Journal du Parc n°14

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Le Journal du Parc naturel Automne 2007 Trimestriel

Sommaire Le mot du président Vivre son pays Jardin de nature La belle invasive Pierres de chez nous La violette de Calestienne Nature au quotidien Le bois du Mousty Balade... dans les bois Le satyre, ça puire ! Agenda des manifestations

Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be

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Le mot du président N

ombreuses sont les possibilités d'une vie plus saine, plus communautaire et parfois plus autarcique au contact de la nature du Parc naturel.

Vivre son Pays L

E DROIT D'AFFOUAGE À VIROINVAL en est un bon exemple. Chaque famille domiciliée sur le territoire du Parc naturel est invitée à s'inscrire pour participer au tirage au sort d'une parcelle forestière afin de constituer sa réserve de bois de chauffage. Cette tradition, maintenue au sein du Parc naturel, garde comme objectif la collaboration entre les gestionnaires de la forêt et les habitants de la Commune.

Le jour du tirage, coïncidant avec la fermeture de la chasse au chevreuil, une effervescence palpable règne parmi tous les affouagers. Il faut tirer un bon numéro, car celui-ci déterminera la localisation du périmètre forestier à traiter. Le travail peut commencer. Cette période est propice à l'entraide entre bûcherons amateurs. La pause de midi est opportune pour discuter autour du feu de bois, griller une saucisse ou se remémorer les noms des lieux-dits forestiers. C'est aussi l'occasion d'apprendre à connaître les agents de la division nature et forêts chargés de surveiller l'abattage des arbres. À travers ce travail, l'habitant prend contact avec la forêt, retrouve l'émotion de surprendre au gîte un chevreuil ou un sanglier en arrivant tôt le matin dans sa part de bois. Par le passé, le façonnage du bois de chauffage était dicté par des raisons économiques évidentes. Ce fût longtemps la seule source d'énergie disponible pour se chauffer et cuire ses aliments. Aujourd'hui, s'ajoute à cette logique économique toujours bien présente, une logique environnementale. Devenir affouager, c'est diminuer sa dépendance vis-à-vis des énergies fossiles tout en réduisant l'émission de gaz à effet de serre.

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Un plus pour nos relations humaines et pour l'économie familiale

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A PROMENADE EN FAMILLE ou entre amis est une autre manière de se familiariser avec les richesses naturelles du Parc. Ces sorties, le long des 300 km de chemins balisés, qui parcourent Viroinval, deviennent pour certains prétexte à la cueillette. Tout en respectant les périodes de chasse, chaque habitant a en effet le loisir de récolter, pour sa propre consommation, des champignons ou des baies généreusement présents en cette période automnale. Quoi de plus agréable que de partager avec ses amis une bonne omelette aux cèpes, de savourer une gelée de mûres, de déguster un verre de vin de prunelles ou d'églantier confectionné à la maison avec passion.

Pour d'autres habitants du Parc naturel, la saison d'automne rime avec le retour de la chasse au gros gibier. Bien gérée, la chasse joue un rôle essentiel dans l'équilibre de la grande faune sauvage. Cette période est attendue avec beaucoup d'impatience par ceux qui prennent part aux battues. C'est pour eux une manière supplémentaire de vivre leur pays. Toutes ces activités renforcent le lien des habitants avec leur territoire. Elles soulignent le rythme des saisons et la dépendance de l'homme vis-à-vis de la nature. C'est de l'intégration à son lieu de vie que naîtra naturellement le respect de son environnement. Insuffler à chaque habitant de Viroinval l'envie de « vivre son pays » est un des objectifs poursuivis par l'équipe du Parc naturel à travers ces différentes activités. Prochainement d'ailleurs, la fête du Parc naturel qui se déroulera les 20 et 21 octobre à Nismes, proposera une rencontre avec tous les intervenants qui œuvrent sur le territoire du Parc pour mettre en valeur ses richesses naturelles. Le patrimoine fruitier et le miel seront à nouveau mis à l'honneur par le savoir-faire de nos artisans. Vous êtes tous les bienvenus pour vivre ensemble notre pays. Baudouin Schellen, Président de la Commission de gestion

