Le lendemain annonça de belles choses : tous avaient convenu d’un week-end à la maison avec, au programme, jeux de société, chamallow grillés et autres joyeusetés culinaires. Et dès le matin, les choses sérieuses commencèrent : Emma se réveilla au doux fumet du chocolat chaud et des guimauves. Elle descendit en boxer et débardeur et retrouva une Regina déjà apprêtée dans la cuisine, s’affairant à faire des tasses de chocolats chauds. « Hey, habillée ? » « Qu’espériez-vous … » « Naaann, je disais juste : je croyais qu’on faisait un week-end cool … » « Mais je suis cool, comme vous dites. » « Regina … On peut vous qualifier de pleins de choses mais vous n’êtes certainement pas cool et certainement pas habillée pour un week-end cocooning. » «…» « Vous êtes vexée ? » « Absolument pas. Alors dites-moi … » dit-elle en posant la tasse qu’elle tenait en main « … Comment devrais-je être habillée pour un week-end cool ? » « Vous devriez être encore en tenue de nuit, ou quelque chose de plus décontracté qu’un chemisier et un tailleur. » Regina haussa un sourcil, amusée, et décida d’obtempérer. « Vous voulez que je vienne vous aider ? » « C’est gentil mais non merci, je saurais me débrouiller seule. » « Oh, dommage … » « Une prochaine fois peut-être … » dit-elle en quittant la cuisine tandis qu’Emma resta quelques instants avant d’entendre des petits pas précipités dévaler les escaliers et d’apercevoir Henry, cheveux en bataille « Hey bonjour !! » « Salut gamin, bien dormi ? » « Oui … Je suis content qu’on passe le week-end ensemble ici. » « Je le suis aussi. » « Et comment ça se passe avec ma mère ? » « Ca ne te regarde absolument pas. » « Bah un peu quand même … Alors ? » « Les choses font leur bout de chemin … » « Et ça avance bien ? » « Hey !!! Si je le savais moi-même … » dit-elle un peu déçue Henry connaissait sa mère et la savait très méfiante sur ce point là. Emma devrait faire preuve de patience et de ténacité afin de la conquérir et, il le savait, elle il arriverait. « Henry tu es debout. » Regina venait de redescendre habillée d’un pyjama en satin bleu ciel qu’Emma ne cessait de détailler ; Regina le vit mais ne s’en formalisa pas et apprécia même le regard qu’elle sentait sur elle à ce moment-là.
« Petit déjeuner ? » « On attend pas Alice ? » « Elle arrive, je l’ai croisé dans le couloir. » Emma et Regina dressèrent un véritable petit déjeuner de roi : viennoiseries, pancakes, chocolats chauds, céréales … Puis Alice descendit quelques minutes plus tard et tous dégustèrent ce magnifique déjeuner. « Alors … Qu’est ce qu’on fait aujourd’hui ? » « Miss Swan et moi avons choisi quelques jeux et DVD. » « Est-ce qu’on aura le droit d’avoir des pop corns ? » « C’est quoi des … Pop corns ? » Regina et Emma échangèrent un sourire avant de se mettre implicitement d’accord sur les mets sucrés à faire en ce week-end familial. Et le samedi passa doucement au rythme des jeux et des rires. Il s’avérait que Regina était assez forte aux jeux de stratégie comme le Monopoly ou encore le Cluedo. A contrario d’Emma qui préférait les jeux plus polyvalent requérant adresse et rapidité comme le Pictionnary ou encore le Cranium … Les enfants étaient aux anges et quand le soir arriva, Regina leur proposa de choisir eux-mêmes le repas et le DVD à visionner. Ils choisirent alors des hamburgers maison et, en dessert, des chamallows grillés au feu de bois ; quant au film choisi, leur choix se porta sur « Narnia chapitre 1 ». En cuisine, et pendant que les enfants rangeaient les divers jeux, Emma et Regina s’attelaient à la préparation des hamburgers : viande hachée à cuire, salade et tomates à couper, pain brioché … « C’était une chouette journée hein ? » « Oui très. » « Je ne vous savais pas si compétitrice … Quoique ça devrait pas me surprendre. » « Ah vraiment ? » « On devrait pimenter la chose … » « C'est-à-dire ? » « Bah mettre en jeu quelque chose pour le prochain jeu … » « Le prochain jeu est demain … » « Ok alors … Le premier des enfants qui s’endort ! Si Alice s’endort en premier, je vous donne un gage ; si c’est Henry, ça sera vous, deal ? » « C’est stupide miss Swan, il nous suffirait de ne pas les laisser s’endormir. » « Ah ah !! C’est subtil mais … On les mettra sur un canapé et nous sur un autre, comme ça aucune influence. » «…» « Allez quoi !! Vous avez peur admettez ! »
« Peur ? Moi ? Et peur de quoi je vous prie ? » « De perdre … » « C’est idiot. » « Bien alors, mettons les choses sur table de suite : si je gagne, vous devrez cesser avec vos miss Swan, et m’appeler par mon prénom définitivement ! » « Et si je gagne ? » « Ah vous voyez, vous voulez jouer !! » « Miss Swan … » soupira-t-elle « Bah j’en sais rien moi … Y’a bien une chose qui vous vient en tête huh … » dit-elle en s’approchant. Elle posa sa main sur celle de Regina mais, presque aussitôt, cette dernière l’enleva « Bien. Si je gagne … Vous devrez … » « Oui ? » « Je n’en sais rien … » « Si vous me laissez choisir, ça risque d’être seulement à mon avantage vous savez. » « Bien, vous me paierez un diner. » « Ah non, c’est pas juste ça !! » « Et pourquoi cela ? » « Parce qu’avec un tel enjeu, je risque pas de laisser Alice dormir ! Ok alors, disons que si vous gagnez … J’arrête les gros mots ! » « Trop facile ! » « Parlez pour vous !! » « Bien, commençons donc par cela. Deal ? » « Deal ! » dit-elle en lui serrant solennellement la main avant qu’Henry ne réclame son diner car le film allait commencer. Les 2 jeunes femmes mirent les hamburgers et le paquet de marshmallows sur un plateau qu’elles apportèrent dans le salon. Malicieusement, Emma les plaça tous les 2 sur un canapé tandis qu’elle-même et Regina prirent chacune un fauteuil. Les hamburgers furent engloutis en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire et les guimauves n’attendaient que les pics pour être grillées dans le feu de cheminée que Regina avait préalablement allumé. Le film commença et Regina, ainsi qu’Emma, scruta le moindre mouvement de paupière des enfants. Emma désespérait : elle voyait le film avancer, le moment de la bataille finale approchait, et aucun des enfants ne semblait vouloir dormir. Pire, ils étaient absorbés par le film, de grands yeux ouverts. Emma désespérait puis, finalement, alors que le film allait sur sa fin, Alice bailla avant de posa sa tête sur l’accoudoir du canapé. Heureusement pour elle, Regina le vit aussi, au cas où elle l’accuserait de mentir, et finalement, à quelques secondes de la fin, Alice montra bien plus de signes de fatigue qu’Henry. « Allez au lit ! » lança Regina tandis que le générique de fin défilait. Chacun des enfants embrassa les 2 femmes qui montèrent.
Une fois seules, Emma annonça triomphalement « J’ai gagné !! » « Surement pas ! » « Bien sur que si, encore 5 minutes de film et elle bavait sur la canapé ! » « Mais ce ne fut pas le cas. » « C’était celle qui s’approchait le plus du sommeil en tout cas. » Regina se leva alors brusquement et, attrapant le plateau repas, elle regagna la cuisine, Emma sur ses talons. « Avouez, vous l’avez mauvaise parce que j’ai gagné ! » « Vous n’avez rien gagné du tout. Ce n’était absolument pas les termes de l’accord. » « Regina … » Mais cette dernière resta muette jusqu’à ce qu’elle ait rangé sa cuisine sous les yeux mi amusée, mi déçue d’Emma « Ca vous ferait si mal que ça ? » « Quoi donc ? » « De m’appeler par mon prénom … » Regina se figea un quart de seconde avant de lui faire face, lâchant nerveusement son torchon sur le comptoir « Absolument pas. C’est juste que … » « Que quoi ? » demanda Emma en s’approchant d’un pas « Rien … Je préfère garder des rapports … Officiels. » « Ah je vois … M’appeler par mon prénom serait trop … Personnel ? On serait trop proche c’est ça ? » dit-elle en faisant un nouveau pas, ce qui l’amena à empiéter dans l’espace personnel de la belle brune « Oh voyons Regina … Vous savez qu’il m’en faudrait vraiment plus pour qu’on soit un peu plus intime que ça … » «…» Emma s’approcha encore un peu, jusqu’à avoir son nez frôlant le sien. Une envie urgente de faire de ces lèvres pulpeuses siennes la submergea et alors qu’elle pencha légèrement sa tête sur le coté, Regina fit quelques pas en arrière, coupant définitivement l’essai d’Emma qui soupira. « Je vais me coucher. » Regina se glissa rapidement hors de la cuisine, toujours suivi par Emma et avant que cette dernière n’entre dans sa chambre « Bonne nuit Regina. » « Bonne nuit Emma. » Pour la première fois, Emma eut bien du mal à s’endormir, son prénom prononcé avec la voix suave de Regina résonnant dans sa tête. ** Emma tarda à se lever ; d’ailleurs, elle fut la dernière au son des voix au rez-dechaussée ; il lui semblait qu’elle distinguait les voix d’Henry et Alice fomentant un plan pour ce dimanche, tandis que Regina les calma en leur demandant de bien vouloir finir leurs céréales.
Emma sourit alors, s’imaginant que c’était ce genre de matins qu’elle aimerait avoir dans sa vie, tout au long de sa vie … Elle descendit doucement les escaliers quand Henry et Alice l’accueillirent par un vibrant « bonjour ! » « Salut les enfants ! Debout depuis longtemps ? » « Non, mais maman oui, elle a eut le temps de préparer encore tout ça !!! » « Bonjour Regina. » « Bonjour Emma. » A l’entente de ce prénom dans la bouche de la jolie brune, Henry et Alice échangèrent un regard surpris, mais ne prirent pas la peine de relever la chose. Ils replongèrent leur nez dans leur bol tandis que Regina servit un chocolat cannelle à Emma. « Merci. Vous êtes debout depuis longtemps ? » « Un moment déjà. » « Alors le programme ? » « Il fait beau, on a demandé à maman s’il était possible d’aller faire un tour en forêt. Tu veux ? » « Oh bah pourquoi pas. Ca serait notre première sortie à 4 ! » dit-elle en faisant un clin d’œil à Henry qui lui répondit par un sourire malicieux Après l’aval d’Emma, chacun gagna sa chambre afin de s’habiller en conséquence et c’est ainsi qu’Emma pu voir Regina dans autre chose que ses sempiternels tailleurs stricts et guindés. « Wow, même avec ça sur la dos, vous êtes magnifique. » « Merci … » lança timidement Regina. En effet, elle arborait un jeans aussi moulant que pouvaient l’être ceux d’Emma, des bottes beiges de la même couleur que le poncho en laine qu’elle arborait. Les enfants étaient prêts et Regina pensa à emmener quelques bouteilles d’eau ; puis ils partirent tous dans la Mercedes jusqu’aux abords de la ville, là où la forêt commençait. Henry, Emma et Regina connaissait bien cet endroit : c’est là que cette dernière avait fait construire une aire de jeux pour les enfants de la ville. Henry montra alors les joies du toboggan ou encore de la balançoire à la petite fille tandis qu’Emma et Regina s’assirent sur un banc, regardant amoureusement leur progéniture respective. « Et si on pariait ? » « Encore miss Swa… Emma ? » « Ouais. Alors ? » « Dites-moi que vous n’allez pas me faire faire une course au travers des éléments de l’aire de jeu ? » « Naann … pierre/feuille/ciseau ? » « Etes-vous sérieuse ?? » « Totalement, alors ? »
« Et quel est l’enjeu du pari ? » « Si vous perdez … Vous me tutoyez. » Regina haussa un sourcil, amusée, et se tourna un peu plus vers Emma « Et si je gagne ? » « A vous de fixer quelque chose. » Regina sourit alors et jeta un œil sur les enfants : Henry et Alice semblaient bien s’entendre, elle était ravie. « Alors ? » « Si vous perdez … Vous devrez me tutoyer. » dit-elle dans un sourire complice Emma comprit alors et fut ravie que Regina décide enfin de jouer le jeu. Puis elle tendit sa main « en 3 manches. » Regina accepta en opinant de la tête et tendit sa main « 1 … 2 …3 » Regina afficha un poing tandis qu’Emma avait sa main plane « J’ai gagné ! 1… 2… 3 » Là encore elle afficha une main plane tandis que Regina avait les doigts en forme de ciseaux « Mon tour. 1 …2 …3 … » Toutes les 2 affichèrent un poing « Egalité. » Et finalement, ce fut Regina qui remporta la partie : un papier contre une pierre. « Bien alors … Je suppose que … Je dois … » « Me tutoyer ? Pourquoi cela vous semble-t-il si difficile alors que c’est vous qui avez émis l’idée ?!? » dit-elle d’un sourire « Oh ça va hein ! On s’est vouvoyé depuis qu’on se connait et à chaque fois ça a été pour s’engueuler ! Faut me laisser un peur de temps ok ? » « Comme vous voulez … » « Vous … Tu n’as pas l’intention de me tutoyer ?!? Ca va paraitre bizarre non ? » « Peut-être. » Emma jeta un œil sur les enfants qui s’amusaient au loin puis se tourna vers Regina et osa un geste tendre : elle posa sa main sur celle de la jolie brune « Se tutoyer c’est plus intime non ? » « Jouez à ça avec moi, et vous n’aurez bientôt plus de mains pour jouer à pierre/feuille/ciseau. » Emma retira sa main, grimaçant alors « Vo… Tu sais, je vais finir par me lasser … Je suis patiente, mais y’a des limites … Après tout, tu n’es pas la seule femme sexy et désirable de la ville. » Sur ce, elle se leva et rejoignit les enfants, laissant une Regina perplexe et curieuse seule sur le banc. ** La ballade se prolongea jusqu’à l’heure du déjeuner où Emma proposa à tous d’aller manger en ville, ce qui n’enchanta pas vraiment Regina, mais qu’elle accepta tout de même par les supplications de son fils.
Henry et Alice s’assirent l’un à coté de l’autre, ne laissant pas le choix aux 2 jeunes femmes de se poser l’une à coté de l’autre, leurs épaules se touchant. « Hey !!! Comment va ? » « Salut Rub’ … Ca va. » « On te voit plus beaucoup ces temps-ci … » « Ouais …. Boulot, boulot. Dit-elle dans un sourire qui se voulait plus gêné qu’autre chose « Vous prendrez quoi ? » « Henry et Alice un menu enfant, et moi un double cheese. Et toi ? » dit-elle en se tournant naturellement vers Regina, faisant sursauter Henry, Alice, Ruby mais aussi Regina qui lâcha un hoquet de surprise, écarquillant les yeux de stupeur mais aussi de fureur. Emma insista de son regard « Alors ? » « Un … Un Grilled cheese et une sa… salade. » réussit-elle à bredouiller avant que Ruby ne s’en aille Mais alors que la matinée avait été idyllique, le déjeuner se passa dans le silence et la morosité la plus complète : Une tension planait au dessus de la table, rendant chacun fébrile et c’est finalement, dans une certaine rapidité qu’ils finirent leur repars pour repartir chez Regina, le retour dans la voiture tout aussi chargé d’électricité. « Les enfants, aller vous brosser les dents et ensuite, direction le salon pour la suite de Narnia ok ? » « Ouaip !!! » Lança Henry, entrainant Alice dans son sillage. Une fois certaine que les enfants furent hors de portée, Emma rejoignit Regina, cette dernière s’étant réfugiée dans la cuisine. « Y’a un problème ? » Regina ouvrit le frigo et fouilla à l’intérieur pour en sortir divers ingrédients devant une Emma impatiente et à la limite de l’agacement. Les bras croisés devant elle, elle barrait le chemin, empêchant Regina de sortir, au cas où. « Alors ? » Regina fit alors claquer sur le comptoir la boite en plastique contenant des fraises coupées, faisant sursauter Emma. « Ca va ? » « Vous le pensez vraiment ?!? » « Qu’est-ce qui t’arrive ? » lança, presque amusée, Emma « Tu n’as pas décroché un mot au resto. Si tu voulais pas qu’on y aille, on aura fait autrement. » «…» « Qu’est-ce qui se passe ? » « Comment avez-vous osé ???? » dit-elle à la limite du cri « Quoi, mais … » « Me tutoyer en public !! Et devant Ruby en plus !!! » « Bah quoi ? C’est pas ce qu’on avait convenu ? Qu’on devait se tutoyer ?? » « Si mais … »
« Mais quoi ? Pas en public ? Pas devant les enfants ? Quand ça alors ? Quand on est seulement toutes les 2 ? Mais comme tu évites à chaque fois que ça se produise par peur de je-ne-sais-quoi, on ne va donc jamais se tutoyer un jour ! » «…» « De quoi as-tu peur ? Si tu préfères qu’on se vouvoie en public, alors je préfère encore le faire tout le temps. Jongler entre 2 personnalités ne m’intéresse pas. » « 2 personnalités ? » « La Regina froide et distante, coincée et désagréable qu’on peut voir tous les jours … Ou la Regina douce, souriante, celle que je tutoie, celle qui m’appelle « Emma » et dont ce mot, dans ta bouche, est le plus beau son que j’ai entendu. Celle qui n’hésite pas à parier avec moi … » Elle s’approcha d’elle de quelques pas « Celle pour qui j’accepte parfois de me faire parler comme une merde, simplement pour la garder un peu plus longtemps auprès de moi … » Elle était à présent juste en face d’elle « Celle que j’ai réveillé d’un baiser et pour qui j’ai tout remis en cause. » Elle posa sa main sur la sienne sur le comptoir « Celle que j’ai envie d’embrasser là maintenant. Pas pour des raisons scabreuses ou malsaines … C’est cette Regina que j’a… Qui me plait … » Lentement elle s’approcha, son cœur s’emballant si fort qu’il semblait lui transpercer la poitrine ; Regina ne bougeait pas, elle ne s’empressait pas ni ne fuyait pas non plus. Alors Emma prit des pincettes et commença d’abord à caresser le dos de la main de Regina de son pouce, puis elle s’approcha un peu plus ; la respiration de Regina s’accéléra ; Emma pouvait le sentir car son souffle lui caressait la joue à présent. Elle pouvait aisément se noyer dans ses yeux noisette … Elles n’avaient jamais aussi près, même lors de ce moment à la mine où Henry s’était retrouvé coincé au fond et que, désespérée, Regina lui avait demandé son aide. Elles étaient presque l’une collée à l’autre, Emma inclinant légèrement sa tête enfin que leurs lèvres ne s’emboitent parfaitement, parce qu’elle le savait, leurs lèvres étaient faites l’une pour l’autre, elle en avait eu un aperçu à l’hôpital. Et quand ce moment tant attendu arriva et que leurs lèvres se frôlèrent à peine … « On a choisi !!!!!! » s’écria Henry, brandissant un DVD, et faisant reculer définitivement Regina, pour la plus grande peine d’Emma qui soupira, frustrée. « Je croyais qu’on s’était mis ok pour regarder la suite ? » lança Emma en se retournant, feignant sa déception « Bah ouais mais il est trop long … On voudrait voir ça … » dit-il en lui tendant le DVD de « Casse Noisette » « Sérieux ? Vous voulez voir ça ? Je croyais que c’était un incontournable qu’on ne regarde qu’à Noel autour du feu avec d’autres classiques. » « Mais on veut ça … » « Ok, ok, aller mettre ça dans le lecteur, on arrive. »
Les enfants disparurent alors et Emma, qui pensait reprendre où elles s’en étaient arrêtées, fut bien vite déçue quand elle vit Regina tenir, dans ses mains, une pile de plats. Sans un mot elle passa devant Emma, ne lui jetant même aucun regard. « Et merde !! » cracha Emma, se giflant intérieurement de ne pas avoir été plus rapide. ** Et l’après-midi passa doucement, au chaud près du feu que Regina avait vaillamment allumé. Les enfants étaient aux anges : ils avaient eu leur quota de sucre pour le mois à venir, et avaient vu plus de films qu’il n’en était possible pour un week-end. Le soir venu, alors que chacun des enfants venait d’être convenablement bordé et câliné, Emma retrouva Regina dans le salon où elle essayait de lui faire reprendre constance. « De l’aide peut-être ? » « Bien volontiers. » concéda la jolie brune « Dis … » « Pas maintenant … » « Ah … Quand alors ? » Regina soupira alors et fit face à Emma « Quand quoi ? » « Quand est-ce que tu vas accepter qu’on en parle ? » « Parle de quoi ? » « De ce simili baiser dans la cuisine. » « On ne s’est pas embrassée … » « Je sais, c’est pourquoi j’ai dis « simili » baiser. Tu comptes éviter le sujet jusqu’à quand ? Sans parler de ce tutoiement qu’on doit pas utiliser en public. » « Ca suffit, j’ai compris ! » lança hargneusement Regina, sachant pertinemment qu’Emma ne lâcherait pas le morceau « Alors … Tu comptes éviter mon regard aussi ? » dit-elle en s’approchant d’elle. Emma se planta devant elle, bras croisés, un léger sourire amusé sur le visage. « Tu te fous de moi ? » « Non … Je trouve drôle que tu éludes toutes les questions relatives à nous deux. » « Il n’y a pas de nous deux. Je trouve déjà étrange qu’on tienne ce genre de conversation. » « Mais elle est indispensable. Hey, regarde-moi au lieu d’éviter mon regard sans cesse. De quoi as-tu peur ? » «…» « Regina … Si tu savais combien tu me compliques la vie. J’avais du mal à me rendre compte de ce que je pouvais ressentir pour toi … Puis, les jours ont passé et là, c’est apparu comme une évidence. Ca parait dingue, et si on m’avait dis il y a encore 3 mois que je finirais par rêver de toi la nuit et que je vivrais sous ton toit avec nos enfants, j’aurais éclaté de rire … Mais les faits sont là et aujourd’hui, j’en suis très heureuse. Ok,
c’est pas tout rose et on peut pas dire que tu sois la femme la plus aisée à vivre avec ton caractère de cochon, tes sauts d’humeur ou encore tes regards noirs quand ça ne va pas mais … Ca me plait aussi. » «…» « Ok, je vois … C’est le genre de conversation unilatérale où je suis la seule à m’écraser comme une merde … » « Je suis désolée … » « Non, laisse tomber. Je peux pas te forcer … » « Non, tu n’as pas compris : je suis désolée d’être … Si froide avec toi. » «…» « Toute ma vie n’a été que contraintes, déceptions, haine et vengeance. Je n’ais connu que ça, la magie agrémentant le tout pour obtenir ce que je souhaitais sans mal. Tout se passait bien, du moins je vivais dans l’illusion que c’était le cas. Puis, un soir, tu as débarqué sur mon perron et tout a changé : mes convictions, mes peurs, mes sentiments. J’ai compris que je tenais à Henry bien plus que ce que je ne pensais … Les choses sont différentes parce que tu es là. Tu es là pour me faire comprendre, mais je n’ai que trop l’habitude de faire le chemin seule … » « Mais à présent tu as Henry et Alice … Et tu m’as moi. » « Je sais, mais c’est nouveau pour moi. C’est difficile de changer quand sans cesse le regard des gens me rappelle à quel point j’ai été mauvaise et à quel point j’ai gâché la vie de personnes qui ne le méritaient pas. » « Mais tu n’es plus la même, je le sais, je le sens … Si je pouvais, maintenant, gouter tes lèvres, je serais la femme la plus heureuse du monde … » Regina fronça alors les sourcils et, par peur qu’elle ne prenne la fuite, Emma se cru obliger de la rassurer « Hey, pas grave … On a le temps. » dit-elle en souriant. Puis elle recula « Je vais me coucher. Bonne nuit. » Regina resta quelques secondes seule avant de suivre Emma et, à l’étage, avant qu’Emma n’entre dans sa chambre, Regina la rattrapa. Elle la fit se retourner et l’embrassa sur la joue, frôlant la commissure de ses lèvres. Et dans un murmure, elle lui glissa au creux de l’oreille « Bonne nuit Emma. » avant de disparaitre. Et alors qu’elle allait fermer la porte de sa chambre, Emma lui lança « Nan sérieux Regina ?!? Et maintenant je suis sensée dormir paisiblement ?!? » Pour toute réponse, et avant de fermer la porte de sa chambre, Regina lui envoya un clin d’œil complice et totalement aguicheur. Cette nuit là, elles ne le savaient pas, mais les pensées de chacune étaient en communion et c’est le sourire aux lèvres qu’elles s’endormirent, pensant à des jours bien meilleurs arrivant. XXX
Et les jours passèrent dans une paisible et relative normalité : Emma et Henry avaient finalement trouvé leurs marques chez Regina, cette dernière créant des liens de plus en plus étroits avec Alice qui s’adaptait de plus en plus à ce nouveau monde qu’était le nôtre. Et des liens étroits, il s’en créait aussi là où l’on s’y attendait le moins : entre Regina et Emma, un petit jeu de séduction s’était installé pour le plus grand plaisir des enfants qui feignaient de ne rien voir par peur de braquer les 2 jeunes femmes. Ainsi, le soir, quand les enfants étaient couchés, Emma et Regina s’asseyait sur un même canapé et se laissait aller à quelques confidences où Emma essayait de grappiller quelques gestes tendres : elle avait, pour l’heure, réussi à lui prendre plusieurs fois la main et même embrasser la jeune femme sur la joue plus d’une fois pour lui souhaiter bonne nuit. Bien sur, tout restait assez léger et Emma devait freiner ses ardeurs et se contenter de ce que Regina voulait bien consentir à lui donner. Mais connaissant la jeune femme, la moindre petite chose, comme un sourire en coin, une allusion coquine ou même un clin d’œil, la satisfaisait … Mais pour combien de temps ? Les gens parlaient, ils se doutaient que depuis plus d’un mois, dans cette maison, il devait se passer autre chose qu’une simple collocation. Bien évidemment, Emma espérait que Regina n’entende pas ces rumeurs, de peur de tout perdre, alors, en dehors des murs de la demeure de la jolie brune, Emma faisait bonne figure, feignait même de faire des recherches d’appart’ … Mais tous n’étaient pas dupes. Ruby notamment, avait quelques doutes et ne se gênait pas pour en faire part à la belle blonde lorsque cette dernière venait réclamer son chocolat chaud du matin, juste avant d’attaquer son service. « Alors, comment ça va chez les Swan-Mills ? » « Très bien. » lâcha nonchalamment Emma en buvant une gorgée de son liquide favori « Hm hm … Je vois … » « Tu vois quoi ? » dit-elle le nez plongé dans la page des faits divers de son journal « Tu n’as émis aucune objection au mot « Swan-Mills ». C’est intéressant … » « En quoi ? » « Bah j’en sais rien … Ca sonne comme si vous aviez enfin officialisé votre relation naissante et totalement secrète, née dans l’intimité de la spacieuse chambre de Regina dont les murs ont vibré de vos ébats nocturnes et acrobatiques ! » « J’en reviens pas … » « Quoi donc ? » « De dire autant de conneries en aussi peu de temps et en une seule phrase. » « Tu as pourtant souris à l’évocation d’ébats sportifs … » « Tu délires. Regina et moi sommes loin d’être ce qu’on peut appeler des intimes. Tu veux que je te rappelle qui elle est ? »
« Oh non, je m’en souviens … Mais n’empêche … » Puis Emma fronça les sourcils avant de fixer Ruby « Attends, comment tu sais qu’elle a une chambre spacieuse ?!? » « Bah euh … Je m’en doute, vu la taille de sa maison … Enfin, tu as vu son bureau à la mairie … Elle est un peu dans la démesure non ?!? » « … T’es en train de me mentir ouvertement là ??? » « Non … » « Si ton « non » avait été un peu plus convaincant que je t’aurais cru. Au fait, je t’ai déjà parlé de mon super pouvoir ? » « Hein ? » « Quand on me ment, je le sais … » « Ah ouais, ce fameux pouvoir qui marche quand il veut … » dit-elle en rigolant « Ouais, celui là. Bah tu vois, là il a décidé de marcher … » « Ah ? » « Ouais. » « Ah … » « Tu l’as dis. Alors, je peux savoir ? » « Laisse tomber. » « Tu as déjà au l’occasion d’entrer dans la chambre de Regina ? » «…» « Rub’ ??? » « Ah un client, je reviens … » « Ah non, non, tu vas pas t’en tirer comme ça !!!! Je te lâcherais pas tant que tu m’auras pas dit ce qu’il en est !!! » Elle la suivit dans la réserve, à l’abri d’oreilles indiscrètes. Une fois seules, Emma coinça Ruby « Alors ? » « Ca n’est arrivé qu’une fois … » « Attends … De quoi tu parles … Tu … » « On était saoule … » « Nan, tu as couché avec Regina ?!? » lança-t-elle « Ca comptait pas, c’était y’a longtemps … » « Longtemps comment ? » « Bien avant que tu arrives. Je … Je sais pas ce qu’il s’est passé. Ca n’est arrivé qu’une fois et on a décidé de ne plus en parler. Puis on a fini par oublier … » « Merde alors … Regina a déjà couché avec une femme alors … Et toi en plus !!! » dit-elle dans un timbre à la limite de la colère « Ouais … » «…»
« Hey, j’ten prie, ça voulait rien dire … D’ailleurs, je suis sûre qu’elle s’en souvient même plus. Puis, pourquoi tu t’emballes tant que ça si y’a rien entre vous ? » «…» « Touché ? » « Je dois partir. » dit-elle en tournant les talons, esquivant ainsi les interrogations de Ruby, mais aussi et surtout pour avoir des réponses auprès de Regina. Elle avait toujours pensé que Regina était réfractaire à l’idée d’elles deux simplement parce qu’elles étaient 2 femmes, mais en apprenant qu’elle avait déjà fauté avec une femme, cette idée n’était plus de mise ; il y avait donc une autre raison pour laquelle Regina ne cessait de repousser Emma, et cette dernière était bien décidé à découvrir laquelle. ** Emma devait en avoir le cœur net. Elle ne devait pas laisser les choses en suspens, pas maintenant que les choses bougeaient pour elles. Alors, sans prendre de gant, elle fit irruption dans la maison tandis que Regina était à l’étage, rangeant les affaires d’Alice et Henry dans leur chambre respective. « Regina !!!! » cria-t-elle sans ménagement La jeune femme brune apparut en haut des marches, surprise d’un tel accueil « Emma ? Tu n’es pas au bureau ? » « Tu as couché avec Ruby ?? » elle regretta presque instantanément son manque de tact, mais son impulsivité avait pris le dessus, saupoudré par une pointe de jalousie. Regina se figea alors devant la façon abrupte et cinglante dont Emma venait de l’alpaguer « Excuse-moi ? » « Tu … Est-ce que tu … » Regina descendait les marches une à une dans une grâce démoniaque qui rappela à Emma qu’elle avait en face d’elle une reine, déchue certes, mais une femme qui fut une reine en son temps, avec toute la grâce et l’élégance qui incombait à son rang. Mais elle se souvenait aussi que Regina était une sorcière … Une puissante sorcière et que la marge entre tenir sa promesse à Henry de ne plus utiliser de magie et l’envie d’y avoir recours était mince. Et quand Regina se pointa devant elle, le regard noir, les bras croisés devant elle, Emma perdit toute sa belle assurance … « Tu disais ? » « Je … C’est vrai oui ou non ? » Lâcha-t-elle dans un sursaut d’orgueil, histoire de ne pas perdre la face. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Devant ce mensonge, son sang ne fit qu’un tour « Tu as couché avec elle, avoue ! » « Non. » « C’est pas ce qu’elle dit !! » « Elle t’a dis ça ??? »
« Oui. » Elle pouvait voir que Regina ne mentait pas, et ne savait pas de quoi elle parlait. Ruby lui aurait-elle menti pour l’embrouiller avec Regina. Mais finalement, ces doutes s’évaporèrent quand Regina esquissa un petit sourire « Oh ça … » « Tu … Tu avoues ?? » « Ca n’était rien … Du moins, ça ne voulait rien dire. J’étais saoule, déprimée … J’avais besoin de réconfort et les choses allant … » « Je … » « Ne sois pas déçue ; C’était bien avant ton arrivée et Ruby n’était à l’époque … Simplement que Ruby et pas le petit chap… » « Et tu comptais me le dire un jour ? » Regina écarquilla ses grands yeux noisette, avant d’esquisser un sourire « En quel honneur ? » « Quoi, mais … Tu plaisantes. Nous deux … » « Emma, tu vis ici avec Henry, nous nous entendons bien mais … Il n’y a pas de « Nous
deux ». En tout cas, pas encore … » «…» « Dois-je vraiment te signifier de tous mes actes antérieurs à notre rencontre ??? » « Non mais … J’aurais aimé que tu m’en parles. » « Mais pourquoi ? Ca ne signifie rien pour moi, ni pour Ruby d’ailleurs. Nous le savons toutes les 2. Nous agissons depuis en toute civilité l’une avec l’autre, sans sous-entendus aucun. » « Mais … Je pensais que toutes les deux nous … Enfin, que les choses avaient changé. » « Elles ont changé, c’est indéniable. Il y a encore 3 mois, nous nous écharpions pour Henry. Aujourd’hui, nous vivons sous le même toit, nous nous entendons bien. » « Et c’est tout ? » « Emma … Tu es simplement jalouse. » « Et je n’ai pas le droit ? Je … J’avais envie … Bah tu vois quoi … » « J’ai bien peur de comprendre, mais j’aimerais vraiment que tu le dises. » Emma leva les yeux au ciel, sachant très bien que Regina jouait avec elle « Je voulais être la première !! » « La première ? » dit-elle en haussant un sourcil amusé « Ouais … Etre la première femme … » « Tu es bien présomptueuse ma chère … » dit-elle en lui passant devant pour se rendre dans la cuisine. « Attends … Quoi ??? Tu me fais marcher là ?!? » «…» « Tu … Tu eu plusieurs amantes déjà ? » « Oui. Quelques unes … »
Emma était déçue, très déçue … Mais cela n’était qu’une considération purement égoïste. Emma, à l’image d’un homme pour une femme, aurait aimé être la première. « Quand tu étais là-bas ? » Bien sur, Regina savait de quoi elle parlait et elle lui sourit « Oui, j’en ais eu. Mes animaux de compagnie … Oh je n’en suis pas fière, comme beaucoup de choses que j’ai faites … » « Animaux de compagnie ? Tu veux dire, genre des esclaves sexuelles ?? » « En quelques sorte oui … Quand j’avais envie, ils ou elles étaient là … » « Je vois … Je suis à la traine alors … » « Emma, je ne sais pas ce que tu t’imagines mais … Nous n’en sommes pas encore là. Soyons d’abords amies, apprenons à nous connaitre mieux, à vivre ensemble … » « Mais on vit déjà ensemble ! J’ai envie de plus maintenant … Et tu le sais. » « Tu ne t’en rends pas compte … Qui je suis, ce que j’ai fais et toi … La Sauveuse. » « Arrête avec ça !! Ton disque s’enraille. Tu répètes sans cesse les mêmes choses, comme si tu ne trouvais rien d’autres à dire : tu es le Mal, je suis le Bien, on a rien à faire ensemble si ce n’est se battre l’une contre l’autre jusqu’à l’anéantissement de l’une d’entre nous. Tu ne mérites pas de seconde chance tout comme je gâcherais les miennes de rester avec toi. J’ai compris … J’ai compris tout ça tu sais, mais je crois foncièrement que les gens peuvent changer et toi ... Toi tu as changé. » « Comment en est-on arrivé à ça ? Nous sommes sensées nous détester et pas nous … » « Nous quoi Regina ? Dis le … » elle s’approcha d’elle alors, doucement, comme pour ne pas l’effrayer « Nous ne sommes pas sensées quoi ? » Mais Regina resta muette, incapable de finir sa phrase qui, de toute manière, n’était plus un secret pour personne. Elles savaient toutes les 2 ce que Regina s’apprêtait à dire et pourtant, personne ne finit la phrase. Emma lui caressa la joue « Tu sais … Y’a aucun enfant qui pourrait nous interrompre, tu le sais ? » «…» « Me laisseras-tu t’embrasser ? » «…» Sans réponse, elle s’approcha de Regina, entrelaça sa main dans la sienne, tandis que l’autre s’engouffra sous la chevelure ébène de la jeune femme. Regina resta stoïque, et malgré le fait qu’elle ait pu fouler les lèvres de multiples femmes dans son passé, celles d’Emma étaient sans conteste les plus enviables. Elle ferma les yeux, morte de peur sur ce qui allait se passer … Les choses allaient changer … Mais finalement, elle sentit les lèvres de la jolie blonde s’appuyer doucement sur son front. Elle ouvrit les yeux et vit le cou de la jeune femme, son parfum aux senteurs florales. Elle aurait pu être déçue mais, finalement, remercia Emma de sa patience et sa compréhension.
