pourrons commencer les peintures, ok ? » « Je n’ai jamais peins … » « Moi non plus. Nous nous débrouillerons. » « Monsieur Marco est venu les livrer ? » « Oui. » Regina ne précisa pas qu’il avait réussi à débaucher quelques personnes dont Leroy et David. « Allez viens, tu vas me raconter ta journée à l’école devant un bon chocolat chaud. » ** « Hey, me revoilà ! » « David ! J’ai justement besoin de toi, viens m’aider !! » David se rua dans la cuisine pour voir Snow en équilibre sur une chaise, les mains pleins de conserves … « Mais qu’est-ce que tu fais ?!? » « J’ai voulu essayer de ranger, mais j’ai voulu aller trop vite. » « Je vois ça … Attends. » Tel un chevalier servant venant au secours de sa princesse, il l’aida en quelques secondes. « Ah merci mon prince ! » « Mais de rien. Je suis venu en aide à pas mal de monde aujourd’hui … Y compris Regina.» « Regina ? » « Marco voulait du monde pour lui livrer quelques meubles. »


« Et tu t’es proposé, chevalier servant que tu es … » « Regina est ce qu’elle est, mais pour le coup, je faisais ça plus pour Alice, les meubles livrés lui étant destiné. » « Ah oui ? » « Oui, une chambre toute neuve, très belle. » « Je suis contente pour cette petite, même si vivre avec Regina n’est surement pas un cadeau. » « Henry y a survécu. D’accord, elle a été maladroite, mais elle a changé. » « Tu penses vraiment ce que tu dis ?? » « Je l’espère en tout cas. Je me dis que chacune peut être bénéfique pour l’autre. » « En parlant de nouvelle chambre … Ne penses-tu pas que nous sommes un peu à l’étroit maintenant à 4 ici ? » « Tu voudrais déménager ??? » « Quelque chose de plus grand non ? » Ils s’embrassèrent alors, et c’est à ce moment précis qu’Henry arriva dans la cuisine « Oh pardon, je ne voulais pas vous … » « Oh c’est rien Henry, que veux-tu ? » « Oh rien, j’ai entendu que vous parliez de Regina et d’Alice … » «…» « Qu’est-ce qui se passe ? » « Rien Henry, tout va bien. Alors que veux-tu manger ce soir ? » Le petit garçon avait largement entendu toute la conversation et le fait que Regina semblait s’investir dans sa toute nouvelle relation avec Alice ; en un sens il était content, mais pourtant, il avait un pincement au cœur … « Ta mère ne va pas tarder, on va faire un copieux repas ! » « Dis Henry, Alice était à l’école aujourd’hui non ? » « Oui, comment tu sais ? » « Regina me l’a dit. Alors, tu lui as un peu parlé ? Je suppose qu’elle ne connaissait que toi. » « Oh, elle était assez … solitaire … » Snow fronça les sourcils, comprenant qu’il n’avait pas vraiment d’être expansif sur le sujet « Bon ! Allez, direction les fourneaux !!! » ** Assises dans le canapé, Regina s’attelait à faire rattraper à Alice quelques lacunes culturelles : elles avaient tacitement décidé de regarder chaque soir après le repas un DVD des plus grands classiques pour enfant. « … Charlie et la Chocolaterie ?? »


« Il y a 2 versions distinctes : celle de Mel Stuart de Mel Stuart de 1971, et celle, plus récente de Burton de 2005. Je n’ai que celle de Stuart, mais si tu le souhaites, je pourrais trouver la version récente pour comparer. » « Avec plaisir. Rien que le nom du film est alléchant. » « Généralement avec Henry, nous mangions des tas de sucreries … » dit-elle avec nostalgie « Mais nous venons de diner alors … » Elle mit le DVD dans le lecteur et pendant les bandes annonces, elle entama le dialogue sur le sujet qu’aurait souhaité éviter Alice « Alors ton premier jour d’école ? » « J’ai détesté. » dit-elle simplement, les yeux fixés sur l’écran « Vraiment ?? Mais pourquoi ? Ca c’est mal passé avec Miss Blanchard ? Avec les autres élèves ? » « Non, miss Blanchard a été très gentille. Les autres ne me parlaient que de toi comme une méchante sorcière. Ils disaient que je devais certainement faire de la magie noire aussi … » « Je vais parler à Miss Blanc… » « Non. Je ne préfère pas. J’aimerais juste ne pas y retourner demain. » « Non sens. On affronte ses peurs, on ne les fuit pas, c’est le seul moyen d’avancer dans la vie. » « Mais savoir que les affronter ne changera rien est du bon sens. » Regina était étonnée de voir à quel point Alice était intelligente et machiavéliquement logique. Elle restait parfois sans voix devant la répartie cinglante de la petite. « Mais comment le savoir si, au bout d’une seule fois, tu baisses les bras. Tu devrais leur laisser une chance de te connaitre … Ils verront à quel point tu es formidable. » « Pourquoi laisserais-je une chance à des personnes qui, eux, ne t’en ont pas laissé ? » « Ce n’est pas pareil pour moi. J’ai fais des actes répréhensibles qui ont eu des répercussions sur tous les habitants. Je m’en rends compte maintenant, mais ça n’a pas toujours été le cas. J’ai souvent été aveuglée par la haine et la vengeance. » « Mais pas aujourd’hui. » « Comment ça ? » « Avec Jefferson. Tu aurais pu le tuer, mais tu n’as rien fais. Tu as gardé ton calme, et je t’en remercie … » dit-elle dans un sourire qui s’estompa bien vite. « Que se passe-t-il ? » « Je pense à mes parents … Je n’imagine même pas la tristesse qu’ils ont du ressentir durant mon absence. Je m’en veux tellement d’avoir été si curieuse. Si j’avais écouté ma mère, jamais je ne me serais éloignée, jamais je n’aurais suivi ce lapin de malheur, et jamais je n’aurais été coincée au pays des merveilles. » « On ne peut revenir sur ce qui s’est passé, il faut vivre avec nos actions antérieures. » « Je sais … Mais savoir que ma maman est morte en restant dans l’ignorance. Elle a du se demander jusqu’à la fin pourquoi j’avais disparu … »


« Moi je pense qu’elle te savait toujours en vie quelque part. Alice, je vais te dire quelque chose que je ne comprends que maintenant. » « ??? »

Nous étions la veille du grand changement … Snow avait été réveillée par Charmant, le mariage avait été des plus somptueux. Regina avait été déchue de ses droits de reine et bannie comme la dernière des dernières par le couple royal. Fomentant en silence son plan machiavélique, elle garda pourtant quelques habitudes comme ces balades à cheval. Et c’est lors d’une de ces balades équestres que Regina retrouva son ancienne dame de compagnie, celle qu’elle avait congédié quelques temps après la perte de son enfant. Quand elle la reconnut parmi la foule, elle fit fi du danger de marcher parmi le peuple et descendit de son destrier. « Cassandre ? » « Majesté ! Je suis heureuse de vous voir ! » « Tu sembles bien amaigrie et pâle mon amie … » « Les temps sont durs vous savez, les récoltes ne sont plus aussi florissantes qu’avant. Mon mari travaille dur mais … » « Tiens, prends ceci. » Regina sortit d’une petite bourse, quelques joyaux récemment trouvés dans la mine par quelques nains miniers. « Oh ma reine, je ne veux pas de votre charité. » « Ce n’est pas de la charité, mais de l’amitié. » « Ma reine … J’ai appris pour le roi votre mari, toutes mes condoléances. » « Oui … C’est bien triste. » feint-elle « J’ai … J’ai moi-même perdu un être cher, ma fille. » « Votre fille ? Mais que s’est-il passé ???? » « Elle a disparu voilà près de 2 ans … » « Cassandre … » « Oh ne soyez pas désolée ma reine, je suis intimement convaincue qu’elle est encore vivante quelque part, je le sens. » « Je vous envie ma chère … De pouvoir encore avoir de l’espoir. » « Il en faut. Je ne vis que dans l’espoir de la revoir un jour, car je sais qu’elle est là, près de moi. Je ne sais ce qui la retient, mais je le sens au fond de moi, elle est là. » « Je l’espère pour vous. Mais bientôt les choses changeront ma douce Cassandre, et vous n’aurez plus à vous soucier de la disparition d’êtres chers. » « Comment ça ? » « C’est en vous voyant que je comprends que l’amour, et les sentiments qui y sont relatifs, sont plus que jamais une faiblesse. »


