Été 2012 - Trimestriel
Belgique-Belgïe P.P.-P.B. 5670 Viroinval BC9630 N° agrégation P401059
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Sommaire
Retr l’agen ouvez da d en pa e l’été ge11
Éditorial Le nourrissage en forêt Ouverture Focus sur l’Office du Tourisme Gestion écologique Plantes invasives Sensibilisation : Plan Maya Le frelon européen Patrimoine culturel Projet ethnobotanique Citoyenneté La dinanderie contemporaine Agenda
Maison du Parc naturel rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél : +32(0)60 39 17 90 - Fax : +32(0)60 39 17 93 secretariat@pnvh.be - www.pnvh.be
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Éditorial Sujet de polémique depuis plusieurs années : le nourrissage en forêt refait surface. En effet, partant du constat de l’augmentation vertigineuse des populations de grand gibier lors des dernières décennies, le Ministre Carlo Di Antonio a annoncé la suppression du nourrissage au 1er octobre 2012. Depuis lors et suite au lobbys des chasseurs, le flou subsiste quant aux mesures qui seront réellement prises. Plusieurs communes aux alentours de Viroinval ont adopté une motion contre cette décision. Suite à la demande d’avis émanant du collège communal de Viroinval, le Parc naturel Viroin-Hermeton s’est clairement positionné par rapport à la question : nous soutenons la position du Ministre. Contrairement à ce que certains pourraient penser, cette prise de position n’est pas idéologique. Elle découle au contraire d’une mise en balance d’arguments scientifiquement prouvés qui feront prochainement l’objet d’un article fouillé et référencé dans notre Journal du Parc i. Je vous en livre, ici, les grandes lignes. Le débat démocratique est ouvert… Si les rentrées financières de la chasse sont très importantes pour toute Commune forestière et doivent, dès lors, être fort logiquement prisent en compte dans la balance décisionnelle, que dire de la multitude d’impacts négatifs causés par la surpopulation de la grande faune sauvage. Citons notamment le déséquilibre faune-flore-habitat avec le problème de la régénération des forêts et l’impact négatif sur la biodiversité, les dégâts aux cultures, prairies et exploitations forestières, les risques sani-
Par Joël Dath, Directeur PNVH taires ou encore l’augmentation des risques d’accidents routiers. Si le nourrissage, pratique clairement visée par le Ministre, n’est pas la seule cause de la surpopulation de grand gibier, il est toutefois prouvé qu’il y contribue clairement dans le cas du sanglier. De plus, les impacts positifs de cette pratique sont mitigés et elle doit être progressivement revue à la baisse si on veut, à terme, l’abolir. Bien entendu, le nourrissage supplétif serait maintenu, comme le Ministre Di Antonio le prévoit, dans des conditions précises de réel danger pour la population. Le nourrissage dissuasif, quant à lui, pourrait être maintenu dans les zones où s’exercent de fortes pressions afin de ne pas voir une explosion des dégâts. Dans tous les cas, nous espérons qu’un plan de tir adapté, avec des quotas réalistes, accompagnera cette mesure pour rétablir l’équilibre forestier. Ces mesures s’inscrivent parfaitement dans le cadre de l’axe prioritaire de réflexion et d’actions du Parc naturel : la mise en œuvre, en harmonie avec l’ensemble de la population, d’une politique de gestion visant le développement durable de tout un territoire. i
Les bons plans du Parc...
L’extracteur de miel
Le piège à campagnol
Pour extraire le miel de plusieurs cadres par l’action de la force centrifuge. Appareil facilement transportable. Coût : 15 €/jour, Caution : 50 €
Location de kits «Topcat» qui permettent aux adeptes des vergers de lutter contre les campagnols, ravageurs d’arbres fruitiers. Utilisation simple, solution rapide et efficace ! Location sur réservation au Parc naturel : Tel : 060/39 17 90. Coût : 10 €/jour pour 4 pièges, Caution : 40 €
La chaudière à cire Pour fondre vos cires grâce à un bain-marie. (82 litres) Coût : 10 €/jour, Caution : 30 € Location au Parc naturel : Tel : 060/39 17 90 2
Issu d’un travail de synthèse sur le sujet réalisé par Arielle Guillaume, chargée de missions Aménagement du territoire et Ruralité (PNVH).