« Dis … Tu me promets de ne pas toucher une seule femme de la ville hein ? » Il était illusoire de croire que rien ne se passerait entre elles. Jamais Emma n’avait été si proche d’elle et jamais Regina n’avait envie qu’elle s’éloigne. « Promis. » « Tu n’aurais pas encore une amante à m’avouer ? » « Aucune que tu ne connaisses et qui ne soit ici. » « Tu … Tu pourrais me raconter ? » « Tu voudrais les détails scabreux de mes nuits avec mes servantes ? » « Non mais … J’aimerais comprendre ce qui t’a amené à faire ces choix là. » Sans un mot, Regina lui prit la main et la conduisit au salon où, assises l’une contre l’autre, Regina prit le temps de lui raconter sa vie là-bas, en tant qu’épouse d’un homme de l’âge de son père, un homme qui la déflora alors qu’elle n’avait pas encore atteint ses 20 ans, un homme qui cantonna le sexe à une banale histoire de coucherie dans sa chambre quelques soirs par semaine. Délaissée, Regina s’était tournée vers des amants providentiels comme Graham, ou encore quelques gardes de passage qu’elle renvoyait aussitôt qu’elle sentait qu’ils voulaient s’investir. Elle voulait simplement du sexe sans concession, sans barrière … Parce qu’elle n’avait connu que cela avec le roi. Et lorsque les hommes ne lui suffisaient plus, elle se tourna vers les femmes, privilégiant ses servantes jeunes et désireuses de plaire à la reine et qui, donc, se laissaient fouler par une Regina avide de chair fraiche. Emma écouta, parfois soufflée par des révélations qu’elle n’imaginait même pas. Mais surtout, elle commençait à mieux cerner la femme pour qui son cœur flanchait. Et si elle n’avait pas eu à la réveiller d’un baiser, il était certain qu’Emma se serait retrouvée avec un conflit intérieur qui l’aurait rongé à petite feu. « Tu te rends compte qu’on est plus que de simples connaissances, voire plus que de simples amies ? » « Surement … » Emma s’était à demie allongée sur le canapé, entrainant Regina avec elle, qu’elle enlaçait tendrement. Elle regrettait simplement que cette dernière ne se détende pas plus en sa présence. « Tu es raide comme un piquet … C’est presque frustrant pour moi … » « Non ce … Ce n’est pas ça … » « Tu t’envoyais en l’air avec des servantes dont tu connaissais à peine le nom, et avec moi, tu te braques … » « Peut-être parce qu’avec elles, je n’envisageais rien de sérieux, ce n’était que du sexe. » « Et avec moi ? » dit-elle dans un souffle d’espoir « Avec toi … Peut-être que j’envisage autre chose de plus … sérieux et qui donc engage quelque chose de plus symbolique. » « Je vois … Et tu refuses toujours que je t’embrasse hein ?!? »
«…» Emma n’insista pourtant pas, se contentant gracieusement de cet instant de calme et d’intimité que lui offrait Regina en ce moment. « Je suis bien là … » « Henry et Alice ne vont pas tarder … » « Je m’en fous. Ils s’y attendent de toute manière. » Regina se redressa alors et se tourna vers Emma « Comment ça ??? » « Bah, tu te doutes bien qu’ils se doutent … Ils sont pas stupides. » « Je ne comprends pas … » « Bah Henry … Il voulait revenir ici, tu sais … Il avait sa petite idée en tête, et je suis sûre qu’Alice était dans le coup … » « Attends … Tu crois qu’ils pensent que nous deux … » « Bah évidemment ! Et ils ont raison non ? » «…» Emma sourit alors devant la moue boudeuse de Regina. C’est durant ce genre de moments qu’Emma voulait plus que jamais embrasser la jolie brune. Mais elle s’abstint et prit sur elle, ne laissant que sa main caresser la joue de la jeune femme et s’engouffrer dans ses cheveux. « Regina … » « Je vais préparer le repas … » « Ouais, je vais chercher les enfants. » ** « Hey Emma !! » « Salut. » « On a plus de tes nouvelles depuis quelques jours … » « Désolée, assez chargé en ce moment alors … » « Je vois. Et comment va mon petit-fils ? » « Il va. » Déambulant dans les allers du magasin de quartier dans lequel Emma et Snow venaient faire leurs courses, ce fut dans le rayon des confiseries, qu’elles se retrouvèrent. « Alors … Toujours chez Regina ? » « Je t’en prie, ne commence pas. » « Je n’ai rien dis. » « Alors continue comme ça. » Snow fut vexée que sa fille lui parle sur ce ton, sur la défensive et prête à sortir les griffes si elle osait dire du mal de Regina. Pour une simple collocation forcée, il semblait bien qu’Emma y trouvait son compte bien plus qu’elle ne le laissait entendre.
Emma jeta un œil au contenu du panier de sa mère : brochettes, salades, steak, pain pour hamburger … « Barbecue ? » « Oui. D’ailleurs, je comptais t’appeler pour que tu viennes le fêter avec nous. » « Fêter quoi ? » « Le 4 Juillet voyons. » « Oh … C’est un truc que j’ai jamais vraiment fêté. » « Il parait que c’est assez typique ici. Si j’ai bien compris, on célèbre l’indépendance de ce pays autour d’un barbecue familial. David et moi avons décidé de faire ça au Granny’s avec ceux qui veulent y participer. Chacun amène ce qu’il veut. Il y aura un feu d’artifice. Je suis sûre que ça plairait à Henry. » « Ouais, ça pourrait être sympa. Je demanderais à Henry, Alice et Regina si ça leur… » « … Regina ? » la coupa-t-elle « Bah évidemment. Je vais pas les laisser Alice et elle, seules … » « Ah … » « Ca te déplait ? » « Disons que … Je ne pense pas que tous soient enthousiastes à l’idée d’avoir Regina dans les parages. » « Tu suggères quoi ? Que je vienne avec Henry en les laissant seules à la maison ? T’es sérieuse ?!? » «…» Devant le mur que représentait sa mère, et parce qu’elle n’avait pas envie d’arguer sur ce point maintenant, elle préféra souffler lui lancer un « Bon à plus tard » tandis qu’elle partait vers la caisse, laissant une Snow se mordant les lèvres. ** « Tu sembles ailleurs, ça ne va pas ? » « Hein ? » « Tu as été silencieuse tout le repas. Tu sais, ton visage est un livre ouvert, on voit quand ça va et quand ça ne va pas. » «…» « Tu ne veux rien me dire ? » « C’est juste que … C’est Snow. » « Oh … » « On s’est vu tout à l’heure au drug store … » « Et ? » « Elle m’a invité pour la fête du 4 Juillet que la ville fait au Granny’s. Il est question de barbecue, un truc du genre … » « Tu n’y vas pas ? »
« Bah … Pas sans toi. » « Comment ça ? » « Autant te dire que Snow n’est pas chaude pour que tu viennes. Mais moi il est hors de question que je te laisse ici avec Alice. Soit on y va tous, soit on reste ici et on le fête entre nous. » « Que préfères-tu ? » « Je m’en fous de cette foutue fête. » « Emma … Snow aimerait certainement te voir un peu plus. Je suppose que tu ne lui as pas parlé de nous. » « Ah parce qu’il y a un nous maintenant ?!? » dit-elle dans un clin d’œil, sachant qu’elle venait de coincer Regina sur son propre terrain. Cette dernière se pinça les lèvres « Je te taquine. Mais pour répondre à ta question : Non, je ne lui ais pas parlé de nous. Elle veut déjà te crever les yeux parce que j’ai réaménagé chez toi, si en plus elle savait que toi et moi on … Se tourne autour. » « Tu ne lui as jamais dis comment je m’étais réveillée n’est-ce pas ? » « Y’a que toi, Gold et moi. Puis c’est pas comme si elle s’en souciait. » «…» « Hey, j’ai envie de rester avec vous … » « Alors si c’est si clair pour toi, pourquoi étais-tu si taciturne ce soir ? » «…» « Tu sais ce que je crois ? Je crois qu’elle te manque, ainsi que David, mais que tu ne veux pas te l’avouer car tu as passé 28 années de ta vie sans parents et que l’idée même de devoir dépendre à nouveau d’eux te rend malade. Alors tu trouves n’importe quel prétexte pour t’en éloigner … » « Eh bah … Je te savais pas si fin psychologue. » « Je dis juste que l’éviter n’arrangera rien le jour où elle découvrira qu’il y a plus qu’une collocation ici. Si tu veux qu’elle m’accepte malgré mes méfaits, il va falloir que tu commences à amorcer un rapprochement … » « Alors viens. Viens avec Henry et moi au Granny’s. » « C’est une mauvaise idée … » « Pourquoi ça ? Tu seras avec moi, il ne t’arrivera rien. Et puis, tu dis toi-même que tu veux changer ; commence donc pas te socialiser. S’il te plait, s’il te plait !!! » Emma attrapa les mains de Regina et les pressa dans les siennes, lui offrant un regard de chien battu qu’elle ne connaissait que trop bien, le voyant parfois sur le visage d’Henry quand ce dernier lui demandait une faveur … Faveur qu’elle ne pouvait que rarement refusé. « Très bien … » « Yes !!! »
« Mais je te répète que c’est une mauvaise, très mauvaise idée. Dois-je te rappeler comment s’est fini le diner que nous avions fait ici ? » « Tout se passera bien. Parce qu’aujourd’hui, quelque chose a changé. » « Quoi ? » « Aujourd’hui, j’envisage un « nous », et ça c’est nouveau. Si nouveau que je le défendrais bec et ongle, même devant mes parents. » « Tu te rends compte que tu seras peut-être amené à faire un choix entre eux et nous ? » « S’ils me forcent à faire un choix, alors c’est qu’ils n’ont rien compris … » Emma esquissa un sourire que lui rendit Regina. Cette dernière sentait que les choses changeaient entre elles, mais que tout pourrait être ruiné si les Charming pensaient qu’elle opérait ce rapprochement simplement pour les ennuyer, ce qui était bien évidemment faux. Et la dernière chose qu’elle voulait était de rendre Emma malheureuse parce qu’elle devrait s’éloigner de ses parents pour vivre avec elle, avec Henry et Alice. « J’appellerais Snow pour lui dire. » « Oh elle en sera enchantée, j’en suis certaine … » lâcha Regina sarcastiquement avant qu’Emma ne la rejoigne « De l’aide ? » « Volontiers. » Et tandis que Regina lavait la vaisselle, Emma l’essuya, tout cela dans un certain silence mais que brisa bien vite Emma sans qu’elle le veuille vraiment : en essuyant un verre, ce dernier se brisa dans sa main, coupant cette dernière assez profondément au doigt. « Ouch !!!! » Regina se tourna « Quoi ? » « Non rien … » Regina la fit se tourner vers elle et vit le torchon ensanglanté « Rien ? Vraiment ? montre-moi … » « C’est rien je te dis, je vais … » « Laisse-moi faire. » dit-elle en lui prenant la main et en la passant lentement sous l’eau. Emma ne cacha pas sa joie de voir que Regina s’occupait d’elle sans rien demander. Elle se laissa donc gracieusement faire jusqu’à ce que la belle brune ne stoppe le saignement et ne bande son doigt consciencieusement. « Merci. » « De rien. » Emma s’approcha doucement d’elle et lui caressa la joue « Je t’ai déjà dis merci ? » ditelle dans un sourire « Oui il y a … » elle n’eut pas le temps de répondre que les lèvres d’Emma se posèrent doucement sur sa joue. Elle le savait, Emma prolongeait ce contact par un baiser bien plus long que prévu, ses mains sur posant sur ses hanches. « Regina … » soupira-t-elle au creux de son oreille. Regina se raidit alors, presque tétanisée par la subite tournure des
événements. Elle aurait voulu la repousser tant leurs petits jeux au fil des jours prenaient de l’importance. Mais pourtant, elle ne bougea pas, pas même quand elle sentit l’étreinte sur ses hanches se serrer et les lèvres de la jolie blonde s’appesantir un peu plus longtemps sur sa joue et dévier subrepticement vers ses lèvres. Instinctivement, elle posa ses propres mains sur les épaules d’Emma. « Regina … » Elle ferma les yeux à l’entente de ce soupir et alors que leurs lèvres allaient enfin se toucher, la voix stridente d’Henry résonna par delà les étages « Mamannnnnnn », faisant sursauter les 2 jeunes femmes qui se séparèrent précipitamment. « Je vais le tuer … » grinça Emma « Emma !! » « Tu bouges pas de là, je le borde, l’embrasse et je reviens à toi !! » « Surement pas. Je monte aussi pour Alice ; et il se fait tard, je suis fatiguée. » « Mais Regiinnaaaa … » gémit Emma, déçue et totalement frustrée « Pas de caprice. La journée fut longue. » Elle fit une moue boudeuse mais suivit Regina en haut et chacune entra dans la chambre de son enfant respectif avant d’intervertir leur place. « Bon bah bonne nuit alors … » « Bonne nuit Emma. » « Regina ? » « Hm ? » Elle s’approcha d’elle et lui prit la main « Tu ne m’échapperas pas tout le temps … » Pour toute réponse, Regina lui offrit son plus beau sourire avant de disparaitre dans sa chambre. Emma appréciait ces petits jeux entre elles, même si elle commençait à perdre patience tant la jolie brune savait très bien jouer avec elle et ses limites. Il était clair que leur intimité se resserrait et qu’elles étaient bien plus complices qu’elles ne le laissaient entendre. Elle se demandait bien pourquoi Regina flirtait avec elle sans jamais concrétiser … Elle savait Regina très inquiète des répercussions vis-à-vis de Snow ou même de la ville entière. Quoiqu’elle fasse, elle ne trouverait pas grâce à leurs yeux … C’était triste, mais c’était ainsi. Et pourtant, pour rien au monde, Emma ne voudrait se détourner d’elle maintenant. XXX Durant les quelques jours qui séparèrent Regina de la soirée du 4 Juillet, cette dernière fut plus qu’agitée, tourmentée, voire désagréable, en voulant sincèrement à Emma de l’avoir mise au pied du mur encore une fois.
Et pourtant, quand elle voyait O combien Emma semblait heureuse à la perspective de cette fête, elle ne pouvait lui en vouloir beaucoup. Par ailleurs, Henry et Alice semblaient vraiment excités de sortir le soir, eux qui ne se contentaient, le plus souvent, à rester à la maison, visionnant un DVD avec Emma et elle. Puis l’excitation et la curiosité d’Alice pour cette fête qui lui était inconnue, força Regina à être plus complaisante. Mais pour autant, elle ne pouvait ensevelir sa peur et son appréhension de devoir se confronter à la ville entière lors de cette soirée qui se voulait festive et qu’elle avait peur de voir se transformer en règlement de compte. « Qu’est-ce que tu fais ? » « Je prépare un plat pour ce soir. » « Quoi ? » « Lasagnes aux poivrons rouges. » « Wow … J’ai l’air con avec mes tacos tout fait moi …. » « Ton langage … » grommela Regina, lasse de devoir lui répète sans cesse « Désolée. Bon, on amène que tes lasagnes et on dira que j’ai participé hein ? » « Si tu veux. » dit-elle dans un sourire « Comment tu t’habilles ? » « Je n’en sais rien … Faut-il vraiment s’habiller ? » « Oh ma chère … Je t’imagine bien sans tes vêtements, mais je croyais que ça resterait entre nous. » « Idiote ! Je veux dire par… » « J’avais compris, t’inquiètes. Tu es toujours très élégante, je te fais confiance. » « Et toi ? » « Oh bah moi, normal quoi : jeans, petit haut de soirée et voilà. » Elles échangèrent un regard et ne furent sorties de leur contemplation que par le « dring » du four annonçant la cuisson des lasagnes. « Je vais me préparer et vérifier que les enfants font pareil. » « Très bien. Je mets les lasagnes dans un plat et je fais de même. » Et une bonne vingtaine de minutes plus tard, tous furent prêts pour se rendre au Granny’s. Dans la voiture, Emma pouvait sentir la pression que Regina se mettait toute seule sur les épaules. Bien évidemment, elle essayait de le dissimuler aux enfants, assis derrière qui jubilaient déjà de voir le feu d’artifice qu’avait concocté Leroy. « Allez les monstres on descend. » Aucun ne se fit prier et bientôt ils attendirent dehors alors qu’Emma et Regina restèrent quelques instants dans la voiture. « Ca va ? » « Oui, oui. » Emma posa doucement sa main sur la cuisse de la jeune femme et, à sa plus grande surprise, cette dernière ne la repoussa pas, mieux, elle posa sa main sur la sienne.
« Tu as peur ? » « Je dois bien avouer que je ne suis pas rassurée. » « Allez viens, on va s’amuser. » «…» Emma sortit, suivit de Regina. Elle hésita pour lui prendre la main, mais elle ne voulait pas la rendre plus nerveuse qu’elle ne l’était. Et une fois devant la porte du restaurant, Regina se stoppa net. « Quoi ? » « Les lasagnes ! J’ai oublié les lasagnes dans la voiture ! » « Je t’attends. » « Non, entre. J’en ais pour 1 minute. » « Regina … » « Je te promets. » Puis elle disparut tandis qu’Emma entra, à la demande des enfants. A l’intérieur, l’effervescence régnait entre les pintes de bière qui tintaient et les rires qui faisaient écho dans toute la pièce. Une douce odeur de viande grillée émanait des cuisines. « Emma !!! » Snow se précipita sur elle et l’enlaça, suivit bien vite de David. « Je suis si heureuse que tu sois venue. Henry a l’air en pleine forme. » « Il l’est. » « Je vois qu’Alice est là aussi … Est-ce que ça veut dire que … » Mais elle n’eut pas à en dire plus : la porte s’ouvrit sur Regina, un sourire crispé sur el visage, portant un plat sentant étonnamment très bon. « Désolée, je suis en retard … » dit-elle en posant ses lasagnes sur le comptoir tandis qu’Henry et Alice la rejoignirent « Regina. » « Snow. » Emma avait l’impression qu’elle assistait à une scène atypique de 2 pitt bulls se croisant dans la rue et se toisant en montrant les dents. Elle s’interposa entre elles 2 « Elle a fait des lasagnes à tomber par terre. » « Charmant … » « Non, je voulais dire par là qu’elles sont délicieuses. » «…» « Bon … Regina, tu veux un verre ? » « Volontiers. » Emma s‘éloigna tandis qu’Henry enlaça Regina « Il parait que le feu d’artifice sera super, on peut rester jusqu’à le voir ? » « Peut-être oui. » « Chouette !! Merci maman !!! »
Puis il partit, laissant de nouveau Regina face à Snow et David. « Je vois qu’Henry va mieux. » « Oui, il essaie du moins. » « Et Alice, comment va-t-elle ? » « Bien aussi. Elle semble plus à l’aise à l’école. » « C’est le cas, son comportement s’est nettement amélioré. » « Regina tes lasagnes sont excellentes » lança David la bouche pleine devant une Snow qui le fusilla du regard. « Merci. » Mais l’ambiance retomba soudainement, comme si chacun avait enfin pris conscience que Regina était parmi eux. Chacun la fixa d’un œil noir et elle se sentit, d’un seul coup, très seule. Au bout d’un quart d’heure, elle resta assise à une table, seule, tandis qu’Emma discutait avec ses parents et que les enfants s’amusaient ensemble. Personne ne vint la voir, ni même lui parler. Personne n’osa même la regarder … En fait, personne ne la voyait. Elle ne savait pas si cela était pire que de se faire fustiger en public. Au bout de quelques minutes, lasse, elle se leva, attrapa sa veste et sortit précipitamment du restaurant, sous les yeux des autres et d’Emma qui, sans réfléchir, la suivit. « Regina !!!! » Cette dernière se retourna alors, séchant une larme au coin de son œil gauche « Quoi ? » « Ou tu vas ? » « Je rentre. » « Et moi alors ? Je rentre à pieds avec les enfants ? » « Tu pourras te faire ramener par Snow … » « Qu’est-ce que tu as ? » « Emma … Je ne suis pas la bienvenue ici. Ca m’est autant insupportable à moi qu’à eux. » « J’ai envie que tu sois là moi … » « Emma, je ne me sens pas bien. » Elle s’approcha et lui attrapa la main « Je t’en prie ; si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour Henry et Alice. Ils seraient déçus de ne pas te voir. » «…» « S’il te plait. Reste avec moi. Si tu pars, je pars avec toi. » Regina souffla alors, sachant que les enfants attendaient le feu d’artifice avec excitation. « Très bien. » « Merci … » soupira-t-elle Elles retournèrent dans le restaurant pour assister à une altercation entre Leroy et David sous les yeux de l’assistance qui, une fois Regina de retour dans la pièce, regarda le sol.
« Qu’est-ce qui se passe ?? » lança Emma en demandant à Snow « C’qui se passe ? C’est qu’on veut pas d’elle ici !! » cracha Leroy en fixant méchamment Regina, si méchamment que même Emma se sentit agressée. « Je l’ai invité. » « Peu importe. Elle n’est pas la bienvenue ! Après tout ce qu’elle a fait, tout ce qu’elle nous a fait ! » « Elle a changé !!! » « On en est pas convaincu ! C’est une sorcière ! Elle a fait tant de mal si longtemps. Comment croire qu’une paire de mois peut tout changer. » « Regina fait des efforts considérables mais vous ne voulez voir d’elle que ce que vous souhaitez ! » « Avec tout mon respect, elle ne t’a pas fais le quart de ce que nous avons subi. Toimême tu devrais lui en vouloir ! » « J’ai appris à pardonner et à passer au dessus de ça !! » « Alors c’est qu’elle a aussi usé de sa magie sur toi ! Tu es sensé être notre protecteur, notre sauveur, le Bien. » « Je le suis, et c’est en tant que tel que je lui donne une chance. » « Mais pas nous. » Emma se figea alors et regarda tout autour d’elle : tous semblaient être d’accord, même ceux qui, comme Ruby, préféraient planter son regard au sol … Et quand elle chercha un ultime appui vers ses parents, elle ne se heurta qu’à un mur d’incompréhension. Regina, quant à elle, retenait tant bien que mal ses larmes, ne voulant pas leur montrer une ultime faiblesse. Et par fierté, elle redressa la tête pour voir un spectacle horrifiant : Henry et Alice, au fond de la salle, avaient assisté à cette altercation et avaient entendu tous les propos à son encontre. Regina était honteuse mais aussi terriblement en colère. « Ca va être l’heure du feu d’artifice. » lâcha Leroy en passant devant Regina, la bousculant de son épaule pour sortir du restaurant, suivi par toute l’assistance. Ne resta à l’intérieur qu’Emma, Regina, Snow, David et les enfants. « Emma … » « Laisse tomber. » cracha Emma, pleine de haine, à sa mère « Je suis désolée que tu le prennes comme ça, mais il faut les comprendre … » «…» « On … On serait heureux que tu viennes voir le feu d’artifice avec nous. » « … » Emma détourna le regard alors que Snow et Charming sortirent. Après quelques secondes de silence, Emma se tourna vers une Regina au regard noir, et aux poings serrés. « Regina, je suis déso… »
« Silence ! » lâcha-t-elle sèchement, faisant presque sursauter Emma « Je te l’avais dis. Et, encore une fois tu n’en as fais qu’à ta tête. » « J’étais sûre que ça serait bénéfique. » « Tu pensais ça aussi du diner avec tes parents, et … Emma, tu es égoïste. » « Pardon ??? » « Tu n’as encore qu’une fois pensé qu’à toi. Tu voulais te convaincre et convaincre les autres sans prendre en compte ce que moi je ressentais. Ce soir a été catastrophique et il est hors de question, tu m’entends, hors de question que je réitère la chose. » «…» « Je rentre. » « Regina, je t’en prie. » « On va dans la voiture. » coupa Henry en passant devant les 2 jeunes femmes « Mais et le feu d’artifice ? Vous vouliez le voir. » se plaignit Emma « On a plus envi … C’est nul. » dit-il blasé Ils sortirent alors et Emma comprit qu’elle avait tout loupé sur toute la ligne. Elle attrapa Regina et la serra dans ses bras « Pardon. Je te demande pardon. J’ai eu tort sur toute la ligne, j’ai tout foiré. Tu as raison, j’en ais fais qu’à ma tête. J’ai jamais voulu te rendre malheureuse, au contraire. En fait, je crois que tu as raison en disant que je suis égoïste parce que je voulais me satisfaire en me persuadant que les autres allaient être heureux. Mais en fin de compte, je me fous de l’avis des autres … Le seul qui compte est le tien. » « … Emma … » La jolie blonde lui sourit alors et l’embrassa sur la joue « Allez viens on rentre. On verra un bout du feu de ton jardin non ? » Pour seule réponse, Regina lui sourit alors et, main dans la main, elles partirent en direction de la voiture où elles retrouvèrent les enfants. ** Ils arrivèrent pile au moment où le feu d’artifice commença et les enfants se plantèrent dans el jardin pour scruter des lumières dans le ciel « LA !!! » cria Henry en pointa du doigt l’horizon qui s’illumina dans un « boum » tonitruant, faisant sursauter Alice qui s’accrocha au bras d’Henry. Emma et Regina restèrent en retrait, admirant le spectacle tant dans le jardin que dans les airs. Elles sourirent toutes les 2, toujours main dans la main. Regina repensa aux paroles réconfortantes d’Emma, ses plates excuses et surtout son étreinte qui lui réchauffa le cœur. Et ce soir là, aux lueurs d’un bouquet final se dessinant dans le ciel, Regina, pour la première fois depuis longtemps, fut sereine.