« Oh non ma reine, vous vous trompez. L’amour est vecteur d’espoir, de courage. Je soulèverais des montagnes pour retrouver ma fille, si ma santé ne me faisait pas défaut. » « Tu es bien bonne ma Cassandre, tu l’as toujours été envers moi, même encore maintenant, tu persistes à m’appeler par mon ancien titre royal là où d’autres ne m’appellent plus que « sorcière ». « Car je vois quelle femme vous êtes réellement et que la vie ne vous a pas épargné … Je le sais mieux que personne, malheureusement. » Regina pensa un instant à la douloureuse épreuve qu’elle avait du traverser quelques années auparavant dont Cassandre fut l’unique témoin. « Oui et bien … Les choses sont ainsi, et maintenant elles vont radicalement changer ! Je te réserve une place de choix dans ce nouvel avenir. » Cassandre ne comprit pas réellement ces propos mais lui sourit poliment en lui faisant une révérence, que lui rendit Regina avec tout autant de respect. Et alors qu’elle remonta sur son destrier « Votre majesté, j’aurais tellement aimé vous rendre justice en élevant cette enfant. J’ai échoué, je ne mérite ni votre amitié, ni votre compassion. » Evidemment Regina n’entendit que partiellement ses paroles « Pardon ma chère ? » « Je disais … Bonne chance majesté. » Ce fut ces derniers mots avant que ne disparaisse Cassandre quelques semaines plus tard et que le sort ne soit lancé quelques jours après. Aujourd’hui, Regina comprenait mieux les paroles de Cassandre, et comprenait aisément le malaise et l’échec qu’elle avait pu ressentir vis-à-vis d’elle au sujet d’Alice. Pour je ne sais quelle raison, Cassandre avait pris Alice à sa naissance et l’avait élevée ; mais à sa disparition, elle avait ressenti un échec. Elle avait fais confiance à Cassandre et cette dernière lui avait « volé » son bébé, mais pour quelle raison ? Cette part obscure de l’histoire resterait probablement inconnue un moment encore, mais peu importait pour Regina : aujourd’hui, elle avait retrouvé Alice et comptait bien apprendre à la connaitre et à réapprendre son rôle de mère auprès d’elle. « Tu penses que je l’ai déçue ? » « Oh non crois-moi, quand ta mère parlait de toi, même après ta disparition, ses yeux pétillaient d’amour et d’admiration. A l’époque, je ne voyais pas cela comme de l’amour mais comme la plus grande faiblesse possible. Je me trompais … Comme bien souvent à cette époque. » « Toi aussi tu dois affronter tes peurs n’est-ce pas ? Apprendre à aimer de nouveau, apprendre à faire confiance aux gens … » « Je ne sais pas très bien aimer. On ne m’a jamais réellement appris. » « Je … Je veux bien t’apprendre. » « Ah oui ? » dit-elle mi amusée, mi attendrie


« En échange, j’aimerais que tu m’apprennes aussi à affronter les autres. » « Deal. » dit-elle en lui serrant la main avant de débuter le film. Le soir venu, Alice se fit une joie de dormir pour la première fois dans son lit à elle. Bien sur, la chambre n’était pas encore finie, loin de là, mais ce qu’elle entrevoyait lui plaisait déjà beaucoup. « Bonne nuit Alice … » « Bonne nuit. Regina ? » « Hm ? » « Est-ce que … Ca t’embête si je ne t’appelle pas maman ? Je veux dire, c’est difficile encore pour mo… » « Non, je préfère que tu prennes ton temps et quand tu penseras que le moment est venu, alors … Je serais heureuse de l’entendre. Je ne veux pas te forcer, j’ai compris qu’on ne peut forcer les gens à aimer ou faire quelque chose qu’ils n’ont pas envie de faire ou dire sans les faire souffrir. Et la dernière chose que je souhaite, c’est te faire souffrir. Alors … Pour l’instant, Regina conviendra parfaitement. » lui assura-t-elle dans un sourire Alice lui sourit alors en retour et lui tendit les bras pour lui faire un câlin, rituel nocturne qu’elles avaient implicitement instauré toutes les 2. Les choses allaient changer, Regina le sentait. Et si sa rédemption devait passer par les yeux et le sourire d’Alice, alors elle s’ingénierait à changer pour elle, pour elles. XXX La semaine passa à une vitesse somme toute relative pour Regina et Alice : Alice l’avait trouvé extrêmement longue, les heures à l’école n’aidant pas vraiment, tandis que Regina, affairée à acheter tout ce dont elles avaient besoin pour la chambre de la petite, ne l’avait pas vu passer ! Tous les soirs après l’école, elles avaient pris l’habitude d’aller faire du shopping : décos, vêtements, jouets ; elles remplissaient petit à petit la future chambre de la petite. Et le vendredi soir, alors qu’elles revenaient chez elles, Regina lui fit une dernière surprise « Ferme les yeux. » Alice s’exécuta et quand Regina lui demanda de les rouvrir, ses yeux se posèrent sur un bidon que tenait Regina dans la main droite et 2 pinceaux dans la main gauche. « Qu’est-ce que … » « De la peinture. Pour faire les murs de ta chambre, comme promis, dès demain. » « Merci !!!! Mais je n’en ais jamais fais … » « Je t’apprendrais. »