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Jardin de nature

La belle invasive T

OUT PÊ CHEUR OU PROMENEUR l'a déjà remarquée au bord de l'eau, tant elle est présente dans le Parc naturel. Avec ses tiges rougeâtres pouvant se dresser bien au-dessus des têtes, ses feuilles dentées de près de vingt centimètres de long et ses superbes fleurs, la plante est particulièrement esthétique. Revers de la médaille : depuis quelques années, elle se répand sur les berges de l'Eau Blanche, de l'Eau Noire et du Viroin. Mais cet été, cette ennemie de la biodiversité a été repoussée. Portrait d'une invasive…

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Une plante venue d'ailleurs et qui se plaît bien chez nous A BALSAMINE DE L'HIMALAYA,

comme la Des graines de cette espèce de balsamine (Impatiens renouée du Japon, n'est pas une plante indigène. glandulifera Royle) ont été expédiées de l'Himalaya au Importée en Belgique comme plante Jardin Botanique de Kew à Londres en 1839. Elle a été ornementale, elle s'est évadée des jardins pour cultivée en 1842 au Jardin des Plantes de Paris. Elle rejoindre les berges de nos cours d'eau. Très e s'est progressivement naturalisée en Europe au XIX opportuniste, cette plante se développe sur les siècle. En 1897, elle a été observée au bord de plusieurs sols humides et riches quels que soient leur e cours d'eau. Elle s'est fortement propagée au XX texture ou leur pH. Sa germination précoce et sa siècle. On la retrouve actuellement en Amérique du croissance rapide lui donnent un avantage Nord et dans toute l'Europe. certain sur les autres plantes, favorisant ainsi son extension le long des cours d'eau. Rapidement, les peuplements denses de balsamines réduisent la biodiversité locale et font disparaître les espèces ayant des besoins en lumière importants.

Et soudain, l’explosion...

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TTIRANT QUANTITÉ D'INSECTES BUTINEURS

qui assurent la fécondation de ses fleurs, la balsamine de l'Himalaya est une annuelle qui se reproduit par graines. Les fruits, des capsules longues de quatre centimètres, contiennent les graines qui serviront à la dissémination de la plante. Jusque-là, rien de bien surprenant. Ce qui est remarquable, c'est que ces capsules, à maturité, explosent littéralement au moindre frémissement. C'est de là que provient le nom du genre botanique de la balsamine : Impatiens, l'impatiente.

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Des massifs denses de plus de cinq cents plants ont été retrouvés à Nismes, Treignes ou Mazée…


Plus étonnant encore, l'éclatement de la capsule peut envoyer les graines jusqu'à six mètres. Quand on sait qu'un seul pied de balsamine peut produire huit cents graines, on comprend mieux pourquoi des massifs entiers apparaissent d'une année à l'autre le long de nos cours d'eau. La plante peut également très facilement se bouturer. Un morceau de tige, arraché lors d'une crue, va s'enraciner très rapidement au niveau des nœuds. Voilà pourquoi la balsamine colonise si rapidement les berges après des travaux de curage ou de profilage.

Repousser l'envahisseuse

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PARC NATUREL, en collaboration avec l'Administration communale de Viroinval, la Division de la Nature et des Forêts et les bénévoles du Plan Communal de Développement de la Nature, a décidé d'agir sur le territoire du Parc afin de stopper et, si possible, de faire régresser l'expansion des balsamines. Le projet est vaste, au vu des nombreux massifs cartographiés sur l'entité par Céline De Witte, stagiaire au Parc. Un appel à l'aide, lancé à l'Administration communale, a porté rapidement ses fruits : pas moins de huit jobistes et deux ouvriers communaux ont été mis à disposition pour nous aider. Petit à petit, cette idée de gestion de grande envergure s'est répandue dans les camps de jeunesse présents en juillet dans l'entité. Plusieurs d'entre eux se sont portés volontaires pour ce projet de conservation de la nature. E

Une quinzaine de jeunes faisant partie de la XXVe Unité Saint-Benoît de Bruxelles, ainsi qu'une cinquantaine de Faucons Rouges de Péronnes ont rejoint l'équipe de gestion. Une petite armée fut ainsi constituée, prête à donner l'assaut à une forêt de balsamines.

