Et quand Emma et Henry revinrent ce fut pour entendre de grands éclats de rire venant de l’étage. « Pose ton sac. Tu as faim ? » « Pas vraiment … » « Moi j’ai faim, on … On se fait quelque chose ? Tu crois qu’elles ont mangé ? » «…» « Je reviens. » Elle monta 4 à 4 les marches et entra dans la chambre d’Alice. Cette dernière et Regina étaient assises à même le sol, chacune avec un ours en peluche dans les mains. « Oh euh désolée, j’aurais du … J’aurais du frapper. » Regina perdit instantanément son sourire pour retrouver son air grave et sérieux, presque gênée d’avoir été prise en flag. Emme se sentit mal à l’aise d’avoir brisé un moment si joyeux ; elle se sentit bientôt de trop, sans compter que la petite fille lui lançait, à présent, un regard noir comme savait si bien le faire Regina. « Vous avez mangé ? » « Non pas encore. » « Vous … Vous voulez que je fasse quelque chose ? » « Grand Dieu non, laissez, je vais le faire. » « Heu, je peux faire à manger. » « Vous voulez dire : autre chose que ce qui sort de boites de conserves ou de sachets ? » dit-elle en haussant un sourcil interrogateur Alice retint un rire avant de suivre Regina dans la cuisine, croisant au passage Henry dans les escaliers, montant à sa chambre « Henry, je vais faire des pâtes, tu en veux ? » « Oui merci. » Elle lui sourit, il lui sourit et l’échange s’arrêta là, sous les yeux d’Emma. Le repas se passa dans un relatif calme et, à peine son assiette fini, Alice demanda à retourner à la décoration de sa chambre, ce qu’accepta Regina avant de pouvoir la rejoindre. « On peut se joindre à vous ? » Un « non » catégorique d’Alice émergea alors du haut des marches. Emma fut désagréablement surprise que Regina acquiesce en silence avant de la rejoindre et de les laisser elle et Henry, au salon. Emma était en colère : elle était venue dans le but de rapprocher Henry et Regina, et cette dernière préférait passer son temps avec Alice, ce qui était compréhensible. Il faudrait qu’elles aient une discussion, et rapidement. Ainsi le dimanche passa, Emma et Henry d’un coté, regardant des DVD, tandis que Regina et Alice, elles, finissaient la chambre de cette dernière, juste à temps pour que, le soir, Regina borde la petite fille dans son lit avec ses peluches autour. « Tu aimes ta chambre ? » « Beaucoup, merci. Je ne pensais jamais avoir une telle chambre pour moi seule … »
« Ca me fait plaisir. » Elle lui sourit alors et engagea un geste tendre en lui caressant la joue, avant de prendre en compte la possibilité qu’elle soit repoussée. Mais Alice n’en fit rien et sourit même avant de fermer lentement les yeux. Regina alluma une petite veilleuse e forme d’étoile près de la porte et la referma doucement. Et quand elle passa devant la porte entrouverte de la chambre d’Henry, elle ne passa que la tête pour voir un Henry tout sourire en la voyant, mais qui le perdit bien vite quand elle ne lui lança qu’un rapide « Bonne nuit Henry » sans même prendre la peine d’entrer. Il fronça les sourcils mais, dans la pénombre, cela ne se remarqua guère, autant que la tristesse peinte sur son visage. Alors Regina referma la porte et descendit les marches sans voir qu’Emma était juste derrière et avait assisté à toute la scène. Elle la rattrapa bien vite en bas des marches. « Regina !! » Cette dernière se retourna avec toute la grâce et le flegme dont elle était capable « Oui ? » « C’est quoi ce cirque ?!? » « Plait-il ? » « Ne vous foutez pas de moi ! Ce truc avec Henry, il se passe quoi là au juste ? » « Quel truc ? Et veuillez baisser d’un ton, ils essaient de dormir. » Emma attrapa le bras de Regina et la conduisit, sans que cette dernière puisse faire grand-chose contre, dans la cuisine. « Pourquoi vous évitez Henry ? » « Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. » « Bien alors parlons de ce soir, y a à peine quelques secondes : vous embrassez Alice, vous la cajolez et Henry … Rien. A peine un « bonne nuit » sur le pas de la porte. » « Je n’ai d’ordre et de leçon à recevoir de personne, et encore moins de vous. Ce que je peux faire avec Alice et/ou Henry ne vous regarde pas ! Rappelez-vous que vous êtes ici à votre demande et que je vous accueillie gracieusement. » « Et moi je vous parle d’Henry, votre fils ! Il a des problèmes, et vous, vous êtes incapable de le voir et de l’aider, pire vous enfoncez le clou. » « Ah tiens donc ?!? Henry est votre fils et soudainement ça devient le mien quand il a des soucis. » « Ca n’a rien à voir, je vous dis qu’il a des problèmes et vous, ça vous passe au dessus ! Autant pisser dans un violon ! » « Quelle classe Miss Swan, ça ne m’étonne pas de vous. » « Oh Regina, arrêtez de tourner autour du pot. Ca ne vous gênait pas d’envoyer votre fils voir un psy pour un problème qui n’existait alors pas, et maintenant qu’il a un réel souci, vous faites comme si vous ne voyiez rien, c’est désolant. » « … Et que devrais-je faire alors ? Henry a choisi … Et je n’y peux rien. Il est allé vous chercher, il vous a trouvé, ça tient de famille semble-t-il. Et j’ai compris que le forcer à un autre choix était inutile. »
« Seulement, il n’a que 10 ans. Il ne voit que le bon coté des choses : les contes de fées de son enfance prennent vie pour lui, dans sa vie. Mais les choses sont plus compliquées. Vous lui faites du mal … » « C’est la dernière chose que je souhaite ma chère. » « Alors cessez d’être distante avec lui. Vous vouliez qu’il vous revienne, c’est maintenant ou jamais de lui prouver que vous l’aimez. Vous avait changé pour lui, vous nous avez prouvé que vous pouviez être meilleure … » «…» « Henry est sûr que vous avez changé, moi-même je le pense. Maintenant, vous devez apprendre à doser vos priorités : on ne vous demande pas de vous battre pour sa garde, mais au moins de le garder dans votre vie. Personne n’a oublié qui vous étiez, mais moi je n’ai pas oublié que vous étiez sa mère. Vous l’avez élevé 10 ans et même si aujourd’hui, il préfère être avec moi, je n’oublie pas que je n’ai pas contribué au petit garçon qu’il est devenu. » « … Grand bien vous fasse. » « Oh bordel Regina, vous pouvez arrêter d’être comme ça ! » « Comme quoi ? » « Comme …. Vous !! Vous êtes trop rigide, trop coincée. Et pourtant je sais que vous êtes capable de sourire, de vous amuser, je l’ai vu avec Alice. Je ne vous demande pas d’en faire autant avec Henry, mais je sais que vous feignez l’indifférence envers lui comme pour le punir de m’avoir choisi. C’est un comportement totalement infantile et qui le blesse encore plus. » « Et que suggérez-vous ? » « Pourquoi ne pas partager des moments avec lui ? Je veux dire, il est de retour ici depuis hier et vous avez du échanger avec lui qu’une dizaine de mots … » «…» « Alors, je propose que le week-end prochain on sorte tous ensemble, qu’on fasse un truc …» « … Comme une famille ? C’est ce que vous sous-entendez ? » lâcha-t-elle presque ironiquement « Pourquoi pas. En attendant, on peut agir de manière civilisée non ? » «…» Regina jeta son regard de coté. Emma le savait : elle avait raison sur toute la ligne et Regina le savait. Elle détestait avoir tort et que quelqu’un puisse la remettre sur le bon chemin. « Bon … Je vais me coucher. A demain Regina. » Elle ne lui fit qu’un signe de tête mais cela suffit à Emma qui partit se coucher, satisfaite de cet entretien, tandis que Regina resta un moment seule dans la cuisine, repensant à ce qu’Emma venait de lui dire : il était sur qu’elle négligeait bien trop Henry
par rapport à Alice. Il était évident qu’elle voulait connaitre sa fille, et ses années volées, mais comment se rapprocher d’un fils qui ne lui avait accordé que de brefs instants d’attentions, préférant la présence d’Emma à la sienne ?!? C’est dans un tumulte de questions qu’elle alla se coucher. XXX Et la semaine passa doucement. Emma nota les quelques efforts de Regina pour engager un dialogue avec Henry : préparation de ses plats préférés, visionnage de ses films favoris et même quelques « bonne nuits » plus poussés et quelques tendres moments. Evidemment, il était difficile pour Regina de bien doser l’attention qu’elle devait donner à Henry et à Alice ; ne pas léser l’un pour satisfaire l’autre et, pour le coup, Emma n’aurait pas aimé être à sa place. En effet, on ne pouvait pas dire qu’Alice ne soit très intimement liée à la jeune femme : pas vraiment d’interaction entre elles, la petite préférant largement la compagnie de Regina plutôt que la sienne. Le week-end approchait à grand pas et Emma devait mettre au point, avec Regina, un moment dit familial pour renouer les liens entre eux. Elle avait déjà commencé à voir les bénéfices de cette cohabitation : Henry ne se battait plus à l’école, son attention était revenu et même si les notes n’étaient pas encore probantes, Snow avait pu remarquer une nette amélioration de son comportement en général : plus ouvert et souriant. A l’inverse, Alice restait de coté, dans son monde, dans ses livres, préférant se plonger dans la découverte de ce que pouvait apporter notre monde. Elle discutait peu, voire pas du tout, avec les autres, mais à l’inverse, était une très bonne élève assidue et curieuse de tout. Snow en avait parlé à Emma, restreignant ses interactions avec Regina autant qu’elle le pouvait. Emma allait voir Snow au moins 1 fois tous les 2 jours. Ce soir là, un vendredi, Emma décida d’aller chercher son fils à la sortie de l’école, et se retrouva aux coté de Regina qui, elle, attendait patiemment Alice. « Hey … Vous attendez nos enfants. » dit-elle ironiquement, histoire d’alléger l’atmosphère. Mais devant la passivité de la belle brune, elle perdit son sourire. « Je viens chercher Alice. » « Et pas Henry ? » « Il n’a jamais aimé que je vienne le prendre après l’école. Il a appris très tôt à prendre le bus lui-même. » « Et vous venez la chercher tous les soirs ? Devant les yeux d’Henry ? Vous êtes sérieuse là ?!? » « Ecoutez miss Swan, j’admets que j’ai mes torts, mais je ne peux forcer le destin. Il a été assez grand pour faire l’école buissonnière et vous retrouver à Boston. Il est assez
grand pour prendre le bus. Et s’il voulait vraiment que ça soit différent, il me le dirait. Ce n’est pas le cas, je ne vais pas le forcer. » « Alors il faut qu’on vous dise les choses pour que vous les preniez en compte ?!? » « Ce n’est ni le lieu ni le moment de débattre de ça. » dit-elle en sentant des paires d’yeux se tourner vers elles deux. Les cris des enfants, sortant des classes et ravis d’être en week-end, attira alors leur regard. « Il faudrait qu’on parle de ce qu’on va faire ce week-end. Vous avez promis un moment familial. » « J’y réfléchis. » Elle reporta son regard sur les enfants et vit avec sourire Alice. Cette dernière était en retrait par rapport aux autres, mais dès qu’elle vit Regina, elle hâta le pas jusqu’à elle. « Alors ta journée ??? » « Bien. Aujourd’hui, j’ai appris les états des Etats-Unis. J’aimerais tant en visiter certains, on pourra ? » « Oh et bien … Oui un jour. » Elles échangèrent un sourire alors tandis qu’Henry fit son apparition et sauta dans les bras d’Emma « Hey gamin, alors les cours ? » « On a eu un examen aujourd’hui … » « Oh et alors ?? » Vu la tête qu’il faisait, cela n’augurait rien de bon, mais pourtant, il sortit de sous sa veste un papier et le brandit fièrement « J’ai eu un A !!! » « Sérieux ?!? Mais ça se fête ça !!! Hein Regina ? » « Oui évidemment. » dit-elle en serrant Alice contre elle. Cette dernière resta muette ; et quand Emma proposa d’aller diner au Granny’s, tous furent d’accord. Regina n’était pas revenue au Granny’s depuis plus d’une semaine, à vrai dire, depuis que Cora avait été tué, et chacun, en la voyant entrer, la regardèrent d’un œil noir et peu rassuré, ce qui la mit mal à l’aise. Mais bientôt, Emma arriva à sa hauteur et, épaule contre épaule, elle lui sourit en l’invitant de sa main dans le bas de son dos à la suivre jusqu’à une table vide. Ils prirent place alors, Henry à coté d’Emma et Alice aux cotés de Regina, cette dernière faisant face à Henry et donc Emma face à Alice. Ruby arriva alors et d’un sourire crispé « Qu’est-ce que je vous sers ? » « On va prendre 4 menus classiques : burger et frites. Ca vous va ? » dit-elle en regardant les 3 autres convives. Henry se racla la gorge « Maman … Je n’ai pas le droit de manger ce genre de choses … » « Et bien, peut-être que maman pourrait faire une exception pour une fois non ? » minauda-t-elle devant Regina. Cette dernière voulait faire des efforts pour son fils et pour la bonne entente de la famille, alors elle soupira et acquiesça. « Parfait alors 4 menus classiques. Boissons ? »
« 4 cocas. » « Non, désolée, je n’en bois pas. Un thé glacé pour ma part. » suggéra Regina tandis qu’Alice demanda simplement un jus d’orange. « Alice, Henry … Votre mère et moi on … ON s’est dit que ce week-end nous pourrions faire quelque chose de spécial. » « Spécial ? » demanda Henry, surpris et curieux « Oui spécial. Avez-vous des suggestions ? » « Une journée jeux de sociétés !!!! » clama Henry avec ferveur tandis qu’Alice ne semblait absolument pas concernée par la discussion, préférant reporter son attention sur le coin de sa serviette. « Et toi Alice ? » « Je n’en sais rien … J’ai des devoirs à faire … » « Oh bah, on pourra toujours les faire le dimanche après-midi. Voilà ce que je suggère : demain on fait une sortie, et on finit par des jeux de sociétés. On prolonge ça jusqu’à dimanche midi et ensuite l’après midi est consacré aux devoirs. Regina ? » « C’est … Ca me parait acceptable. » « Ok, maintenant reste à savoir quelle sortie nous pourrions faire ? Regina, des idées ?? » « Je … Je n’en ais aucune idée. » Véritablement aucune, c’est évidemment ce que pensait sincèrement Regina. Et malgré le fait qu’elle voyait bien les efforts fournis par la jolie blonde, elle aurait aimé avoir une idée lumineuse, juste pour montrer qu’elle y mettait, elle aussi, de la bonne volonté. « Des idées Henry ? » « Euh … » « Bah vas-y. » « Non j’en ais pas. » Et les burgers arrivèrent, le repas se fit alors dans le plus grand des silences avant que, finalement, ils rentrent tous. Et c’est sur le chemin du retour qu’Emma eut une idée. Idée qu’elle partagea avec le reste de la famille une fois arrivés à la maison. « Hey, et la journée à la plage, ça vous dit ?!? » « Sérieux ???? » Henry semblait jubiler, tandis que Regina semblait ne pas en avoir autant envie « La plage miss Swan ? » « Oui, ça serait sympa, on préparerait des sandwichs, on passerait une grosse partie de la journée là-bas, on jouerait … » « Tout cela sous réserve qu’il fasse beau bien sur. » « Partons sur une note optimiste pour une fois. Et si le temps n’est finalement pas au rendez-vous, bah on improvisera, ok ? » Regina était soulagée qu’Emma ait trouvé une idée finalement, mais aussi vexée de ne pas y avoir pensé avant. Et quand elle interrogea Alice du regard, elle comprit que cette
dernière attendait son consentement. Elle lui fit un signe de tête et, instantanément, Alice sourit alors, fraichement contente de cette idée. « Je vais préparer un sac de plage !!! » Lança Henry alors qu’il était déjà en haut des marches tandis qu’Alice resta près de Regina. « Un problème ? » « Je … Je n’ai pas de tenue d’eau… » « Oh … » Regina se trouva dépourvue d’idée jusqu’à ce qu’Emma entre en scène « Bahh on s’arrangera : une culotte et un débardeur feront l’affaire, ok ? » Alice opina alors et alla, à son tour, préparer ses affaires, laissant Emma et Regina seules au salon « Merci. » « Pour quoi ? » « Pour cette idée … » « Oh de rien. A vrai dire, c’est un peu égoïste aussi. Depuis que j’ai mis les pieds dans cette ville, je rêve d’aller m’y baigner. » Regina ne pu que sourire à l’attitude presque enfantine de la jeune femme. « Alors … On va vous voir en maillot demain ? » lâcha, amusée, Emma. Regina fronça alors les sourcils, décelant la pointe d’ironie « Désolée de vous décevoir, mais je n’ai nullement l’intention de me baigner. » « Nan sérieux ??? On va tous à la plage dans cette intention et vous, vous serez la seule sur le sable ? Je croyais que vous deviez faire des efforts. » « Pour l’heure, je note que les efforts sont essentiellement fait de mon coté. J’aimerais souffler de temps à autre si vous me le permettez ! Maintenant, veuillez m’excusez mais je vais me coucher. » Sans attendre de possible réponse de la part de la jolie blonde, elle monta les marches non sans faire un crochet par les chambres d’Henry et Alice. Emma ne discerna que le claquement de sa porte de chambre, avant de soupirer en levant les yeux au ciel. Emma sourit alors, amusée de titiller de la sorte Regina. Elle savait que la jeune femme prenait sur elle pour montrer son meilleur coté à son fils, elle se demandait juste jusqu'à quel point elle pouvait la pousser à bout avant qu’elle ne craque. Il était indéniable que depuis une semaine, elle voyait un nouveau visage de Regina : plus ouverte, plus docile aussi, elle était moins réfractaire à certaines idées, comme la plage. La journée de demain allait être intéressante, sur bien des points. ** « Bon vous êtes prêts ?!? » Emma trépignait littéralement d’impatience. IL était déjà plus de 10h30 et personne n’était prêt ! Henry descendit enfin, son sac sur le dos, semblant bien rempli. « Mais qu’est-ce que tu as mis là dedans ? » « De quoi faire un château, comme celui de grand pa’ et grand ma’ ! »
« Intéressant … Bon et elles font quoi les filles ? » « J’en sais rien … » soupira-t-il avant de voir Alice descendre à son tour, sac sur le dos. « Quand même ! Elle fait quoi ta mère ? » « Elle arrive. » « Ok, allez vous installer dans la voiture. » Et quand les enfants obtempérèrent, Emma s’arrêta quelques secondes, amusée de cette scène typiquement familiale mais qui sonnait étrangement bien. Elle sourit alors puis le perdit bien vite pour laisser un visage de stupeur où sa bouche forma un « o » parfait. Regina descendait les marches, habillée d’un sort en jeans et d’une chemise blanche dont elle avait noué les pans en nœud devant. Evidemment, Emma ne s’attendait pas à ce que, pour aller à la plage, elle arbore ses sempiternels blasers et autres tailleurs guindés. Elle n’en revenait de la voir ainsi. « Wow Regina … » « Quoi ? C’est trop … ou pas assez … ?? » « Non, non c’est … parfait. Parfait … On … On y va ? » « Miss Swan, vous rougissez ? » dit-elle coquinement alors qu’Emma, prise en faute, se tourna vivement pour refermer la porte derrière elles. Elles montèrent en voiture, Henry aussi surpris qu’Emma en voyant sa mère habillée de la sorte. Heureusement pour Emma, le temps était avec eux : un grand soleil, une chaleur et une légère brise les accueillaient sur le sable blond. Peu de monde, ce qui était bien plus agréable pour Regina. Ils se mirent à l’écart et alors qu’Henry n’avait qu’une idée en tête : plonger la tête la première dans l’eau, Regina le freina dans son élan « Crème solaire. » « Mais mamannnn ... » « Suffit. Je ne veux pas que tu ais une insolation. » « Regina à raison, allez ! » Il se laissa alors tartiner par Regina avant de la supplier de le laisser aller dans l’eau, ce qu’elle accepta sous condition qu’il reste à portée de vue, tandis qu’Alice resta assise dans le sable, dessinant quelques formes abstraites. « Tu ne vas pas dans l’eau ? » « Non, non. » « Alice, tu as peur de l’eau ? » « Non … » Emma et Regina échangèrent un regard entendu alors et sa mère se pencha sur elle et lui demanda discrètement « Tu ne sais pas nager n’est-ce pas ? » « Je … J’ai jamais eu l’occasion de voir la mer … Je ne sais … Je sais pas … » « D’accord, d’accord. Si tu ne souhaites pas y aller … » « … Mais non, elle va y aller ! » la coupa Emma « On va t’apprendre ! Hein Regina ? » « Euh … oui, oui. »
« Allez, mets-toi en culotte et débardeur et on t’emmène à l’eau, y’a rien de compliqué, tu verras. » Alice, peu rassurée, acquiesça quand même et se laissa badigeonner de crème avant d’attendre les jeunes femmes au bord de l’eau, pataugeant, à la demande d’Emma. « Vous venez ? » « Non, je n’ai pas de maillot. » « Pas besoin, vous resterez au bord de l’eau. Alice voudrait certainement avoir votre regard rassurant sur elle, allez !!! » Regina ferma son visage, ennuyée qu’Emma ait le dernier mot. « Bon bah moi j’y vais !!! » « Vous ne vous mettez pas de crème ?? » « Pas besoin, y’a pas tant de soleil que ça. » dit-elle en enlevant son débardeur et son jean pour laisser apparaitre un maillot 2 pièces noir. Et avant de disparaitre au large, elle envoya un clin d’œil suggestif à Regina « Ca vous plait ce que vous voyez madame le maire ? » Elle n’attendit aucune réponse de la part de la belle brune, elle courut en direction de la plage, rejoignant un Henry faisant des galipettes dans l’eau et une Alice attendant une main rassurante pour mettre un pied dans l’eau. Elle fut surprise quand elle sentit la petite main d’Alice se glisser dans la sienne à mesure qu’elles faisaient quelques pas dans l’eau. « Ne t’inquiète pas, respire. Tu vois, c’est rien. » « Je n’ai jamais vu autant d’eau de ma vie. » dit-elle en regardant l’horizon qui offrait une étendue d’eau si vaste qu’elle n’imaginait pas au bout un autre continent mais la fin du monde lui-même. « Ne t’inquiète pas, tu ne risques rien. » Elles allaient dans l’eau jusqu’à ce qu’Alice soit immergée jusqu’à la taille ; elle se cramponna à la main de la jolie blonde « On va d’abord flotter un peu, tu verras c’est simple, laissa toi juste aller … » Alice suivit les indications d’Emma et au bout de 20minutes, elle entamait une brasse quasi parfaite. Très fière de ses premiers mouvements, elle exalta de joie en faisant de grands signes vers Regina qui lui répondit par un large sourire tout en applaudissant. Elle fut touchée de ce grand pas, notant le sensible rapprochement entre elles deux. Au bout d’une heure de trempette, tous les 3 revinrent, fatigués, mais complètement affamés. Ils furent heureux de constater que Regina avait consciencieusement préparé quelques sandwichs. Tous s’assirent autour du repas frugal et se jetèrent littéralement sur les dits sandwichs, Regina amusée qu’Emma ne donne pas vraiment l’exemple. « Chest chuper bon merchi ! » « La bouche pleine miss Swan, vraiment ? »
« Décholée. » dit-elle en avalant sa bouchée goulument. Elle remercia Regina d’un sourire, que lui rendit la jolie brune. Les enfants décidèrent d’improviser un concours de château de sable en compagnie d’Emma et de Regina, juges improvisées. D’un coté, Henry essaya de reproduire le château de Snow White avec les indications d’Emma, qui avait eu la chance, selon Henry, de l’avoir vu. Et de l’autre, Alice qui reproduisait celui de la reine Regina et du roi Leopold : une haute tour d’acier, difficilement reproductible toutefois. Et bien évidemment, les enfants furent déclarés vainqueurs ex aequo à l’unanimité. Puis se fut le retour dans l’eau et cette fois-ci, Regina consentit à les suivre, trempant ses pieds avant qu’Emma et les enfants n’engagent une bataille d’eau. Evidemment, sans qu’elle n’y puisse rien, Regina fut prise dans la bataille, bien aidée par Emma qui s’acharna littéralement sur elle. « Allez Regina, vous êtes trempée maintenant, vous pouvez venir vous baigner !! » « Miss Swan, ce n’est pas drôle ! Je n’ai pas pris de change !! » Emma d’un pas décidé la rejoignit et lui murmura « vous pourrez vous dorer au soleil plus tard … » Sa main se balada dans son dos et quand Henry, bataillant avec Alice, la poussa sans faire exprès, elle se colla à Regina, sa main glissant jusqu’à ses fesses. Cette soudaine proximité rendit mal à l’aise Regina, plus encore quand elle se rendit compte que la main de la demoiselle était sur son fessier. Elle recula vivement alors et, les joues empourprées, elle sortit précipitamment de l’eau, sous le regard impuissant d’Emma, qui pensait y avoir été un peu fort. La fin de journée vint bien trop vite aux gouts d’Henry et d’Alice, mais pourtant la fraicheur les rappela sur la plage. Regina n’avait, depuis l’incident de la main baladeuse, pas bougée de sa serviette, se séchant comme elle pu. Lisant un livre, elle jetait de temps en temps quelques regards curieux vers le trio, ce dernier célébrant la victoire d’Emma contre les 2 petits. « On devrait rentrer, il commence à faire frais. » « Je suis d’accord. Allez, les enfants, on remballe. » Les enfants obtempèrent, ayant passé une excellente journée. Ils étaient passablement endormis dans le court trajet les ramenant chez Regina. Emma du les secouer un peu pour les ramener parmi elles. Ils ne se firent pas prier et montèrent dans leur chambre respective, en n’oubliant pas de remercier les 2 jeunes femmes. Et alors qu’Emma venait de border Henry, elle descendit pour retrouver Regina, débarrassant le panier pique-nique. « Hey … Fatiguée ? » « Ca va … » « C’était une bonne journée hein ? » « Assez oui. » mais devant le regard insistant d’Emma, Regina acquiesça « Oui, c’était une bonne journée. » « Demain, on la joue cool avec des jeux de sociétés alors ? »
« J’approuve. Les enfants doivent se reposer un peu avant de reprendre l’école lundi. » « Regina je … Je voulais m’excuser pour … Tout à l’heure. » « Tout à l’heure ? » « Vous savez … ma main … C’était pas voulu hein ! » « Encore heureux. » « Henry m’a poussé … » « Miss Swan, c’est passé. Je vais m’en remettre. Vous devriez aller vous coucher. » « De l’aide ? » « Non, j’ai bientôt fini. » « Bonne nuit Regina. » « Bonne nuit miss Swan. » Et au bout de 10minutes de rangement, Regina, à son tour, monta à l’étage. Et alors qu’elle allait gagner sa chambre, elle entendit quelques gémissements. Elle fronça les sourcils et suivit les gémissements qui étaient presque des cris. Elle arriva devant la porte de la chambre d’Emma et hésita avant de coller son oreille contre la porte. Et quand elle entendit un cri supplémentaire, elle sursauta avant d’ouvrir la porte pour voir un spectacle qui la fit rougir instantanément : Emma, de dos, en soutien gorge et Jeans, se débattant avec son débardeur. Regina comprit de suite pourquoi de tels cris : le dos de la jeune femme était rouge vif, surement brulé au premier degré. Emma se tourna alors et resta presque inerte devant Regina. « Je … Je vous avais dis de mettre de la crème. » « Je sais … Je sais… Ouch ! » « Laissez-moi voir. » « Non, non ça va aller … » « Non sens, votre dos est rouge écrevisse. Vous avez mis quelque chose dessus ? » « Non pas encore. » « Je vais vous chercher un ongan … » Quelques secondes plus tard, Regina revint avec un tube dans les mains. « Tenez. » « Euh … Vous pouvez m’aider ? Je vais avoir du mal… » Emma s’assit au bord du lit, suivit de Regina qui hésita un instant mais quand elle vit l’état de la peau de la jolie blonde, elle appliqua doucement la crème, faisant sursauter Emma. « Ah c’est froid !!! » « Dé… Désolée … » « Non, ca fait du bien, j’ai l’impression d’avoir le dos en feu. » « C’est en effet, à peu de chose près, le cas. La prochaine fois vous m’écouterez. » « Parce qu’il y aura d’autres journées à la plage ?!? » lança coquinement Emma «…»
Regina vagabonda ses mains sur les épaules, puis les omoplates dans un silence religieux, parfois entrecoupé par quelques soupirs d’extase de la jolie blonde, ce qui rendit un peu mal à l’aise Regina, sentant ses joues s’enflammer. Et quand ses mains butèrent contre les bretelles du soutien gorge, elle se racla la gorge. « Vous … Vous voulez que je l’enlève ? » « Pardon ??? » « Pour la crème bien sur ! » « Bien sur… Evidemment … » Emma se contorsionna alors et dégrafa son soutien gorge, sous les yeux stupéfaits de la belle brune qui eut peine à regarder autre chose que le buste quasi parfaite d’Emma. Elle posa doucement ses mains sur elle et entama un doux massage que ne pu qu’apprécier la jolie blonde. Cette soudaine promiscuité ébranla Regina, peu coutumière du fait, et lui fit perdre, si ce n’était ses moyens, au moins la parole. Les 10 minutes qui suivirent se furent dans le silence. Emma, soulagée, se détendit alors et ferma même brièvement les yeux. Quand elle ne sentit plus les mains de Regina sur elle, elle se retourna pour voir cette dernière prête à quitter la chambre. « Merci … » « De … De rien. Bonne nuit miss Swan. » « Regina ? » « Oui ? » « Vous venez de me passer de la crème sur une partie de mon corps nu, on pourrait peutêtre passé au « Emma » maintenant non ? » « Je … Je vais y penser. » dit-elle dans un timide sourire avant de quitter la chambre. Décidément, pensa Emma, cette journée avait été plus que prometteuse. ** Le lendemain offrit aussi son lot de surprises, bonnes et mauvaises. Tout avait commencé d’abord par un copieux petit déjeuner préparé avec soin par Regina. Emma était descendue en dernier et avait assisté à une des scènes les plus attendrissantes : Regina entourée d’Henry et Alice, partageant un pancake. Elle aurait bien voulu ne pas perturber ce tendre moment, mais son ventre criait famine car trop fatiguée la veille, elle n’avait rien avalé. Puis, comme promis, ils entamèrent la journée de jeux dans le salon, à même le sol. Chacun choisit un jeu, plus ou moins long, plus ou moins compliqué : Alice avait choisi le Pictionnary, Henry un monopoly, Emma un Destin et Regina avait pris un Cranium. « Dites, et on gagne quoi ? » lança avec un air de défi Emma « Comment ça ? »