Leurs liens s’étaient consolidés au fil des jours, au plus grand plaisir de Regina qui entrevoyait le rôle de mère d’une nouvelle façon, elle qui n’avait jamais eu vraiment ce rôle avec Henry, trop occupée à tenir la ville d’une main de fer, tandis que son fils s’éloignait d’elle de jour en jour. Mais Alice avait cette volonté d’en savoir toujours plus : notre monde moderne la fascinait autant qu’elle l’intriguait. Regina était heureuse de jouer ce rôle de professeur de temps à autre. Cet après-midi encore ne dérogeait pas à la règle : c’était atelier pâtisserie pour Regina et Alice. Ainsi, Alice réalisait, sous l’œil protecteur et admiratif de Regina, ses premiers cupcakes chocolat orange. « Ils sont magnifiques ! » Et alors que Regina s’apprêtait à en manger un, Alice lui tapota sur la main d’une cuillère en bois « Nuh nuh pour demain !! » « Ah oui ??? » lança-t-elle amusée « Oui. » « Nous verrons ça … » « Oh mais c’est tout vu !!! » Et alors que Regina s’avança d’un air faussement menaçant vers Alice, cette dernière, par mégarde posa sa main sur une cuillère à soupe remplie de farine, qui gicla directement sur la chemise noire de Regina. Cette dernière lâcha un hoquet de surprise mais devant le rire non retenu d’Alice, elle attrapa une pleine poignée de farine qu’elle lui lança en pleine figure. Et en quelques secondes, une bataille de farine s’engagea dans la cuisine. Alice protégea tant bien que mal ses cupcakes tandis que Regina, pour la première fois, se fichait bien de l’état final de sa cuisine. Quand enfin la farine fut entièrement passée dans les cheveux et les vêtements d’Alice et Regina, ainsi que sur le sol de la cuisine, le combat se termina sur une victoire à égalité de Regina et Alice. Jamais Regina n’avait rit aux éclats de la sorte. Dieu qu’il était bon et agréable de se laisser aller de la sorte, sans se soucier des conséquences que seulement l’instant présent et le plaisir que l’on en retirait. La sonnette d’entrée scella définitivement la bataille. « Je vais ouvrir. » chanta Alice, tandis que Regina entreprit de nettoyer la cuisine. Et quand Alice ouvrit la porte d’entrée, elle perdit son sourire. Devant elle, Henry tout sourire … Qu’il perdit quand il sentit l’accueil froid de la petite fille « Oui ? » « Je … Je venais récupérer un livre d’Histoire pou l’école. Euh … Qu’est-ce que tu as sur le visage ? » «…» « Euh je peux entrer ? »


Alice savait qu’elle avait travaillé dur pour que Regina ne pleure plus le soir. Cela faisait déjà 3 soirs qu’elle n’entendait plus ses sanglots au travers de la cloison séparant leur chambre. A force de gentillesse, de moments tendres à partager des films, des histoires, Regina avait retrouvé le sourire sans presque plus évoquer Henry. Et à présent, ce dernier se pointait là comme une fleur ; encore une fois il n’était pas venu pour voir sa mère, mais simplement récupérer des affaires. Il était hors de question qu’il anéantisse tout le travail qu’elle s’était évertuée à faire durant cette semaine. « Non, désolée, nous sommes occupées. » « Ah euh, mais je veux juste … » « Désolée, tu repasseras plus tard. » Puis elle referma la porte sans lui laisser le temps ou même l’occasion de répliquer. « Qui était-ce ? » entendit-elle de la cuisine « Personne. » répondit-elle en la rejoignant pour l’aider à tout nettoyer Henry attendit quelques secondes puis fit demi-tour, totalement déboussolé. Et, au niveau du portillon, il se retourna et aperçut au travers de la fenêtre de la cuisine, Regina et Alice semblant rire ensemble. Il ne se souvenait pas avoir vu Regina rire de la sorte, en tout cas, pas en sa présence. Un léger pincement au cœur l’envahit. ** Emma avait eu une rude journée. La seule chose qu’elle souhaitait était de rentrer, retrouver son fils, prendre un bain bouillant, squatter le canapé en mangeant des choses culinairement peur recommandables et s’endormir en pensant qu’elle allait passer ce week-end en compagnie de son fils. Et lorsqu’elle ouvrit la porte d’entrée, elle retrouva Henry dans le canapé en train de regarder un dessin animé « Hey gamin comment va ? » « Hm hm … » marmonna-t-il sans détacher son regard de l’écran. Emma laissa nonchalamment sa veste et son sac sur une des chaises avant d’ébouriffer les cheveux de son fils « Quoi de neuf ? L’école ? » « Ca va … » dit-il sans grand effort ni grande envie. « Bon, je vais prendre un bain. Snow et David ? » « Ils sont montés … » Pas un instant Henry n’avait décroché son regard de la télé, mais Emma, trop fatiguée, ne remarqua même pas la déception qui semblait se lire sur son visage. Emma monta d’un pas lourd et se déshabilla dans sa chambre, s’enroulant dans une serviette avant de se diriger vers la salle de bain. Et quand elle ouvrit, sans ménagement la porte, elle tomba sur un spectacle plus que déconcertant pour un enfant envers ses parents : David et Snow, nus, enlacés dans la


baignoire pleine de mousse. « OH MON DI… !!!!!! » Emma pétrifiée durant quelques secondes, ne su plus quoi faire et où regarder tandis que David, maladroitement, essaya d’attraper une serviette. Glissant de la baignoire, il se retrouva nu comme un vers sur le carrelage alors que Snow se cacha avec la mousse « Emma !!! » « Je … Je vais … Oh merde … » Elle recula et ferma vivement la porte. « Qu’est-ce qui se passe ?? » Henry, en entendant les cris, était monté à l’étage « Rien, rien … Je … Euh retourne en bas, j’arrive. » « Tu prends plus de bain ? » « Euh non pas là non … D’ailleurs, je ne pense plus remettre un pied dans cette baignoire. » « Huh ?!? » « Laisse tomber va … »dit-elle en retournant dans sa chambre. Le soir venu, autour du repas, la tension semblait palpable. Emma essayait tant bien que mal d’éviter le regard de ses parents tandis qu’eux n’avaient plus aucun geste tendre l’un envers l’autre, trop honteux. Et quand Henry monta pour se coucher et qu’Emma redescendit après l’avoir bordé, Snow et David étaient assis dans le canapé, prêts à avoir la fameuse discussion parentsenfant qu’ils ne pensaient plus avoir avec une fille de 28 ans. Emma s’assit sur la table basse, en face d’eux, et après un long moment de silence gênant, c’est Emma qui le brisa. « Bon, je crois … Il faut que les choses changent. » « Promis dès demain j’installerais ce fichu verrou. » « Tu vois, je t’avais dis de le faire ! » « Mais je n’ai pas eu le temps vois-tu, je bosse moi. » « Ah et pas moi peut-être ?!? » « C’est pas ce que j’ai voulu dire. » « J’aimerais bien savoir ce que tu as voulu dire alors ? » « Hey hey STOP !! » Le couple cessa toute dispute devant une Emma passablement fatiguée et énervée « On va partir. » « Qu… Quoi ?? » « Mais Emma … » « J’y pensais depuis un moment déjà. On se marche dessus ici, c’est trop petit pour 4 personnes. » « Mais Emma … On pensait justement déménager. » « Non écoutez … Ne le prenez pas mal mais … J’ai 28 ans, presque 29. J’ai un fils de 10 ans et … Je crois qu’on a besoin de se retrouver tous les 2. » « Et nous alors ? Nous aussi on aimerait bien se retrouver avec notre fille !! » « Doucement Snow … » « Quoi ? Ca te déplait tant que ça ? »


