Le Journal du Parc naturel Hiver 2008 Trimestriel
N°15
Sommaire Le mot du président Le Parc naturel, un gisement d’espace pour notre bien-être Nature au quotidien Des perles dans leurs écrins de verdure Jardin de nature Les saules têtards de Dourbes Ecoconsommation Pollution lumineuse : Quels impacts pour l’environnement ? Balade... dans les bois Évasion ou invasion ? Agenda des manifestations
Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be
Le mot du président
Le Parc naturel, un gisement d'espace pour notre bien-être. L
'ANNÉ E 2007 a été marquée par la reconnaissance officielle des effets de notre mode de vie occidentale sur les changements climatiques et environnementaux de la planète. Dans ce contexte, la raréfaction des énergies fossiles, abondamment utilisées en agriculture industrielle, ainsi que les phénomènes climatiques extrêmes sont à l'origine de la hausse importante du prix des céréales et des produits dérivés. Progressivement, l'ensemble du secteur de l'alimentation est contaminé par ces augmentations tarifaires. Le transport des marchandises importées de l'étranger devient de plus en plus onéreux. La viande suit la même évolution puisque chaque kilogramme fabriqué consomme dix kilogrammes de céréales énergivores. Chaque famille peut actuellement constater l'impact de ces phénomènes sur son pouvoir d'achat. Tous les prix des produits de première nécessité sont en hausse dans la grande distribution.
Vivre son jardin !
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OUR RÉ PONDRE À CETTE MUTATION É CONOMIQUE, habiter au sein d'un Parc
naturel est un atout majeur. Un premier pas possible pour alléger son budget, consacré à l'alimentation du ménage, est de profiter de l'espace dont chacun dispose pour (re)créer un potager biologique et produire une partie de son alimentation. Cette démarche ne permet pas seulement une économie financière. Elle va bien au-delà en permettant une activité physique à l'extérieur, bénéfique pour notre santé. Le potager nous force aussi à revoir nos occupations pour dégager du temps à lui consacrer. Il peut devenir un hobby collectif qui regroupe l'ensemble de la famille. Il oblige à la créativité et permet de redécouvrir des légumes oubliés par le secteur agroalimentaire. Il nous réapprend à consommer des produits sains et de saison. Il est créateur d'échanges et d'entraide entre voisins. Bref, il redonne du sens à notre ruralité qui caractérise le territoire du Parc naturel. Ce début d'année est l'instant idéal pour prendre le temps de la réflexion sur ses choix de consommateur et sur l'intérêt de mettre en œuvre un projet alternatif basé sur la création d'un potager. C'est dans ce sens que je vous souhaite beaucoup de bonheur en vivant encore plus en symbiose avec votre Parc naturel. Au nom de tous les membres de la Commission de gestion du Parc naturel, recevez, chère lectrice, cher lecteur, mes meilleurs vœux pour cette année 2008.
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Baudouin Schellen, président de la Commission de gestion
Nature au quotidien Des perles dans leurs écrins de verdure C
HACUN D'ENTRE-VOUS, habitant le Parc naturel, a déjà entendu parler des orchidées sauvages
qui poussent sur les tiennes calcaires. Moins majestueuses que leurs consœurs exotiques, nos orchidées rustiques suscitent néanmoins l'admiration et se doivent d'être mises en valeur.
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ES ORCHIDÉ ES SONT ASSEZ COMMUNES sur le territoire de Viroinval, tant en nombre d'espèces qu'en nombre d'individus, mais ce n'est certainement pas le cas partout en Belgique. Cette rareté s'explique par le fait qu'un grand nombre de facteurs doivent être réunis pour que la germination d'une graine d'orchidée débute. Les caractéristiques physiques du lieu où se dépose la graine, comme la nature chimique du sol par exemple ou son exposition au soleil, sont déterminantes. Des caractéristiques biologiques précises sont également nécessaires, comme la présence de certains organismes dans le milieu qui déclencheront, ou non, le processus de germination. L’orchis bouc - Himantoglossum hircinum
Un champignon, sinon rien !