« Bon sang, qu'elles sont grandes ! Comment on va faire pour abattre ça ? »

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MRIK, NEUF ANS, SE SENTIT BIEN DÉ SEMPARÉ lorsqu'il se trouva au cœur d'un massif de balsamines de l'Himalaya, en bordure du Viroin, à Treignes. Les sédiments déposés par le cours d'eau offrent ici un milieu propice au développement de cette plante pouvant atteindre plus de trois mètres de hauteur avec des feuilles de près de vingt centimètres de long. Dans ces conditions, le terme « abattre », utilisé par Emrik, n'est pas exagéré : le pied de la plante faisait huit centimètres de diamètre, et il y en avait des centaines…

Les graines de la balsamine de l'Himalaya peuvent être transportées par l'eau. Elles ont une durée de vie de 18 mois et ont besoin de froid pour germer.

« À votre avis les enfants, comment allons-nous faire ? » Les réponses ne tardent pas à fuser. « Pourquoi ne pas les pulvériser ? », lance un garçon. La plante poussant en massifs denses, ce serait l'idéal. C'est d'ailleurs la méthode utilisée en Angleterre. Mais ce procédé est fort logiquement interdit par la Loi en Belgique. Comme les plants se développent le long des cours d'eau, ce serait l'ensemble du milieu aquatique qui subirait les conséquences de la pulvérisation de produits chimiques. À oublier au plus vite.

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« Fauchons-les alors ! », propose quelqu'un d'autre. Oui, c'est possible. De cette manière, on travaille vite, mais souvent pour rien. Pensons à la propagation de la balsamine par bouturage : le moindre fragment de tige comportant un nœud, une fois emporté par le courant, ira irrémédiablement s'échouer et s'enraciner un peu plus loin, formant l'année suivante un nouveau massif de balsamines. De plus, si l'on ne fauche pas au ras du sol, la plante peut produire la même année de nouvelles tiges, de nouvelles fleurs et de nouvelles graines à partir du premier nœud restant en place… Les fleurs des balsamines de l’Himalaya peuvent varier du pourpre au blanc.

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Arrachage massif Vigilance !

« uoi ? Les arracher ? Mais il y en a des milliers ! ». Des plants de balsamine de l'Himalaya Effectivement, mais cette technique offre l'avantage sont toujours proposés dans des d'éradiquer le massif en deux ans, durée de vie de la graine jardineries ou dans des foires aux plantes. de balsamine dans le sol. Ainsi, si on arrache soigneusement C'est aussi une espèce que les jardiniers la plante lors de deux printemps consécutifs avant qu'elle ne s'échangent volontiers. Ne risquons pas puisse produire ses graines, la banque de semences dans le d'aggraver l'invasion en introduisant la sol sera épuisée et d'autres espèces, indigènes cette fois, balsamine dans nos jardins ! auront tout le loisir de se développer. Heureusement, cet arrachage est plus fastidieux qu'épuisant. Le fait que la balsamine de l'Himalaya se développe le plus souvent dans les sédiments mous déposés par la rivière et que l'enracinement est très superficiel, il est très facile d'enlever le plant complet, quelle que soit sa hauteur.