Et alors que le bouquet final faisait trembler Alice, Regina serra un peu plus la main d’Emma, attirant son regard, et dans un murmure « Joyeux 4 Juillet », elle approcha ses lèvres et embrassa Emma d’un doux baiser. Emma posa sa main sur la joue de la jeune femme comme pour se rendre compte et exhala un soupir d’aise contre les lèvres de la jolie brune. Un chaste baiser, flirtant avec une pointe de décence quand Emma passa le bout de sa langue au bord des lèvres de Regina. « Hey regarde … » murmura Henry d’un coup de coude vers Alice qui, en se retournant, assista au même spectacle que lui : leurs mères respectives s’embrassant. Ils esquissèrent un sourire complice avant se contempler de nouveau le feu d’artifice. « Joyeux 4 Juillet. » répliqua suavement Emma, aux anges de gouter, finalement, pour la première fois aux lèvres de Regina qui, elle en était sûre, étaient parfaites. ** Tout se passa très vite par la suite : le feu d’artifice prit fin et les 2 jeunes femmes firent comme si de rien n’était. Les enfants étaient ravis du spectacle, mais se gardèrent bien de dire à leurs mères duquel ils étaient le plus satisfaits. Comme d’habitude, ils furent bordés par leur mère respective avant que les rôles ne soient intervertis, puis, timidement et dans un silence pesant, elles descendirent au salon pour leur traditionnel verre de vin. Assises l’une à coté de l’autre, Emma aurait bien aimé se laisser aller à quelques gestes plus tendres, mais elle n’avait qu’une peur c’est que Regina ne trouve la démarche trop pressante et ne la repousse. Alors elle se contenta de ce qu’elle avait pu grappiller jusque là : des mains chastes, des regards langoureux et des sourires chaleureux. « Rude journée hein … » « On peut le dire oui. » « Mais c’est le meilleur 4 Juillet que j’ai passé depuis très longtemps. » « Moi aussi. » « Et j’avais raison. » « Sur quoi ? » « Tu embrasses divinement bien. » « Emma !!! » « Bah quoi, c’est vrai. Mais je le savais … » « Tu es ridicule. » « Non amoureuse. » lâcha-t-elle sans qu’elle sans rende vraiment compte. «…» « Enfin … Je crois. » dit-elle en détournant le regard, gênée de cet aveu impromptu auquel ne semblait pas répondre Regina. Elle qui ne voulait pas la brusquer, c’était loupé !
Elle sentit alors sur sa main, la chaleur de celle de Regina, et quand elle se tourna vers cette dernière, elle pu voir un sourire embellir son visage. Un peu rassurée, Emma esquissa, à son tour, un petit sourire. « J’ai pas voulu dire … » « Que tu m’aimais ? » « Non. Enfin si mais … Enfin … Pas si vite, enfin tu vois … Je m’enfonce là non ? » « Un peu, mais te voir te débrouiller avec ça est terriblement mignon. » Rêvait-elle ? Regina la draguait ouvertement ? Se serait-elle décoincée par ce baiser sous le feu d’artifice. « Tu sais, c’est à double tranchant maintenant … En ayant la confirmation que tes lèvres sont délicieuses, je vais avoir 2 fois plus envie de les gouter sans arrêt ! » « Eh bien, sachez, chère Miss Swan, que l’on a pas toujours ce que l’on veut et qu’il faut, pour mériter mes lèvres, savoir être patient et astucieux. » « Je le serais. » dit-elle dans un clin d’œil que lui rendit malicieusement Regina. Puis elles finirent leur verre et décidèrent d’aller se coucher. « Bon et bien … A demain ! » « Oui, bonne nuit Emma. » Et alors que cette dernière s’éloignait, Emma, un tantinet déçue, la rattrapa en posant sa main dans le bas de son dos, faisant se retourner la belle brune « Aurais-je droit à un petit baiser pour la nuit ? » minauda-t-elle dans l’espoir d’une attention câline de la part de Regina. Pour toute réponse, Regina lui permit un furtif baiser sur les lèvres, à peine de quoi les gouter et sentir la légère odeur de vin. Puis elle disparut dans sa chambre. Emma sourit, seule au milieu du couloir : si elle pouvait, elle ne se nourrirait que de ces lèvres. ** Regina aurait pu s’écrouler dans son lit, mais elle préféra s’engouffrer dans une douche bien chaude, histoire de se laver les esprits. Comment en étaient-elles arrivées là ? Les choses allaient un peu vite, même si pour Emma, la vitesse était encore trop lente. Mais comment croire que la méchante reine haïe de tous et la Sauveuse, espoir de tous, pouvaient être ensemble ? Vivre ensemble ? S’aimer ? S’aimer … Vraiment ? Il y a bien longtemps que Regina n’avait pas envisagé d’aimer à nouveau. Et pourtant, les paroles de Daniel lui revinrent en mémoire « Aime à nouveau. » Pensait-il que ce nouvel amour aurait pris la forme d’une belle blonde au tempérament explosif et enfantin ?!? Elle-même n’avait jamais envisagé une telle chose et si on lui avait prédis cela, elle serait littéralement morte de rire. Et pourtant, en sa présence, Regina se sentait différente : plus douce, plus confiante ; pour la première fois depuis bien longtemps, elle pouvait se sentir sereine. Même si elle
savait que cette relation ne mènerait nulle part. Car, elle en était certaine, Emma ne se rendait pas compte de tout ce que cela impliquait ; et aussi belle et infantile que pouvait être ce qui se passait être elles, cela ne pourrait continuer. XXX « Bonjour !!!! » lança Emma en entrant dans la cuisine d’un pas décidé et jovial. Elle s’arrêta près de Regina et, sans prévenir, l’enlaça par derrière avant de déposer un doux baiser au creux de sa nuque, faisant se raidir la jolie brune. « Qu’est-ce que tu fais ???? » « Bah je t’embrasse, j’ai pas le droit ?!? » « … Les enfants pourraient nous voir … » « Comme s’ils étaient pas déjà au courant. » railla Emma « Comment ça ? » « Ils sont pas idiots. Ils savent depuis longtemps … » «…» « Qu’est-ce que t’as ? Ca va pas ? » « Si si. Tiens ton café. » dit-elle en tendant une tasse que prit volontiers Emma « Au fait, j’ai pensé à une sortie sympa demain. C’est le week-end, ils annoncent beau temps. » « Ah oui ? » « Oui, notre première sortie familiale sympa l’idée non ? » « Effectivement … » lança Regina peu rassurée toutefois « Je reste pas, je dois passer vite fait au bureau. On se voit dans la journée ? » « Bien sur. » Emma chipa un toast à la va-vite avant d’embrasser la jolie brune sur la joue en lui glissant un « à tout à l’heure » avant de s’évanouir dans la nature. Quelques dizaines de minutes plus tard, les enfants descendirent. « Emma dort encore ? » demanda Alice « Non, elle est partie au bureau. Elle revient dans la journée. Pour une fois vous prendrez le bus. » « Vous êtes amoureuses toutes les 2 ? » La question fut aussi abrupte que la réponse de Regina fut sèche « Bien sur que non ! » ce qui ne manqua pas de surprendre les enfants qui, les ayant vu s’embrasser la veille sous le feu d’artifice, auraient pensé entendre une autre réponse. « Ah ? » « Qu’est-ce qui te fais pensé cela ? » « Bah vous vous entendez bien et … » Alice échangea un regard avec Henry pour avoir son accord puis « Vous vous êtes embrassées. »
Regina se crispa alors et fixa sa fille, incrédule « Comment vous … Vous nous avez vu ? » « C’est pas grave tu sais, au contraire. On est content. » Regina feignit un sourire mais, intérieurement, la panique la gagna. Pourquoi se sentaitelle si oppressée d’un seul coup ? Elle esquissa un timide sourire « Vos chocolats. Je vous emmène ce matin. » « On devait pas prendre le bus ? » « J’ai changé d’avis, dépêchez-vous. » ** Regina devait avoir une sérieuse discussion avec Emma à propos des enfants. Il semblerait, en effet, qu’elle soit la dernière au courant qu’elle et Emma feraient un
merveilleux couple. Mais avant cela, elle passa devant le Granny’s et décida de régler ses comptes avec une jolie brune … Quand elle fit retentir la clochette de l’entrée dans un fracassant bruit sec, les quelques personnes présentes ne purent que se retourner et, en voyant sa Majesté, détournèrent bien vite le regard tandis que Ruby esquissa un large sourire accueillant « Regina ! » « Miss Lucas … » « Vous désirez ? » « Vous parler. » « Oh ? Et de quoi ? » « J’ai eu écho que vous aviez eu une discussion avec miss Swan récemment. » « Votre écho fut bon. Et ? » « Et il semblerait que vous ayez dit certaines choses qu’il aurait été bon de garder pour vous. » « Vraiment ?!? » « Ne jouez pas à ça avec moi. Vous savez très bien de quoi je parle. » « Ca se pourrait. Et en quoi est-ce gênant ? » « Excusez-moi ? Je pensais que cela était du domaine du privé et bien derrière nous pour que ça ne ressurgisse pas maintenant. » « Pour être franche, je ne l’ai pas fais exprès ; elle m’a coincé et j’ai pas eu le choix. Vous connaissez Emma, quand elle a une idée dans le crane, elle l’a pas ailleurs ! » Ca pour le savoir, elle le savait ; elle se remémorait chaque moment où Emma n’avait fait qu’allusions, gestes et propos ne visant qu’à se rapprocher d’elle… Pour finalement arriver à ses fins ! « Je vois. » « Hey, on est d’accord que cette histoire est derrière nous. J’y pense même plus. Pourquoi ? Emma aurait-elle été jalouse ? »
«…» « Vous pouvez me le dire hein, je suis au courant pour vous deux. » Regina blêmit d’un seul coup, figea son visage dans une expression proche de l’arrêt cardiaque « Hey, pas de panique hein, je dirais rien … Je trouve ça plutôt cool. Bon, ok, un peu bizarre, j’avoue, mais … » « C’est Emma qui vous l’a dit ? » lâcha-t-elle dans un souffle, désespérée de vouloir garder cela pour elle tandis qu’Emma semblait bien plus expansive sur ce sujet. « Absolument pas, d’ailleurs elle a nié, mais c’était inutile. » « Ah oui ? » « Oui. C’était évident : dès qu’elle parlait de vous, ses yeux s’illuminaient. Elle était si heureuse de venir vivre chez vous avec Henry … Et tellement jalouse quand elle a compris qu’il s’était passé quelque chose entre nous y’a longtemps … Au fait, elle vous a fait une scène non ? Sinon vous ne seriez pas là à me remonter les bretelles ! Ecoutez … Ca me regarde pas mais … Je voulais vous dire que si vous cherchez une alliée, quelqu’un à qui vous confier si besoin, je suis là. C’est toujours bon de savoir qu’on a quelqu’un à ses cotés. » Regina sourit difficilement, pas encore à l’aise avec l’idée de partager des informations à caractères personnels avec une étrangère, qui plus est une ancienne amante d’une nuit. « Alors ca y est … Toutes les deux, c’est fait ? » Regina lui envoya son plus beau regard noir, comme jamais la méchante reine n’en avait fait, ce qui amusa autant que cela effraya Ruby. « Oh oh doucement … Rappelez-vous hein : bonne amie, confidente tout ca tout ca … » « Cela ne vous regarde pas miss Lucas. » « En tout cas, je suis heureuse … Pour vous deux. Vous faites une famille assez atypique mais … Je pense que vous ne pourrez que vous apporter le meilleur l’une l’autre. » «…» « Les enfants doivent être aux anges, c’est trop mignon !! » s’esclaffa-t-elle telle une petite fille, agaçant au plus haut point Regina qui clôtura la conversation en attrapa le café que Ruby venait de faire pour un client. Elle sortit du resto pour se rendre immédiatement au bureau du shérif où elle trouva Emma allongée sur le lit de la cellule. « Je vois que tu travailles dur … » « Regina ! Qu’est-ce que tu fais là ?!? » « Ca te ravis, ça me touche … » Emma se leva promptement et rejoignit Regina avant de l’embrasser furtivement avant que Regina ne mette le café entre elles « Alors ? pourquoi tu es venue me rendre une petite visite ? Je te manquais ? » « Non. » « Ah …Le café, c’est pour moi ? » « Oui. Emma, il faut qu’on parle de plusieurs choses. »
« J’aime pas quand tu prends cet air sérieux … » « Assieds-toi. J’aimerais qu’on parle des enfants et … Des autres. » « Ah ? Doit-on avoir cette conversation maintenant dans ce bureau où pourrait nous surprendre n’importe qui alors qu’on pourrait le faire à la maison en privé ?? » « Non, parlons-en maintenant. J’aimerais éclaircir certains points. » « Comme ? » « Que sommes-nous ? » « Euh … C’est une question piège ? Je dirais Emma Swan et Regina Mills, mais je peux me tromper. » « Emma !!! Je parle de … De notre statut officieux. » « Offici… Ohhhhhh je vois … Et bien, j’en sais rien. Qu’est-ce que toi tu crois qu’on est ? » « Je t’ai posé la question en premier. » « Hum … J’en sais rien, on vient à peine de se rapprocher de manière plus intime … On peut dire qu’on est plus que des amies. Parce qu’il est clair que j’ai pleins d’amies, à commencer par Ruby ou Snow, mais que je ne me comporte pas avec elles comme je me comporte avec toi. » « Snow est ta mère … » « Oui, mais le principe est là. Je ne les embrasse pas, ni les caresse … Je n’ai pas envie, à chaque fois que je les vois, de les serrer dans mes bras, de les rendre heureuses et sereines, qu’elles se sentent si bien avec moi qu’elles n’aient pas envi de partir. J’ai pas envie de vivre avec elles et de finir mes jours avec elles … » « C’est … C’est ce que tu penses pour moi ? » « Bien sur. » lâcha-t-elle aussi naturellement comme si s’était une évidence pour elle «…» « Maintenant que la question de l’amitié est réglée, tu veux savoir si nous sommes un couple ou juste … Des amies avec bénéfice ? » « … Oui. » « Bien alors, je te dis ce que je pense : je crois qu’on est aux prémices d’être le couple le plus mignon de ce patelin. Et toi ? » « Je … Je n’en sais rien … » « Pourquoi tu voulais qu’on officialise notre relation ? » « Justement pas. » « Ah … » « Oui, je … Il est clair que les gens ne sont pas encore prêts à me pardonner … Il serait égoïste d’infliger cela aux enfants. Si les gens venaient à apprendre pour nous deux. Et … Il y a toi. » « Moi ? » « Tes parents n’accepteront jamais cela, jamais. »
«…» « Et il est hors de question que l’un ou l’autre des cotés t’impose un choix. Alors que fait-on ? » « Et bien la seule chose acceptable pour l’instant : on va le vivre caché. Ca te pose un problème ? » « Pas vraiment … Les secrets ça me connait. Et pour les enfants ? » « On leur demandera de se taire … Les enfants aussi gardent les secrets. » « Pas tous … » murmura Regina « Et pour Ruby, je l’ai croisé et elle semble savoir elle aussi. » « Ouais, elle a pas l’air comme ça, mais elle est maligne … Si je le lui demande, elle se taira. Voilà, question réglée. Tu veux savoir quelque chose d’autre ? » « Non. Nous réglerons le reste à la maison. » Emma sourit alors « Qu’est-ce qui te fait rire ? » « Non rien c’est … La maison. » « Oui et ? » « Bah la manière dont tu le dis … Ca fait comme si c’était notre chez nous, notre maison à nous, enfin tu vois. » « Je vois … Certes. » Il fallait bien le reconnaitre, cette idée n’était pas pour déplaire à Regina « Bon et maintenant que tout est bon pour toi, on peut … Passer un peu de bon temps. » dit-elle en s’approchant nonchalamment de la jolie brune. Et une fois ses mains posées sur les hanches de Regina, cette dernière recula « Un lieu où tous peuvent nous surprendre … Emma ? » « Ok, ok … Juste un bisou … » minauda-t-elle comme une adolescente amoureuse Pour toute réponse, Regina leva les yeux au ciel avant d’accepter qu’Emma dépose un tendre baiser sur ses lèvres, avant que ces dernières ne glissent dans son cou, donnant naissance à quelques soupirs d’extase des 2 femmes. « Em’ … » « Tu sais … Ca a toujours été un fantasme … De faire ça sur mon lieu de travail … » glissa-t-elle contre sa peau, la léchant de temps à autre, alternant avec des lèvres flirtant avec la décence … « Em’ stop … Quelqu’un peut … nous … Oh mon dieu … » finit-elle de lâcher quand elle sentit une des cuisses d’Emma se caler entre son entrejambe, le pressant doucement tandis qu’une des mains d’Emma effleura un sein. « Stop, stop, je t’en prie, arrête !!! » dit-elle en la repoussant, posant ses mains sur ses épaules. « T’es pas drôle. » « Et toi, totalement inconsciente ! » « Au contraire, j’ai jamais été aussi lucide. »
Elles se séparèrent pourtant, juste à temps pour voir David et Snow se pointer ensemble. « Emma … Oh, tu … n’es pas seule. » Un lourd courant d’air glacé traversa la pièce et un «
ange passa » durant quelques
secondes avant qu’Emma ne brise le silence « Bon ... Euh, vous vouliez quelque chose ? » « On passait juste pour te voir. Tu te fais rare ces temps-ci. » « Je vais vous laisser. A ce soir Emma. » Regina opina de la tête, avant d’éviter le regard de Snow et David et de disparaitre. Emma se racla la gorge avant de sourire à ses parents « Alors … Quoi de neuf ? » « David et moi cherchons un appartement. » « Oh ? Je pensais que, parce qu’on était parti, il était de la bonne taille maintenant. Je veux dire pour un couple. » « En fait, nous ne cherchons pas pour nous … Mais pour toi. » Emma crispa ses poings, imaginant déjà le dialogue de sourd qui allait commencer. « Ecoutez, si c’est pour me les briser avec Regina, je vous arrête tout de suite. Vous l’avez dis, on se voit peu … Je commence à me dire qu’il y a une raison. » « Que veux-tu dire ? » « Vous blâmez sans cesse Regina … Et pourtant, certains habitants ont aussi leurs torts, mais j’ai l’impression que vous êtes plus conciliants avec eux. » « Certains habitants ? » « Faut-il que je les énumère tous ? Bien, alors commençons par Gold, ou Rumple comme vous voulez, qui a tout manigancé depuis le début, manipulant tout le monde, y compris Regina … Et aujourd’hui, il a le droit de manger au Granny’s sans être mitraillé de regard, il peut vivre sereinement avec Belle … On a aussi Hook qui, finalement, a eu une reconversion facile et pratique ; le coup de l’amnésie c’est super pratique non ?? Ce que je dis c’est qu’on a tous quelque chose à se reprocher et qu’on a tous le droit à une autre chance. Je sais de quoi je parle pour avoir foiré les 20 première années de ma vie avant de la prendre en main et d’en trouver enfin le sens quand Henry est venu frapper à ma porte. Les gens ont droit à une seconde chance … » « Sauf que Regina n’en est pas à sa seconde chance vois-tu … » « Mais je m’en fous ! Aujourd’hui, elle se comporte bien, elle essais de s’intégrer pour le bien-être de sa fille et d’Henry, qui est son fils, mais aussi le mien. Une chose que nous avons en commun et qui est, pour moi, une raison valable de vouloir vivre chez elle, pour son bien à lui, à elle … A moi. » « … » Comme un électrochoc, Snow frissonna. « Bon, si vous n’avez plus rien à dire alors … » « Emma, je … Pardonne-moi. Tu as raison. » souffla Snow. Elle s’approcha de sa fille et lui prit les mains « Je suis désolée. » Emma fixa ses prunelles émeraude, celles qu’elle tient de sa mère, comme pour essayer de lire le mensonge ou la sournoiserie en elle « Pour quoi ? »
« Pour pas mal de choses en fait. Tu sais, tu disais que nous avions un point commun qui était que nous avions donné la vie sans pour autant être maman. J’ai pas mal de moments perdus ou à rattraper avec toi, et le fait est que je n’ai comme point de référence maternelle que ma mère, morte trop tôt et Regina, qui a été jusqu’à mes 18 ans, une mère somme toute attentive. Je crois que j’ai beaucoup à apprendre. » « Si tu perdais moins ton temps à dénigrer Regina plutôt qu’à essayer de comprendre pourquoi je fais ça, tu saurais que je n’ai rien contre vous, au contraire, mais que j’essais moi-même de me réaliser en tant que femme et mère. » « Je sais … » dit-elle en lui caressant tendrement la joue « Et j’aimerais vraiment croire qu’une autre chance peut être donnée à Regina. Mais elle a fait tellement de mal autour d’elle, j’ai tellement peur qu’à proximité d’elle, tu ne souffres toi aussi. » « Non crois-moi … Je ne souffre pas, au contraire, je suis heureuse. » Snow fronça alors les sourcils, penchant ostensiblement la tête sur le coté. Puis elle serra sa fille dans ses bras … Une larme perla sur sa joue « Ma chérie … Je veux que tu sois heureuse, je le veux sincèrement … N’est-ce pas ce que souhaite une mère pour sa fille ? » Elle se dégagea et Emma vit la larme sur la joue de sa mère « Snow, tu … » Mais bien vite, elle la fit disparaitre du dos de sa main et la remplaça par un sourire convenu « Tout va bien. On va y aller ! » « Snow … » « Peut-être qu’on pourrait diner ensemble, une nouvelle fois. » « Tu veux dire avec … » « … Regina et les enfants oui. » « Pourquoi pas. » Elles échangèrent un regard, un sourire … Emma ne le savait pas encore mais ce fut à ce moment précis que les choses changèrent. XXX A son retour au soir, Emma ne savait pas comment annoncer la nouvelle à Regina. Elle se souvenait encore de son échec d’il y a quelques semaines, ou encore du désastre du 4 Juillet … Comment allait-elle annoncer à Regina que Snow et David comptaient les inviter à diner une nouvelle fois ?!? Connaissant Regina, la nouvelle serait rude à avaler et elle devrait certainement faire preuve de diplomatie pour l’annoncer. « Hey salut ! » « Bonsoir. » Regina était, comme à son habitude à cette heure-ci, dans la cuisine, affairée à préparer le repas du soir avant que les enfants ne reviennent. Emma vint se blottir contre la jolie
brune, ne manquant pas de glisser un baiser dans son cou par la même occasion « Hm … J’avais hâte de rentrer. » « Je vois ça. » « On mange quoi ? » « Lasagnes au poulet. » « Tu sais ce que j’aimerais ? » « J’ai bien peur de demander quoi. » « J’ai toujours rêvé de faire ça dans la cuisine. » lui dit-elle en grappillant quelques baisers ça et là dans son cou et sa joue, ses mains posées sur le ventre de la belle brune. « Dans la cuisine ? Vraiment ? Au milieu des lasagnes et avec les enfants qui ne vont pas tarder ? Dois-je te rappeler les raisons pour lesquelles tu as décidé de quitter le domicile de tes parents. » « Mouais … » lâcha Emma, grimaçant du souvenir encore trop présent de ses parents batifolant dans la baignoire comme de jeunes ados. « Pourquoi est-ce que c’est moi qui suis constamment en demande quand c’est toi qui est sensée être l’experte de nous 2 ? » « Qu’est-ce que tu racontes ? » « Je dis : toi tu as, vraisemblablement, de l’expérience avec les femmes, et moi aucune et pourtant c’est moi qui suis tout le temps en demande. » « Tu es simplement axée sur l’aspect sexuel de la relation. » « Bah c’est bien aussi non ? » Regina abandonna un instant ses lasagnes pour se retourner et ancrer ses grands yeux noisette dans ceux d’Emma. « Je ne suis pas contre. Mais c’est encore un peu tôt. On commence à peine quelque chose. » « Bah peut-être qu’on avancerait plus vite si tu consentais à me montrer un peu plus d’intérêt. » « Tu veux juste coucher avec moi ? » « Non, bien sur que non, mais … On peut pas dire que tu m’aides vraiment. » « ??? » « Regarde-toi. Tu es tellement belle … Comment ne pas vouloir te faire mienne ?!? Et je demande pas à ce que tu me fasses l’amour là maintenant … Mais j’aimerais bien que tu me montres que … Que ce que tu vis avec moi en ce moment te plait. » « Etre plus démonstrative avec toi ? » « Voilà. » « Je ne suis pas vraiment coutumière du fait tu sais. Toute ma vie n’a été qu’une succession de relations secrètes, forcées, dominées … Pour moi, le sexe et ce qui s’y rattache n’est pas le plus important. » « Bah … Je peux t’apprendre. Comme tu peux m’apprendre à bien faire l’amour avec une femme … » « Cette conversation est surréaliste. » s’amusa Regina
« Pourquoi ? » « Parce qu’il y a encore quelques mois, nous étions les pires ennemies du monde, se déchirant pour Henry. Nous nous battions chacune pour nos familles respectives. J’étais terrifiée que tu m’enlèves Henry ou que tu puisses briser le sort. Et finalement c’est arrivé, et j’ai essayé de changer … Et maintenant, regarde-nous : à nous enlacer dans ma cuisine, parlant de sexe et de relation sérieuse … Aurais-tu pensé une seule seconde que cela arriverait ? » « Pourquoi pas … Tu m’as toujours intrigué tu sais. Tu jouais les femmes froides, frigides, strictes et totalement sexuellement attractives. » Regina étouffa un rire « Quoi, mais c’est vrai !! Si tu savais ce que me faisait faire comme rêves tes tailleurs et tes cheveux impeccablement coiffés. Ok, j’admets que je ne pensais pas qu’un jour on en viendrait vivre ensemble avec des enfants, et que mon seul désir était de te rendre heureuse. Mais à présent, je vois ça comme une évidence, comme si le hasard n’existait pas et que nous étions destinées à nous rencontrer, à nous haïr pour mieux nous aimer. » « Si tout le monde pouvait penser comme toi. » « Ca viendra, crois-moi, ils changeront d’avis sur toi et verrons, comme moi je vois en toi, une femme exceptionnelle, gentille et attentive. » Elles échangèrent un regard complice puis un simple baiser sur la bouche « En parlant de ça … » « Oui ? » « J’ai parlé à Snow et David au bureau … » « Ah … » dit-elle en se détachant d’Emma pour retourner à ses lasagnes « Ouais et … On a beaucoup discuté … » « J’imagine. » « Ouais … Et … Je crois qu’ils aimeraient s’excuser pour … la dernière fois. » « Laquelle ? Celle où j’ai été insultée sous mon propre toit ou celle ou j’ai été répudiée comme une pestiférée de la fête au Granny’s ? » Emma grimaça … Evidemment, vu comme ça, les choses étaient loin d’être simples « Un peu des deux je crois. Ils … Ils aimeraient nous inviter à diner. » Derrière Regina, Emma pouvait voir le jeune femme se raidir avant de laisser ses couverts et se retourner lentement vers Emma « Tu peux répéter ? » « Ils … Ils voudraient nous inviter tous les 4 : toi, moi, les enfants. » « C’est une blague ?!? » « Non. Ecoute, je sais, c’est un peu bizarre, voire même déplacé mais … On peut leur laisser une chance non ? » « Et pourquoi ? M’en ont-ils laissé une seule au moins ? » Emma fut presque choquée du ton hargneux que venait d’employer Regina mais ne s’en offusqua guère, sachant qu’elle avait toutes les raisons pour l’être. « Non … Mais, il faut bien que quelqu’un fasse le premier pas … »
« J’en ais fais, et plus d’un. Du moment où le sort fut brisé jusqu’à votre retour du pays enchanté, j’ai essayé, vraiment, de changer, de montrer à tous que je pouvais changer. Tout le monde à fermer les yeux et à préférer voir ce qu’ils voulaient voir … » «…» « Les 2 dernières fois ont été un fiasco pour moi. Il est hors de question que je réitère la chose, je ne suis pas macho à ce point pour avoir envie de me faire lapider une nouvelle fois. » « Mais cette fois sera différente. Je serais avec toi, je te protègerais. » « Ah oui ? Et comment ? En dévoilant notre relation ? Oh oui, laisse-moi imaginer que cette nouvelle pourrait arranger els choses entre tes parents et moi. » dit-elle sur un ton mi arrogant mi sarcastique « Je te parle pas de ça. Je dis juste que … Si on veut que les choses changent, il faut bien qu’il y en est au moins un qui fasse un temps. Si ça vient d’eux en plus, ça ne pourra être que bénéfique. » « Bénéfique ? Le crois-tu sincèrement ? » « J’aimerais y croire. J’aimerais penser que dans quelques temps je pourrais annoncer fièrement que je partage avec toi bien plus qu’un toit et de la nourriture, et j’aimerais croire que tous seraient heureux pour moi, pour nous. » « L’espoir fait vivre. » « Alors je vivrais longtemps … A tes cotés. » dit-elle en se blottissant dans son dos, l’enlaçant par la taille et plongeant son nez dans sa crinière brune. « Gina … » soupira-telle. A l’entente de ce surnom la belle brune frissonna et esquissa un sourire que ne pu voir Emma. Elle se retourna doucement et enlaça annonça à son tour la jolie blonde en posant ses bras fins sur ses épaules, encerclant de ses mains son cou. « Tu me promets d’y réfléchir au moins ? » « Promis … » « En attendant … » Emma se pencha et l’embrassant presque sauvagement, la serrant contre elle plus fort encore « Hm … » « Emma … Les enfants … » « Juste … Quelques secondes … S’il te plait … » réussit-elle à prononcer tant ses lèvres eurent du mal à se décoller de celles de Regina. Il lui semblait qu’elle en était accro tel un drogué à sa came. Oui, Regina était devenue sa drogue … La plus douce et la plus addictive qui soit. De ses lèvres à sa voix, en passant par son corps parfait … Tout en elle lui inspirait le désir et l’envie d’en vouloir plus. Elle était heureuse et sereine, elle pensait avoir enfin trouvé la paix et la sérénité, ainsi que la stabilité d’un foyer et d’une famille. « Em’ … » Regina pouvait sentir les mains plus curieuses de la jolie blonde s’insinuer sous sa chemise caressant sa peau, sa langue devenir plus insistante jouant allègrement avec
