Journal du Parc n°13

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Le Journal du Parc naturel Été 2007 Trimestriel

N°13

Sommaire Le mot du président L’agriculture mise en valeur Les mesures agri-environnementales Un outil pour notre Parc « Nous cultivons aussi la nature » Jean-Marc Cambier La jachère faune sauvage Un aménagement à multiplier Albert Vandewalle Agenda des manifestations

Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be


Le mot du président L’agriculture mise en valeur

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n ce début d'été et à l'occasion de la Foire de Libramont, le journal du Parc naturel ouvre largement ses pages sur le monde agricole. Au moment où plusieurs d'entre nous s'arrêtent pour quelques jours de vacances, nos agriculteurs continuent inlassablement leurs tâches estivales, essentielles pour nourrir leurs contemporains et construire nos paysages.

Un équilibre sain à travers les âges

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'INVENTION DE L'AGRICULTURE et de l'élevage, apparue vers 12500 ans avant J.-C., a été un tournant décisif dans l'évolution de l'espèce humaine. De nomade, chasseur-cueilleur, l'homme est devenu sédentaire. Les premiers villages permanents datent de cette époque. Le savoir-faire agricole est à l'origine de l'expansion humaine à la surface de notre Terre.

L'homme s'installa durablement dans des régions hostiles grâce aux réserves de nourriture que fournissait son travail agraire. Au cours des millénaires, ce mode de vie a profondément modifié les relations culturelles entre les hommes ainsi que l'environnement naturel de ces populations. Un équilibre sain s'était construit entre l'homme et la nature.

Jusqu’au jour où...

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au cours du XIXe siècle, l'introduction des engrais chimiques, des pesticides et le développement du machinisme agricole, au profil des grands groupes industriels, ont brutalement bouleversé cette relation fusionnelle qui unissait le paysan et la nature. L'agriculteur d'aujourd'hui se sent de plus en plus seul face à ces machines et son ordinateur. É LAS,

La déliquescence du tissu rural s'est traduite par une diminution vertigineuse du nombre d'habitants vivant de l'agriculture au cours du XXe siècle, passant de 30% à moins de 3% de la population belge. Paradoxalement, la surface cultivée en Belgique n'a pas varié et représente la moitié de notre territoire. Par contre, la structure des paysages a été profondément modifiée entraînant une régression de la biodiversité. Face à ce constat, les acteurs du secteur agricole s'interrogent. Au niveau européen, la nouvelle politique agricole commune (la PAC) prend largement en compte la préservation de l'environnement, la qualité des productions et le développement durable des surfaces agricoles.

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Le Parc : un outil de promotion pour l’agriculture

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U SEIN D'UN PARC NATUREL, le volet environnemental de la PAC trouve toute sa dimension. En effet, la désignation par la Région wallonne d'un territoire en parc naturel dépend de son haut intérêt biologique et géographique. Ce statut est une opportunité importante pour promouvoir le développement harmonieux des activités humaines respectant l'environnement. C'est aussi l'occasion de remettre à l'honneur un des acteurs fondamentaux du territoire qu'est l'agriculteur.

Une succession de collines et de vallées... Tel est le paysage de la partie septentrionale du Parc naturel. Au pied de la Montagneaux-buis, c’est l’Eau Blanche qui serpente. Plus loin se dessinent le Tienne Breumont, puis le Bois du Mousty et, en arrière-plan, les premiers contreforts de l’Ardenne.

Le Parc est à votre service Les garants des paysages Un des multiples objectifs du Parc naturel est d'assurer un service de relais et d'information adéquate. Bien informés et soutenus par une structure locale relayant les demandes au niveau régional, les agriculteurs restent des acteurs actifs du développement territorial du parc naturel. Le Parc naturel assure des services administratifs et techniques pour les agriculteurs de son territoire. Il organise également chaque année un cycle de conférences.

Services individuels : ~Conseils, rédaction et suivi des permis d'environnement et des permis unique. ~Rédaction des déclarations de classe 3. ~Remplissage des dossiers d'agrément pour la mise aux normes des infrastructures de stockage. ~Visites d'exploitation. ~Identification des parcelles en Natura 2000 et dans d'autres zones protégées. ~Identification des parcelles au plan de secteur. ~Avis sur l'intégration paysagère des bâtiments. ~Remplissage des déclarations de superficie. ~Identification des prairies à haute valeur biologique. ~Informations intermédiaires pour la mise aux normes. ~Informations intermédiaires sur les mesures agrienvironnementales. ~Identification des prises d'eau.

