Journal du Parc n°31

Page 1

Hiver 2011/2012 - Trimestriel

Belgique-Belgïe P.P.-P.B. 5670 Viroinval BC9630 N° agrégation P401059

n° 31 Sommaire Éditorial Fête du Parc 2011 Sensibilisation : Plan Maya Découverte apicole Gestion écologique L’isolation de toiture Patrimoine naturel La buse variable Citoyenneté Loin Devant ASBL Agenda/Bibliothèque

Maison du Parc naturel rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél : +32(0)60 39 17 90 - Fax : +32(0)60 39 17 93 secretariat@pnvh.be - www.pnvh.be

Rejoignez-nous sur facebook.com/parcnaturel


Édito Trois mille fois Merci !

D

Par Joël Dath, Directeur PNVH

imanche 16 octobre, 17 heures 30. Le soleil,  présent depuis deux jours, regagne sa ligne  d’horizon. Mon téléphone portable vibre. Un message de Camille, tenant le stand du Parc à l’entrée des chapiteaux : « On passe les trois mille personnes… ». Du jamais vu pour une fête du Parc naturel ! Sourire sur tous les visages que je croise. Le pari est gagné. Rétrospective…

Le coup de poker est proposé quelques mois plus tôt, lors d’une réunion du conseil d’administration à la Maison des Baillis : pourquoi ne pas installer les 700 m² du double chapiteau sur un plancher dans le cadre somptueux du parc communal plutôt que sur la Place de Châtillon ? Cadre idyllique pour une festivité à forte connotation « Nature », mais pari risqué s’il en est, surtout en termes de visibilité, en comparaison avec la Grand-Place de Nismes. Le Collège communal rentre alors pleinement dans le jeu et relance de plus belle : décision positive, et même mieux car, outre le parc communal, c’est l’entièreté du périmètre du Château Licot qui nous est octroyé pour nos animations. « Cette année, les enfants courront en toute sécurité… ». L’équipe au grand complet se réunit, il faut trouver des idées innovantes. L’intégration du projet de valorisation touristique de la forêt du Pays de Chimay au cœur de la festivité et le soutien du « Weekend du bois » nous suggèrent des perspectives très intéressantes : élagage en hauteur, débardage à cheval, excursions diverses, promenades contées… Le tout couplé à la présence de la Mobipresse et à la ferveur habituelle des artisans et des associations présents dans les chapiteaux. Malgré cette formule attractive, une pensée hante nos esprits : « Pourvu qu’il fasse bon… ». Quelques mois plus tard, lundi 10 octobre, 8h. Une information circule dans les bureaux : « Prévisions

« Bryophytes, fougères, lichens du Parc naturel » Classeur A5 désormais disponible. Vendu avec sa première série de 50 fiches pédagogiques sur les mousses, les sphaignes et les hépatiques que l’on rencontre dans le Parc naturel. Chaque espèce est décrite, dispose d’une carte de 2

JdP - Hiver 2011/2012

météo favorables, du soleil est annoncé pour la fin de la semaine ! ». Moral des troupes au beau fixe, tous les voyants sont au vert. Encore faut-il que la campagne de publicité, décuplée cette année, ait bien été perçue. Au diable le stress… Journaux et radios soulignent l’évènement. Des tonnes de pommes s’amoncellent sur la liste des réservations pour le pressage, toutes les excursions sont combles. Tout va bien… Puis tout s’emballe. Chapiteaux dressés le mercredi soir et les premiers stands sont montés dans la foulée. Dernière réunion d’équipe. On ne se verra pas beaucoup, mais chacun connaît parfaitement son rôle. Premiers artisans le vendredi soir. Premières éloges pour le cadre. De mieux en mieux… Samedi 15 octobre, 11h : sous les premiers rayons d’un soleil qui ne nous quittera plus du weekend, Bruno Buchet, Bourgmestre de Viroinval et Jean-Pol Colin, Échevin et Président du Parc naturel, inaugurent la septième édition de la Fête du Parc naturel Viroin-Hermeton en la présentant comme un évènement devenu incontournable dans la région. Les chapiteaux ne désemplissent pas. Les animations extérieures rencontrent un réel succès. Merci !!! Un merci tout particulier à tous les bénévoles qui ont fait de cette grande fête automnale une pleine réussite. Merci à l’équipe et, surtout, trois mille merci à vous !