la sienne, ses soupirs plus profonds, plus lourds exprimant un désir qui ne demandait qu’à sortir. « Hm hm … On vous dérange ? » Les 2 jeunes femmes sursautèrent de concert avant de s’éloigner l’une de l’autre en voyant Henry et Alice, au pas de la porte de la cuisine, les regarder d’un air amusé. « Henry !!!! » s’exclama Regina qui ne pu rien sortir d’autre tant le souffle lui manquait. « On peut repasser plus tard. » lança Alice « Non, non nous … Nous ne faisions …Ce n’est pas ce que … » « Laisse tomber Regina … » souffla Alice qui se rendit auprès des enfants tandis que Regina resta en retrait, presque sous le choc que les enfants les aient vu ainsi. « Hey gamin … On peut se parler ? » Il opina de la tête, Alice fit de même. « Voilà, Regina et moi … On … On s’apprécie beaucoup … On aime bien être ensemble. » « Ah ??? Pourtant quand nous avons posé la question à maman ce matin, elle nous a dit que non. » « Ah oui ? » dit-elle, haussant un sourcil avant de se retourner vers une Regina ne sachant visiblement pas de quoi parlait Henry. « Oui. On lui a demandé ce matin si vous vous aimiez, si vous étiez amoureuses, et elle a répondu que non. Pourtant, on vous a vu hier soir … Sous le feu d’artifice. » Emma se tourna une nouvelle fois vers Regina « Ce n’est pas ce que tu crois. » « Je sais. » la rassura Emma d’un sourire avant de se tourner une nouvelle fois vers les enfants « Je crois qu’elle a eut peur de votre réaction si elle avait confirmé. Mais maintenant, on ne peut plus nier hein ? » Les enfants sourirent alors en faisant un « non » de la tête « Bien alors … » Elle se leva et se posta aux cotés de Regina avait de la prendre par la taille « Votre mère et moi … Nous nous aimons beaucoup et … Nous aimerions passer du temps ensemble, avec vous … Tous les 4 comme … Une famille. Je tiens à elle, elle tient à moi, et nous tenons toutes les 2 à vous. Seulement, nous ne sommes pas seuls à décider. Si vous avez un problème avec ça, alors … On peut en parler. » « Moi j’en ais pas. » « Moi non plus. » Comme si une chape de plomb venait de s’envoler de leurs épaules, les 2 jeunes femmes laissèrent un soupir d’aise s’échapper de leur corps. Elles échangèrent un regard, heureuses, avant que Regina ne prenne la parole « Nous devons vous demander une seule chose : n’en parlez à personne. » « Mais pourquoi ? Quand les autres sauront ça, ils seront contents d’apprendre que tu as réellement changé pour devenir quelqu’un de meilleur. » « Tous ne penseront pas comme ça. Certains penseront que je suis et resterais une sorcière qui ne veut nuire qu’aux autres. Ils penseront que je l’ai ensorcelé … » « Mais c’est idiot. »
« Je sais. » « Ils ne savent pas, ils ne te voient pas ici quand tu souris, quand tu rigoles, quand tu joues avec nous, que tu nous prépares de bons repas … Tu es gentille, je le sais. » « Je t’aime Alice … » « Nous aussi. Et c’est pour ça … Qu’on ne dira rien, promis. » Regina sourit alors et eut la confirmation par le sourire réciproque d’Alice et d’Henry. Une fois tous d’accords chacun regagna ses activités : Henry et Alice partirent faire leurs devoirs, bien que Regina soupçonnait qu’ils auraient bien d’autres sujets de conversation que leurs prochains examens, Emma partit prendre une douche tandis que Regina finissait les lasagnes et dressait la table. Ce soir là, le repas se fit dans une relative sérénité : à présent, il n’y avait plus de secret entre eux et même si les gestes étaient encore fébriles et discrets, les 2 jeunes femmes n’avaient plus peur à présent que les enfants ne se posent des questions. Et le soir ce n’est plus chacune de leur coté mais ensemble qu’elles allaient dire bonne nuit aux enfants avant de se rendre dans le salon, comme à leur habitude, pour boire un dernier verre. « Grosse journée aujourd’hui huh ? » « Oui. Assez. » Blottis l’une contre l’autre dans le canapé, elles regardaient la télé annonçant dans les prochain jours une violente tempête qui longerait la côte Est. « Tu penses que ça craint ici ? » « Storybrooke est une ville spéciale, mais pas assez, je pense, pour retenir une tempête. » « On est en danger ? » « Je pense que la population devra être prévenue. » « Je ferais un arrêté demain. En attendant … » Elle se retourna et se colla à Regina en enfouissant sa tête dans son cou, dévorant presque la peau tannée de la belle brune. « Qu’est-ce que tu fais ? » « Ca ne se voit pas … » Elle prit appui de ses bras sur le canapé afin de surplomber sa compagne et éviter toute possible retraite avant d’esquisser un sourire carnassier qui s’abattit sur les lèvres pulpeuses tant convoitées. « Tout doux princesse … » Emma se redressa, haussant un sourcil, amusée. « Quoi ? » « Non rien, on es passé au stade où on se donne des petits noms, j’aime ça … » « Ce n’est pas un petit nom c’est ta fonction ma chère … » « Je m’en fous de ma fonction princière … Je serais ta princesse, tu serais ma reine. » « Je ne suis plus reine à présent. »
« Oh si tu l’es, bien plus que tu ne le crois. » dit-elle en l’embrassant et en glissant une main insidieuse sous la chemise de la belle brune qui s’arqua au contact des doigts froids sur sa peau plus chaude. « Si tu savais comme j’ai envie de toi … » murmura Emma au creux de l’oreille de Regina, cette dernière se crispant alors. « Quoi ? Ca va pas ? » « Je … Pas ce soir … » Emma se redressa, s’asseyant sur les cuisses de Regina, et joua avec le dernier bouton de la chemise de cette dernière. « Ah … J’aurais pensé pourtant qu’après une journée aussi parfaite, on aurait pu la finir de manière magistrale. » “Emma …” “ Quoiiiii … Regina tu comptes me faire poireauter longtemps ? J’ai déjà attendu un moment avant que tu daignes m’embrasser, je vais devoir attendre combien de temps avant de pouvoir te toucher ?? » « Tu comptes les jours ? Ce n’est pas une compétition ma belle … Nous avons le temps. Prenons les choses dans l’ordre. » « Bah j’ai l’impression qu’elles sont dans l’ordre : on avance doucement, les enfants sont maintenant au courant … Bon, il reste mes parents. L’avantage est qu’ils te connaissent déjà. » « Est-ce vraiment un avantage … » « Je m’en fous … Je suis bien avec toi … Et là tout de suite … » Elle l’embrassa tendrement « j’ai vraiment … » ses lèvres glissèrent sur son cou « vraiment … » sa langue commença de subtils dessins « … envie … » elle mordilla la chair tendre qui s’offrait à elle « … de toi. » Ses mains ses baladèrent sur sa poitrine, la pressant légèrement. Un soupir et un léger gémissement de Regina indiqua à Emma qu’elle n’était plus très loin du point de rupture de la jolie brune. Elle s’affaira à déboutonner sa chemise, bouton par bouton, ses lèvres prenant la relève des mains, et bientôt, elle dévoila un soutien gorge en satin noir, ce qui la fit sourire « Je savais que tu étais du genre à porter ce genre de truc … » avant de déposer de petits baisers sur le décolleté qu’offrait le dessous. Instinctivement, Regina enfonça l’une de ses mains dans la chevelure dorée de son compagne, l’entrainant à continuer ses tendres attentions … Mais quand elle sentit la main d’Emma cherchant à sortir un de ses seins de son carcan de tissu, elle se crispa, attrapa la main curieuse et se redressa sèchement, manquant de faire tomber Emma du canapé. « Hey !!! Mais ça va pas !!! » « Désolée mais … C’est non ! » Regina se leva, coupant définitivement l’échange et les essais, plus qu’infructueux, d’Emma qui, du coup, grogna de frustration avant de suivre Regina dans les escaliers. Et quand elles durent se séparer dans le couloir « Hey … Désolée je … » « Ce n’est rien. » « Du coup, envisager de dormir dans le même lit c’est … »
« Pourras-tu dormir dans ce même lit sans rien tenter ? » haussa un sourcil Regina Emma esquissa une moue boudeuse pour toute réponse, ce qui confirma à Regina qu’elle n’était pas encore prête. « Bonne nuit Emma. » « Bonne nuit Gina. » Puis elles se séparèrent, mais ce n’est pas pour autant qu’Emma trouva le sommeil : elle se tourna et retourna dans son lit, se demandant pourquoi Regina semblait si réceptive la veille et qu’aujourd’hui, elle avait été si distante : regrettait-elle ? Pensait-elle à une relation platonique plutôt que physique ? Voulait-elle au moins s’impliquer ? Il semblait que non quand on regardait les divers moments câlins qu’elles avaient partagés et qui n’étaient initiés que par Emma. Regina, malgré son expérience en la matière, semblait en retrait, pas vraiment présente et effacée. Elle devait lui en parler, mais à chaque fois, irrémédiablement, la conversation déviait sur le sexe et les câlins s’enchainaient juste derrière avant que Regina ne coupe court à la conversation et ne s’enfuit. Emma était frustrée, bien au-delà d’un manque de rapport physique, après tout leur premier baiser n’avait été échangé que la veille, mais surtout par le manque d’initiative et d’engagement de Regina … Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne pouvait en parler à personne : ses enfants ? Surement pas ! Ruby ? Elle ne chercherait que les aspects graveleux de la chose … Non, elle devait trouver une oreille attentive qui l’écouterait sans la juger. Et c’est en cherchant un moyen qu’elle s’endormit finalement. ** Le lendemain, Emma décida de calmer ses ardeurs : elle ne s’octroya qu’un furtif baiser sur les lèvres de sa compagne avant d’annihiler toute envie d’en faire plus, ce que ne sembla même pas remarquer, peinant un tantinet Emma. « A quelle heure reviens-tu ? » « Après les enfants je pense, j’ai un rendez-vous cet après-midi. » « Un rendez-vous ?!? » « Huh huh. J’te pique un pancake. » dit-elle en picorant une crêpe dans l’assiette de Regina. « Avec qui ? » « Quoi avec qui ? » « Ton rendez-vous, avec qui ? » dit-elle, un peu énervée qu’Emma feigne de le pas comprendre « En quoi ça te regarde ? » Regina se figea alors, fixant Emma de ses yeux ronds « Excuse-moi … Je pensais … »
« Nope, tu te trompes. » « De quoi parles-tu ? » « Bah tu penses que je vois quelqu’un d’autre. Si c’était le cas, est-ce que je te l’aurais dis de manière si légère ? Je suis parfois stupide mais à ce point … T’inquiète, c’est pour le travail, rien qui te concerne. Je vais être à la bourre, à plus ! » Elle l’embrassa sur le front avant de disparaitre, un pancake encore dans la bouche. Regina ne put se pencher sur la question car elle fut bien vite rejointe par les enfants. ** « Emma ? Que me vaut l’honneur de votre visite ? Ca fait bien longtemps … » « Bonjour Archie. Je … Je peux entrer ? » « Bien sur. » Emma était rarement entrée dans le bureau d’Archie Hopper ; les dernières fois avaient été avant que le sort ne soit brisé, à ce moment-là il n’était qu’Archie Hopper et les délires d’Henry sur les contes de fées n’étaient de des frustrations d’enfants en mal d’amour. Aujourd’hui, Archie était Jiminy Cricket et le monde des contes était bien réel. Beaucoup de choses avaient changé et la plus importante était aussi la plus douloureuse et la plus complexe ; c’était pourquoi Emma avait besoin d’aide, besoin de parler, besoin de comprendre … Elle n’avait trouvé qu’en Archie une voix compréhensive et objective. Lui-même avait aidé Regina quand elle avait opéré son « changement de cap » en l’écoutant, la guidant … C’était ce qu’elle cherchait à son tour. « Alors ? » « Alors … » « J’ai entendu dire que vous viviez de nouveau avec Regina et les enfants ? » « Oui, c’est exact… Pour le bien d’Henry !! » se permit-elle d’ajouter pour éviter toutes allusions suspectes. « Oui, Snow m’a dit qu’il était assez fragile, on ne peut l’en blâmer après tout ce qui s’est passé dernièrement. C’est bien qu’il ait trouvé une certaine stabilité, notamment avec ses 2 mères. » « Ouais … » « Et vous, comment vous sentez-vous ? » « C'est-à-dire ? » « Vous vivez sous le toit d’une femme avec qui vous avez eu quelques grosses divergences ces derniers mois. Les tensions doivent être assez dures à manager. » « Vous avez pas idées … Dites, c’est une consultation là non ? » « Et bien, nous sommes 2 amis qui parlent ensemble … Mais si vous le souhaitez … »
« Non, parce qu’en fait … Y’a une différence entre une discussion entre amis et une discussion entre un docteur et … son patient. » « Le secret médical. » « Voilà. Bon, même si je ne me considère pas comme un patient je … J’ai juste besoin de quelques conseils à vrai dire, mais j’aimerais que cela reste entre nous. » « Très bien. » «…» « Je … Je vous écoute Emma. » « Oh ah oui, pardon … Je suis pas trop habituée à ce genre de truc … J’me confesse rarement, et encore moins sur ce genre de chose … » « Quelle chose ? » « Bah en fait voilà … Vous gardez ça pour vous hein … En ce moment … Je vois quelqu’un. » « Oh … Bien, et ? » « Bah, c’est la première fois que … Que je vis un truc dans le genre. » « Comment ça ? » « A vrai dire … C’est une relation assez complexe. » « Y a-t-il une raison pour laquelle vous ne me dites pas de qui il s’agit ? » « Oui. Je … Elle sait pas que je suis venue ici. » « Elle »
Et merde … « Je voulais dire « la personne », elle n’est pas au courant alors … » « Emma, je ne vous jugerais pas. S’agit-il d’une femme ? » «…» « Bien. Alors, vous dites que cette relation est naissante ? » « Ouais, à peine quelques jours et … J’ai l’impression de trop lui en demander. Je sais que je suis pas super habile dans ces choses-là … Mes quelques expériences ont jamais été très concluantes … Mais là, c’est différent. Je sens que ça pourrait être sérieux, j’ai peur de tout faire foirer. » « Vous semblez mettre de grands espoirs dans cette relation. » « Il semblerait oui. » « Et votre … compagne pense-t-elle la même chose ? » « En fait, je sais pas ce qu’elle pense. Elle est introvertie et pas vraiment démonstrative. J’aimerais qu’elle soit plus entreprenante, mais parfois je me dis que c’est moi qui en demande trop. » « Je pense que vous vous posez trop de questions Emma. Vous avez, depuis que vous êtes arrivée ici, eu sur vos épaules une pression énorme non voulue. Vous n’avez pas eu vraiment le temps de respirer depuis toute cette histoire. Aujourd’hui encore, vous vivez votre vie, ainsi que cette relation, trop vite. »
« Mais pourquoi ? Je veux dire, tout est bien qui finit bien non ? Le Mal a été enfin vaincu, le calme est revenu en ville… » « Mais vous en êtes toujours le shérif et vous avez encore et toujours des responsabilités qui vous incombent. » « Je vais quand même pas les laisser tomber … » « Je n’ai pas dis ça. Je dis juste que, quoiqu’il arrive, vous avez encore des choses à régler un peu partout. Vous prenez la responsabilité de la ville, de ses habitants. Pourquoi ne pas laisser votre père prendre un peu le relai ? Pourquoi ne pas vous poser et profiter de ce calme relatif. » « J’en sais rien … Qu’est-ce que je ferais ? Je veux dire, j’ai aucune habilité particulière ; je trouvais que ce job de shérif collait plutôt bien avec ma personnalité. Là, je me sentais utile. » « Vous pensez que prendre du temps pour vous est égoïste ? » « J’en sais rien … » « Et avec votre amie … Que pensez-vous qu’il se passerait si vous restiez plus souvent avec elle ? » « Je crois que je tiendrais pas … Je veux dire, je suis pas accro au sexe hein … Mais avec elle, c’est autre chose, c’est plus intense. » « Je crois que vous voulez vivre à fond votre relation par peur qu’elle ne s’envole … » «…» « Pourquoi pensez-vous que cette relation peut ne pas tenir ? » « Parce que … Parce que notre situation est compliquée et qu’il y a tellement de paramètres en jeu, que je ne suis pas sûre qu’on soit assez fortes pour en venir à bout sans encombre. » « Vous ne croyez donc pas en votre amour ? » « Si, si mais … C’est compliqué. Je … Je peux pas vous dire … Elle serait furax … » « Emma … Pourquoi êtes-vous ici ? » « Parce que j’aimerais savoir si c’est moi qui déraille ou si … Je suis normale, pour autant qu’on puisse l’être ici ? » « Emma vous êtes tout à fait normale. Vous êtes une jeune femme amoureuse qui se pose des questions somme toutes banales sur son couple. Vous devez prendre le temps … » « Si vous saviez à quel point je suis paumée avec elle … » « Je ne suis pas conseiller conjugal mais si j’ai un conseil à vous donner : le dialogue. Il n’y a qu’en parlant qu’on peut comprendre les attentes de l’autre, ses envies et ses désirs. » « Je crois qu’en fait … J’ai peur de perdre le contrôle. J’ai toujours eu horreur de perdre le contrôle de ma vie, et je dois dire qu’en arrivant ici, j’ai eu ma dose de surprise sur ma destinée. J’ai appris qu’en fait, je n’ai jamais réellement été reine de mon destin,
qu’il avait été tracé pour moi bien avant ma naissance … C’est frustrant, on se sent impuissant parce que quoiqu’on fasse, le destin a parlé pour nous. » « Je peux comprendre. » « Et je crois que c’est pareil pour cette relation : j’ai peur que les gens jugent trop vite parce qu’ils attendent de moi quelque chose de plus glorieux, de plus grand, de plus convenable par rapport à ma destinée. » « Qui que soit cette personne, elle ne mérite que votre attention et votre amour, et il en va de même pour vous. Vous devez vous donner du mou Emma, laissez tomber cette armure que vous vous êtes forgée depuis toutes ces années. Vous avez aussi le droit à vos faiblesses, vos doutes et vos questionnements. Vous avez fait votre part, donnezvous quelques moments de calme. » « Si les choses étaient aussi simples. » « Elles pourraient l’être si vous vous donnez les moyens de les rendre ainsi. Le destin est une chose Emma … mais il ne doit pas guider votre vie entièrement. Si c’était le cas et que cette relation était vouée à l’échec alors … Pourquoi l’avoir entreprise ? » « Parce que c’est le destin qui nous a réuni. » « Comment ça ? » Emma faisait évidemment référence au baiser qui avait permis à Regina de se réveiller de son attaque … Mais ça, elle ne pouvait le dire sans dévoiler l’identité de sa compagne. « Rien, laissez tomber. Merci encore de m’avoir écouté… » « Emma ! » La jeune femme se leva, suivi par Archie. A la porte, elle se retourna et lui sourit poliment « merci de m’avoir écouté. » « Je suis là pour ça … Et si vous voulez revenir je … » « … Non ça ira, j’y vois un peu plus clair maintenant, merci. » « Avec plaisir. » Et quand elle sortit de chez Archie, elle se sentit plus sereine, plus légère. Et même si les choses ne s’étaient pas fondamentalement arrangées, elle avait compris qu’elle se donnait trop de responsabilités : être la Sauveuse, être la mère parfaite d’Henry, être la compagne qui amène les choses. Elle devait se donner du mou, elle devait se donner du temps, pour elles. ** « Snow ? » « Regina … Je … Est-ce qu’Emma est ici ? » « Non, elle avait rendez-vous. » « Oh … » « Dois-je lui transmettre un message ? »
« Non, à vrai dire … Je … Je tenais à m’excuser, je m’étais trompée. » «…» « Je sais, c’est un peu léger mais … Je suis désolée. » « Que veux-tu Snow ? » « Je … Je ne sais pas si Emma t’en a parlé ou pas … Mais on envisageait avec David de vous inviter à la maison pour diner. » « Et ? » « Et je … Je voulais savoir ce que tu en pensais. » « Il faut dire que notre dernier repas ensemble fut tellement appréciable qu’il me tarde d’en faire un autre … » ironisa Regina « Je sais et je m’excuse encore une fois, je … Je ne sais pas quoi dire d’autre. J’aimerais que tu me donnes une seconde chance. » « Voyez-vous cela ! Une seconde chance ??? M’en as-tu laissé une toi ? » « Tu as la mémoire courte. Je t’ai épargné plus d’une fois, c’est toi qui a choisi une voie qui t’a conduite là où tu es. » «…» « S’il te plait Regina. Dois-je te supplier à genou pour un diner ? » « Tu devrais me supplier pour beaucoup de choses chère Snow. » Mais alors qu’elle s’apprêtait à dire et faire quelque chose d’irrémédiables, elle se retint … Elle pensa alors à Alice, à Henry mais aussi à Emma et à son couple naissant. Elle savait que toutes deux souffraient de la réputation de Regina. Et si les choses devaient changer alors … Pourquoi ne commenceraient-elles par un diner ? « C’est d’accord. » « Qu… Quoi ? » « Pour un diner, c’est d’accord. » « Wow bah … C’est … C’est bien, excellent même. Disons … Demain soir ? » « J’en parlerais à Emma ce soir. » « Bien, je … Je te dis donc à demain soir. » « Snow ? » « Oui ? » « Pourquoi ce soudain changement ? Il y a 2 jours tu m’adressais à peine la parole et aujourd’hui tu m’invites à diner. Me penses-tu réellement idiote au point de croire à ton mea culpa radical ? Que cela cache-t-il ? Parce que si ce diner ne vise qu’à me faire du mal à moi, mes enfants ou Emma je … » « … Regina … Je crois que tu te trompes sur mes intentions. Elles n’ont pas toujours été des moins maladroites mais, cette fois-ci, je te promets qu’il n’y aura pas d’esclandres, du moins pas de notre coté. » « … Nous verrons cela. »
** « Coucou c’est moi !!! » « Maman !!! » Henry quitta la table pour se ruer dans les bras d’Emma qui venait d’arriver quand les enfants se mirent à table. « Tu rentres tard, ton rendez-vous ? » « Oui, il a été un peu plus long que ce que je pensais. Je peux ? » « Evidemment. » Emma s’installa aux cotés de Regina et entama le repas en silence « Quoi ? » « Non rien … » Regina haussa un sourcil, étonnée qu’Emma ne lui en dise pas plus sur sa journée. « Au fait, Snow est venue. » Chacun s’arrêta net, Henry même stoppa son mâchage intensif de pomme de terre et tous la fixèrent. « Sérieux ? » « Oui. Elle venait nous inviter à diner demain soir. » « Et … T’as dis quoi ? » « J’ai accepté. » Là encore chacun resta interdit devant cette réponse que personne ne pensait entendre un jour venant de sa bouche. « Tu ... Tu as accepté ?? » « Oui, pourquoi ça t’étonne ? » « Bah … Je pensais qu’on en parlerait avant de prendre une décision. » « Nous en avons parlé. » « Oui, mais on a pas dit si on allait accepter ou pas. » Sentant le ton de la conversation prendre un tour plus tendu, les enfants demandèrent à quitter la table afin de ramener les plats et s’occuper du dessert, ce qu’autorisa Emma. Une fois seules, Emma se tourna vers sa compagne « Tu prends des décisions seule maintenant ? » « Ais-je peur de bien comprendre : tu me reproches d’avoir accepté de diner avec Snow et David ?!? » « Bien sur que non ! Mais tu semblais si pessimiste quand je t’en ais parlé … Je me demande pourquoi tu as finalement accepté sans m’en parler. Et si moi je ne voulais plus ? » « Emma, parfois tu as le don de déclencher en moi des migraines aussi soudaines que douloureuses » dit-elle en se massant les tempes « Dis-le si je te soule ! » « Mais qu’est-ce que tu as ce soir ?? » « Rien, j’ai rien ! » Emma se leva en abattant sa serviette sur la table « Ou vas-tu ? » « J’ai pas faim, je vais prendre un bain ! »
« Ne fais pas l’enfant, tu … » « L’enfant ????? JE fais l’enfant ??? » « Je ne sais pas ce qui te prend, mais tu as raison, tu devrais peut-être prendre un bain, cela te changera les idées. » dit la jolie brune en se levant à son tour et en se rendant dans la cuisine où elle trouva Alice et Henry, blottis l’un contre l’autre, écoutant la conversation. « Dessert, maintenant ! » Ordonna-t-elle Les enfants se ruèrent de nouveau dans le salon et entamèrent leur dessert en silence tandis que Regina, l’appétit coupé, ne fit que les surveiller. Et quand les enfants furent couchés et que Regina resta seule avec son verre de vin dans le salon, Emma ne descendit pas… D’ailleurs, elle n’avait pas pointé le bout de son nez de la soirée. Lasse de laisser les choses en suspens, Regina décida de rejoindre la belle blonde dans sa chambre. Et après avoir toqué 3 fois, elle se permit d’entrer sans réponse de la part d’Emma. Cette dernière était allongée sur son lit, feuilletant un magazine. « Tu n’as pas dit bonne nuit aux enfants. » « Je viens de le faire. » « Oh … Je … Je peux m’asseoir ? » Emma se redressa et laissa la place à la belle brune « Alors, tu peux me dire ce qui t’arrive ? » «…» « Tu … boudes ? » s’amusa Regina « Non … J’ai juste l’impression d’être à coté de la plaque avec toi. » « Comment ça ? » « J’ai l’impression qu’on est pas sur la même longueur d’onde, qu’on se comprend à peine. » « Tu voudrais que tout coule de source ? » « On est pas sensé être des âmes sœurs ? Le True Love ? » « Qu’est-ce qui te fait croire que parce que nous le sommes, cela rendrait les choses plus simples ? » « Mes parents y arrivent bien eux … » « Le contexte est différent. Notre situation est plus complexe. » « Et c’est cette complexité qui me soule… J’ai eu mon lot de relations bizarres, complexes et tordues … J’aimerais vraiment entretenir une relation stable, douce et qui coule de source comme tu dis. » « Pour une telle relation, tu n’as pas choisi la bonne personne, j’en ais peur. » « Je t’ai pas choisi ! » Regina haussa un sourcil, surprise « Ah oui ? » « Oui enfin … Si, un peu quand même … Mais disons que ce truc de « True Love » ca a tendance à me rendre fébrile. » « Je ne comprends pas. »
« Je crois que je me mets la pression toute seule. » « Mais pourquoi ? » « Parce que j’ai envie d’être à la hauteur ! » lâcha-t-elle soudain « Tout comme j’ai envie d’être une bonne mère, une bonne fille … J’ai envie d’être … Une bonne compagne. Parce que c’est ce qu’une âme sœur est sensée être pour l’autre. » Elle sentit comme un poids se lever de ses épaules, elle se sentait plus légère d’avoir enfin extériorisé ce qu’avait essayé de lui faire comprendre Archie : de se donner du mou. « Emma … Il n’y a pas de note, pas d’échelle de valeur qui tendrait à prouver si une compagne, une mère ou une fille fait ce qu’il faut pour l’être. Je suis bien placée pour le savoir, moi qui croyait avoir réussi avec Henry avant qui ne me balaie du revers de la main pour se tourner vers toi, alors que moi, je lui avais tout donné : maison, argent, Education, douceurs … Comme il n’est jamais évident de satisfaire ses parents ou sa moitié. Tout est différent selon les personnes, leur vécu et leur ressenti. Voilà pourquoi je dis que tu ne peux comparer tes parents à notre couple. » «…» « J’apprécie les efforts que tu fais pour moi, pour nous, mais il est inutile de vouloir accélérer les choses simplement pour être à la hauteur. C’est pour cela que tu es si pressante ? » « Je … Bah en sachant que j’étais loin d’être la première, je voulais vraiment te prouver que … » « … Je n’aurais jamais du te dire que j’avais eu tant d’amants, hommes ou femmes. Mais je n’attends pas de toi que tu me prouves que tu es la meilleure. Je sais que tu le seras, je n’ai aucun doute. » « Mais pourquoi tu es si distante alors ? » « Parce que … » « Parce que quoi ? » « Parce que justement, tu es différente de tous ces amants que j’ai pu avoir. Il n’y a jamais eu de réelle relation avec eux … Chose différente avec toi. » « T’es en train de me dire que, parce que tu prends notre relation plus au sérieux que les précédentes, tu veux prendre ton temps ? » « Pour faire les choses bien. » Emma était touchée, comme rarement elle l’avait été. Elle lui sourit tendrement avant de caresser son visage : si un jour elle aurait cru voir ce qu’elle voyait en ce moment sur le visage de la jolie brune, elle ne l’aurait jamais cru : elle voyait en Regina une femme désirable, attendrissante, capable d’erreurs humaines et d’un terrible manque de confiance en elle, mais aussi envers les autres. Mais elle voyait aussi et surtout une femme aimante et à aimer … Et Dieu qu’elle commençait à trouver cet amour plaisant à imaginer.