« Bah, c’est plus motivant d’avoir un but. » « Miss Swan, seriez-vous de ces gens qui veulent à tout prix avec une carotte au bout du nez pour avancer ? » lâcha insidieusement Regina « Nannnn bien sur que non. Je dis juste que, ça pimenterait le jeu. » « Donc, si Henry gagne ? » dit-elle en regardant le petit garçon « que voudrais-tu ? » « Hm … Une leçon particulière d’équitation avec toi !!! » « D’accord. Alice ? » « J’en sais rien … » « Y’a rien qui te ferait plaisir ? » « Non. Je voudrais juste … Non, j’en sais rien. » « Bon, tu as le temps de réfléchir. Regina ? » « Je n’en sais rien … Et vous ? » « Un diner. » « Un diner ? » « Vous et moi. Seules. » « Pardon ? » « Vous m’avez comprise : On a rarement eu l’occasion de passer un peu de temps ensemble, pour mieux se connaitre. » « Et les enfants ? » « Snow sera ravi d’accueillir son petit-fils et Alice. » A l’entente de ce prénom, Regina grimaça avant de soupirer « Vous avez raison en fin de compte. » « Quoi ? » « Maintenant, j’ai une raison de vouloir gagner. » XXX Mais comment en était-elle arrivée là ?!? Assise juste à coté d’une Emma plus curieuse que jamais, dont le grand sourire embellissait la scène autant qu’il énervait la jeune femme. Une main posée sur la sienne, elle envahissait grandement son espace personnel, mais ça la jolie blonde n’en n’avait que faire … Fébrilement, Regina tentait de se dérober de ce regard émeraude qui la transperçait de part en part. Elle était gênée par le tour que prenait ce diner qui devait juste être un diner amical … Comment s’était-elle retrouvée dans cette position ?? Ah oui … elle se souvenait maintenant … La veille :
Les jeux avaient été choisis, les paris lancés. Chacun jouait pour lui et chacun avait ses raisons propres de gagner. L’après midi commença donc avec le Pictionnary qui révéla le grand talent pour le dessin de la petite Alice. « Un cheval !! » hurla Emma en découvrant la silhouette parfaite de la tête de l’équidé. « Mais je ne l’ai pas fini !! » chouina presque énervée qu’on l’arrête à chaque fois dans son élan. Amusée Regina l’encourageait tout de même à continuer le jeu. Et malgré quelques lacunes de la jeune fille, on s’était accordé sur le fait qu’elle était vraiment douée. Malgré tout c’est, grâce à sa vivacité, Emma qui remporta la partie, au grand damne de Regina. Le monopoly fut une promenade de santé pour Regina qui remporta haut la main la partie, laissant ses adversaires fauchés. Puis elle gagna une nouvelle fois au Destin. « Sérieux Regina, comment vous avez fait pour gagner alors que vous avez eu 3 enfants et un mari qui dépensait vos économies ? » « J’ai mis de coté sur un compte aux iles Caïman et j’ai tué mon mari à coup de tarte aux pommes… » Le silence régna dans la pièce, tous la regardèrent avec des yeux ronds, avant qu’elle ne soupire et ne lâche un « Je plaisante. » Emma lâcha un petit rire crispé avant d’engager le dernier jeu. Elle devait se rattraper où son diner lui filerait entre les mains. Le dernier jeu pouvait être en sa faveur : Cranium : jeu de mimes, de dessin, de réflexion, elle avait toutes ses chances. Bien évidemment, si elle n’avait pas tenu à ce diner, elle aurait pu laisser une chance aux enfants, mais elle avait décidé de gagner, et quand elle avait une idée en tête, il était difficile de lui faire changer d’avis. Alors c’est avec toute la pugnacité et toute la motivation dont elle pouvait faire preuve qu’elle entama la partie, pour finalement la gagner. « Wow maman, t’es forte ! » « Je sais, je sais. » dit-elle en toute modestie, voyant bien que Regina rongeait son frein. « Vous êtes à égalité. Il faut vous départager. » « Pile ou face ? Courte paille … C’est vous qui choisissez. » dit-elle en regardant Regina dans les yeux. « Très bien. Pile ou face. Même si je trouve ce procédé barbare et un peu facile au vu du challenge précédent. » « Pas le choix. Ou alors on vote à main levé. » « C’est idiot, nous voterions chacune pour nous et nos enfants respectifs pour chacune de nous. Pourquoi ne pas nous départager avec un autre jeu ? Après tout, c’est la journée des jeux … » « Ok, mais ni vous ni moi ne choisissons le jeu. Vous pourriez choisir un jeu qui vous avantage et moi, avouons-le, je ferais pareil. C’est donc les enfants qui choisiront. » Alice et Henry se mirent alors à l’écart et après quelques minutes de conciliabule, ils se mirent d’accord « On a choisi ! On veut le UNO ! »
« Quoi ? Un jeu de cartes ? » « C’est équitable. » lança fièrement Regina, pensant alors que la partie était gagnée d’avance. Mais c’était bien mal connaitre la jolie blonde. Chacune à un bout de la table, les enfants en témoins sur le coté, regardant ce duel d’un regard curieux. Et quand elles abattirent leurs premières cartes, personne ne s’attendait à ce que partie soit aussi férocement joué et défendu. Ce n’est qu’au bout de 10 parties qu’elles se départagèrent enfin : triomphalement, c’est Emma qui posa sa carte et qui scella alors la soirée à venir. « J’ai gagné !!!!! » « Non… » « Si !! Hé hé !!! » « Vous avez triché !! » « Et comment j’aurais fais hein ?? » «…» « Allez, admettez-le, j’ai gagné !!! » «…» « Ah ah, vous me devez un diner !! » « Très bien, très bien ! » Emma sourit alors fièrement tandis que Regina bougonna dans son coin, ruminant sa défaite. Emma lui concéda le jour du diner, et Regina lui affirma que le plus tôt serait le mieux, à savoir le lendemain soir pour, disait-elle, s’e débarrasser au plus vite. Emma accepta avec plaisir. ** Le week-end s’acheva sur cette note légère. Et la semaine recommença. Deuxième semaine durant laquelle Emma et Henry entamaient leur cohabitation. Autant le dialogue avec Regina s’était amélioré, autant celui avec Snow, sa mère, s’était dégradé. Et à chaque fois qu’elles se voyaient, les tensions régnaient. Cette fois encore ne faisait pas exception. « Tu veux que je garde Henry et Alice ??? » « Ouais … J’ai un diner. » « Et Regina ne peut pas le faire ?!? » « Bah justement, c’est avec elle que je dine. » «…» « Quoi ? » « Tu … Dines avec Regina ? » « Te fais pas d’idée. C’est juste un repas ! » « Alors pourquoi je dois garder les enfants si c’est juste un repas ? » « Parce que j’ai à discuter avec elle. »
« Et ça nécessite un diner pour ça ? » « Ecoute, je ne sais pas ce que tu insinues et ça me gonfle de penser à ce que tu penses. Ce qui t’énerves surtout c’est l’idée que je puisse bien m’entendre avec elle. » « J’avoue que je pensais que votre cohabitation tournerait vite au vinaigre et que tu te rendrais compte qu’elle est invivable, et que tu serais de retour ici. » « Dommage hein ? » «…» « S’il te plait. Je te rappelle que je fais ça pour Henry. Et tu ne nieras pas que depuis qu’on vit chez elle, il se sent mieux. » «…» « N’est-ce pas ? » « Oui, oui bon … Oui, j’admets que son comportement est nettement meilleur. Mais pourquoi diner avec elle ? » « Mais de quoi tu as peur bon sang ? Je te promets que je ne mangerais pas tout ce qui sera relatif aux pommes. » « … Emma … » « Mais quoi ? Tu crois qu’elle va me draguer ? Qu’on va se sauter dessus ?? Pitié, on parle de Regina là !! » « Justement, n’oublies pas qui elle est. » « J’aurais adoré continuer cette conversation, mais je suis pressée. Alors tu les prends ou pas ? » « Et si je dis non ? » « Ouais, super … Bonne journée ! » Elle claqua la porte avant même que Snow ne puisse prononcer un mot supplémentaire. Emma était furieuse et ne tarda pas à jurer haut et fort jusqu’à ce qu’elle arrive au Granny’s. « Eh bah ma belle … Tu as l’air remonté comme un coucou, qu’est-ce qui se passe ? » « Rien, rien … Une crise mère-fille. » « Hein ? » « Laisse tomber … Un chocolat cannelle s’il te plait. » « Alors, j’ai bien entendu : tu vis depuis une semaine chez Regina ? » « Ouaip … » « Eh bah … Sacrée cohabitation. Pas encore de murs fendus ou de vaisselles brisées ? » « Non pas encore … Dis … Tu fais quoi ce soir ? » « Ce soir ? Pas grand-chose, pourquoi ? » « Tu pourrais me garder Henry et Alice pour la soirée ? » « Oh oh … Rencard ? » « Non, simple diner … Avec Regina. » « Sérieux ? »
« Oh, s’il te plait, épargne moi le couplet du « Mais comment tu peux ? C’est LA
méchante reine » ect ect … J’ai donné aujourd’hui. » « Non, j’allais pas dire ça. J’allais dire … Chanceuse. » « Chanceuse ? Tu te fous de moi ? » « Bon ok, Regina a été une garce de première … Bon disons une sacré saloperie durant des années … Mais, s’il y a bien une personne qui peut comprendre la complexité d’une dualité de comportement et du changement de celui-ci, c’est bien moi. » «…» « Elle a changé, Henry a raison. Les gens préfèrent haïr qu’aimer, parce que ça comporte moi de risque si l’on est déçu. Le peuple croyait en Regina. Son mariage … Si tu l’avais vu : il était grandiose, royalement grandiose. Elle semblait heureuse aux coté du roi et de Snow. Mais ensuite, quand il est mort et que le peuple a commencé à la suspecter, puis après la disparition de Snow, que le peuple adorait … Tous ont préféré se ranger du coté de la facilité en la haïssant … » « Mais pas toi ? » « Tu sais, ce que je suis m’a appris la tolérance. Et Regina ne m’a jamais rien fait. Ici ou ailleurs. Et puis, je l’ai toujours su ! » « Quoi ? » « Que c’était les filles son truc !!! » Emma faillit s’étouffer avec une gorgée de chocolat. « Euh quoi ?? » « Bah ouais. Avec ses tailleurs et son brushing impeccable, c’était obligée
qu’elle
devienne une icône gay ! » pouffa-t-elle de rire « T’es une grande malade ! » « Parlons de toi : un vrai garçon manqué. LE chevalier en armure, le sauveur … Bon, je sais pas si tu étais destinée à finir avec la méchante reine, c’est un conte de fée assez bizarre, mais pourquoi pas finalement. » « Nan, nan, tu te plantes. Je dine avec elle pour mieux … Enfin, pour qu’on s’entende mieux. » « Oh mais tu fais ce que tu veux hein … Moi je pense que le plus radical c’est encore le dialogue sur l’oreiller, mais le diner c’est pas mal pour commencer. » « Je sais pas ce que je préfère comme discussion : Snow qui me hait, ou toi qui me pousse dans les bras de Regina … » « Pour Snow, c’est compréhensible. Regina est la principale raison pour laquelle elle ne t’a pas élevé. Et aujourd’hui encore, tu t’éloignes d’elle pour aller vivre avec Regina, l’ironie du sort … » « Je comprends son point de vue, mais elle, elle n’essaie même pas de comprendre le mien. » « Ecoute, prends les choses comme elles viennent ok ? Je te garde les gamins ce soir. » « Merci. Et pas de bêtises hein ? Finalement … Je ne sais pas si c’est une bonne idée … »
« Mais si, ne t’inquiète pas, tout ira bien. Et vous, pas trop de cochonneries hein !! » « T’es nulle !! » dit-elle en avalant d’un trait son chocolat avant de partir d’un grandiloquent claquement de porte, faisant sourire Ruby. Emma avait téléphoné à Regina en lui disant qu’elle accompagnait les enfants chez Ruby à la sortie de l’école. Et bien que la jolie brune ait émis quelques doutes sur les capacités de l’extravagante serveuse à garder un œil sur ses enfants, elle accepta ce fait, et ne pu donc plus reculer lorsqu’elle prépara alors le repas. Emma n’avait, dans son pari, pas spécifié quel type de repas elle souhaitait, laissant à Regina une marge de manœuvre assez large. Elle décida de lui offrir un repas copieux tout en restant assez simple : elle savait que la jeune femme se régalait de ses lasagnes aux légumes, ainsi que de son tiramisu aux fruits rouge. Elle se hâta alors et eut même le temps de dresser la table quand revint Emma de chez Ruby. « Hm … Ca sent bon ! Regina ? » « Dans la cuisine. » Emma suivit le son de sa voix, tel un marin avec le chant des sirènes. Regina faisait la vaisselle, tablier autour de la taille et cheveux attachés en un chignon sauvageon. Emma resta quelques secondes au pas de la porte, bras croisés : elle la fixa alors, détaillant quelques courbes sous le tablier, avant de se rendre compte de ce qu’elle faisait. « Miss Swan ? » « Euh … Hein ? Oui ? » « Les enfants n’ont pas posé de questions ? » « Non, non. Ils étaient plutôt contents de retrouver Ruby, ils l’aiment bien. » « Il est évident qu’une femme qui a le comportement d’une ado et qui, en plus, leur fait des bananas split à la demande, ne peut être qu’attrayante pour eux … » « Hey ! Vous aviez qu’à dire que vous ne vouliez pas d’elle comme baby-sitter. » « Je n’ai, d’ailleurs, pas encore compris pourquoi les enfants ont du partir. » « Parce que je voulais qu’on soit seules. » Sur ce, Regina se retourna, haussant un sourcil, amusée, puis enleva son tablier. « Je vais prendre une douche. » « Ouais, moi aussi … » Emma maudissait Ruby à cet instant. Après leur petite discussion, elle ne cessait de penser à Regina et à ce diner qui pouvait passer pour autre chose, de moins chaste. Puis ce sont les allusions de Snow qui lui revinrent en mémoire. Et quand l’heure du repas arriva, chacune s’installa à un bout de la table et Regina servit, sans plus attendre, son plat de lasagnes. « Merci, ça a l’air délicieux. » « Vous en doutiez ? »
« Absolument pas. Je connais vos talents culinaires. Il faudrait m’en faire profiter un jour. » « Volontiers. De toute manière, je n’ai que ça à faire de mes journées … » Une légère tension s’installa mais Emma était bien décidée à ne pas plomber l’ambiance, elle brisa ce silence « Alors … Je suppose que vous ne vous attendiez pas à ce que je gagne hein ?!? » « Je me demande surtout pourquoi vous avez misé un diner que, de toute façon, nous aurions ce soir. » « Oui mais sans les enfants. » « Pourquoi souhaitiez-vous diner avec moi sans les enfants ? » s’étonna Regina « Voyons Regina … Vous n’avez pas une petite idée hein ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire sans les enfants dans les parages ? » Regina écarquilla les yeux de stupeur devant cette déclaration, avant de laisser ses couverts retomber avec fracas dans son assiette. Et après quelques secondes de silence, Emma pouffa de rire « Hey, je déconne Regina, ok ? Respirez … » « Oh … Votre humour m’échappera toujours miss Swan. » « Oh allez, c’était drôle non ?!? » « Si vous le dites. » « Sérieusement … Je me suis dis que nous pourrions parler. » « De quoi ? » « De la situation. » « C'est-à-dire ? » « Bah euh … Comment vont vos rapports avec Henry ? Ca va mieux ? » « Je dois … Je dois bien avouer que, oui, c’est nettement mieux oui. Je pense que ses résultats sont aussi plus satisfaisants. » « Ouais, je me doute bien que le dialogue avec Snow est encore difficile, mais oui, son comportement s’est nettement amélioré. » « Alors je suis contente. » « Et … Avec Alice ? » « J’apprends à la connaitre jour après jour. Et parfois je comprends pourquoi et comment vous avez pu vous attacher aussi vite à Henry, sans même le connaitre vraiment. » « Oui … Alice est une petite fille vraiment étonnante. Nos rapports ne sont pas encore des plus chaleureux, elle est parfois assez sauvage, voire agressive. C’est marrant mais, en la voyant, vous ne pouvez renier votre lien génétique. » « Comment ça ?? » « Oh rien de négatif, au contraire. Même si vos yeux ne sont pas de la même couleur, vous avez ce même regard déterminé. Vous ne pouvez la renier c’est sur. » « Je prends donc cela comme un compliment. »
« Vous pouvez. » dit-elle dans un sourire « Et vous … Henry ressemble-t-il à son père ? » La question fut abrupte mais totalement légitime et Emma, malgré quelques réticentes à parler de son passé, concéda quelques informations tout de même sur la paternité d’Henry. « Oui, il lui ressemble … Et plus encore dans son caractère. » «…» « Il a mes yeux mais, là aussi, c’est lui que je vois au travers des siens. » « Que s’est-il passé … Entre vous ? » « On devait se retrouver lui et moi pour partir à Tallahassee, mais au lieu de le retrouver, c’est un flic qui est venu me cueillir. A mon poignet, j’avais une montre qu’il m’avait offerte ; montre volée bien sur … J’ai écopé de 11 mois pour vol et recèle. Puis j’ai appris que j’étais enceinte. Je n’ai plus entendu parler de lui, sauf quand il m’a laissé les clés de la voiture. » « Oh je vois, ce vieux tacot est donc le seul bien qu’il vous ait laissé ? Hormis Henry, bien sur. » « Je ne l’ai jamais revu. J’ai eu un mince espoir à ma sortie, pensant qu’il viendrait me chercher. Puis je suis partie à Tallahassee comme c’était prévu, mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai décidé alors de tirer un trait définitif sur lui. » « Je vois … Mais, vous tenez encore à lui. » « Non. » « Vous mentez très mal miss Swan. » « Non vraiment. » « Pourquoi garder alors cette voiture ? C’est une épave et avec le salaire que je vous pais… Payais, vous pouviez vous en offrir une neuve. Cela prouve bien qu’elle revêt un coté symbolique pour vous. » « Si vous entendez par là que j’espère encore qu’il me revienne, vous faites fausse route. Je ne peux renier les mois passés ensemble, et qui m’ont donné Henry d’ailleurs. Mais c’est mon passé. Je n’ai pas envie de l’oublier ou de le renier, au contraire. C’est grâce à lui que je me dis que je ne referais plus jamais les mêmes erreurs. » « Qui sont ? » « Croire le premier venu, compter sur les autres. » « Mais vous avez changé. Vous avez appris à vous reposer sur les autres, notamment votre mère. » « C’est parce que j’ai toujours été seule ; et maintenant, je me retrouve avec une famille : des parents, un fils … Je n’ai pas l’habitude ni de compter pour quelqu’un, ni même de compter sur quelqu’un. Je dois apprendre, tout comme vous. » « Comme moi ? » « Vous aussi vous avez changé. Vous aussi vous avez appris à faire confiance, notamment à Henry. Si ça n’avait pas été le cas, je ne serais pas là. Vous avez appris à vous ouvrir
aussi. Samedi à la plage, c’était magique vous savez ? Ca a fait plaisir aux enfants, à moi, et certainement à vous, même si vous ne l’admettez pas encore. » « Je … J’essais juste de faire des efforts … J’ai dis que j’allais me racheter, même si c’est une goutte d’eau dans cet océan d’emmerdes que j’ai crée. » « Il n’est jamais trop tard … » «…» Elles échangèrent un sourire puis Regina débarrassa pour amener le dessert, sous la contemplation d’Emma. « Ah génial !! Vous êtes une parfaite maitresse de maison ! » « C’est un compliment ? » « Evidemment ! Et je suis sûre que si vous n’aviez pas été originellement cette méchante reine que tous connaissent, vous auriez une ribambelle de prétendants à votre porte. Vous auriez l’embarras du choix ! » « Je n’ai que faire de prétendants … Je n’ai pas la prétention d’en chercher non plus. » « Comment était ce Daniel ? » Ce fut au tour de Regina de tomber des nus en entendant la question et alors qu’elle s’apprêtait à lui dire d’aller se faire voir, elle se ravisa, sachant pertinemment que sa curiosité n’était qu’un juste retour des choses face à la sienne, quelques minutes plus tôt « Comment … » « David m’en a parlé. Il m’a raconté tout ce qui s’était passé durant notre absence, y compris l’épisode Daniel dans l’écurie s’en prenant à Henry. » « Oh … J’avais 19 ans et Daniel était garçon d’écurie. Nous vivions une relation platonique et secrète. Ma mère l’a découverte à cause de Snow. » « Snow ? » « Elle nous avait surpris dans l’étable alors qu’il avait été dis que je devais épouser son père. Je lui ais fais promettre de ne rien dire à personne. Daniel et moi avions planifié de nous enfuir pour que j’échappe à ce mariage que je ne voulais pas. » « Comment est-ce que vous en êtes arrivée à devenir sa fiancée ? » « J’ai sauvé Snow de la cavalcade de son cheval. Le roi cherchait une seconde épouse pour sa fille. Il s’est avéré que je suis … tombée au bon endroit au bon moment, du moins c’est ce que ma mère pensait … Et le roi me demanda de devenir sa femme ; c’est ma mère qui a accepté à ma place. » « Ouch … » « Oui. D’autant plus qu’il avait largement l’âge de mon père. » « Et donc … Vous deviez vous enfuir ? » « Oui, sauf que Snow a parlé et l’a dis à ma mère qui s‘est empressée de nous barrer la route. Elle a tué Daniel en lui arrachant le cœur. » « Un procédé qu’elle affectionne si j’ai bien compris … » « Semble-t-il … C’est à ce moment que je lui ais voué une haine sans borne, y compris envers Snow quand j’ai compris qu’elle n’avait su tenir sa langue. »
« Alors vous avez épousé son père … » « Oui. Avec tout mon désespoir, mais je n’avais pas le choix … Les femmes n’avaient pas le choix. » « Sérieux … Cet homme, de l’âge de votre père, a été votre … Première fois ? » « Je n’ai pas pour habitude de m’étaler sur ma vie intime miss Swan ! » « Ouais, mais on a compris que c’était le cas hein … » «…» Sans avertir, Emma se leva et s’assit juste à coté de Regina « Il est revenu … Daniel … » « Whale … Whale l’a fait revenir, je ne sais comment, sauf qu’il n’était plus le même. Ce n’était plus le même Daniel. Plus celui que j’avais aimé, et avec qui j’aurais tout abandonné pour le suivre … Ce n’était plus que l’ombre de lui-même. J’ai du en finir pour qu’il ne blesse personne … C’était injuste qu’il finisse ainsi … » Emma perçut des trémolos dans la voix de la jeune femme et posa instinctivement sa main sur la sienne, la serrant. « Personne ne mérite un tel sort. » « Personne … » murmura Regina comme un écho « On peut pas dire qu’on ait eu beaucoup de chance dans nos vies amoureuses respectives hein … » « Mais il faut croire que ce sont ces relations qui nous ont apporté nos plus beaux cadeaux : nos enfants. » Elles échangèrent un sourire avant qu’Emma ne perçoive une étrange atmosphère flottant autour d’eux. Elles étaient bien trop proches pour 2 simples femmes dont l’amitié débutait fraichement. Emma serra un peu plus sa main sur celle de Regina, cette dernière avant encore les yeux luisant de larmes aux souvenirs récemment évoqués. Emma leva son autre main qui alla caresser la joue de la jolie brune, et à son contact, comme un électrochoc, Regina sursauta et recula vivement. Emma fit alors de même et se racla la gorge « Je … euh … Excellent ce tiramisu. » « Merci … » « Je vais aller chercher les enfants … Il se fait tard. » « Oui, bonne idée. » Et alors qu’elle se leva de table, attrapa sa veste et s’apprêta à sortir de la maison, elle se tourna vers Regina, qui était déjà en train de débarrasser « Regina ? » « Oui ? » « Nous … Nous devrions refaire plus souvent ce genre de diner. » Elles échangèrent un timide sourire avant qu’Emma ne disparaisse. Ce n’est qu’en entendant le moteur vrombir et s’éloigner que Regina s’accorda un moment de flottement durant lequel elle resta assise sur sa chaise, essayant de se remémorer de chaque instant. Et quand elle toucha sa main qui avait serré celle d’Emma, son cœur rata un battement.
Quand Emma revint, tout était nettoyé et rangé. Regina n’attendait plus que le retour des enfants pour leur souhaiter bonne nuit, ce qui ne tarda pas, quelques dizaines de minutes plus tard. Et c’est dans le couloir que les 2 jeunes femmes, chacune prête à entrer dans leur chambre respective, s’échangèrent un dernier regard et un dernier « Bonne nuit », clôturant cette journée riche en émotions. XXX Comme tous les matins, Emma se leva, bougonna qu’il était trop tôt. Comme tous les matins, elle descendit et se rua presque sur les pancakes fait par Regina. Comme d’habitude, elle s’étouffa presque mais fit passer le tout par une longue gorgée de café, avant d’enfiler sa sempiternel veste de cuir rouge et de partir en direction du bureau du shérif tout en accompagnant les enfants à l’école. Comme tous les matins, elle fit un écart par la boulangerie pour aller se chercher quelques donuts à la fraise et à la pêche. Et comme d’habitude, elle entra à son bureau vers 9h15. Elle laissait sa veste sur le porte manteau de l’entrée, puis elle jetait un rapide coup d’œil vers la cellule où trônait son seul et unique prisonnier : Hook. Elle avait l’habitude de se faire prier pour qu’elle lui donne un donut, ce qu’elle finissait par faire. Et finalement, elle s’installait à son bureau et triait les multiples demandes des citoyens de Storybrooke afin qu’ils puissent jongler entre leurs aptitudes acquises en ville et celles qu’ils avaient avant le sort et avant d’être envoyé ici. Comme d’habitude, Hook chantonnerait un chant pirate, elle reprendrait machinalement en sifflotant. Et comme d’habitude, personne ne viendrait le voir. Oui c’était comme cela depuis plus d’une semaine maintenant. Personne ne savait quoi faire de cet homme ; et bien que personne ne le dise à haute voix, la majorité aurait presque préféré qu’il périsse avec son acolyte, Cora. Oui, c’était comme cela depuis une semaine, sauf que ce matin … « Hey Hook, y’avait pas de donut aux … … … Puta… Hook !!! » Ce matin, point de Hook dans la cellule. Emma se rua dedans, comme pour être sûre : le verrou n’avait pas été forcé, les barreaux étaient intacts … « Merde !!! » Emma appela de suite David et Snow, qui avait pour le coup confié sa classe à une collègue, qui arrivèrent en quelques minutes au bureau. « Mais comment c’est possible ? » « J’en sais rien. Rien n’a été fracturé : ni l’entrée, ni la cellule … C’est comme … » « Par magie … » grinça Snow en regardant David d’un air entendu « Regina ! » « Non ! Elle n’a pas bougé de chez elle. »
« Comment en es-tu si sûre ? » lui demanda David avant que Snow se pointe devant la jeune femme et ne lui pose sa main sur son avant-bras « Mon Dieu Emma … Tu n’as pas …» « Pas quoi ? » « Tu n’étais pas dans … sa chambre ? Dans … Son lit ? » « Quoi ??? mais ça va pas non !!! » Snow sembla soulagée alors que David paraissait totalement perdu, ne pouvant imaginer que sa femme puisse penser une telle chose. « Y’a Gold aussi ! Et je vous rappelle qu’ils ont un passif tous les 2… » Sans un mot de plus, ils se dirigèrent rapidement au magasin de Gold qui, étrangement était fermé. Ils tambourinèrent quand même, et c’est Belle qui apparut au bout de quelques minutes, passablement endormie. « Que … Qu’est-ce qui se passe ? » « Ou est Gold ? » « Je … Je n’en sais rien … » « Belle, si tu sais quelque chose, il faut nous le dire. A-t-il dit quelque chose au sujet de Hook ? » « Hook ? Non … » « Si vous savez quelque chose et que tu ne nous dis rien, tu seras complice ! » « Il … Il m’a juste dit que tout reviendrait en ordre à présent. » « Et merde … » murmura Emma qui sentait que quelque chose se tramait. « Ou es-ce qu’il peut être ? » « Le puit ? » « Y’a tant d’endroits …Ok, vous, vous allez au puit moi, je me rends au bateau. » « On vient avec toi ! » « Non ! On sera plus efficace si on se sépare. On se tient au courant. » Et tandis que Snow et David partirent, Emma appela Regina pour la tenir au courant. « Comment ça ils se sont envolés ? » « Hook a disparu de sa cellule et Gold est introuvable. » « J’arrive ! » Et quand Regina rejoignit Emma quelques minutes plus tard, Regina lui donna une piste de recherche autre que le navire resté amarré sur la plage. Et quand Emma entendit ses explications, elle fut convaincue et c’est ensemble qu’elles se rendirent … aux frontières de la ville. Et comme l’avait prédit, Emma trouva, juste avant la ligne orange fluo, marquant la fin de la ville, Gold et Hook, à genoux devant lui. Elle se gara en vitesse et sortit, arme aux poings. « Gold !!! » Ce dernier ne cilla même pas, plutôt amusé même d’avoir des témoins. « Partez. » « Quoi ??? »Hook, à genoux, avait la lèvre tuméfiée et un mince filet de sang fendait le coté droit de son visage.