« Bien sur que non. Et même si je commence à me faire à l’idée que vous êtes mes parents, voir ces derniers s’envoyer en l’air dans une baignoire, c’est pas ce que j’appellerais … resserrer les liens. » «…» « Ecoutez, je vous apprécie beaucoup mais j’ai aussi besoin de mon espace. J’ai toujours été une solitaire. Avoir des colocataires est déjà une gageure pour moi, si en plus se sont mes parents … » « Je comprends. » « David !!! » « Quoi ? Mets-toi à sa place. » « Je … Mais je ne veux pas qu’on se sépare … » « Mais je reste à Storybrooke. Je vais juste chercher quelque chose d’autre pour Henry et moi, c’est tout. Nous nous verrons aussi souvent que nous le souhaitons. Avouons-le, nous avons tous besoin de reconstruire quelque chose : Henry et moi ont a besoin de créer des liens, et vous deux. Il est clair que vous avez besoin de combler votre longue séparation … » grimaça-t-elle alors que David et Snow, penauds, rentrèrent leur tête dans leurs épaules. « Sérieusement, dites-moi que c’était la première fois dans la baignoire ? » « Bien sur !! » « Evidemment !! » « Mouais… Bon, demain j’en parlerais à Henry. » « Quoi si tôt ??? » « A quoi ça servirait d’attendre si c’est pour tomber sur vous en train d’essayer la 23 ième position du Kama Sutra … » « Emma !!!! » Emma explosa de rire. Même si la fatigue et la frustration était là, tous 3 explosèrent de rire et la soirée se clôtura ainsi. ** « Alors, par quoi on commence ? » Pour l’occasion, elles avaient revêtu un pantalon de jogging et un Tshirt, pinceau en main et peinture prête à être étalée sur les murs. « On va commencer par le blanc au dessus et sous la frise, nous mettrons du jaune, ok ? » « Oui ça me parait pas mal. » Elles prirent alors leur pinceau, le trempa dans la peinture et commencèrent à colorer les murs pour le plus grand ravissement de l’une et l’autre. Et la journée du samedi fut sous le signe de la peinture. Une fois finie, la frise montée, la peinture en train de sécher, le sol débâché et les meubles prêts à être installés, ainsi


que les multiples objets et jouets de décoration, elles prirent un moment de repos, assises à même le sol, trinquant avec un cidre léger aromatisé à la framboise, fait maison. Alice était heureuse : cette chambre était la plus belle qu’elle n’ait jamais vue. Bien plus grande que celle qu’elle avait dans sa maison en toit de chaume, mais le comparatif s’arrêtait là, elle savait très bien que Regina ne voulait en aucun cas lui en mettre plein les yeux, mais simplement lui offrir le meilleur. « Alors l’école cette semaine ? » « Tu tiens vraiment à briser ce moment génial en parlant de ça ? » « C’est si terrible que ça ? » « A vrai dire … Non. Les cours en eux-mêmes sont intéressants ; quant aux autres, je les oublis. » « Il te mène tant que ça la vie dure ? » « J’ai vu pire. Je m’en fiche … » « Je ne veux pas que tu souffres … » « Je me fiche bien de ce qu’ils peuvent dire sur moi. Je n’ai simplement pas envie qu’ils s’en prennent à toi quand tu n’es pas là pour te défendre. » « Tu … Tu veux dire que tu me défends ? » « Evidemment ! Tu es ma mère !!! » Chacune tiqua à cette phrase, restant fixée l’une sur l’autre comme si elle venait de dire une bêtise. Mais finalement, Regina sourit et Alice la suivit. « Tu as de la peinture sur le nez. » « Pas vrai. » « Si, juste … là. » Regina avait pointé le bout du nez de la petite avec son pinceau, déposant, du coup, un point de peinture jaune dessus. « Hey !!!! » « Plait-il ?? » Pour rétorquer, Alice s’empara à nouveau de son pinceau et barbouilla la moitié du visage de la jolie brune qui hurla à l’infamie avant de se redresser « Non, non ! Les meubles !!! » « Ca ne se passera pas comme ça votre majesté ! » « Chère princesse, ce combat que vous engagez vous mènera à votre perte ! » « Oh mais ma reine, il ne mènera à ma perte que si je le perds ! » « Alors soit ! » Elles brandirent les pinceaux, telles des épées, et commencèrent une bataille illusoire où seules des gouttelettes jaillirent des pinceaux, éclaboussant les 2 femmes, tout en prenant garde, toutefois, à ne pas détruire leur travail. Leur bataille s’acheva quand on sonna à la porte. Regina jeta un œil sur sa montre « Allez, à la douche, on va laisser sécher ça. » « Et si ce n’est pas sec ce soir ? » « Tu dormiras dans la chambre d’Henry. »


Et avant de quitter la pièce Alice l’enlaça tendrement en murmurant un « merci » contre son torse. Regina ne pu que répondre à cette tendre attention en lui caressant les cheveux et en se laissant aller à un léger baiser sur le haut de son crâne, quand la sonnette retentit une nouvelle fois. « Allez va. » Alice obtempéra alors que Regina descendit et alla ouvrir la porte pour y découvrir, avec étonnement « Miss Swan ? » « Hey … Euh … Vous avez ... » Emma montra son propre visage du doigt en faisant un cercle avant que Regina ne comprenne qu’elle était allée ouvrir la porte sans se nettoyer le visage au préalable. Elle essuyant tant bien que mal du revers de la main la peinture sur son nez et ses joues, ne faisant que les étaler. « Je vous dérange peut-être ? » « Oui. » « Oh … » « Que voulez-vous miss Swan ? » « Je euh … Je pourrais vous parler ? » « Henry va bien ? » « Quoi ? Oh oui, oui, il va bien je … Je peux entrer ? » « Non. » « Ah … » « Bon, miss Swan, je suis occupée. Que voulez-vous ? » « Voilà … Vous savez qu’Henry et moi vivons chez Snow et David. » « Oui ça je sais … » grinça-t-elle des dents, peu heureuse de s’en souvenir « Ouais donc … Les lieux deviennent un peu étroit pour 4 alors … J’ai décidé de déménager avec Henry. » « Quoi ??? Vous allez quitter Storybrooke ?? » « Non, non. On reste ici. On cherche juste pour nous deux. » « Snow est d’accord ? » demanda-t-elle amusée « Je suis grande, je peux encore faire ce que je veux ! » lança-t-elle un tantinet vexée « Bref … Et donc ? » « Et donc … Voilà comme j’ai aucune idée de maisons à visiter pour l’instant, j’avais décidé de dormir quelques nuits chez Granny. » « A l’auberge ? » « Voilà et … » « … Vous voulez que mon fils dorme dans une auberge ? Etes-vous sérieuse ?? » « Ca ne serait que temporaire. » « Il est hors de question qu’Henry dorme là-bas. » « Bah … C’est ce que je me suis dis aussi … Alors, j’ai pensé à une alternative. » « Ah oui et laquelle ? » « Chez vous. »