« Regina, approche. » La jeune femme s’allongea à ses cotés, Emma s’enfonçant dans son lit l’entourant de ses bras. Regina était le dos collé à Emma, sentant les bras de cette dernière l’enlacer et son menton se poser sur son épaule. « Tu veux dormir avec moi ? » « Juste dormir ? » « Juste dormir, promis. » Pour toute réponse, Regina enleva ses talons hauts et s’engouffra sous la couette, suivie d’Emma qui l’enlaça de plus belle. « Bonne nuit Gina … » dit-elle en lui déposant un tendre baiser sur la joue puis en engouffrant son nez sous la chevelure de sa belle. « Bonne nuit Emma. » dit-elle en agrippant les mains d’Emma posées sur son ventre. Pour la première fois depuis l’arrivée d’Emma à Storybrooke, les 2 jeunes femmes ne passeraient pas la nuit seules … XXX Le réveil fut tout aussi doux que le coucher. Enlacées l’une contre l’autre, Regina s’étant retournée dans la nuit pour faire, à présent face à la jolie blonde, elles s’étaient octroyées une belle grasse matinée. Grasse matinée qui éveilla les soupçons des enfants ne voyant pas le petit déjeuner prêt dans le salon. « Tu crois qu’elles dorment encore ? » « Possible. Je vais voir ma mère. » « Je vais voir Regina. » Chaque enfant monta alors rejoindre sa mère respective mais quand Alice ouvrit la porte de la chambre de Regina « Elle n’est pas là. » «…» « Henry ? » Le petit garçon avait rapidement refermé la porte de la chambre de sa mère. Alice le rejoignit. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » Pour toute réponse, il ouvrit de nouveau la porte et Alice y laissa passer sa tête pour y voir le spectacle surprenant qu’avait aperçu, quelques secondes plus tôt, Henry : 2 chevelures, l’une dorée et l’autre brune, emmêlées sur les oreillers. Alice referma la porte avant de fixer Henry « Je crois qu’on va se débrouiller pour le petit déjeuner. » ** Elle avait cru entendre la porte … Comme un lointain écho … Puis finalement, elle réussit à ouvrir un œil, puis 2 … Mais finalement rien. Elle ne vit rien si ce n’était le corps de Regina, allongée près du sien et son visage si serein quand elle dormait, qu’elle espérait
voir cette expression tous les matins. Elle s’étira doucement, faisant bougonner la jolie brune. « Hm … Tu es réveillée ? »marmonna Emma contre le cou de Regina « Presque … » « Je suis bien là … Je pourrais rester comme ça toute la journée … » A ces mots, Regina ouvrit les yeux et se releva si subitement qu’elle manqua de peu de fracasser le menton d’Emma contre son crane « Quelle heure est-il ????? » Devant la tête abasourdie d’Emma, Regina trouva elle-même sa réponse en se retourna et en regardant les chiffres écarlates sur le réveil : 8h12 ! Elle se leva brusquement et remit sa chemise et sa jupe convenablement même les stigmates de la nuit passée, à savoir d’immenses plis sur ses vêtements, la trahissait. Sans un mot, elle quitta rapidement la chambre, pour se rendre au rez-de-chaussée où elle trouva les enfants sagement assis devant la télé, chacun avec un bol de céréales dans les mains. « Bonjours maman ! » « Bonjour Regina !! » « … Je … Je ne me suis pas réveillée, désolée. » « Oh c’est pas grave, on s’est fait à manger tout seul, regarde !! » Henry brandit fièrement son bol où flottaient les céréales dans leur lait. « Oh … Très bien. » « Tu as fais la grasse matinée ? » lui lança innocemment Alice « Oui, on peut dire ça … » Les 2 enfants échangèrent un sourire et un regard entendu avant de replonger leur nez dans leurs céréales et devant la télé. Quelques secondes plus tard, ce fut Emma qui descendit, lavée et habillée rapidement. Elle remettait ses cheveux en place quand elle rejoignit Regina et les enfants dans le salon « Hey, salut ! » « Salut. » répondirent en chœur les enfants. Elle et Regina échangèrent un regard avant que cette dernière ne l’entraine dans la cuisine « Pourquoi tu as l’air si paniqué ? » « On … On devrait éviter de faire ça … Pour l’instant. » « Faire quoi ? » « Dormir dans la même chambre. » « Mais on a rien fait de mal … » « Je sais mais … Les enfants. » « Ah, c’est l’heure de la grande discussion des parents envers leurs enfants huh ? Quoique comment ça se passe le discours de l’abeille et de la fleur quand c’est 2 femmes ? » « Emma !! Tu ne peux pas être sérieuse quelques instants ? Dois-je te rappeler que ce soir nous dinons tous les 4 ensemble chez tes parents. » « Et alors ? »
« Les enfants pourraient … » « Je leur fais confiance. Ils ont promis. Et puis … Il faudra qu’ils soient au courant un jour hein … » « Mais le plus tard sera le mieux. » « Je suis bien d’accord. Mais qu’est-ce qui est pire ? Vivre heureuses jusqu’à ce que mes parents le découvrent et aient une attaque … Ou qu’ils le sachent de suite et qu’on vive avec en s’en foutant. » « Si je retiens l’idée de l’attaque, te vexeras-tu ?!? » « Hm … Il se pourrait que tes rapports avec ta future belle-mère soient complexes … Surtout quand on sait qu’elle est aussi ta belle-fille … Cette arbre généalogique va me rendre dingue … » « Ne commençons pas à rentrer dans les détails … » « De toute manière, peu importe ce qu’ils diront ou feront, je suis bien avec toi. J’ai dormi comme un bébé !! » dit-elle enjouée « Moi aussi. » la rassura-t-elle « On pourrait rééditer la chose non ? » « Simplement pour dormir bien sur. » « Bien sur !! » dit-elle dans un clin d’œil « Je vais accompagner les enfants ce matin, et je passerais voir Snow pour lui confirmer l’heure pour ce soir. A ton avis, on apporte des fleurs ou bien ? » « Une tarte aux pommes ? » « Oh humour, j’adore ! Pas sûre, qu’elle, elle soit super super emballée par l’idée. » « Emma, nous verrons bien, nous avons al journée pour y penser, et crois-moi, savoir quoi apporter est le dernier de mes soucis pour cette soirée. » « Si tu es si anxieuse à l’idée d’aller là-bas, pourquoi avoir accepté ? » « Parce que j’ai pensé à toi, à Henry, à nous. Il faut bien commencer quelque part … Mais je te préviens, c’est la dernière fois que je transige là-dessus. Si ça se passe mal, ça sera fini. » « Je sais, je sais. Et je t’en remercie. » « Attention, je ne t’oblige pas à choisir, mais tu es prévenue. » Pour toute réponse, Emma l’embrassa tendrement « Elles me manquaient. » dit-elle dans un sourire « Tu comptes clôturer chaque conversation importante par un baiser ? » « Si c’était aussi simple ? oui. » avoua-t-elle dans un grand sourire « Tu es irrécupérable. » « Je sais. Bon allez, j’y vais. Les enfants !!!!!!! » Regina resta un moment seule dans la cuisine en pensant à sa dernière phrase : et si les choses se corsaient entre Emma et ses parents ? Elle le savait, Snow ne lui pardonnerait jamais cette ultime infamie : faire de sa propre fille sa compagne, alors qu’elle la lui
avait enlevé durant 28 ans. A coup sûr, David la tuerait de ses propres mains en imaginant sa fille dans le même lit que la femme qui leur avait pourri la vie durant tant d’années. Snow penserait que c’était sa dernière offense au couple princier, une dernière idée pour leur rendre leur vie impossible. Elle savait à quel point Snow avait été déçue et en colère en apprenant qu’Emma et Henry étaient venus vivre chez elle, comment espérait-elle qu’elle réagisse en apprenant qu’en plus de cela, Emma et Regina étaient à présent amantes ?!? Ce serait un juste retour des choses qu’après leur avoir rendu la vie impossible, ils fassent de même pour son couple, sauf que, maintenant, Regina commençait à tenir à la belle blonde, bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. ** « Emma ! Quelle plaisir de te voir ici. » « Salut, je te dérange pas ? » « Non, c’est l’heure de la récréation. Viens entre. Je suppose que Regina t’a dit. » « Oui, oui, elle m’a dit que nous dinions chez vous ce soir. » « Cache ta joie … » « Non c’est juste que … J’espère que ce n’est pas encore un coup monté pour rabaisser Regina ou un truc du genre, c’est tout. » « Emma … J’ai l’impression que depuis que tu vis chez Regina, tu as des idées plus que reçues sur moi. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle a fait un lavage de cerveau mais … Estce qu’il se passerait quelque chose dont tu veuilles me parler ? » « Non. Je voulais juste confirmer l’heure du diner. » « 19h ? » « Ok, c’est noté. Euh, besoin de vin ou de chocolats ? » « Peu importe … Tout sauf des pommes. » « Ah très drôle, un point commun avec Regina : vous avez le même humour. » dit-elle amusée alors que Snow haussa un sourcil, se demandant de quoi elle parlait « Bref, bon, je vais te laisser. » « A ce soir alors. » « Ouaip. » « Emma ? » « Ouais ? » « Je … Non rien. A ce soir. » dit-elle dans un sourire figé avant qu’Emma ne quitte sa classe. En regardant par la fenêtre, elle vit Emma fait un câlin à Henry en passant, ainsi qu’une caresse chaleureuse et un baiser sur le front à Alice. Elle fronça les sourcils … **
« Regina, je peux entrer ? Regina ? » N’ayant aucune réponse de la belle brune, naturellement, Emma entra sans qu’on l’y invite. Elle vagabonda son regard dans la chambre vide jusqu’à ce qu’elle entende la porte de la salle de bain s’ouvrir subitement et laissant apparaitre une Regina, simplement enroulée d’une large serviette éponge blanche, les cheveux en bataille, trempée, la peau luisante. « Wow !!! » « Emma !!!!! Qu’est-ce que tu fais là ?!? » dit-elle, essayant de se dissimuler en tirant sur les pans de sa serviette, comme si cette dernière était élastique. « Bah … Je venais voir comment tu t’habillais pour ce soir … Je suis servie. » dit-elle un regard empli d’envie « Sors ! » « Hey, je fais rien de mal !!! » minauda-t-elle en s’asseyant au bord du lit, juste à coté des affaires qu’avait précautionneusement préparé Regina, dont un magnifique tanga noir en dentelles qui n’échappa pas à la vue gourmande de la jolie blonde. Elle s’en empara et le regarda minutieusement le tissu « Repose ça !!! » « Joliiiii … Tout ça pour Snow, je vais être jalouse. » Regina lui arracha des mains, ainsi que sa pile de vêtements avant de disparaitre sans un mot dans la salle de bain. Au bout de 10minutes, elle en ressortit pour voir Emma, toujours assise au bord du lit, un large sourire sur le visage « Qu’est-ce que tu fais ? » « J’imagine ce tanga sur toi, dissimulé sous cette superbe robe. Qui penserait que sous cette robe terriblement austère se cache un dessous aussi sexy. » « Emma … » dit-elle de sa voix menaçante mais qui ne fit aucunement peur à Emma qui, au contraire, sourit de plus belle. « Tu es tellement belle. » «…» « Approche. » Regina accepta, de toute manière, elle savait Emma si opiniâtre qu’elle ne lâcherait pas le morceau. Elle s’approcha et Emma, toujours assise, posa ses mains sur les hanches de la belle brune. « Hm … C’est un supplice … Comme de voir un énorme et gourmand gâteau au chocolat et de ne pas pouvoir y toucher. » « Tu me compares à du chocolat ? » « Complètement : addictif et délicieux … J’ai envie de toi. » « Les enfants nous attendent en bas je suppose. » « Et ils risquent de monter pour voir ce qu’on fait hein … » « Hm hm. Il serait judicieux de ne pas tenter le diable. » « Ouais … Et moi, je vais faire quoi de cette vision de ton tanga ? »
« Tu n’avais même pas à le voir ! » « Pourquoi porter de si belles choses et ne pas en faire profiter ta moitié ? » « Allez, viens. » Elle lui tendit la main qu’accepta Emma et s’est ensemble qu’elles descendirent, retrouver les enfants attendant sagement sur le canapé. Pour l’occasion, Henry s’était presque mis sur son 31 et Alice avait sorti une belle robe bordeaux. « On est prêt ?? » « Voui. » « C’est parti … » « Tu sembles avoir le trac ? » « Un peu … J’ai l’impression d’être à un de ces rencarts où l’on présente à ses parents son compagnon … Sauf que là, c’est une femme et qu’en plus tu es détestée par mes parents … C’est flippant. » « Il est vrai qu’on ne prend pas le chemin le plus facile. » « Tu peux me dire, dans ce tas de bordel, le chemin qui aurait été le plus simple ? » « Ton langage … » soupira Regina en jetant un œil dans le rétro pour voir que les enfants n’étaient en rien intéressés par la conversation que les 2 jeunes femmes à l’avant de la Mercedes. « Alors, dis-moi … » « Je n’en sais rien. Si on m’avait dis qu’un jour je serais … avec toi, je ne l’aurais jamais cru. Et aujourd’hui, les choses sont ainsi … » « C’est dingue ça le flegme avec lequel tu rends toute chose. » « C’est de l’entrainement ma chère. Il est clair que tu n’as pas connu l’éducation stricte d’une fille de la noblesse. » « Ah non, désolée, moi j’ai connu les orphelinats et la loi du « file-moi 10$ pour avoir
accès aux toilettes » … On a pas les mêmes valeurs. » s’amusa-t-elle « Je ne sais pas si ce n’est pas moins recommandable. » « Ouais, j’ai cru comprendre que ta mère en était une sacré. » « Heureuse que tu n’ais pas eu à te présenter en tant que compagne … » « Je crois que j’aurais pas eu le temps de finir ma phrase qu’elle m’aurait arraché le cœur avant. » Elles se sourirent alors quand la tension remonta d’un cran quand Regina se gara devant l’immeuble de Snow. Avant de sortir de la voiture, Emma se retourna pour parler aux enfants « Et on est bien d’accord hein ? On ne dit ab-so-lu-ment rien ok ? Aucune allusion, aucun rire continu … » « Ok » Dirent-ils en cœur, promettant ainsi de garder le silence Puis, ils descendirent tous et jamais le chemin jusqu’à l’appartement fut aussi long et silencieux. Emma tenait dans ses mains un bouquet de fleurs tandis que Regina avait opté
pour une bonne bouteille de vin. Devant la porte, elles échangèrent un dernier regard avant que David n’ouvre avant même que l’une n’ait frappé. « Bonsoir ! » Lâcha un David un tantinet crispé, ce qui rassura Emma en quelque sorte. « Bonsoir, on est pas en retard quand même ?? » « Non, non, c’est juste que David attendait fébrilement derrière la porte. » sortit, amusée, Snow venant de les rejoindre sur le pas de la porte « Entrez. » Emma ouvrit la marche, suivis des enfants et Regina passa en dernier, échangeant un sourire timide avec David. Tous restèrent au milieu du salon, ne sachant quoi réellement dire ou faire avant qu’Emma brise ce lourd silence « On a apporté le dessert. » dit-elle en brandissant le plat « Ile flottante … Par Regina. » « Oh c’est gentil. David, mets ça au frais s’il te plait. » « J’ai cru bon d’apporter aussi une bouteille de vin rouge. » « Merci. » David s’empara du plat et de la bouteille, trop heureux de fuir cette étrange ambiance pour se réfugier dans la cuisine. « Bien, venez vous asseoir. » invita Snow en montrant de la main le canapé. Instinctivement, Regina et Emma s’assirent l’une à coté de l’autre, tandis qu’Alice se faufila près de sa mère et qu’Henry s’installa sur un fauteuil à coté. Snow haussa un sourcil avant de proposer un apéritif à tous. « Alors … Comment ça se passe pour vous deux ici … On commence à reprendre des repères de petit couple ?!? » « Oui, c’est étrange de ne plus t’avoir, mais on s’habitue. » David vint les rejoindre mais le dialogue n’avança pas pour autant. Chacun avait son nez dans son verre, évitant le regard de l’autre, même Henry et Alice pouvaient sentir la tension palpable et presque irrespirable. « On se demandait … Si la fête des fleurs allait être maintenu ? » « La fête des fleur ? » demanda Emma « Ouais, c’est une fête qu’on fait pile un mois après le solstice d’été. On décore les rues, les maisons … Y’a une grande soirée, un bal … » « Un bal ?? Sérieux ? » « C’est maman qui a instauré ça … Avant je veux dire. » « C’est vrai ? Tu as crée cette fête ? » « Ah vrai dire, et pour être franche, c’était un subterfuge afin de gagner la sympathie des habitants afin d’avoir du mou avec eux … » « Oui, je me souviens de cette fête … » murmura Snow « Et vous la faisiez tous les ans ? » « En tout cas, moi je m’en souviens et oui, tous les ans !!! Dis on le fera cette année ??? » « Henry, cette fête nécessite beaucoup de préparation de la ville et des habitants. »
« Mais ça pourra être sympa. Et, le sort brisé, maintenant ils pourront avoir leur bal sans pour autant retourner au pays enchanté !! » L’insistance maladroite d’Henry mit mal à l’aise Regina, et ça, Emma le vit de suite. Pour calmer le jeu, elle mit une main sur le genou de son fils « Tout doux Henry. » « Non, il a raison … Au vu des derniers événements, les gens ont besoin de se détendre. » répliqua Snow « Il y a eu le 4 Juillet pour ça. » argua Emma qui entrevoyait déjà une autre soirée où Regina serait traitée en pestiférée. « Emma … Snow a raison. Les gens sont fébriles, fatigués. Certains aimeraient rentrer et, pour l’instant, je suis incapable de trouver une solution. Tant qu’à rester ici, autant qu’ils passent du bon temps, non ? » Evidemment, Emma savait pourquoi Regina faisait cela, et ça la rendait folle de savoir qu’elle faisait des efforts pour eux, pour des gens qui la laisseraient aux portes du bal qu’elle aurait elle-même organisé pour eux. « On en reparlera plus tard … » souffla Emma « Passons à table. Regina, je ne suis pas aussi bonne cuisinière que toi, mais j’espère que mon repas te fera honneur. » Emma se crispa alors : mais à quoi tout cela rimait ? Ok, elle avait envi que tout se passe mieux entre eux, mais tout sonnait terriblement faux. Regina qui jouait à la fausse bonne samaritaine, Snow qui s’enquit de l’envie de Regina, et tout cela dans une belle atmosphère d’hypocrisie et de savoir vivre. Elle rumina alors, préférant voir la tournure des événements lors du repas. David et Snow se mirent chacun en bout de table, tandis que Regina et Alice s’assirent l’une à coté de l’autre, et Emma et Henry en face d’eux. « Alors … Comment se passe la cohabitation ? » lança sur un ton innocent Snow mais qui n’avait, pour Emma, absolument rien d’anodin. Elle priait juste pour que les enfants tiennent leur promesse et ne fasse rien qui puisse éveiller les soupçons de ses parents. « Oh bah tout va bien … On a rien fait bruler, ni briser … Tout va pour le mieux. » « Il semblerait que vous ayez trouvé un rythme de croisière … » Emma fronça les sourcils et vit la tête de Snow en essayant d’y déceler une pointe de curiosité ou autre, mais ce qu’elle y décela lui fit froid dans le dos ; et pour el reste du repas, elle resta pratiquement muette, laissant les enfants faire la conversation sur leurs futurs projets de sorties ou encore l’éventualité de la fête des fleurs renouvelée. Même Regina esquissa des brides de conversation avec Snow et David, pour le plus grand étonnement de ces derniers. « Regina, tu m’aides à débarrasser s’il te plait ? » Devant le silence de l’assistance, totalement surpris de cette proposition, elle se leva et accepta en prenant les divers plats et suivant Snow à quelques mètres de là, posant le tout sur le comptoir.
« Alors … Comment va Henry ? » « Il … Il va bien. » « Et avec Alice ? Je savais qu’ils ne se portaient pas dans leur cœur mais ce soir c’est … Surprenant. » dit-elle en jetant un œil aux enfants s’amusant à faire des origamis avec leur serviette. « Oui, la cohabitation fut bénéfique en effet. » « Je vois … Et avec Emma ? » « Comment ça ? » « Regina, ma fille vit chez toi. Rien que cette phrase est très compliquée à croire pour moi. J’ai l’impression que c’était hier que tu étais encore ma belle-mère … Aujourd’hui, ma fille et mon petit-fils préfèrent vivre sous ton toit que sous le mien … Il y a de quoi se poser des questions non ? » Regina se crispa alors en tenant fermement les couverts qu’elle avait dans la main. Snow les lui prit dans un relatif calme. « Tu comptes redonner vie à la fête des fleurs ? » « Je … Je n’en sais rien. Après tout, je ne suis plus maire de cette ville je te rappelle. Cela sera plutôt de ton ressors à présent. A présent que celui de ton mari et d’Emma. Vous êtes à présent, les autorités légitimes de cette ville. » « Il semblerait. Même si on est pas tous d’accord sur notre futur sort. » « Comment ça ? » « David aimerait repartir. » « … Et pas toi ? » « Je n’en sais rien … Je voulais être là où ma famille était. J’ai retrouvé ma fille, découvert un petit-fils, retrouvé mon mari … Je pensais que c’était ce que je voulais. » « Mais plus maintenant ? » « Emma veut voler de ses propres ailes. J’avais toujours pensé que nous nous retrouverions et qu’on vivrait ensemble heureux. Mais il faut croire que les contes de fées n’existent que dans le livre d’henry. » «…» Regina n’en revenait pas : Snow se confierait-elle à elle ??? Là, dans sa cuisine, alors qu’elles nettoyaient la vaisselle ? Regina hallucinait mais se gardait bien de prononcer la moindre phrase virulente. Elle écouta, attentive, muette. « Regina ? » « Oui. » « Ne lui fais pas de mal, je t’en supplie. » Regina al fixa alors, incrédule « Je devrais te haïr pour m’avoir, une nouvelle fois, enlevé ma fille … Mais je suis incapable de la retenir en sachant qu’elle ne sera pas … heureuse. » Le cœur de Regina bondit alors dans sa poitrine jusqu’à en lâcher les couverts dans un fracassant bruit métallique dan l’évier, ce qui eut don d’attirer l’attention d’Emma et de David. Cette dernière allait se lever mais fut retenue par un regard insistant d’Henry.
« Je te déteste Regina. Pour avoir détruis ma vie. J’ai envers toi le même ressentiment que tu as surement eu à mon égard durant toutes ces années où ta vengeance a grandi. Mais à la différence, c’et qu’aujourd’hui, je vis dans un monde de concessions. Ma rancœur est intact, et je ne pourrais jamais entièrement te pardonner pour ce que tu m’as fais tout comme je ne te rendrais jamais ce que je t’ai pris. Mais aujourd’hui, il est hors de question que je fasse ton erreur et que je m’enfonce dans un cercle vicieux de haine et de violence. » « Snow … » « Non attends. Je vois les efforts que tu fais depuis quelques temps, pour l’amour d’Henry et d’Alice. Je sais que tu peux être différente, parce que je t’ai connu aimante et attentive. Je te sais donc capable de ressentir cela. J’espère que les enfants t’apprendront à continuer de la sorte. Ne crois-pas que je te pardonne … Mais j’y travaille comme tu as su te remettre en question. » «…» « David m’a dit tout ce que tu avais fais en notre absence … Non pas que je ne t’en croyais pas capable mais … je ne t’en croyais plus capable. Je suis ravie, pour une fois, de m’être trompée sur toi. C’est encore un peu dur et il me faudra certainement du temsp mais … C’est un début. » « … » Elle ne savait pas quoi dire, pas quoi faire … Les mots que venaient de prononcer Snow la touchait réellement, encore plus dans le contexte actuel qu’était le sien et celui d’Emma. « Bien … Apportons ton dessert ! » « Oui. Snow ? » « Hm ? » « Merci. » Elle la remercia à son tour par un sourire et le reste de la soirée se passa idéalement. Quand l’heure fut tardive, les convives décidèrent de partir en se promettant de nouvelles soirées. Une fois dans la voiture, la porte passager claquée … « Emma ? » « Hm ? » « Snow sait … » « … Je sais. » XXX Le retour se fit en silence et dans une gêne plus que palpable. Les enfants, exténués, s’étaient endormis à l’arrière. « Vous avez parlé de quoi en cuisine ? »
« De tout et de rien … Mais essentiellement de toi. Du fait qu’elle voulait ton bonheur. » « Ouais je vois … Tu crois qu’elle sait pour nous … Depuis longtemps ? » « Etant donné qu’il n’y a de « nous » que depuis 3 jours … » « Ouais, enfin … Techniquement oui, mais je te tourne autour depuis plus d’un mois. A vrai dire, depuis que j’ai dormi la première nuit sous ton toit. » « Vraiment ? » « Vraiment. » dit-elle par un sourire avant de déposer sa main sur la cuisse de la jeune femme. Une fois de retour à la maison, les enfants se trainèrent jusqu’à leur chambre où Regina et Emma les bordèrent, avant de se retrouver aux portes de la chambre d’Emma « Je suppose que tu vas dans ta chambre ce soir ? » « Tu supposes bien. » «…» « Mais si tu le souhaites, et juste pour dormir, tu peux m’accompagner. » Telle une petite fille, Emma sauta sur place avant de suivre la jeune femme jusqu’à sa chambre. Elle se laissa tomber sur le lit en soupirant bruyamment « je suis crevée » « Miss Swan, j’ose espérer que vous n’êtes pas sur mon lit avec vos chaussures ? » Emma se retira de suite du lit, de peur de subir les foudres de sa compagne « Euh, non, non. » Regina disparut dans la salle de bain tandis qu’Emma s’empressa de retirer la majeure partie de ses affaires, avant d’ouvrir les placards et d’y trouver un débardeur noir qu’elle enfila. Quand elle entendit la porte s’ouvrir, elle s’engouffra sous les draps, ne laissant dépasser que ses yeux, prête à être subjuguée par le spectacle que pourrait lui offrir Regina. Quelle ne fut pas sa déception quand cette dernière se pointa habillée d’un ensemble chemise, pantalon en soie gris anthracite. « C’est mon coté. » « Oh pardon. » dit-elle en se glissant doucement sur le coté, laissant Regina soulever la couette et voir un de ses débardeurs sur elle « Je vois que tu t’es servie. » « Bah c’était ça ou nue … Je dors léger. » dit-elle dans un sourire « Alors ? » « Le débardeur te va bien. » Elle souleva un peu plus le drap « T’inquiète, j’ai gardé l’essentiel. Par contre, j’ai souvent froid la nuit, si tu te sens de jouer ma bouillotte humaine, je dirais pas non. » « Emma … Je suis éreintée. » soupira la belle brune tout en sentant la main d’Emma aller et venir sur son avant-bras. « S’il te plait. » « Pas de soucis … » dit-elle en se tournant vers elle, puis en posant sa tête contre l’épaule de la jeune femme « tu te rends compte … Regarde-nous : ensemble dans ce lit, qui l’eut cru ?? »
« Ta mère semble-t-il. » « Ouais ça … Va falloir que j’éclaircisse ça … Tu penses que David le sait ? » « Oh non … S’il avait le moindre soupçon, il ne nous aurait jamais laissé entrer chez lui ce soir. » « Ouais la sexualité de leur fille a toujours été un sujet tabou et fébrile pour les pères. » lâcha, ironiquement Emma « Très drôle. Si encore, il y avait quelques trucs sexuels entre nous … » « Emma. » « Pardon. Ouais, enfin bref, j’en parlerais à Snow. Bonne nuit Gina. » « Bonne nuit Emma. » Elles s’embrassèrent furtivement avant qu’elles ne ferment rapidement leurs yeux pour s’endormir profondément, main dans la main. ** Mais dans la nuit, un bruit fracassant réveilla la demeure. Emma bondit hors du lit, tandis que Regina se rua dans la chambre de sa fille, cette dernière hurlant. « Alice ???? » « Qu’est-ce que c’est ?? Ce bruit ??? Maman !! » Regina l’a prit dans ses bras avant qu’Emma ne vienne jeter un œil avant de rejoindre Henry qui se réveillait à peine. « C’est quoi ce bruit ? » « J’en sais rien gamin, viens. » Elle l’attrapa par la main et le conduisit à Regina et Alice. « Restez-là. » Regina obtempéra et se confina sur le lit d’Alice, les enfants dans ses bras. Elle scruta la porte de la chambre, fébrile. Quelques secondes plus tard Emma réapparut, soulagée. « Vous pouvez venir. » Tous la suivirent pour voir le carnage : l’arbre planté près de la maison s’était déraciné par le fort vent au dehors, explosant l’immense baie des escaliers. Le vent et le froid s’engouffrèrent alors dans un sifflement presque macabre. « On va devoir réparer ça dès demain. » « La tempête ? » « Ouaip. J’espère qu’il n’y a pas d’autres dégâts en ville. » Mais à peine eut-elle fini sa phrase que son téléphone sonna « Swan ? Quoi ??? Oh, ok, j’arrive tout de suite. Ok. » Quand elle raccrocha, Regina l’interrogea du regard « C’était David, la tempête fait rage en ville, elle a fait pas mal de dégâts, y’a des appels de pas mal d’habitants paniqués, je dois aller gérer ça. » « Oh ok. » « Je peux te laisser ? Ca m’embête mais … Je suis encore le shérif. » « Non, vas-y, tout ira bien. Je vais m’occuper d’eux. »
Emma lui sourit avant de lui caresser le visage, puis elle se rua dans sa chambre pour s’habiller sommairement avant de redescendre « On calfeutrera ça demain, en attendant, couvrez-vous bien et restez dans vos chambres, je tarderais pas. » Elle embrassa Regina qui lui murmura « Sois prudente. » avant qu’Emma ne disparaisse. Regina se tourna alors vers les enfants « Un chocolat chaud au lit ? » ** Emma n’en revenait pas. Elle avait pourtant fait un communiqué, avait mis des pancartes annonçant la terrible tempête mais les dégâts étaient bien là : des arbres déracinés, des toitures arrachées, des vitrines explosées … Le vent soufflait atrocement fort, les quelques passants dans la rues peinant à rester debout. Et quand elle retrouva David au bureau du shérif, Ruby était là, prêtant main forte en jouant à la standardiste. « Wow, c’est le bordel dehors !! » « A qui le dis-tu ! On est submergé d’appels. » « Des blessés ? » « Plus de peur que de mal, mais Whale est sur le coup. » « Qu’est-ce qu’on a ? » « On prend des nouvelles de l’extérieur : c’est un ouragan. Il longe la côte. » « On en a pour combien de temps ? » « Vraisemblablement toute la journée d’aujourd’hui, et peut-être encore une nuit. » « Et merde … Qu’est-ce que je peux faire ? » « Il faut se rendre dans les foyers les plus à risques et évacuer les gens. Nous allons loger les plus sinistrés à la mairie. » « Ok, j’y vais. » « Emma, comment vont les enfants ? » « Ca va, le chêne s’est abattu sur la maison, ça a brisé la verrière mais rien de grave, tout le monde va bien. Regina est avec eux. » ** « On peut dormir avec toi ? » demanda tout penaud Henry à la porte de al chambre de sa mère. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas dormi avec elle. La dernière fois devait être à ses 8 ans : il s’en souvenait, il avait été malade une bonne partie de la nuit, indigestion, et Regina l’avait emmené dans son lit avec elle. Ils s’étaient endormis dans les bras l’un de l’autre, Regina se réveillant au moindre mouvement de son fils. Et ce soir, les 2 enfants étaient là, en demande, comme jamais Regina ne pensait le revoir un jour.
