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évasion : african tribes

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Evasion

P ar frédérique de jode

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AfRicAn tRiBEs

v oyager du nord au sud de L ’a frique à L a découverte des ethnies e M b L é M atiques et M ythiques de L ’a frique.

v oi L à L e P éri PL e qu’on a eu envie de vous P ro P oser en dehors des sentiers battus de L ’incontournab L e sa -

Au M A roc sur les tr A ces des BERBEREs

Les Berbères sont un peuple aux origines mystérieuses vivant en Afrique du Nord. Représentant plus de 40 % de la population du Maroc, les Imazighen, peuple des déserts et des montagnes, ont écrit une grande partie de l’histoire de ce pays. Les monuments des grandes villes et leurs architectures tels que la Koubba Almoravide de Marrakech rendent un hommage à leur passé glorieux. Partir à la découverte des berbères, c’est s’aventurer dans le croissant rifain, sur les contreforts des collines, dans les environs d’Essaouira et d’Agadir, aller dans le Haut Atlas, dans la région de l’Oukaïmeden et sur la route de Tizi N’Tichka. De là, la vallée de l’Ourika vous emmène au cœur du monde berbère, traditionnel et montagnard. Aux portes du Sud marocain, dirigez vous vers la région du Todgha peuplée de bergers et de tribus nomades. Les Berbères affichent un goût très affirmé pour l’apparat. Vêtements, bijoux, parures, tapis et accessoires, sont autant de témoignages de leur forte identité et de leur culture. L’artisanat berbère a hérité d’un somptueux savoir-faire qui se décline pour la poterie à Chefchaouen et Taroudant, pour les bijoux à Tiznit, les tapis à Ouarzazate, les textiles à Marrakech et Tafraout, les objets de maroquinerie à Fès et Marrakech. L’art du tapis berbère est le domaine réservé aux femmes. Chaque tapis est une œuvre unique dont les couleurs traditionnelles sont faites à partir de végétaux : le safran pour le jaune, l’indigo pour le bleu, le coquelicot, la garance, le henné, la cochenille pour le rouge. Les motifs représentent la vie, les traditions, les croyances… Le scarabée est le symbole de la protection contre le mauvais oeil, les losanges désignent les quatre points cardinaux, la fibule, symbole amazigh, est une arme, les dromadaires incarnent la dot et le moyen de chercher une nouvelle vie... Autre grande richesse de ce peuple : la musique, le chant et la danse.

LEs touAREgs

les seigneurs du sA h A r A

On les surnomme les hommes bleus, de la couleur de leur chèche et de leur vêtement qui déteint sur leur peau burinée par le soleil. Leur territoire couvre l’essentiel du Sahara de la Libye au Mali, et de l’Algérie au Niger. Dans ce paysage hallucinant de sable et de dunes, les Touaregs furent les maîtres incontestés des routes commerciales, leur procurant profit et autorité. Aujourd’hui, certains vivent en semi-nomades, s’établissent dans un endroit fixe, créent des oasis, avec cultures de céréales, de palmiers dattiers et de légumes et accompagnent les touristes dans le désert avec leurs dromadaires, symboles de leur richesse. Quant aux nomades, ils élèvent des dromadaires, chèvres et moutons et produisent la viande. Ils se déplacent de pâturages en pâturages et transportent à dos d’animaux leurs tentes. Les Touaregs ont gardé une identité forte, une civilisation et des coutumes qui les distinguent des autres peuples d’Afrique. Bien que la plupart soient de confession musulmane, ils ont préservé certaines de leurs coutumes, dont la monogamie. Le statut de la femme Touareg occupe une place d’honneur dans leur société très hiérarchisée. C’est à souligner ! Elle est la matrice de cette culture, bénéficiant d’une autonomie, d’une liberté et d’un droit à la propriété. Dans l’institution maritale, elle joue le rôle central depuis le mariage, jusqu’à l’éducation des enfants en passant par la gestion du foyer. Aujourd’hui encore, le plus grand sacrilège est de porter la main sur une femme et les insultes à son égard sont fortement réprouvées. Aucune atteinte à son intégrité physique, morale et spirituelle n’est tolérable. En cas de séparation, c’est l’homme qui part du foyer. Les Touaregs ont développé une culture de raffinement, de pudeur et de maîtrise de soi où la parole, la poésie et la musique tiennent une grande place. Ils ont cette conscience de la fragilité de la vie.