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On continue l’année prochaine

URANT LA DERNIÈ RE SEMAINE DU MOIS DE JUILLET, plusieurs centaines de pieds de balsamines de l'Himalaya furent arrachés de Nismes à Mazée, afin de préserver la diversité végétale des berges du Parc. Plusieurs remorques de végétaux, après séchage, furent incinérées dans un espace fermé afin d'être certain de ne pas disperser de boutures dans la nature. L'opération sera reconduite l'année prochaine, afin d'épuiser la banque de graines de balsamines contenue dans le sol. Plusieurs groupements de jeunesse nous ont d'ores et déjà confirmé leur présence pendant les prochaines grandes vacances. Pour un second arrachage de masse, un appel est lancé pour le printemps prochain à tous les volontaires, car il est grand temps d'agir contre ces belles invasives…

Joël Dath Chargé de missions PNVH

Vous avez des balsamines de l’Himalaya chez vous ? Faire

Ne pas faire

- Gérer avant la formation des graines (juillet).

- Ne pas stocker les résidus dans la nature.

- Arracher l’entièreté de la plante.

- Ne pas déplacer les terres contaminées.

- Incinérer les plantes séchées. - Réaliser des vérifications mensuelles.

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Des conseils du laboratoire d’écologie des Facultés Universitaires des Sciences Agronomiques de Gembloux.


Pierres de chez nous La violette de Calestienne L

e sous-sol du Parc naturel cache de la fluorine, un superbe minerai à découvrir lors d'une prochaine promenade.

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E LIEU est connu des passionnés de belles pierres. À Doische, subsistent les vestiges d'une mine de fluorine,

un minerai à la superbe couleur violette. La visite de l'ancienne galerie d'exploitation n'est pas effectuée à la légère par les spécialistes. Il faut un casque, de l'éclairage, des vêtements adaptés pour se protéger des nuages de moustiques qui habitent le boyau tandis qu'une personne reste à l'extérieur pour prévenir les secours en cas d'incident. Mais il n'est pas nécessaire de pénétrer sous terre pour découvrir de la fluorine. Il ne faut pas hésiter à gratter sous la mousse et les feuilles mortes. Les tas de déblais aux abords de la mine contiennent toujours de beaux échantillons de pierres violettes.

Le spath-fluor

Chasse au trésor... Au départ de l'église de Doische, prendre la direction de Vaucelles, en suivant la vallée de la Joncquière. Après la station d'épuration, juste avant le premier tournant, chercher la mine dans les friches sur la droite de la route.

À quoi servait la fluorine extraite à Doische ? Le minerai, aussi appelé spathfluor, est utilisé en métallurgie pour abaisser la température de fusion des métaux. Dans l'industrie chimique, le fluor sert à la production d'acide fluorhydrique qui seul permet de graver le verre. Le spath-fluor massif fut utilisé comme pierre polie en Angleterre et en Chine pour la sculpture de vases et statuettes.

De superbes cristaux

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DOISCHE, la florine est en fait présente dans la Calestienne, de Fagnolle jusqu'à Givet et Foische où une mine artisanale fut aussi en activité, en passant par Matagne-la-Grande et Gimnée. Le minerai apparaît sous différentes couleurs : jaune clair, vert et, le plus souvent, violet. Les cristaux sont souvent magnifiques. Les cubes mâclés ou octaèdres qu'on peut découvrir à Gimnée passionnent beaucoup de collectionneurs. Bien sûr, les fluorines espagnoles, anglaises, françaises ou chinoises sont spectaculaires mais une pierre de Doische ou de Gimnée a encore plus de valeur dans une vitrine ou sur la cheminée. Parce qu'elle est de chez nous, tout simplement… XTRAITE À

Jean Lefèvre Cercle minéralogique de Viroinval Vidéo conférence : Le Cercle minéralogique de Viroinval se réunit tous les premiers vendredis du mois. Le vendredi 2 novembre à 19 h, à la Maison du Parc, il vous propose une vidéo-conférence sur les cristaux de fluorine. Entrée gratuite. Infos : Jean Lefèvre, tél. +32(0)60 31 35 05.