« Bien sur, venez. » Ils se couchèrent chacun à un coté du lit, entourant Regina qui resta assise le temps de les voir s’endormir en leur caressant les cheveux. Cette fin de nuit, elle ne s’endormit pas : elle préféra veiller sur ses enfants, son fils et sa fille, qu’elle chérissait plus que tout. Ce sentiment qu’elle redécouvrait, depuis peu, et qu’elle aimait ressentir. Elle sentait que quelque chose avait changé en elle : présence de ses enfants ou d’Emma, elle ne saurait dire, mais aujourd’hui, elle était plus sereine, plus heureuse … Et peutêtre même, pour la première fois depuis très longtemps plus amoureuse. Et quand elle sentit les petits doigts d’Henry agripper sa chemise, et la tête d’Alice se coller contre sa hanche, elle laissa échapper une larme de joie, mais aussi de soulagement. Finalement, l’amour n’était pas une faiblesse … Mais une force pour recommencer quelque chose, envisager quelque chose de bien plus prenant et enivrant. Oui, elle pouvait enfin dire qu’elle était heureuse. ** Emma n’avait finalement pas tenu sa promesse, mais elle ne s’en formalisa pas : le jour était levé et Emma n’était toujours pas de retour. Elle espérait juste qu’il ne lui soit rien arrivé. Quand son téléphone vibra et que Regina pu le saisir sans réveiller les enfants, elle aperçut le nom « Swan » sur son écran. Un sourire naquit alors, elle ouvrit le message « Suis encore au poste, c’est le bordel. Je reviens dès que je peux, je suis claquée …
J’espère un bon massage à mon arrivée ;) » Regina referma doucement le téléphone et ferma brièvement les yeux avant de sentir Alice bouger sur sa gauche. « Maman ? » « Shh … Il est encore tôt. » dit-elle en lui caressant doucement les cheveux. « La tempête … » Regina jeta un œil dehors : les arbres étaient toujours secoués de grosses rafales de vent et le ciel était bien sombre, marqué de gros nuages épais. La pluie venait à peine de faire son apparition. « Tout va bien, rendors-toi. » « J’ai faim … » Regina lui sourit avant d’entendre une autre petite voix s’élever de dessous la couette « Moi aussi. » « Bien. Restez au chaud, je vais faire un petit déjeuner. » « Au lit ??? » « Oui. » Regina s’extirpa de son lit, enfila une robe de chambre et descendit. Dans les escaliers, un amas de verres brisés qu’il faudrait ramasser pour ne pas se blesser. L’arbre, fendant
les escaliers rendait l’accès assez difficile : il faudrait probablement couper branche par branche pour dégager le passage. Beaucoup de travail en perspective. Et alors qu’elle enjambait une marche, elle glissa sur une flaque d’eau formée par la pluie s’étant engouffrée par la fenêtre brisée et se rattrapa au sol, s’enfonçant un morceau de verre dans la paume de la main. Elle se retint de crier, ne voulant pas affoler les enfants. Le sang coulait déjà sur les marches. Elle enrubanna sa main dans sa robe de chambre et se rendit dans la cuisine afin de nettoyer la plaie plus grande que ce qu’elle aurait cru. « Ouch … » consentit-elle à lâcher quand l’eau coula le long de la plaie. Elle s’enroula la main dans une serviette propre : elle devait absolument soigner cela avant de remonter voir les enfants. Et après quelques grosses minutes de soin, elle calfeutra enfin la blessure par un pansement discret, mais la main était toujours douloureuse. Elle remonta, plus précautionneusement qu’à l’aller, un plateau garnis de mets délicieux afin que les enfants n’aient pas besoin de descendre. Elle consentit même à transférer la télé de la chambre de son fils dans celle de sa mère afin qu’ils regardent quelques programmes enfantins. Et ce n’est qu’en fin de matinée qu’Emma revint, totalement épuisée. Elle trouva Regina dans les escaliers, débarrassant le plus gros des dégâts de verre et de bois. « Hey ma belle … » « Tu es de retour. Comment ça va en ville ? » « Pas génial. Mais les maisons et les habitants sont sécurisés … Va y avoir de lourds travaux dans les jours à venir, mais on survivra. Et vous ? » « Nous avons passé la matinée dans la chambre. Les enfants ont bien dormi, ils viennent de finir de déjeuner. Ils regardent la télé dans mon lit. » « Super ! J’ai bien besoin d’une bonne douche ! » « Vas-y, je finis ici. » « Tu … M’accompagnerais pas, dis ?!? » « Emma … Je n’ai pas dormi non plus. Je suis fatiguée. » Emma fronça les sourcils et s’approcha de sa compagne « Ca va pas, t’es toute pâle ? » « Juste un manque de sommeil. » « Tu t’inquiétais pour moi ? » « N’ais-je pas le droit ?? » « Si, bien sur que si, c’est mignon. Je m’inquiétais pour vous aussi. Mais je suis là maintenant, et je te promets que je n’irais nulle part. » « Va prendre un bon bain, tu en as besoin. » « Ménage toi aussi. On aura le temps de faire ça dans la journée. » dit-elle en lançant un regard vers l’arbre couché sur leurs escaliers. Elle l’embrassa tendrement avant de monter voir les enfants puis de filer sous la douche. Regina sourit puis reprit son ménage
quand une douleur lancinante se fit sentir dans sa main meurtrie, puis son bras. Quand elle regarda son pansement, il était ensanglanté. Quand elle le changea, la plaie n’était vraiment pas belle à voir. Elle prit sur elle de la désinfecter une nouvelle fois en silence avant de poser un nouveau pansement. ** « La pluie a cessé … On va en profiter pour déblayer le terrain. » « Avec qui ? » « J’ai demandé à Leroy et David de venir me donner un coup de main. » « Oh … C’est gentil à eux. » « C’est normal. Tu sais, tu devrais revoir tes perceptions des gens. Certains sont prêts à revoir les leurs sur toi. » «…» « Je te l’ai dis, tu n’es plus cette méchante reine à présent. Tu es une femme qui veut changer pour ceux qu’elle aime, il n’y a rien de plus normal pour quelqu’un de normal. » « Si tu le dis. » « Laisse-leur une chance comme on s’en ais laissé une. » « Cela voudrait-il aussi lorsqu’ils seront au courant pour nous ? » « J’en ais rien à foutre ceci dit. Moi je suis bien avec toi, c’est tout ce qui compte à mes yeux. » Elles échangèrent un regard entendu avant qu’Emma n’aide la jeune femme à déblayer les marches. La tempête s’était finalement calmée et la pluie avait cessé. Quand le ciel, toujours gris, s’était éclairci un peu, David et Snow vinrent proposer leur aide, accompagné de Leroy, mais aussi d’Archie et de Marco. Regina était étonnée et ravie de cet enthousiasme. Et alors que tous s’affairèrent à débiter l’arbre, Snow et Regina étaient cantonnées à la cuisine, préparant un repas sommaire pour le soir. « Snow … » « Oui ? » Comment aborder la question ? Si Snow n’était pas au courant, elle risquait de l’être après cette conversation, mais à l’inverse, si elle n’éclaircissait pas ce point, les non dit s’accumuleraient. « Non rien. C’est gentil d’être venue aider. Vous n’étiez pas obligés. » « Bien sur que si. Notre fille nous a demandé de l’aide, on ne pouvait décemment pas refuser. Nous n’avons pas été là pour les grandes étapes de sa vie, on se devait de faire au moins ça. » «…»
« Et si tu crois que nos dissensions nous auraient empêché d’aider, alors c’est que tu n’as pas encore compris comment nous fonctionnons. » «…» « Je ferais n’importe quoi pour ma famille. Dans la mesure de mes moyens et de mes capacités, je me démènerais toujours pour les retrouver, les aider, les soutenir et les aimer. C’est ce qu’on appelle une famille et de l’amour. » « As-tu quelque chose à me dire Snow ? » lâcha Regina en haussa un sourcil sur ce sentiment de reproche qu’elle sentait planer sur elle « Si tu blesses Emma, d’une manière ou d’une autre, je ne te le pardonnerais jamais Regina. Tu m’as enlevé 28 années de ma vie et celle de ma famille, tu ne sais pas ce dont je suis capable pour la défendre. » «…» « Je sais tu sais … Pour vous 2, je sais. » Regina se figea d’un seul coup, elle jeta un œil vers Snow, mais aucune colère ni aucune hystérie ne ressortait de son comportement. « Comment … » « Comment j’ai su ? Je crois que j’avais de sérieux doutes dès l’instant où Emma m’a dit qu’elle allait emménager chez toi. Puis ça s’est confirmé il y a quelques jours, quand nous sommes venus rendre visite à Emma au bureau. Elle m’a alors dis quelque chose qui ne laissa plus aucune place au doute. » « Que t-a-elle dit ? » « Ella m’a rassuré en me disant que tout allait bien ici … Et qu’elle était heureuse. » «…» « En fait, c’et moins le mot que sa façon de le dire : elle était sereine, calme … Son regard … N’importe quelle mère aime voir ce genre de regard dans les yeux de sa fille. Y compris si cela concerne le bonheur de ma fille avec … une femme. » « Tu le penses vraiment ??? » « Oui, même si l’idée ne m’est pas encore familière je dois bien te l’avouer. Regina, comprends bien ma position, tu as toujours été ma belle-mère, celle qui m’a élevé bien plus que ma propre mère, mais tu as aussi été celle qui a ruiné ma vie et celles de beaucoup d’habitants. Et aujourd’hui, je découvre que ma seule et unique fille est amoureuse de toi, ma belle-mère, ce qui pourrait prêter à rire. » « Je ne l’ai pas cherché, bien au contraire. » « Peu importe, les faits sont là, vous êtes ici, ensemble, à élever vos 2 enfants. Ca me fait mal et en même temps cela me rend impuissante car c’est ma fille et quelle mère ne voudrait pas le bonheur de sa fille. La seule chose qui me désole c’est qu’elle ait trouvé ce bonheur à tes cotés et non auprès des miens. » « … Je suis … »
« Oh non, par pitié, ne me dis pas que tu es désolée. J’espère juste que ce n’est pas encore une tentative pour me pourrir la vie car si c’est le cas … » « … Non, ça ne l’est pas. Je suis comme toi surprise de la tournure des événements, mais je n’ai en rien cherché à les provoquer. Et je ne jouerais jamais avec elle pour la retourner contre toi ou en faire un instrument de vengeance … J’ai déjà donné et ça ne m’a pas vraiment réussi. » « Comment … Comment cela s’est-il passé ? » « Le soir de mon attaque par Cora … Emma … Emma m’a embrassé en pensant qu’un véritable baiser d’amour me rendrait la vie … » « Et ça a marché. » « Oui. Dès lors, Emma n’avait plus qu’une idée en tête : me démontrer que rien n’était du au fruit du hasard et que nous étions destinées à être ensemble. » « Je commence à mieux comprendre à présent … » « Snow, je te l’assure, je n’ai rien provoqué, rien qui puisse lui faire penser que … Quelque chose serait possible. Je trouvais, d’ailleurs, cette idée totalement démente et irrationnelle. » « Mais pourtant, tu as cédé … » « Parce que … Parce que je crois que j’avais besoin de ça pour avancer. » « C’est assez ironique. Il y a plus de 20 ans, je t’ai enlevé ton amour de jeunesse, aujourd’hui, par l’intermédiaire de ma fille, je te le rends. » «…» « Crois-moi, je trouve cela pénible à avouer … Imaginer que toi et ma fille vous … » « Je t’arrête tout de suite, notre relation est platonique. » «…» « Je ne m’épancherais pas là-dessus mais … Il m’est difficile de me laisser aller en sachant qui elle est et, fondamentalement, qui je suis. » « Qui tu étais. » rectifia Snow « Tu as changé, Emma et Henry ont raison. J’avais peine à le croire, pour t’avoir laissé plusieurs chances de te racheter par le passé, chance que tu n’as jamais prise. Mais aujourd’hui, je te regarde et … J’ose dire que tu n’es plus cette femme froide, avide de vengeance et de colère que par le passé. » « … Que vas-tu faire ? » « Ce que je dois faire en tant que mère : protéger ma fille. Même si elle semble heureuse, je serais toujours là pour elle quand toi, tu ne pourras pas. Si tu viens à la blesser sciemment ou non, je serais là. Si elle a besoin de mon aide, je serais là. » « Je comprends. » « Oui, aujourd’hui tu comprends parce que tu tiens à quelqu’un. Tu tiens à elle, à Henry et à Alice, et je sais que tu comprendras la nécessité de prendre soin des siens. A présent, tu as aussi une famille dont tu as la charge et à qui tu tiens particulièrement. Je sais que tu ne prendras pas le risque de tout perdre une nouvelle fois. »
« Je sais. » « C’est bien. Nous sommes donc d’accord sur le fait qu’Emma mérite de connaitre la paix et le bonheur. Et s’il faut que cela passe par notre amour à toutes les 2, alors soit. » Le dialogue se clôtura ainsi alors que Snow finit de faire la salade et Regina le rôti. Mais avant de sortir de la cuisine, Emma les rejoignit « De l’aide ? » Snow et Regina échangèrent un regard avant que Snow ne lui sourit « Non, tout va bien, merci. » Puis elle quitta la pièce, laissant Emma et Regina seules. « Qu’est-ce qui se passe ? » « Rien, tout va bien, vraiment. » Emma fronça les sourcils avant d’esquisser une moue interrogative. Quand elle vit Regina vaciller un peu, manquant de laisser tomber le plat, elle la retint par les épaules « Hey, ça va pas ? Tu es bien pâle, tu t’es reposée ? » « Oui, ne t’inquiète pas. » « Laisse-moi prendre le plat, viens. » Regina se laissa gracieusement faire, avant de suivre la jeune femme dans le salon : ils avaient finalement réussi à débiter entièrement le chêne pour en faire une montagne de rondins que Leroy, accompagné de ses 6 amis, viendraient chercher plus tard. La pluie était revenue et le vent soufflait toujours quand David fignola quelques réparations sommaires de la baie vitrée qu’il calfeutra à l’aide d’une pancarte de bois clouée au mur. « Ca fera l’affaire. J’irais chercher les bons matériaux plus tard, en attendant ça ira. » « Merci encore David. » « De rien. » lui dit-il en lui souriant poliment. Regina était soulagée, effectivement, les gens changeaient et il fallait croire que leur point de vue sur la jeune femme avait changé, peut-être grâce à Emma. Le repas fut frugal mais convivial, et le moment de quitter la demeure vint : Regina remercia chacun de son aide, les enfants furent heureux, malgré le temps horrible dehors, et même Leroy avait apprécié son premier passage chez les Mills. ** Le soir venu, Emma rejoignit Regina dans la cuisine, après avoir bordé les enfants. Mais quand elle entra dans la pièce, la scène qu’elle vit lui fit peur autant qu’elle la rendit furieuse : accoudée au comptoir, elle semblait retirer avec peine un pansement ensanglanté. « Regina ? » Cette dernière sursauta et se retourna vivement « Qu’est-ce que tu fais ? Mais, t’as quoi là ? Montre-moi ça !! » Elle prit le bras de la jeune femme, ce qui lui fit naitre un cri de douleur « Merde, Gina ! Comment tu as fais ça ? » « Ce matin, j’ai glissé sur le verre brisé. »
« Mais pourquoi, tu ne m’as pas dit ça avant ?!? Viens, on va voir Whale !! » « Non, il est tard, je ne veux pas réveiller les enfants maintenant. » « Mais tu souffres ! Et visiblement, ça s’est infecté. Pourquoi tu m’as rien dis ? » « Tu étais tellement occupée toute la journée, et si éreintée à la fois, je ne voyais pas l’utilité de t’affoler pour une simple coupure. » « Une simple coupure ? Tu n’en trouvais pas l’utilité ??? Sérieux Regina, parfois, je me demande si tu vois où sont tes priorités ! Et merde, doit y avoir un bordel monstre à l’hosto ! » « Ce n’est pas grave, je vais soigner ça et … » « Visiblement, tu n’y es pas arrivée avant ! Tu … Tu peux rien faire ? » « J’ai nettoyé et … » « Non, je veux dire … Tu peux rien faire si tu utilises la magie ? » «…» « Quoi ? » « J’ai promis à Henry de ne plus l’utiliser. J’ai longuement travaillé avec Archie. » « Bon bah tu veux qu’on aille montrer à Henry ta main pour qu’il t’autorise à faire quelque chose ? Je te demande pas de lancer un sort, je veux juste que tu te soignes correctement avant que ça ne s’aggrave. » Regina fixa intensément Emma comme pour qu’elle comprenne l’enjeu d’un tel acte. Emma posa sa main sur la sienne « Je ne t’en voudrais pas tu sais, Henry comprendra aussi. On le lui dira dès demain, promis. » « Juste … Une fois, d’accord ? » « D’accord. Allez, fais-moi disparaitre ça. » Regina fronça les sourcils puis tendit la main meurtrie avant de passer son autre main par-dessus, juste en l’effleurant. Et en quelques secondes, la blessure disparut, ne laissant plus aucune trace de l’accident de ce matin. La douleur disparut aussi, pour le plus grand bonheur de Regina. Puis elle sentit la main d’Emma se joindre à la sienne pour entrelacer leurs doigts « Viens, on va se coucher. » Et c’est main dans la main qu’elles montèrent dans la chambre de Regina. Cette fois-ci, point de questionnement ni de frustration, Regina la guida naturellement vers sa chambre et se fut tout aussi naturellement qu’elle l’invita à la rejoindre sous la couette. « Je suis claquée … Quelle journée ! » « Snow est au courant. » lâcha subitement Regina dont le regard était fixé au plafond. Emma se tourna alors vers elle « Je sais, on … » « Non je veux dire, elle le sait vraiment. Nous en avons discuté. » « Quoi ? Sérieux ? Quand ? » « Vous étiez dehors avec le chêne, nous préparions le repas. » « Bah merde … Et comment ça s’est passé ? »
« Etrangement … Bien. Nous avons discuté et nous sommes d’accord sur le fait que nous voulons ton bonheur et que si l’une ou l’autre venait à faillir à la tâche, les répercussions seraient fâcheuses. » « Eh bah … Avoir tant de garde du corps de mon bonheur, j’en suis flattée ! Et … Elle est pas furax ? » « Je l’ai senti passablement résignée, mais aussi un peu triste ; on ne peut l’en blâmer. Mais, ma foi, elle semble avoir assez bien pris la chose. M’est d’avis qu’il n’en sera pas de même pour ton père. » Emma vint alors se blottir contre Regina « Hm … Je suis heureuse oui. » Regina ne pu qu’esquisser un petit sourire de satisfaction et la serra un peu plus dans ses bras, ce que ne manqua pas de remarquer Emma qui se redressa alors « Regina Mills, vous rougissez ?!? » « Non. » « Oh mais si ! C’est trop chou !!! » minauda-t-elle avant que Regina ne la repousse « Tais-toi !! » « Quoi ? Tu aimes pas ça hein … » « Quoi donc ? » « Te sentir vulnérable face à quelqu’un d’autre. » Regina perdit son sourire, comme si elle venait de se rendre compte que même pour Emma Swan, elle était prévisible. « Hey, c’est rien tu sais. Moi j’aime te voir comme ça : vulnérable, tendre, douce … » « … Faible. » « Non pas faible. Amoureuse. » «…» « Euh, enfin je l’espère … hein ? » lâcha Emma se pinçant la lèvre inférieure. A vrai dire, rien n’était moins sur. Elles n’avaient jamais réellement mis de mot sur leur relation, même si celle-ci était toute récente. Elle savait que Regina n’était pas du genre à mettre des noms et des étiquettes sur les choses, mais Emma voulait savoir, peut-être pour se rassurer de ce que ressentait la belle brune pour elle. Mais pour toute réponse, Regina sortit du lit et se rendit, sans un mot, dans la salle de bain. Emma s’en voulait de l’avoir mit, encore une fois, au pied du mur. Elle resta quelques secondes, seule dans le lit, avant de retrouver la jeune femme à la porte de la salle de bain. Elle toqua une fois, puis 2 « Hey … Ca va ? » Regina était appuyée contre le lavabo, le visage marqué et inquiet, ses yeux fixés sur l’émail … Sa tête lui tournait comme si elle venait de se relever trop vite. Et quand elle entendit la faible voix d’Emma derrière la porte, elle sursauta presque. C’était ridicule ! Elle n’allait tout de même pas restée enfermée dans cette salle de bain jusqu’à ce qu’Emma rejoigne sa chambre … D’ailleurs, elle connaissait assez bien la belle blonde pour savoir que cette dernière ne lâcherait pas le morceau aussi facilement. Alors, elle
inspira un grand coup, jeta un peu à son reflet dans le miroir puis ouvrit la porte pour se retrouver nez à nez avec une Emma, penaude. « Ca va ? » « Très bien. » « Désolée, je voulais pas … » Regina lui passa devant et retourna dans son lit, s’engouffrant sous sa couette, laissant Emma debout, ne sachant que faire. Elle s’approcha doucement et vint s’asseoir au bord du lit, du coté de Regina. Elle lui passa une tendre main dans les cheveux, remettant une mèche vagabonde derrière son oreille « Hey … » Elle capta le regard noisette de sa compagne avant de lui sourire « C’est pas grave tu sais. On a le temps. » «…» « C’est tout moi ça. Miss pied-dans-le-plat. Je voulais pas te poser un ultimatum, ni te faire peur. » « Tu l’es ? » « Quoi ? » « Amoureuse. » Emma se pinça les lèvres : devait-elle répondre ce qu’elle pensait ou bien ce que Regina voulait entendre ? « Bah … Je crois que oui. » « Tu crois ? » haussa un sourcil Regina « Oui. Non, en fait, j’en suis sûre. Regina, je crois que j’ai appris à te connaitre durant ce dernier mois passé ensemble. J’ai découvert une femme belle, douce, fragile mais aussi avec un foutu caractère. J’ai découvert une femme que j’ai envie de protéger, d’aimer. Avec qui j’ai envie de passer du temps, rire, m’amuser ou simplement rester dans les bras l’une de l’autre sur le canapé. Jamais j’aurais cru cela possible avant et si on m’avait dis le jour où j’ai débarqué dans cette ville, j’aurais éclaté de rire. Mais … Maintenant, je n’imagine plus ma vie sans toi, sans Henry, sans Alice. Je suis bien ici avec toi, et j’ose espérer que c’est pareil pour toi, et que … Et que ça durera un long moment avant que tu ne te rendes compte que je suis pas pour toi et que tu me jettes comme une merd… » Elle fut coupée dans son élan par l’index de Regina se posant sur sa bouche. « Tais-toi. » « Hm hm … » « Je pense que je le suis aussi. Amoureuse. » «…» « J’ai longtemps cru que l’amour, sous toutes ses formes, était une faiblesse. Une faiblesse dont les autres pouvaient jouer en ma défaveur. Dans mon état, il m’était interdit d’aimer sous peine de voir cet amour se retourner contre moi comme une arme. Ce fut donc pour me protéger que j’ai décidé de me fermer aux autres, y compris à Henry. Maintenant je le vois, je le sais. Je n’ai jamais réellement appris à bien aimer quelqu’un convenablement. Je dois certainement apprendre encore, et si cela doit se faire à tes cotés alors … Oui, je l’accepte. »
«…» « Je … Je n’arrive pas encore à bien exprimer ce que je ressens, et si tu me le demandes maintenant, je serais incapable de te répondre mais … Sache que oui, je tiens à toi, sur bien des points, à bien des manières, je suis amoureuse de toi. » « Hmm hmm … » Regina esquissa un sourire et enleva son index de la bouche de la jolie blonde « Plaitil ? » « Je peux parler maintenant ? » « Oui. » « Regina Mills, même si vous n’êtes pas encore capable de le dire, moi je vais vous le dire : je vous aime. » puis elle scella cette promesse par un tendre baiser « Hm … Dis, ça serait le moment idéal là pour m’offrir ton corps non ?!? » s’amusa-t-elle avant que Regina le lui tape sur l’épaule en la traitant d’idiote. Puis Emma revint se coucher près d’elle et c’est enlacées qu’elles s’endormirent, des lendemains pleins de promesses. XXX « Bonjour Regina. » « Bonjour Dr Hopper. » « Comment allez-vous ? » « Je vais bien. » « Bien ? » « Oui, je vous assure. » « Vous semblez contrariée pourtant. » « Je … J’ai failli à ma promesse docteur. » « Comment ça ? » « J’ai … J’ai de nouveau utilisé la magie hier soir. » « Oh … Racontez-moi. » « Je … Les circonstances étaient extraordinaires et cela ne se reproduira plus. D’ailleurs, j’ai l’intention de le dire à Henry. » « Regina, calmez-vous, racontez-moi. » « Je m’étais blessée sur du verre brisé par le chêne qui s’est abattu sur ma baie vitrée, à cause de l’orage. Sachant que le Dr Whale serait trop occupé pour s’occuper d’ne simple coupure, j’ai moi-même soigné la blessure … Mais au fil de la journée, elle est devenue plus douloureuse, plus infectée. » « Et ? » « Et le soir venu … Emma … Emma m’a demandé de faire quelque chose, elle-même impuissante. Elle m’a demandé si je ne pouvais rien faire... »
« Et vous avez accepté. » « Ce n’était pas mon intention, mais les faits étaient que … Il était tard, les enfants dormaient, je ne me voyais pas les réveiller pour que l’on parte tous ensemble à l’hôpital pour une simple coupure. » « C’est Emma qui vous a suggéré d’utiliser la magie ? » « Oui ... J’étais contre mais … Je n’avais pas le choix. » « Qu’avez-vous ressenti une fois la magie utilisée ? » « Un soulagement … Non pas comme un cocaïnomane pourrait l’être avec une dose après plusieurs mois d’abstinence, mais plutôt … Un soulagement de la douleur instantané. » « Regina, je comprends vous savez, et je ne vous blâme pas. Je me souviens de la fois où vous êtes revenue me voir après avoir une nouvelle fois utilisé la magie avec Daniel … » «…» « Les circonstances étaient exceptionnelles. Et vous n’y avez pas eu recours depuis des semaines … » « Je sais mais … J’ai l’impression de … D’avoir échoué. » « Ne pensez pas cela. Le but de nos séances n’est pas de vous empêchez d’utiliser la magie mais de contrôler son utilisation pour qu’elle ne soit plus abusive. La magie est un moyen de facilité pour faire les choses, pour parvenir à vos fins. Vous avez appris, depuis, que vous pouviez faire les choses de manière traditionnelle, notamment avec votre fils. » « Mais me guérir de la sorte … » « …Est un moyen, j’en conçois, de facilité. Mais l’important étant ce que vous ressentez après ce geste : vous vous en voulez. Il fut un temps où vous vous seriez guérie en ne ressentant rien que la satisfaction d’avoir pris le chemin le plus facile. Aujourd’hui, le fait que vous vous en vouliez montre bien à quel point vous avez changé votre état d’esprit. » « Certes … » « Si son utilisation reste sporadique, ce n’est pas un drame vous savez. » « Mais les gens … » elle se tut alors « Oui ? » « Non … Rien, c’est … » « Regina, vous accordez encore beaucoup d’importance à ce que pensent les gens, cela est normal. Mais vous devez passer au-delà. Comment vouloir qu’ils vous regardent autrement, qu’ils pensent que vous ayez changé, si en permanence vous leur rappelez qui vous étiez, même indirectement. » «…» « Nous savons tous qui vous étiez, les faits sont là, le passé est le passé. Aujourd’hui, les choses ont changé, vous avez changé. Et miss Swan est une alliée de choix dans cette bataille dans laquelle vous vous êtes engagée. »
« Miss Swan ? » « Je sais que vous avez emménagé ensemble de nouveau, pour le bien des enfants. Mais je pense que cette cohabitation va bien au-delà … N’es-ce pas ? » Regina se figea alors, son cœur ayant raté quelques battements « Pa… Pardon ? » « Je ne vous juge pas, bien au contraire. » « Vous … Vous trompez. Emma est juste … » « Une amie ? N’est-ce déjà pas un grand pas en avant par rapport à vos relations d’il y a encore 5 mois ? » «…» « Il faut qu’elle ait une grande confiance en vous pour vous autorisez à utiliser la magie. C’est aussi une preuve d’amo… » Regina se leva d’un bond, n’imaginant même pas la fin de la phrase que s’apprêtait à prononcer Archie « Je vais y aller ! » « Regina, attendez. » « Non, je crois que … Je crois que c’est bon. Je … Je voulais simplement vous faire part de mon initiative … Et pas que vous psychanalysiez mes relations avec autrui. » « Je vous assure que je ne juge en rien votre relation avec … » « Non, non. Merci bien. » « Elle tient à vous, vous savez. » Alors que Regina avait sa main sur la poignée, elle se retourna le visage impassible et froid tel qu’Archie ne l’avait vu depuis des mois « Excusez-moi ? » « Je … Je disais qu’Emma mettait de grands espoirs en vous aussi. » « Comment … Comment le savez-vous ? » Archie se pinça les lèvres : il venait de se coincer lui-même. Mais il ne devait trahir le secret qu’il avait scellé avec Emma lorsqu’elle était venue à lui, lui demander conseil. A présent, en voyant la réaction de Regina, il commençait à comprendre de qui parlait Emma lors de leur entretien. « Je … » « Elle est venue vous parler ??? » Sa voix était devenue plus que menaçante, oscillant entre la colère et la résignation « Et bien, elle est passée certes mais … » « Elle vous a parlé … De nous ?!? » Ses poings étaient serrés jusqu’à ce que ses ongles s’enfoncent douloureusement dans la paume de ses mains. Mais devant le regard perdu d’Archie, elle n’eut pas besoin d’entendre de réponse. Elle souffla bruyamment avant de sortir du bureau, non sans claquer la porte, faisant sursauter Archie et se réveiller Pongo qui, de ce fait, regarda son maitre « Mon pauvre Pongo, je crois que je viens de déclencher la 3ième guerre mondiale. » **
« Bon, les choses semblent revenus dans l’ordre. » « Tant mieux. La tempête à fait moins de dégâts que prévu finalement. » David servit un café à sa fille qui l’accepta gracieusement, sachant Ô combien il était vitale pour elle si tôt. « Alors, ça te plait de porter le holster ? » dit-elle, amusée de voir son père tel un cowboy « Je préfère l’épée et son fourreau. » « Mouais, un autre style … » Ils échangèrent un sourire. C’était dans ce genre de moment qu’elle se disait qu’elle pouvait lui parler d’elle et de Regina … Avant de se rendre compte qu’il était armé et qu’il pourrait, dans un accès de rage et de virilité, aller réveiller Regina par quelques balles dans son caisson ! « Blue nous a bien aidé. » « Ouais … Regina aurait pu aussi … Après tout, elle a de la magie à revendre. » « Je croyais qu’elle cherchait sa rédemption en ne l’utilisant plus. » « Ouais, bah je sais pas ce qui rendrait grâce à vos yeux : qu’elle ne l’utilise plus ou qu’elle l’utilise pour nous aider à remettre la ville sur pied. » lâcha-t-elle amèrement « Emma, tu sais que je pense qu’elle y met de la bonne volonté … » « Alors c’est quoi le problème ? » « Je trouve que … » « Que quoi ? » « Que vous passez beaucoup de temps ensemble. » «…» « Je veux dire… Nous sommes tes parents, on a des années à rattraper … Et j’ai l’impression que … » « Tu vas me la jouer à la Snow là ? » David fut surpris de l’agressivité avec laquelle Emma lui répondit. « Pourquoi tu es sur la défensive ? Je dis juste que j’aimerais bien qu’on passe un peu de temps ensemble. » « Et quoi ? Que tu m’emmènes au parc pour jouer au ballon ? Que tu m’offres une glace ? Qu’on échange quelques balles de baseball ? » « Emma, tu sais très bien ce que je veux dire. » « Ouais je sais … Désolée, je suis pas encore super familière de ce truc parents-enfant… Encore moins du truc père-fille, surtout quand le père est plus jeune que sa fille. » « Les circonstances sont particulières … » « Mais je comprends ce que tu veux dire. Allez, dis-moi, comment tu imaginais ta fille dans ton château ? » s’amusa Emma en posant ses bottes au coin de son bureau tandis que son père s’assit au coin opposé