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OMME LA PLUPART DES VÉ GÉ TAUX, les orchidées sont capables de se reproduire par des
graines. Contrairement à la plupart des autres plantes, ce procédé reste, néanmoins, très aléatoire chez les orchidées. Après sa fécondation, la fleur d'orchidée produira des milliers de minuscules graines, dont très peu germeront. En effet, non seulement beaucoup d'entres-elles, malformées, ne seront pas viables, mais une grande quantité servira de nourriture à d'autres organismes. Comble de difficulté pour pouvoir germer, les graines devront tomber dans un environnement très spécifique : le substrat devra contenir un champignon bien déterminé dont le mycélium, associé intimement à la graine, pourra permettre le développement d'une jeune plantule d'orchidée. On comprend mieux pourquoi les orchidées sauvages ne sont pas courantes. L’homme pendu Aceras anthropophorum
Passation de pouvoir...germinatif
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ALGRÉ TOUT, il n'est pas rare de rencontrer chaque
année, sur nos tiennes calcaires, plusieurs dizaines de pieds d'orchidées de la même espèce poussant cote à cote. En effet, une fois implanté dans un sol qui réunit toutes les caractéristiques voulues, un plant d'orchidée peut se maintenir en place plusieurs années, voire se multiplier sans l'aide de graines. Pour ce faire, la plupart des orchidées de nos régions possèdent, sous la surface du sol, une grosse racine charnue, sorte de tubercule contenant les réserves de nourriture nécessaires à leur développement. L’orchis pyramidal - Anacamptis pyramidalis
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L'hiver, ce tubercule est unique. Une jeune plantule pointe déjà à son sommet. Dès le tout début du printemps, une rosette de feuilles se déploie à la surface du sol. Pendant ce temps, sous terre, la racine épuise lentement ses réserves et régresse, alors qu'un nouveau petit tubercule, accolé au premier, se développe. En surface, la tige se dresse et les fleurs de l'orchidée s'épanouissent. Quelques semaines plus tard, la fin de la floraison sera synonyme de flétrissement définitif du premier tubercule, alors que le second est, à ce moment, gorgé de substances nutritives et prêt à passer l'hiver. Si, par chance, ce sont plusieurs petits tubercules qui se développent au contact du premier, ce seront autant de pieds d'orchidées qui viendront, au printemps, s'ajouter à la population présente sur le site.
Protection maximale Toutes les orchidées de Wallonie sont des plantes protégées par l'Arrêté royal du 16 février 1976. Ainsi, il est interdit de les cueillir, de les déplanter, de les endommager ou de les détruire, sauf dans les jardins, les parcs et les champs ou encore d'en faire le commerce, sous quelque forme que ce soit, de les céder à titre gratuit ou onéreux ou de les transporter, tant à l'état frais qu'à l'état desséché. D’après J.-L. Clement, “Connaissance des orchidées sauvages” Ed. Rustique, 1978
Dans le Parc naturel, nous avons la chance de rencontrer ces perles dans leurs écrins de verdure. Lors de vos prochaines promenades sur les sentiers des tiennes surplombant nos villages, prenez la peine de vous pencher sur elles, de les admirer, de les photographier… Plaisir des yeux garanti ! Joël Dath Chargé de missions PNVH
Irrésistibles attirances
La platanthère des montagnes Platanthera chlorantha
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OUR QUE L'ORCHIDÉ E PRODUISE DES GRAINES, il faut qu'elle soit fécondée. Comme souvent chez les végétaux, ce sont les insectes qui transporteront le pollen d'une fleur à l'autre, initiant ainsi le processus de reproduction. Afin d'attirer ces insectes, bien souvent des abeilles ou des bourdons, les orchidées utilisent deux techniques très différentes l'une de l'autre.
Dans le premier cas, la fleur d'orchidée va produire du nectar qui va attirer irrésistiblement les insectes en quête de nourriture. Plongeant la tête au cœur de la fleur afin de recueillir ce précieux breuvage, l'abeille va, sans le savoir, se couvrir de pollen. Avec un peu de chance, l'insecte déposera ces grains de pollen sur une orchidée de la même espèce et la fécondation pourra débuter. Au travers de leur évolution, certaines orchidées vont développer des processus qui vont augmenter les chances de voir l'insecte butiner des orchidées de la même espèce, et donc de transférer le pollen de manière plus efficace : les plantes vont leurrer les insectes. Ainsi, certaines espèces d'orchidées vont attirer des mâles d'abeilles solitaires en sécrétant des parfums ressemblant comme deux gouttes d'eau aux odeurs des hormones de reproduction des femelles. D'autres, comme les Ophrys, vont aller jusqu'à imiter, grâce aux formes et aux couleurs de leurs fleurs, des femelles d'insectes bien spécifiques. La fleur, se faisant abeille, attirera irrésistiblement à elle les mâles en quête de reproduction. L’ophrys frelon - Ophrys fuciflora
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Jardin de nature LES SAULES TÊTARDS DE DOURBES
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émoignage d'un passé agricole, ils font partie du patrimoine du Parc naturel.