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Nature au quotidien Le bois du Mousty :

un arboretum entre chantoir et source sacrée… Plus d'un « Crayat » ne le soupçonne pas. Planté en 1900 sur le Mousty, tienne calcaire surplombant le village, un arboretum a permis de tester toute une série d'essences résineuses exotiques sur les sols superficiels de la Calestienne.

PARTIR DE 1850, l'abandon progressif du pâturage

Pinus - Tsuga - Cedrus - Thuya - Abies - Chamaecyparis - Picea - Larix - Cryptomeria - Quercus - Juniperus - Libocedrus

Àsur les tiennes calcaires laissa en friche des

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centaines d'hectares. Comment rentabiliser au mieux ces parcelles proches du village ? On savait déjà que le développement de l'agriculture sur les tiennes était impossible, vu de la faible couche de terre meuble qui recouvre la roche. La demande en bois était toujours très forte, la décision de reboiser ces surfaces libres fut donc prise rapidement.

Des tsugas de l'Alaska

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Plus d’un siècle s’est écoulé entre ces deux clichés du bois du Mousty. Les sentiers parcourant le tienne, visibles sur la carte postale, sont encore bien présents à l’heure actuelle. Il en va de même de la chapelle nous servant ici de point de repère dans le paysage.

UELLES ESSENCES allaient pouvoir se satisfaire de ces conditions de vie difficiles ? Des tests d'acclimatation furent entrepris sur le tienne communal du Mousty. Petit à petit, la butte calcaire s'est parée d'une cinquantaine de parcelles de résineux provenant des quatre coins du monde. On planta des tsugas originaires d'Alaska, des cèdres du Japon, des sapins de Crimée poussant jusqu'à 2000 mètres d'altitude, des pins jaunes des Montagnes rocheuses qui peuvent vivre 3000 ans… Avec tous ces arbres inconnus se développant à Nismes, l'arboretum était né. Quelques années plus tard, les essais rendent leur verdict : le pin noir d'Autriche semble le plus adapté et le plus rentable. Il sera, dès lors, planté un peu partout en Calestienne.

Hommage Au cœur de l'arboretum, une plaque commémorative est dédiée à Lucien Blondeau, Directeur général honoraire des Eaux et Forêts et Commandeur de l'Ordre de la Couronne. Il était SousInspecteur en 1906 et Garde général à Couvin lors des premières plantations de l'arboretum.

Conscients du potentiel pédagogique et touristique du bois du Mousty, la Division Nature et Forêt et le Parc naturel mettent en place un projet de valorisation du site qui présentera prochainement, outre les essences exotiques de l'arboretum, les diverses essences feuillues que l'on rencontre communément sur sol calcaire.


L

E TEMPS A PASSÉ et l'arboretum est resté en place. Sur le Mousty, si certaines essences venues d'ailleurs ont disparus, d'autres continuent à se développer. Plus d'un siècle après la plantation, le site est d'un intérêt exceptionnel.

À l’ouest du massif du Mousty, dans le village de Petigny, une partie de l'Eau Noire disparaît dans un chantoir, une sorte de puits vertical. Elle rejoint le réseau de grottes qui traversent le massif calcaire de part en part et passe donc sous l'arboretum. À ce jour, ce parcours n'a pu être exploré que sur quelques centaines de mètres, l'eau disparaissant dans un siphon que personne n'a encore pu franchir.

Le domaine des Dieux À travers les âges, la résurgence de l'Eau Noire fut le centre d'intérêt du village. En effet, on retrouve, dans l'origine de la dénomination du village de Nismes, la racine celte « Nemeton », que l'on traduit par « enceinte renfermant une source sacrée ». Cette relation du lieu avec les divinités se retrouve également dans le terme « Mousty » provenant de « Moustier » et relatant les tout premiers oratoires chrétiens.

De l'autre côté du massif du Mousty, à Nismes, la rivière retrouve l'air libre au pied de l'arboretum, après un trajet souterrain qui a duré de 24 à 48 heures, selon le débit, pour moins de trois kilomètres à vol d'oiseau depuis le chantoir. Ce laps de temps, important par rapport à la distance à parcourir, est la preuve de l'existence d'une multitude de lacs et diverticules souterrains inconnus le long du parcours de l'eau.