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P ARC NATUREL V IROIN HERMETON, 17 familles vivent de l'agriculture et ont la responsabilité de la gestion d'un tiers de la superficie du Parc. Par leurs activités, ils sont les garants du maintien des paysages ouverts. Dans la vallée du Viroin, le pâturage des troupeaux de bovins assure l'entretien de la plaine alluviale. Sur les coteaux de la Calestienne, ce sont les troupeaux de moutons qui pérennisent les pelouses calcicoles. Sur les plateaux des tiennes, la culture céréalière et le maïs occupent les terres arables. Toutes ces activités génèrent une mosaïque de paysages contrastés qui font, avec la grande forêt ardennaise, la spécificité du Parc naturel Viroin-Hermeton. Pour ces raisons, le Parc naturel veut promouvoir le dialogue constructif entre les agriculteurs, véritables acteurs de la ruralité, et ses habitants. Il veut redonner du sens, aux yeux de la population, à ce noble métier. Vous découvrirez, dans ce journal, des agriculteurs du Parc qui ont décidé de retisser un lien plus étroit avec la nature en s'engageant activement dans des mesures agro-environnementales au bénéfice de la biodiversité. ANS

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Informations :

Que la lecture de ce journal vous donne l'envie de venir rencontrer nos agriculteurs à Viroinval et découvrir les multiples facettes du Parc naturel Viroin-Hermeton.

Maison du Parc naturel rue d’Avignon, 1 5670 Nismes Tel. : +32(0)60 39 17 90

Baudouin Schellen Président de la Commission de gestion

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Les mesures agrienvironnementales Un outil pour notre Parc J

our après jour, Marie Etienne, équipée de son appareil photo et de son carnet de notes, parcourt de ferme en ferme, de terre en terre, de prairie en prairie, le territoire du Parc naturel. Chargée de mission au sein de Natagora ( 1 ) , elle assure la promotion des mesures agrienvironnementales (MAE). Son travail n'est pas évident car elle doit dialoguer avec les agriculteurs sur les aspects environnementaux. Mais ses arguments et son enthousiasme l'aident à convaincre les plus sceptiques.

Vous travaillez dans le domaine depuis un an et demi et vous avez déjà une fameuse connaissance de la région. Quelles sont, pour vous les mesures agrienvironnementales à promouvoir dans le Parc ?

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a seule présence de plusieurs sites Natura 2000(2) prouve l'intérêt floristique de la région de Viroinval. Les prairies naturelles et les prairies de haute valeur biologique, répondant parfaitement au potentiel des sols superficiels maigres et très peu productifs, ainsi que des prairies de fauche ardennaises correspondent à deux catégories de MAE. Par ailleurs, la mise en œuvre des bandes de céréales extensives, cultivées sans intrant et semées à faible densité sur des sols secs et bien ensoleillés, pourrait contribuer à la conservation des fleurs des champs (les fleurs messicoles) comme le bleuet ou le chrysanthème des moissons.

Des prairies de haute valeur biologique dans le Parc naturel Une étude réalisée, en juillet 2005, par Bénédicte Rary, stagiaire au Parc naturel, a permis d'identifier 169 hectares de prairies ayant une haute valeur biologique sur le territoire du Parc (présence de plantain lancéolé, d’achillée millefeuille, de crépis des prés, de caille-lait blanc...). Cette étude est consultable à la Maison du Parc.

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Natagora,principale association de protection de la nature active à Bruxelles et en wallonie a l'ambition de sauvegarder et de mettre en valeur le patrimoine naturel inestimable de tout l'espace Wallonie-Bruxelles. (2) Une zone Natura 2000 est une zone désignée par la Région wallonne sous l'impulsion de l'Union européenne pour préserver certaines espèces et les milieux naturels qui les abritent. Viroinval compte 2420 hectares en zone Natura 2000.