DOURBES, on vient volontiers saluer les tilleuls et le vieux cimetière, mais derrière l'église, près de la grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes, on peut aussi contempler des saules têtards. Alignés le long d'un muret qui borde un sentier pédestre descendant vers le Viroin, ces saules constituent la limite d'une prairie appartenant au vieux moulin de Dourbes. C'est en effet là que ressort le petit ru canalisé depuis sa source au pied de l'église. Voilà le milieu idéal pour ces arbres qui, dans la nature, vivent près des rivières et des zones humides.
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Un arbre plein de ressources
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ES SAULES TÊ TARDS DE DOURBES ont été plantés pour leur utilité. En effet, ils sont bons producteurs de bois à brûler. Ils étaient utilisés en fagots pour démarrer le feu, sans doute celui du four à pain. En plantation serrée, ils assuraient le bornage de la parcelle. Les rameaux des saules ont pu être employés pour d'autres fonctions, notamment la vannerie. En coupant les jeunes rameaux très souples, on confectionnait des paniers en osier jadis très utilisés. Les liens d'osier servaient aussi pour la ligature des arbres fruitiers. Parfois les charpentiers employaient ces rameaux pour réaliser des charpentes légères. Le bois léger et tendre se travaille facilement. Les petits rameaux étaient transformés en allumettes et les plus gros rameaux servaient comme manche à outils. Quant aux branches, elles pouvaient être employées pour retenir les terres.
Des saules blancs Les têtards de Dourbes sont des saules blancs (Salix alba). Avec sa boule de bois régulièrement taillée, le saule a une silhouette façonnée par l'homme qui impose de perpétuer le prélèvement du bois. En effet, si la taille n'est plus pratiquée, les branches grossissent de façon à atteindre un poids tel que par effet de levier, elles écartèlent le tronc fragilisé qui a tendance à se creuser au fil du temps. Dans ces vides s'accumule de l'humus dans lequel poussent différentes plantes et parfois des arbustes; ici on y trouve surtout du lierre et des groseilliers sauvages. Le saule se révèle être un écosystème à part entière en accueillant rongeurs, chevêches, chauves-souris, nids de passereaux…
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Comment réaliser un saule têtard ?
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E SAULE SE BOUTURE FACILEMENT,
il suffit d'enfoncer, dans un terrain humide, un rameau de 75 cm à 1 m prélevé sur l'arbre pour que les bourgeons du bas génèrent des racines et ceux du haut les premiers rameaux. C'est étonnant si la tige est enfoncée tête en bas, les bourgeons s'adaptent. Le long de la branche ainsi plantée, éliminez les bourgeons, en ne gardant que les terminaux. En effet les racines seront minuscules au printemps, il n' y aura pas assez de sève pour la plante (tronc et rameaux) au printemps et l'arbre dépérira. Le grand mars changeant se rencontre Au printemps, l'arbre se développe, à la fin de la première année, on enlève les régulièrement sur les saules têtards. repousses à l'exception des 20 derniers centimètres. À la fin de la deuxième année, on recèpe le sommet, on observera l'année suivante au printemps la formation de la tête. On procédera au recépage tous les 2 ou 3 ans.
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Après 10 ans, on espace les recépages. Tous les 5 ou 7 ans, les branches coupées pourront servir pour de nouvelles plantations. On peut planter le jeune saule de novembre à mars, en dehors des périodes de gel. Pour restaurer des vieux saules, on procède à une coupe systématique de l'ensemble des rejets, mais il ne faut pas arracher les fibres du sommet du tronc 6 (tête). Il faut couper, dans un premier temps, chaque rejet à environ 30 à 40 cm de leur base, ensuite, dans un deuxième temps, recéper la base des rejets au ras de la tête.