Et pendant que coule l'eau…

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'EST AU PIED DE LA RÉ SURGENCE que s'est formé de village de Nismes. Ainsi, ce site de haute valeur historique abrita le premier châteaufort du village, bâti en bois puis détruit sur ordre du Prince-Évêque de Liège au XIe siècle. Reconstruit au XIIe siècle, il sera rasé en 1554, comme la plupart des châteaux de la région, lors de la guerre entre l'Espagne et la France opposant les armées de Charles-Quint à celles d'Henry II. L'endroit ne restera pas longtemps abandonné : au pied de l'ancien château, la Maison des Baillis, siège de l'administration financière et e judiciaire de la seigneurie de Couvin, fut construite à la fin du XVI siècle. Quelques années plus tard, en 1606, l'église Saint-Lambert sera bâtie à même les décombres du château. Elle ne sera désaffectée qu'en 1845, avant d'être démolie cinq ans plus tard. Leurs ruines sont classées depuis le 15 janvier 1936. Elles ont fait l'objet de fouilles approfondies il y a une quinzaine d'années. Une tour d'angle du mur d'enceinte du château est encore visible aujourd'hui dans la rue Saint-Antoine.

Joël Dath, chargé de missions PNVH Philippe Pérot, CMV

Pinus - Tsuga - Cedrus - Thuya - Abies - Chamaecyparis - Alnus - Fagus - Fraxinus - Acer - Buxus - Tilia - Carpinus - Calocedrus - Picea - Larix - Cryptomeria - Quercus

Sous le tienne du Mousty, l'Eau Noire vagabonde…

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Balade... dans les bois

Le satyre, ça puire ! P

ar une belle journée chaude, une promenade sylvestre vous permettra de déceler une odeur particulière. Vous chercherez alors un cadavre d'animal, mais votre nez vous guidera vers un curieux champignon dégageant une odeur fétide de putréfaction. Pour les nez avertis, il sera possible d'y distinguer un fond jasminné.

L'œuf du diable

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iscret au début, ce champignon apparaît sous forme d'une boule blanche cachée sous la litière. Émerge ensuite un tube blanc d'une dizaine de centimètres assez fragile car il est creux. Il est coiffé d'un chapeau vert-noirâtre d'environ 5 cm de long, ressemblant à un dé à coudre. Arrivé à maturité, toute la partie aérienne du champignon ressemble à un phalle, d'où son nom scientifique Phallus impudicus. On le surnomme aussi satyre puant, œuf du diable ou fausse morille. Le satyre puant est une espèce commune en fin d'été et en automne. En forêt, il préfère les litières de feuillus. On le retrouve également sous les haies et dans l’herbe des jardins.

On n'attire pas les mouches avec du vinaigre ce stade, on peut remarquer une multitude de mouches venant se poser sur le chapeau couvert d'une couche mucilagineuse vertnoirâtre responsable de l'odeur de putréfaction.

À

En attirant ces visiteuses, le champignon assure sa propagation via ses spores qui seront emportées au loin par les insectes. Une fois la couche odorante consommée, le sommet du champignon devient blanc.

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Un goût de noisette Les œufs du satyre puant sont comestibles. Certains amateurs prétendent qu'ils mangent les jeunes bulbes frais ou en tranches sautées à la poêle, après avoir retiré la couche gélatineuse qui entoure le cœur en forme d'amande et au goût de noisette fraîche. Mais la plus grande prudence s'impose car la confusion avec de jeunes amanites mortelles existe. Une fois développé, l’odeur de charogne émise par ce champignon proscrit toute utilisation culinaire.

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N PENSE AUSSI QUE LE CHAMPIGNON est parfois associé à des radicelles d'arbres feuillus car il possède un rhizoïde (filament mycélien tenace) à la partie inférieure du bulbe.