répartition et est illustrée par 2 ou 3 superbes photos de M. Lueth. À l’avenir, d’autres séries de fiches seront publiées afin de faire découvrir les fougères et les lichens qui croissent dans notre région. Prix : 20 € (le classeur avec 50 fiches), disponible à la Maison du Parc naturel, 1, rue d’Avignon 5670 Nismes

(de 8h à 16 h). Possibilité d’envoi postal (+2 € de frais de port) par commande à nowellia@skynet.be


Sensibilisation

De l apiculture a la decouverte du monde passionnant des abeilles... Par Anne Lambert, Chargée de sensibilisation PNVH

À

côté des abeilles domestiques que tout le monde connaît pour le miel qu’elles nous procurent, il existe en Belgique plus de 350 espèces d’abeilles sauvages regroupées en six familles. Les abeilles ont pour particularité une grande diversité comportementale. Elles ont conquis la plupart des milieux terrestres et ont développé d’extraordinaires adaptations aux conditions environnementales qu’elles rencontrent. Les abeilles domestiques (aussi appelées abeilles mellifères), font partie, avec les bourdons, de la famille des abeilles sociales ou apides. Contrairement aux guêpes, les abeilles dépendent exclusivement des fleurs pour leur alimentation car les adultes consomment du nectar ainsi que les larves du pollen additionnées de nectar.

" Si les abeilles venaient à disparaître, il ne nous resterait plus que quelques jours à vivre." Albert Einstein

Qu’elles soient solitaires ou sociales, les abeilles ont toutes un point commun : ce sont les principaux insectes pollinisateurs de nombreuses plantes à fleurs. Ceci explique leur incidence sur nos cultures, et donc sur notre alimentation. Les bourdons sont, sans doute, les abeilles les plus faciles à reconnaître car leur pilosité est très dense et généralement bicolore ou tricolore. La plupart des abeilles solitaires sont très velues, mais certaines sont quasi dépourvues de poils. Pas toujours faciles à distinguer des guêpes, parfois assez petites ou peu colorées, leur corps est garni d’une pilosité formant des «brosses» qui retiennent les grains de pollen lorsqu’elles butinent. Les abeilles solitaires établissent leur nid à proximité des ressources alimentaires, ceci assure le maintien de leurs populations sur des sites favorables. La variabilité des nids est étonnante. Si les plus communs sont ceux creusés dans les sols meubles et bien exposés, certaines espèces construisent de véritables petites amphores en terre, d’autres utilisent de la résine et d’autres encore, des tiges creuses qu’elles tapissent de différents matériaux (les mégachiles et les abeilles cotonnières par exemple). Certaines nidifient

dans le bois mort en décomposition, d’où l’importance de leur préserver des habitats de ce type. Chez la grande majorité des abeilles sauvages, les adultes ne sont actifs que pendant quelques semaines. Les accouplements, qui ne durent que quelques dizaines de secondes, ont lieu à proximité du site de nidification, sur des «fleurs rendez-vous», d’espèces très variées. La combinaison de la couleur et du parfum de ces fleurs associés à des signaux chimiques émis par les femelles sont déterminants dans le processus d’accouplement. La majorité des abeilles solitaires ne s’accouplent qu’une fois. Les différentes espèces manifestent chacune une préférence pour ►►► JdP - Hiver 2011/2012