La technique de plantation : 1. année de plantation (on enlève les bourgeons qui, ici, sont agrandis), 2. année 1, 3. année 2, 4. année 5, 5. année 9 (pour la bonne croissance de l'arbre, on conserve un rameau central), 6. le bois de chauffage, 7. l'arbre a environ 20 ans
Textes : Vivianne Boninsegna Dessins : Vivianne Boninsegna et Sigrid De Puydt
Les propriétés pharmacologiques Le saule est à la base d'une révolution pharmaceutique : la fabrication de l'aspirine (l'élément en cause est la saliciline ou acide acétylsalicilique). Les gens des campagnes n'ont pas attendu cette découverte pour utiliser les propriétés médicinales du saule. Dans nos régions, l'écorce et les feuilles étaient aussi utilisées en décoctions et en macérations.
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Ecoconsommation Pollution lumineuse : Quels impacts pour l’environnement ? V OILÀ PLUS D'UN QUART DE SIÈ CLE QUE J'HABITE DOURBES.
À l'époque, je cherchais un site qui me permettrait d'assouvir ma passion : l'astronomie. Loin des lumières de la ville, je pouvais utiliser pleinement le télescope dont je disposais et qui me permettait de poursuivre un programme de recherche. À la fin des années 70 (au siècle passé !), l'éclairage de la commune se coupait vers minuit et grand était le bonheur d'admirer la Voie Lactée jusqu'à l'horizon. Très vite, la lumière artificielle a repris le dessus : allumage des réverbères toute la nuit, installation d'éclairage le long de la N5, renforcement général de l'éclairage communal… Par chance, grâce à la bonne volonté de quelques personnes et la complaisance de tous mes voisins, j'ai pu bénéficier d'un interrupteur local qui me permet d'éteindre l'éclairage public de ma rue, lors de certaines nuits dégagées et sans Lune. Qu'ils soient ici remerciés !
La Belgique éblouit la navette spatiale !
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N BELGIQUE, l'éclairage a pris une telle ampleur que les photos prises de nuit, par les satellites, nous révèlent qu'il s'agit d'un des pays les plus éclairés du monde, avec comme conséquence la très grande difficulté à observer la voûte céleste. Qui peut encore regarder la Voie Lactée dans son jardin ou de son balcon ? Pour plus de la moitié des belges, la chose est entendue : « Ce n'est plus possible ! » Dans des villes comme Anvers ou Bruxelles, même l'Etoile Polaire a disparu dans ce ciel où la nuit est remplacée par une lumière crépusculaire permanente.
Les astronomes, qu'ils soient amateurs ou professionnels, ont été les premiers à dénoncer cette nuisance qui, met en péril l'observation des étoiles et les recherches en astronomie, nuit aux amoureux de la nature, porte atteinte à l'équilibre des écosystèmes et génère des pertes d'énergie. C'est ce qu'ils appellent la « pollution lumineuse ». De tous les types de pollution, c'est la plus facile et la moins coûteuse à résoudre, mais c'est aussi celle dont la croissance est la plus rapide (entre 5 et 10% par an).
L’évolution de l’éclairage entre 1992 (au-dessus) et 2002 (en-dessous).
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Gaspillage de lumière
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RINCIPALE CAUSE de la pollution lumineuse : les éclairages mal conçus ou trop puissants. On estime en plus que 30 à 50% du flux lumineux des éclairages extérieurs est dirigé vers le ciel, en pure perte. Ils empêchent nombre de citadins de trouver le sommeil sans occultation des fenêtres. Lampadaires urbains et routiers, panneaux publicitaires, surfaces commerciales, zonings industriels, monuments historiques et bâtiments publics sont souvent éclairés toute la nuit, même dans les endroits les plus reculés, où personne ne circule après minuit. L’éclairage public ne devrait pas perturber le sommeil des citoyens.
L'éclairage artificiel a aussi des conséquences néfastes auprès de plusieurs espèces animales et végétales. Les insectes et les animaux nocturnes sont programmés pour se nourrir, se déplacer ou s'accoupler en pleine obscurité. Ils souffrent donc de cette lumière excessive. On ne compte plus les insectes et les papillons de nuit brûlés par les ampoules de lampadaires surpuissants. Survoltés par la lumière, les oiseaux de nuit et les chauves-souris viennent eux aussi virevolter autour des réverbères. La migration de certains oiseaux est également affectée puisqu'ils «naviguent» essentiellement la nuit en se guidant sur les étoiles.
Mieux éclairer pour la sécurité de tous ? Bien éclairer le sol est possible sans devoir éclairer le ciel...