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ien entendu, sur le territoire d'un Parc naturel, l'aspect paysager est très important. Le maintien des haies et des bandes boisées est, selon moi, une MAE nécessaire. Enfin, en intégrant une série de mesures adaptées à l'exploitation, le plan agro-environnemental engage l'agriculteur à respecter l'environnement, tout en majorant les primes qu'il touche. Les bords de route, le stockage des effluents ou l'aménagement des abords de ferme doivent dans ce cas répondre à un cahier de charges. Cette MAE entre parfaitement dans le cadre d'un Parc naturel qui intègre le développement durable. Infos et visite sur place : Marie Etienne - tel. : 0499 16 40 76

15 Mesures pour 5 ans Depuis 1995, la Région wallonne propose aux agriculteurs d'adhérer volontairement à des mesures agrienvironnementales (MAE) de cinq ans se basant sur un éventail de plus de quinze méthodes applicables dans les productions animales et végétales. L'agriculteur est rétribué pour son action environnementale en recevant des subventions. En règle générale, il est maintenant beaucoup plus intéressant pour l'agriculteur d'appliquer une MAE sur un sol marginal que d'essayer de l'exploiter. Le Parc naturel soutient les MAE car elles permettent de contribuer au maintien de la biodiversité déjà abondante dans notre région. De plus, ces mesures ont un impact positif sur notre paysage, une dimension à laquelle les touristes sont de plus en plus sensibles. Enfin, le nouveau visage de ces parcelles avec des fleurs et des couleurs suscite le dialogue entre les agriculteurs et les riverains.

Quelques chiffres

Les mesures les plus appliquées sur le Parc naturel

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ES MAE couvrent 7,5% de la superficie agricole utile du Parc naturel contre 3,8% pour l'ensemble de la Région wallonne. Ce résultat, supérieur à l'occupation régionale, est cependant moyen lorsqu'on connaît les potentialités du territoire du Parc (zone calcaire, zones Natura 2000, etc). L'ensemble de ces caractéristiques naturelles et agropédologiques devraient inciter davantage d'agriculteurs à améliorer ces résultats. Taux de participation des MAE sur le territoire du Parc naturel

~conservation des haies

(15 agriculteurs, 65 km de haies);

~tournières en bordure de cultures (9 agriculteurs, 20 ha) ;

~conservation des arbres isolés (4 agriculteurs, 306 arbres) ;

~prairies naturelles (6 agriculteurs, 30 ha) ;

~bandes de prairies extensives (6 agriculteurs, 9 ha) ;

~couvertures hivernales du sol (5 agriculteurs, 52 ha).

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“Nous cultivons aussi la nature” Jean-Marc Cambier L'EXCEPTION DE QUELQUES KILOMÈ TRES DE HAIES,

toutes

les autres MAE de Jean-Marc Cambier, agriculteur à À Vierves-sur-Viroin, ont démarré en 2007. Ce soudain intérêt

pour les MAE est dû uniquement à une opportunité administrative qui l'incitait en 2007 à renouveler au terme des cinq ans les haies qui étaient déjà primées auparavant. Il a profité de l'occasion pour faire un bilan complet des potentialités en MAE sur ses terrains et rentrer une demande qui ne sera pas sans impact positif sur la rentabilité de son exploitation. Car, il le reconnaît, ce sont les primes très attractives qui l'ont décidé. Il a donc fait le tour de ses parcelles avec Marie Etienne et ce n'est pas sans fierté qu'il s'est engagé à appliquer un bel ensemble de MAE.

Neuf kilomètres de haies à entretenir !

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HAQUE ANNÉ E, sur base d'une rotation de trois ans, Jean-Marc s'organise pour entretenir une partie des neuf kilomètres de haies grâce au taille-haie agricole acheté en commun avec d'autres agriculteurs. Il doit intercaler, dans les travaux habituels de sa ferme, une semaine complète de taille. Quel boulot ! Et pour la peine, autant en demander le subside MAE.

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La haie... Une simple barrière végétale ? Les haies ont de multiples avantages : elles agissent sur les productions agricoles grâce à leur effet brise-vent, protègent le bétail, contribuent à une meilleure qualité des eaux ainsi qu'à leur écoulement. En effet, les haies jouent un rôle dans la filtration des nitrates du sol, dans la protection contre l'érosion ou encore dans la régulation des flux d'eau. Elles constituent également un réservoir végétal et animal et participent à l'intégration paysagère.


La tournière, lieu de refuge des animaux et de protection des cultures

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NE FOIS L'ESCOURGEON BATTU et les pailles ramassées, JeanMarc a semé une tournière en bordure d'un bois sur la plaine de Bieure. La tournière est composée d'un mélange de graminées et de légumineuses. Elle servira de zone refuge pour toute une série d'animaux mais elle permettra aussi de limiter les dégâts dans les cultures de Jean-Marc occasionnés par la faune de plaine. Ayant ce qu'il leur faut dans la MAE, la faune sera moins tentée par les cultures voisines.

