V oyage : ro M e

Voyage

par coralie cochin

Tous les cheMins Menent

à RoMe

c ité M illénaire, la capitale italienne ré V èle ses trésors architecturaux à chaque coin de rue. d e l’a ntiquité à la période baroque, en passant par la r enaissance, la V ille aux sept collines est une in V itation à re M onter dans le te M ps. Mais r o M e, c’est aussi le sy M bole de la dolce V ita pour qui sait apprécier la gastrono M ie et le char M e de ses places bordées de terrasses de café.

la ville eternelle

Entrez dans Rome revient à pénétrer dans un musée à ciel ouvert. Peu après être arrivé à l’aéroport Leonardo Da Vinci, le voyageur est saisi par la densité du patrimoine architectural. Son histoire millénaire a doté Rome d’un nombre de monuments historiques vertigineux, miraculeusement épargnés par les guerres et l’urbanisme. Située à deux heures d’avion de Paris, escale idéale entre la Métropole et Nouméa, la capitale italienne est la destination parfaite pour s’évader le temps d’un week-end. La majeure partie du centre historique peut se visiter à pied sans que cette escapade ne vire au marathon. Car au-delà de leur richesse patrimoniale, les vestiges de Rome présentent l’avantage d’être très proches les uns des autres.

ils sont fous ces roMains

Le cœur de la ville concentre un cortège d’antiquités romaines. Emblème de la capitale, le Colisée est l’une des plus grandes constructions de cette époque et offre un vibrant témoignage du savoir-faire des Romains en matière d’ingénierie. Inauguré en l’an 80, il fut vraisemblablement construit grâce au butin du temple de Jérusalem pillé dix ans plus tôt. Dans l’enceinte de cet ouvrage en forme d’ellipse, pouvant accueillir 45 000 à 80 000 personnes, les habitants venaient assister jadis à des combats de gladiateurs, des pièces de théâtre retraçant les grands épisodes de la mythologie romaine ou encore des chasses d’animaux sauvages. Au Moyen-Age, il fut ensuite utilisé comme forteresse, sanctuaire chrétien et lieu d’habitation. Endommagé par le poids des siècles, le Colisée fait aujourd’hui l’objet d’un vaste programme de restauration.

Après avoir découvert le Colisée, première étape de cette visite, pourquoi ne pas grimper au sommet du Mont Palatin, lieu même de la fondation de Rome, selon la mythologie. C’est sur cette colline dominant la ville que les empereurs tel qu’Auguste bâtirent leurs palais, d’où son nom, « palatin ». Le Mont abrite aussi la grotte où auraient grandi Rémus et Romulus, les fondateurs légendaires de Rome. Situés en contrebas, les forums impériaux forment l’ensemble qui symbolise le mieux, avec le Colisée, la richesse et la puissance de l’Empire romain. Ces places publiques étaient destinées aux réunions de citoyens qui y traitaient d’affaires politiques, économiques, judiciaires et religieuses. Dans ce gigantesque complexe en plein cœur de la cité, des temples et des basiliques furent construits, ainsi que des commerces et des bibliothèques. S’il est difficile de se représenter aujourd’hui la beauté de ces forums construits aux 1er et au 2e siècle après Jésus-Christ, on imagine aisément la splendeur de ces forums autrefois.

Dans le Bain

Au sud de la ville, plus précisément au pied de la colline de l’Aventin, les ruines des Thermes de Caracalla méritent le détour. Elles sont ce qu’il reste des thermes romains les plus luxueux et les plus grands jamais construits durant l’Antiquité. Dans ces édifices pavés de marbre et ornés de mosaïques et d’œuvres d’art, on proposait de nombreux services. Ces thermes, qui pouvaient accueillir plus de 1 500 personnes sur une dizaine d’hectares, n’étaient pas uniquement dévolus à l’hygiène mais également à la détente, à l’exercice physique et à la culture, comme en témoigne la présence de bibliothèques. L’eau, acheminée par l’aqueduc Aqua Marcia, était conservée dans une soixantaine de gigantesques citernes de 80 000 litres chacune, chauffées par le soleil. Les Romains de toutes classes sociales s’y rendaient régulièrement pour discuter entre amis ou se faire masser.