« Vous m’avez entendu : levez-vous et partez. » « Je ne suis pas avare de compassion, mais j’imagine qu’il y a une contrepartie … » « Non, il n’y en a pas. Partez, quittez la ville. » Emma et Regina marchèrent lentement vers Gold et quand elles virent Hook se lever, Emma comprit alors ce qu’il s’apprêtait à faire « Hook NON !!!!! » « Vous l’écoutez ? Elle vous demande de rester. » « Et pourquoi ne l’écouterais-je pas finalement ? » « Parce que ce que je vous offre est plus intéressant : je vous offre la liberté, l’oubli de vos pêchés, votre rédemption. » « Vraiment ? » « Vraiment … Elle ne vous offrirait que ce qu’elle peut vous offrir : une vie enfermée dans une cellule, attrayant non ? » « Pourquoi ? » « Pourquoi quoi ? » « Pourquoi vous seriez celui qui m’offrirait mieux alors que vous me haïsse autant que je vous hais ? Si vous m’en donnez l’occasion, je vous tuerais, vous le savez. Après ce que vous lui avait fais … Devant mes yeux. » Regina et Emma échangèrent un regard interrogateur. « Parce que j’ai fais une promesse … Et que je ne peux décemment pas vous laisser vous en tirer tranquillement enfermé dans une cellule. » « Et partir serait une meilleure solution ? » « Je vous offre l’oubli. » « ??? » Emma et Regina étaient arrivées à la hauteur de Gold. C’est à ce moment qu’elles remarquèrent que Hook avaient les talons qui flirtaient avec la ligne orange. Un pas en arrière et son sort serait réglé. « Hook, écoutez … On peut en parler non ? » « Oh chère Miss Swan, votre compagnie m’aurait été si douce … Et vous ma chère, j’ai entendu tant de choses sur vous que j’ai l’impression de vous connaitre bien plus que vous ne semblez vous connaitre vous-même. » lâcha Hook en fixant Regina qui se sentit d’un seul coup mal à l’aise. Comme un réflexe, Emma se planta entre Hook et Regina, braquant son arme sur lui, et vaguant parfois vers Gold. « Gold, qu’est-ce que vous faites ? » Ce dernier se tourna nonchalamment vers Emma, un léger sourire aux lèvres « Je lui offre l’opportunité de s’en aller voyons. » « Vous foutez pas de moi !!! » « Oh mais bien au contraire … J’ai bien l’intention de lui laisser une chance, une chance de tout oublier. » « Vous lui avez dit ??? Vous lui avez dit ce qu’il risque en traversant cette ligne ? »
« Rumple ? » demanda Hook, plus très sûr de vouloir passer finalement. Mais devant le mutisme de l’homme, c’est Emma qui lui répondit « Tout ceux qui traversent les frontières de Storybrooke oublient. Ils oublient tout. » Hook comprit alors et esquissa un sourire narquois « Tout ? Alors … J’oublierais que vous m’avez coupé la main ? J’oublierais qui vous êtes en réalité ? Et j’oublierais … Qui elle était ? » Emma et Regina échangèrent un regard incompris, tandis que Gold grimaça en comprenant le sous-entendu, mais il acquiesça alors et Hook, lâcha un sourire, totalement défait « Je vois … Et qu’est-ce qui vous dis que j’ai envie de l’oublier ? Elle était la plus … » « Stop ! Choisissez maintenant. » Hook se releva doucement, et Emma se figea, arme en direction de Hook. « Ca ou la mort ? Aurais-je peut-être l’espoir de retrouver quelqu’un comme elle … » Et en un pas en arrière, puis deux, il scella son destin sans qu’Emma ne puisse rien y faire. Elle retint sa respiration quand elle vit le corps de Hook figé puis se mouvoir dans de compulsifs mouvements avant de tomber au sol. « Hook !!!! » Sans réfléchir, Emma traversa la ligne et le rejoignit. Elle se pencha sur lui et il ouvrit péniblement les yeux avant de se masser la tête « Ouh … Qu’est-ce que … Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » «…» « Ou suis-je ? » « Vous … Vous ne vous souvenez de rien ? » « Non … » « Vous vous appelez Killian Jones. » Emma sursauta en entendant la voix de Gold derrière elle. Ils se redressèrent tous les 2 et Hook, totalement désorienté ne pu que suivre Emma, tel une âme perdue … « Qu’est-ce que je fais ici ? Ou sommes-nous ? » « Storybrooke. » « Storybrooke ? Quel étrange nom … » Emma se rendit compte que Hook n’avait plus rien du prédateur d’il y a encore quelques minutes : ce n’était plus qu’un agneau inoffensif et totalement perdu. Elle le guida jusqu’à sa voiture en lui promettant de régler tout cela s’il la suivait au poste. Regina signifia qu’elle restait avec Gold et qu’elle s’assurerait qu’il rentre lui aussi. Et quand la voiture d’Emma s’éloigna et qu’ils n’étaient plus que tous les 2, près de cette ligne orange, Gold semblant ailleurs, Regina brisa le silence « Pourquoi ? » « Je ne vous suis pas ma chère … » « Pourquoi lui avoir fait ça ? Pourquoi ne pas tout simplement l’avoir tué ? » « Parce qu’il est des choses pire que la mort … Et … Et que j’ai fais une promesse. »
« A Belle ? » « Je lui ais promis de ne plus me laisser entrainer par ma haine … » « Tiens … Ca sonne comme un air de « déjà vu » n’est-ce pas ? » «…» « De qui parlait-il ? » «…» « Gold, qui est la femme dont vous parliez ? » « Cela ne vous regarde pas ma chère … » dit-il en se retournant vers elle, un sourire énigmatique sur le visage, avant de retourner à sa voiture. Regina regarda quelques instants cette frontière orangée avant de le rejoindre à sa voiture et de faire demi tour pour Storybrooke. ** Emma retourna en ville et y retrouva Snow et David. « Que s’est-il passé ? Ou étaitil ?? » « Au bord de la ville … Avec Gold. » « Est-ce qu’il a … ? » « Oui. » Snow fixa, incrédule, Hook « Excusez-moi si je ne vous reconnais pas mais il semblerait que ma mémoire me fasse défaut. On se connait ? » « Et bien euh … » « Je vous aurais bien serré la main, mais il là encore … Je ne sais même plus comment s’est arrivé … » « Snow, David, je vous présente Killian… Killian Jones ; il semblerait qu’il ait perdu la mémoire près de chez nous. » « Snow ? C’est original comme prénom … » « Ouais, bon je vous emmène vous reposer à l’auberge de Granny, ça vous fera pas de mal. » En un coup de tête, Emma signifia que tout était ok, puis elle s’éloigna avec Hook. Seuls au milieu de la route principale, Snow et David restèrent là, stupéfaits. « Pourquoi … Pourquoi a-t-il fait ça ? » « Ca c’est une question dont nous n’aurons probablement pas la réponse, connaissant Gold. »admit David « En parlant de Gold … » David suivit le regard noir de sa compagne pour le poser sur la voiture qui venait de se garer devant la boutique de Gold. Et quand Regina en sortit, Snow grimaça. « Calme-toi Snow … » « Comment veux-tu ? Les voir ensemble est toujours mauvais signe. » « Depuis la disparition de Cora, on ne peut pas dire qu’elle ait fais de vague. »
« Depuis quand tu la défends ? » « Snow … Quand vous n’étiez pas là, elle a fait d’innombrables efforts, envers nous, envers Henry … Elle voulait vraiment changer. » « On ne change jamais vraiment … » « Tout le monde a droit à une seconde chance … Tu as entendu Gold, ce qu’il lui a fait, ce qu’elle a enduré … » « David ! Tu as oublié aussi ce qu’elle nous a fait ? Pourquoi aujourd’hui nous en sommes tous là : coincés dans ce monde qui n’est pas le notre, interagissant avec notre fille comme si ce n’était qu’une bonne amie, nous avons perdu 28 ans … » dit-elle au bord des larmes « Je sais ça, je sais ce que nous avons perdu, et je sais aussi qu’il sera impossible de les rattraper. Il faut faire avec, malheureusement. Se laisser porter par la haine comme se fut le cas pour elle, ne nous mènera à la destruction de tout ce qui nous est cher. » « … Tu ne comprends pas. J’ai l’impression que … Que … » « Snow, calme-toi. » « Mais c’est injuste !!! Elle nous a enlevé notre fille !! Et aujourd’hui encore, elle continue. Elle sous-entend que cette situation ne lui plait guère, mais je suis sûre du contraire, je suis sûre qu’elle le fait exprès et qu’elle sait qu’elle continue à me faire du mal au travers d’Emma !!! » « Et tu oublies qui est Emma : la Sauveuse. Si vraiment Regina est le Mal que tu redoutes encore, Emma le verra, et le combattra encore, parce que c’est sa destinée. » « Tout comme celle de Regina est de faire le Mal. » « … Snow … Je t’assure que tu devrais … » « Je devrais quoi ? Voir ma fille s’éloigner un peu plus de moi encore ? Moi qui ais eu tant de mal à reconstruire quelque chose pendant que nous étions là-bas ? Je ne veux pas la perdre encore … Je n’ai plus la force de me battre, je voudrais, pour une fois, me reposer. » « Mais personne ne t’oblige à te battre encore. Je crois que tu es simplement jalouse que Regina soit l’objet de l’attention d’Emma, et pas toi. » « C’est ridicule. Elle fait ça pour Henry. » « Je suis bien d’accord, et tu devrais t’écouter un peu plus avant de t’emporter. » dit-il dans un sourire « Et rappelle-toi que tout cela n’aurait peut-être été pas là sans Regina, mais sans elle, nous ne nous serions jamais rencontré non plus. » «…» « Sans sa haine, elle ne t’aurait jamais chassé, tu ne serais jamais devenue une voleuse me détroussant de ma bague et nous ne serions jamais tombé amoureux l’un de l’autre. Moi j’aurais probablement épousé Kathryn et j’aurais été malheureux en mariage. Et toi, tu aurais eu ton père et Regina auprès de toi qui t’aurais bien mariée à un noble du pays voisin. Tu aurais fais de multiples petits princes et nos chemins ne se seraient jamais
croisés. Finalement, quand on y pense, c’est un peu grâce à Regina que nous nous sommes rencontrés et aimés. » « … » Snow esquissa un sourire forcé avant de reporter son regard sur une Regina marchant tranquillement dans la rue. ** Le soir venu, alors que le diner se terminait et que les enfants se préparaient pour dormir, Emma et Regina parlèrent enfin de ce qu’ils s’était passé ce matin. Emma était partie à l’auberge accompagnée de Hook, rebaptisé par tous Kilian Jones, et l’avait confié aux bons soins de Ruby, ce qui n’était pas pour déplaire à la jeune femme. Puis elle était retournée au bureau, sans penser à ce que Regina pouvait faire en ville à présent. Mais sagement, après être passée à la boulangerie, Regina était rentrée dans sa demeure, réfléchissant au geste de Gold. « Pourquoi a-t-il fait ça … » se demanda à voix haute Emma alors qu’elle ramenait le reste de la vaisselle dans la cuisine. « Je n’ai pas toutes les données ; mais il semblerait qu’ils aient un lourd passé en commun … Et ce depuis des décennies … » « Gold est si vieux que ça ? » « Je doute que vous puissiez envisager l’exactitude de son âge, moi-même je n’en suis pas certaine. Je sais qu’il me connaissait bébé, il me l’a dit. » « Oh sérieux ? Bah faut dire qu’avec cette histoire de temps figé depuis 28 ans, les compteurs sont un peu brouillés. » « Je peux comprendre. Il est vrai qu’avoir des parents ayant votre âge peut être perturbant. » lâcha Regina avec un certain amusement qui ne manqua pas à Emma. « Et vous alors, vous ne devez certainement pas faire votre âge non plus … » « Il est rudement impoli de demander son âge à une femme. » « Pas si c’est une autre femme qui le lui demande. Parce que, techniquement, vous êtes la mère adoptive de Snow. Et quand on sait que je suis sensée être sa fille, ça ferait de vous ma … grand-mère ? Et du coup, vous seriez à la fois la mère adoptive d’Henry et son arrière-grand-mère par alliance … Merde … » dit-elle, presque étonnée de sa trouvaille « Tout comme Alice serait votre grand tante et la demi sœur de Snow… » « J’ai besoin d’un verre je crois … » « Vous devriez aller vous coucher plutôt. » « J’arrive toujours pas à comprendre : si Gold haïssait tant Hook, pourquoi ne pas l’avoir tué … » « Parce qu’il est des choses bien pire que la mort miss Swan, croyez-moi … Bien pire. » Emma ressentit d’un seul coup un pincement au cœur de voir le regard de Regina se parer d’un voile sombre de tristesse. Elle fit un pas en sa direction avant de se raviser.
« Remarquez, avec ses fringues de pirate et son eye liner sous les yeux, il pensait être un transsexuel … J’ai du trouver une parade pour expliquer ça … » « Il est à parier qu’il sera un peu désorienté, mais les habitants joueront le jeu … Après tout, il ne leur a rien fait, comparativement à moi. Aurais-je le droit au même traitement de faveur si je venais à traverser la ligne moi aussi … » Emma fronça les sourcils et s’avança vivement vers elle, captant son regard en lui attrapant les bras « Hey, ça c’est hors de question, ok ?!? » Regina fut surprise de la vigueur avec laquelle Emma semblait lui défendre de faire ce geste fatal « Henry a besoin de vous, Alice aussi ! Vous devez penser à eux. » Elle se retint de continuer par une autre partie qu’elle n’était pas sûre d’assumer elle-même. Elles restèrent quelques secondes ainsi, les yeux dans les yeux, comme sui chacune testait la sincérité de l’autre dans leur regard. Alice descendit alors et vit la scène d’un autre œil : Emma tenant fermement sa mère et la secouant. Elle fronça les sourcils : cette cohabitation devait cesser et au plus vite. XXX « Alice, Henry, on va être en retard !!! » « Miss Swan, si vous consentiez à monter pour aller les chercher au lieu de hurler par delà les pièces de la maison, mes oreilles vous en remercieraient. » « Je vais pas monter pour redescendre quelques secondes après. » « Vous devriez … Un peu d’exercices ne vous ferait pas de mal … » lâcha-t-elle d’un petit sourire ironique « Quoi ??? Bah évidemment, si vous arrêtiez de faire d’aussi bons plats le soir, j’arrêterais de me goinfrer. » « Je prends ceci comme un compliment. » Elles échangèrent un sourire puis un regard quand Alice apparut en haut des escaliers pour assister à cette scène atypique. Henry lui passa devant, ne semblant absolument pas se rendre compte de ce qu’il se passait sous son propre toit. Les 2 jeunes femmes brisèrent leur promiscuité quand Henry fonça, sac sur le dos vers elles. « Alice, tu es prête ? » « Oui. » Au contraire d’Henry, Alice prit tout son temps, et descendit dans une grâce et une fluidité que pouvait reconnaitre Emma en Regina parfois. Puis, comme d’habitude, Emma les accompagna à l’école alors et fit un crochet par le resto où Ruby et Granny avaient embauché temporairement Kilian en cuisine. Et malgré sa main en moins, il s’avérait qu’il se débrouillait assez avec une poêle et un couteau. Mais ce qui chagrina Emma était de voir à quel point les gens semblaient conciliant envers la reconversion de Hook, et beaucoup moins lorsqu’il s’agissait de Regina. Elle se devait de montrer à tous la Regina qu’elle seule entrevoyait chez elle, lorsqu’elle faisait
la cuisine avec amour, lorsqu’elle bordait sa fille, lorsqu’elle regardait avec elle un film et qu’elle lui apprenait avec patience toutes les subtilités de notre monde. Personne ne connaissait cette Regina là, et cela devait changer. ** « Hey … » « Quoi ? » « Tu as réussi l’exam de géographie ? » « En quoi ça te regarde ? » « Juste … Pour faire la conversation. » Alice était tranquillement assise à l’ombre d’un arbre, adossée contre le tronc quand Henry débarqua, tentant de faire la conversation, comme il en avait discuté avec Emma la veille avant d’aller se coucher. Il s’assit à ses cotés et essaya de lire l’ouvrage dans lequel elle semblait profondément plongée. « Hm … Oliver Twist, c’est bien ? » Elle referma le livre et le fixa d’un regard noir. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Je viens de te le dire … » « … Ca fait près de 2 semaines maintenant, et c’est maintenant que tu te décides ? » « Je pensais que c’était le bon moment pour … Se rapprocher, vu qu’on vit sous le même toit maintenant. » Alice se figea alors et le fusilla du regard. Henry crut alors apercevoir le regard de Regina quand celle-ci était en colère contre lui. « Je n’en vois pas l’intérêt. Vous allez bientôt partir de toute manière. » Henry fronça les sourcils « Pourquoi tu dis ça ? Je sais que ma mère essaie de nous trouver quelque chose d’autre mais … » « Non, tu m’as mal comprise. Vous n’allez pas rester ici, à Storybrooke. » « Mais … Qu’est-ce que tu dis ? » Alice se leva alors, suivit d’Henry. Et alors qu’elle avait décidé de clôturer cette discussion, Henry en décida autrement et l’attrapa par le bras afin qu’elle se retourne. Et quand lui fit face, elle le repoussa violemment, le faisant tomber à terre sur les fesses. « Ouch ! Mais t’es malade ?!? » « Toi et ta mère ne serez bientôt plus qu’un souvenir ! Et nous vivrons enfin ensemble, Regina et moi, et tranquille ! » « Mais … » « Bientôt vous retournerez là-bas, c’est ce que tu veux non ?!? Alors laisse-nous !!! » « Qu’est-ce qui se passe ici ? Henry ça va ? » Snow était arrivée en voyant Henry à terre. Elle l’aida à se relever tout en fixant Alice « Qu’est-ce que tu as dans le crane toi ??? Allez, dans mon bureau. »
Alice ne se fit pas prier et préféra encore s’éloigner d’eux plutôt que de perdre inutilement son temps à leur parler. « Henry, tu m’expliques ? Elle t’a fait du mal ? » « Non, non … Je … Elle a dit quelque chose d’étrange. » « Quoi donc ? » « Elle a dit qu’Emma et moi allions bientôt quitter Storybrooke pour … retourner làbas. » « Qu’est-ce que ça veut dire ? » « J’en sais rien … » « Je vais lui parler, retourne en classe. » Snow retrouva Alice dans la classe, elle assise sagement à sa table en continuant sa lecture. « Alice ? » « Oui ? » dit-elle en refermant son livre et en regardant d’un air condescendant la jeune femme. C’est à ce moment là que Snow vit sa ressemblance avec Regina, mais aussi le regard, parfois triste, de son père. « Pourquoi t’es-tu battue avec Henry ? » « Il m’agaçait. » « Et c’est tout ? » « Je n’avais pas envie de lui parler, mais il insistait en prétextant devoir entretenir de bons rapports avec moi, étant donné que nous vivons sous le même toit. » « Et … Que lui as-tu répondu ? » « Que cette situation n’allait pas durer. » « Et pourquoi ? » « Parce que vous allez bientôt tous retourner au pays enchanté. » Snow resta interdite quelques secondes avant de continuer « Retourner … au pays enchanté ? » « Exact. » « Mais comment ? » « Regina y travaille. » « Je croyais qu’elle avait promis de ne plus utiliser de magie ? » « Je ne sais comment elle fait, mais elle y travaille. Et je dois avouer que le plus tôt sera le mieux. Comme vous, l’idée que miss Swan et Henry soit sous mon toit ne m’est guère plaisante. » Snow tomba des nus en voyant avec quelle déconcertante facilité et aisance, Alice lui parlait. Et la discussion s’arrêta sur une morale toute faite sur le fait de ne pas se servir de la violence comme d’un moyen de discussion. Et quand l’école fut terminée, Snow décida de rendre une petite visite à sa fille au bureau du shérif. « Hey, tu es occupée ? » « Désespérément pas. Alors heureuse d’être en week-end ? »
« Oui euh … Je peux te parler … De Regina ? » « Sans cri et sans injures ? » « Alice m’a dit quelque chose d’intéressant … Je voulais juste savoir si tu étais au courant, comme vous vivez à présent sous le même toit. » « Ca devait être temporaire, mais pour trouver un appart ici, c’est pire qu’une place de parking à New York ! » « Bref, elle m’a dit que Regina serait en train de plancher sur un moyen de nous faire revenir chez nous, c’est vrai ? » « Attends, quoi ? » « Il semblerait qu’elle … » « Non, non j’ai compris mais … C’est Alice qui te l’a dis ? » « Oui. Il semblerait que ta colocataire ne te dise pas tout … » Emma grimaça alors « Tu peux m’excuser. » Elle se leva, enfila sa veste et partit, laissant Snow. ** « Est-ce que c’est vrai ???? » « Quoi donc ma chère ? » Regina était dans le salon, lisant tranquillement un livre sur le canapé quand Emma entra comme une furie dans la maison. « Que vous cherchez un moyen de nous renvoyer là-bas ? » « Là-bas ? » « Ne jouez pas à ça avec moi !! Vous savez très bien de quoi je parle. Alice a dit à Snow que vous étiez en train de trouver un moyen. » « Et en quoi est-ce si répréhensible ? La majorité des habitants veulent retourner làbas. En quoi est-ce mal de vouloir répondre à leurs attentes ?!? » « C’est … Je … Vous auriez pu m’en parler !! » « Et pourquoi ? Je n’ai pas besoin de votre aide pour cela. Vous êtes la Sauveuse certes, mais vous n’avez pas toutes les capacités. » Emma fulmina, voyant très bien que Regina semblait s’amuser de la situation. « Vous utilisez de nouveau la magie pour ça ? » « J’ai fais une promesse à Henry, et peu importe l’attention qu’il me porte, j’ai bien l’intention de la tenir. » « Alors comment ? » « Rumple m’aide. » « Pour quelle raison ? Il ne fait rien sans avoir en retour … » « Je n’ai fais aucun deal avec lui si c’est ce que vous demandez. Et même si ça avait été le cas, je n’ai aucune raison de vous en parlez, je ne vous dois rien. » « Regina … »
Mais leur petite altercation trouva sa fin à l’arrivée des 2 enfants. Après un rapide bonjour à ses mères, Henry se rua dans sa chambre, alors qu’Alice s’assit sur le canapé, près de sa mère. « Ta journée s’est bien passé ? » « Oui assez. J’ai un résultat d’examen. » « Alors ? » « Un A en géographie. » Emma pu voir la fierté dans les yeux de Regina et la joie d’Alice de la voir ainsi dans ses yeux. « Et Henry ? » « Oh je n’en sais rien … » « Vous vous êtes disputés non ? » argua Emma Alice la fusilla du regard, le visage impassible « C’est probable. » « Probable ? Non, c’est sûr, Snow est venue me le dire. » « Ah oui j’oubliais qu’elle est votre mère. » dit-elle sur un ton difficilement plus méprisable. Sur ce, elle se leva en prétextant vouloir faire ses devoirs pour être tranquille ce week-end et monta dans sa chambre. « Vous la laissez me parler comme ça ? » « Je ne vois pas où est le mal. Snow est bien votre mère non ? » « C’est moins ce qu’elle dit que le ton qu’elle emploie. » « Ecoutez, j’ose espérer que vous n’interviendrez pas dans l’éducation de ma fille comme je n’interviens plus dans celle d’Henry. Vous faites parfois des choix avec lesquels je ne suis pas d’accord, mais je me tais car je sais que, quoiqu’il arrive, Henry ne m’écoutera pas. Donc, veuillez avoir le respect de vous taire lorsque j’envisage l’éducation différemment de la votre. » «…» « Bien, je vais préparer le repas. » elle posa son livre sur la console près du canapé et se leva, mais fut vite arrêtée par la main d’Emma sur son avant bras « Ca fait longtemps qu’avec Gold vous planchez sur le sujet ? » « Quelques jours seulement. » « Et vous arrivez à quelque chose ? » « Ca avance doucement mais surement… » « Regina … Vous envisagez de rentrer vous aussi, oui ? » Pour toute réponse la jeune femme lui sourit poliment avant de se rendre dans la cuisine, rejointe bien vite par Emma, bien décidée à ne pas laisser la conversation en suspens. « Regina … » « Ecoutez, je suis conciliante, je fais ce qu’on me demande. Je m’efface, je ne dis rien … Je fais finalement ce qu’on attend de moi, et vous ne semblez pas contente. Quel est le problème ? » « Je serais tranquille si je suis assurée que vous ferez aussi partie du voyage … »
Regina lui fit un timide sourire mais qui ne réussit pas à convaincre et rassurer la jolie blonde. Emma avait un mauvais pressentiment pour cette histoire. « Pourquoi partirais-je ? » Emma se figea alors « Qu’est-ce qui m’attend là-bas qui vaille le coup ? Ici, je pourrais garder cette maison, y élever Alice en sécurité. Si nous retournons au pays enchanté, on me verra encore et toujours comme la méchante reine et je serais enfermée pour mes crimes. Je ne dis pas que je ne dois pas payer pour ce que j’ai fais mais … Je préfère rester en exile ici avec elle. Si c’est ma pénitence, alors je l’accepterais. » « Je refuse ! » « Excusez-moi ? » « Je refuse que vous vous fustigiez encore et encore pour ça … Ok, on a compris ce que vous étiez et ce que vous avez fais. On va pas revenir 3 plombes sur ça. Faut tourner la page, et je pensais vraiment que c’était le cas avec Alice … Et Henry à vos cotés. » « Vous semblez avoir de bien grands espoirs en moi, c’est touchant. » dit-elle dans un hoquet de moquerie « Mais vous en avez pas marre de jouer les indifférentes ? » « Vous voulez dire : envers vous ? » lui dit-elle en la fixant droit dans les yeux, déstabilisant totalement Emma « Je euh … Non, enfin … J’ai l’impression que vous prenez tout à la légère, comme si plus rien n’était grave. » « J’ai tué ma mère il y a 2 semaines ; une femme qui a gâché ma vie, ma vie entière. J’ai retrouvé ma fille que je pensais avoir définitivement perdue. Je suis sereine à présent. » Emma s’approcha alors, près, bien trop près pensa Regina, et se posta presque nez contre nez « Si vous pensez vous débarrasser de moi en m’envoyant dans un monde sans papier toilette et sans micro-onde, vous vous trompez complètement. J’irais nulle part. » « Snow me haïra pour ça … » « Je me fous bien de ça … J’ai passé 28 ans de ma vie seule, c’est pas maintenant que ma vie est en train de changer, que je vais … » « Miss Swan, vous devriez faire attention à vos paroles. Elles peuvent avoir de fâcheuses répercussions. » « Comme ? » dit-elle en envahissant totalement l’espace personnel de la jolie brune, son cœur battant la chamade de cette soudaine promiscuité. « Vous oubliez qui je suis. » « Oh je sais très bien qui vous êtes. Encore plus depuis que je suis sous ce toit. Et cette Regina me plait beaucoup. » « Vous plait ??? » « Je veux dire … Elle m’est plus agréable à vivre que la méchante garce qui défendait bec et ongle Henry, au prix et au mépris des autres. » «…»
Emma s’approcha encore, jusqu’à ce que leur corps soit presque en contact et ses mains se posèrent sur les hanches de Regina « Je crois que venir ici a été la meilleure idée que j’ai eu depuis longtemps … » murmura-t-elle alors que ses lèvres s’approchaient de celles de la belle brune. Mais, prise de panique, cette dernière recula vivement, se défaisant de l’emprise d’Emma. « Je … Je dois préparer le repas, les enfants vont descendre ! » Soudain la cuisine lui paraissait trop grande, trop floue : elle cherchait ses ustensiles, totalement déboussolée, alors qu’Emma trouvait la manœuvre mignonne. Mais s’en était assez pour ce soir, et Emma décida de rejoindre Henry dans sa chambre. ** « Hey, ça va ? » « Ouais … » « Parait que vous avez eu un exam en géo ? Alors ? » « Ca a été. J’ai eu un B+ … » « Pas mal, quand on sait que c’est pas ta matière favorite. » « Ouais … » « Snow m’a aussi dis que tu t’étais encore bagarré avec Alice. » « J’ai rien fait, c’est elle. Elle m’aime pas. Elle nous aime pas. » « … » Emma ne pouvait en vouloir à son fils, tant elle avait pu voir à quel point Alice pouvait être hargneuse, à l’image de sa mère … « Alors c’est vrai ? On va partir là-bas ? » « J’en sais rien … » « Comment c’était ? » « Bah tu sais … Des ogres, des morts vivants, des géants … Encore des ogres. » « Cool !! » « Ouais, pas sur qu’on ait la même définition du cool. Mais tu sais, le peu que j’en ais vu, ne m’a pas convaincu des masses … » « Moi j’aimerais bien y aller … » « … » Emma lui sourit alors en lui caressant les cheveux. C’était une question qu’il faudrait éclaircir plus tard, mais elle voyait pourtant la décision venir à grands pas. « Pas toi ? pourtant tu y es née ... » « Tu sais, y naitre et y vivre sont 2 choses différentes. Allez, dépêche-toi on va bientôt passer à table. » ** « Pourquoi leur as-tu dis ? » « Quoi ? »
Regina s’assura que la couette bordant Alice était correctement installée avant de s’asseoir au bord du lit. « Que je cherchais un moyen de les ramener ? » « Parce que. » « Parce que quoi ? » « Je pense que chacun devrait avoir sa place quelque part, et il est clair que celle de miss Swan, d’Henry et des autres n’est pas ici, pas avec nous. » « Je vois … Alice, pourquoi tu ne les apprécies pas ? » « Je … Je n’aime pas la manière dont elle te regarde. » « De qui parles-tu ? » « Miss Swan … » « La façon ? » « Elle a des gestes inappropriés pour une femme envers une autre femme. » « Oh … » « Ce … C’est mal n’est-ce pas ? » « Alice, je crois que ce que tu as pu voir ou cru voir n’était pas ce que tu crois. Miss Swan et moi essayons d’entretenir de bons rapports pour Henry. » « Mais moi alors ? Tu t’en fiches finalement, maintenant qu’Henry est revenu !!! » « Surement pas. Alice, regarde-moi : il n’y a rien de plus important que toi pour moi. J’ai perdu tant d’années, et si tu ne m’avais pas été enlevée, rien de tout cela n’aurait eu lieu. Je suis en colère, parce que je ne comprends pas pourquoi tout cela est arrivé, pourquoi ça m’est arrivé à moi, à nous. Et je veux plus que tout rattraper le temps perdu avec toi. Mais je ne dois pas en oublier Henry … C’est mon fils. Je l’ai élevé pendant 10 ans, je ne peux le renier. » « Tu l’as élevé à ma place … » « Je sais. Mais j’ai bien l’intention de me rattraper maintenant … » Alice lui sourit alors et se glissa au fond de ses draps. Regina s’autorisa un geste tendre et l’embrassa sur le front, geste que ne repoussa pas Alice, bien au contraire. Puis elle la laissa et avant de quitter la chambre, Alice l’interpella « Regina ? » « Oui ? » « Non … Rien, bonne nuit. » Regina éteignit la lumière et rejoignit le salon où elle trouva, avec surprise, Emma servant 2 verres de scotch. « Vous n’allez pas vous coucher ? » « Pas sommeil … Un verre ? » « Volontiers, merci. » Elles s’assirent l’une à coté de l’autre et burent une gorgée en silence. « Vous avez parlé à Alice ? » « Pourquoi l’aurais-je fais ? »
« Ca serait bien qu’elle arrête d’utiliser la violence pour arriver à ses fins. Henry est déjà pas très épais, si en plus une fille lui cogne dessus … » « Henry sait se défendre. » « Il voudrait y aller … » Regina se figea alors … le changement soudain de sujet surprit Regina. Emma avant le nez plongé dans son verre, comme pour y lire l’avenir … Un avenir totalement flou pour elle. « Il voudrait partir là-bas, mais c’est un gamin de 10 ans, il ne pense qu’aux châteaux, aux dragons, à ces contes pour enfants où tout se termine bien … J’ai pas envie qu’il soit déçu et qu’en fin de compte, il me reproche de l’avoir emmené là-bas. » « Il faudra lui faire comprendre que c’est son choix. » « Ca ne vous pose aucun problème à vous ? De vous séparer d’Henry quand, il y a pas 1mois, vous auriez pu mettre cette ville à feu et à sang pour le garder près de vous ?!? » «…» « Je sais que vous essayez de vous racheter, mais je ne crois pas que ça soit la bonne manière. Comment le faire si vous renvoyez tout le monde loin de vous ? » « C’est peut-être ma fin heureuse … » « Vous croyez ? » « Je n’ai jamais réussi. Cette fois sera peut-être différente. » « Je ne suis pas d’accord. » « Miss Swan si j’avais voulu avoir votre avis, je vous l’aurais demandé. » « Henry est mon fils mais … Je sais, je sens, qu’il est encore attaché à vous, encore plus depuis qu’il croit à votre soudaine rédemption. Si vous décidez de vous séparer de lui définitivement, qu’adviendra-t-il de lui ?? » « C’est un prince. David et Snow feront en sorte qu’il soit occupé aux usages de la cour. Il ne verra pas le temps passé, il grandira et deviendra un prince juste et bon. Il sera élevé en roi et en deviendra un. » « Mais moi, j’ai pas envie de tout ça … J’ai rien contre mais ce n’est pas mon monde. » « Cela ma chère, ne relève pas de mes compétences. Vous apprendrez à l’aimer, aux cotés de vos parents. » «…» « Bien, il est tard, je vais me coucher. » Elle laissa son verre à peine touchée sur la table basse. » « Regina ? » « Hm ? » Emma se leva et attrapa la main de la jeune femme sans que cette dernière ne puisse s’y défaire « Regina … Promettez-moi d’y repenser. »
Pourquoi cela tenait-il tant à Emma échappait à Regina, mais surprise de son regard profondément ancré dans le sien, elle acquiesça d’un signe de tête, avant de se défaire de sa main et monter, sans un regard derrière. Emma était peinée, sincèrement, que Regina pense réellement à partir. Pourquoi tant de conviction à croire qu’elle avait changé ? Pourquoi voulait-elle croire Henry quand il lui disait que ce n’était plus la même ? Elle voulait y croire pour mieux, certainement, justifier le fait qu’elle ne méritait plus cette auto-flagellation qu’elle s’infligeait. Bien sur, ses fautes avaient causé énormément de tristesse à tous les habitants, à ses parents, à son fils et même à elle … Mais n’était-il pas plus difficile de se remettre en question et de vouloir changer que de continuer dans sa voie en étant hermétique à tout le reste ? Regina avait changé parce qu’Henry croyait réellement qu’elle le pouvait ; et pour une fois dans sa vie, quelqu’un croyait en elle. Et ce fait l’avait convaincu qu’elle en était capable et qu’elle n’était pas en définitif tout ce que sa mère pensait d’elle et lui avait rabâché pendant des années. Emma tenait vraiment à ce que tous le voient et le comprennent. Et cela devait d’abord passer par 2 personnes essentielles. 2 personnes que les gens seraient plus à même de croire qu’elle. Emma réfléchit quelques secondes et, comme si un éclair de génie venait de lui traverser l’esprit, son visage s’illumina d’un sourire ingénu. Elle avait une idée ! XXX Il était évident qu’Emma leur manquait beaucoup et que son absence n’était plus difficile encore parce qu’elle savait où se trouvait sa fille en ce moment même ; mais il fallait bien reconnaitre aussi qu’être de nouveau seuls avec son mari était un luxe qu’ils n’avaient pu s’offrir depuis des années … 28 ans pour être précis. Et, en cette douce matinée, pelotonnés dans leurs draps, Snow et James goutaient pour une fois au joie de la vie de couple sereinement. « Tu sais, je me fais du souci pour elle … » « Elle va bien. » « Je sais mais … De la savoir là-bas alors qu’elle devrait être avec nous. » « Ecoute, nous agissons comme si notre fille venait de quitter la maison à à peine 16 ans. Mais elle en a 28 et a, elle aussi, besoin de sa vie, sa liberté, son intimité. Et pour ne rien te cacher, je suis assez content, en ce moment même, de ne pas avoir à penser qu’elle pourrait nous surprendre, elle ou Henry. » Snow esquissa un sourire coincé, se rappelant la fâcheuse mésaventure dans la salle de bain qui avait conduis Emma à prendre une décision radicale. « Et puis avoues que tu aimes moins l’idée qu’elle soit partie que l’idée de l’endroit où elle est allée. »