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'INTENSIFICATION DE L'É CLAIRAGE est souvent motivée par la volonté d'améliorer la sécurité. Mais les études1, menées sur la délinquance, n'ont pas pu démontrer que l'augmentation de l'éclairage public diminuait de façon sensible la criminalité. En matière de sécurité routière également, des études faites en Angleterre, en Hollande ou en Belgique2 arrivent toutes à la conclusion qu'il n'existe aucune corrélation entre l'intensité de l'éclairage et la diminution des accidents routiers. Un éclairage minimum s'avère tout aussi sécuritaire et parfois même plus qu'un éclairage trop élevé. Plutôt qu'à l'obscurité, les accidents de nuit sont imputables à plusieurs phénomènes comme l'alcool et les drogues, surtout le week-end, les conditions climatiques plus difficiles, la fatigue et la vitesse favorisée par l'éclairage routier et autoroutier.
À droite, les nouveaux lampadaires dirigent la lumière vraiment là où il faut...
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Ailleurs, on bouge déjà ! Des villes (comme Tucson aux USA), des régions (comme la Lombardie en Italie) et même deux pays européens (la République Tchèque et la Slovénie) ont déjà adopté des lois pour la protection du ciel nocturne. Ces lois imposent l'utilisation d'abat-jour pour éviter l'éblouissement ou les pertes de lumière. Elles recommandent des valeurs d'illumination, elles régissent les types de lampes autorisées ou interdites, les heures d'extinction pour l'éclairage décoratif ou publicitaire, la proportion acceptable de lumière s'échappant vers le ciel… tout en garantissant une sécurité adéquate durant la nuit.
Une nuit de l’obscurité
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N BELGIQUE, les choses commencent à peine à bouger. Alors que la demande en électricité est croissante, la diminution de l'éclairage extérieur permettrait de rencontrer les objectifs du protocole de Kyoto auquel la Belgique a adhéré. Bien entendu, il faut que les gens voient clair. Dans nos villes et nos villages, l'éclairage peut être repensé pour offrir le même confort et la même sécurité avec moins de consommation. Cet éclairage, mieux conçu, permettra de regarder, à nouveau, le ciel nocturne.
Pour sensibiliser les citoyens, la Nuit de l'obscurité sera organisée, le 15 mars 2008, partout dans le pays. Fruit d'un partenariat entre les deux fédérations environnementales wallonnes et flamandes (IEW et BBL) et les astronomes du Sud et du Nord du pays, cette manifestation est proposée pour la première fois en Wallonie. Au cours de la journée et de la nuit, des activités diverses seront organisées : promenades nocturnes, observation de la faune et de la flore, observation du ciel nocturne… Venez découvrir les beautés de la nuit ! Francis Venter, Messancy (Association pour la sauvegarde du ciel nocturne) Roland Boninsegna, Dourbes (Fédération Francophone d'Astronomes Amateurs de Belgique) Notes : 1 : Marchant P.R. (2004) A Demonstration that the Claim that Brighter Lighting Reduces Crime is Unfounded The British Journal of Criminology 44 441-447. http://bjc.oupjournals.org/cgi/content/abstract/44/3/441 2 : Trafic et sécurité sur les routes et autoroutes de Wallonie, Les cahiers du MET collection Trafics, 15 décembre 2002, n°45.
Pour en savoir plus... Des sites internet à visiter : http://www.astro.ulg.ac.be/~demoulin http://www.astrosurf.com/pollution/index.htm http://www.nuitdelobscurite.be
15 mars 2008 : la nuit de l’obscurité tombe sur Viroinval
bes r u Do Le M
Rv à 19h30 au domicile de Roland Boninsegna, rue de Mariembourg, 35, à Dourbes. Deux activités seront proposées, de 19h30 à 20h30 et de 21h à 22h : une promenade nocturne crépusculaire à la découverte des chauves-souris et des rapaces nocturnes guidée par Anne Lambert (Chouette Nature) ou la découverte du ciel avec Roland Boninsegna, suivie d’une discussion sur la pollution lumineuse de nos villes et villages. Boissons chaudes prévues. Activité gratuite.