Malgré les multiples tremblements de terre qui ont secoué le pays, le Panthéon est particulièrement bien conservé. Ce temple édifié par Marcus Aggripa en l’an 27 avant J.C., puis reconstruit par Hadrien après un incendie, était dédié à tous les dieux romains. Surmonté d’une coupole de 43 mètres de diamètre, il laisse passer la lumière du jour depuis son sommet, ce qui lui permettait d’être utilisé comme cadran solaire. En 609, le pape Boniface reconvertit l’édifice en Eglise. C’est ici que les rois Raphaël et Victor Emmanuel II ont été enterrés.

le teMple de tous les dieux

Des places legendaires

A deux pas du Panthéon, la Piazza Navona est considérée comme l’une des plus belles places du monde. Elle incarne l’esprit de la dolce vita italienne, où les habitants aiment se retrouver pour discuter ou manger une glace à la terrasse d’un café. Construite à l’emplacement de l’ancien stade de Domitien, cette place toute en longueur permet au voyageur d’imaginer un peu mieux la complexité des 2 000 ans d’histoire qu’a traversés la cité. Exemple typique de l’architecture baroque, elle abrite le Palazzio Pamphili, occupé aujourd’hui par l’ambassade du Brésil, ainsi que trois fontaines, dont la magnifique Fontana dei Quattro Fiumi, représentant le Nil, le Gange, le Danube et le Rio de la Plata. C’est là que s’est tenu le marché de Rome pendant quatre siècles. Une tradition perpétuée chaque année avec le traditionnel marché de Noël qui prend ses quartiers en décembre. Non loin de là, la fontaine de Trevi, qui doit son nom aux trois rues (tre vie) qui y mènent, est sans conteste la plus célèbre de Rome. Ce témoignage imposant de la période baroque, réalisé en 1732 par l’architecte Niccolo Salvi, a servi de décor au film de Fellini La Dolce Vita dans lequel on découvre la sublime Anita Ekberg se baignant en robe du soir. La tradition veut qu’on formule un vœu, dos à la fontaine, en jetant au-dessus de son épaule deux pièces de monnaie. Gare aux imprudents qui tenteraient de récupérer l’argent au fond de l’eau : les carabinieri veillent à ce que chaque pièce revienne à la Croix Rouge italienne.

Rome ne serait pas Rome sans l’histoire du Christianisme et celle de ses Papes successifs. Cité-Etat nichée en plein cœur de la capitale, le Vatican constitue une étape incontournable, ne serait-ce que pour admirer la basilique Saint-Pierre et la place du même nom. Arrivé à Rome après l’an 50, Saint-Pierre fut crucifié entre 64 et 67, lors des persécutions organisées par Néron, suite à l’incendie qui ravagea la ville. Autre merveille du Vatican : la chapelle Sixtine et sa voûte ornée de la sublime fresque réalisée par le peintre Michel-Ange en 1508. Mais ce qui fait la singularité du Vatican, c’est sa taille minuscule. Avec 0,44 km2 pour 900 habitants, la cité papale est le plus petit Etat du monde. Sa création remonte à 1929. Seules les personnes exerçant une fonction administrative ou religieuse, ou les membres de la famille d’un fonctionnaire peuvent obtenir la nationalité vaticane, doublée d’une autre nationalité.

les charMes de la villa Borghese

Avec ses jardins dominés par les pins parasols, ses allées agrémentées de statues et son petit lac où l’on peut canoter, la villa Borghese offre une halte bien agréable au voyageur qui découvre la capitale à pied. La galerie du même nom abrite les œuvres de peintres italiens célèbres, tels que Raphaël, Boticelli, Caravage ou Titien. Le Pincio, l’une des terrasses de ce parc immense, offre une vue époustouflante sur la ville et ses toits rouge orangé, baignés par la lumière chaude du coucher de soleil. En contrebas se dresse la villa Médicis, un somptueux palais de la Renaissance construit vers le milieu du 16e siècle et où Napoléon installa l’Académie de France en 1803. Encore aujourd’hui, cette grande demeure accueille chaque année de nouveaux pensionnaires dans un environnement propice à la création artistique.

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Trastevere, le quartier a la Mode

Pittoresque et animé, Trastevere est le lieu idéal pour terminer la journée autour d’une bonne table. A l’origine de Rome, cette partie de la cité situé de l’autre côté du Tibre appartenait aux Etrusques. Aujourd’hui, on peut y admirer des édifices de la Renaissance bâtis sous l’impulsion des papes et flâner dans ses rues tortueuses qui regorgent de restaurants en terrasses, de bars branchés et de discothèques.

nos adresses

l a Villa s palletti t ri V elli

Découvrir les splendeurs de Rome dans une villa d’époque, c’est tout le charme de cette résidence raffinée du début du 20e siècle, donnant sur un magnifique jardin à l’italienne dans le coeur de la capitale, à quelques pas du palais présidentiel du Quirinal et à 5 minutes à pied de la fontaine de Trévi.

www.villaspalletti.it

l ’a ntiquo caffè g reco

Situé près de la Piazza di Spagna, dans le centre historique de Rome, ce café a vu défiler nombre d’intellectuels et d’artistes tels que Berlioz, Gogol, Goethe ou Orson Welles, fascinés par la ville éternelle. Un lieu chargé d’histoire, où l’esprit de ces personnages illustres plane toujours.