« Si tu veux dire que ma fille est partie vivre avec son fils chez la femme qui a ruiné nos vies à tous pendant près de 3 décennies … Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. » « Snow … » lança-t-il, presque dépité de devoir, certainement, lui rabâcher le même discours « Non, non écoute. C’est ok, j’ai compris tu sais. Elle nous a pourri la vie, j’ai hâte qu’elle fasse de même avec Emma et Henry, si elle n’a pas déjà commencé … » « Ca fait près de 15 jours maintenant … Tu ne crois pas que si a avait été invivable, Emma serait partie ? » « Elle serait restée rien que pour me prouver que j’avais tort. Elle n’est pas ta fille pour rien ! Et puis Regina a tout son temps, elle est patiente et méticuleuse. Qui sait si ce n’est pas encore un de ses plans tordus pour nous rendre une dernière fois la vie impossible ?!? » « Tu ne m’a pas dis qu’elle essayait de trouver un moyen de nous renvoyer chez nous ? » « Juste un Mea culpa de façade selon moi … » « Elle ne trouvera donc jamais grâce à tes yeux ? » « J’en sais rien … J’ai compris qu’elle n’avait pas été épargnée par la vie, par sa mère, par tous ceux qui l’avaient entourée, mais on ne devient pas pour fondamentalement une sociopathe dérangée et égocentrique. » « Tu es tellement attendrissante ma chérie … » dit-il ironiquement, ce qui lui valu un bon coup de coude dans les cotes de la part de sa femme, ce qui engagea bientôt une bataille d’oreillers avant que le téléphone de Snow ne résonne, interrompant leur bataille. « Oui ? Ah Emma, comment tu … Oui ? Oh euh … Je ne sais pas écoute … Ok, je … Oui, je lui demande et je te rappelle … Oui, promis. Oh Emma, écoute ça suffit, je t’ai dis que je le ferais ! Oui, oui. A bientôt. » Elle raccrocha et se calfeutra de nouveau sous sa couette et ouvrit un livre comme si de rien n’était. David haussa un sourcil avant de mettre la main sur le livre, forçant la jeune femme à s’en défaire « Snow ? » « Quoi ? » « Tu n’aurais rien à me dire ?? » « Rien d’important. » « Snow … Que voulait Emma ? » « Elle voulait nous inviter chez Regina ce soir. » « Et ce n’est pas important pour toi ?!? » « Pas la peine de faire ton air faussement étonné. » « Tu avais l’intention de me le dire ? Voire de me demander mon avis ? » « Roh ce n’est pas comme si c’était la fin du monde. » « Snow … » « Quoi ?? Parce que tu as l’intention d‘y aller peut-être ? »
« Et pourquoi pas ? Je veux dire, il faut bien faire un pas. Et je te rappelle que si Emma nous invite, ça veut aussi dire que Regina nous reçoit. Elle va faire des efforts de son coté, nous pourrions aussi en faire. Ne serait-ce que pour lui prouver que nous sommes aussi adultes qu’elle. » «…» « Snow … Tu voulais renouer des liens avec Emma aussi, c’est peut-être le moment de le faire. Ca lui ferait tant plaisir, et à Henry aussi. » « Et si elle nous faisait une tarte aux pommes, juste pour tester nos limites hein ? » « Et bien nous en rirons et nous déclinerons poliment sa tarte. Nous devons passer audelà. S’il te plait. » « David … » se plaignit Snow, mais devant le regard insistant de son mari, elle comprit alors qu’elle n’avait pas vraiment le choix. « Je te hais ! » « Non, c’est faux. » dit-il dans un sourire charmeur « Rappelle-la et dis lui oui. » «…» « Tu le fais ou je le fais ?!? » Snow leva les yeux au ciel et attrapa de nouveau son téléphone pour composer le numéro de sa fille. ** « Vous avez fais quoi ????? » « On se calme, on se calme … » « Miss Swan, habiter sous mon toit ne fait pas de vous la maitresse de maison ! Comment avez-vous pu les inviter ici ?!? » « Bah on ira au Granny’s si ya que ça qui vous chagrine … » « Vous savez très bien ce que je veux dire. Vous m’avertissez maintenant d’un diner pour
ce soir, chez moi avec vos parents. Et jamais me demander mon avis ne vous a traversé l’esprit ? » « Je ne voulais vous en parler que s’ils venaient. J’avais peur qu’Henry soit déçu dans le cas contraire. » « Je ne suis pas Henry et, franchement, s’ils n’étaient pas venus, ça ne m’aurait pas déçu. » « Oh s’il vous plait, c’est l’occasion de recoller les morceaux. » « Les morceaux miss Swan ? On parlerait plus facilement de rapprocher 2 montagnes ici. » « S’il vous plait. » supplia-t-elle presque en trépignant tel un enfant devant une vitrine de bonbons. « Vous leur avez dit que j’étais d’accord ? » « A vrai dire, je n’ai rien dis … Mais j’espérais bien que vous acceptiez. »
« Je vois … Vous me mettez encore au pied du mur, cela devient une fâcheuse habitude miss Swan. » « Je vous promets de me racheter !!! » « Je vous l’ai déjà dis : vous faites bien trop de promesses … » « Mais je les ais toutes tenues jusqu’à maintenant, y compris de vous retrouver … » ditelle en s’approchant d’elle de quelques pas. Regina n’était pas coutumière du fait : cette promiscuité qu’exerçait sans cesse Emma la dérangeait bien plus qu’elle n’aurait voulu le croire. Il y a encore quelques semaines, elles avaient du mal à rester dans la même pièce sans s’envoyer des pics ou encore des regards noirs, et maintenant, elles vivaient sous le même toit, dans une relative entente cordiale, et Emma semblait même plus à l’aise en sa compagnie … Bien trop à l’aise et tactile parfois. « Faut-il que je comprenne que le diner m’incombe ? » « Bah sauf si vous voulez vous retrouver à l’hosto pour une belle crise de foie … » « Ne me tentez pas … » « Roh allez !! Ca n’a échappé à personne que vous êtes une bonne cuisinière ! » « Parce que vous croyez sincèrement que vos parents accepteront de manger ce que je vais cuisiner ?!? » « Si j’en mange, ils en mangeront. » « Et vous n’avez pas peur ? » dit-elle sur un ton moqueur « Si vous aviez l’intention de me tuer en m’empoisonnant, vous l’auriez fait depuis longtemps et vous n’auriez pas attendu que mes parents en soient témoins. » « Certes. » « Bon, c’est ok pour ce soir donc ? » Regina la fixa intensément, pensant surement pouvoir la faire se rétracter dans les dernières secondes, mais finalement, c’est elle qui baissa les bras. Après tout, n’avaitelle pas l’intention de changer ? « Très bien. » lâcha-t-elle « Super !!! » Emma alla pour l’enlacer mais se rétracta finalement au dernier moment en voyant les gros yeux que fit Regina à son approche « Je … Euh … Je vais le dire aux enfants !! » « Dire quoi ??? » En haut des escaliers, Henry et Alice avaient perçu quelques brides de conversation. « Snow et David viennent manger ce soir à la maison. » « C’est vrai ??? Cool !!!!!!! » Henry déboula du haut des escaliers pour atterrir dans les bras d’Emma, avant d’investir ceux de Regina, à la plus grande surprise de la jeune femme « Toi aussi tu veux bien ? » « Ou… Oui. » « Super !!!! »
Emma avait noté l’attitude effacée d’Alice, toujours en haut des marches. Et quand elle lui jeta un regard, la petite disparut pour retourner dans sa chambre. Regina aussi avait noté la chose et alors qu’elle allait se défaire des petits bras d’Henry, Emma leva la main « J’y vais. » Un peu frustrée qu’Emma prenne ses aises avec sa fille, Regina la laissa faire pourtant et regarda la jeune femme monter les marches pour rejoindre une Alice, allongée sur son lit, le nez dans un livre. « Hey, je peux entrer ? » « Oui. » « Ecoute, je ne sais pas ce que tu nous reproches … Mais … » « Je ne vous aime pas. » Devant la franchise de la petite fille, Emma fut un tantinet désarçonnée « Oh, bah ça au moins c’est clair et net. Je peux m’asseoir ? » Pour toute réponse, Alice se redressa et s’assit en tailleur sur son lit, laissant la place pour qu’Emma s’y assoie au bord. « J’aimerais comprendre pourquoi. » « Regina est triste à cause de vous. » « Et tu ne crois pas qu’on ait des raisons de lui en vouloir ? Ne serait-ce qu’un peu ? » « Je comprends qu’elle a fait des mauvais choix en de mauvaises circonstances. Je ne dis pas qu’elle est innocente, mais je n’admets pas qu’on lui en veuille alors que tous les torts ne sont pas de son coté. » « Je comprends, c’est pourquoi je lui laisse une chance et que j’ai accepté de revoir mes positions pour venir habiter ici. » « Vous êtes différentes. » « Ah oui … Le truc de la Sauveuse hein … » « Non. Vous la regardez différemment. » « Et comment ? » « Je ne sais pas vraiment … Ce que je sais c’est que vous êtes bien trop proche d’elle bien trop souvent et qu’à chaque fois que cela se produit, Regina se comporte bizarrement. » « Et bien peut-être que ça s’appelle l’amitié et qu’elle n’en a tout simplement pas l’habitude. » « Je suis une enfant qui débarque d’un monde enchanté certes, mais je ne suis pas idiote. J’ai parfois vu mes parents se regarder de la manière dont vous regardez Regina, lors des repas ou le soir devant la télé … Vous croyez que je ne vous vois pas, mais je vois tout. » « Oh … J’ai bien peur de ne pas compren… » « Si vous avez un tant soit peu de respect pour elle, vous pourriez dire la vérité. » «…» « Quelles sont vos intensions envers elle ? »
« Mes … Intentions ? Non, non je crois que tu te trompes là … » « Vraiment ? » « Vraiment. Tu sais, j’ai appris à connaitre Regina en vivant sous votre toit, et mon but est vraiment que chacun des habitants puisse la voir sous un nouveau jour, comme moi je la vois maintenant. Et c’est aussi dans cette optique que je veux faire ce diner. Ce n’est pas pour la coincer ou quoique ce soit de ce genre, je veux vraiment l’aider à s’intégrer et de réinvestir dans la vie de la ville. » « A quoi cela servira-t-il puisque vous allez tous repartir ? » « Oui bah ça, c’est pas encore fait hein … Bon … Alors, tu es ok pour ce soir ? On voit comment ça se passe et ensuite on avise, ok ? » « … D’accord. Mais si ça se passe mal, vous partirez. » « Comment ça ??? » « Si ce diner n’est pas un succès, vous et Henry partirez de cette maison et nous laisserez, Regina et moi, seules. » Emma se crispa alors : comment en était-elle venue à faire un pacte de la sorte ? Ce diner revêtait à présent un enjeu bien plus important que ce qu’elle avait imaginé originellement. « Ok. » En retrouvant Regina dans le salon, cette dernière la fusilla du regard. « Quoi ? » « Vous avez promis de partir si le diner n’est pas un succès ?!? » « Vous nous avez écouté !!! » s’insurgea Emma « Vous ne croyez tout de même pas que j’allais vous laisser seule avec ma fille. » « Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Au contraire, vous devriez être heureuse que nous décampions enfin de chez vous, non ? » « Le but de cette cohabitation était qu’Henry aille mieux. » « Ouais, et c’est le cas. J’ose croire qu’une fois qu’on sera parti, vous garderez de bonnes relations avec Henry. » « Cela va sans dire. » « Bien. Alors il n’y a aucune soucis … » « Aucun. » « Bon. Alors, on va manger quoi ce soir ? » « J’avais pensé à des pommes farcies, ainsi qu’une compotée de pommes caramélisées et pour finir, une tarte aux pommes. » dit-elle dans un sourire ironique «…» « Miss Swan, je plaisante. » « Ouais, ouais … Je m’en doutais hein … Mais on va quand même éviter d’enfoncer le couteau hein … »
« Lasagnes et verrines de St Jacques. Ile flottante en dessert, ça vous va ? » « C’est parfait, comme d’habitude. » dit-elle dans un clin d’œil. ** Et le soir vint avec précipitation, Emma avait juste l’impression que quelqu’un s’était amusé à tourner les aiguilles de l’horloge. Contrairement à Regina qui avait gardé son calme tout au long de la préparation du repas. Elles avaient mis leur force en commun pour dresser une table class et finement décorée. Emma s’habilla d’un jeans noir et d’une chemise bleue nuit. Regina, elle, se para d’une robe bordeaux au décolleté dans lequel les yeux d’Emma se perdirent quelques fois durant le diner. Et a 20h pile, Snow et David arrivèrent. C’est évidemment Regina qui ouvrit la porte de sa demeure et la crispation de part et d’autre était palpable. Snow avait retint son souffle quelques dixième de secondes avant de lui sourire et de lui tendre un bouquet de fleurs. « Merci. Entrez. » Dans le salon, ils retrouvèrent Henry et Alice, jouant à la console. « Bonsoir les enfants ! » Henry lâcha sa manette pour se blottir dans les bras de son grand-père. « Hey salut kid ! » « Bonsoir. » lança Alice aussi timidement que poliment. « Ah vous voila !!! » Dit Emma en sortant de la cuisine, tablier autour de la taille. « Tu … Tu as cuisiné ? » lâcha avec un rictus peu rassuré Snow « Non. Hey, c’est quoi ce soupir de soulagement hein ? C’est Regina qui a tout fait. » « Pas mieux … » murmura Snow entre ses dents Evidemment cela n’échappa guère à Regina qui préféra en sourire plutôt que de rétorquer, le diner n’ayant même pas commencé. Le couple s’installa sur invitation de la belle brune à table, suivi par Henry qui s’installa aux cotés d’Alice, Emma et Regina présidant chacune au bout de la table. Ce choix ne manqua pas à Snow qui ne pipa mot pourtant. Regina apporta alors les St Jacques et Snow dû se rendre à l’évidence : Regina avait beaucoup de torts, mais ses compétences en cuisine ne pouvaient être remises en cause. Ils dégustèrent en silence l’entrée avant qu’Emma ne le brise « Alors ? » « C’est … C’est très bon, merci. » « Merci. » lança Regina dans un sourire presque conquérant, alors qu’Emma la fixa d’un regard réprobateur dans le style « ne poussez pas non plus ». « Alors, Alice m’a dit que vous cherchiez un moyen de nous faire rentrer ? Est-ce vrai ? »
Evidemment ce n’était pas le sujet type qu’aurait voulu aborder Emma en de telles circonstances, et elle eut du mal à avaler sa St Jacques, mais finalement fut surprise de la réaction de Regina « C’est exact. » « Mais je croyais que tu ne voulais plus utiliser la magie ? » Le tutoiement choqua presque Emma avant que cette dernière ne se rappelle qui était Regina pour elle par le passé. « C’est aussi exact. A vrai dire, Gold s’en charge. » « Je croyais que tu ne faisais plus confiance à Gold ? » « C’est encore exact, mais quel choix ais-je ? » dit-elle dans un sourire, comme si cela coulait de source « Pourquoi tant vouloir nous renvoyer là-bas ? J’y ais passé quelques temps et ce que tu as laissé derrière toi n’est pas des plus glorieux. » « Je m’en doute, mais à l’époque je n’avais guère l’idée que quelqu'un puisse y retourner un jour. Mais je sais que quelques habitants s’impatientent … » « Pourquoi ferais-tu ça ? Pourquoi nous aiderais-tu ? » « Parce que j’ai changé … Du moins, j’aime à le croire et à y pourvoir. » Elle échangea un regard avec Henry, qui lui sourit en retour. « Je vois … J’ai aussi compris que tu ne ferais pas partie du voyage. » « Là encore, tu as bien compris. » dit-elle dans un sourire montrant une certaine lassitude à devoir se justifier et un agacement pénible « Pourquoi ça ? » « Parce que je ne vois aucun intérêt à vous suivre quand je préfère de loin la vie que l’on m’offre ici. Appelle cela comme tu veux : exile, échappatoire, fuite … Mais si j’ai à choisir … » « … Et qu’est-ce qui te fais croire qu’on te laissera le choix ?!? » « Pardon ? » « Après tout, pourquoi vivrais-tu heureuse quand tu as fait tant de victimes ? » « Snow … » murmura David pour la calmer, voyant la pression monter comme dans une cocotte minute « David, ne sois pas si politiquement correct !!! Pourquoi ne paiera-t-elle pas pour ses crimes ? Pourquoi nous la laisserions vivre heureuse ici ? Le méritait-elle ?? » « Elle nous a sauvé !! » lança ardemment Emma pour défendre la jeune femme « Elle a aussi le droit de vivre heureuse ! » « Emma, ça ne te concerne pas. » « Excuse-moi ? Au contraire, je devrais être la première à l’accuser : elle m’a séparé de ma patrie, de ma famille. Et pourtant, j’ai eu une seconde chance, alors pourquoi pas elle ?? » Snow alla déverser une nouvelle fois sa rancœur quand David posa sa main sur sa cuisse et la pressa fortement, annihilant toute férocité dans sa voix.
« Je crois que nous devrions passer au plat principal… » lâcha Regina en se levant promptement et en se dirigeant vers la cuisine, suivit d’une Emma autant embarrassée qu’énervée de l’attitude de sa mère. Elle lui fit savoir à l’aide d’un regard noir. « Regina … » La jeune femme était appuyée sur le rebord du plan de travail ; elle essuya une larme naissante au coin de son œil avant de se retourner, affichant une façade impeccable. « Allez vous asseoir miss Swan, j’apporte le dessert. » Emma s’approcha alors et d’un geste déraisonné, elle enlaça la jeune femme fortement. Regina resta totalement figée sur place, stupéfaite. « Je suis désolée Regina » lui murmura Emma au creux de son cou « Si j’avais su … » Puis elle s’écarta et plongea son regard dans le sien « Vous aviez raison. Si j’avais su que ça se passerait ainsi … Et, à vrai dire, dans un coin de ma tête, je le pressentais mais … J’avais espoir que … Que ça se passe autrement. Je m’excuse. » « Miss Swan … » « Non, non, vous aviez raison, et j’avais tort. Profitez bien, je le dis rarement. » Regina ne pu que sourire alors « Bon, on va leur clouer le bec avec vos lasagnes ou pas ?!? » Elles retournèrent à table et le repas se poursuivit dans le silence avant qu’Henry n’engage de nouveau le dialogue « Maman, tu pourrais faire tes cookies aux amandes et caramel pour l’atelier de l’école ? » « L’atelier de l’école ? » « Yup. Va y avoir la fête de fin d’année à l’école et Snow organise, comme chaque année des ateliers. Je me suis dis que comme tu étais la meilleure cuisinière de Storybrooke …» « Et bien … Pourquoi pas. » « Oui, si nous sommes encore là, d’ici là. » marmonna Snow avant que David ne lui envoie un coup de pied dans la cheville. Ce fut le seul dialogue jusqu’à ce que le repas se termine. Mais Emma se souvenait de la promesse faite à Alice : si le repas se passait mal, elle et Henry devraient partir. « Et si on allait s’asseoir au salon pour un digestif hein ? Henry, Regina, j’aurais besoin de vous … Dans la cuisine. » « Mais … » « S’il vous plait. Alice, je te confie Snow, après tout … C’est ta demi sœur, vous avez surement des choses à vous dire. » Regina eut un hoquet de surprise avant d’être entrainée par Henry et Emma dans la cuisine. « Mais vous êtes folle ?!? » « Pas de panique, je voulais sauver le repas. » « En exposant ma fille ainsi ? » « N’oubliez pas : si ce diner foire, Henry et moi partons. Et je n’ai nullement l’intention de partir. Il faut qu’elle discute avec Snow, qu’elle comprenne … »
Regina frissonna alors : Snow et Alice avait bien plus en commun que ce qu’elles pensaient. De même paternité, si les choses avaient tourné différemment, elles auraient été élevées toutes les deux comme 2 sœurs, 2 princesses, et auraient probablement étaient heureuses ensemble, au palais du roi Leopold où Regina se serait occupée d’elles deux comme ses filles. Oui, les choses auraient été bien différentes. ** Assises l’une en face de l’autre, se regardant intensément, David se sentait clairement de trop. Il pensa aller rejoindre sa fille en cuisine, mais il savait pertinemment que Snow l’en n’aurait empêché. Alors, il resta là, prêt à compter les points, et soigner les blessures. « Comment était le roi, votre pè… Notre père ? » « Il était bon et généreux. Sage et tendre. Il a toujours été attentif envers moi. » Alice serra les poings sur ses genoux « Vraiment ? Pas envers moi en tout cas … » « Pardon ? » « Il n’a pas hésité à m’abandonner. Il savait que j’avais survécu à l’accouchement, pourquoi ne m’a-t-il pas gardé ? » Snow vit des larmes se former dans ses grands yeux qui appartenait, lui semblait-elle, à son défunt père. Il était clair qu’elle ne pouvait en renier la paternité. « Alors, tu ne sais donc pas ? » « Snow !! » l’interrompit David « Savoir quoi ? » « Ca suffit, on va y aller, il se fait tard, allez viens Snow. » La jeune femme fut tirée par David jusque dans l’entrée avant qu’il n’appelle Emma. « Quoi ? Vous partez mais … » « Ca vaut mieux, je t’expliquerais. On t’appelle demain. Regina, merci pour ce diner, c’était délicieux… » « Mais … » Avant qu’elle n’ait pu sortir un mot de plus, David et Snow étaient dehors. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » lança Emma vers Alice, debout au milieu du salon « Je devrais peut-être vous le demander à vous, ce qu’il s’est passé !! » « Mais de quoi tu parles ? » « Snow sait quelque chose sur ma naissance ! » Regina fronça les sourcils avant de se tourner vers Emma « C’est vrai ? Que sait-elle ? » « Je … J’en sais rien moi !! » Emma avait outrageusement menti … Elle venait de mentir à Regina, et d’un seul coup le poids de la culpabilité lui tomba sur les épaules. Cette dernière sonda son regard mais, dépourvue du super pouvoir d’Emma concernant les mensonges, elle plia et se tourna vers Alice « Je crois qu’il est temps d’aller dormir. »
« Ce diner était une mauvaise idée, j’avais raison. Vous devez partir, vous l’avez promis. » lâcha-t-elle dans un regard noir. « Alice !!! » « Non, elle a raison. J’ai fais une promesse … Henry et moi quitteront les lieux demain. Je suis désolée Regina je n’aurais jamais du vous imposer ça. » La jolie brune resta interdite devant ce revirement de situation : elle pensait se faire coincer en acceptant de recevoir Snow et David pour un diner chez elle, et finalement, c’était Emma qui avait vu la situation lui échapper et se retourner contre elle. Regina le lui avait pourtant dit : elle faisait trop de promesses, et celle-ci était clairement de trop, mais trop tard. Aujourd’hui, elle ne pouvait plus reculer, elle avait donné sa parole. « Henry … Demain matin nous partirons. » « Mais … J’ai pas envie !!! » « Henry écoute, on trouvera une maison et puis, Regina a eu la patience de nous accueillir ici depuis 2 semaines … On devrait … On devrait la remercier, et puis, on viendra la voir, n’est-ce pas ? » dit-elle ne se tournant vers Regina ; cette dernière opina de la tête « Tu vois. Allez, pour l’instant, file au lit, je te rejoins. » Henry monta alors, non sans lancer un regard noir et vengeur vers Alice. « Alice, va au lit aussi, s’il te plait … » La petite lui sourit faiblement et monta, sans demander son reste. « Ca, on peut pas dire qu’elle ne tienne pas de vous cette opiniâtreté. Quand elle a une idée dans la tête, elle l’a pas ailleurs. Elle voulait qu’on parte, et ça depuis qu’on a mis un pied ici … » « … Je suis désolée … » « Vous n’y êtes pour rien. A vrai dire … Je la comprends : elle vient de tout quitter, de trouver une nouvelle vérité à sa vie, elle aurait certainement aimé avoir plus de temps avec vous seules à seules. Peut-être que c’est un mal pour un bien … » « Peut-être, mais je ne pensais pas que cela se finirait de la sorte. » « Quoi ? Vous vouliez faire une petite fête pour moi ?!? Ou une petite soirée privée peut-être ? » lâcha-t-elle sur un ton plus que sensuel et suggestif, qui laissa Regina sans voix « Hey, je blague hein … » « Très drôle miss Swan. Je vais me coucher. » « Regina, je vous remercie de nous avoir accueilli, vraiment. » « Je l’ai fais pour Henry. » « Bien sur, ça va de soi … Vous n’alliez pas accepter de nous héberger pour le simple bonheur de m’avoir sous votre toit, histoire de me croiser inopinément au sortir de la douche. » « Miss Swan !!!! Vous prenez des libertés qui ne me plaisent guère. » « Mouais … En tout cas, je suis contente d’avoir habité ici un temps. » « Parce que vous aviez enfin un toit ? »
« Non, parce que j’ai appris à vous connaitre un peu mieux et que la Regina à qui j’ai eu à faire ces derniers temps m’a plu. Si les autres avaient la chance d’entrevoir ne serait-ce qu’une once de ce que j’ai pu voir : ce sourire sur votre visage quand vous faisiez les devoirs des enfants, cet air serein quand nous regardions un DVD le soir, ou encore ces jeux … Bref, j’aurais une liste immense de choses qui vous ferait vus apprécier des autres pour ce que vous êtes. » « Et qui vous dit que j’ai envie que les autres me voient autrement ? » « J’en sais rien, mais vous devriez. Quoique … En y réfléchissant … J’aurais bien gardé pour moi cette part de vous. » Emma s’approcha de Regina et, tout en lui souriant, lui prit la main « Je vous ais déjà dis merci non ? » dit-elle en plongeant son regard dans le sien, et alors qu’elles n’étaient qu’à quelques centimètres l’une de l’autre, Regina soupira et lui sourit poliment avant de lâcher sa main « Merci Miss Swan. Merci de votre sollicitude. » « Ce n’est pas de la pitié. C’est la vérité. » Elles s’échangèrent un dernier sourire avant que chacune ne regagne sa chambre. La dernière nuit d’Emma sous le toit de Regina. Et alors que ces dernières pensées allaient vers la jolie brune, au loin, bien plus loin que les murs de la demeure, bien au-delà des maisons de Storybrooke, sur la plage bordant le large de la ville, une colonne de sable s’éleva tourbillonnant. Voguant au dessus des toits et des rues, la nappe sableuse s’infiltra par l’interstice d’une fenêtre du salon. Guidée, elle chercha sa proie pour la trouver à l’étage, se glissant sous le pas de la porte d’une chambre … La chambre d’Alice. Le ban de sable sembla alors flotter au dessus d’elle puis, en quelques secondes, s’abattit sur elle, la réveillant en sursaut. ** Elle se réveilla en sursaut comme si elle avait fait un horrible cauchemar. Haletante et en sueur, il lui fallut quelques secondes pour comprendre où elle se trouvait. Elle se leva alors, pieds nus, et, comme une somnambule, sortit de sa chambre, en silence. Elle descendit les marches en marbres, sans se soucier du froid lui glaçant la voute plantaire et se dirigea vers la cuisine. Elle attrapa un couteau de boucher, celui que Regina avait promis de mettre en hauteur mais qu’elle oublia de faire pour se consacrer au diner de ce soir. Elle remonta tout aussi silencieusement les marches et ouvrit la porte de la chambre. Elle se glissa telle une anguille près du lit de la jeune femme, un regard noir sur le visage, puis elle brandit le poignard ; et ce ne fut pas quand les yeux de la jeune femme s’ouvrirent en entendant une latte du parquet grincé, trahissant la présence d’une personne dans sa chambre, qu’Alice arrêta son geste et enfonça une première fois le
couteau dans l’estomac de la jeune femme. Quand elle sortit le couteau, un filet de sang gicla sur son visage, rendant ce dernier encore plus étrangement psychopathe. La jeune femme ne pu prononcer que quelques balbutiements avant que ne s’abatte un second coup non loin du premier. La douleur lui irradia tout le corps jusqu’à l’anesthésier … Bientôt, elle ne sentit plus rien, et eu juste le temps de voir la petite fille disparaitre derrière la porte avant de fermer les yeux. XXX La douleur lui irradiait le corps, comme si de la lave coulait dans ses veines et s’infiltraient partout ; elle était tétanisée par la douleur, incapable de bouger. La surprise même d’être la victime d’Alice était plus douloureux encore … Elle ne l’avait pas vu venir, elle n’aurait jamais pensé qu’elle en vienne à ça … Et soudain ses pensées se dirigèrent vers Cora : était-ce son plan depuis le début ? Qu’avait-elle pu dire ou faire à Alice pour qu’elle agisse ainsi ?!? Et avec la force de désespoir, elle réussi à se mouvoir, sentant son sang tremper les draps, rendant les mouvements plus difficiles. Elle tendit sa main, son bras, dans le vide de sa chambre, cherchant quelque chose ou quelqu’un, une aide providentielle … Et finalement, au bord du lit, elle bascula à terre, entrainant dans sa chute, ses draps, mais aussi sa lampe de chevet qui se fracassa au sol, attirant l’attention de sa voisine de chambre. Cette dernière ouvrit la porte avec violence et alluma la lumière, sans même penser qu’elle pouvait apercevoir sa colocataire dans une tenue inappropriée. Et quand elle vit la scène, elle ne pu qu’hurler « REGINA !!!! » Emma se précipita à genoux près d’elle et découvrit le sang sous les draps dans lesquels elle s’était enroulée en tombant. « Mais qu’est-ce qui s’est passé ??? » Instinctivement, elle posa ses mains sur les plaies béantes de Regina quand Henry se pointa derrière elles « Maman … » « Henry !!! » Emma se tourna alors et le petit garçon s’aperçut, horrifié, de la présence abondante du sang sur le ventre et les mains de ses mères « Appel de l’aide, VITE !! » Il sursauta puis se bougea et descendit 4 à 4 les marches, manquant de tomber plusieurs fois, avant d’attraper le téléphone et de composer le premier numéro qui lui vint en tête. ** « Regina je vous en prie, restez avec moi !! » Elle appuya sur les plaies afin de freiner l’hémorragie, mais rien n’était moins sûr. Il semblait y avoir 2 blessures profondes, semblant être faites par une arme blanche. « Regina, regardez moi … Regina … »
La jeune femme brune avait du mal à garder les yeux ouverts, ses pupilles dilatées vaquaient d’un lieu à un autre sans réellement se fixer, comme si elle était en panique. Et dans un geste, elle attrapa les mains d’Emma et bougea ses lèvres. Emma se pencha alors et cru comprendre « A… Ma … Lice … » Emma fronça les sourcils puis entendit la porte d’entrée claquer et des pas lourds et rapides venir jusqu’à elle ; quand elle se tourna elle vit David, Snow et Whale, ce dernier, d’abord inerte, s’accroupit afin d’aider la jeune femme. Quand il prit le relais, elle se releva et quand Snow lui demanda ce qu’il s’était passé, elle l’ignora et se rua dans la chambre d’Alice pour ne trouver qu’un lit vide. « Et merde … » « Emma ?? EMMA !!! Dis-moi ce qu’il s’est passé ? » « J’en … J’en sais rien … Je l’ai trouvé là, par terre, du sang partout … » « Ou est Alice ? » « J’en sais rien …. Bon Dieu … Merde … » « Calme-toi, Whale se charge d’elle. David l’aide. » Snow fut presque étonnée de la tristesse et de la panique dans l’attitude d’Emma « Hey, calme-toi … » « Mais …. J’ai rien vu venir … J’ai rien entendu !!! » « Emma … Va rassurer Henry, il est paniqué aussi. » D’un seul coup, Emma réalisa que son petit garçon de 10 ans en avait trop vu pour son âge. « T’as raison. » Sans un mot de plus elle se rendit dans la chambre du petit garçon pour le voir assis sur son lit, prostré, son visage pâle et neutre. « Hey … » « Le Dr Whale a appelé pour faire venir une ambulance … » Emma s’assit lentement à coté de lui, au bord du lit, entourant ses épaules de son bras « Tout va bien aller. » « Qu’est-ce qui s’est passé ? » « J’en sais rien, mais je vais le découvrir, je te le promets. » « Ou est Alice ? » « Elle … Elle a disparu … » Henry se mit alors à pleurer, Emma se trouva démunie et impuissante. Elle n’avait jamais pensé son rôle de mère de la sorte car oui, cela impliquait aussi de sécher les larmes de son fils et pas seulement de répondre à ses attentes en étant la Sauveuse car, pour le coup, elle n’avait pas su sauver ou même protéger Regina. « Ne t’inquiète pas, elle ira bien. » « Non c’est faux, j’ai vu le sang … » « Hey, Regina n’est pas n’importe qui hein, tu le sais. » « Non … Et à cause de moi, elle va mourir ! » « Pourquoi tu dis ça ? » « Parce que je lui ais fais promettre de ne plus utiliser la magie. Si elle ne m’avait pas écouté, elle aurait peut-être pu se défendre, si elle avait utilisé la magie, elle… » « Hey, hey, tu n’en sais rien. Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé. »