Au M A li en p A ys Dogon

Au Mali, sur les falaises abruptes et escarpées du Bandiagara s’accrochent depuis des siècles les villages dogons. Un décor naturel spectaculaire qui abrite ce peuple mythique, l’un des plus anciens d’Afrique, qui a su garder ses croyances, sa culture et son patrimoine. Dans les villages, les maisons aux portes et fenêtres sculptées, les terrasses carrées, les greniers à mil coiffés de toits de paille, les vestiges en forme de niche forment un ensemble architectural remarquable. Les Dogons évoluent dans un rapport sacré avec le monde fait de symboles, de signes, de couleurs. Le culte des ancêtres et l’animisme sont aussi très présents. Les Dogons sont réputés pour leurs sculptures sur bois élancées qui représentent souvent un Nommo, l’un des huit ancêtres primordiaux, et leurs masques de danse qui correspondent à des rites complexes. Un de leurs rituels, le sigui, a lieu tous les soixante ans. Il est destiné à l’expiation des pêchés et présente des masques anthropomorphes ou zoomorphes très importants en taille, jusqu’à dix mètres pour le masque-serpent, symbole de l’ancêtre mort. Le pays dogon a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour la richesse de sa civilisation. Mais difficile aujourd’hui de partir à la rencontre des Dogons en raison de la situation chaotique qui règne au Mali.

LEs MuRsi

en e thiopie

C’est au-dessus du Parc National Mago, au bord du fleuve Omo, dans cette région reculée de l’Ethiopie qui jouxte le Kenya et le Soudan, que s’égrènent les villages ethniques des Mursi. Le quotidien de ce peuple nomade s’écoule entre la culture du sorgho et du maïs, la chasse et la pêche. Mais les Mursis sont aussi de redoutables guerriers. Crâne rasé, oreilles percées, bras et thorax scarifiés, les hommes arborent fièrement leur kalachnikov en bandoulière. C’est surtout un peuple qui se distingue par les impressionnants ornements labiaux que portent les femmes, d’où leur nom de « femmes plateaux. » La mise en place de l’ornement labial inférieur, le labret, intervient avant l’âge de 10 ans : après extraction des incisives inférieures, la lèvre est perforée et une cheville de bois mise en place. L’orifice est agrandi d’année en année par l’introduction de cylindres de plus en plus grands, jusqu’à mise en place d’un grand disque d’argile décoré de gravures, appelé « dhebbi » qui peut atteindre jusqu’à 20 cm de diamètre ! Le port du plateau est un signe de prestige et d’élégance des femmes appartenant à une caste supérieure dans la tribu. L’industrie du tourisme a quand même perverti les rapports entre les voyageurs et ce peuple. Money is Money pour les Mursi. Si vous voulez immortaliser les visages des femmes plateaux, il vous faudra payer avant de déclencher votre appareil photo.

LEs PygMEEs

A u cœur de l A forêt c AM eroun A ise

Ils doivent leur nom à leur petite taille, entre 1,40 m et 1,60 m. Peuple d’Afrique centrale, les Pygmées « Bakas » vivent au Cameroun dans le sud, dans la forêt qu’ils considèrent comme leur habitat. Longtemps sans contact avec le monde extérieur, ils constituent une minorité totalement marginalisée, tant sur le plan social, qu’économique ou politique. Leur existence est actuellement menacée par une exploitation forestière intensive qui réduit leur espace naturel. Et leurs droits qui sont sensés les protéger ne sont pas mis en application par le Cameroun. C’est à partir des chutes de la Lobé, qu’une pirogue vous conduit au fil de l’eau vers les villages pygmées. Composés de plusieurs familles, ils comprennent des huttes construites par les femmes, une salle commune pour les hommes, une salle principale située à l’entrée qui permet aux visiteurs reçus par le chef de prendre place à leur arrivée. Une fois les présents offerts en guise de coutume, souvent du riz, du savon, mais aussi des cigarettes, vous pourrez avoir un aperçu du mode de vie des Pygmées. Une vie simple et codifiée, faite de chasse, de pêche et de cueillette, de récolte du miel et de plantes médicinales, de culte animiste de l’esprit de la forêt. La musique Baka joue un rôle social important chez ce peuple. Structurée autour de la voix et du rythme, elle étonne par son originalité et par la diversité de ses compositions.