3


une famille de plante en particulier, choisie principalement en fonction de la longueur de leur langue. Les espèces à langue courte visitent des fleurs dont le nectar est facilement accessible tandis que les abeilles qui ont une langue plus longue butinent sur des fleurs à corolles profondes. Les femelles gravides construisent ensuite le nid qui comporte des cellules larvaires individuelles où elles pondent un œuf après y avoir déposé de la nourriture florale (nectar, pollen). Un seul nid comporte souvent plusieurs cellules larvaires séparées par des cloisons de terre, d’argile ou de sable. Chez les abeilles, seules les femelles (et les ouvrières dans le cas des abeilles sociales) s’occupent de l’approvisionnement de la progéniture. Contrairement aux colonies d’abeilles domestiques, celles des bourdons ne vivent qu’une seule année. Les femelles fécondées (ou reines) hivernent et dès les premiers beaux jours se mettent activement en quête d’un lieu où établir leur colonie. Les abeilles solitaires, par contre, passent l’hiver sous forme larvaire ou parfois sous forme adulte dans la cellule où elles se sont développées. Elles quittent le nid et s’accouplent, selon les espèces, soit au printemps, soit en été, soit au début de l’automne. Nous pourrions parler longuement de ces attachants et superbes insectes que sont les abeilles mais la place nous manque ici…

Et le Plan Maya dans tout ça ? Agnès Fayet, chargée de mission au CARI (Centre apicole de recherche et d’information) nous a rendu visite et s’est particulièrement intéressée au rucher-école. Voici son compte rendu.

Hiverner = Ralentir son activité. Se mettre à l’abri et vivre au ralenti en saison hivernale. Hiberner = Ralentir son métabolisme. Réduire ses fonctions vitales au minimum. 4

JdP - Hiver Automne 2011/2012 2011


Observations naturalistes et enseignement apicole Par Agnès Fayet chargée de mission au CARI

L

’école d’apiculture du Parc naturel Viroin-Hermeton ouvre une nouvelle session de cours au début de l’année 2012. À l’origine de ce renouveau, le Plan Maya et la complicité d’une équipe motivée qui prend le parti d’accompagner l’enseignement apicole d’observations naturalistes. Le projet est confié à Anne Lambert, une naturaliste passionnée qui a trouvé un précieux allié en la personne de José Louis, apiculteur et responsable de la section apicole de Géronsart-Mariembourg. L’une est responsable de la Cellule «Batraciens et reptiles» du PCDN de Viroinval, l’autre est secrétaire de la société de pêche d’Olloy. Tous deux impliqués dans la Cellule «Eaux vives» et très intéressés par les insectes aquatiques qu’ils font découvrir aux enfants des écoles. Dans la région, les élèves qui s’inscrivent aux cours d’apiculture sont bien souvent déjà un peu apiculteurs et viennent surtout chercher des conseils pratiques pour la conduite de leurs ruches. C’est pourquoi le programme des cours est très fortement axé sur la pratique et prévoit de commencer les sessions de formation en février pour s’appuyer sur l’année apicole. Des cours théoriques sont prévus en introduction des travaux pratiques et reprennent les grands chapitres traditionnels de l’apprentissage de l’apiculture : matériel, anatomie, essaimage, produits de la ruche, etc. L’école du Parc cherche à développer des cours «naturalistes», fortement basés sur l’observation des colonies d’abeilles noires au fil des saisons et travaille ainsi systématiquement avec le contrôle d’un cadre témoin, l’observation au trou de vol, l’analyse des plateaux… Poursuivant dans la même dynamique, la structure du Parc naturel permettra aux élèves de partir en excursion à la découverte des plantes mellifères, guidés par Jean Laroche, conférencier apicole et ingénieur au DNF de Couvin, lui aussi doté d’une sensibilité naturaliste.