« Et toi non plus … » dit-il le visage buriné de larmes « Je te promets que je découvrirais ce qu’il s’est passé ! » Henry enfouit son visage contre Emma et au bout de 5min, Snow frappa à la porte « L’ambulance est là. Je vous accompagne à l’hôpital. » « Oui merci. » « Ce n’était pas une question. » dit-elle dans un faible sourire, comme si elle essayait de se racheter pour une faute qu’elle n’avait pas commise. Mais, Snow le savait, elle avait eu à l’encontre de Regina quelques mots assez durs ces derniers temps, et plus récemment, la soirée dernière. Alors sans un mot, ils montèrent tous en voiture et suivirent l’ambulance jusqu’à l’hôpital où Regina fut prise en charge directement. « Whale !! » « Oui ? » « Peu importe qui elle est ou qui elle fut, vous avez intérêt à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour l’aider et la sauver, c’est clair ? » les mots d’Emma étaient aussi durs qu’emplis de peine, et c’est pourquoi Whale ne s’en offusqua pas. « Bien sur Emma. » ** La nuit fut interminable pour Emma. Elle n’avait pas quitté les couloirs de l’hôpital, arpentant des mètres et des mètres sans jamais fermer les yeux ou penser à rentrer. Henry non plus n’avait pas souhaité partir, mais la fatigue l’avait gagné et il dormait à présent sur le canapé de la salle d’attente. Snow et David avaient voulu rester mais Emma leur avait dis que ce n’était pas nécessaire et qu’elle préférait encore qu’ils se penchent sur la disparition d’Alice. C’est donc à regret qu’ils la laissèrent. Et alors qu’il était environ 5h du matin, Whale apparut enfin derrière les portes battantes ; Emma dissimula assez mal sa fébrilité et entraina le docteur loin des oreilles d’Henry. Elle ne préférait pas le réveiller pour qu’il entende de possibles mauvaises nouvelles, même si elle ne voulait l’admettre. « Alors ???? » dit-elle avec impatience « Elle est en vie. » Emma respira enfin et lâcha même un petit soupir « Mais tout n’est pas fini, elle a perdu énormément de sang et elle a fait un arrêt sur la table. » « Et … C’est mauvais ? » « On l’a stabilisé mais … Elle est dans le coma. » « Mais elle est en vie n’est-ce pas ??? » « Emma … Vous devez comprendre que … Regina … Elle est en vie certes, mais dans un coma dont elle ne sortira probablement jamais. » « Qu’est-ce que vous … dites ? » « C’est un coma profond ; on pense que son cerveau a été privé trop longtemps d’oxygène durant son arrêt. Les lésions cérébrales peuvent être irréversibles. »
« Non … Je … Elle est en vie. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir non ? » « Je ne veux pas vous donner justement de faux espoirs. Il est peu probable qu’elle se réveille un jour et si, par miracle, c’est un jour le cas, elle ne sera plus la même. » « Quels sont les conséquences d’une privation d’oxygène trop longue ? » « Un état végétatif sévère peut se définir, dans les grands lignes, par l’incapacité de se mouvoir seul, de respirer seul, de parler, de manger. Elle serait dans son lit, reliée à des machines. Je connais Regina, et … Je peux vous dire qu’elle ne désirerait surement pas rester dans cet état. » « Non, vous vous trompez, vous ne connaissez pas Regina, pas comme je la connais ! Elle est en vie, c’est ce qui compte. » « Vous savez … C’est triste à dire mais, vous n’avez aucun droit sur elle. La seule personne à Storybrooke pouvant s’apparenter à de la famille est … » « … Snow … » « Elle est sa belle-mère. Vous allez le dire à Henry ? » « Il va vouloir la voir quoiqu’il se passe. Je peux la voir ? » « Non pas encore, elle est en soin intensif. Vous ne pouvez plus rien faire, rentrez chez vous. Quand elle sera transférée, je vous préviendrais. » Emma rechigna puis pensa à Henry. Elle lui fit un signe de tête en guise d’approbation puis, quand Whale repartit, elle alla réveiller Henry qui demanda de suite des nouvelles de sa mère. Lentement mais de manière claire, elle lui expliqua, dans les grandes lignes, ce que venait de lui dire Whale. Elle avait prit le parti de lui dire la vérité, sachant pertinemment que mentir renforcerait encore sa peine. Et après avoir bougonné qu’il tenait à rester jusqu’au transfert de sa mère, Emma réussi à le convaincre de repartir chez Regina pour finir sa nuit. Et malgré sa volonté de rester éveillé, la fatigue le gagna et il s’endormit de nouveau dans on lit, bordé par Emma, avant que celle-ci n’aille, elle aussi, dormir un peu. En passant, elle entra dans la chambre de Regina et eut un frisson en voyant la marre de sang sur son tapis blanc. Les draps étaient encore par terre, témoin de la rudesse de la chute … Elle ferma la porte, espérant que son fils n’y entre pas avant qu’elle ait tout nettoyé. Et finalement, elle s’endormit, tout habillée, dans son lit, accablée par la fatigue et la tristesse de savoir Regina condamnée. ** Les rumeurs et les nouvelles étaient aussi rapides à Storybrooke qu’un éclair durant un gros orage. Bientôt tous apprirent l’attaque dont avait été la victime Regina, et la disparition d’Alice, ce qui plongea les habitants dans une passable psychose. Bien évidemment la nuit fut courte pour la jeune femme qui fut incapable d’aligner plus de 3h de sommeil consécutives. Et s’est passablement endormie encore qu’elle se leva et
qu’elle fit un détour par la chambre d’Henry où ce dernier dormait profondément. Elle composa le numéro de Ruby et descendit dans la cuisine. « Ruby, tu pourrais passer pour garder Henry ? Je dois sortir, oui je t’expliquerais. Ok ? Merci. » Puis elle composa le numéro de Snow « Des nouvelles ? Oh ok … J’arrive. Non, non plus vite se sera fait, mieux se sera. Tu penses ? Bon je verrais. On se retrouve dans 20min devant sa boutique. A tout à l’heure. » Et elle eut juste le temps de boire un café et de s’habiller avant que Ruby n’arrive « Hey, salut. J’ai fais aussi vite que j’ai pu … J’ai entendu les nouvelles, c’est vrai alors ? Regina est blessée ? » « Oui, elle a été poignardée. » « Merde mais … Par qui ??? » « J’en sais rien. Elle a rien pu dire … Et Alice a disparu, je sais pas si elle est mêlée à ça où si elle a juste été enlevée. » « Tu … Tu penses qu’elle aurait pu faire ça ??? » « J’en sais rien … Je suis paumée … Tu … Tu sais où est Hook ? » « Kilian ?? Nan, il n’a rien à voir avec ça, je te l’assure. » « Comment tu peux … Non … Ruby ? » « Bah quoi ?!? Tu peux pas nier qu’il est beau gosse ! Et puis, je dois bien t’avouer que le fait qu’il lui manque une main … Amplifie ce qu’il peut faire avec l’autre ! » lui dit-elle dans un clin d’œil. Emma leva les yeux au ciel « Par pitié, pas maintenant … » Ruby fit quelques pas dans l’entrée et regarda tout autour d’elle. « Bah merde, j’avais jamais mis les pieds ici … La classe quand même. » Emma ne pu que sourire devant la béatitude de la belle brune « Henry dort encore à l’étage. Je te confie la cuisine, essaie de ne pas tout faire bruler. » « Promis. Tu vas faire quoi ? » « Je vais essayer de retrouver Alice … » Elle attrapa sa veste et quitta la maison en direction du centre ville où elle retrouva Snow et David devant la boutique de Gold. « Tu es sûre que tu veux faire appel à lui ? » « Il est le seul ici à maitriser la magie qui pourrait nous être utile. » « Mais tu le connais : on a rien sans rien avec lui. » « J’aviserais à ce moment-là. » Et sans attendre, elle entra dans la boutique faisant tinter la cloche de l’entrée et attirant ainsi l’attention du maitre des lieux. Gold sortit de son bureau, l’air passablement énervé que l’on rentre dans sa boutique de si bonne heure. « Miss Swan, que puis-je pour vous ? » « Je suppose que vous n’êtes pas sans savoir que Regina a été attaquée cette nuit. » « Oui, j’ai cru entendre cela, c’est … navrant. » « Alice a disparu. »
Gold fronça les sourcils et semble, soudain, plus intéressé par la conversation « Et vous pensez qu’il y a un rapport ? » « Evidemment qu’il y en a un. J’aimerais solliciter votre aide pour la retrouver qu’elle soit en fuit ou enlevée, il faut la retrouver. » « En fuite vous dites ? Vous émettez l’idée qu’elle ait pu tuer sa propre mère ? Bien … En y réfléchissant, ça serait de famille … » dit-il ironiquement « Regina n’est pas morte !!! » aboya Emma plus qu’elle ne l’aurait voulu « Et je me fous de savoir à quel point cette situation vous amuse, je voudrais juste votre aide. » « Et pourquoi moi ? » « Parce que vous me le devez. » « Ah vraiment ? » « J’aurais pu vous en empêcher vous le savez ? A la frontière de la ville, j’aurais pu vous arrêter, mais je n’ai rien fais … » « Et vous pensez que ça vous donne droit à une faveur de ma part ? » « Exactement. Et parce que vous l’avez fais à l’envers à Regina à l’époque, et que vous lui devez bien ça, parmi tant d’autres choses. » « Quel langage … » « Rumple … » L’homme se retourna pour voir Belle sortir de l’arrière boutique, un air grave sur le visage « Je t’en prie, fais-le. » Il grimaça alors et ses doigts se crispèrent sur sa canne « Tu m’as dis vouloir changer, alors commence maintenant. Je sais ce que tu as fais par le passé, même si je ne sais pas tout, et Regina a le droit à cela de ta part. » « Très bien, très bien. Que puis-je faire ? » « Accompagnez-nous. Que ce soit Alice ou une autre personne l’ayant enlevé, je suppose que son but sera de quitter la ville au plus vite. » « En prenant le risque de … » « … Ca, la personne ne le sait pas justement. » « Par où on commence ? » « On va se diviser. Direction la forêt. » « Et pourquoi ne pas envisager que l’agresseur ait pris une voiture ? » « Je … » « Emma, vous ne nous dites pas tout n’est-ce pas ? » « Je crois qu’il n’y a pas d’agresseur, enfin si mais je veux dire … » « Vous pensez que c’est Alice n’est-ce pas ? » «…» « Et qu’est-ce qui vous fais dire cela ? » « Sur le bateau … Avant de battre Cora, elle a dis quelque chose … Sur le coup, je me suis dis que c’était un dernier coup de poker pour nous faire peur mais … J’y ais repensé cette nuit. » « Qu’a-t-elle dis ? »
« Je serais toujours là. C’est ce qu’elle a dit. On ne s’est jamais vraiment penché sur le passé commun entre Cora et Alice. Elle l’a peut-être conditionnée à haïr Regina. » « Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi après la mort de Cora, 15 jours plus tard ? » « J’en sais rien mais le fait est qu’Alice détestait Regina parce que Cora lui avait dit qu’elle avait été séparée de ses parents par sa faute. Il se pourrait qu’Alice soit comme un agent dormant … Un déclic et il passe à l’action. Il suffit que quelque chose ait « réveillé » Alice et qu’elle passe à l’action, c'est-à-dire s’en prendre à Regina. Une ultime vengeance de Cora envers Regina. » « Et par la main même de sa fille, quelle ironie. » « Tragique ironie oui. Mais si c’est bien ça, ça exclut une fuite en voiture. Alice n’aurait jamais pu la conduire. Elle doit se cacher quelque part, certainement dans les bois. » « Miss Swan, Storybrooke est plus vaste qu’il n’y parait. Ses bois sont immensément grands, les parcourir nous prendra une éternité. » « J’ai ma petite idée … » XXX « Merci d’être revenue si vite. » « Pas de soucis, j’ai confié Henry à Granny. » « Tu as apporté ce que je t’ai demandé ? » « Oui, Henry m’a donné ça. » Ruby tendit un tissu qui s’avérait être un débardeur à Alice « T’es sûre que c’est à elle ? » « Tu vois franchement Henry mettre ça ? Et Regina ne rentre pas dedans … » Quand Ruby évoqua Regina, Emma eut un pincement au cœur : elle n’avait pas même pas été la voir ce matin ; se sachant impuissante, elle se rendrait bien plus utile en ramenant Alice auprès d’elle. Elle décida alors de se concentrer sur sa recherche, et quoi de mieux que le célèbre flair de Ruby pour retrouver quelqu’un ? « Bon … C’est partit. Renifle ! » dit-elle non sans une pointe d’amusement en tendant le linge à Ruby. Cette dernière obtempéra et en quelques secondes, elle marcha, telle une somnambule au travers des rues pour déboucher non loin de la mine effondrée. « Elle est là ? » « Pas loin … » A la suite de Ruby, Gold et Emma. Et au bout de 10 minutes supplémentaires de marche, Ils l’aperçurent enfin, le chemise de nuit, pieds nus, les cheveux en bataille, un couteau ensanglanté dans la main. « Alice !!!! »
Cette dernière, en train de marcher on-ne-sait-ou, se retourna alors, son visage impassible taché de sang. Et alors qu’Emma allait courir en sa direction, Gold leva sa canne pour lui barrer le passage « Mais qu’est-ce qui vous pr… » « Ce n’est pas elle. » grinça-t-il des dents Emma fronça les sourcils avant d’être attirée par des ricanements venus tout droit d’Alice. Cette dernière, son couteau fermement tenu dans la main, fixait les autres. « Laissez-moi lui parler. » « Non Emma !! » cria Snow en voyant Emma faire un pas dans la direction de la petite fille. Gold non plus n’était pas rassuré et le fit savoir à Emma en lui barrant une nouvelle fois le chemin ; Mais s’il y avait bien une chose qu’Emma détestait plus qu’autre chose, c’était qu’on lui dise ce qui était le mieux pour elle. Elle s’approcha de lui comme jamais elle ne l’avait fais auparavant, nez contre nez « Laissez-moi faire … » « Je vous préviens … Je sens que quelque chose ne va pas avec elle … Qui sait ce que Cora lui a fais. » Emma lui jeta un regard, la petite fille semblait attendre patiemment, un léger sourire aux lèvres. La jolie blonde s’approcha d’un pas, puis 2, puis 3 et Alice pencha la tête sur le coté. Emma cru alors voir un mauvais remake de « The Ring » avec une gamine possédée et démoniaque, totalement flippante. Elle s’attendait franchement à ce que sa tête fasse un 360° ou encore qu’elle vomisse de la bouillasse verte tout en jurant et blasphémant. « Alice … Dis-moi ce qui s’est passé ? » Elle ne pu défaire son regard de la lame rougie du sang de Regina. Elle n’imaginait pas avec qu’elle violence elle lui avait asséné les coups. « Alice … » « Tu es si faible … J’ai de la peine pour toi. » Emma se figea alors et écarquilla ses yeux, tellement surprise qu’elle ne se rendit pas compte que la petite s’était approchée de quelques pas en sa direction. « Alice ? » « Elle avait tort de te faire confiance, cela a été sa dernière erreur … » « Pourquoi tu as fais ça ? Pourquoi Regina ? » Pour toute réponse, Alice sourit alors et en un quart de seconde, elle sauta sur Emma et la colla à terre, brandissant son poignard de fortune au dessus de sa tête ; et alors que son visage était à quelques centimètres de celui d’Emma, cette dernière pu lire la folie et la rage dans les yeux de la petite fille « Que tu peux être idiote. Ne sais-tu pas … que l’amour est une faiblesse … » Et à ce moment-là, elle fut envoyée à quelques mètres de là par Gold. Emma se releva alors prestement et compris alors, horrifiée : ces paroles lui étaient étrangement familières … Et alors que Gold allait lui asséner le coup de grâce, Emma se mit entre lui et elle, en leva les bras « Non !!!! » « Miss Swan … » « Ce n’est pas Alice !!! »
A ce moment là, Alice se releva et s’évapora pour se retrouver juste en face d’Emma. En quelques secondes, elle lui planta le couteau dans le ventre, faisant sursauter Emma. Ruby hurla de stupeur tandis que Gold la figea dans une aura bleutée « Je te l’ai dis … C’est une faiblesse. » lança-t-elle dans un sourire, mais elle le perdit bien vite quand Emma attrapa la lame de sa main et sortit le couteau lentement « Comment … » « Je te l’ai déjà dis une fois : ce n’est pas une faiblesse, mais une force ! » A ce moment là, elle s’éloigna, laissant le couteau tomber au sol, tandis qu’Alice était toujours immobilisée. Gold se posta entre elles 2 et posa sa main sur le front de la petite « Rumple … Sale petit … » « Ne soyez pas aussi virulente ma chère, vous n’en n’avez pas les moyens. » « Tu sais que je ne la laisserais pas, tu le sais ça. Cette enfant est à moi, grâce à toi. » « C’est ce que nous verrons. » « Si tu me détruis, tu la détruis elle aussi. C’est ce que tu veux ? » « Vous avez déjà tué Regina … » Emma avait pris la parole, essayant de jouer son jeu « Vous avez gagné déjà, Regina est morte ce matin. » Elle aperçut alors sur le visage de la petite un rictus de satisfaction. « C’est bien … Elle est mieux là où elle est maintenant. » Emma serra les poings et la mâchoire mais laissa courir. Gold agita la main et Alice tomba lourdement sur le sol. « Qu’est-ce que vous lui avez fais ?!? » « Je l’ai endormi momentanément. Avant de comprendre et de chercher un moyen de séparer Cora d’Alice. » « J’ai cru que je l’avais tué la première fois… J’en étais sûre … » « Avec la magie, il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit. On va la ramener, on verra ce que l’on peut faire en allant. » Emma eut quand même un regard peiné vers la petite fille qui, finalement, était elle aussi une victime de Cora. Voilà pourquoi cette femme avait été si « facile » à battre : simplement parce qu’elle n’avait pas dit son dernier mot. Elle s’en voulait d’avoir cru en être débarrassée … Puis ses pensées se tournèrent vers Regina : elle n’imaginait pas ce qu’avait pu ressentir Regina en voyant sa propre fille la poignarder. ** Gold et Emma ramenèrent Alice en ville, dans la boutique de Gold là où, 15 jours plus tôt, David avait pris place pour entamer une cure de sommeil. « On fait quoi maintenant ? » « Vous rien. Je vais faire des recherches. » « Hey, j’ai de la magie moi aussi !!! » dit Emma, insurgée « Sans vouloir vous vexer chère Emma, vous êtes encore loin du compte. »
«…» « Vous devriez vous occuper de votre fils à présent. » « Vous … Vous pouvez faire quelque chose pour Regina ? » Gold haussa un sourcil, surpris et amusé de cette demande. « Ce n’est pas de mon ressors. Ce qui lui arrive est malheureux, mais c’est en dehors de mes capacités. » « Vous mentez. Henry m’a parlé de ses brulures lors de ses nuits agités qu’il partageait avec Aurora. Vous lui avez enlevé ses blessures par magie. » « Mais le cas de Regina est autrement plus complexe. Alice l’a blessé à l’arme blanche, et non par magie. Son état relève d’une question purement biologique. Les brûlures d’Henry étaient faites dans un ‘entre-deux-mondes’, quelque chose de non matériel, non réel. » Gold vit la tristesse dans les yeux d’Emma, ce qui l’intrigua au plus haut point. « … Merci quand même ... » Et alors qu’elle s’apprêtait à quitter la pièce « Miss Swan. » « Oui ? » « Vous savez comment la réveiller … » dit-il dans un petit sourire « Pardon ? » « N’avez-vous pas une petite idée de la manière de s’y prendre ? » « ??? » Il s’approcha d’elle, clopinant de sa canne et s’approcha assez près pour pouvoir voir ses pupilles se dilater de stupeur quand il lui assénerait la vérité « L’amour véritable Miss Swan. Le seul et unique. » « Euh … Oui, et ? » « Votre mère fut réveillée ainsi et, ironie du sort, votre père le fut il y a une paire de semaines de la même façon. » « Vous voulez dire … » « Et oui. » « Quel rapport avec moi ? Et quel rapport avec l’état de Regina ? Je croyais que ça n’avait rien de magique … » Gold laissa échapper un hoquet d’amusement « Il est vrai que je n’y connais rien miss Swan … Semble-t-il, pas plus que vous. Mais … Vous êtes-vous demandée comment cela avait été possible qu’elle revienne d’entre les morts sur le navire de Hook ? » « Elle n’est pas … Elle … » Emma s’arrêta quelques secondes, se remémorant la scène sur le galion : Regina, transpercée par cette lance de fumée jetée par Cora … Elle se souvenait du corps ensanglanté de Regina tombant sur elle, son souffle court et ses yeux clos … Son dernier soupir … Puis quelques minutes de latence avant que Regina ne revienne à la vie. Emma s’était interrogée mais finalement avait laissé courir. « Pouvez-vous me dire ce qu’il s’est passé sur ce navire ? » « Vous étiez là, vous avez-vous aussi. » « Non, non. Je vous parle de ce que je n’ais pas vu, de ce que personne n’a vu … »
« J’en sais rien moi : elle s’est prise la lance, elle s’est effondrée, elle a murmuré quelques mots pour Henry, et ensuite elle a fermé les yeux ; j’ai cru qu’elle était morte ! » dit-elle avec agacement, tant remuer ces vieux souvenirs désagréables était pénible pour elle « N’y a-t-il pas quelque chose que vous ayez fait ou dis durant ces brefs derniers instants ? » « … Je … Je crois pas. J’étais sous le choc, elle avait pris cette lance à ma place. J’étais déboussolée. » Gold plissa les yeux, comme pour essayer de lire en elle « Avez-vous … pleuré ? » « Quoi ? » « Avez-vous pleuré miss Swan ? » « Je pensais Regina morte à ma place alors … J’en sais rien moi, oui peut-être, je sais plus ! Quelle importance ?!? » A ce moment-là, Gold sourit de ce sourire qui faisait frissonner Emma à chaque fois. »Voilà, nous y sommes. » « C'est-à-dire ? » « Vos larmes … Vos larmes ont du toucher Regina. Vous êtes le produit de l’amour véritable, du plus bel et pur amour. Vous avez fais preuve de magie vous-même. Vous n’en êtes pas encore consciente, mais vous renfermez en vous une magie pure et blanche qui peut être salvatrice dans certaines situations, comme ce fut le cas avec Cora ou encore là, Regina. » « Je … Comment ? » « Oh cela me dépasse ; ce type de magie n’est pas de mon domaine … Ce que j’essaie de vous dire c’est qu’il y a peut-être un rapport entre ça et sa ‘résurrection’ » «…» « Vous devriez vous pencher sur la question miss Swan. » « Qu’est-ce que vous insinuez ? Que moi seule ais le pouvoir de la … Réveiller ? Quoi, en lui pleurant dessus ?!? » « Emma … Vous savez. Vous avez toujours su comment faire. » « Non c’est … C’est irrationnel. » « Vraiment ? Certes, ce n’est pas l’amour le plus conventionnel que j’ai pu rencontrer : la méchante reine et la Sauveuse … C’est assez ironique finalement de savoir que celle qui devait défaire la reine, va la sauver par bien des manières. » « Non … Je … Je n’aime pas Regina. » « Voilà un point qui nécessiterait bien des dissertations, mais cela ne retient que votre intention. Votre récente colocation tendrait à prouver que, mis à part Henry, vous semblez être la seule à pouvoir vivre aux cotés de Regina. Il est assez étrange que sur les 3 fois où vous avez usé de vos pouvoirs, 2 fois soient à ses cotés. » «…»
« Bien évidemment, certains ne verront pas d’un bon œil cela, mais qu’importe … Souhaitez-vous leur bonheur ou le votre et celui de votre fils ? » Emma sourcilla alors et repensa à tout ce qui s’était passé depuis son arrivée à Storybrooke. Bien évidemment, son regard vis-à-vis de la jeune femme avait changé, pour avoir eu l’occasion de mieux la connaitre en vivant à ses cotés ces 15 derniers jours, mais de là à dire que c’était de l’amour … Non, ça ne pouvait être cela … Ce n’était pas possible. « Gold … » « Miss Swan, j’ai du travail à présent. Vous savez ce que vous avez à faire. » Sur ce, il la laissa au milieu de la boutique. Son regard vagabonda quelques instants sur divers objets de la pièce, puis, finalement quitta la boutique pour se rendre à l’hôpital. Sur le chemin, elle reçut un coup de téléphone de Snow lui informant qu’Henry avait décidé de rester un moment chez eux, ce qu’Emma comprenait parfaitement ; elle préférait cela d’ailleurs plutôt qu’il n’erre comme une âme en peine dans la maison et qu’il ne tombe sur la chambre ayant encore les séquelles de l’agression de sa mère. « Des changements ? » demanda-t-elle à Whale en sortant de l’ascenseur la menant à l’étage où se trouvait la chambre de Regina « Aucun. Ce qui n’est pas mauvais en soi. Il n’y a aucune amélioration, mais aussi aucune dégradation de son état. » « Ouais, on peut voir le verre à moitié plein … » dit-elle dépitée « Si vous souhaitez la voir, elle est chambre 23. Je vous préviens, elle est sous respirateur. Je préfère vous le dire pour ne pas que vous soyez choquée en entrant. » « Merci … » Ses pas étaient lourds, et sa tête était lourde comme si un millier d’abeilles bourdonnaient dans son crâne. Et quand elle poussa la porte de sa chambre, malgré l’avertissement de Whale, elle fut stupéfaite de voir Regina ainsi : pâle, immobile, appareillée à une énorme machine bruyante et terriblement effrayante. Elle était heureuse d’avoir vu cela avant Henry. Elle s’avança doucement, comme si elle pouvait la réveiller, et s’assit à ses cotés. Elle était presque méconnaissable ; elle n’avait plus rien de cette femme de caractère, droite et imposante ; ici, elle semblait fragile. « Regina … Je sais pas si vous m’entendez … Ca se trouve, je parle dans le vide, peu importe. J’espère que vous n’abandonnez pas, que vous vous battez. Regina, Henry vous attend et … Alice aussi. » Elle se pinça les lèvres, sachant que si Regina la voyait mentir, elle se réveillerait d’un bond et la giflerait. Mais elle n’en fit rien : elle resta là, inerte, branchée à cette satanée machine qui la maintenait littéralement en vie par un fil, ou du moins, par un câble. Elle se pencha alors et lui prit la main, sa peau était horriblement froide. « Regina … Je suis là … » Et les paroles de Gold résonnèrent dans son esprit, ce qui la fit même rougir
« N’importe quoi … » murmura-t-elle avant de lâcher la main de Regina et de se lever. Avant de partir, elle lui caressa les cheveux, remettant en place une mèche de cheveux vagabonde. « A bientôt Regina … » XXX « J’avais envie de revenir … » Henry était là, sur le pas de la porte, trempé d’une pluie battante. Emma, stupéfaite, le laissa entrer « Dis-moi que Snow est au courant … » « Ouais, ouais … Si elle a l’idée de lire le mot sur le frigo. » « Rahhh je vais l’appeler, entre. Pourquoi tu es venu ? » « J’avais pas envie de rester avec eux … Ils ne disent que du mal de ma mère. » Emma fronça les sourcils : elle avait laissé Henry aux bons soins de Snow et David depuis 3 jours, espérant remettre à neuf la chambre de Regina avant qu’il ne revienne à la maison. « Ok, allez, va mettre tes affaires dans ta chambre. » Il s’exécuta alors et, au bout de 10minutes, et tandis qu’Emma préparait tant bien que mal un plat de spaghettis potablement mangeables, Henry apparut au pas de la porte, un air étrange sur le visage. « Quoi ? » « Tu dors dans la chambre de maman ? » Emma se figea alors. Elle avait réussi à ravoir les tâches de sang au sol, elle avait changé les draps et nettoyer comme elle avait pu le matelas et, exténuée, la veille elle s’était endormie sur le lit. Trop accaparée par de multiples affaires en tant que shérif, elle avait oublié de refaire le lit et de ramasser ses affaires qui devaient joncher encore le sol. « La nuit dernière oui … » « Pourquoi ? » « Pour rien … Je … J’étais crevée et … » « … Tu l’aimes ?!? » « Quoi ? Non ! » répondit-elle bien trop rapidement pour ne pas être suspect. La question ait été si abrupte qu’elle en fut désarçonnante. Elle cacha sa confusion dans le frigo en cherchant de quelconques ingrédients, mais Henry n’était pas dupe. « Tu sais, ça serait bizarre quand même. » « Ah ? Oui, c’est sur. » « Je veux dire, tu es sensée être le Bien et elle le Mal … Et le Bien combat toujours le Mal. » « Tu n’as pas dit qu’elle avait changé ? » « Si, bien sur que si … Mais … Enfin, ça ferait bizarre … » «…»
« Vous êtes deux femmes, c’est ce que je veux dire. » « Exact. De toute manière, il n’y a aucune question à se poser, je n’aime pas Regina. Enfin je veux dire … C’est juste une amie. » « Mouais … » « Hey gamin, ça te dit un banana split ? » « Nan … Je suis fatigué … » Emma vit la fatigue évidemment, mais aussi une tristesse qu’elle était incapable de guérir. Son fils était triste, et elle n’y pouvait rien … Ou alors … « Henry, viens, je dois te parler. » Ils montèrent dans la chambre d’Henry et tandis que ce dernier s’engouffra dans son lit, Emma s’assit au bord. « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Ecoute … Regina … Je … Je … » Elle était incapable de le dire tant la réalité de la chose semblait improbable : elle pourrait peut-être sauver Regina d’un simple baiser ? « On ira la voir demain ? » « Si tu veux. » dit-elle, soulagée qu’Henry passe à autre chose ** Elle n’était pas revenue depuis 4 jours, n’osant pas approcher la jeune femme depuis sa discussion avec Gold. Elle avait pris quelques nouvelles de l’état d’Alice qui, en parallèle de sa mère, ne bougeait pas. Cora semblait toujours coincée dans son corps et Gold était encore incapable de l’en extraire. Tout comme Regina, Alice semblait paisiblement endormie, confinée dans un sort de constriction l’empêchant de se réveiller. « Vous vous en sortez ? » « Miss Swan, m’appeler tous les jours et venir me voir tous les 2 jours ne m’aidera pas à avancer plus vite. Par ailleurs, je constate que l’état de Regina n’a pas changé, je me suis donc trompé sur son issue. » « Non en fait … J’ai pas essayé. » « Vraiment ? » « L’idée d’embrasser Regina ne m’avait pas effleuré l’esprit jusqu’à il y a 4 jours figurezvous !!! » « Vous mentez, et vous vous mentez à vous-même. Vous le saviez depuis longtemps. » « Pourquoi vous vous sentez soudainement l’âme d’un bon samaritain et de marieur hein ? Qu’est-ce que vous y gagneriez ? » « Absolument rien. A vrai dire, depuis que Belle m’est revenue, je me rends compte des choses que j’ai pu faire, notamment à Regina, et qui sous-entendrait une sorte de rédemption de ma part, à l’instar de cette dernière. » « Je vois … Vous voulez parler de ce que vous avez fais à propos d’Alice ? »
« Malheureusement, j’ai bien d’autres chefs d’accusation à mon actif concernant Regina, mais il est vrai que s’il fallait commencer quelque part alors, Alice serait ma priorité. » «…» « Miss Swan, vous devriez le faire … » «…» « Vous seriez fixée. Et si Regina ne tenait plus aussi longtemps, vous vous en voudrez pour longtemps, à vrai dire, aussi longtemps que votre regard croisera celui d’Henry. » Emma ferma brièvement les yeux, sachant pertinemment que Gold avait raison. Mais pour autant, imaginer qu’un baiser pouvait sauver Regina était encore trop bizarre. **
Elle courait dans la nuit noir, pieds nus, dans l’herbe mouillée qui lui collait à la voute plantaire. Le vent glacial lui fouettait le visage, lui brulant presque les joues. Elle ne savait pas où elle allait mais elle se sentait poursuivit, comme si une menace invisible lui courait après. Elle n’était pas rassurée et son cœur battait la chamade comme s’il allait sortir de sa cage thoracique. Mais bientôt ses pas se firent plus durs, plus lents, comme si ses pieds s’enfonçaient dans un sol mouvant. Et quand la marche devint impossible, elle jeta un œil à ses pieds pour les voir totalement engloutis dans un sol boueux. Elle essaya de se dépêtrer de ce marécage, elle tira sur ses jambes mais en vain … Elle tomba à la renverse et ses mains commencèrent aussi à disparaitre dans la boue. Puis un grognement se fit entendre au-delà de l’horizon … Elle se figea, frissonna. Le vent cessa d’un coup pour laisser place à un silence morbide. Elle vit au loin, de billes rouge écarlate luire dans le noir … Son cœur s’accéléra. « Emma !! » Elle plissa les yeux et vit le regard rouge vif se rapprocher d’elle. Et, elle ne su pourquoi, mais ses peurs se dissipèrent à mesure qu’il approchait. Et Cette voix qui résonnait comme un doux écho « Emma » Puis la lueur rouge se transforma en une forme humaine … Emma plissa les yeux et distingua une silhouette connue … « Emma … » La boue la lâcha et disparue, libérant ses pieds et ses mains ; un grognement retentit encore mais la peur d’Emma était à présent bien loin. La silhouette, féminine distingua Emma, s’approcha d’elle et dans un souffle, un murmure « Emma … Aide-moi. » Soudain, Emma se réveilla, en sueur et haletante. C’était la première fois qu’elle faisait un rêve de ce genre. D’ailleurs, pouvait-elle appeler cela un rêve ?!? Elle regarda autour d’elle : cette nuit encore, elle avait dormi dans le lit de Regina. Il était près de 4h du matin. Et pourtant, d’un bond, elle s’extirpa du lit, enfila avec précipitation ses vêtements et se rua dans la chambre d’Henry « Henry, HENRY lève-
toi !!!! » Elle le secoua vivement. Le petit garçon s’éveilla difficilement, se frottant les yeux de ses petits poings « Maman ? Qu’est-ce qu’il y a ? » « On va à l’hôpital ! » « Quoi ? Mais … C’est ma mère, il lui est arrivé quelque chose ???? » dit-il presque désespéré. Emma le rassura alors en se posant quelques secondes « Non écoute, désolée … Désolée de te faire peur mais … Je crois que … Je crois que j’ai peut-être trouvé un moyen de sauver Regina. » « C’est vrai ??? » dit-il enjoué « Et je dois te demander pardon. » « Pourquoi ? » « Parce que je sais quoi faire depuis quelques jours maintenant, mais que je n’ai pas eu le courage de voir la vérité en face. » « Mais … De quoi tu parles ? » « Viens avec moi, tu comprendras. Habille-toi vite ! » Henry ne se fit pas prier et sauta hors de son lit avant de s’habiller prestement et de suivre Emma, à 4h du matin. Ils s’engouffrèrent dans la voiture de la jeune femme et roulèrent dans un silence tendu jusqu’à l’hôpital où ils ne prirent même pas la peine d’attendre l’ascenseur. Une fois devant la porte de la chambre, et après de multiples remarques du personnel sur le fait que ce n’était plus l’heure des visites, Emma hésita à entrer. « Tu attends quoi ? » « Je … J’en sais rien. Et si je me trompais … » « Maman, je sais pas ce que tu veux faire mais tenter quelque chose c’est toujours mieux que de rien faire, non ? » Elle sourit alors devant l’intelligence et la logique de son fils. Elle lui caressa les cheveux en esquissant un tendre sourire avant d’ouvrir la porte en retenant sa respiration. La nuit, la chambre paraissait encore plus lugubre, encore plus avec le bruit incessant de la machine reliée à Regina. Ils s’approchèrent du lit dans un silence religieux et Henry posa sa main sur celle de la jolie brune, semblant paisiblement dormir. « Fais ce que tu dois faire … Et arrivera ce qui arrivera. » A ces mots, elle prit son courage à 2 mains et fit le tour du lit. Elle fixa intensément Regina, et caressa sa joue avant de prendre entre ses doigts une mèche brune. « Regina …» Il était certain que depuis quelques temps elles étaient plus proches, qu’elles voyaient en l’autre une nouvelle image qui leur faisait réviser leur jugement sur chacune. Puis elle se remémora ses petits jeux visant à déstabiliser Regina, comme ses moments tendres et coquins dans la cuisine ou le salon … Moments durant lesquels, maintenant elle le savait, elle aurait aimé que la belle brune réponde.