« Eh bien …J’imaginais tes premiers pas dans ta chambre, au milieu de tes jouets. Tes premiers mots qui auraient été « maman » et « papa » bien sur. Quand tu es née, j’ai su que tu serais blonde, du moins, les cheveux clairs … Avec mes yeux. Tu as le menton de Snow … » « Ouais je sais … » dit-elle, presque nostalgique de cette conversation qu’elle avait eu avec sa mère quelques mois plutôt. A l’époque aucune des deux ne savait ce qu’elle représentait pour l’autre. « Ta mère et moi imaginions de belles choses pour toi : tes premiers cours de danse, tes premiers bals, tes premiers pas assurés en tant que princesse. » « Wow … Des bals ? Sérieux ? » « C’est courant chez nous. Pour asseoir notre autorité, pour nous faire des liens avec les autres contrées, des bals sont organisés … » « Genre comme le bal des fleurs ? » « On peut dire ça, même si celui-ci est un peu plus folkloriques. » « Vous m’auriez fait porter une robe et une couronne ? » dit-elle ironiquement « Oui, et tu aurais trouvé ça normal. » dit-il une pointe de nostalgie dans la voix « Tu aurais aimé participer à chacun d’entre eux. Tu aurais été une princesse digne, belle et noble, représentant notre royaume avec force et classe. C’est ce que nous imaginions pour toi : l’avenir d’une princesse, future reine, de notre royaume. Tu aurais été éduquée pour reprendre le flambeau et nous savions que tu l’aurais repris avec certitude. » «…» « Puis, tu aurais trouvé ton prince lors d’un de ces bals. » « Sérieux ? Un speed dating version pays enchanté ? » « En quelque sorte. Tu te serais mariée certainement à ton True Love, qui aurait été, avec un peu de chance, un bon prince d’un pays voisin. » A l’évocation du True Love, Emma ne pu s’empêcher de penser à Regina. Oui, définitivement, ce n’était pas un prince qu’elle recherchait à présent, ayant déjà trouvé sa reine. « Nous aurions fait les noces les plus belles et majestueuses que le pays ait jamais vu. » « Ouais … Donc, heureusement qu’on y est plus. » «…» « Enfin, je voulais pas dire ça … Disons que je suis pas super super mariage. » « Tu sais, si tu avais grandi dans cet univers, tu aurais trouvé tout cela normal, comme ce fut le cas pour nous. » « Mais j’ai grandi ici, dans un monde avec toilettes, micro-ondes, téléphone et où les contes de fées ne sont que des histoires. » « Mais tu sais que ce n’est pas le cas … » « Je sais … Mais j’ai encore du mal à me dire que … Je viens d’ailleurs. Pourtant, j’ai vu le château, ma chambre mais … Je visualise pas … »
« Penses-tu qu’en étant réfractaire à l’idée de repartir, tu ne t’aides pas ? » « Je suis pas réfractaire ! J’ai seulement jamais envisagé de quitter ce monde pour le pays enchanté. Comme si cette idée coulait de source !!! » dit-elle hargneusement « Mais si t’en était donné l’opportunité, nous suivrais-tu ? » «…» « Emma ? » « J’en … J’en sais rien. Franchement, je me sens bien ici… Et pourquoi vous n’envisageriez pas de rester ici ? » « Parce que ce n’est pas notre monde, et ce n’est pas le tien non plus. » « Mais c’est là que j’ai grandi. Franchement, je ne me vois pas partir dans un pays blindé d’ogres, de géants vengeurs, de zombies … Je suis habituée à mon petit confort ici. » « Tout n’est que du matériel. Avec nos nouvelles connaissances de ce monde, nous moderniserons le notre, et tu les auras tes toilettes ! » « … Y’a pas que ça … » « Qu’est-ce qu’il y a encore ? Henry ? Il rêverait venir. » « Non mais … » Emma avait bien sa petite idée sur la question, sachant que Regina ne repartirait pas, quoiqu’il arrive, et qu’elle était bien décidée à la suivre quoiqu’elle décide. Mais elle ne pouvait décemment pas dire à son père qu’elle avait décidé de vivre avec Regina, la femme de sa vie, ainsi que leurs enfants respectifs. « EMMA !!!!! » Ses pensées furent soudainement interrompues quand elle entendit une voix qu’elle ne connaissait que trop bien. Regina venait de débouler avec fracas dans le bureau, visiblement en pétard. Elle se calma instantanément quand elle aperçut David près de la jolie blonde. « Qu’est-ce qui se passe Regina ? » « Rien qui ne te concerne David ! » aboya-t-elle sauvagement avant qu’Emma ne sente le vent tourner et décide de se lever de son siège et d’empoigner Regina par la manche de sa veste et de l’entrainer dans le couloir sous les yeux suspicieux mais ahuris de David qui resta en plan dans le bureau. Une fois sûre qu’elles étaient assez loin des oreilles indiscrètes du jeune homme, Emma la lâcha, du moins eut-elle le choix tant Regina se débattait pour qu’elle la lâche. « Qu’est-ce qui te prend ??? » « Tu as parlé de nous au Dr Hopper ????????? » « Chutttt moins fort ! Et … Qu’est-ce que tu racontes ? » « Tu sais très bien de quoi je parle !! » « Alors déjà, calme-toi. Tu as donc été à ta séance avec Archie ce matin et ? » « Il … » Elle essaya de reprendre son souffle « Il m’a fait part de votre petite discussion. »
« Comment ça ? » « Il m’a parlé de toi … De toi et de ton impact sur moi. » « Ah … » « Je peux savoir ce que tu lui as dis ??? » « Calme-toi. Il est vrai que j’ai parlé de nous. » «…» « MAIS je n’ai jamais cité ton nom, jamais ! » « Que lui as-tu dis ? » « J’ai … » « Oui ? » « J’ai voulu … » « Je t’écoute. » Emma ne savait pas ce qui était pire : avouer à Regina qu’elle avait parlé à Archie de ses craintes et ses envies vis-à-vis de son couple ou qu’elle envisage de parler sexe … « En fait, c’était … Au début tu vois … Je savais pas comment m’y prendre avec toi. Je … Je pensais que je faisais mal les choses … Et je voulais pas t’en parler, parce que j’avais peur que tu te vexes alors … » « Tu as demandé des conseils sur notre couple à Archie ?!? » « Ouais ok, dis comme ça, ça craint. Mais il savait pas que c’était toi !! » « Il ne l’a quand même pas découvert tout seul. Tu lui as surement donné quelques pistes sans le vouloir … » « Euh … Peut-être bien … » « Comme ? » Emma sentait que la moutarde montait au nez de Regina. Reculer pour mieux sauter, valait-il encore mieux dire la vérité, crever l’abcès et avoir une bonne engueulade, plutôt que de faire trainer en longueur. « Il se pourrait bien qu’il ait découvert que j’en pinçais … pour une femme. » Regina leva les yeux au ciel « C’est pas vrai … » « Mais y’en a des centaines de femmes ici !! » « Oui, mais une seule avec qui tu partages un toit en ce moment ! » « Je suis désolée … C’était pas mon intention de … cracher le morceau mais … » « Je ne sais pas ce qui me désole le plus : que tu oses parler de tes problèmes de couple à Archie ou que tu lui parles de moi en des termes qui ne laisse plus place à au doute. » « Crois-moi je n’ai rien dis qui puisse te dévaloriser, au contraire. Regina … Je … Je crois que je me mets une pression pas possible. » “Mais pourquoi ?” “Parce que … Parce que je tiens à toi comme jamais je n’ai tenu à personne. Et qu’il se trouve que tu es une reine, que tu es une femme avec de la classe, de la prestance ; que
j’ai jamais envisagé une relation aussi sérieuse qu’avec toi et que je veux pas tout foiré en étant trop … Moi. » La colère de Regina sembla s’évanouir pour laisser place à un petit sourire « Tu n’as rien compris. » « ?? » « C’est parce que tu es toi que j’ai fini par succomber … » dit-elle en lui caressant le visage « Tu n’as pas idée de ce que représente pour moi une telle relation. J’envisage enfin quelque chose de sérieux. » Rassurée, Emma laissa échapper un soupir d’aise avant de prendre la main libre de la jolie brune dans la sienne « Tu peux être vraiment flippante quand tu veux, tu le sais ça. » « Désolée mais … De savoir que déjà Snow est au courant me rend fébrile, si en plus on ajoute à cette liste le Dr Hopper … » Emma colla son front contre le sien « Promis, plus personne sur la liste. » « Il se passe quoi là ???? » Les 2 jeunes femmes sursautèrent en entendant la voix de David qui venait de faire son apparition au bout du couloir, les yeux écarquillés du spectacle qu’il venait de voir. Instinctivement, Regina lâcha la main de la belle blonde, mais le mal était déjà fait, Emma le savait. Elle glissa alors « Ah euh … On peut rajouter David à la liste en dernière minute ? » ** Elle n’imaginait même pas la discussion que ses parents devaient avoir eu … En quelques secondes, elle s’était mise à dos son père, sa compagne et bientôt sa mère qui, quand elle apprendrait de la bouche de son mari, la façon dont il avait découvert le tout, serait furax à son tour. Elle n’osait même pas regarder Regina qui siégeait à l’autre bout de la table, le nez dans sa salade. Les enfants sentaient que quelque chose n’allait pas entre elles, mais ils se seraient bien gardés de tout commentaire. Ils mangèrent donc en silence jusqu’à ce qu’Henry daigne demander à sortir de table, suivi de peu par Alice. Bien évidemment, aucun ne partit dans sa chambre, préférant se planter en haut des escaliers afin de découvrir le pourquoi du comment et, peut-être, y remédier. « C’est … C’était très bon. » osa lâcher Emma tandis que Regina se leva après avoir flanqué sa serviette sur la table, assiette en main. Emma grimaça alors. Comment avait-elle pu dire cela ? Quelques heures plus tôt
« Il se passe quoi là ??? » « David ! » sursauta Emma « Emma ?? » « Euh … C’est … C’est pas ce que tu crois. » « Ah vraiment ? » dit-il en s’approchant « Et je peux savoir de quoi il s’agit alors ? » ditelle en voyant les mains des jeunes femmes encore jointes, ce que ne manqua pas de remarquer aussi Regina qui, dès lors, s’en sépara brutalement « Ecoute, c’est rien. On … On a des problèmes avec Henry. » « Des problèmes ? Qui nécessitent que tu enlaces Regina ? » Les 2 femmes se figèrent alors, n’osant même pas se regarder. « Je peux savoir ce qui se passe à la fin ? Emma ? » « Bon écoute, si tu veux tout savoir … » « Emma !! » la coupa Regina « Bah quoi ? De toute manière, il le saura non ? Autant le lui dire maintenant que la situation s’y prête !! » « … Si tu fais ça … » « Quoi ? Tu me quittes ??? » David étouffa un hoquet de stupeur avant de lever les mains en l’air « wow wow … Quoi ? » Emma se tourna vers son père, passablement choqué « Oui voilà, maintenant, tu le sais : Regina et moi, on … » « Non, stop. Je ne veux pas en entendre plus ! Emma, qu’est-ce qui te prend ? C’est pour te venger, c’est ça ? Pour nous faire comprendre notre place ? » « Quoi, mais … T’es à coté de la plaque. Ca n’a rien à voir avec toi, avec Snow. C’est juste Regina et moi, ça ne nous concerne que toutes les deux. » « Comment tu peux faire ça … » dit-il sur un ton résigné « C’est quoi le problème : que ce soit une femme ou que ce soit Regina ? » « La vérité ? Les deux. » Une chape de plomb tomba sur ses épaules alors. Bien sur, elle se doutait que ça ne se passerait pas aussi bien que pour Snow, mais là, la vérité lui éclata en pleine face. « David … » souffla Regina « Et toi … Comment as-tu pu faire ça ?? » cracha-t-il sur la belle brune qui, pour le coup, avait perdu toute sa prestance « Tu savais … Tu savais que ça nous blesserait ! » « Je n’ai rien fais qui puisse … » « Oh peu importe. Tu… Tu couches avec elle ? Tu couches avec Emma ??? » « Non !! » Il laissa échapper un rire nerveux, ne croyant pas à la conversation qu’il avait en ce moment « Emma … Cette femme … Cette femme est maléfique : elle n’a toujours voulu que notre malheur, et toi … Elle a voulu te tuer alors que tu n’avais que quelques minutes de vie ! »
«…» « Te rends-tu compte de ce que tu infliges à ta mère et moi ? Ce que tu nous fais subir en … couchant avec cette femme, cette … Sorcière ! » « Tu te trompes, tu ne la connais pas comme je la connais. » « Oh oui, ça c’est sur ! Je la connais. Je sais ce dont elle est capable … En fait, non, je pensais le savoir … Jusqu’à maintenant. Regina, comment as-tu pu ?!? » «…» « Emma, tu sais ce qu’elle est … Tu … Est-ce que tu te rends compte qu’en étant la bellemère de Snow, cela en fait ta grand-mère par alliance ?!? » « David, on peut pas jouer là-dessus. Vous-mêmes vous êtes plus jeunes que moi … » « Non, écoute, je trouve ça dément ! Dément et complètement hors de propos. Regina et toi … Mais c’est dingue ça ! » « Calme-toi … » « Non, non. Si ta mère apprend ça … Elle en mourra ! » « Bah en fait … » « Emma !!! » la coupa une nouvelle fois Regina « Qu… Quoi … Attends … Non … Non, non, non. Si … Si elle avait su, elle … Elle m’en aurait parlé, elle … Elle aurait été contre … » Devant le visage impassible de Regina mais marquée par la culpabilité d’Emma, David se sentit trahi, pire, il était furieux. « David, je vais t’expliquer … » « Non, y’a plus rien à dire, je … J’ai plus envie d’en parler. Ca suffit. » Sans un mot de plus, il décampa, laissant les 2 jeunes femmes dans le couloir. « Bon bah … Ca c’est pas si mal passé que ça hein … » ironisa la belle blonde en regardant Regina qui rongeait son frein « Quoi ? » « Tu … Tu ne pouvais pas te taire ?!? » « Excuse-moi ? » « Il fallait que tu parles, encore une fois, beaucoup trop ! » « Attends, c’est pas parce que tu es en colère que tu dois la décharger sur moi. Qui est arrivée comme une furie dans mon bureau hein ? » «…» « Ce qui est fait est fait. Je … Je pensais simplement pas que ça se passerait aussi mal avec lui. » « Qu’espérais-tu franchement ? C’est ton père. C’est normal qu’il s’inquiète, d’ailleurs tout ce qu’il a dit sur moi est vrai. » « Je sais que c’est vrai mais … Les choses ont changé. Et alors quoi ? Tu es ma grandmère, génial, j’ai toujours eu un faible pour les plus âgés !! » ironisa-t-elle « Emma tu ... »
« Je quoi ? Je viens de découvrir qu’en plus d’être obtus, mon père est limite homophobe ! » «…» « J’ai … J’ai besoin d’un café là … » Et alors que Regina s’éloigna « Hey, ou tu vas ? » « Je rentre. » « Attends, je viens. » ** Et elles rentrèrent, toutes les 2. Ce fut en silence qu’elles préparèrent le repas. Et maintenant que les enfants étaient montés dans leur chambre, du moins le pensaientelles, les langues pouvaient se délier. « Hey Gina, tu veux pas qu’on en parle ? » « Parler de quoi ? Du fait qu’après Snow et Archie, c’est David qui a découvert pour nous 2 ? Tu veux parler du fait qu’il l’a très mal prit ? On encore du fait que tu n’as pas su tenir ta langue ? » « Tu me reproches à moi de ne pas avoir su tenir ma langue ?? T’es sérieuse là ? C’est toi qui déboule comme une folle dans mon bureau, qui m’empoigne et me traine dehors. Tu pensais vraiment que ça n’allait pas attiser sa curiosité ?!? » «…» « Regina, écoute … J’ai passé une première moitié de journée pourrie, j’ai pas envie de me fâcher avec toi maintenant ; A moins que tu ne veuilles qu’on règle la question sur l’oreiller … » « Très drôle. Plus sérieusement, qu’est-ce qu’on va faire ? » « Bah on va attendre. Je pense qu’on ne va pas tarder à avoir des nouvelles de mes chers parents … Et pas forcément dans le bon sens du terme. Car en plus de m’être mise mon père à dos, j’ai aussi foutu le bordel entre mes parents eux-mêmes, bien joué Emma. » Regina s’approcha alors d’elle et lui massa doucement les épaules « Alors ça c’est le pied … » soupira-t-elle « Encore … » « Je te rappelle que nous avons des enfants à l’étage. » « Bah quoi ? On dira que c’est un cours accéléré sur la reproduction des abeilles … » « Emma … » « S’il te plait, laisse-moi encore quelques minutes dans ce cocon doux et chaleureux que sont ta présence et tes mains. » Regina ne pu que sourire, malgré la situation qui ne prêtait en rien à rire. Emma risquait de perdre la confiance de ses parents, à cause d’elle, une nouvelle fois. Elle qui voulait changer pour une personne meilleure, il semblait que, quoiqu’elle fasse, elle ne cause d’ennuis et peine. « Tu ne pourras reculer l’échéance et la confrontation avec tes parents. Tu savais que ça allait arriver un jour où l’autre. »
« Ouais, mais je pensais tout de même pas que ça se passerait aussi mal avec David. » « Ca t’étonne ? Pas moi. Les hommes, encore plus les pères, sont la référence virile de leur fille. Il est bien connu que le premier amoureux d’une petite fille est son père. Quand cette dernière annonce qu’elle préfère les filles, les pères se sentent trahis, exclus et pas à la hauteur. » « Et on en rajoute une couche si en plus cette fille s’avère être ma grand-mère hein … » « Cesse de m’appeler comme ça, s’il te plait. » dit-elle en se massant les tempes « Désolée … C’est juste que je trouve ça drôle. » « Si tu le dis … » « Rooooh, je te rassure, t’es super bien conservée pour ton âge ! » « Ca suffit Emma. » « Ou sinon quoi ? Tu vas me punir ??? » « Ne vas-tu jamais cesser ça ?!? » « Jamais. Parce que le plus marrant n’est pas le jeu mais la réaction que ça provoque en toi. » « Ca t’amuse ? Alors dis-moi … De quoi as-tu parlé avec le Dr Hopper. « Ah … En fait … C’est juste que, face à toi, j’ai l’impression d’être constamment à la masse. C’est … C’est la première fois que j’entretiens une relation avec une femme, je sais pas comment m’y prendre ; encore plus depuis que je sais que toi, tu as de l’expérience en la matière … Du coup, j’me dis que je fais pas les choses comme il faut n’ayant aucun point de référence. » « Et tu préférais parler de ça à Archie plutôt que te renseigner à la source ? » « Bah en fait, j’avais peur que tu te foutes de moi … » « Emma … Je crois qu’il va vraiment falloir qu’on travaille sur la communication. » « Je suis d’accord. » Elles échangèrent un regard complice avant que les enfants ne redescendent « Grand pa’ est en colère ? » « Tiens, des oreilles indiscrètes ont trainé semble-t-il… » Alice s’approcha de sa mère et lui prit la main « Pardon mais … On aime pas vous savoir fâchées. On voulait juste savoir … Et généralement, les adultes ne parlent jamais de ça avec les enfants. » « C’est qu’il y a une raison. » « Mais … On veut aider nous. » « Oui, si on lui parle, si on lui dit que … » « Non, écoutez les enfants, c’est très gentil mais c’est une question d’adulte. On sait que ça vous tient à cœur mais … Laissez-nous faire s’il vous plait. » Alice et Henry se regardèrent alors « Vas-y, montre-lui. » lança la petite fille « Montrer quoi ? »
Henry sortit de sous son pull, une feuille pliée en 4 qu’il déplia consciencieusement pour afficher un dessin coloré « Qu’est-ce que c’est ? » « On a pensé à une affiche pour la Fête des Fleurs. » Regina sourit alors et prit le dessin « bonne idée. Mais ce n’est plus de mon ressort. Il faudra en parler à … » « A moi ! » lâcha Emma avec vigueur « Bah oui, je suis le shérif après tout, l’autorité la plus haute ici après le maire. Et comme y’a plus de maire, c’est donc à moi de décider si oui ou non cette fête aura lieu ! » « Emma … » soupira Regina « Nuh nuh, c’est décidé. Quoi de mieux pour apaiser les tensions hein ?!? J’en parlerais à la prochaine réunion qui risque d’être assez agitée d’ailleurs. » « Tu penses que grand-père et grand-mère accepteront d’y participer ? » « Je l’espère, on verra bien. En attendant … Je retourne au bureau. Je vous laisse. » Après avoir caressé tendrement les cheveux des enfants, elle fut raccompagnée par Regina à l’entrée « Sois prudente. » « C’est plutôt à toi d’être prudente. David est bien foutu de venir ici régler ses comptes. Si c’est le cas, je t’ordonne de m’appeler sur le champ. Je t’interdis de régler ça seule, surtout avec les enfants dans les parages. » « Tu as peur que j’use de la magie ? » « Absolument pas ; je te fais confiance … Mais j’ai moins confiance dans les réactions de David et Snow. Même si elle semblait assez conciliante la veille, on ne sait jamais. Je devrais rester ici avec toi. » « Non, tout ira bien, je t’assure. » «…» « Emma, fais-moi confiance. » « Mouais … Je serais plus sereine en te sachant à l’abri. » « De quoi as-tu peur ? Qu’il motive la foule pour me pendre haut et court ? » « Bah on sait jamais … Je te rappelle qu’il était pas contre te laisser te démerder seule avec ce spectre suceur d’âme. Et qu’il voyait pas le problème des habitants venant tambouriner à ta porte pour te faire la peau. Je sais que Snow sera la voix de la raison mais … Il était vraiment remonté. » « Je vais bien. Et je ne bougerais pas d’ici, tout comme je n’ouvrirais à personne sans t’avoir appelé avant. » dit-elle comme si elle récitait des consignes par cœur « Tu te fois de moi hein ?!? Très drôle … Pas de ma faute si je me sens l’obligation de te protéger. Après tout, c’est moi qui t’es mise dans ce bordel. » « Vraiment ? Tu penses cela ? » « Bah oui. Après tout, c’est moi qui t’ai embrassé en premier, qui ait déclenché toute cette histoire. C’est à moi d’assumer et de te protéger. »
Regina était amusée : pour une fois, on ne lui imputait pas directement les problèmes à venir. Emma pouvait agir tel un enfant, mais sur certains points, elle était bien plus qu’un chevalier en armure … C’était une princesse qui faisait honneur à son rang en bravoure, courage et fierté. ** « Henry, je peux entrer ? » Le petit garçon était à son bureau, dessinant quelques idées de déco pour la fête des fleurs à venir. Opinant de la tête, la jolie brune se permit d’entrer et le rejoignit, amusée de l’engouement qu’il avait pour ce bal. « J’aimerais te parler d’une chose que j’ai faite hier soir. » « Laquelle ? » dit-elle en lâchant son dessin pour se tourner vers elle. C’est lorsqu’il plongeait ses yeux dans ceux de la jeune femme, que cette dernière discernait la ressemblance avec Emma. « Hier matin … Je me suis blessée à la main avec le verre brisé causé par le chêne. » « Hm hm. » « J’ai soigné comme j’ai pu … Mais la douleur … Et la plaie … Le soir venu, Emma a remarqué ma blessure et m’a demandé de faire quelque chose rapidement. » « Tu t’es soignée alors ? » « En … En quelque sorte. Emma m’a demandé de le faire … Par magie. » «…» « Je lui ais dis qu’il en était hors de question, que je t’avais fais une promesse mais … Henry, j’ai rompu cette promesse hier soir. » « Tu as utilisé la magie pou te guérir ? » « Oui. Si j’avais pu, j’aurais fais autrement mais … Emma était insistante et … » « … C’est ok tu sais. » « Qu… Pardon ? Tu es … » « Ouaip. C’est pas que je voulais plus que tu utilises définitivement la magie ; c’est juste que je voulais plus que tu l’utilises pour faire le Mal ou encore pour faire des choses que tu pouvais faire par toi-même. Mais pour te soigner d’une grave blessure, et si Emma te l’a demandé, alors … C’est ok pour moi. » « Tu es sûr ? » « Oui vraiment. Tu sais, la magie c’est pas forcément négatif. On peut faire surement pleins de choses avec mais on vit dans un monde sans magie, alors, le plus possible, faut faire sans. » « Entendu. » sourit-elle, rassurée et heureuse que tout aille bien « Que dirais-tu si l’on préparait ensemble le plat préféré d’Emma pour ce soir ? » « Ouais ! »
« Allez viens. » « Dis … » « Oui ? » « Tu es heureuse avec Emma ? » Regina haussa un sourcil, stupéfaite de l’air sérieux qu’arborait son fils en ce moment même. Elle s’assit de nouveau sur le bord du lit, Alice vint les rejoindre. « Je … Je me sens bien oui. » « Mais tu es heureuse avec elle ? Avec nous ? Comme une famille. » Regina comprit alors les attentes de son fils : il voulait la confirmation de ce qu’il espérait depuis longtemps sans jamais l’imaginer avant : avoir ses 2 mères réunies pour former une famille certes atypique, mais qui serait sa famille à lui. « Oui Henry. Je suis heureuse aujourd’hui avec vous 2, avec Emma. Il y a bien longtemps que je n’avais ressenti cela … » Les enfants l’enlacèrent alors, rassurés. Il fallait bien admettre que Regina, elle-même, était plus légère à présent. ** « David mais … Qu’est-ce qui t’arrive ? » Le jeune homme était rentré chez lui, comme une furie, claquant les portes et jurant des noms d’oiseaux que même Snow n’imaginait pas. « Tu le savais ? Tu le savais !!!! Comment tu n’as pu rien me dire !!! » « Mais … De quoi parles-tu ? Et calme-toi bon sang ! Tu me donnes le tournis à faire les 100 pas ! » Elle se posta devant lui et posa ses mains sur ses épaules « Raconte-moi. » « Tu savais ? Pour Emma et Regina ? » « De … De quoi tu parles ? » « Elles sont … Oh mon dieu, j’arrive même pas à le dire ! » « David, calme-toi. » « Tu savais ! et tu ne m’as rien dis ! Ca ne t’est même pas venu à l’esprit ?!? » « Ce n’était pas à moi de te le dire … » « Bah voyons … Comment l’as-tu su ? Et depuis combien de temps tu sais ? » « Je l’ai découvert seule … A vrai dire, j’avais quelques soupçons depuis un moment, qui se sont confirmés avant-hier au bureau d’Emma. » « Et … Et tu ne dis rien ???? » « J’ai parlé à Regina et … » « J’en crois pas mes oreilles !! Mais enfin c’est Regina !!!!!! Avec notre fille !!! » « Je sais, je sais bien mais que veux-tu que j’y fasse ? » « On ne peut pas la laisser faire ! C’est encore un de ses plans tordus pour nous pourrir la vie au travers d’Emma ! »
« Crois-moi, j’ai envisagé pleins de possibilités mais … C’est Emma ! Que veux-tu que je te dises, c’est son choix, leur choix. » « Tu t’entends ??? On parle de Regina, ta belle-mère, celle qui t’a empoisonné, ainsi qu’Henry. Celle qui nous a coincé ici durant 28 ans et qui a intenté à la vie de chaque membre de notre famille au moins une fois … » « Eh bien, quel discours radicalement opposé. Ou est le David qui me disait que Regina avait changé, qu’il fallait lui laissé une seconde chance, qui trouvait délicieuses ses lasagnes ? » « Ca n’a rien à voir. » « Ca a tout à voir. On parle ici de la personne qu’est Regina. Un coup, tu me dis qu’elle a changé, et l’instant d’après qu’on ne peut plus lui faire confiance. » « … Mais enfin … Tu te rends compte de la situation ?? Emma et Regina, ensemble ! Tu te rends compte que ta fille couche avec Regina !!! » cracha-t-il avec hargne et dégout à l’idée que cela puisse être vrai « David … Je suppose que l’idée que ta fille ait une vie sexuelle est déjà beaucoup te demander. Si en plus c’est avec une femme … » « Snow, je suis ravi que cette situation semble t’amuser … C’est marrant d’ailleurs, toi qui avait un avis très tranché sur Regina, tu sembles maintenant plus conciliante, alors que moi, c’est le contraire. Ce que je ne comprends pas c’est qu’avec cette situation improbable non seulement tu n’ais rien à redire, mais en plus tu sembles défendre cette femme. » « David … Je pense avant tout à Emma … » « Cette femme … Elle … Avec Emma ! » « Je te rappelle que ce que fait notre fille de sa vie intime ne nous regarde pas premièrement, et deuxièmement, Regina ne force pas Emma, elle est consentante. » «…» « Elle a 28 ans … Elle fait sa vie, je l’ai compris maintenant. Notre rôle à nous est de la seconder, de l’épauler, de la soutenir, de la protéger. Si elle a besoin de nous, nous serons là. » « La protéger tu dis. Et tu penses qu’on la protège en la laissant avec elle ? » « Le but des parents n’est pas d’éviter à l’enfant de tomber, mais de l’aider à se relever à chaque fois. Si ça se passe mal avec Regina, nous serons là pour elle, pour l’aider, la soutenir et la réconforter. Lui tourner le dos ne servira qu’à l’éloigner de nous et franchement, entre toi et moi, je crois qu’on a assez donné de ces 28 années loin d’elle. » «…» Leur discussion fut interrompue quand on toqua à leur porte. A la plus grande surprise de David, qui ouvrit la porte, c’est Emma qui se trouvait là. « Em … »
« Je t’arrête tout de suite ; je suis pas venue là pour me défendre, j’ai mes raisons et je compte les tenir. Je voulais juste vous dire qu’il était inutile de vous en prendre à Regina. Elle n’y est pour rien, et croyez-moi, je ne lui ais pas laissé beaucoup de chance de dire non, mais … Si vous avez dans l’idée de vous venger sur elle, lâchez l’affaire sous peine de ne plus jamais me revoir, moi ou Henry. » Ella avait lâché cette tirade d’un seul trait, sans reprendre sa respiration, qu’elle ne retrouva qu’au bout de sa phrase. David et Snow restèrent interdis quelques secondes avant que la petite brunette ne l’invite à rentrer. « Tu veux boire quelque chose ? » « Non merci. » Elle jeta un œil vers son père qui prenait soin de ne pas croiser son regard, rongeant son frein en silence. « Emma … David a été un peu … Surpris. On ne peut lui en vouloir. » « Je sais que ça peut surprendre, c’est bien pour ça qu’on en parlait pas. » « Ca dure depuis combien de temps ? » finit-il par lâcher par curiosité « Seulement 4 jours. » «…» « Avant ça, je lui tournais bien autour mais c’était simplement pour la taquiner, c’était … Bon enfant. » « Et qu’est-ce qui a changé alors ? » lui demanda-t-il « L’attaque … » murmura Snow, comme si elle venait de comprendre la chose « Exact. J’ai d’abord pris conscience que je tenais à elle bien plus que ce que je devrais et ensuite … Je l’ai réveillé. » « Comment ça ? » s’interrogea Snow « Son état était jugé végétatif … Il n’y avait pratiquement plus d’espoir qu’elle se réveille sans séquelles. Alors Gold a suggéré une idée saugrenue : peut-être qu’un véritable baiser d’amour pouvait la sortir de son état. » « Et c’est ce que tu as fais ? » « Oui. Je n’y croyais pas moi-même et j’ai mis 4 jours à me décider à tenter le coup. Je trouvais cette idée totalement stupide. Pour moi, il était impossible qu’elle et moi nous soyons autre chose que de bonnes ennemies. » « Et finalement, tu l’as réveillé … Tu as réussi … Ce qui prouvait donc que tu étais … » « … Son True Love oui. » « C’est stupide … » maugréa David se faisant vivement retourner Emma « Oui, c’est ce que je me suis dis. Et puis ensuite, je me suis dis qu’on échappait peu à son destin, qu’on avait une marche de manœuvre avec courte avec lui. Peut-être qu’en l’embrassant j’espérais qu’elle se réveille pour que ça confirme ce que je commençais à entrevoir. » « Emma, tu te rends compte de ce que tu dis ? »