Fauche tardive obligatoire Les tournières enherbées en bordure de cultures sont ensemencées avec un mélange fourrager diversifié. Ces bandes herbeuses sont installées sur douze mètres de large de préférence en bordure de zone boisée, de haies ou d'alignement d'arbres. Elles ne peuvent être fauchées qu'après le 15 juillet.

Des fleurs à profusion

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EAN-MARC aurait pu aménager un autre type de MAE mais, pour agrémenter le quotidien des riverains, Jean-Marc a préféré semer une bande fleurie à Olloy, en face des corons. Il s'est procuré les semences chez son négociant et a semé juste avant une petite pluie en avril dans de très bonnes conditions. Cela donnera un superbe massif de fleurs que chacun pourra admirer dès le mois de juin et pendant au moins cinq ans.

Un intérêt paysager certain La bande fleurie est une bande pérenne semée d'un mélange de graminées et de fleurs des prés comme la marguerite, la centaurée, le compagnon blanc, etc. Implantée le long des routes ou à proximité d'habitations, son premier objectif est l'embellissement du paysage. Elle donne notamment par ce biais une image positive de l'activité agricole dans les campagnes.

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Des bandes de céréales extensives

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'EST LA DÉ COUVERTE DU MÉ LAMPYRE DES CHAMPS, de l'épiaire annuelle et d'autres espèces messicoles à proximité d'une de ses parcelles cultivées qui a incité Jean-Marc à semer … de l'avoine ! À cet endroit, le clairsemis de cette céréale (60 kg/ha seulement !) sur un sol superficiel avec un substrat calcaire associé au non usage des produits phytosanitaires favoriseront la levée de plantes messicoles présentes de manière latente dans le sol. Dans peu de temps, on pourra sans doute y revoir ces plantes typiques des sols calcaires disparues de la plaine de Bieure suite à l'intensification agricole et le tri des semences.

Bande messicole ?

La bande messicole est une bande semée de céréales à faible densité. Liées au rythme de la céréale, les fleurs annuelles présentes dans le sol se ressèmeront naturellement les années suivantes.

Des prairies « labellisées »

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ROP É LOIGNÉ ES DE LA FERME pour être pâturées, les prairies exploitées par Jean-Marc à Oignies en région ardennaise sont toujours fauchées plus tardivement (après le 15 juin). Cette contrainte naturelle correspond parfaitement à celle des prairies naturelles. Alors, ici aussi, autant demander le subside MAE.

La prairie naturelle La prairie naturelle correspond à une fauche ou un pâturage plus tardif dans la saison, après le 15 juin. Dans les prairies reconnues de haute valeur biologique (lorsqu'il y a présence d'espèces protégées), cette mesure prévoit une fauche très tardive et une gestion des prairies adaptée au type de prairies et aux espèces présentes.

Ce calendrier de fauchage favorise le maintien d'espèces végétales et animales et contribue au développement du maillage écologique. De plus, parmi ces prairies, deux ont été reconnues de haute valeur biologique. Marie Etienne y a recensé des espèces caractéristiques de milieux de prés de fauche extensif telles que la fétuque rouge, la flouve odorante ou le petit rhinanthe. Dès cette année, la fauche de ces prairies sera adaptée à ces plantes.

Une ferme respectueuse de l'environnement

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OUR COURONNER LE TOUT, Jean-Marc s'est engagé dans un plan d'action agro-environnemental qui reprend un ensemble d'aménagements à réaliser ou à maintenir au niveau de ses bâtiments et des parcelles qu'il exploite. Sans oublier que toutes ses primes MAE sont majorées car la plupart de ses parcelles sont situées en zones Natura 2000.

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La jachère faune sauvage Un aménagement à multiplier

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MAE, une autre disposition se révèle particulièrement intéressante pour concilier agriculture et nature. Albert Vandewalle, agriculteur à Nismes, était excédé de voir son froment ou son maïs semé aux Abannets ravagé par les sangliers. Il a eu la bonne idée de semer une jachère faune sauvage (JFS). Un mélange judicieux d'avoine, de trèfles, de sainfoin, de fétuques, de lotier corniculé et de luzerne peut maintenant accueillir les faisans, les chevreuils mais aussi les rongeurs et les insectes. « Ma jachère est une aubaine, explique Albert. Elle me permet non seulement de ne pas faire de frais puisque je ne suis pas obligé de faucher pendant cinq ans mais surtout de rentabiliser enfin mes terres marginales ! » OMPLÉ MENTAIREMENT AUX

Gel des terres

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PPARUE EN EUROPE EN 1992, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), la jachère est une mesure d'ordre économique destinée à limiter la surproduction dans certaines cultures, notamment les céréales. Les agriculteurs doivent « geler » une partie de leurs terres en échange d'une rémunération. Ils n'ont plus le droit de cultiver cette surface.