Les ruches seront installées à Nismes, non loin de la Maison du Parc où se donneront les cours. Dans le jardin attenant à la salle de conférence, les élèves pourront visiter une terre d’accueil pour les insectes, mise en place par le directeur du Parc, Joël Dath. Cet entomologiste est soucieux de défendre les insectes. Il souligne leur rôle dans la pollinisation mais aussi «dans la structuration du sol et dans la décomposition de la matière organique, facteurs essentiels pour la fertilité des terres de culture» (Ref - Le Journal du Parc naturel n°21, p.9). Dans ce jardin d’insectes sont installés des panneaux didactiques et des abris pour quelques espèces emblématiques tels l’abeille maçonne, l’anthidie cotonnière, le chrysope, le mégachyle, l’osmie cornue, l’andrène des sables et même le frelon car ici, pas de spécisme! Il s’agit de comprendre le rôle de chacun dans l’écosystème. Et si d’aventure les élèves croisent un lézard des murailles se chauffant au soleil sur un vieux mur, ce sera pour la plus grande joie d’Anne Lambert, herpétologue de cœur, qui trouvera l’occasion d’ajouter ainsi sa pierre à l’édifice pédagogique naturaliste. Apprendre, c’est aussi ouvrir les yeux sans exclusive. JdP - Hiver 2011/2012

5


Gestion

Par Sana Teggouri, Consultante en énergie

L

’isolation thermique des bâtiments améliore le confort, réduit les dépenses en énergie pour les besoins du chauffage, diminue la production de CO 2 et améliore ainsi la qualité de l’air. Mais par où commencer pour améliorer une maison ancienne ? Par la toiture. En effet, on estime entre 26 et 30% les déperditions de chaleur à travers la toiture. L’isolation de celle-ci mérite donc une intervention prioritaire. Ainsi, cet investissement est considéré comme l’un des plus pertinents et des plus rentables.

dehors du volume protégé (en d’autres termes l’espace que l’on souhaite chauffer), ou dans le plan du versant de toiture lorsque les combles font partie du volume protégé.

L’isolation peut être placée au niveau du plancher des combles lorsque ceux-ci sont situés en

Dans le cas de l’isolation dans les versants de la toiture, l’état de la charpente, de la couverture, de l’espace intérieur disponible ainsi que la présence ou non d’une sous-toiture déterminera la technique d’isolation à retenir.

Les composants de la toiture inclinée :

1

couverture avec lattes et contre-lattes

2

sous-toiture

3

couche isolante

4

pare-vapeur 5

6

6

JdP - Hiver Automne 2011/2012 2011

vide technique éventuel (recommandé) finition intérieure

Isolation dans le versant de toiture

Isolation dans le plancher des combles

L’isolation de la toiture inclinée nécessite cependant des précautions particulières pour éviter des désordres graves (étanchéité, condensations internes, etc.).

Dans le cas de l’isolation du plancher des combles, suivant l’utilité de ceux-ci (marchable ou pas) et le type de plancher sous combles (lourd ou léger), le type d’isolant et son placement seront différents (isolant rigide, souple ou en flocons/granulés). Lorsqu’il s’agit d’isoler le plancher des combles, la surface à isoler est particulièrement rationnelle puisqu’elle correspond exactement à la surface des locaux à protéger.


Les incitants financiers :

L

’isolation du toit d’un bâtiment situé en Wallonie fait partie des travaux subsidiés par la Région wallonne. La demande doit être introduite dans les 4 mois qui suivent la date de la facture finale. Le montant de base de la prime varie selon que l’isolation est placée par un entrepreneur enregistré ou par le demandeur lui-même. Par ailleurs, la prime de base peut être majorée en cas d’utilisation d’un matériau d’isolation naturel et/ou en fonction des revenus. Enfin, le montant total de la prime est limité, par année, à l’isolation d’une surface maximale de 100 m² pour les maisons unifamiliales et de 200 m² pour les autres bâtiments. Travaux réalisés par un entrepreneur enregistré Travaux réalisés par le demandeur

10 €/m²

5 €/m²

revenus modestes + 2 €/m² revenus précaires + 4 €/m² revenus modestes + 1 €/m²

matériaux d’isolation naturels + 3 €/m²

revenus précaires + 2 €/m²

Dans le cas où l’isolation de la toiture est associée aux travaux de changement de la couverture ou à la rénovation de la charpente, une prime à la Réhabilitation Plus est octroyée au niveau du Département du Logement de la Région wallonne. La demande de cette prime doit, par ailleurs, être introduite avant la réalisation des travaux.