Elles se regardèrent quelques secondes en silence avant que Regina ne réagisse « Chez moi ? » « Oui, j’ai pensé … Enfin, vous avez une grande maison, Henry aurait déjà sa chambre … Ca ne serait qu’une solution temporaire bien sur, mais en attendant … » « Vous plaisantez j’espère ? » « Pa… Pardon ? » « Vous m’enlevez mon fils avant de venir me demander la charité ? Je ne suis bonne qu’à fournir un toit et pas assez bonne pour élever mon fils ? » « C’est pas ce que j’ai voulu dire … » « Non, mais c’est ce que vous suggériez il y a peu en me prenant Henry … » dit-elle hargneusement « Ce n’était pas mon intention, vraiment. » « Peu importe, c’est non. » « Quoi, sérieusement ? Vous ne souhaitez même pas voir Henry ? » « Et lui ? Souhaite-t-il me voir ?!? » Emma resta bouche bée devant le mur qu’offrait Regina, elle qui pensait qu’elle serait ravie d’accueillir de nouveau son fils … Elle se trompait lourdement. « Regina … » « Miss Swan, vous arrivez ici un beau jour, vous chamboulez tout, vous brisez le sort, vous m’enlevez tout ce qui m’est cher ici, puis vous revenez quand ça vous arrange pour me demander de l’aide. Comment croyez-vous que je puisse le prendre ? » « Vous voulez vous venger c’est ça ? Quoi, il faut que je vous supplie ?!? » « Je n’ais que faire de vos supplications. Vous devrez vous trouver un autre bouchetrou. » « Mais réfléchissez, on y gagne toutes les 2 : j’aurais un toit, ainsi qu’Henry, et vous, vous l’aurez de nouveau auprès de vous. » « Comme une famille ? » dit-elle ironiquement « Laissez-moi rire miss Swan. Nous deux en colocation ? Cette maison prendra feu avant que vous ne passiez votre première nuit ici. » « Ne soyez pas pessimiste, je lui donne au moins 3 jours ! » Elle pensait vraiment que ce trait d’humour détendrait l’atmosphère mais c’était bien mal connaitre Regina qui semblait camper sur ses positions. « Bon et bien, ne me reste plus qu’à aller dormir au Granny. Henry sera surement déçu de savoir que vous avez refusé. » « Quoi, parce que vous lui avez dis que vous viendriez me demander ??? » « Bien sur. » lâcha Emma en dissimulant un petit sourire mesquin, trahissant, évidemment, ses dires. Elle n’avait absolument pas parlé de son initiative à Henry ; d’ailleurs, elle ne savait absolument pas quelle réaction il pourrait avoir. Mais grâce à ce mensonge, Emma sentait une faille chez la jeune femme, faille qu’elle utilisa bien facilement. Non pas qu’elle tenait tant que ça à vivre sous le même toit que Regina Mills,


mais il fallait bien reconnaitre que depuis une semaine Henry était devenu irascible, taciturne et plus solitaire que jamais. Elle avait mis ce comportement en relation avec ce qu’il se passait en ce moment sous le toit de Regina : son rapprochement avec la petite Alice éloignait Regina de son fils, et ce dernier, il fallait bien le reconnaitre, était devenu jaloux. Seul moyen pour elle de canaliser cela : ramener Henry vers Regina. Seulement, Emma n’aurait jamais pensé que cette dernière baisserait les bras face à son fils pour se reporter sur Alice. « Ecoutez … Réfléchissez au moins à la question. Tout le monde serait gagnant. » «…» « Je … Vous savez comment me joindre. Si je n’ai pas de nouvelles d’ici 18h, j’irais prendre 2 chambres au Granny. » Emma sourit poliment avant de s’en aller, laissant Regina sur la pas de la porte quelques secondes. Emma Swan avait la fâcheuse habitude de la mettre au pied du mur, et ce dans une désagréable facilité. Et à chaque fois, elle intervenait dans sa vie quand tout semblait aller bien, et là encore, elle avait décidé de la déloger de la routine dans laquelle elle s’était installée avec Alice. « Regina ? Qui était-ce ? » La petite était sortie de la douche, les cheveux encore humides. « Un problème ? » « Emma Swan m’a proposé quelque chose, mais avant de prendre ma décision, j’aimerais te consulter. Après tout, tu vis à présent ici avec moi, cette maison est autant la tienne que la mienne. » « ?? » « Elle déménage de chez les Charming et souhaiterait emménager avec Henry ici, temporairement, le temps de trouver une demeure convenable pour elle et Henry. » Le visage d’Alice resta glacialement impassible, comme si elle n’avait pas entendu un traitre mot de ce que venait de dire Regina. Puis elle soupira alors « Ils viendraient vivre ici longtemps ? » « Je ne pense pas … Ce n’est certainement qu’une histoire de jour, peut-être 1 ou 2 semaines … » « Tu aimerais qu’il revienne n’est-ce pas ? » C’est dans ce genre de moments que Regina ne pouvait renier sa maternité : Alice la fixait de ses yeux comme Regina pouvait elle aussi le faire pour paraitre plus convaincante. « Je n’en sais rien. Je m’étais presque faite à l’idée qu’il ne reviendrait plus jamais ici. Je … C’est mon fils … Mais pourtant, j’ai l’impression qu’il devient un inconnu de jour en jour. Peut-être qu’il serait bon de recréer des liens par une certaine proximité … » « Ca inclurait que miss Swan vienne aussi … Et a ce que j’ai pu comprendre, vous ne semblez pas vraiment amies … »


« Il est vrai que nous n’avons pas vraiment eu d’échange cordial ces derniers temps … Mais nous sommes des adultes et, quoi qu’on en dise, responsables. » « Je te remercie. » « Pourquoi ? » « Parce que je sais que tu as déjà pris ta décision, mais que tu as pris la peine de me demander quand même mon avis. » « Alice, crois-moi, je suis heureuse avec toi, et je ne changerais ça pour rien au monde. Nous avons encore fort à faire avec ta chambre, et c’est ma priorité. » « Je sais … Je sais aussi qu’Henry peut être maladroit, voire cruel. On m’a laissé une chance de te connaitre, je me dis que, peut-être, s’il avait la chance aussi de te connaitre mieux, il verrait à quel point tu es une femme extraordinaire. » Regina avait presque les larmes aux yeux. Alice la serra dans ses bras et, même si elle acceptait leur venue, elle craignait toutefois que Regina ne lui échappe … « Je vais les appeler donc. » « Si ma chambre n’est pas sèche ce soir ? » « Tu dormiras avec moi. » dit-elle dans un clin d’œil. Puis elle prit son portable, composa le numéro d’Emma et, après quelques sonneries, elle annonça directement « C’est d’accord. » XXX « Henry … Désolée … » « Tu m’as menti. » « Non, j’ai … omis de te dire la vérité. Je savais que tu ne serais pas chaud pour revenir chez Regina mais, avec moi à tes cotés … » « C’est faux. » « Hein ? » « J’ai envie de revoir Regina. » « Alors pourquoi tu fais cette tête depuis que tu es monté dans la voiture ? » « Parce que je sais qu’Alice, elle, ne le sera pas. » « Tu ne t’entends pas avec elle ? » « Disons … Qu’on es pas amis. » « Peut-être que ce séjour sera bénéfique pour tous les 2 : tu renoueras des liens avec Regina et Alice, et moi … J’essaierais de mieux connaitre Regina. » « Bonne chance. » dit-il amèrement Quand la voiture se gara devant la maison, Alice regarda par la fenêtre de la cuisine la jeune femme blonde et Henry prendre leurs sacs et marcher dans l’allée. « Regina, les voilà. »