Elle se pencha alors, devant le regard attentif de son fils. « S’il te plait, reviens-moi comme tu l’as déjà fais. » Et en un bref mouvement, elle l’embrassa, collant doucement ses lèvres sur les siennes, mettant dans ce baiser tout l’espoir qu’elle portait, tout l’amour naissant qu’elle avait. Une larme s’échappa de son œil, roulant sur sa joue et finit sa course au coin de ses lèvres, donnant à ce baiser, un petit gout salé. Et quand enfin, Emma s’écarta, elle la fixa, scrutant le moindre geste, le moindre indice signalant que Regina s’éveillait … Mais rien. La jeune femme resta inerte, yeux clos, le visage neutre. Emma était déçue, et ce pour plusieurs raisons : elle aurait aimé sentir ce qu’elle avait ressenti en embrassant Henry pour le réveiller, cette vague de chaleur et d’amour qui l’avait envahi alors ; et elle aurait aussi aimé être celle qui aurait pu la réveiller par un vrai baiser d’amour … Mais il semblait que Gold avait raison : l’état de Regina ne revêtait pas de la magie ou alors … Emma n’était pas destinée à être l’amour véritable de Regina. Se résignant, elle jeta un œil sur Henry, totalement obnubilé par une infime réaction de sa mère « Je suis désolée gamin … J’aurais aimé être celle qu… » Puis, soudain, une main lui attrapa l’avant-bras, provoquant un sursaut d’Emma. Elle fixa alors la main, puis le bras et enfin la personne … « Regina !!!! » Un énorme soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres et un grand sourire naquit alors. Cette dernière était là, allongée, les yeux grands ouverts, totalement paniquée, ne sachant pas où elle était. Emma l’aida en lui retirant l’assistance respiratoire « Voilà, ca y est, c’est fini … » Elle la souleva doucement tandis qu’Henry, extatique, trépignait sur place avant de finalement sauter sur le lit pour étreindre sa mère. « Henry doucement, elle est encore dans le coton. » « Miss … Miss Swan ? Henry ? » « Maman !!!!! Tu es en vie !!!! » « Que s’est-il passé ? » « Vous avez été attaquée … Et plongée dans le coma. » « Et Emma t’a réveillé en t’emb… » « Henry ! » le coupa-t-elle « Regina doit … Se reposer. Tu pourrais aller lui chercher un verre d’eau ? » « Tout de suite !!! » dit-il en s’évaporant de la pièce. Seules, Regina fixa Emma, stupéfaite « Alice … C’est Alice … » « A vrai dire, c’est plus compliqué que ça … » « Dites-moi. » « Vous devez vous reposer. » « Miss Swan, je vais bien. Dites-moi ce qui s’est passé ? »
« C’est Cora. Elle a investi, on ne sait comment, le corps d’Alice. C’est en fait elle qui vous a poignardé. » « … Ou est-elle maintenant ? » « Chez Gold ; il l’a coincé dans une sorte de sort, genre cryogénisation. Elle est inoffensive, mais il cherche encore le moyen de séparer l’esprit du corps. » « Je dois aller la voir !! » dit-elle en se levant. Mais Emma l’a prit par les épaules et la plaqua contre le lit « Ah surement pas, vous avez besoin de vous reposer. » « Mais arrêtez voyons ! Je vais bien. » « Il y a 5 minutes, vous étiez encore dans un coma profond dont personne ne pensait que vous sortiriez. » « En parlant de ça, comment avez-vous fais pour m’en sortir ? » « Ah euh … J’en sais rien … Magie sans doute. » Henry revint alors et Regina, dont le visage était fermé auparavant, s’ouvrit en un large sourire. « Tiens. » dit-il en lui tendant un verre d’eau. Regina l’accepta et après une gorgée, elle reposa le verre avant de se lever, de l’autre coté du lit afin qu’Emma ne puisse l’en empêcher. Quand elle se mit sur ses pieds, elle eut un moment de flottement avant de rependre pied. Henry lui apporta ses affaires et alors qu’elle défaisait sa blouse d’hôpital, elle s’arrêta net avant de se retourner et de voir une Emma la fixant intensément d’un regard intéressé. « Miss Swan, vous permettez ?!? » « Hein ? Euh oui … Pardon, je vous attends dehors. » Elle emmena Henry avec elle et referma la porte derrière elle. Et alors qu’elle s’assit sur une chaise non loin, Henry se pointa devant elle. « Quoi ??? » « Pourquoi tu lui as pas dit ? » « Dit quoi ? » « Comment tu l’as réveillé. Pourquoi tu lui as pas dit la vérité ? » « Je crois … Je crois qu’elle n’est pas prête. » « Mais tu es son véritable amour, celui dont on parle dans les contes, celui qui a réveillé Snow !!! » « Chut, moins fort !! Je sais mais … C’est encore trop tôt. On verra par la suite. » « Elle a le droit de savoir. » « Je sais, et elle saura, mais pas maintenant. Pi de toute manière, l’important est qu’elle soit réveillée non ? » «…» La porte s’ouvrit et Regina apparut vêtue des vêtements qu’Emma avait trouvé au hasard dans sa penderie. « Ou on va ? » « Voir Gold. » Emma sourit alors et Regina fronça les sourcils « Qu’est-ce qui vous fais rire ? » « L’idée d’imaginer la tête de Whale en voyant votre lit vide demain matin. »
Regina ne pu que suivre son amusement et esquissa un faible sourire. ** Peu importe qu’il était 5h du matin ou non, Regina était bien décidée à voir sa fille, même dans un état qui pourrait la choquer. En chemin, elle assaillit Emma de question en ce qui concernait Alice : comment l’avaient-ils trouvé ? Avait-elle souffert ? Heureusement, elle n’entama pas le sujet du « pourquoi et comment je me suis réveillée ? », Emma n’envisageant pas encore d’avoir cette discussion avec elle. Regina tambourina à la porte de la boutique de Gold « Gold … GOLD !!!! » « Moins fort, vous allez réveiller la ville. » soupira Emma, légèrement fatiguée après sa courte nuit. Henry, lui, resta silencieux, presque endormi, collé à Emma. Regina envoya un regard noir à Emma empli de tout ce qu’elle pensait à ce moment-là de son avis et ses envies. Et après quelques minutes de raffut, Gold ouvrit enfin la porte. Emma eut la surprise de le voir l’homme en robe de chambre de velours noir, image plus que stupéfiante quand on connaissait l’homme toujours bien apprêté. « Et bien, et bien … Regina quelle surprise. » «…» « Je vois que miss Swan a réussi. Félicitations, qui l’eu cru. Dénouement assez surprenant toutefois. Je ne pensais vraiment pas que vous soyez son vér… » « Bon bref !!! » coupa-t-elle « Regina est là et … Elle voudrait voir Alice. » Regina haussa un sourcil, Gold les laissa entrer avant de prendre la tête du cortège pour les conduire jusqu’à Alice. En chemin, Regina se tourna vers Emma et lui demanda « Que voulait dire Gold miss Swan ? » « Hein ? Euh … J’en sais rien … » Elle échangea un furtif regard avec son fils qui laissa apparaitre sa déception qu’elle ne lui dise pas la vérité. Regina n’insista pas, trop accaparée par l’idée de revoir sa fille. Et quand Gold leva un rideau en guise de porte, Regina retint son souffle : Alice était paisiblement couchée sur un matelas, le même où Henry et David avaient brièvement séjourné. Elle s’agenouilla à ses cotés et quand elle alla pour poser sa main sur son front, un halo bleuté apparut au contact de la main de Regina, tout autour du corps. « Qu’est-ce que c’est ? » « Un sort de protection et conservation. Nous n’avons pas encore trouvé le moyen de séparer le corps d’Alice et l’esprit de Cora. » « Je trouverais. » « Oh je n’en doute pas ma chère. » Regina resta quelques instants là, à genou à contempler tristement sa fille inerte. Puis Gold se racla la gorge, passablement énervé « Désolé mais … J’aimerais finir ma nuit si
cela ne vous gêne pas. Ma porte vous sera ouverte demain matin, en attendant, allez vous reposer. » Mais Regina ne bougea pas, les yeux toujours fixés sur Alice. « Regina … On ne peut rien faire ce soir. On dit que la nuit porte conseil, allons dormir un peu. On reviendra demain matin. » Mais là encore Regina sembla totalement occultée les paroles d’Emma, ce qui vexa un tantinet la jeune femme ; puis, finalement, c’est Henry qui arriva à extirper Regina de ses pensées en posant une main rassurante sur son épaule. Regina le regardant alors et le petit garçon lui sourit « On va rentrer maman. On reviendra demain matin, promis. Je suis fatigué … » Elle acquiesça alors, ferma brièvement les yeux avant de les reporter sur sa fille endormie. Elle se leva et, sans un mot, main dans la main avec Henry, elle quitta la boutique, suivis par Emma. ** De retour chez Regina, Henry partit directement dans sa chambre, accablé par la fatigue tandis que Regina resta un instant en bas des escaliers. « Ca va ? » s’inquiéta Emma « Oui. Je … Je suis fatiguée je crois. » « Vous voulez manger un bout avant ? » « Non, je vais juste essayer de dormir, même si je pense que j’ai assez dormi pour un moment. » Emma esquissa un léger sourire avant de suivre Regina à l’étage. Et quand la jeune femme s’avança vers sa chambre et ouvrit la porte, elle fut incapable d’entrer dedans, tétanisée par le souvenir de l’attaque violente qui s’était pourtant passée il y a plus de 5 jours maintenant, mais qui semblait s’être déroulé hier pour Regina. Emma vit son hésitation et posa une main rassurante sur son épaule « Si vous voulez, vous pouvez dormir dans ma chambre. » Regina tourna vivement sa tête, un regard surpris sur le visage « oui enfin je veux dire … Moi je dormirais sur le canapé … » la rassura Emma « C’est gentil mais … Ca va aller, merci. » dit-elle un pâle sourire sur les lèvres. Emma lui sourit alors en retour avant de lui souhaiter une courte bonne nuit et d’entrer, à son tour, dans sa chambre. Mais à peine fut-elle en tenue de nuit, dans son lit qu’on frappa à sa porte « Oui ? » A l’entrebâillement, Regina était là, regard confus « Miss Swan, avez-vous dormi dans mes draps ? » « Euh … quoi ? » elle se figea, sachant pertinemment que mentir n’arrangerait rien et que, de toute manière, elle était incapable de lui mentir sans qu’elle le voit. Malgré cela,
elle ne pu empêcher ses joues de rougir un peu, Emma espérant simplement que la pénombre de la pièce pouvait cacher son trouble. « Mes draps miss Swan. Avez-vous dormi dans mon lit ? » « Juste … Une fois. Je … J’ai nettoyé et, j’étais fatiguée alors … Mais pas de panique hein, j’ai pas bavé sur l’oreiller ! » Là encore elle venait de lui mentir effrontément ; mais pouvait-elle admettre qu’elle avait dormi dans son lit, dans ses draps, durant les 4 jours où Regina était dans le coma ? Non, surement pas. Regina fronça les sourcils avant de lui souhaiter une bonne nuit d’un ton neutre, et de refermer la porte derrière elle. Emma souffla alors : Dieu qu’il serait difficile de se confronter à Regina, après la manière dont elle l’avait réveillé … Quant à Regina, elle retourna dans sa chambre, et lentement se déshabilla avant de s’engouffrer dans ses draps, essayant de chasser les images violentes lui traversant l’esprit. Accablée par la fatigue, c’est avec l’odeur fruitée des cheveux d’Emma posée sur son oreiller qu’elle ferma les yeux pour un sommeil réparateur. XXX Le lendemain fut assez conventionnel : Regina dormit assez longtemps, ce qui ne surprit ni Emma, ni Henry qui, pour l’occasion avaient décidé de lui offrir un petit déjeuner réparateur ; au programme : tartines, confitures, pancakes, café … Et même si Henry mettait en doute les capacités de sa mère à cuisiner le moindre pancakes, il se laissa convaincre à grands coups de « l’essentiel étant d’essayer ». « Il s’agirait pas qu’elle pense que tu veuilles l’empoisonner. » dit-il ironiquement « Très drôle. » « Surtout quand on sait que t’es comme son âme sœur et que… » Emma lui ferma le clapet en lui plaquant la main sur la bouche, tout en regardant autour d’elle pour s’assurer que personne, c'est-à-dire Regina, n’écoutait « Shhh tais-toi bon sang ! » « Il faudra bien que tu lui dises un jour. Elle va se demander comment tu as réussi à la réveiller. » « Je t’interdis ni de l’aiguiller sur ce sujet, ni même sur la plausible réponse, c’est compris ? » « De toute manière, elle n’y pensera jamais. » « Ah … Oui, c’est vrai. » lâcha Emma, un tantinet déçu que ça soit la vérité « Tout le monde sait que vous vous détestez. » « C’est pas vrai !! » se défendit Emma, même si elle savait très bien que ces derniers mois n’avaient pas attesté de leur franche camaraderie. Mais après les derniers
événements, notamment celui d’hier soir, elle était prête à revoir ses positions. Mais Regina, elle, était-elle prête à le faire ? « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?!? » Emma sortit de ses pensées quand la voix rauque de Regina émergea du pas de la porte de la cuisine « Ah euh … Henry et moi, nous voulions vous faire un petit déjeuner, hein Henry ? » « Oui, c’est ça !! » dit-il enjoué « Je vois … » Regina fit vagabonder son regard dans la pièce : les ustensiles étaient sortis, les ingrédients, quand ils n’étaient étalés sur le plan de travail, gisaient ça et là … C’était un vrai capharnaüm … Regina aurait pu piquer une crise ou avoir une attaque cardiaque, mais elle n’en fit rien, reconnaissant les efforts et le geste « Merci. » Emma lui sourit timidement en lui apportant son café « Encore désolée, mais promis je rangerais tout ! » « J’espère bien. » Elles échangèrent un sourire tandis qu’Henry afficha un air satisfait « Pourquoi tu souris comme ça ? » demanda Regina devant Henry « Oh pour rien. » Elle n’eut pas le temps d’approfondir qu’on sonna à la porte. « J’y vais !! » lança Henry avant de courir à la porte d’entrée, suivi par Emma puis par Regina. « Grand-mère !!! » lança, enjoué, Henry en l’entourant de ses bras « Hey Henry, comment tu vas ? Bonjour Emma. » « Salut. » « Je venais prendre de vos nouvelles après qu… Regina ??? » Son cœur rata un battement quand elle aperçut, derrière Emma, la jeune femme brune, sur ses pieds, bien vivante, alors qu’elle la pensait dans un coma profond « Mais … Comment … Quand ??? » « Longue histoire. Mais en gros, elle est sortie du coma tôt dans la matinée, nous sommes passés voir Alice avant de revenir ici. » « Je vois mais … Comment est-ce possible ? » « J’aimerais bien le savoir aussi. » lança Regina en jetant un regard vers une Emma soudainement paniquée mais heureusement, Henry vint à son secours : « Maman, je vais être en retard en cours !!!! » « Hein euh … » « Je peux l’emmener, on … On discutera plus tard ok ? » « Ouais, ok. » Elles se firent un signe de tête avant que Snow ne parte avec Henry, laissant Emma avec une Regina plus que suspicieuse. Quand elle ferma la porte et qu’elle se retourna, elle pu lire dans le regard de la jolie brune, toute une série de questions auxquelles il faudrait évidemment répondre. « Je … Je vais nettoyer la cuisine. » « Miss Swan, comptez-vous me dire ce qu’il s’est passé ou allez-vous éluder la question encore une fois ? »
« Je n’élude rien … » dit-elle tout en nettoyant ustensiles et plan de travail, tout pour ne pas croiser la regard de Regina afin de ne pas flancher. « Gold m’a aiguillé sur ce qu’il y avait à faire, et je l’ai fais. » « Gold ? Avez-vous fais un deal avec lui ? » « Quoi ? Non ! Je sais que trop bien ce que ça implique. Non, je lui ais demandé conseil et il m’a répondu. » « Et quel était ce conseil ? » « Bah … Que … Que j’avais en moi la magie nécessaire pour vous aider. » « Vraiment ? Vous ? » « Bah quoi ? Ca semble si bizarre ? » « Un peu … Après tout, vous êtes la Sauveuse et le fruit d’un véritable amour, né dans un pays enchanté où la magie règne. Vous avez passé vos premiers souffles dans une armoire magique … Tout est possible. » s’amusa Regina, sachant pertinemment qu’elle était la cause de tout cela. Emma le savait aussi, mais décida de ne pas appuyer sur ce point, trop contente qu’elle n’essaie pas d’en savoir plus. « Vous allez voir Alice aujourd’hui ? » « Oui. J’ai peut-être une solution pour dissocier l’esprit de Cora de son corps. » « C’est vrai ?? Super ! » « Oui, on peut dire ça. M’accompagnez-vous ? » « Oh euh, j’aurais bien dis oui mais j’ai encore quelques trucs à faire … Mais je suis certaine que vous réussirez. » dit-elle dans un sourire Sur ce, Regina partit en direction du centre ville, tandis qu’Emma prit, enfin, quelques instants de répit bien mérité : allait-elle pouvoir cacher les faits encore longtemps ? C’était fort peu probable, mais tant que Regina ne savait pas l’entière vérité, Emma pouvait encore creuser du coté d’un possible rapprochement d’elles deux car, après tout, ce baiser n’avait-il pas parlé pour elles ? En réussissant à la réveiller avec, cela ne prouvait-il pas qu’elle avait quelques sentiments ? Et que Regina les avait en retour, même si elle n’en avait pas encore conscience ? Tant de questions qui martelèrent le crâne d’Emma. Oui, elle devait vraiment se reposer. ** Comme s’il attendait sa visite, Gold ouvrit la porte de sa boutique avant même que le poing de Regina ne la touche. « Regina. » « Rumple. » « Ravi de vous revoir en si bonne forme. » « Puis-je voir Alice ? » « Bien sur. Avez-vous pensé à une solution à son … problème ? » « Je pense oui. Un sort d’extraction semble le plus opportun. »
« C’est un sort assez complexe à réaliser, je ne sais pas si j’ai tout les ingrédients en ma possession. » « Alors assurez-vous en ! » argua-t-elle, lasse de devoir attendre le bon vouloir de l’homme en question « Alors allons-y. » Cela faisait une bonne vingtaine de minutes qu’ils essayaient de rassembler les divers ingrédients dans un silence presque morbide quand la curiosité de Gold fut titillé « Quel choc n’est-ce pas ? » « De quoi parlez-vous ? » « De votre … résurrection. La deuxième je veux dire. » Regina se redressa, sentant que l’homme voulait lui dire quelque chose et que cela lui brulait les lèvres « Dites ce que vous avez à dire et qu’on en finisse, ma fille attend ! » « Je ne vous parle pas de ce miracle sur le navire de Hook bien sur, mais de votre sortie magistrale de ce coma qui semblait irréversible. Quel choc cela a du être d’apprendre le comment du pourquoi. » « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » « Ah vraiment ? » dit-il amusé « Il est vrai que le sujet est quelque peu délicat je vous le concède. » « Mais bon sang Rumple de quoi parlez-vous enfin ???? » dit-elle plus qu’agacée par l’air supérieur qu’il avait sur le visage. D’un seul coup, il fronça les sourcils en la dévisageant « Vous ne savez donc pas ? » « Savoir quoi ? » « Comment vous vous en êtes sortie ? Deux fois de suite ? Elle ne vous l’a pas dit ? » « … » Regina s’avança d’un air menaçant mais avant qu’elle ne puisse dire un mot de plus, il brandit une sorte de fiole « Voilà le dernier ingrédient. » Coupée dans son élan, Regina se tut, prenant la fiole dans ses mains et ne perdant pas un instant pour rejoindre Alice, toujours endormie, comme cryogénisée. Regina s’installa sur la table non loin et, telle une recette de cuisine, elle suivit les instructions du grimoire de Rumple. La précision était de mise et Regina avait estimé qu’elle ferait mieux son travail si elle était toute seule, ce que comprit Gold et ce qu’il accepta en la laissant. Et au bout d’une heure interminable, elle arriva enfin à ses fins, juste au moment pile où Gold vint pour prendre des nouvelles de l’avancement de la situation. « Alors ? » « Je pense avoir fini. » « Mode d’administration ? » « Le sang est toujours plus rapide et efficace. » dit-elle en prenant une longue aiguille « Tout cela semble être du déjà vu n’est-ce pas ?!? » dit-il sarcastiquement Elle lui lança un regard noir, essayant de se concentrer sur sa tâche : elle plongea l’aiguille dans la fiole de liquide vert émeraude. « Juste une question Gold. »
« Je vous écoute. » « Vous saviez qu’un sort d’extraction pourrait faire l’affaire. Pourquoi ne pas l’avoir réalisé avant ? » « Parce que j’estimais que cela vous revenait de lui administrer et la guérir. » Elle haussa un sourcil devant tant de compassion inhabituelle de la part du sorcier. Elle s’agenouilla devant Alice « Enlevez le sort de constriction. » « Vous n’aurez que quelques secondes pour lui administrer avant que Cora ne s’éveille. » « Merci de cette précision » lança ironiquement Regina, déjà assez sous tension pour ne pas que Gold en remette une couche. Gold s’approcha alors et compta jusqu’à 3 avant que la barrière bleutée ne disparaisse. Cela ne laissa que quelques secondes à Regina pour savoir où piquer la petite fille, et c’est sur son épaule, au niveau de la clavicule qu’elle la piqua. Puis elle se recula avant que Gold ne remette la barrière protectrice. Il ne fallut pas attendre 10secondes avant que la petite ne se réveille, écarquillant ses yeux comme si elle se réveillait d’un cauchemar affreux. Elle s’arcbouta, souleva son dos du lit, avant de retomber sur le lit et de fixer Regina « Tu es … vivante … » murmura la petite. Regina savait pertinemment que celle qui parlait en ce moment-même était Cora et non sa fille. « Je serais toujours là mère … » « Qu’as-tu fais ? » « Tu vas partir, définitivement et tu vas me laisser moi et ma famille. » « L’amour est une faiblesse Regina, crois-moi … » « Non tu as tort. Adieu … » « Non, nonnnnnnn » Alice se mit à hurler puis à gigoter, comme si elle essayait de s’extraire de liens invisibles. Elle convulsa quelques secondes avant que son corps tout entier ne brille d’une lumière bleue et qu’un nuage de sable s’échappe d’elle par la bouche. Gold ouvrit un bocal et emprisonna le sable en refermant consciencieusement le pot. Puis il enleva le sort de protection et Regina retint son souffle jusqu’à ce qu’Alice n’ouvre péniblement les yeux. « Alice ? » La petite tourna la tête vers elle et une larme s’échappa « Ma … Maman ? » Regina fondit en larmes en laissant sa tête reposer sur le torse de la petite qui lui caressa les cheveux maternellement. Ce fut le moment que Gold choisit pour partir discrètement. « Je suis désolée … » « Mais pourquoi ma chérie ? » « Parce que je t’ai blessé … Je ne voulais pas, je te le jure mais … C’est comme si j’étais enfermée dans mon corps sans possibilité d’en prendre le contrôle !! » « Je sais, je sais, calme-toi … Tout ira bien maintenant. »
« Je me souviens de tout ce sang sur le couteau, sur mes mains, sur toi … Intérieurement, je hurlais … » « Je vais bien et maintenant, les choses vont rentrer dans l’ordre. » « Comment est-ce possible ? Comment es-tu … là ? » « Miss Swan. C’est elle qui m’a sauvé, encore une fois … » Alice la fixa alors un instant avant de lui tomber dans les bras. « Je suis heureuse que tu n’ais rien. » « Je suis heureuse que tu sois de nouveau toi. » Elles se sourirent et alors qu’Alice se leva du lit, aidée par Regina, elles virent le bocal renfermant le sable, à terre, laissé là par Gold. Regina le prit et sans réfléchir en versa le contenu dans un bol puis craqua une allumette avant de saupoudrer le contenu d’une couche de soude … En quelques secondes, le sable s’embrasa dans un crépitement frénétique, puis disparut totalement du bol. « C’est fini ? » « Oui, c’est fini. » « On rentre. » Elle attrapa la main de Regina et c’est ensemble qu’elles retournèrent à la villa de la jeune femme. Une fois dans le hall d’entrée, Regina somma Alice d’aller se reposer dans sa chambre, ce que fit la petite sans se faire prier, tandis que Regina, elle, chercha auprès d’Emma. Elle eut la surprise de voir des sacs de voyage à coté de la porte de chambre d’Henry. Elle continua jusqu’à la chambre d’Emma et vit que cette dernière faisait ses bagages. « Que faites-vous ? » « Wow !! Vous m’avez fais peur !!! Il me semblait bien avoir entendu la porte d’entrée, mais j’étais pas sûre. » « Miss Swan, pourquoi faites-vous vos bagages ? » « Vous avez réussi ? Pour Alice je veux dire ??? » « Oui, elle est dans sa chambre, il n’y a plus rien à craindre. » « Sûre ? » « Sûre. » « C’est bien. » Emma finit alors son sac avant que Regina ne fasse quelques pas en sa direction « Vous partez ? » « J’ai fais une promesse à Alice. Et je compte la tenir. » « Alors vous partez ? Avec Henry ? » « Oui. Oh bien sur, ne vous inquiétez pas, vous pourrez voir Henry autant que vous le souhaitez. » « Je commençais à me rapprocher de lui … » « N’ayez crainte, vous ne perdrez pas ce que vous avez gagnez tous les deux. Mais je crois que vous avez besoin de vous retrouver avec votre fille. » «…»
« Je ne l’ai pas dis à Henry encore, il ne pense surement pas qu’Alice soit déjà de retour. Alors j’irais le chercher après les cours. » « Ou comptez-vous aller ? » « J’en sais rien. En tout cas, il est certain que je retournerais pas chez Snow … En attendant, on ira surement à l’auberge. » « Je parlerais à Alice de cette promesse. » « Vous n’avez pas à le faire, j’ai perdu, c’est le jeu. » « Tout ceci n’était donc qu’un jeu pour vous ? » « Absolument pas, mais je suis une femme de promesse. J’ai cru que ce diner serait bénéfique, il a été catastrophique. Et à en croire la tête de Snow ce matin en vous voyant, ce n’est pas prêt de s’arranger. Je n’ai qu’une parole et je sais qu’Alice ne me porte pas dans son cœur, alors il vaut mieux pour tout le monde qu’il en soit ainsi. » « Restez. » Ce simple mot fit sourire Emma, bien plus qu’elle ne l’aurait cru, et quand elle se tourna vers la jeune femme, elle croisa son regard déterminé. « Regina … » « J’ai du mal à l’avouer mais, je dois bien reconnaitre qu’avoir de nouveau Henry sous ce toit m’a fait énormément plaisir. Ne plus l’avoir serait … Je ne le souhaite pas. » Le sourire d’Emma s’effaça alors : évidemment, ce n’était que pour Henry. « Je parlerais à Alice. Restez, après ce qu’il vient de se passer, elle sera plus conciliante j’en suis sûre. » « Bon … Ok … » « Attendez, je n’ai pas fini. » « ?? » « Vous resterez ici à une condition. » « Laquelle ? » « Dites-moi la vérité. » « La vérité sur quoi ? » « Dites-moi la vérité sur mon réveil. » XXX Emma se figea alors ; la confrontation avait donc lieu ici, dans sa chambre. Elle savait qu’elle ne tiendrait pas longtemps face à la vérité, mais jamais elle n’aurait pensé que cela soit si rapide. « Regina, je vous l’ai dis … » « Non, vous m’avez menti. Je veux savoir la vérité, j’en ais le droit, cela me concerne. » « … Je ne vous ais pas menti, pas entièrement. Gold m’a bien guidé vers la solution. » « Mais ? » « Mais je pensais que cette solution était trop étrange pour être vrai. »