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es v r e Vi
Rv à 19h30, Place de l’Eglise à Le Mesnil. Deux activités seront proposées, de 19h30 à 20h30 et de 21h à 22h : une promenade nocturne crépusculaire à la découverte des chauves-souris et des rapaces nocturnes guidée par Laurent Colmant (Chouette Nature) ou la présentation par Baudouin Schellen d’un montage et d’un débat sur la pollution lumineuse de nos villes et villages. Boissons chaudes prévues. Activité gratuite.
Rv à 19h30 au Gîte pour l’Environnement (ancienne gare de Vierves). Une introduction sur la pollution lumineuse en Belgique et ses incidences sur l’environnement vous sera proposée et sera suivie d’une excursion naturaliste de sensibilisation à la vie et à la conservation des espèces crépusculaires et nocturnes. Activité gratuite.
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Balade... dans les bois
Évasion ou invasion ? L
A PROMENADE AU GRAND AIR,
source de détente et de ressourcement, est de plus en plus recherchée dans notre société actuelle. Les statistiques de fréquentation des promenades balisées qui sillonnent le Parc naturel nous le prouvent bien. De plus en plus de promeneurs, de joggeurs, de cavaliers ou de cyclistes, en quête d'évasion, se rencontrent dans nos espaces préservés. Le développement du tourisme vert, sans cesse croissant, se doit toutefois de rester en harmonie avec ses fondements, sous peine de scier la branche sur laquelle il repose. Ainsi, certaines règles, à propos de la circulation en forêt par exemple, doivent être d'application afin que les droits et aspirations des différents utilisateurs de ces milieux naturels soient respectés.
Réserve naturelle
Les Réserves domaniales du Viroin, gérées par la Région wallonne, ont un statut particulier en ce qui concerne la circulation. En effet, sauf indication contraire, seuls les piétons sont admis sur la voirie. En corollaire, les voitures d'enfant, d'invalide ou de personnes handicapées sont également autorisées.
De plus, il est interdit de s'y trouver la nuit, soit entre une demi-heure après le coucher du soleil et une demi-heure après son lever. Enfin, on comprendra aisément que dans ces espaces dédiés à la faune et à la flore, les règles de protection y soient beaucoup plus strictes que partout ailleurs dans l'espace rural.
Dans le Parc naturel, de nombreux itinéraires de promenades, qu'ils passent en forêt ou pas, ont reçu un balisage permanent. Les centres des villages de l'entité, lieu de départ de ces multiples excursions, accueillent également des panneaux informant du mode de déplacement admis sur ces tracés.
Il vous faudra l'accord du propriétaire du terrain pour vous adonner à la cueillette de champignons, de fleurs ou de petits fruits. Il s'agira, bien entendu, d'une récolte en quantité limitée pour un usage familial.
Pour des raisons évidentes de sécurité, les chasseurs peuvent obtenir la fermeture de la forêt le jour des battues. Cette mesure particulière doit être demandée à la Division Nature et Forêts et est soumise à une réglementation précise, entre autres en ce qui concerne l'affichage. Pour une bonne cohabitation des usagers de la forêt, l'Office du Tourisme de Viroinval diffuse, dès le 15 septembre de chaque année, un tableau des territoires forestiers accessibles aux usagers en fonction des dates de chasse.
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Utilisateurs autorisés
Type de voirie publique en forêt
Sentier : voie étroite qui ne permet pas le passage de deux personnes de front.
Chemin : voie qui permet le passage d'au moins deux personnes de front, mais qui n'est pas aménagée pour les véhicules à moteur. Route - « revêtement en dur » : assiette aménagée pour la circulation des véhicules en général. Hors voirie publique : pas d'accès !
Les randonneurs plus aventureux doivent bien interpréter les définitions des voiries reprises ci-dessus et, en cas de doute, contacter la Division de la Nature et des Forêts.
Qu'ont à craindre les forêts et les pelouses calcicoles ? Une fréquentation excessive, ou mal orientée, peut se traduire par divers dégâts au sein du patrimoine collectif. Le plus souvent, l'abandon de détritus ou la dégradation du mobilier présent sur le site en sont les premiers signes visibles. Ces perturbations viennent à l'encontre des objectifs recherchés par l'homme dans l'utilisation du patrimoine naturel. Ainsi, une aire de loisir et de détente peut très rapidement perdre sa vocation première par une fréquentation surabondante. La faune et la flore subissent également ces nuisances de plein fouet, que ce soit par des prélèvements inconsidérés de végétaux, un tassement excessif du sol ou une perturbation des activités des animaux présents sur le site. Le Code forestier établit clairement les limites de cette utilisation par l'homme du patrimoine forestier : « Article 1 8 7 : Sauf motif légitime, il est interdit d'accomplir tout acte de nature à perturber la quiétude qui règne dans la forêt, à déranger le comportement des animaux sauvages ou à nuire aux interactions entre les êtres vivants, animaux et végétaux et leur environnement naturel. »
ir. J.P. Scohy, Directeur D.N.F. Chef de cantonnement a.i. de Viroinval
Layons de chasse
Les layons de chasse, fauchés tous les ans, servent aux chasseurs à se poster lors des battues et ne peuvent donc pas être assimilés à des sentiers.