Jamais la jeune femme n’avait été aussi stressée et aussi énervée. Elle sentait bien s’être fait avoir depuis le début, mais d’un autre coté le discours d’Alice l’avait touché : renouer les liens avec son fils était tentant, si au moins elle y croyait … Et quand ils sonnèrent, elle alla ouvrir tandis qu’Alice resta en retrait dans la cuisine. « Miss Swan, Henry. Bienvenue. » bien sur le ton n’était en rien jovial ou entrainant, mais peu importait, personne ne s’en formalisa pas vraiment et si Emma répondit d’un sourire poli, Henry, lui, s’avança presque timidement comme s’il découvrait les lieux pour la première fois. « Je suppose que vous souhaitez déposer vos affaires dans vos chambres respectives. Suivez-moi. » Elle monta les marches, suivie par Emma et Henry. « Henry, je suppose que tu te souviens où se trouve ta chambre n’est-ce pas. » Il acquiesça avant d’y entrer tandis que Regina conduisit Emma au bout du couloir « C’est une petite chambre d’ami, mais je suppose qu’elle fera l’affaire. » « Oh je ne suis pas vraiment exigeante. » Elles entrèrent et Emma fut surprise du qualificatif « petite » qu’avait employé Regina : cette chambre était bien plus grande que le salon et la cuisine de Snow ! « Veuillez excusez le désordre, nous avons mis ici les anciens meubles de la chambre d’Alice. » « Je vois que vous vous entendez bien toutes les 2. » « Est-ce si étonnant ? Suis-je sensée haïr tout le monde et m’éloigner de tout ? » « Je n’ai pas dis ça. Je voulais juste dire que c’est super que vous et elle ayez crée des liens. » « Je vais vous laisser vous installer. Je serais en bas. » « Merci. » Emma trouvait cette situation plus qu’improbable. Si on lui avait dis il y a encore 3 mois qu’elle finirait par vivre avec Regina dans son immense maison, elle aurait pouffé de rire jusqu’à s’en rouler par terre. A l’heure actuelle, il y avait certainement bien des solutions à leur problème d’hébergement, mais cette solution semblait la meilleure, du moins pour Henry. Quand Regina passa devant la chambre d’Henry, ce dernier l’alpagua « Maman ! » « Oui ? » « La chambre à coté de la tienne … » « C’est celle d’Alice. » «…» « Le repas sera servi dans une demie heure. » dit-elle avant de regagner la cuisine et y rejoindre une Alice épluchant consciencieusement des carottes « Tu aurais au moins pu leur dire Bonjour. » « Je le ferais. Je ne voulais simplement pas sentir la carotte. »


Regina s’approcha d’elle et attira son attention en glissant un doigt sous son menton « Ecoute, leur présence ne changera rien à nos plans. Demain, nous finirons ta chambre et demain soir, je te borderais dans ton lit, promis. » «…» « Allez, tu vas m’aider avec le repas, d’accord ? » La petite n’était en rien jalouse d’Henry, elle savait qu’il avait été présent durant 10 ans, et que Regina l’avait bordé, langé, nourri … Elle-même avait eu la chance d’avoir une mère attentive durant toutes ces années. Quant à Emma, même si aux premiers abords elle lui était apparue douce et drôle, elle se méfiait de cette femme qui pouvait faire facilement sortir de ses gonds Regina. ** Et le repas du soir fut le plus bizarre que chacun est vécu de toute sa vie : Regina et Emma l’une en face de l’autre en bout de table et Henry et Alice l’un en face de l’autre, évitant chacun leur regard, le nez dans leur assiette respective. Un silence presque morbide planait au dessus d’eux et les quelques échanges verbaux ne furent pour se passer les plats ou donner le sel ou bien la carafe d’eau. Emma était mal à l’aise, très mal à l’aise et priait pour que ça ne soit du qu’au premier soir. Après tout, c’était la première fois qu’elle partageait la table de Regina en sa demeure. Elle avait la désagréable impression d’être une intruse. Et pourtant, quand elle regardait Henry, elle sentait que, lui aussi, ressentait la même chose, alors qu’il était sensé mieux connaitre les lieux pour y avoir vécu 10 ans. Mais voilà, comment entamer la conversation ? Une blague ? Il était certain que Regina n’en rirait pas. Une question sur sa nouvelle vie avec Alice ? Regina prendrait cela pour de la curiosité mal placée. Un compliment sur le repas ? Regina la remercierait puis le dialogue serait clos de nouveau. Du coup, elle décida de ne rien dire et de continuer de manger en silence. Henry lui, jetait de temps à autre quelques rapides regards vers Alice : cette dernière picorait à peine son assiette. Il était certain qu’elle n’avait plus l’habitude de manger ainsi, surtout que sa mère était un véritable cordon bleu. Et c’est finalement Regina qui brisa le silence « Alice, tu peux amener le dessert ? » « Je n’ai plus faim … » « Mais nos hôtes peut-être. » dit-elle en levant un sourcil vers Emma « Oh euh, bah … Henry ? » « Non merci. Je peux sortir de table ? » Emma nota qu’il avait quand même eu la délicatesse de le demander à Regina plutôt qu’à elle. Regina acquiesça d’un léger signe de tête « Moi aussi je peux ? » « Oui. Brossage de dents. » « DVD ? »


« Pas ce soir … » « Mais on est samedi … » Regina jeta un œil vers Emma et Henry qui semblaient être de trop dans cet entretien mère-fille et finalement, elle se tourna vers eux « Souhaitez-vous vous joindre à nous ? Nous avons l’habitude de regarder un DVD le mardi et samedi soir. » « Oh euh … Pourquoi pas ? Henry, tu es ok ? » « Oui je veux bien. » Henry et Alice disparurent alors à l’étage tandis qu’Emma et Regina débarrassèrent en silence. Mais une fois dans la cuisine, Emma ne pu s’empêcher de rompre cette lourde atmosphère « Merci encore pour ce repas ; il était délicieux. » « De rien. » « Si je savais cuisiner de la sorte, je ferais des économies sur les livraisons de pizza ! » dit-elle en souriant « Vous donniez des pizzas à manger à mon fils ?!? » « Oui … Enfin non, pas tous les jours … Parfois c’était chinois. Je plaisante … » «…» « En tout cas, merci encore. » « Je n’allais tout de même pas faire mon repas ainsi que celui d’Alice et vous laissez vous débrouiller seule. » « Vous auriez pu … » « C’est stupide. Je suis bien plus polie que cela, et … Je ne vous laisserais jamais les commandes de ma cuisine. »Emma sourit alors, notant ce trait d’humour avant de comprendre qu’elle était sérieuse. Quand la vaisselle fut rangée et la table définitivement débarrassée, elles retournèrent au salon où Regina fouilla dans ses DVD pour en sortir un. « Oliver Twist ? » « J’aime ce classique, ça vous dérange ? » « Absolument pas. » Puis quelques petits pas résonnèrent dans les escaliers : Henry venait de descendre en trombe, comme il avait souvent eu l’habitude de le faire avant, ce qui fit naitre un petit sourire nostalgique sur les lèvres de Regina. Alice descendit avec plus de modération et de calme. Chaque enfant prit place dans le canapé, chacun à un bout, ne laissant aux 2 jeunes femmes d’autre choix que de s’asseoir l’une à coté de l’autre. Le film commença et aucune des 2 n’osa bouger de tout le long. Parfois Henry quémandait quelques gestes affectueux, et Alice s’approchait de Regina, mais aucune, que ce soit Emma ou Regina, ne bougea de la position dans laquelle elles s’étaient installées, par peur de se toucher. Et quand le film se termina enfin, aucune des 2 n’avaient trouvé le temps aussi long. Henry somnolait déjà alors qu’Alice n’avait pas lâché une miette de l’histoire.