Regina s’approcha de quelques pas « Dites-moi. » Non c’était impossible, elle ne comprendrait pas, et elle finirait par la foutre dehors en apprenant la vérité de toute façon alors le mieux à faire était de partir avant l’hécatombe. Elle prit sa valise dans ses mains et passa devant Regina « Que faitesvous ??? Vous partez ? Vous préférez quitter les lieux au lieu de me dire la vérité ? » «…» « Mais qu’est-ce qui a pu se passer pour que vous ayez aussi peur de me le dire ?? » « Ecoutez … Laissez tomber. Ce qui importe c’est que vous soyez là et vivante avec votre fille non ? Qu’est-ce que ça peut faire la manière dont vous y êtes parvenue hein ??? » Sans un mot de plus, elle quitta la pièce et, au passage, prit le sac d’Henry avant de descendre et de rejoindre l’entrée où elle mit son manteau. Mais Regina n’était pas du genre à se laisser faire, et encore moins à ne pas avoir le dernier mot. Elle la suivit et se rua dans les escaliers avant de la freiner avant qu’elle ne passe la porte « Miss Swan !!!!! MISS SWAN !!!! Ne me tournez pas le dos !!! » Elle lui attrapa l’avant bras et la fit se retourner. D’un seul coup Emma, lasse de lutter, lâcha ses 2 sacs et attrapa le visage de Regina avant de coller maladroitement ses lèvres sur les siennes. Prise au dépourvue, Regina vacilla, dos collé au mur et resta figée sur place jusqu’à ce qu’Emma ne s’éloigne juste assez pour que leur nez se frôle. « Voilà, maintenant vous savez pourquoi. » Puis, elle reprit ses 2 sacs et quitta les lieux, laissant Regina totalement inerte et pétrifiée. Elle entendit la voiture d’Emma démarrer puis s’éloigner tandis qu’elle, elle resta là, interdite devant ce geste. Elle toucha du bout de ses doigts ses lèvres violentées par celles d’Emma. Elle glissa alors le long du mur et ferma les yeux … Elle comprit alors. ** « Maman ? Pourquoi tu viens me chercher ? » « Gamin, j’ai tout foiré … » Henry monta en voiture, peu habitué à ce qu’Emma vienne le chercher directement, lui qui prenait usuellement le bus scolaire. Et en voyant la mine déconfite de la jeune femme, Henry avait un mauvais pressentiment. Il jeta un œil à l’arrière : il reconnut son sac et celui de sa mère « Qu’est ce que ça veut dire ? On part ? » « Ecoute … Alice est revenue. » « Ma mère a réussi ??? » dit-il enjoué « Ouais … Mais je te rappelle que la dernière fois qu’on lui a parlé, elle souhaitait qu’on quitte la maison, alors avant qu’elle n’ait à le faire une nouvelle fois, j’ai fais nos bagages. Mais Regina est arrivée à ce moment-là et … Elle a voulu savoir. » « Savoir quoi ? » « Comment elle s’était réveillée. »
« Oh … Et alors, tu lui as dit finalement ? » « Pas vraiment. Je m’y suis prise comme un pied. Résultat des courses, elle doit me haïr à l’heure qu’il est. » « Qu’est-ce que tu as fais ? » « J’ai pas voulu répondre à sa question, alors j’ai quitté la maison, mais elle m’a rattrapé et … J’ai péter un câble. » « Tu l’as frappé ?? » « Quoi ? Non, bien sur que non. Pire que ça … Je l’ai embrassé. » dit-elle penaude « C’est vrai ???? Et qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?? » « Bah j’en sais rien, je me suis enfuie avant qu’elle ait pu dire quoique se soit … C’est nul, je suis nulle. » Henry souffla alors, comprenant que la partie était loin d‘être gagnée. « Il va falloir la jouer discret pendant quelques jours hein, le temps que Regina se calme. » « Mais est-ce que tu es sûre qu’elle est en colère ? » « Hey, je te rappelle que j’ai embrassé de force Regina Mills et que je l’ai laissé en plan comme ça, sans explications. Elle va me tuer, si elle a pas déjà invoqué un sort vaudou pour ça. » « Peut-être qu’elle a aimé, t’en sais rien. » « Je pense pas. Si au moins j’avais été plus diplomate … » «…» « Bon allez, on va s’installer chez Granny’s pour quelques jours, le temps que je trouve un toit pour nous 2. » « Snow va vouloir qu’on revienne chez eux. » « Je l’adore, tu le sais ça, mais il est hors de question que j’y retourne. On a vraiment besoin de notre espace à nous. » « On l’avait chez ma mère … » laissa-t-il échapper entre ses lèvres Emma nota son air mélancolique et triste mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à ellemême. Il était hors de question qu’elle recontacte Regina avant que celle-ci ne le fasse en premier. ** « Alors c’est vrai … » souffla la jolie brunette assise au comptoir du Granny’s aux cotés d’Emma. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise … C’est la vie ! » « Mais pourquoi aller payer un loyer à l’auberge quand tu pourrais avoir ton coin à toi à la maison ?!? » « Tu viens de répondre à la question toi-même : un coin. Je ne veux pas un coin, je veux un lieu, une maison à moi, à nous. »
« Et tu pensais que c’était mieux chez Regina ? » lui lança-t-elle amèrement « C’était une solution provisoire comme une autre. » « Elle t’a mise dehors, alors tu n’as rien à regretter. » « Elle m’a pas foutu dehors qu’est-ce que tu racontes ? » « Bah pourquoi être partis alors ? » « Juste … Des divergences. » Elle était partie depuis la veille, et Emma avait consciencieusement essayé d’éviter Regina. Elle savait, de toute manière, que cette dernière restreignait ses sorties à une apparition le matin et le soir pour accompagner sa fille à l’école. « Tu cherches ? » « Hein ? Oui, oui, je fais que ça … Mais entre les problèmes liés à certains habitants et au fait que d’autres commencent à gronder sur le fait qu’ils veulent rentrer chez eux … Je sais pas quoi faire. » « David aimerait repartir. » « Ah ouais ??? Et toi ? » « Pas vraiment … J’aime mon pays certes mais, j’aspire à une vie plus calme et je me dis que Storybrooke pourrait être mon salut. Mais David ne voit pas les choses comme ça. » « En même temps, il a pas foutu les pieds là-bas, c’est légèrement le foutoir … » « Il veut retrouver son statut de preux chevalier et de roi aimé … » « Il ne l’a pas ici ? » « Tu sais la couronne, le cheval … » « Ouais … Bah moi, je suis pas prête à y retourner. » dit-elle dans un rire « Ah oui ? Si nous avions le choix et que nous choisissions de repartir, tu nous ne suivrais pas ? » « Franchement ? J’en sais rien. J’ai toujours grandi ici ; moi les usages de la cour, les fées et la magie, ça ne reste que de l’ordre des contes de fées … Même si je sais qu’au final, ils existent vraiment … Mais c’est pas mon truc. J’ai besoin de modernité : de téléphone, de télé, de douche … » « Ce n’est que du matériel ; avec nos connaissances acquises ici, nous pourrions moderniser notre monde. » « Je croyais que tu ne tenais pas à y retourner ? » « Je sais, mais … Pour la forme, j’aurais aimé savoir que ma fille me suivrait selon mes choix. » « Et pourquoi ça ne serait pas à toi de suivre mes choix hein ? Après tout, c’est toi qui m’a envoyé ici. » « Avais-je le choix ? Je te rappelle que je l’ai fais pour te sauver des griffes de la femme avec qui tu as cohabité durant 15 jours ! Quelle reconnaissance de ta part !! » « Oh oh, alors on en vient là : qui doit à qui ? On fait une liste ? »
« Emma … » soupira la jeune femme, voyant que cette conversation tournait en rond et finirait, comme d’habitude, de la même manière. « Bon désolée, je dois y aller, j’ai pleins de choses à faire. » « Emma, on a pas fini ! » « Moi si !! » Elle quitta les lieux non sans claquer la porte. Snow resta seule au comptoir quand Ruby la rejoignit pour ramasser leurs tasses « Ah les gosses » souffla-t-elle, amusée ** « Tu sembles triste … » Regina sortit de ses pensées quand elle entendit la voix de sa fille en face d’elle, mangeant goulument ses céréales. « Quoi ? Non je … Je pensais. » « Ou sont Emma et Henry ? » A ces noms, elle frémit, avant de se racler la gorge « Ils sont partis, comme tu le souhaitais. » « Oh … Je pensais qu’ils resteraient. Elle a tenu sa promesse, c’est une femme de parole. » «…» « Tu m’en veux … » « Quoi ? Non, absolument pas, pourquoi tu dis ça ? » « Parce que j’ai l’impression que tu n’es pas heureuse d’être seule ici avec moi. Je sais que tu aimais qu’Henry soit ici aussi. » « Il ne sera pas loin. » essaya-t-elle de se rassurer par un sourire amical Mais Alice n’était pas dupe, il se passait quelque chose qu’elle ne comprenait pas encore, mais qu’elle finirait par trouver et résoudre. Sa mère l’avait sauvé, elle devait à présent faire de même pour elle. Et les choses devinrent plus claires quand elle retourna à l’école, à sa demande, et y retrouva Henry, le lendemain. Ce dernier vint à sa rencontre alors même que Regina semblait avoir disparu derrière les grilles de l’entrée. « Salut, tu es de retour. C’est cool. Enfin ça l’est si tu es vraiment toi, tu l’es hein ? » « Oui je le suis. » Henry sourit alors « Tu n’es pas fâché ? » « Pourquoi ? » « Pour avoir été obligé de quitter la maison. » « Oh … Bah il fallait, Emma avait promis. C’était pas une bonne idée ce diner. » « Je crois que j’ai fais une erreur. » « Ah oui ? Sur quoi ? »
« Sur toi et ta mère. Je pense que j’ai fais une erreur en vous demandant de partir. Depuis hier, Regina semble … Eteinte. » « Je sais pourquoi moi … Mais j’ai pas le droit de le dire. » « Vraiment ? » « En même temps, j’ai pas dis que je te le dirais pas à toi. » « De quoi tu parles ? » « Après ton attaque, enfin celle de Cora, maman est tombée dans le coma et les médecins n’étaient pas optimistes. Ils disaient qu’elle se réveillerait pas. Alors on a été voir Gold pour lui demander conseil, et il a dit qu’un des moyens les plus sûrs était … Le baiser d’un amour véritable. » « Vraiment ??? » « Ouaip … Et Emma a tenté le coup. » « Tu … Veux dire qu’elle l’a embrassé ? » « Et elle s’est réveillée. » Alice resta un moment interdite devant cette révélation, avant de comprendre un peu mieux le comportement de sa mère ces dernières heures. « Alors … Ta mère et la mienne seraient comme … » « Des âmes sœurs ouais. » « Voyez-vous ça … Qui l’eut cru … » dit-elle, suspicieuse « Ouais … Ca voudrait dire qu’elles sont faites pour être ensemble ; ça serait cool, on serait une famille, tous les 4 ! » « Je crois que tu es un peu trop rêveur. Regina ne laisserait jamais ce genre de relation s’installer entre elle et Emma. » « Pas sûr. Tu dis qu’elle est triste depuis qu’on est parti ? » « Crois-tu vraiment que ce soit possible ? Je veux dire, elles deux ? 2 femmes ensemble ? » « Ouais, je trouvais ça bizarre aussi mais … Parfois, l’amour prend des chemins bizarres, c’est ce que m’avait dit mon grand-père. » « Et ça veut dire quoi ? » « Qu’on commande pas ces choses-là. Regarde Gold et Belle … On devrait faire quelque chose. » « Faire quelque chose ? » « Ouais !!! Faudrait qu’on leur montre que le mieux serait qu’elles soient ensemble. » « Comment tu veux faire cela ? Si j’ai bien compris, leur dernière rencontre ne s’est pas très bien passée. » « On va faire en sorte qu’elles se voient, on doit travailler ensemble. Ca sera … L’opération Casanova !! » « Casanova ? » « Ouais, je t’expliquerais. »
« En quoi cela consisterait ? » « Il faut d’abord les réunir, on doit revenir chez ma mère. » « Et comment tu comptes faire ça ? » « Bah … Qu’est-ce qui a fait que nous sommes venus vivre avec vous hein ? » dit-il dans un sourire ** « Il a fait quoi ??? » Si Emma n’avait pas été assise sur son fauteuil de shérif, elle serait probablement tombée par terre. « Tu te fous de moi là ? » « Non. Ecoute, ça ne m’enchante pas mais … Je vais devoir agir, je ne peux le laisser faire sous prétexte que c’est mon petit-fils tu sais. Si je ne fais rien les autres enfants pourraient en prendre de la graine, ou pire penser qu’il est le favori de la prof … Et tu sais ce que subisse ce genre d’enfants. » « Ok j’arrive. » Emma attrapa sa veste, son sac et en un quart de seconde, elle se retrouva dans sa voiture de fonction en direction de l’école. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’il venait de se passer : Henry avait non seulement triché lors d’un examen, mais en plus, il s’était battu dans la cour et avait dégradé les toilettes … Et quand elle arriva à l’école, elle le trouva, assis à sa table, le nez en l’air tandis que Snow attendait patiemment sa fille en lisant un livre. « Ah Emma !! » A ce nom, Henry se tourna vers elle et, n’essayant même pas de cacher son embarras, lui sourit. « Qu’est ce qui s’est passé ? » Et avant que Snow ne s’explique elle demanda à Henry de quitter la pièce, ce qu’il fit sans rechigner. « Alors ? » « Emma … Henry a triché à son dernier contrôle. » Elle lui montra sa feuille, exactement identique à celle de son voisin « Il a aussi dégradé les portes des toilettes en les taguant et finalement, à l’heure de la dernière récréation, il s’est battu avec un autre garçon pour une histoire de ballon … » « Je vois … » « Ecoute, je ne voudrais pas t’apprendre ton métier mais … » « Oui, parce que tu as autant d’expérience que moi en la matière n’est-ce pas. » lança sarcastiquement Emma voyant déjà la leçon de morale venir « Ne sois pas sur la défensive, je ne t’accuse de rien, et surement pas d’être une mauvaise mère. Tu fais de ton mieux dans le temps qui t’es imparti. » « Ouais … Mais tu as raison, c’est ma faute. Tous ces changements ces derniers temps pour lui … On avait vu une nette amélioration de son comportement … » « Que comptes-tu faire ? » « Ce qui s’impose. Et toi ? » « Je vais devoir l’exclure pendant quelques jours. »
« Je comprends. Je vais le ramener. » « Ecoute, je crois que cette situation le perturbe : de vivre au jour le jour à l’auberge. Ce n’est pas sain pour un enfant de 10 ans. » « Ecoute, comme tu l’as dis, je le fais avec mes moyens et le temps qu’on m’a accordé. Laisse-moi un peu de répit … Je vais lui parler. » Sur ce, elle se leva, salua sa mère en lui promettant de la tenir au courant, puis elle rejoignit son fils qui attendait dans la cour, assis sur un banc. Elle vint près de lui et s’assit à son tour « Alors ... » «…» « Qu’est-ce qu’on fait hein ? Je t’enchaine et je te fouette en t’inculquant les rudiments du « savoir vivre avec ses camarades de classe » hein ? » «…» « Hey, tu es fâché ? Non parce que si quelqu’un doit l’être ici, c’est moi non ? Tu crois pas ? » « Peut-être. » « Henry, je te sais intelligent ; bien trop pour tricher sur tes camarades ou encore taguer les murs. Non mais sérieusement, taguer les portes de toilettes ?!? » «…» « Henry, est-ce que tu essais de me faire passer un message ? Tu veux me faire comprendre quoi ? » « Je veux y retourner. » « De quoi tu … Oh … » « J’aime pas rester à l’auberge … » « Je vois, tu essais de me faire payer le fait qu’on soit parti de chez Regina hein … Mais comment tu veux qu’on y retourne après ce que j’ai fais hein ? Henry, sois réaliste. » « Elle est triste tu sais … » « Comment ça ? » « Alice m’a dis qu’elle était triste depuis notre départ. » «…» « Maman, je crois qu’on a fait une erreur en partant. On devrait y retourner. » « C’est pour ça ? C’est pour ça que tu m’as fais tout ce cirque ? Tu marches là dedans maintenant ?!? » «…» « Tu crois que le chantage marche sur moi ? Quoi, si je décide de ne pas y retourner, tu deviendras un petit voyou ? » « Je veux juste revoir ma mère … Je voudrais que tout redevienne comme avant. » « Hey ! Dois-je te rappeler que c’est toi qui est venu me chercher et qui a voulu que tout se débloque. » « Je sais, et je vois maintenant où on en est, et j’aimais bien comment on était. »
« … Ecoute, c’est compliqué. Il est fort peu probable que Regina veuille de nous, enfin de moi, sous son toit. » « Ca, ça peut s’arranger. » ** « Comment a été l’école ? » « Fatiguant. » « Je t’avais dis que tu pouvais rester à la maison quelques jours. Snow aurait compris. » « Non, j’avais envie. » L’idée qu’Alice préférait être à l’école plutôt qu’à la maison avec elle effleura Regina avant qu’elle ne la chasse quand la petite fille la serra dans ses bras, pour la première fois. Ce fut si impromptu qu’elle en resta sans voix. « Je vais faire mes devoirs. Qu’est-ce qu’on mange ? » « Euh … Je … gratin de brocolis. » « Chouette !! » La petite monta les escaliers 4 à 4 et laissa Regina préparer le repas. Et quand ce dernier fut enfin prêt, Alice consentit à dresser la table avant d’être servie. Le repas se passa dans un relatif calme quand Alice se racla la gorge et posa couteau et fourchette. « Henry s’est battu aujourd’hui. » Regina écarquilla les yeux et déglutit rapidement, manquant de s’étouffer, pour demander de plus amples informations « Comment ça « battu » ? Il va bien ? » « Je crois oui. Snow a convoqué Emma et je crois qu’il va avoir des ennuis. » «…» « Il a aussi triché à un examen. Et il a fait un truc dans les toilettes, je sais pas trop … » Regina tombait des nus ! Henry n’avait jamais fait de telles choses depuis un moment, à vrai dire, depuis que lui et Emma avaient emménagé chez elle. « Des ennuis ? » « J’en sais pas plus. » Alice jeta un œil à sa mère : cette dernière avait l’air contrarié et inquiet ; elle esquissa un discret sourire avant de finir son assiette. Après le repas, et pendant qu’Alice se préparait pour dormir, Regina hésita un moment avant d’attraper son téléphone et de composer son numéro. Elle avait d’abord pensé à appeler Snow, mais au vu de leur dernière rencontre, on ne pouvait pas dire que leur relation soit au beau fixe. Elle décida alors d’appeler Emma … Elle n’avait jamais été aussi nerveuse de composer un numéro et par 2 fois, avant d’appuyer sur le bouton vert, elle annula l’opération avant de se gifler intérieurement en se disant qu’elle voulait simplement prendre des nouvelles de son fils, en tant que mère adoptive c’était tout à fait légitime.
Alors, elle composa une troisième fois le numéro et porta le combiné à son oreille. Et quand elle entendit la sonnerie résonner, son cœur battait la chamade ; pire encore, lorsqu’elle entendit un « Emma Swan. », elle eut du mal à sortir un mot. « Oui ? Allo ? » « Mi… Miss Swan ? » « Regina ? Désolée, je n’ai pas fais attention au numéro … » « Je … Je … » « Ca va ? » « J’ai appris pour Henry … Je veux dire pour l’école. » « Oh ça … Oui il … Euh … » « Il s’est battu. » « Ah vous savez … » « Alice. » « Ah bah oui c’est sur … Oui, il s’est battu. » « Il a triché aussi. » « Oui… Il n’est pas fier évidemment … » « Quelle punition a-t-il reçu de son professeur ? » « Exclusion de 2 jours. » « Je vois… C’est mérité. » « Je crois aussi. » «…» «…» « … Bon, je vais vous laisser. » « Vous souhaitez lui parler ? » « Oh euh non. Je ne veux pas l’importuner. Je suppose que vous l’avez sévèrement réprimandé, il n’a pas besoin d’une deuxième couche. » « Oui c’est sur … Bon … Bah … Merci d’avoir appelé. » « Oui … A plu… Au revoir. » Puis elle raccrocha sans même entendre si son « au revoir » avait trouvé un écho. Elle fut soudainement soulagée que cette entrevue soit terminée : Emma n’avait aucunement parlé de leur « incident », en même temps, elle ne lui en avait pas laissé le temps. Elle jeta un œil à sa montre et monta retrouver Alice dans sa chambre. Et à peine eutelle le temps de s’asseoir au bord du lit qu’Alice lui mit une main sur l’avant-bras « J’avais tort je crois … » « De quoi parles-tu ? » « A propos d’Emma et d’Henry. Je … J’aurais du faire comme j’ai fais avec toi … » « C'est-à-dire ? » « Une seconde chance … J’aurais du leur laisser l’occasion de s’expliquer, de me laisser les découvrir. Tu crois qu’ils reviendraient ici si on leur demandait ? »
« Alice … Non, je ne crois pas. » « Mais pourquoi ? Ah je sais, c’est à cause de moi et de cette promesse … Mais s’il le faut, je réviserais mon jugement. Si je leur demande … » « … Non, désolée mais … Il faut qu’Emma et Henry trouvent leurs marques ensemble, et nous les nôtres. » « Mais … C’était bien non, ces 15 derniers jours ensemble ? » «…» « Et si on les invitait à diner, juste un soir, pour voir. » « Non, Alice, il est tard et … » « … De quoi as-tu peur ? » « Mais de rien voyons. » dit-elle, faussement étonnée, même si au fond d’elle, revoir Emma la terrifiait. Terrifiée non pas du baiser, mais de ce qu’elle avait ressenti ; et force est de constater que, certes, c’était étrange, mais qu’elle avait ressenti à ce moment-là quelque chose qu’elle ne pensait pas ressentir … ** « Alors ? » « Elle y pense … Mais c’est loin d’être gagné ; et toi ? » « Bah elle a peur de la revoir je crois. » « Je pense pareil. Comment on fait ? » « Si elles ne vont pas l’une à l’autre, alors le hasard les réunira. » « Comment ? » Henry fit un large sourire : il avait sa petite idée. ** 2 jours … 2 jours entiers à ne pas en parler, à ne pas se voir, pire à s’éviter. Regina était la plupart du temps calfeutrée chez elle, tandis qu’Emma se cantonnait à 3 lieux : son bureau, sa chambre à l’auberge et le Granny’s. Et si Henry ne faisait plus d’appel du pied, il attendait le bon moment pour mettre son plan à exécution. Et c’est de concert avec Alice, alliée providentielle, qu’il mit en place la première étape de son opération. Réussissant à faire sortir sa mère de chez elle, Alice avait trainé Regina au Granny’s désert à cette heure tardive. Alice avait, pour la première fois, fait un caprice en voulant sortir avec sa mère « pour une fois ». Il était près de 22h quand elles entrèrent et, évidemment, le restaurant était désert, seule Ruby était au comptoir, essuyant quelques verres. « Bonsoir miss Mills. » « Nous … Nous sommes venues diner. »
« Installez-vous, je vous apporte la carte. » « Merci. » Elles prirent la table la plus éloignée de l’entrée et s’assirent sagement jusqu’à ce que Ruby leur apporte à chacune une carte que s’empressa de parcourir Alice. « Ais-je droit de prendre un … cheeseburger ? » « Exceptionnellement oui. » Alice sourit alors et commanda dans la foulée un soda tandis que Regina se cantonna à une salade niçoise. « C’est demain qu’Henry retourne en cours … » lança inopinément Alice, faisant sursauter Regina « Huh, oui je crois. » « J’espère qu’il ne fera plus de bêtises. » « Je l’espère aussi. » Alice croqua à pleins dents dans son sandwich à peine Ruby l’eut-elle posée sur la table, pour le plus grand amusement de cette dernière. Elles mangèrent en silence, parfois seules quand Ruby allait dans l’arrière boutique ou en réserve. « Tu n’as jamais été amoureuse ? » « … » Regina, dans une classe toute relative, s’étouffa en avalant de travers en entendant cette question. « Qu’est-ce que tu dis ? » « Tu m’as dis n’avoir jamais été mariée … Mais tu as voulu être mère. Tu n’as jamais été amoureuse de quelqu’un ? » « Si … Il y a fort longtemps, mais c’est du passé. » « Que s’est-il passé ? » « Il est mort il y a bien longtemps. » dit-elle dans un soupir « Et depuis … » « Je peux savoir pourquoi tu t’intéresses à cela d’un seul coup ? » « Pour rien … Je me disais … Tu es une belle femme, charismatique, classe, intelligente …» « … Mais je suis aussi une sorcière haïe de tous … » « Ah parce que quelqu’un ici t’intéresserait ? » « Non, non. Je dis juste que … Pour tous, je suis et resterais la méchante reine qui a lancé un sort et coincé tout le monde … » « Pas pour tout le monde … » « Que veux-tu dire par là ?!? » « Non rien … » « Alice ? » « Je dis juste qu’il y a une semaine, je ne comptais plus le nombre de tes sourires … A présent, j’ai même du mal à discerner un rictus de plaisir. Il y a bien une raison … » « Tu ne peux pas comprendre. » « Je peux essayer. »
« Ces choses-là ne sont pas de ton âge. » « Et si je te disais, qu’au contraire, elles le sont. » « Que veux-tu dire ??? » « Bah … Certains garçons à l’école … » « Alice, tu plaisantes j’espère, tu as à peine 12 ans. » Pour toute réponse, Alice afficha un large sourire avant de se lever « Ou vas-tu ? » « Je vais aux toilettes. » « Nous n’avons pas fini cette conversation jeune fille !!! » Elle disparut alors laissant sa mère quelques minutes seule. Regina piocha ça et là dans son assiette quand elle entendit la sonnette de la porte d’entrée résonner. Machinalement, elle se retourna et se figea sur place, laissant tomber sa fourchette lourdement dans son assiette dans un bruit fracassant. ** « Henry franchement … Il fait froid là !!!! Quelle idée de vouloir sortir ce soir ! » « Ecoute, ne le prends pas mal hein, mais j’en ais marre de manger des pâtes. » « Sans le prendre mal hein … » dit-elle d’un air de fausse vexation « Elle referma la porte de sa voiture et attendit qu’Henry en fasse le tour pour qu’ils entrent ensemble dans le Granny’s. « Oh j’ai oublié mon écharpe !!! » « Henryyy, il fait froid !! » « Bah entre, je te rejoins tout de suite ! » Il ne lui laissa pas l’occasion de parlementer qu’il courait déjà en direction de la voiture. Emma avait bien l’intention de l’attendre mais le froid mordant le bout de ses doigts l’incitant à rentrer dans le restaurant. Et à peine la porte de l’entrée claqua derrière elle dans un tintement de clochette caractéristique qu’elle vit la silhouette, qu’elle ne connaissait que trop bien, au fond de la salle. La jeune femme brune, assise seule, se retourna alors et leur regard se croisa instantanément. Elles ne le virent pas mais chacune frissonna alors … « Regina … » XXX Emma était figée sur place ; elle n’osait plus faire un pas : en face d’elle à une vingtaine de mètres, Regina. Jamais elles n’avaient été si proches en 3 jours ! Elle déglutit difficilement et chercha du regard autre chose que les yeux noisette de la jeune femme tournés vers elle.