Guichet de l’énergie des Arrondissements de Dinant-Philippeville Avenue des Sports, 4 5600 Philippeville Tél : 071/61 21 30 GSM : 0474/11 86 40 ou 0474/11 86 42 Permanences du Guichet de l’énergie : Philippeville (Bureau) : du mardi au jeudi.

Une réduction d’impôts est également octroyée, au niveau fédéral, lorsque les travaux sont réalisés par un entrepreneur enregistré.

Cerfontaine (Office du tourisme) : tous les quatrièmes mardis du mois.

Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à vous adresser au guichet de l’énergie.

Couvin (Administration communale) : tous les premiers vendredis du mois.

Les gains se situent au niveau de :

Doische (Administration communale) : tous les troisièmes jeudis du mois.

▪ La diminution de la facture énergétique : l’isolation thermique d’une toiture inclinée qui limite le volume protégé permet d’économiser beaucoup d’énergie. La rentabilité de l’investissement dépend naturellement du montant de celui-ci mais est évaluée à 5 ans; c’est donc un très bon investissement. ▪ L’amélioration du confort : l’isolation de la toiture inclinée va augmenter la température de surface des plafonds côté intérieur, augmentant ainsi le confort thermique pour les occupants et réduisant les risques de condensation en surface, et donc les problèmes d’hygiène. ▪ La protection du bâtiment (isolation par l’extérieur) : l’isolation extérieure dans le versant de la toiture augmente la longévité des matériaux qui seront alors placés à l’abri du gel, et réduit ainsi les risques de condensation. ▪ La diminution des rejets polluants dans l’atmosphère : du point de vue environnemental, l’isolation de la toiture réduit fortement les rejets de gaz polluants (CO 2, SO 2, NO x , ...).

Florennes (Administration communale) : tous les deuxièmes jeudi du mois. Viroinval (Maison des Baillis) :  tous les troisièmes vendredis du mois. Walcourt (Administration communale) : tous les troisièmes mercredis du mois.

D’autres permanences sont également organisées dans d’autres communes.

JdP - Hiver 2011/2012

7


Patrimoine

La buse variable Entre prairies et lisières

Par Laurent Colmant, Chouette nature asbl

A

u-dessus du bois de la Fagne, un rapace plane en décrivant de larges cercles. À intervalle régulier, il lance un cri plaintif, aigu et puissant. Son envergure fait plus d’un mètre. Ses ailes sont larges, droites et l’extrémité est arrondie. La queue est en éventail. L’oiseau a attiré l’attention d’un couple de corneilles qui paradaient dans une prairie à proximité. Elles s’approchent bruyamment en poussant des cris rauques et sonores. Elles viennent l’houspiller pour la forcer à s’éloigner. La buse est priée de quitter les lieux. Celle-ci disparaît derrière la crête boisée.

E

n période printanière, la buse a réaménagé un ancien nid en le regarnissant de nouveaux rameaux. Il est situé haut, dans un vieux chêne, à proximité d’une lisière. La buse variable préfère les espaces boisés qui alternent avec des prairies pâturées. En effet, la présence du bétail maintient l’herbe rase rendant ainsi les proies plus visibles, alors que les hautes graminées et les cultures la gênent pour la chasse. Les mulots et les campagnols forment l’essentiel de son menu. Le plus souvent, la buse les chasse depuis un perchoir peu élevé. Un piquet de clôture ou une branche basse d’un arbre lui conviennent très bien. À défaut, elle chasse immobile au sol ou plus rarement en vol battu sur place, de préfé-