« Il est temps d’aller au lit. » « D’accord. » Alice se leva, suivit de près par Regina. « Hey … Henry, on y va. » Elle du le secouer un peu pour le sortir de sa torpeur avant de le conduire à sa chambre où elle le borda « Hey … Ca a été aujourd’hui ? » « Oui … Et pour toi ? » « Gamin, tu me croiras si tu veux mais cette soirée a été la plus bizarre que j’ai eu depuis longtemps. Et pourtant, j’ai eu mon quota depuis mon arrivée ici. » « On fait quoi demain ? » « J’en sais rien … J’irais probablement chercher quelques affaires supplémentaires. » « Je veux venir avec toi … » « Ecoute, si … Si j’ai voulu qu’on vienne ici, c’était aussi pour que tu renoues des liens avec Regina. Ne dis pas le contraire, depuis l’arrivée d’Alice, tu es … Casse-pied. » «…» « Tu réponds, tes notes descendent, tu t’enfermes dans ta chambre, tu manges à peine. Tu ne fais une crise d’ado avant l’heure, et tu auras beau dire ce que tu veux, je suis sûre que c’est en relation avec ce que vivent Regina et Alice ensemble. » «…» « Tu es jaloux, c’est ça ? » «…» « Hey, tu peux me le dire, je vais pas me vexer. Je sais que j’ai loupé le titre de mère de l’année ; mais je ferais mieux l’année prochaine. En attendant, je sais aussi que Regina s’est occupée de toi durant 10 ans à ma place, je ne peux pas le renier, et toi non plus. » « Je sais … » « Je pensais pas dire ça un jour mais … Je pense que vivre ici nous fera du bien. » ** « Bonne nuit Alice. » « Viens t’asseoir. » La jeune femme obtempéra sagement et vint au bord de son lit qu’elle partageait avec sa fille pour cette nuit, posant sa main sur la sienne. « Tu m’as promis, demain on fait ma chambre ? » « Promis. » « Tu viens dormir ? » « J’arrive. » Elle partit dans sa salle de bain pour se changer et, en y ressortant, elle croisa Emma qui sortait de la chambre d’Henry. Elle aurait aimé et voulu aller le voir et lui souhaiter


bonne nuit, mais elle se retint, imaginant combien il ne souhaitait pas la voir pour l’instant. Car, elle l’avait bien ressenti au moment du repas, il n’était pas heureux … Il ne semblait pas heureux d’être ici avec elle … Emma avait probablement menti pour je ne sais quelle raison, mais les faits étaient là. Elle en toucherait 2 mots à Emma demain matin. En attendant, elle rejoignit Alice dans son lit, la petite déjà endormie, et, avant de fermer à son tour les yeux, elle lui déposa un furtif mais tendre baiser sur le front. Les jours à venir allaient être éprouvant pour tout le monde, ce n’était peut-être pas la meilleure des solutions finalement … XXX Le lendemain fut tout aussi étrange que la veille : voir Regina et Emma, à peine réveillées, dans la même pièce, sirotant le même café et partageant les pancakes fait par Regina. Henry dormait encore tandis qu’Alice était bien décidée à finaliser sa chambre aujourd’hui. « Je vais m’absenter un moment, je vais récupérer quelques affaires chez Snow. » « En quoi cela me regarde-t-il ? » « Bah pour pas me retrouver à la porte si vous deviez sortir en mon absence. » « Vous ne suggéreriez pas de manière détournée de vous donner une clé j’espère ?!? » « Pas du tout. Et vous êtes obligée de faire ça tout le temps ? » « Ca quoi ? » « Vous sentir agressée à chaque mot ou phrase que je prononce ? Je suis pas destinée à pourrir votre vie vous savez. » « Et bien ma chère, vous êtes née pour ça après tout. » « Très drôle. J’aimerais que les choses se passent bien, pour tout le monde. » « En parlant de ça, Henry … » « Bonjour. » Alice venait de débouler dans la cuisine, coupant tout dialogue. Regina ne finit pas sa phrase, reportant son attention sur la petite fille. « Pancakes ? » « Ouii !! » « Eh bah, tu sembles bien gaie ! »lança curieusement Emma « Oui, aujourd’hui Regina et moi finissons ma chambre !!! » dit-elle avec enthousiasme « Henry va vous aider ? » « Non, pourquoi ? » « Euh bah … Je dois m’absenter un moment, je pensais que vous … » « … C’est quelque chose que j’aimerais faire avec Regina seulement … » Emma fut surprise de voir l’opiniâtreté de la petite fille qui ressemblait de plus en plus à Regina tant dans les dires que le comportement. « Oh bah, je peux l’emmener avec moi alors … »


Elle fut aussi surprise que Regina n’émette aucune objection au fait qu’Alice repousse Henry. Pire, elle sembla presque rassurée qu’elle emmène Henry avec elle. Oui, les choses allaient changer, mais Emma commençait à croire que ça ne serait peutêtre pas dans le sens qu’elle pensait. ** « Par quoi on commence ? » « On bouge les meubles, on les met où on veut, ensuite, les rideaux et tentures du baldaquin, on rempli les armoires et commodes, et en dernier la déco : peluche, jouets, cadres. Ca te va ? » « Ca me parait bien !!! » Emma et Henry venaient de quitter la maison, laissant Regina et Alice entreprendre leur opération « chambre d’Alice ». Après avoir placé les meubles comme elles le souhaitaient, Regina mit les voiles et les rideaux, puis l’immense tenture au dessus du lit, pendant qu’Alice faisait le lit. Finalement, épuisées, elles prirent une pause au salon. L’heure des confidences était venue « Regina … Es-tu heureuse qu’Henry et Emma soient là ? » « Je ne peux pas décemment dire que je suis folle de joie à l’idée que miss Swan soit ici, mais Henry … Je suis toujours touchée de le voir près de moi. Encore plus quand il est dans sa chambre, celle qui a habité 10 ans … » elle fut envahie par la nostalgie « Tu aimerais qu’il revienne ici définitivement ? » « Ca ne se fera pas. Il veut être avec Emma … » « Je suis désolée … » lâcha Alice entre ses lèvres « Pourquoi ??? » « Pour ne pas être l’enfant que tu souhaitais. » Regina se figea, comme si elle venait de se recevoir la claque du siècle. « Qu’est-ce que tu racontes ? » « Cora m’avait convaincu que tu étais mauvaise … Que tu étais la source de ma peine … Je ne comprends pas encore pourquoi on ne m’a pas permis de rester avec toi. J’aimerais juste … Je ne sais pas comment faire, je suis maladroite … » « Tu sais, je ne suis pas mieux lotie pour ses choses là. J’ai échoué avec Henry, j’ai juste peur de faire les mêmes erreurs avec toi. Il y a encore des choses que je ne sais pas. » « On peut apprendre ensemble, mais je crois qu’on se met la barre trop haute. Cette matinée était géniale : faire ma chambre, je n’ai jamais fais un truc pareil avant … Je ne cherche pas à être éblouie, je veux juste partager des choses … » Regina lui sourit alors et, comme si elle venait d’avoir une idée lumineuse, elle s’exclama « Fais-tu du cheval ? » « Je n’ai jamais monté non. »