« Crois-moi, j’ais réfléchi et retourné ça sous toutes les coutures avant de me lancer. J’ai pensé à moi, à elle, aux enfants … Aux répercussions sur vous et les autres. » « Mais ça ne t’a pas empêché de faire … ça. » « Excuse-moi, mais ça me concerne avant tout, moi et Regina. Je suis désolée que tu le prennes ainsi, et franchement, j’attendais un pétage de plomb de Snow. » « Ah … » « Sans vouloir te vexer bien sur. » « Bien entendu. » « Toujours est-il que … C’est
comme ça et pas autrement. Je suis navrée que tu l’es
appris de la sorte, on avait pas envisagé que ça se sache de cette manière. » « Les enfants le savent ? » « Oui, ils le savent et vivent très bien avec ça. » « On aura tout vu… » lâcha amèrement David « Bon écoute, lâche l’affaire ok ? C’est bon, j’ai compris que tu n’étais pas d’accord avec mon choix. Maintenant, toi tu as le choix soit de faire avec, soit de nous ignorer. Et crois-moi, j’ai passé 28 ans sans réel père … » « Stop. On va se calmer d’accord. On va s’asseoir et en discuter comme 3 adultes responsables, ok ? » Emma inspira à fond et tenta de se calmer tandis que David semblait être une cocotte sous pression prête à laisser s’échapper la vapeur en un sifflement strident. Ils prirent place tout autour du comptoir puis se jugèrent du regard. Et c’est Snow qui entama le dialogue « Bien. Donc, tu es avec Regina … Depuis quelques jours. » « Assez bien résumé. » « Comprends-tu notre réaction ? » « Oui, évidemment que je la comprends. Elle n’est pas n’importe qui !! » « C’est ta grand-mère. » ironisa David « Alors d’abord, c’est ma grand-mère par alliance, donc aucun lien du sang, et ensuite, elle n’a rien d’une grand-mère. » « Emma … » « Je parle pas de ça !!!! » s’insurgea-t-elle « Je voulais dire qu’elle n’a plus rien de la belle-mère et de la méchante reine que vous avez connu. J’ai eu l’occasion par plusieurs fois de la voir sous un nouveau jour, un jour meilleur, notamment avec ses enfants, et je peux vous dire qu’elle n’a plus rien de machiavélique. C’est une femme avec ses faiblesses et ses défauts, ses coups de gueule mais aussi ses sourires, ses blagues, ses moments doux. Snow, toi, tu l’as connu alors qu’elle n’était pas encore cette sorcière acariâtre. Je suis sûre que tu vois de quoi je parle, sinon tu n’aurais pas réagi comme tu l’as fais en découvrant la chose, non ? » « Certes … »
« Et toi … Je peux comprendre que tu sois choqué, vexé, perdu et en colère mais je t’interdis de croire qu’elle me manipule ou qu’elle fait semblant. Je l’aime. Oui, tu as bien entendu, j’aime Regina Mills et … Je ne sais pas quoi dire ou faire pour vous convaincre de sa bonne foi et de la mienne, de la véracité de nos sentiments et de cette relation. » « Emma … Si tu me garantis que tu es heureuse … » « Je le suis, je t’assure. » Elle jeta un œil inquiet vers son père qui était resté muet. « Tu dis rien … T’es en train de faire une attaque silencieuse ?!? » « Non, j’essaie juste de réaliser … » « Tu as le temps. On se marie pas demain. » dit-elle en ricanant, perdant son sourire quand elle vit la mine déconfite de son père « Euh, je plaisante hein … On compte pas se marier … » «…» « Bon, je vais rentrer. Je voulais juste passer pour éclaircir les choses … » « Ca a été tellement difficile de se retrouver. Emma
s’il te plait, ne romps pas le
contact avec nous.» « Ca, ce n’est pas de mon ressort. » dit-elle en jetant un œil vers un David perdu. Puis elle quitta l’appartement, laissant ses parents en discuter. Quand elle remonta en voiture, une migraine pointait le bout de son nez : finalement, la tempête annoncée n’avait pas été celle attendue. XXX Quand elle revint à la maison, Regina et les enfants l’accueillirent si bien que sa migraine qui avait prit naissance chez ses parents, s’envola instantanément. « Ou étais-tu ? » « Au bureau, je te l’ai d… » « Ne me mens pas Emma. Si tu veux que je te donne du mou, je dois te faire confiance. Et ce n’est pas en me mentant ouvertement que tu gagneras ma confiance. » « J’étais chez Snow et David … » « Les enfants, montez, Emma et moi avons a parlé. » dit-elle sur un ton qui fit froid dans le dos à Emma. Les enfants ne bronchèrent pas, sachant très bien ce que ce genre de ton suggérait. « Tes parents ? Vraiment ? » « Je voulais mettre les choses au clair. » « Pourquoi m’avoir menti ? » « A vrai dire, mon idée première était d’aller au bureau, mais en chemin … J’ai voulu crever l’abcès. » « Tu as surtout eu peur que David ne débarque, alors tu as pris les devants. » «…»
« Comment ça s’est passé ? » « Oh génial, on a sabré le champagne en fêtant la nouvelle, tu imagines bien ! » « Oui, j’imagine … » « Disons que la tempête n’était pas celle qu’on a attendait finalement. » ironisa-t-elle « Tu as été courageuse de les affronter, mais terriblement stupide et égoïste. » « Egoïste ? T’es sérieuse ? » « Oui. Tu veux que l’on vive comme un couple, mais pourtant tu veux affronter les problèmes toute seule. » « … Je … Ouais, t’as raison. Mais je voulais te protéger, j’ai le droit non ? Je suis un peu … L’homme dans notre couple, le chevalier en armure, tout ça quoi … Et je me disais que c’était mon devoir de protéger la femme que j’aime. C’est compréhensible non ? » « Oui ça l’est. Mais je te rappelle que je ne suis pas une simple faible femme. Je peux me protéger, protéger mes enfants et protéger la femme que j’ai… Avec qui je partage mes jours. » Emma ne reprit pas l’hésitation de Regina, la trouvant trop touchante, et préféra l’enlacer doucement « Donc en gros, tout va bien : je veux te protéger, tu veux me protéger et on veut toutes les 2 protéger nos enfants. » Elle l’embrassa doucement sur les lèvres, puis le front « Allez viens. » « Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? » « Là tout de suite, à manger, j’ai faim !! » Regina leva les yeux au ciel : cette femme était un vrai estomac sur pattes, un point qu’elle partageait avec son fils. « Entendu. » Et une fois dans la cuisine Emma et Regina se détendirent un peu plus, se laissant même aller à quelques gestes et allusions « Ah oui, vraiment ? » « Bien évidemment. » « Ok, combien ? » « De partenaires ? » « hm hm. » Regina fronça les sourcils tout en se pinçant la lèvre inférieure « Je dirais une vingtaine …» « T’es … Sérieuse ? » hallucina Emma « Ah vrai dire non, ça approcherait plus la trentaine … A quelques amants près. » « Bah merde … » « Mais rassure-toi, ou pas, aucun n’a réellement compter. Du moins, ce n’était que des passages dans ma vie. » « Mais chacun d’eux fut un point de repère je suppose. »
« Est-ce que je comparais leurs prouesses sexuelles ? En un sens, surement, même si c’était inconsciemment. » « Et bah, je découvre une nouvelle facette de toi qui m’étonne … Et tout ça en remuant la salade ! » dit-elle en soulevant en l’air les ustensiles lui servant à faire la salade Regina esquissa un sourire, car même si elle n’était pas coutumière du fait de partager des choses intimes, Emma avait le don de la rassurer … « N’est crainte, je n’ai pas de compte précis. » « Tous les serviteurs et les gardes du château y sont passés ou quoi ? » « Non, nous avions d’une centaine de gardes … Je n’ai pas eu le temps pour les autres. » Emma se stoppa et haussa un sourcil en regardant Regina : cette dernière retenait un sourire pincé, amusée de faire marcher de la sorte la jolie blonde. « Et dis-moi … Quand est-ce que moi, j’aurais le droit de fouler la reine ? » « Bientôt ma chère, bientôt. » « C’est dingue ça, tu t’envoyais en l’air avec un garde de passage mais moi, j’ai même pas le droit de te tripoter ??? » « Emma, tu agis comme une adolescente. Ne va pas donner des idées à Alice. » Emma contourna le plan de travail et vint s’emparer du corps de la belle brune en l’enlaçant tendrement avant d’enfouir son nez dans son cou, chatouillé par sa chevelure flirtant avec son menton. « Tu vas me rendre folle, tu le sais. » « Très bien alors, si tu veux une date … Je m’offrirais à toi le soir du bal des fleurs ! » Emma s’écarta vivement de la jeune femme en posant ses mains sur ses épaules « Tu te fous de moi là ? » « Non. » répondit-elle, amusée « Si, si, tu te fous de moi … Attends … Ta fête des fleurs là, c’est dans 3 semaines !!!! » « Et alors ? Tu ne croyais tout de même pas que tu allais m’avoir aussi facilement. » « Mais je suis ton True Love ! On est pas sensé attendre aussi longtemps ! Dans les contes, la princesse rencontre son prince, qui l’emmène sur son cheval blanc jusqu'à son royaume ; ils se marient le lendemain et le soir même ils consomment leur mariage parce qu’ils doivent vivre heureux avec pleins d’enfants !! » s’insurgea-t-elle Regina ne pu s’empêcher de rire aux éclats en voyant la tête complètement défaite d’Emma. « Tu devrais te voir, on a l’impression qu’on vient de t’annoncer que ton chat est mort écrasé. » « Tu te fous de moi ! Et en plus tu jubiles ! Tu es vraiment sadique et méchante. » « Je te l’ai dis ma chère, on ne change jamais vraiment. » Emma fulminait : pas avant 3 semaines !!! En attendant, elle devrait se contenter du peu que consentait à lui donner Regina. « Je suis déçue … »
« J’ai l’impression que tu n’attends de moi que le sexe… » « Non, bien sur que non mais … Tu m’énerves !!! » Regina rigola de plus belle avant de lui déposer un tendre baiser sur les lèvres, calmant instantanément la belle blonde. « Tu es un monstre … » murmura Emma contre sa bouche « Je sais … » « La fête des fleurs hein ? » « Exact. » « Drôle dis donc : tu m’offriras donc ta fleur … » « Oh c’est poétique dis-moi … » « Pour qu’il y est bal des fleurs, il doit y avoir la fête … Et pour ça il faut que le maire décrète qu’elle aura lieu. » « Pourquoi tu me regardes, je ne suis plus maire. » « Je sais … On parle d’élection … » « Ah oui ? » « Ouais … Et crois-moi les candidats sont tous plus incompétents les uns que les autres. » « C'est-à-dire ? » « On a d’abord Archie. » « Il est sage. » « Il est mou. En tant que conscience il est à sa place, mais pour guider toute une ville … » « Bien, ensuite ? » « On a Leroy … » « Combattif. » « Mais impulsif. Et franchement, entre toi et moi : un nain a la tête de la ville, sérieux ? » «…» « Ensuite, on a Whale. » « C’est une personnalité de la ville. » « C’est Frankenstein ! Il a pas hésité à faire revenir un mort à la vie. Je suis pas sûre qu’il soit le meilleur choix. » « Certes. » « Et enfin y’a David. » « Je crois le meilleur choix, non ? Il a une âme de leader. » « Ouais, ça se pourrait : il est surtout en mal de château, d’épée et de sensations fortes. Il aimerait repartir lui. Je sais qu’il serait à son aise dans ce rôle mais, franchement, entre toi et moi, on peut te reprocher pleins de choses, mais il faut bien le reconnaitre, tu as dirigé cette ville pendant 28 ans à merveille. Je crois sincèrement que tu devrais postuler. »
« Et qui votera pour moi ? » s’amusa-t-elle « Bah moi … Ruby … Archie, quand il comprendra qu’il a aucune chance. Marco … » « Ouh, 4 personnes sur une centaine … Large victoire à l’horizon. » « Non mais sans rire, tu devrais vraiment le faire. Ca prouverait que tu as changé ! » « Non, la seule chose que les gens verront et penseront c’est que je souhaite reprendre le pouvoir en ville. » «…» « Ne boude pas. De toute manière, je ne veux pas refaire la même erreur qu’avec Henry. J’ai consacré beaucoup trop de temps aux à cotés plutôt qu’à mon fils, aujourd’hui, je ne veux pas réitérer la chose avec Alice. » « Je ferais campagne pour toi ! » « Oui, comme ça tous auront des soupçons … Si tes parents n’auront pas fait courir la rumeur sur nous deux avant. » « Ils ne feront jamais ça. On aurait pu le croire de Ruby mais pas d’eux. » « J’en doute ? Nous verrons bien. » Regina l’embrassa doucement alors qu’Emma reposa ses mains sur ses hanches … «Le Bal des fleurs … Vraiment … » soupira-t-elle, totalement frustrée, contre sa peau « Euh … On vous dérange ? » Les 2 jeunes femmes se séparèrent, un léger rictus de gêne sur leur visage « Oui Henry ? » « On a faim … » « C’est prêt. Vous êtes pile à l’heure pour mettre la table. » Les enfants grimacèrent avant d’acquiescer alors que les jeunes femmes finirent le repas. ** Les 6 jours qui suivirent furent un réel calvaire pour Emma et Regina. Afin de ne pas alimenter les rumeurs, elles avaient décidé de ne plus sortir ensemble en ville. Ainsi Regina faisait les courses seule, allait chercher les enfants seule et se rendait au Granny’s seule tandis qu’Emma restait, la plupart du temps, à son bureau, en compagnie de son père qui ne lui adressait plus la parole, et encore moins des regards, ce qui la frustrait autant que cela l’énervait. Les tensions étaient lourdes mais aucun des deux ne voulait secouer leur égo et faire le premier pas. Ainsi, David faisait des patrouilles plus souvent et Emma préférait se rendre chez les gens afin de voir si, après la tempête, les choses étaient retournées dans l’ordre. Tout pour éviter de se retrouver dans la même pièce plus d’une heure ensemble.
Les choses étaient presque invivable car tout avait une répercussion le soir quand elle rentrait à la maison : Fatiguée et énervée, elle n’accordait plus vraiment de temps à Regina, qui se sentait bien seule la journée et qui aurait aimé un peu d’attention le soir venu. « Quelle journée de merde encore … » « Elles semblent se cumuler ces temps-ci… » « Tu l’as dis. Au fait, merci pour le repas, c’était délicieux. » « Merci. » « Je vais prendre une douche. » Elle disparut dans la salle de bain tandis que Regina se changea et s’engouffra sous sa couette. Les enfants étaient couchés depuis un moment déjà et leur moment quasi quotidien dans le salon autour d’un verre de vin avait tourné cours quand Emma avait montré quelques signes de fatigue, forçant Regina à raccourcir leur soirée pour aller se coucher. Et à présent, elle savait ce qui se passerait car c’était, à peu de chose près, ce qui s’était passé tous les soirs de cette semaine : Emma resterait un bon quart d’heure sous une douche bouillante, puis elle viendrait s’écraser sur le lit. Elle ruminerait sa colère en traitant son père de tous les noms et en dénigrant le moindre geste qu’il avait pu faire durant la journée, puis, alors que Regina s’apprêterait à faire la conversation, Emma s’endormirait sans ménage, laissant Regina une nouvelle fois seule pour s’endormir. « Ouhh ça fait du bien ! » dit-elle en sautant littéralement « Cette journée fut un amas de merdes empilées les unes sur les autres ! » « Hm hm … » « Et David … Nouvelle lubie ? Le siège de la mairie … Bientôt il va demander à Snow de lui faire des affiches ! » « Hm Hm … » Emma fronça les sourcils avant de se tourner et de voir que Regina avait les yeux fermer, le nez engouffré sous la couette. » « Tu … Tu dors ? » « Hm … » « Attends, j’te raconte ma journée et toi tu t’endors ? Bah dis-le si je t’ennuie ?!? » s’insurgea Emma ce qui eut pour effet de faire ouvrir les yeux de Regina instantanément « Tu plaisantes j’espère ? Tous les soirs tu me racontes les mêmes choses comme quoi David à été un parfait crétin toute la journée, comme quoi ta journée à été éreintante. Je commence à saisir … » « Ouais mais … Bah je pensais pouvoir partager quelque chose avec toi moi !! » « Et moi alors ? Tu n’aimerais pas que je partage un peu de me journée avec toi ? Mes frustrations, mes envies ? » « Evidemment ! Mais tu le fais pas ! »
« La raison ? Parce que tu t’endors avant ! Après m’avoir raconté combien ta journée avait été merdique, tu t’endors sans même un remord ; tu me laisses en plan ! » « Désolée d’être aussi fatiguée … » « Désolée c‘est clair. » Regina se tourna sur le coté, offrant son dos à la vue d’Emma qui se mordit la lèvre inférieure « Regina … » «…» « Je … Désolée … Vraiment … Hey … » Elle posa sa main sur l’épaule de la jeune femme mais cette dernière ne bougeait pas. Emma se redressa alors et la fit se retourner de force avant de la surplomber en mettant chacune de ses jambes de chaque coté de la taille de la belle brune « Mais qu’est-ce que tu … » « Shh … » elle l’embrassa langoureusement « Je vais faire en sorte qu’aucune des 2 ne s’endorment … » puis elle l’embrassa de nouveau, bien heureuse de voir que Regina ne la repoussait pas, mieux, elle l’entendit gémir doucement contre ses lèvres. Elle vagabonda ses mains sur le corps parfait de sa compagne tandis que cette dernière posa ses mains doucement sur les hanches de la belle blonde. Doucement, Emma déboutonna un à un les boutons de nacre de l’ensemble en satin de Regina, dévoilant un décolleté avantageux. Elle sentit les doigts de Regina lui caresser doucement le dos, s’immisçant sous son débardeur, le remontant légèrement. Leurs baisers devinrent plus fiévreux, plus intenses, Emma cascadant ses lèvres dans le cou de sa belle, s’enivrant de son parfum, tandis qu’une de ses mains osa s’aventurer sous les pans de la chemise à demi ouverte pour se poser doucement sur un sein. C’était la première fois qu’elle touchait la poitrine de la belle brune, l’ayant toujours imaginé douce et tendre. Elle taquina du bout de ses doigts sa pointe durcissant sous ses caresses puis ses lèvres descendirent lentement de son cou vers sa clavicule pour s’appesantir sur ce bien précieux qu’elle avait tant convoité depuis des jours, faisant naitre un léger soupir d’extase de Regina. Cette dernière engouffra ses mains dans la chevelure dorée d’Emma, appuyant le contact puis, comme un électrochoc, en sentant Emma mordiller sa chair, elle la repoussa sauvagement. « Hey !!! J’ai failli me casser la gu… » « Non, on ne doit pas !! Tu m’as promis !! » « … » Emma se replaça sur le coté tandis que Regina referma frénétiquement sa chemise. « Désolée … je pensais … » « Que le sexe réglerait le problème ? » « Mais quel problème ? » « Celui qu’on a depuis quelques jours et que tu ne sembles pas remarquer ! »
« Bah non, désolée, je vois pas. Explique. » « Je passe mes journées seule ! » « Tu as les enfants. » « Ils sortent, ils s’amusent ensemble. Moi je freine mes envies d’aller te voir au bureau ou de vouloir sortir avec toi le soir, simplement pour ne pas être vu avec toi en ville ! Je suis seule et quand tu rentres le soir tu ne fais que parler de toi, toi et encore toi … Ah non pardon, tu parles aussi de David et de combien il a pourri ta journée ! » «…» « Je suis fatiguée Emma. Fatiguée de sans cesse me battre contre tous pour leur prouver que je suis à la hauteur, que je suis capable d’avoir mes enfants auprès de moi, de t’avoir toi avec moi. Les gens ne me feront jamais confiance. » « Ca viendra ! » « Mais comment ??? Je suis en marge de la ville, en marge de tous. Quelle différence si je partais ? » « Attends, partir ? » « Je … J’ai pensé déménager … » « Tu penses pas ce que tu dis ?? » « Pourquoi pas. » « Mais la limite ? Ta mémoire. » « … Je n’ai pas été touchée par la malédiction, Alice non plus. Cette perte de mémoire ne concerne que ceux touchés par le sort. » « Tu dis n’importe quoi, et Hook alors ??? » « Gold l’avait drogué. » « Excuse-moi ?? Quoi ??? » « Gold sait très bien, tout comme moi, que le sort ne touche que la mémoire des habitants. Pour les autres, comme moi ou Gold, il s’agit d’une perte des pouvoirs magique. » « Tu … Et tu comptais me le dire un jour ??? » « Le sujet n’est jamais venu. » « Et comment tu sais que Gold avait drogué Hook ? » « Il me l’a dit quand nous sommes retournés en ville. Il lui a administré une substance comparable à un « Dark curse concentré en bouteille ». Comme si, finalement, Hook avait lui aussi été touché par le sort, d’où sa perte de mémoire en franchissant la ligne. » « … Tu m’as menti … » « Non, je ne t’ai rien dit, c’est différent. » « Mentir par omission ça reste mentir ! Et puis … Il est hors de question que tu quittes la ville ! Ni toi, ni Alice ! Tu penses à Henry, il va penser quoi ? Que tu l’abandonnes ? Tu crois qu’il en a pas marre que ses mères l’abandonne sans cesse ? »
« Pour ce dernier point, je te rappelle que je n’y suis pour rien si tu l’as abandonné à la naissance. Pour ma part, les circonstances sont différentes, il comprendra, j’en suis sûre, mes motivations. Il voit bien que je ne suis pas bien dans cette situation : les gens me haïssent, je ne peux les blâmer, mais je suis lasse de me battre pour rien ! » Emma se leva alors, bondissant hors du lit « Ou tu vas ? » « Je vais crier au monde, ou du moins à cette ville, que je t’aime, que je vis avec toi et que quoiqu’ils en disent, je m’en fous !!! » « Il est 23h ! » « Ouais bah … Je le ferais demain alors !! » se résigna-t-elle en retournant à sa place « Tu es ridicule. Qui t’écoutera ? Et crois-tu vraiment que cela changera la vision que les gens ont de moi ? Ils penseront, à coup sur, que je t’ai jeté un sort … » « Oh mais ils auraient raison, tu m’as ensorcelé. » dit-elle dans un sourire « Regina … Promets-moi de ne pas quitter la ville avec Alice sous le bras … Reste auprès de moi et Henry. » Regina soupira, attendrie par la moue boudeuse de la jeune femme. Elle lui caressa la joue alors « Je ne peux te promettre une telle chose. Mais je te promets de ne jamais fuir. Si je décide de partir, je t’en parlerais avant. » Emma n’était pas plus rassurée : elle détestait tout le monde, ses parents en priorité, de faire fuir sa compagne. Elle n’avait jamais imaginé que Regina puisse partir un jour de cette ville. Mais cette possibilité n’était-elle finalement pas la meilleure solution ? Partir tous les 4, retourner vivre à Boston, loin de tout ce merdier qu’était les contes de fées … Non, finalement, fuir les problèmes ne les réglerait pas et jamais Snow et David la laisseraient partir, eux qui seraient incapable de franchir la limite sans perdre leurs souvenirs. De nouveau couchées l’une à coté de l’autre, Emma ne pu laisser dévier ses pensées vers les prémices de ce qu’avait voulu lui accorder Regina quelques minutes auparavant … « Hey dis … » « Hm … » « Comment on est passé de « Je te mordille les seins » à « Je vais quitter la ville » ? Ca peut être légèrement vexant pour mes nouvelles compétences. » Regina ne pu que sourire au récent souvenir des lèvres de la belle blonde sur sa peau ; elle se tourna vers sa compagne « Je n’en sais rien … Mais les choses sont prometteuses … » dit-elle en un clin d’œil suggestif « Ah oui ? Faut dire que ya de quoi … » Elle se pencha sur Regina et posa délicatement une main sur un de ses seins au travers du satin « Ils sont attrayants. » « On avait conclu à un accord. »
« Nuh nuh, tu avais conclu toute seule à cet accord stupide et frustrant … Moi j’émets juste l’idée que je puisse te tripoter à ma guise sans que toi tu me touches. » dit-elle tandis qu’elle recommençait à déboutonner sa chemise « Je t’arrête tout de suite ! » « Oh non … Je sais que tu as aimé, tu frissonnais quand je te touchais. » « Je n’ai jamais dis que j’étais frigide ! J’ai simplement dis que nous devrions attendre le bal. » « J’ai l’impression d’attendre la nuit de noce … » bougonna la jolie blonde « Ca n’en rendra la chose que plus excitante non ? Ce petit aperçu était assez appétissant. » « Justement ! Comment je suis sensée vivre ces 15 prochains jours en ayant gouté à ta peau. » « Ton empressement causera ta perte. Je ne suis pas sûre qu’il justifie ce pourquoi tu attends. » « Tu rigoles ou quoi ? Mon Dieu Regina, tu te dévalorises tant … Pourtant, tu es parfaite, ton corps est parfait et tes seins sont parfaits … Parfaitement adaptés à mes seins ou ma bouche !! » « Emma !! » lança-t-elle en lui tapant l’épaule ce qui déclencha l’hilarité des 2 jeunes femmes. Puis elles se blottirent dans les bras l’une de l’autre. « Tu partirais pas sans moi hein … » «…» « Regina, tu me fais peur tu sais … J’ai peur qu’un soir je rentre et je ne te trouve plus ni toi ni Alice sous ce toit. » Regina, dont l’épaule servait d’oreiller de fortune à Emma, jouait avec une mèche de cheveux de la belle blonde « N’ais pas peur, je ne ferais jamais une chose pareille. Mais je sais que si tu me suis, et tu pourrais techniquement le faire, tes parents en mourront. Je ne peux t’imposer de faire un tel choix. » « Il n’y aura pas de choix à faire, ça sera naturel pour moi. Mais c’est une idée hein … Quand j’en aurais marre d’être entourée par des cons, on s’enfuira à Boston ou Newyork !! » « Tu es idiote … » soupira Regina en fermant les yeux. « Je sais … Mais je suis ton idiote. » certifia Emma en fermant à son tour les yeux. C’est presque à l’unisson qu’elles s’endormirent sans penser que les jours à venir seraient tumultueux. ** Et les 2 jours qui suivirent furent aussi rudes que les précédents, à la différence qu’à présent, des élections furent mises en place afin de donner un peu d’ordre à cette ville
qui, sans réel leader, devenait une véritable « foire à l’andouille » comme l’aimait à l’appeler Emma. Bien évidemment, les prétendants furent nombreux et peu étaient à la hauteur. Et alors qu’Emma préparait la salle de la mairie pour le premier débat entre les candidats, elle eut la surprise de voir débarquer ses parents. « Emma ? On te dérange ? » « Hm … » rumina la jeune femme, peu encline à leur parler « On … On peut te parler ? » Super … « Emma … Je … » David lança un regard vers Snow qui l’encouragea d’un coup d’épaule « Je suis désolé. » Emma stoppa alors toute activité, reposa la chaise qu’elle tenait en main, et les fixa « Pardon ? » « Tu m’as entendu. J’ai … Je n’ai pas réfléchi … » « Au contraire … » maugréa la jolie blonde qui reprit son placement de chaise « Emma écoute-le, s’il te plait. » Une nouvelle fois, elle se stoppa, claquant une chaise au sol, faisant sursauter ses parents « Bon. Je t’écoute, mais sois bref ! » David s’avança alors, en prenant quelques précautions tout de même « Voilà. J’ai pesé le pour et le contre, enfin, j’ai repensé à la situation … Toi et Regina … J’ai eu tort. » «…» « Je … J’ai du mal, contrairement à Snow, à me dire que tu es ma fille, ce bébé que j’ai tenu dans mes bras, que j’ai protégé des griffes de cette même femme avec qui tu partages ta vie aujourd’hui. Je trouve ça encore surréaliste … » « Est-ce que tu essaies de t’excuser là ou de t’enfoncer un peu plus ?!? » « Je … Excuse-moi, je suis pas coutumier du fait. Le fait est que, cette idée m’est encore étrange mais … J’ai eu tort. J’ai eu tort de ne pouvoir te laisser le temps de t’expliquer, le temps de lui laisser une chance. S’il s’avère vraiment que c’est … Celle avec qui tu veux vivre alors … Mon devoir de père est de te protéger certes, mais aussi d’être heureux pour toi que tu sois heureuse. C’est le désir d’un père, de voir sa fille épanouie en tant que femme, en tant que mère … En tant qu’épouse. » «…» « Je dis pas que tu dois l’épouser, loin de là ... » dit-il précipitamment « Il n’en est pas encore question. » « Encore ? » « David … » la coupa Snow « Ouais, enfin bref … Tout ça pour dire que … J’ai révisé mon jugement et que … Je suis prêt à lui laisser une chance, une dernière. » «…»
« Emma, tu m’as entendu ? » « Ouaip… » « Et ? » « Et quoi ? Tu veux que je te félicite de faire ton mea culpa devant moi alors que c’est à Regina que tu dois des excuses ? » «…» « Tu l’as accusé de se servir de moi, tu l’as traité de choses dont jamais je ne t’aurais pensé capable, tu ne m’as pas regardé dans les yeux une seule fois. Je te dégoute. Pas seulement parce que je suis avec Regina, mais parce que je suis avec une femme ! » « Emma … Oui, c’est vrai j’ai été surpris de savoir que tu étais … Enfin … Mais j’ai réfléchi et, si tu es heureuse, alors c’est le principal. » « Tu n’arrives même pas à le dire. » «…» « Dis-le. Je suis quoi ? » « Emma … » « Dis-le. » « Tu es gay. » lâcha-t-il amèrement « Je suis lesbienne. Je le suis et je vis avec Regina Mills. Je suis heureuse avec elle, je suis heureuse avec les enfants. Dans toute cette merde depuis que j’ai débarqué ici, y’a maintenant une chose dont je suis sûre et c’est celle-là. Je vous adore, vous … Vous avez fait de votre mieux en tant que parents, et je vous suis reconnaissante mais … Maintenant, faut passer à autre chose. Cette histoire de « je te retrouverais
toujours », c’est beau mais ce n’est adapté qu’à vous. Je vis pas dans un monde enchanté, je vis pas dans un château … Je vis ici, à Storybrooke, avec une femme. Ca n’a rien d’un conte de fée, mais c’est mon histoire à moi. » « Je sais, et … Je finirais par voir les choses comme toi. Le fait est que j’ai été surpris par la nouvelle, tu ne peux m’en vouloir à ce sujet. Mais les choses se mettront doucement en place. Je suis prêt à faire un pas vers elle, vers vous. » « C’est déjà ça … » « Je sais, c’est pas encore ça mais il faut bien commencé quelque part. » L’atmosphère se détendit légèrement, Snow esquissa un petit sourire et rejoignit sa fille « Nous sommes prêts Emma. Nous te voulons heureuse. Et si, ma foi, c’est avec Regina que tu le trouves alors … C’est que cela devait être ainsi. » « Merci … » « Tu … Tu veux de l’aide pour arranger la salle ? » lança timidement David « Ouais, ça serait bien. Dites, j’aurais quelque chose à vous demander. » « Quoi donc ? » « Venez. »