Autrefois laissée pendant un an à l'abandon, la jachère doit maintenant faire l'objet de certaines interventions obligatoires pour éviter de devenir un foyer de contamination des cultures avoisinantes par des plantes adventices indésirables. L'agriculteur est donc tenu de faucher sa jachère avant toute floraison ou fructification, ce qui détruit les ressources alimentaires et les refuges mais aussi les couvées et nichées de la faune qui s'y est réfugiée (faisans, perdrix, lièvres et même les chevreuils).

Des contrats tripartites

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Le chou fourrager est une crucifère bisannuelle qui produit des rejets après l'hiver et constitue un bon couvert protecteur pour la saison froide. Le développement rapide d'un port érigé et étalé assure une bonne concurrence vis-à-vis des adventices. Les insectes en raffolent en toutes saisons.

A I S D E P U I S 2000, pour essayer de rendre les jachères plus accueil-lantes pour la faune tout en respectant les impératifs de bon entretien agricole, les agriculteurs peuvent passer des contrats tripartites avec d'une part, un chasseur, un conseil cynégétique ou une association de protection de la nature telles que le Parc naturel et d'autre part la Cette céréale fournit un couvert adapté Région wallonne dans lesquels ils s'engagent, contre indemnité à la nidification de la perdrix et supplémentaire, à appliquer un mode de gestion particulier à leurs sa production de graines attire les oiseaux. jachères.

Ils y sèment des couverts favorisant l'accueil de la faune sauvage en lui offrant nourriture et protection. De plus, contrairement à la jachère classique, ces couverts ne peuvent être fauchés ou broyés au moment critique de la reproduction et de la couvaison.

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Avoine, froment, chou et radis…

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2006, SUR TOUT LE TERRITOIRE DU PARC NATUREL, la jachère faune sauvage occupait seulement quatre hectares. Ce taux relativement faible est lié au caractère plutôt herbager de la région. Pourtant, dans le Parc naturel, les parcelles agricoles à faible rendement sont légion et pourraient être mieux rentabilisées par la JFS. N

Cette superficie est l’alchémille capitale pour le développement de la biodiversité dans les rares plaines cultivées du Parc naturel. Certaines espèces nichant au sol y survivent encore et d'autres, comme la perdrix grise, ont complètement disparu. Le maintien ou la restauration de leurs populations nécessite la présence d'un habitat accueillant.

L’alternative écologique la perdrix grise

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constitue donc une alternative écologique dans le cadre du gel de terres imposé par la PAC. On y retrouve des graminées comme le dactyle ou la fétuque élevée, des légumineuses comme les vesces ou le sainfoin, des céréales telle que l’avoine ou le froment, ou encore du chou, du radis fourrager, du lin, de la caméline (une crucifère), du millet ou de la phacélie. A JACHÈ RE FAUNE

Le Parc naturel incite au développement de ce type d'aménagements car ils favorisent une biodiversité nécessaire dans les plaines agricoles tout en respectant les exigences administratives et agronomiques actuelles.

le bruant proyer

le faucon crécerelle

la phacélie

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le hibou des marais

le trèfle des prés


Un partenaire privilégié : Pierre Renard, un chasseur

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ierre Renard, l'obtenteur de la chasse des Abannets, se félicite d'avoir signé ce contrat JFS avec Albert.

J'ai l'immense plaisir de voir à nouveau des lièvres, des faisans et des lapins fouler les plaines de mon territoire. Ils ne sont plus attaqués par leurs prédateurs : les renards, les fouines, les corbeaux et les corneilles. Pour l'instant, je me contente de les admirer car les populations ne sont pas encore suffisantes pour être chassées. le faisan de Colchide