D

ans notre région, la buse a un caractère sédentaire. Comme elle passe l’hiver chez nous, elle peut nicher précocement, dès mars-avril. Si les conditions sont favorables, une ponte de un à quatre œufs peut donner autant d’oisillons au bout de six semaines de couvaison. En effet, la nidification est tributaire de la disponibilité en proies. Les années de carences, de nombreuses buses s’abstiennent de nicher faute de pouvoir assurer l’alimentation des oisillons. Dans ce cas, les nids ne sont pas regarnis et les buses se contentent seulement de pourvoir à leurs propres besoins. Seules quelques-unes s’installent dans des secteurs La buse se reconnait à sa silhouette au vol : ses ailes sont larges, sa plus riches en proies ; toutefois, queue est étroite et arrondie et le cou est très court. Elle plane en cercle le nombre d’oisillons dans ces pendant des heures, les ailes tendues et légèrement relevées. L’espèce nids reste modeste. En période présente une grande variabilité individuelle de coloration. Le plumage d’abondance de campagnols et de est généralement brun foncé et tacheté de blanc dessous. La proportion mulots, le phénomène s’inverse et de blanc varie selon les individus, certains apparaissant totalement les quelques oiseaux solitaires qui blancs. Les ailes présentent une zone foncée au niveau du poignet. La ne nichent pas sont pour la pluqueue, étroitement barrée de brun et de gris, se termine généralement part des juvéniles qui n’ont pas par une barre sombre plus large qui est mieux marquée chez les adultes atteint l’âge de la reproduction que chez les jeunes oiseaux. qui se situe entre 4 et 6 ans.

Une buse très variable ?

8

rence par grand vent. Lors des périodes pluvieuses, la buse capture aussi des batraciens et des vers de terre. Des hérissons et de jeunes oiseaux complètent son alimentation.


buse qui fait le guet

buse en attente d’une proie

Sous haute protection

milieu favorable

E

n juillet, les jeunes ont près de trois mois et ils s’émancipent. Le nid est déserté. Les buses s’observent alors en plus grand nombre dans les prés fauchés parce que les proies y sont plus accessibles qu’ailleurs. L’une est aux aguets, posée sur un poteau, tandis que d’autres sont immobiles au sol, prêtes à saisir un mulot distrait qui passerait par là. Bientôt, elles sont rejointes par d’autres buses qui viennent du nord-est de l’Europe où les conditions hivernales ne permettent pas la survie des oiseaux. De manière générale, les milieux ouverts accueillent plus fréquemment les migrateurs venus du nord parce que la recherche de proies y est plus facile qu’ailleurs. Les bords de routes et les prés deviennent plus attractifs. Toutefois, la répartition des hivernants évolue en fonction des opportunités alimentaires et des conditions météorologiques. Une vague de froid ou un fort enneigement favorisera le déplacement des oiseaux vers le sud afin de rejoindre des secteurs plus cléments. Ainsi, à la population sédentaire de notre région se superposent des oiseaux migrateurs en hivernage chez nous. Ceux-ci nous quittent à la fin de l’hiver au moment où nos buses s’affèrent à regarnir leur nid, désertant ainsi les espaces ouverts le temps de la nidification.

La buse variable, comme les autres rapaces, a largement souffert des destructions et de l’utilisation de pesticides organochlorés partout en Europe. Après une forte diminution de sa population dans les années ’50 -’60, l’espèce a reconsolidé ses effectifs et son aire de répartition s’est étendue grâce à une protection généralisée et à la prohibition de certains herbicides. Cette progression est toujours en cours actuellement à un rythme régulier. Les mesures agro-environnementales telles la mise en jachère, les bandes herbeuses et les tournières favorisent le dynamise actuel de l’espèce. Aujourd’hui, la buse variable est le rapace diurne le plus abondant, loin devant le faucon crécerelle et l’épervier d’Europe. Près d’un rapace sur deux est une buse ! Suite à la mise en place de mesures de protection, l’espèce est devenue aussi moins craintive et elle s’accommode d’une plus grande proximité de l’activité humaine, se risquant à nicher à proximité des habitations.