Dans cette famille des Phallaceae on retrouve aussi le satyre des chiens, plus petit, cinq à dix centimètres, avec le sommet plus conique et rougeâtre sous la couche mucilagineuse. Le pied est plutôt orangé et son odeur est moins forte aussi.

Se dressant parmi les feuilles mortes pendant deux à trois jours, le satyre des chiens retombe ensuite mollement, comme fatigué.

Lors de vos prochaines promenades, si vous percevez une odeur caractéristique, prenez le temps de chercher le satyre sans la moindre crainte, car voilà une merveille de la nature. Camille Cassimans, Commission de gestion du PNVH

Récoltez vos pommes et vos poires ! Cette année, les pommiers et les poiriers plient sous le poids de leurs fruits. Malheureusement, énormément de pommes et de poires sont abandonnées dans les vergers et pourrissent sur place, faute de savoir comment les consommer. Pour vous aider à profiter encore plus de vos arbres fruitiers, le Parc naturel vous propose d'utiliser son broyeur, son pressoir et son pasteurisateur. Pommes, poires, raisins... découvrez mille et une possibilités de les transformer, de les préparer et de les déguster grâce au matériel mis à votre disposition à la Maison du Parc naturel !

Renseignements, modalités et réservations à la Maison du Parc naturel. Infos : +32(0)60 39 17 90 - secretariat@pnvh.be 11


Agenda des manifestations

Journée européenne de l’Astronomie Vendredi 19 octobre (1 soirée) Soirée spéciale en l’honneur des 50 ans de Sputnik I. Observation de la Lune, des planètes, passage de satellites artificiels, observation de galaxies et d’amas d’étoiles...

Soirée spéciale des observateurs «ornitho» du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse de la Centrale «La Grièche» Ouverte à tous !

R-V. à 20 h rue de Mariembourg, 35 à Dourbes. Entrée libre. Organisation et infos : Roland Boninsegna (+32 (0)60 39 99 25)

Élevage et réintroduction du faucon crécerellette en Espagne et en France.

Vidéo-conférence : les cristaux de fluorine

Après cette conférence, l’organisation du recensement des oiseaux nicheurs dans les pelouses sèches en réserve naturelle de la région du Viroin sera abordée.

Vendredi 2 novembre (1 soirée) R-V. à 19 h à la Maison du Parc naturel Entrée libre. Organisation : Cercle Minéralogique de Viroinval Infos : Jean Lefèvre (+32 (0)60 31 35 05)

Vendredi 9 novembre (1 soirée)

R-V. à 20h à la ferme de la Maladrerie, rue St Roch à Nismes. En collaboration avec le Viroinvol CNB. Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37). Viroinvol@skynet.be

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Joël Dath. Crédits photographiques : Anonyme (p.1 (n°1), p.5 (n°1) et p.11 (n°1)), Antoine D. (PNVH - p.6 (n°2 et 3) et p.11 (n°3)), Arman L. (p.4 (n°2) et p.5 (n°2 et 3)), Biron J.-V. (OTV - p.2 (n°1 et 2) et p.9 (n°2)), Cassimans C. (couv., p.8, p.10 (n°2, 3, 4 et 5) et p.11 (n°2)), Dath J. (PNVH - p.9 (n°1)), Gauvin R. (p.10 (n°1)), Hubaut D. (CMV - p.2 (bord. n°2, 3, 4 et 5)), Lefèvre J. (Cercle Min. Vir. - p.7), Letrange A. (p.4 (n°1)), Pieret N. (FUSAGx - p.4 (n°3), p.5 (n°4) et p.6 (n°1)), Preyat O. (p.3 (n°2)), Quadu F. (PNVH - infographies p. 7 et 9), Schellen B. (PNVH - p.2 (bord. n°1 et 6) et p.3 (bord. n°1, 2, 3, 4, 5 et 6)). Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc et est téléchargeable sur www.pnvh.be Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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