« Aimerais-tu ? » « J’en sais rien, je n’en ais jamais fais … Mais pourquoi pas. Tu m’apprendrais ? » « Je fais peu de choses bien mais je peux me targuer d’être bonne cuisinière et bonne cavalière. » Elles échangèrent un sourire et un regard complice … Ce dimanche serait bien plus idéal que ce qu’elles avaient pensé. ** « Tu as fais quoi ???????? » Snow n’en revenait pas. Elle tomba littéralement des nus lorsqu’Emma lui avoua qu’elle avait trouvé en la demeure de Regina, un toit où dormir. « Ecoute … » « Non, non, non Emma. Si tu avais besoin, nous étions là, nous sommes ta famille. » « Je sais ça … Mais … » « Ecoute, nous allons trouver une maison plus grande, plus spacieuse. » « Je voudrais pas te vexer mais … J’ai passé l’âge de vivre avec les parents et mon fils sous le même toit. Ok, on a perdu 28 ans et … Ces années là ne se rattraperont jamais. Maintenant, je suis une femme, pas ta petite fille. J’ai envie d’avoir mon chez moi, mon espace … » « … Chez Regina ?? » « Non, bien sur que non ! Mais tu ne peux pas nier qu’il y a un problème avec Henry ! » «…» « Tu me l’as dis toi-même : il est dissipé en cours, il n’écoute rien, devient insolent. Il se bagarre, mange peu … Ecoute, nous avons un point commun toutes les 2 : nous sommes mères … Mais pas maman. » Snow se laissa tomber sur sa chaise, complètement abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre. « Qu’est-ce que tu dis … » « Je dis que nous avons mis au monde un bébé certes, mais nous ne l’avons pas élevé. » « Dois-je ta rappeler à cause de qui ?!? » grinça-t-elle des dents « Je sais, je sais. Mais Regina est la seule véritable qui a élevé un bébé pour en faire un petit garçon. J’ai beau y croire, je dois bien l’avouer : je suis une mère nulle. Je suis à coté de la plaque sans arrêt avec lui. Quand il y avait l’opération Cobra, je pensais être sur la même longueur d’onde que lui, mais maintenant que les choses sont redevenues « normales », je me rends compte que je suis à la ramasse … Regina, elle, sait mieux que nous comment … » « NON ! je refuse ça ! Elle nous a fait trop de mal. Elle nous a séparés trop longtemps pour que j’accepte que ça continue encore maintenant ! »


« Je comprends ta rancœur mais … Je m’inquiète pour Henry. Il l’aime, et peut-être qu’il ne veut pas se l’avouer, mais il tient à elle parce que c’est sa mère et qu’elle l’a bercé quand il était bébé et changé, et soigné … Elle lui manque … Il dit qu’elle a changé, et j’ai tendance à le croire, encore plus maintenant qu’Alice est auprès d’elle … » «…» « Mais c’est aussi là que le bas blesse. » « Comment ça ? » « Je crois qu’Henry est jaloux … » « C’est ridicule. Henry n’a jamais aimé Regina en 10 ans comme il a pu t’aimer en 3 mois. Il est venu te chercher à Boston pour ne plus te lâcher … Toi-même tu m’as avoué que tu l’aimais. » « L’un l’empêche pas l’autre. Je l’aime certes, mais je ne sais pas comment m’y prendre avec lui. Je n’ai jamais imaginé être une mère un jour … Et le voilà débarquant chez moi, avec son sourire et ses espoirs en moi comme jamais personne n’en avait mis avant. Je ne voulais pas le décevoir, en tant que ‘Sauveuse’, je me devais d’être à la hauteur pour lui. » « Et il s’est avéré que tu l’étais. Tu nous as sauvé, tu nous as retrouvé. » « Ouais … Mais je me rends compte que j’ai plus d’habilités en tant que Sauveuse qu’en tant que mère … » « Il faut du temps … » « Mais en attendant Henry en souffre, je le vois bien et je suis impuissante à ça. Alors si nous rapprocher de Regina est une solution, alors je prends le risque de me faire crever les yeux ou cramer les cheveux au détour d’un couloir. » « … Emma … » « Ecoute, c’est pas si terrible, et je pense qu’on y gagne tous : Regina, Henry et moi, chacun pour une raison différente, mais l’essentiel est là non ? Et ce n’est que temporaire. Je suis sûre qu’on en verra les résultats bientôt. » « J’espère que tu ne te trompes pas … » « Je ne sais plus quoi faire Snow … Henry m’échappe … J’ai tout essayé, et je dois bien avouer que je suis une mère pitoyable. » « Et moi j’ai l’impression d’en être une à laisser ma seule et unique fille aller vivre avec cette … femme. » « C’est pas si horrible tu sais : c’est une excellente cuisinière ! » dit-elle en rigolant « S’il t’arrive quoique ce soit, je la tuerais tu sais. » « Ne t’inquiète pas, elle n’est pas aussi idiote. Elle a Alice à présent, elle ne prendrait pas le risque de la perdre … » « On ne sait jamais avec elle … » « Ecoute, je suis venue prendre quelques affaires, pas te demander ta permission. » « Parfois je regrette de ne pas t’avoir élevé …. Mon opinion aurait eu quelque importance au moins. »


« Mais elle en a ! Simplement, à 28 ans ta fille a envie d’autres choses. J’ai bien compris que tu voulais m’avoir auprès de toi, de passer du temps avec moi comme pour rattraper le temps perdu mais … Je ne suis plus ce bébé mis dans une armoire …. » « Je sais, mais je ne peux m’empêcher de vouloir prendre soin de toi. » « Je le sais, je l’ai vu … là-bas. Et Je t’en remercie mais … D’habitude c’est moi qui prends soin des gens, pas l’inverse. » « Et moi pareil de mon coté … Il va falloir faire des concessions de chaque coté. » « Alors commence par accepter le fait que je vive à présent avec Regina. » Un moment de silence bizarre s’installa avant qu’elle ne reprenne « Euh je veux dire

CHEZ, chez Regina. » « M’man, je suis prêt. » Henry venait de remballer la quasi-totalité de ses affaires dans un sac à dos et une petite valise. « J’arrive. » Emma fit rapidement de même, laissant un bref instant Snow et son petitfils seuls dans la cuisine « Alors, prêts à repartir chez Regina ? » « Voui … » « Dis Henry, comment tu t’entends avec Alice ? Je ne vous vois pas souvent ensemble à l’école … » « Elle préfère restée seule … » « Et depuis hier ? Je veux dire … » « Elle a une chambre à elle, elle semble bien s’entendre avec Ma mè… Regina. » Snow fronça les sourcils : Emma avait raison, Henry n’était pas bien. Pourtant, il aurait du : entouré de sa mère, de sa famille, les temps étaient plus calmes … Mais il semblait s’enfoncer dans une dépression et un mutisme qui les laissaient tous impuissants. Elle avait peut-être raison, et cela était inimaginable. Que la solution puisse venir de Regina alors que c’était elle l’origine de tous leurs malheurs. Snow aurait voulu être, égoïstement, la solution mais elle s’apercevait qu’elle avait encore du chemin à faire. Les choses ne reviendraient pas à la normal aussi facilement qu’elle l’aurait voulu : dans un monde idéal, elle serait la mère attentive et douce d’une Emma tout acquise à sa cause, sauf que ce n’était pas le cas, pas le cas du tout : elle venait de se retrouver sa fille, mais cette dernière était déjà indépendante. Il était illusoire de croire que tout reviendrait comme elle l’entendait : vivre avec son mari et sa fille, ainsi qu’avec son petit-fils … « Bon, je suis prête. Henry ? » « Moi aussi … A plus tard Snow ! » « Oui, a plus tard … Hey ! » Ils se retournèrent tous les 2 d’un même élan « Oui ?? » « On pourrait manger ce soir ensemble ? » « Pas sur que Regina soit d’accord … »


« Je n’incluais pas Regina dedans … « grinça-t-elle des dents avant de voir les gros yeux d’Emma qui donnait de subtils coups de tête vers Henry. Snow se pinça alors les lèvres, mais trop tard, ses mots avaient été plus vite que sa pensée. Mais pour autant, Henry ne sembla pas s’en soucier et attendait patiemment à l’entrée.

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