Quant à Regina, elle n’en menait pas large non plus : assise, prostrée, elle était immobile sur son fauteuil ; elle aurait pu jeter un coup d’œil et se retourner, mais elle resta fixée sur elle, ce qui n’était, à vrai dire, pas vraiment discret. Au bout d’une minute interminable, elle se retourna vivement, levant les yeux en l’air, pensant que cette attitude puérile ne lui était pas familière : comme si Emma ne l’avait pas vu ! Ce qu’elle ne vit pas ce fut Emma s’approchant d’elle et se pointant à coté de la table, droite comme un « i ». « Bonsoir. » « Bon… Bonsoir miss Swan. » dit-elle dans un léger rictus de gène. « Vous dinez seule ? » « Non. Alice est aux toilettes. Et vous, vous dinez sans Henry ? » « Oh non, il est parti rechercher son écharpe dans la voiture. » «…» «…» Le silence pesant devenait presque assourdissant : aucune n’osait réellement regarder l’autre dans les yeux. « Regina je … On a pas reparlé de … ça. » « Ca ? » « Vous savez … ça … Le truc quoi ! » dit-elle légèrement agacée que Regina paraisse faussement étrangère à la chose « Miss Swan, ce truc comme vous dites fut un geste malheureux que, j’en suis sure, vous regrettez à présent. Il est inutile de revenir là-dessus. » « Sérieux ??? C’est ce que vous pensez ? Que c’était un geste malheureux à oublier vite ??? » « Miss Swan … Pas maintenant. » « Je crois au contraire que c’est le moment. Ca fait 3 jours qu’on s’évite, qu’on ne se parle plus … Alors qu’il y a encore 5 jours nous vivions sous le même toit dans une relative paix. » «…» Emma s’assit alors en face d’elle, à la place qui devait être celle d’Alice, ce qui surprit Regina « Qu’est-ce que vous faites ? » « Vous vouliez savoir !! » « Pardon ? » « Vous vouliez savoir comment vous vous étiez réveillée. » Regina resta interdite devant ces propos et rougit aussi vite qu’elle ne s’en rendit pas compte. Mais Emma, elle, l’avait remarqué et, profitant de ce bref instant de faiblesse, amorça un dialogue. « Regina … Je suis désolée de … De ce que j’ai fais. Enfin, pas de vous avoir réveillé mais … La façon un peu abrupte dont je vous l’ai montré. » «…»
« Je n’aurais pas du vous embrasser … Pas comme ça … » «…» « Ah vous êtes du genre à laisser les autres parler et s’empêtrer dans leurs mots … » « Miss Swan … » « Non, mais je vous promets, je ne le referais plus. En fait, j’aurais du être franche avec vous dès le début. Vous dire ce qu’il s’était passé et comment ça s’était passé. Ne pas laisser les choses en suspens et … J’ai merdé, comme dab’ … » « J’aimerais comprendre. J’aimerais savoir ce qu’il vous a pris de … faire ça. » « Je voulais que vous compreniez que c’était en … en vous … En vous embrassant que je vous avais réveillé. Gold m’a mis sur la piste et m’a rappelé ce jour sur ce foutu navire. » « Navire ? » « Celui de Hook. Vous vous souvenez cette lance qui vous a transpercé ? On s’est demandé pourquoi vous étiez encore vivante … Gold m’a dit que c’était grâce à moi et mes larmes. » « Vos larmes ? » « J’ai pleuré … J’ai pleuré votre corps. » «…» Regina sembla soudainement gênée, mais Emma continua son récit « Sur ce principe, il a pensé que j’étais capable, une nouvelle fois de vous sauver. » « … Avec … Vos larmes ?!? » « Non … Enfin c’est ce que je pensais aussi mais Gold … Il a sous-entendu que ce qui avait réveillé Snow pouvait aussi marcher pour vous. » « Oh … » « Ouais … » dit-elle en évitant son regard. « Vous m’avez embrassé … » souffla-t-elle comme si cette vérité lui sautait à présent devant les yeux « Ce n’était pas mon intention… Mais … Les choses ont fait que … Je l’ai fais et …Vous vous êtes réveillée. » «…» « Est-ce que ça veut dire quelque chose … J’en sais rien, je dis juste que … Vous avez ouvert les yeux et j’ai été heureuse que ça soit le cas et que Gold ne se soit pas trompé. » Regina écouta attentivement, sans un mot, les paroles d’Emma jusqu’à ce que cette dernière s’arrête et n’attende une réaction de sa part. « Vous sous-entendez que vous et moi sommes … Sommes quoi ? » « J’en sais rien Regina, j’ai jamais aimé les titres officielles. Je dis juste qu’un vrai baiser d’amour vous a réveillé … » « De l’amour ? Etes-vous sérieuses miss Swan ? »
« Merde Regina, vous croyez que c’est simple pour moi aussi ? Que j’ai pas eu du mal à me décider ? J’ai mis 4 jours à me convaincre que ça marcherait. Et même quand mes lèvres ont touché les vôtres, je n’étais toujours pas convaincue, ni sûre que ça allait marcher. » « … Miss Sw… » « Et arrêtez avec vos Miss Swan ! J’ai l’impression d’avoir le double de votre âge !! Parce que si on compte bien, vous, vous approchez plus des 60 balais que moi … » « Vous êtes puérile. » « Et vous trop coincée !! » « Bon ça suffit ! » Regina se leva d’un seul bond et se dirigea vers la sortie, rattrapée bien vite par Emma qui lui attrapa le bras pour la faire se retourner. Face à face, Regina se crispa : la dernière fois que ce fut le cas, Emma l’avait embrassé. « Attendez !! » « Lâchez-moi !! » « Vous comptez partir sans Alice ?!? » «…» « S’il vous plait. Je ne vous demande pas de m’épouser mais juste … De penser aux possibilités. » « Des
possibilités ???
Vous
et
moi ?
Etes-vous
humainement
sérieuse ?
C’est
inconcevable. Je vous rappelle que je suis la belle-mère de votre mère et, accessoirement, la méchante de l’histoire, vous vous souvenez ? » « Vous nous avez ramené jusqu’ici. » « Parce qu’Henry me l’a demandé. » « Jamais la Regina que j’ai connu en arrivant à Storybrooke n’aurait cédé, même devant son fils. Vous avez changé, vous êtes meilleure ; Henry l’a vu, je l’ai vu. Les autres le verront aussi en leur temps. Cette Regina avec qui j’ai vécu durant 15 jours … C’est cette Regina qui me plait. » « Vous dites … Vous dites n’importe quoi. Vous pensez aux enfants ? » « Regina … Croyez-vous que ce soit un hasard si on se retrouve toutes les 2 seules au Granny’s ? Et qu’Henry mette 3 plombes à trouver une écharpe dans une voiture grosse comme une boite d’allumettes ? Sans parler d’Alice qui semble s’être noyée aux toilettes …» « Qu’attendez-vous de moi ?? » « Je … J’en sais rien. Permettez-nous de revenir vivre sous votre toit. » « Voyez-vous cela !!! » « Henry a recommencé ses bêtises, même si je pense que ce n’était qu’un stratagème pour nous faire revenir chez vous. J’adore notre fils, mais il faut bien avouer qu’il n’est pas très subtil. »
« Il doit tenir ce trait de caractère de vous. » « S’il vous plait Regina … Repensez-y … Ca serait pour le mieux pour Henry. » « Ah oui ? Seulement Henry ? » « Non, à vrai dire, pour être franche … Ca serait l’occasion de mieux nous connaitre, non ? » «…» « Ecoutez, ce qui s’est passé ne peut être défait. Je vous ais réveillé par un véritable baiser d’amour … Je savais même pas que je pouvais ressentir ça, et encore moins envers vous. Alors je me dis qu’il y a peut-être une raison non ? » «…» « Ne vous inquiétez pas hein, je vais pas vous sauter dessus … » « Vous l’avez déjà fais… » dit-elle sarcastiquement Emma fit un pas de plus, se collant presque à elle et se pencha à son oreille « Vous n’avez même pas idée de ce dont je suis capable. » Puis elle recula, devant l’air ahuri de Regina, lui sourit et s’éloigna, la main sur la poignée. Elle se retourna une dernière fois « Pensezy. Vous savez ou me trouver. » Puis elle partit, laissant Regina. Quelques secondes plus tard, Alice réapparut et s’installa de nouveau à table, finissant son sandwich comme si de rien n’était. Emma rejoignit son fils, assit dans la voiture en train de lire un comics. A peine fut-elle au volant qu’Henry sourit de toutes ses dents « Alors ? » Elle lui arracha le livre des mains et lui tira la langue « Gros malin va ! Vous avez mis ça au point quand ??? » « Je ne vois absolument pas de quoi tu parles… » « En tout cas … Merci. » dit-elle dans un clin d’œil partagé par son fils « Alors ? » « Alors quoi ? » « Comment ça s’est passé ? Tu es restée longtemps … » « Pas trop mal … J’ai demandé à Regina de nous reprendre chez elle. » « Et elle a dis quoi ? » « J’en sais rien … Je lui laisse quand même du temps. » ** Et ce temps vint assez vite finalement. 2 jours après leur rencontre au Granny’s, Regina se pointa au bureau du shérif à la plus grande surprise d’Emma qui ne pensait pas avoir de ses nouvelles avant le week-end à venir. Mais finalement, alors qu’elle allait finir son service, la belle brune entra dans l’office. « Bonsoir. »
« Oh Regina … Je … Désolée, c’est un peu le bordel !! » dit-elle en s’agitant afin d’éclairer un peu son bureau rempli de dossiers en tout genre, de tasses de café et de multiples objets fait des mains d’Henry. Regina ne prit même pas la peine de s’asseoir, préférant rester près du bureau « Pourquoi cette visite ? » « C’est d’accord. » « Pardon ? » « Ne me faites pas répéter, vous avez très bien compris. » « Quand ? » demanda-t-elle avec une pointe de précipitation et d’excitation dans la voix « Dès ce week-end si vous le souhaitez. » « Henry sera ravi … Henry, et moi bien sur. » Regina déglutit difficilement, gênée par le regard qu’arborait en ce moment même Emma. N’avait-elle pas fait une bourde en acceptant qu’ils reviennent chez elle … Emma se leva alors et se posta devant Regina et dans un sourire « Vous êtes très belle aujourd’hui. » Sans un mot, Regina s’éloigna et sortit. Emma sourit alors : les jours à venir seraient intéressants. ** « Nous y sommes. » « Hey, tu fais pas de gaffes cette fois, j’ai pas envie de refaire mon sac dans 2 jours. » « Hey !!! » Sur le perron de l’entrée de la demeure de Regina, Henry et Emma, armés de leurs bagages, étaient prêts à emménager une deuxième fois chez la belle brune avec des promesses d’un meilleur dénouement dans les jours ou semaines à venir, du moins c’est ce qu’espéraient Emma et Henry. Et ce fut Alice qui vint leur ouvrir « Bonjour. » « Salut … Ta mère est là ? » « Cuisine. Entrez. » Dans l’entrée, Alice leur fit face « Avant tout, j’ai quelque chose à vous dire : je voulais m’excuser de mon comportement des derniers jours. Je n’avais pas compris certaines choses, mais aujourd’hui cela a changé. » « Eh bien … Merci de … dire ça. » Alice lui sourit poliment « Je suppose que vous savez où se trouve vos chambres, je vous laisse donc vous installer et nous rejoindre en cuisine. » Emma et Henry s’exécutèrent et mirent seulement quelques minutes avant de rejoindre Regina et Alice en train de faire de la pâtisserie. « Bonjour. » lança chaleureusement Emma
« Miss Swan, Henry. Désolée, j’ai les mains occupées … » dit-elle en les montrant pleines de farine « Pas de soucis, on peut aider ? » « Henry, tu sais où se trouve les couverts et les assiettes. Montre à miss Swan … » « Ah non, moi je veux vous aider en cuisine. » D’un seul coup, chacun se figea, la regardant d’yeux ronds et surpris, comme si le temps venait de s’arrêter « Bah quoi ? » « Alice, va aider Henry. » Les 2 enfants quittèrent la cuisine et Emma s’approcha de Regina, jetant un œil au dessus d’elle « Je déteste qu’on regarde par-dessus mon épaule miss Swan. » « Pardon. Qu’est-ce que je peux faire ? » « Eplucher les pommes. » « Vous êtes sérieuse, vous nous faites une tarte au pommes ? » « N’ayez crainte. » Emma se plaça en face d’elle et commença à éplucher les pommes avant de les mettre dans une bassine remplie d’eau. Au bout de 5 minutes de silence, Emma finit et, fièrement, posa assez énergiquement la bassine en face de Regina pour lui montrer qu’elle savait quand même se servir d’un couteau. Mais en faisant cela et en posant vigoureusement le saladier, elle souleva une vague de farine qui atterrit directement sur la chemise, évidemment noire, de Regina. « Oh merde, pardon !!! » «…» Emme fit le tour en attrapant au passage un torchon humide et s’agenouilla devant Regina avant de tapoter son ventre « encore désolée, je suis sure que ca va partir » « Mais qu’est-ce que vous faites ?!? Relevez-vous !! » Emma s’exécuta alors, les joues rosies. « Vous comptez faire cela tout le long de votre séjour ??? » « Quoi donc ? » « Faire ce genre de choses … » « Si ça vous gène, c’est que ce n’est pas anodin. » « Votre rentre-dedans est vulgaire. » « Désolée si je vous ais choqué … C’était pas mon intention et sachez, de toute manière, que je suis généralement plus subtile que ça. » « Ce n’est pas parce que vous pensez être mon True Love qu’il faut croire que c’est réciproque » « Je ne pense absolument pas que la partie est gagnée d’avance. J’aime les challenges, et sachez, Regina Mills, que je baisse rarement les bras. Vous êtes prévenue. » « Vous ne me faites pas peur et si vous croyez revenir ici en ayant une idée en tête, sachez qu’elle sera vaine. Vous feriez mieux de renoncer tout de suite. »
« Nous verrons bien. Mais c’est pas en portant des chemisiers outrageusement ouverts et qui laisse entrevoir votre poitrine qui va plaider en votre faveur. » dit-elle coquinement. Regina rabattit rapidement les 2 pans de sa chemises et en ferma 2 boutons supplémentaires « Je vous l’ai dis, vous n’avez aucune chance. Cédez maintenant et ça nous épargnera à toutes les 2 une perte de temps et une réalité qui arrivera inévitablement. » « Une réalité miss Swan ? » « Vous et moi, le destin a parlé et je compte bien lui donner raison. Et vous savez ce que j’ai en tête là maintenant ? » « J’ai bien peur de demander … » « Je veux vous embrasser. Parce que la première fois vous étiez inconsciente et la deuxième pas consentante … » « Comment osez-vous !!!! » s’insurgea Regina qui recula d’un pas, espérant éloigner la jolie blonde bien trop entreprenante pour elle. Décidemment, l’inviter de nouveau chez elle, n’était pas la meilleure idée qu’elle ait eue. « Je peux encore vous renvoyer … » « Dites-moi Regina, pourquoi avoir accepté que l’on revienne ? » « Parce que je voulais qu’Henry aille mieux. » « Vous mentez … Et vous le savez. » «…» « Mais je suis patiente, ça viendra. » « L’espoir fait vivre ma chère. » « Alors je vivrais longtemps, et à vos cotés. » Sur ce elle laissa une Regina abasourdie par les propos tenus par Emma. Si les jours à venir ressemblaient à cette discussion, elle ne tiendrait plus longtemps. Mais en même temps, ce petit jeu l’amusait bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Loin de croire qu’elle finirait dans les bras d’Emma, il fallait bien reconnaitre qu’être courtisée de la sorte était à la fois étrange mais aussi et surtout glorifiant. Mais cela pouvait-il être accepté ? La Sauveuse et la méchante reine ? Qui pourrait y croire ? ** « Alors c’est vrai, tu es retournée chez elle ? » « Je te sens un tantinet énervée, je me trompe ? » lança ironiquement Emma devant Snow qui venait de débarquer dans son bureau comme une furie. « Tu plaisantes j’espère ?!? Je croyais que tu étais partie ? » « Oui mais je suis revenue. »
« A quoi tu joues Emma … Est-ce que tu penses à Henry ? Ces changements perpétuels …» « C’est pour lui que j’ai fais ça, pour qu’il retrouve un équilibre, et force est de constater qu’il l’avait trouvé quand nous habitions tous les 4. » « Tu t’entends ? Tu en parles comme si … Comme si vous étiez une famille. » « Et alors ? Serait-ce si mal si c’était le cas ? J’ai beau être la mère biologique d’Henry, c’est Regina sa mère, c’est elle qui le connait mieux que personne … » « Nous sommes ta famille Emma ! David, Henry et moi !! » « Pourquoi tu t’emportes comme ça ? » « Parce que ça me fait mal de te voir passer tes jours et tes nuits loin de moi … » « Tu es simplement jalouse de Regina, et à mon avis ça ne date pas d’aujourd’hui. Mais tu sais quoi ? Je ne vais pas me battre avec toi aujourd’hui ; on a prévu de faire un weekend jeux de sociétés et chamallow en regardant des DVD, et ça me convient parfaitement. Maintenant, excuse-moi mais j’ai du travail. » dit-elle en replongeant le nez dans ses dossiers « Tu … Emma … Comment s’est-elle réveillée ? » Emma se figea et eut du mal à soutenir le regard de sa mère en lui mentant ouvertement « Je te l’ai dis, elle a ouvert les yeux, comme si elle se réveillait d’un long sommeil. » « Tu mens … Qu’est-ce qui se passe dans cette maison ? » « Je ne vois pas de quoi tu pa… » « … Je t’ai vu sortir du fleuriste avec un bouquet de roses. Ruby dit que tu passes au moins 3 fois par semaine pour acheter un gâteau au chocolat … » « Mais tu m’espionnes ou quoi ? » « Bien sur que non voyons mais … » « Ecoute, laisse tomber ok. Tu n’auras pas gain de cause avec moi … J’ai pris ma décision et vivre avec Regina est la meilleure chose à faire pour mo… Pour Henry. » Sur ce, elle se leva, bien décidée à ne pas laisser sa mère avoir le dernier mot. Snow resta un interdite durant quelques secondes. Elle aurait pu lui courir après mais elle savait, pour connaitre assez bien son propre caractère, qu’insister ne ferait que la braquer un peu plus. Elle se disait qu’avec le temps, elle se rendrait compte par ellemême. ** Mais les jours passèrent et la vie à la demeure de Regina prenait forme : Tous les matins, Emma accompagnait Henry et Alice en allant au bureau où elle passait la journée. Elle rentrait parfois le midi pour voir Regina qui restait cloitrée à la maison, en cuisine, ou faisant un ménage sommaire. Puis elle repartait et revenait le soir, généralement après les enfants qui faisaient leurs devoirs en compagnie de Regina qui avait, au
préalable, préparé le repas du soir. Puis, quand il n’était pas trop tard, ils avaient le droit de regarder un peu la télé pendant que Regina et Emma étaient en cuisine, cantonnées au lavage de vaisselles, Regina étant résolument contre le lave-vaisselle, trouvant que cela abimait la vaisselle. Puis, à l’heure du coucher, Regina accompagnait Alice tandis qu’Emma accompagnait Henry ; chacune prenait le temps de les border, les chouchouter avant d’intervertir leur place car, à la plus grande surprise des 2 jeunes femmes, Alice avait émit le souhait qu’Emma vienne aussi lui dire bonne nuit. Puis, une fois les enfants endormis, elles s’octroyaient quelques instants de calme dans le salon, près de la cheminée, bien souvent en buvant un verre ou 2 de vin. Emma parlait de sa journée
et
des
différents
déboires
des
habitants,
Regina
l’écoutant
attentivement, elle qui ne sortait pratiquement plus. Puis, quand la fatigue les gagnait, bien souvent Emma en premier, elles allaient se coucher. Chaque soir était l’occasion aux 2 jeunes femmes de se découvrir un peu. Elles avaient instauré un petit jeu de questions-réponses ; les règles étaient simples : chaque soir, elles avaient le droit de poser 3 questions chacune sur l’autre qui devait y répondre en toute sincérité. Ainsi, Emma avait pu apprendre que Regina adorait l’équitation, qu’elle était fille unique et que son père avait toujours été un soutien sans faille ; qu’elle avait épousé le père de Snow à l’aube de ses 20 ans, ce qui était, à en croire les statistiques au pays enchanté, un âge assez avancé pour cela. Elle avait appris aussi que Regina avait eu de nombreux amants après son « veuvage », amants qu’elle nommait elle-même ses « animaux domestique ». Evidemment, la plupart des infos qu’elle grappillait tournait autour du pays enchanté. Quant à Regina, elle apprit qu’Emma avait fait pas moins de 5 familles d’accueil et qu’à l’âge de 17 ans, elle décida de s’enfuir de son énième famille, le père ayant les mains un peu trop baladeuses à son gout. Elle apprit aussi le nom du père d’Henry et confirma qu’il n’était pas au courant pour Henry ; elle lui parla de ses mois de prison ainsi que de ses différents voyages avant d’atterrir à Boston. Ces petites soirées étaient assez agréables pour elles, ne se prenant pas vraiment la tête, même si Emma cogitait beaucoup sur la manière de se rapprocher de Regina sans la brusquer ni la faire fuir. « Ok commençons. Parlez-moi de l’instant où vous avez tenu Henry dans vos bras la première fois. » « Et bien … Il avait 3 semaines. Il était chevelu. » « Ah je crois m’en souvenir oui … » dit-elle assaillie par le souvenir de sa naissance « Il était assez calme et a fait ses nuits très vite. » « Vous avez toujours vécu, enfin je veux dire durant les 28 dernières années, dans cette maison ? »
« Oui. Henry n’a jamais connu que cet endroit. Je voulais le meilleur pour lui, lui donner de belles choses et un avenir. » « Pourquoi avez-vous voulu Henry ? Je veux dire, vous êtes une très belle femme … Vous auriez pu tomber enceinte … Même avec un plan cul comme Graham. Pourquoi vouloir un enfant, vous la méchante reine ? » « Parce que je voulais moi aussi ma fin heureuse et que cela me manquait … Ici seule, je trouvais le temps long … Je pensais le combler avec un enfant. » « J’ai du mal à vous imaginer en train de changer des couches. » « Ah oui ? Et pourtant vous seriez étonnée, j’étais une véritable experte. » Elles échangèrent un sourire alors « A mon tour … Votre plus grand regret ? » « Ne pas avoir pu vous sauver avant. » « Me sauver ? » « Je suis sensée être la Sauveuse. Si j’avais compris vos motivations avant, je vous aurais sauvé. » « Mes motivations ? » « Etre heureuse. Et aujourd’hui, je vois que vous l’êtes. J’aimerais croire que c’est un peu grâce à moi … » dit-elle dans un clin d’œil coquin qui ne manqua pas à Regina. « Hey, votre position préférée ? » « Miss Swan !! » « Quoi ? Vous êtes frigide à ce point ? » « Absolument pas. Mes parler de mes exploits sexuels n’est certainement pas dans mon intention, et encore moins avec vous. » « Exploits sexuels ? Carrément ! Vous vous lancez des fleurs madame le maire … » « Je ne suis plus maire … » « Vous pourriez. Personne n’a repris votre place ou votre bureau ; et à mon avis, personne n’en a la trempe. Cette ville part en sucette : entre ceux qui veulent repartir, ceux qui préfèrent rester, ceux qui deviennent dingues de ne pouvoir quitter la ville … Je sais plus où donner de la tête. » « Mes recherches pour ouvrir un portail n’ont pas abouti ; de plus Rumple n’était pas vraiment enclin à m’aider. » « Je veux bien vous croire … Bon alors … Votre position ? » « Je crois que nous allons en rester là pour ce soir, je suis fatiguée. » « Oh vous ne vous en tirerez pas comme ça, je finirais par le savoir ! » « Pour cela, il faudra user de patience et de ténacité. » « Attendez … Vous êtes en train de me dire que … Ca serait possible ? » Pour toute réponse, Regina se leva, un sourire aux lèvres qui finit de convaincre Emma, qu’à présent, Regina jouait elle aussi le jeu. Et quand elles se séparèrent aux portes de la chambre de Regina, Emma lança avant de disparaitre dans la sienne « Au dessus, je suis sûre que vous aimez être au dessus. »
Regina ne répondit pas mais élargit son sourire avant de disparaitre derrière sa porte, laissant une Emma rêveuse. Les choses changeaient … XXX Emma aimait le vendredi : tout d’abord parce qu’il annonçait le week-end, et ensuite parce qu’il annonçait un week-end plus que familial en perspective. Et comme d’habitude, elle partit travailler avec juste l’idée qu’elle allait passer les 2 jours à venir en huit clos avec les enfants et Regina, un week-end idéal en somme. Et comme d’habitude, elle rentra le midi pour déguster les lasagnes que Regina lui avait promis de préparer pour le soir même. « Hello ! » « Re bonjour Miss Swan. J’ai préparé votre assiette. » « Merci ! Vous êtes une parfaite femme d’intérieur. Vous êtes parfaite semble-t-il. » « Pas vraiment, mais c’est toujours plaisant de se l’entendre dire. » « Vous partagez une assiette avec moi, j’aime pas manger seule à une table, c’est terriblement … chiant. » « Pourriez-vous mesurer votre langage ?!? Je peux comprendre que vous vous lâchiez quand les enfants ne sont pas là, mais les mauvaises habitudes sont dures à perdre une fois qu’elles sont acquises. » « Désolée… Je vais être punie ?!? » dit-elle dans un sourire avant de prendre une large fourchette de lasagne « Vous ne vous arrêtez donc jamais ? » « Jamais. Je trouve ça tellement amusant. » « Pour vous tout cela n’est qu’un jeu ? » « Vous savez bien que non. Je suis sérieuse. » «…» « Alors, que comptez-vous faire cet après-midi ? » « Je vais rechercher quelques jeux de sociétés dans le grenier. » « Henry n’en a pas dans sa chambre ? » « Il a essentiellement des puzzles. » « Oh ok … Des puzzles c’est cool aussi. Oh merde, je vais être à la bourre !!! » « Miss Swan … » soupira lasse Regina « Euh je veux dire : au zut, je vais être en retard !! Bon je vous laisse, à ce soir. » Elle attrapa sa veste posée sur son dossier puis, machinalement, se pencha sur Regina et l’embrassa sur la joue. Quand elle réalisa son geste, elle se figea un quart de seconde avant de partir à toute vitesse, voulant éviter la colère de la belle brune. Mais point de colère au rendez-vous. Quand la porte claqua derrière la jolie blonde, Regina resta un moment sur sa chaise avant de passer sa main sur la joue foulée des lèvres d’Emma et d’esquisser un timide sourire.
** Emma aurait vraiment pu faire des cocottes en papier toute la sainte après-midi tant l’action n’était pas présente. Et après avoir perdu contre elle-même 10 parties de morpions, qu’elle ait dessiné le clocher de la ville et qu’elle ait enfin réussi à faire sauter une grenouille en papier, elle décida d’aller faire un tour. L’air était frais pour ce mois de Juin et la veste était de rigueur : ses pensées obnubilées par la jolie brune, elle en venait même à la voir un peu partout en ville … Tiens comme maintenant où elle était sur le trottoir en face du Granny’s semblant attendre quelque chose : même prestance, même silhouette … Mais … Non … Regina ? Et alors qu’elle allait l’appeler, elle se ravisa en voyant Archie sortir de chez lui, Regina semblant l’attendre. Puis ils traversèrent ensemble la route pour se rendre au Granny’s. Le cœur d’Emma rata un battement et la jalousie pointa le bout de son nez. Qu’est-ce qui la dérangeait plus : que Regina lui ait menti sur ses activités de l’après-midi ou bien qu’elle la passe avec Archie. Elle rumina sa frustration et décida de retourner à son bureau sans se retourner. ** Le soir venu, Emma arriva assez tard … Si tard qu’Henry, Alice et Regina venaient à peine de finir leur repas. « Miss Swan, nous ne vous attendions plus. Nous avons fini de manger. » « Pas grave, j’ai pas faim … » Les enfants échangèrent un regard curieux et interrogatif avant que Regina ne les autorise à quitter la table, ce qu’ils firent sans se faire prier, tant la tension dans la pièce était palpable. « Un problème miss Swan ? Votre journée fut chargée ? » « On peut dire ça oui … Chargée en infos croustillantes. » « Des rumeurs ? Tiens donc et sur qui. » « Ne parlons pas de ça, comment a été votre après-midi ? Qu’avez-vous fais ? » « Oh pas grand-chose. J’ai trouvé quelques jeux et … » « … Ouais super, bon je monte voir les petits. » la coupa-t-elle Regina haussa un sourcil, surprise du ton plus que désagréable que venait d’employer Emma, mais ne s’en formalisa pas plus que ça quand elle rejoignit, à son tour, les enfants. Quand elle redescendit, elle vit Emma picorer les restes de lasagnes dans la cuisine. « Je croyais que vous n’aviez pas faim. » « Ouais bah j’ai menti … Vous savez ce que c’est hein … » Regina fronça les sourcils tandis qu’elle ramenait les assiettes pour les nettoyer. Durant tout le temps où elles lavèrent et essuyèrent les couverts, aucun mot ne fut prononcé ;
et quand le moment de la discussion dans le salon arriva, chacune était assise en face de l’autre, muette. « Miss Swan, je me trompe où … Quelque chose ne va pas ? » « J’en sais rien, à vous de me dire. » « Je ne comprends pas. » « Vous étiez toute l’après-midi ici ? » « Oui pourquoi ? » « Vous mentez !!! » « Excusez-moi ? » « Je vous ais vu. Vous savez, vous auriez pu le dire que vous voyiez quelqu’un en ce moment, j’aurais lâché l’affaire depuis longtemps ! » « Mais que diable racontez-vous ? » « Je vous ais vu en ville aujourd’hui. Vous étiez avec Archie !!! Osez dire le contraire !! » Regina se figea alors et eut un intérêt soudain pour le contenu de son verre. « Ouais … Je sais pas ce qui me fout en boule : que vous me mentiez ou que vous voyez un homme … Oh c’est pas comme si nous étions un couple hein ? D’ailleurs, c’est pas comme si je vous faisais du rentre-dedans depuis plus de 2 semaines … » « Miss Swan … » « Archie … Non mais sérieux, Archie ? J’aurais compris si ça avait été Kilian à la limite …» « Miss Swan … » « Quoi que Ruby vous aurait bouffé en se transformant en loup … » « Emma !!! » La jolie blonde se stoppa immédiatement, tant son prénom dans la bouche de Regina était assez rare pour le souligner. « Bien, maintenant que j’ai votre attention, je pourrais éventuellement vous expliquer le pourquoi du comment. » «…» « Je … Je ne vois pas Archie, du moins pas dans le sens dont vous l’entendez. Je … Je continus de voir le Dr Hopper dans le cadre de … De ma réhabilitation. » « Oh … » « Il m’a beaucoup aidé et m’aide encore comme soutien. Je n’utilise plus la magie et j’essaie d’être meilleure … Le Dr Hopper est l’un des seul à croire en moi … » « Et moi alors ? » «…» « Je suis l’une des première à vous avoir dis que vous aviez changé, que je croyais en vous … Je suis désolée de voir que vous ne me faites pas encore assez confiance pour me dire la vérité. » « J’avais peur de votre jugement. Voir un psy n’est pas toujours très glorifiant. »
« Merde Regina, j’ai cru que vous sortiez avec lui quand je bossais … » « Cette idée est totalement stupide : moi, sortir avec le Dr Hopper ? » « Bah quoi … » « Miss Swan vous êtes jalouse ? » « Bien évidemment que je le suis ! Ca fais 15 jours que j’essaie de vous convaincre que nous sommes des âmes sœurs et que je ne vous ais pas réveillé d’un baiser par hasard. Si je vous vois trainer avec un homme en sachant que vous me mentez sur vos activités, comment ne pas devenir jalouse hein ?!? » Regina esquissa un timide sourire, amusée et gênée à la fois alors qu’Emma essaya de se calmer en avalant une longue gorgée de vin. « Dites … Vous me le diriez si vous aviez quelqu’un en vu en ce moment ? » « Pourquoi donc ? » « Parce que ça m’éviterait de creuser de ce coté là. » « Rassurez-vous, vous êtes la seule prétendante. Qui serait assez fou pour entreprendre quelque chose avec la méchante reine après tout ? » dit-elle dans un sarcasme tout relatif. « Moi. Je suis folle surement … Mais je persiste. Je crois fermement que vous avons quelque chose à faire toutes les deux. C’est peut-être vain ou débile mais … Je me dis que … J’en sais rien en fait … Je me trompe peut-être… » « En son temps miss Swan, en son temps … » « On pourrait peut-être apprendre à se connaitre mieux … En commençant par me dire votre position favorite ! » «…» « Je plaisante. Bon, je crois que je vais me coucher. Bonne nuit Regina. » « Bonne nuit Emma … » Avant de passer la porte, elle se tourna légèrement « J’aime quand vous m’appelez par mon prénom. » Elle ne le vit pas mais Regina étira un large sourire tandis qu’Emma gagna sa chambre. **