nid JdP JdP - Hiver - Automne 2011/2012 2011

9


Citoyenneté

Four banal à Regniessart

Par Camille Cassimans, Chargé de communication PNVH

Irrésistible attrait En 2000, l’association « Loin Devant » voit le jour dans la région bruxelloise, animée par quatre passionnés que sont Laurent Van Eeckhout (Président), MarieClaire Peters (Secrétaire), Brigitte Peters (Trésorière) et Jean-François Gomrée (Technicien et Webmaster). Ils se sont fixés comme objectif d’apprendre à quiconque, jeunes ou adultes, des façons de recréer le lien vers la nature. Cette idée part du constat de la « peur de la nature » que chacun d’entre nous renferme d’une manière plus ou moins importante. Il suffit de lire un ouvrage de François Terrasson pour se rendre compte de nos « phobies » vis-à-vis de la nature (Ref - La peur de la nature, éditions  : Sang de la terre). Ils développent alors dans la région bruxelloise des activités de vulgarisation sur les plantes, de la danse, des travaux manuels divers afin que chacun puisse retrouver ses sens endormis. Très vite la capitale ne se prête plus à la bonne exécution de leurs actions et ils recherchent une autre implantation. C’est en 2008 que le Parc naturel attire toute leur attention. Les conditions y sont idéales : calme, air pur, nature très présente, biodiversité importante, accueil de la population, etc. Ils décident rapidement de s’installer dans une vieille maison de Regniessart nécessitant des travaux de restauration.

Qualité et non quantité

10

Les activités proposées sont diversifiées (Artcraft, nature, danse, cuisine, ateliers, soirées contes, coureur des bois, bibliothèque et cercle de livres, fée du logis, etc.) mais en quantité limitée, environ une tous les deux mois, de manière à préserver la qualité. Il faut aussi savoir que nos quatre amis ont un métier à l’extérieur de manière à pouvoir vivre « comme tout le monde ». Actuellement, ils animent bénévolement leur association mais à terme un emploi de coordinateur-animateur devrait être créé, suivi par un deuxième animateur un peu plus tard. Comme pour d’autres associations, il est possible de devenir membre sympathisant et de bénéficier ainsi de primeurs. Certaines activités sont payantes car il est fait appel à un spécialiste dans le domaine présenté, comme par exemple Francois Couplan qui a attiré un public nombreux pour son stage sur l’utilisation des plantes sauvages et cultivées. À l’inverse, certaines activités sont basées sur le principe du « chapeau », c’est-à-dire que chacun paie ce qu’il veut en fonction de ses moyens. JdP - Hiver 2011/2012


Un four pour tous Le premier projet concret qui a obtenu une subvention de la Fondation Roi Baudouin consiste en la construction d’un four banal à Regniessart, sur terrain communal afin d’être public, tout simplement pour recréer un lieu central de vie dans ce hameau. Il appartient à tout le monde et plusieurs ateliers pain ont été réalisés ainsi qu’une cuisson publique. Ce projet a été finalisé en 2011, le four a été construit selon la tradition, c’est-à-dire avec des baguettes de coudrier arquées, une assise en sable qui va accumuler la chaleur et une couche d’argile pour l’imperméabiliser. L’ensemble doit être couvert d’une toiture pour éviter les dégradations dues aux intempéries. La main d’œuvre était issue des Compagnons Bâtisseurs dirigés par un architecte spécialisé en la matière. Sa mise à feu se fait au moyen de fagots de bois et la cuisson des aliments varie en fonction de l’évolution de sa température. Épinglons aussi la possibilité de développer en parallèle des activités de type « fagottage » en forêt ou vannerie à l’aide du noisetier.

Futurs projets Parmi les projets en phase de développement et à condition que l’emploi soit créé, il est question de proposer une activité telle que « chuchoteurs de chevaux » avec la participation de J.F. Pignon bien connu du monde cinématographique français et la collaboration du manège de Oignies. Cette activité s’adressera aux cavaliers avertis. Une autre voie sera offerte par Kim Pach, anthropologue suisse, qui récolte les « savoirs » du monde. L’idée serait de faire réapprendre l’usage des plantes, la fabrication du feu, la vie dans la nature, etc. que ce soit aux adultes ou aux enfants. Gageons que d’autres idées germeront encore grâce à l’enthousiasme des quatre créateurs de cette association.