Bernard Clesse, naturaliste

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a jachère faune sauvage évoque, pour moi, de bonnes et mauvaises choses en matière de développement de la faune. Même si elles donnent de bons résultats en tant que refuges pour les lièvres, faisans et perdrix qui intéressent les chasseurs, il est dommage de constater que beaucoup de plantes semées sont des plantes cultivées. Les jachères faune s'apparentent plus à vouloir nourrir et «engraisser» un «bétail sauvage» que de veiller à la conservation d'espèces menacées ou à la simple restauration d'une certaine biodiversité. Pourquoi ne pas semer des carottes sauvages, des cabarets des oiseaux, des chicorées, des panais communs, des moutardes des champs, des campanules raiponces, des valérianelles potagères…, ces espèces sauvages indigènes accueilleront tout autant les lièvres, perdrix, faisans et autres habitants des champs Les écotypes ou hôtes de passage comme les insectes butineurs, les oiseaux Un écotype est une population le cabaret des oiseaux migrateurs ou les micromamd'une espèce donnée qui a dû mifères et leurs prédateurs ? De développer des aptitudes nouvelles plus, les plantes indigènes provenant pour s'adapter à un nouveau lieu d'écotypes d'origine certifiée présentent les pour l'espèce. Cela peut entraîner mêmes avantages que les mélanges semés actuellement. Enfin, ce type des variations morphologiques de jachère devrait s'inscrire dans une logique d'aménagement global plus ou moins importantes. qui favoriserait la création d'éléments de liaison comme les haies, les mares ou les arbres isolés, favorisant ainsi le maillage écologique. Pourquoi alors ne pas l'introduire dans les MAE et profiter ainsi des conseils de l'expert MAE et des bénéfices du plan d'action agro-environnemental ?

le tarrier pâtre

le lotier corniculé la chicorée

le chevreuil vous a vu !

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Agenda des manifestations Nuit européenne des chauves-souris Nismes Samedi 25 août (soirée)

Gestion du Fond de Noye Olloy-sur-Viroin Dimanche 26 août (1 j.)

Multiples activités de sensibilisation sur le thème des chauvessouris. Exposés, projections et balade nocturne à la rencontre de ces fantômes de la nuit seront organisées à la Maison du Parc naturel.

Gestion de cette réserve naturelle CNB/LRBPO en collaboration avec La Niverolle et El Mouquet CNB. Gestion du pré alluvial, exportation du produit fauché et, si possible, creusement d’une mare.

Organisation : Parc naturel Viroin-Hermeton, Plecotus (Natagora) et Chouette Nature asbl.

Organisation : Viroinvol CNB, La Niverolle et El Mouquet, LRPBO et CMV.

Possibilité de cuire sur feu de bois. Promenade d’observation prévue ensuite. R-V. à 9h30 à l’église d’Olloy, fin vers 16h.

Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37). Viroinvol@skynet.be

Infos : Pierrette Nyssen (+32(0)81 83 03 34) plecotus@natagora.be Les champignons des bois et les pelouses calcicoles - Treignes Dimanche 2 septembre (1 j.) Dans les bois au nord de Treignes et dans la réserve naturelle domaniale de Saumières, nous rechercherons les espèces de champignons calciphilies, nous apprendrons à identifier les grands groupes comme les bolets, les lactaires, les amanites, les lépiotes... et à mieux connaître leurs modes de vie et leurs importances écologiques. Lors de notre parcours dansla réserve, nous aborderons, sur le terrain, les réalisations du programme Life de restauration des pelouses calcicoles. R-V. à 10h à l’église de Treignes, fin vers 17h. Prévoir un petit couteau et un panier. Organisation : Viroinvol CNB et Natagora ESM. Infos : Olivier Roberfroid (+32(0)31 34 38). Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (textes édition spéciale Libramont : Fiorella Quadu, mise en page : Joël Dath). Crédits photographiques : Anonyme (p.1, p.4 (n°1 et 3), p.10 (n° 1, 5 et 7), p.11 (n°5 et 6)), Clesse B. (CMV - p.11 (n°3 et 4)), Etienne M. (p.4 (n°2) et p.5 (n°1)), Gruwier Ch. (p.10 (n°2)), Houben Ch. (PNVH - p.6 (n°1), p.7 (n°1), p.8 (n°1) et p.9 (n°1)), Hubaut D. (CMV - p.10 (n°4)), Paepegaey B. (p.10 (n°3)), Pirotte M. (p.7 (n°2) et p.11 (n°1 et 7)), Quadu F. (PNVH - inforgraphies p. 4 et 5, p.8 (n°2) et p.9 (n°2 et 3)), Renard P. (p.11 n°2)), Schellen B. (PNVH - couv., p. 3, p.5 (n°2), p.6 (n°2) et p.7 (n°3)), Tangrez, Th. (p.10 (n°6) et p.11 (n°8)). Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc et est téléchargeable sur www.pnvh.be Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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