Quand l’élégance prend de la hauteur

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nAM ibie : terre des HiMBAs

L’ocre, c’est la couleur des Himbas. Leur corps nus et leurs cheveux sont recouverts d’une pâte réalisée à base de graisse animale et de poudre d’hématite rouge pour se protéger du soleil, de la sécheresse et des insectes. C’est aussi pour mettre en valeur leur beauté que les femmes Himbas se couvrent de cet onguent. Des femmes à l’allure fière qui portent de magnifiques bijoux et des tresses qui, selon leur position sur la tête, donne des informations sur leur statut : mariées ou en âge de l’être. Résultat : les Himbas, ce peuple de cueilleurs et chasseurs nomades soucieux de préserver ses rites ancestraux et son mode de vie, qui vit en petits groupes dispersés dans le Nord de la Namibie, attirent des équipes de tournage du monde entier. Rappelez-vous Muriel Robin dans l’émission Rendez-vous en terre inconnue, animée par Frédéric Lopez. Alors pour chasser les idées reçues sur leur côté « primitif », les Himbas ont voulu tourner leur film, « Les Himbas font leur cinéma », avec l’aide de Solenn Bardet qui les côtoie depuis de longues années. Dans ce documentaire, il s’amusent comme des fous à mimer leur quotidien, le déroulé d’une cérémonie de mariage ou des funérailles, tout en gardant leur humanité. Et, c’est très touchant. Oui, la modernité est parvenue jusqu’aux Himbas. Certains ont des téléphones portables, portent des tee-shirts mais ce peuple reste dans son ensemble profondément attaché à ses traditions, fondées sur le respect de leurs ancêtres, réincarnés dans leurs troupeaux. La modernité, ils l’acceptent mais ne veulent pas la subir. Là est toute la différence.

tA nz A nie et Keny A : en territoire MAsAi

Destinations préférées des addicts des safaris photos, la Tanzanie et le Kenya sont aussi les territoires du peuple Masaï. La vision de ces hommes élancés, aux traits fins, déambulant avec grâce enveloppés d’une toge rouge, une lance ou un long bâton à la main, ne cesse de fasciner les Occidentaux. Tout comme les femmes aux cheveux rasés qui s’ornent de colliers qui ressemblent à de larges plateaux et portent des bandeaux de perles de toutes les couleurs. Dans la communauté Masaï, la position et la valeur des hommes se mesurent à l’importance de son troupeau et au nombre de ses enfants. Le rapport que les Masaï entretiennent avec leur bétail est sacré, c’est pourquoi ils protègent si bien les animaux et évite en général de manger la viande. La vie des hommes est conditionnée par leur appartenance à une classe d’âge. Le passage d’une classe à l’autre est accompagné de rites initiatiques. Le plus célèbre d’entre-eux étant celui des moranes, ces guerriers aux cheveux longs et tressés. Les Masaï vivent dans des villages appelés « boma » ou « manyatta ». Les maisons sont toutes construites de la même manière : une pièce où les invités peuvent discuter, une pièce pour les chevreaux ou les veaux, la pièce principale où il y a le feu pour cuire les aliments et les nattes pour dormir à même le sol. Si les Masaï conservent leurs traditions et sont les survivants d’une époque révolue où leur existence se cale au rythme des levers et des couchers de soleil et à celui des saisons, la modernité et le tourisme de masse ont entraîné de nouveaux besoins, comme acheter un pick-up ou un téléphone portable. L’accueil des voyageurs avec visite de leurs villages contre un droit d’entrée, avec danses et ventes d’artisanat est devenu une activité économique à part entière. Depuis la période coloniale, la plupart des terres masaï ont été accaparées au profit de fermiers et de domaines privés, de projets gouvernementaux ou de parcs consacrés à la vie sauvage. Il ne leur a été laissé que les terres les plus arides et les moins fertiles. Ethnie menacée, les Masaï - qui sont environ 800 000 - sont prêts à se battre pour les préserver.

e n Afrique du s ud, chez les nDEBELEs

Des maisons aux façades parées de dessins géométriques, de peintures de couleurs vives et chatoyantes. Vous êtes bien chez les Ndébélés dans la région du Transvall en Afrique du Sud. Leur art a métamorphosé leurs villages en musées à ciel ouvert. Une expression très graphique qui n’est pas sans rappeler les chefs-d’œuvre abstraits de l’art contemporain. Les motifs sont dessinés à main levée, sans esquisse avant de passer à la couleur, laissant libre court à l’inspiration. Les thèmes de décoration étaient d’abord liés au rêve, mais à présent les peintures n’ont pas de signification particulière. Au-delà de son aspect esthétique, l’art est indissociable de l’histoire des Ndébélés. La peinture murale est d’abord à envisager comme une manière de résistance aux attaques extérieures - des guerres intestines africaines à la colonisation des Boers - et d’affirmer ainsi l’identité d’un peuple. Chez les Ndébélés, les artistes, ce sont les femmes, la peinture étant interdite aux hommes. Une tradition qui se transmet de génération en génération depuis le XVIIIe siècle et qui leur confère une place privilégiée dans la société. Des femmes qui exercent aussi leur talent dans le tissage des perles où l’on retrouve ce côté très graphique et cette profusion de couleurs tout comme dans leurs vêtements traditionnels. Certaines femmes de la tribu peuvent porter, autour de leurs bras et leur cou, plus de 20 kilos d’anneaux de cuivre et de perles multicolores. L’originalité de leur art a même dépassé les frontières du continent africain et inspiré de nombreux créateurs dans la mode, à l’instar de Christian Louboutin, Mara Hoffman, Kevan Hall et Alexandre Herchcovitch. u

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