Informations complémentaires : - Office du Tourisme de Viroinval - +32(0)60 31 16 35 tourisme.viroinval@win.be, http://www.coeureurope.org - Circulation dans les bois et forêts. Brochure du Ministère de la Région wallonne - Service Sensicom de la DGRNE, Avenue Prince de Liège 15, 5100 Jambes, +32(0)81 33 51 80 - http://environnement.wallonie.be - http://biodiversite.wallonie.be/legislations/consnat
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Agenda des manifestations Recensement international des oiseaux d’eau Samedi 16 et dimanche 17 février (2 journées) Participez au comptage mensuel des oiseaux d’eau en étangs, rivières, lacs, prairies humides... Organisation et infos : Aves - Philippe Deflorenne (+32 (0)474 86 01 79) ou philippedeflorenne@yahoo.fr
La journée wallonne des pics et des oiseaux de nos bois et forêts Samedi 8 mars (1 après-midi) Oiseaux grimpeurs par excellence, les pics sont aussi les menuisiers de la forêt. Découvrons les adaptations qui leur permettent ce mode de vie très spécialisé ainsi que les rôles qu'ils jouent en creusant de nombreuses loges…convoitées par bien des squatters ! Rv à la Maison du Parc naturel Viroin-Hermeton 14h30 : ouverture du stand Chouette Nature, information, documentation, atelier, concours dessin pour les plus jeunes. Venez découvrir les magnifiques photographies animalières d’Yves Fagnart !
© Yves Fagnart
17h30 : balade guidée en forêt pour observer le pic noir et écouter les premiers oiseaux chanteurs de la saison. Toutes ces activités sont gratuites. Infos : Chouette Nature - Laurent Colmant (+32(0)60 31 30 57 ou +32(0)473 99 34 43).
La Nuit de l’obsurité Samedi 15 mars (1 soirée) Multiples activités gratuites à Dourbes, Le Mesnil et Vierves - voir page 9 de cette brochure ! Infos : Pour Dourbes et Le Mesnil : Parc naturel ViroinHermeton (+32 (0)60 39 17 90), pour Vierves : Centre Marie-Victorin (+32(0)60 39 98 78).
L’atelier noisette Plus que 7 mercredis après-midi ! Des après-midi thématiques pour les enfants de 8 à 12 ans curieux de la nature avec, au programme, des ateliers et des balades guidées dans un cadre naturel exceptionnel : þ Mammifères de nos bois (20/02) þ Comment va la rivière ? (5 et 19/03) þ Fossiles de chez nous (9 et 23/04) þ La vie des insectes (7 et 21/5) Rv à Vierves-sur-Viroin, de 14h à 16h30 Prix : 10 € pour deux ateliers + adhésion Infos et animations : Chouette Nature - Anne Lambert (+32(0)479 61 00 55).
Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Joël Dath. Crédits photographiques : Anonyme (p.10 et p.11), Biron J.-V. (OTV - p.2 (bord. n°6)), Boninsegna R. (couv. (min. n°3), p.7 et p.8), Boninsegna V. (couv. (min. n°2), p.5 et p.6 (n°2 et 3)), Claerebout S. (couv. (min. n°1), p.3, p.4 (n°2 et 3) et p.6 (n°1)), Dath J. (PNVH - p.4 (n°1)), Fagnart Yves (p.12), Houben Ch. (p.2 (bord. n°4)), Huart Ph. (p.2 (n°1)), Hubaut D. (CMV - couv. (min. n°4), p.2 (bord. n°2, 3 et 5) et p.10 et 11 (centrale)), Schellen B. (PNVH - couv.). Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc et est téléchargeable sur www.pnvh.be Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.
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