Pour en savoir plus : Loin Devant asbl - Mr. Laurent Van Eeckhout 23, Regniessart – 5670 Nismes +32 (0)60/34 44 18 - +32 (0)499/29 67 79 info@loindevant.be - www.loindevant.be JdP - Hiver 2011/2012

11


Agenda Observations

Bibliothèque du ciel

(gratuit)

Du 24 au 30 janvier - Dourbes - après 24h : Passage de l’astéroïde 433 Eros Réservation obligatoire : +32 (0)60 39 99 25 roland.boninsegna@skynet.be

Disponibles à la Maison du Parc. Possibilité d’envoi postal, contactez-nous !

Randonnées en boucle dans les Parcs naturels de Wallonie

Samedi 31 mars - après 21h : Ciel nocturne de printemps, Mars, Lune, Saturne... Adresse : Rue de Mariembourg, 45 - Dourbes.

Restauration d’anciens qui ornent nos façades

poiriers

15 €

Des plateaux ardennais aux grandes plaines qui bordent l’Escaut, la Wallonie est riche de ses différences. Découvrez-les à travers 18 destinations référencées dans ce topo-guide.

(gratuit)

Samedi 3 mars - Dourbes - 1 après-midi

Les anciens poiriers en espalier ornant nos façades sont en voie de disparition, une enquête le montre, entre 2000 et 2010, plus de la moitié d’entre eux ont disparu. Ces véritables monuments végétaux de notre patrimoine rural sont sacrifiés lors d’une rénovation de façade ou laissés à l’abandon, ils finissent par perdre leur forme et dépérir, casser,… Mais comment les restaurer après tant d’années ? Démonstration de taille et d’intervention par Christophe Poirson du CRA-W de Gembloux, projet Biodimestica Suivi par une visite de verger à Dourbes. R.V. à 13h30 à l’école communale, rue de Fagnolle, centre du village, fin vers 16h30. Prévoir bottes et vêtements de pluie si nécessaire. Organisation : PCDN de Viroinval. Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90 Camille Cassimans, cassimans@pnvh.be

Les maladies et ravageurs des arbres fruitiers (gratuit) Samedi 24 mars - Nismes - 1 soirée

Dominique Hoyas, artisan-jardinier bio, partage son expérience dans l’application de méthodes alternatives aux pesticides comme moyen de lutte contre les maladies et ravageurs des arbres fruitiers. Après une introduction générale, questions-réponses.

Carte de promenades de Viroinval À pied, partez à la découverte de l’Ardenne, de la Calestienne et de la vallée du Viroin. Des paysages typiques et vallonnés se livreront à votre émerveillement comme une toile 7 € de maître.

Les chauves-souris Acrobates de la nuit. Cet ouvrage raconte le parcours hors du commun d’un naturaliste passionné par les chauves-souris depuis plus de cinquante années.

Hommes et paysages n°37 Itinéraire de la Calestienne.

R.V. à 18 h à la Maison du Parc. Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90 Camille Cassimans, cassimans@pnvh.be

10 €

Itinéraire d’un jour à travers les paysages calcaires de l’EntreSambre-et-Meuse, 33 km de Couvin à Mazée.

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Cédric Kinif. Dépôt légal D./2011/11.731/34 - ISSN : 1782-1460. Crédits photographiques : Kinif C. [PNVH - cover, p.2 (n°2), p.12], Cassimans C. [PNVH - p.2 (n°1)] Lambert A. [PNVH - p.3 (n°1,2), p.5 (n°8), p.9 (n°1,2,3,4)], Barbier Y. [p.4-5 (n°1,2,3,4,5,6,7)], DGO4 Architecture et Climat [p.6 (n°1,2)], Rw [p.7 (n°1,2)], all-free-photos.com [p.8 (n°1) - L.C.C.], Szczepanek M. [p.8 (n°2) - Licence GNU], Van Eeckhout L. [p.10-11 (n°1,2,3,4,5,fond)]. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc et est téléchargeable sur www.pnvh.be Éditeurs responsables : J.-P. Colin, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes.

12

JdP - Hiver 2011/2012

20 €

Guy Deflandre, éd. Racine.

Membre de l’Union des Éditeurs de la Presse Périodique


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.