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Coup de pouce au Parc naturel Plus de moyen financiers permettraient plus d’action concrètes sur le terrain ! En versant un minimum de 40€, vous recevez une attestation fiscale à joindre à votre déclaration d’impôts. Devenez donateur du Parc naturel ! Nom : Commission de gestion du PNVH IBAN : BE48 7320 0720 4727 BIC : CREGBEBB Communication : Don exonéré
Ouverture
L’Office du Tourisme de Viroinval
Rue d’Avignon 1 - 5670 Nismes Tel : 060/31 16 35 - Fax : 060/31 10 53 tourisme.viroinval@skynet.be www.viroinval.be
Par Jean-Vincent Biron, Office du Tourisme de Viroinval Ce 15 juin a eu lieu l’inauguration de la venue de l’Office du Tourisme de Viroinval dans ses nouveaux locaux, à la Maison des Baillis, à Nismes. Ce magnifique bâtiment classé hébergeait déjà la Maison du Parc naturel Viroin-Hermeton et la Maison de l’urbanisme de l’Arrondissement de Philippeville. Ce déménagement, effectif depuis février, a permis une réorganisation du travail car un nouveau cadre de vie rime avec des nouvelles idées. Peu à peu, de nouvelles synergies se greffent aux plus anciennes. L’Office du Tourisme existe depuis 1995. Si, au départ, il était situé dans un minuscule local du Vieux moulin de Nismes, il s’est rapidement développé grâce, notamment, aux acteurs politiques fermement convaincus du potentiel touristique de leur commune. Actuellement, pas moins de cinq équivalents temps plein sont employés au service de missions nombreuses et variées. La toute 1re est évidemment l’accueil. Nous sommes ouverts 7 jours sur 7, tout au long de l’année, prêts à renseigner les touristes mais aussi vous, habitants de Viroinval ! Êtes vous certains de connaitre les richesses de notre magnifique cadre de vie? N’hésitez pas à pousser notre porte, nous sommes là pour vous ! En second lieu vient la promotion ! Vous connaissez tous ce guide touristique avec une chèvre blanche sur fond bleu. Après 6 ans de bons et loyaux services, cette dernière a laissé sa place à une orchidée blanche sur fond vert. Distribué à 12 000 exemplaires par an, ce guide est la base de notre promotion. Vous y trouvez toutes les informations sur les attractions et musées, toutes les activités de détente et sportives, les restaurants, les hébergements, les sites naturels, l’agenda des activités…
revues touristiques, la gestion de la partie « tourisme » du site www.viroinval. be, les mailings ciblés, notre page Facebook… Enfin, de nombreuses missions viennent compléter ces deux premières. L’Office du Tourisme organise une multitude d’évènements au sein de la commune : « Journées des églises ouvertes », « Journées du patrimoine », ou dernièrement le « W-E Bienvenue à Viroinval » où durant deux jours, pas moins de 54 ambassadeurs ont ouvert leurs portes pour vous faire découvrir leurs passions. En étroite collaboration avec la Maison du Parc naturel, nous avons remporté le prix Eden en 2009 et nous sommes co-fondateur du projet touristique «La Forêt du Pays de Chimay». Depuis peu, nous accueillons communément des expositions dans nos locaux. La liste des actions ne pouvant être exhaustive, terminons sur un chiffre encourageant : l’Office du Tourisme, c’est 20 000 visiteurs par an ! N’attendez pas pour en faire partie, rendez-nous visite !
En parallèle, nous éditons un second guide « Combinés pour groupes », qui propose 10 journées organisées. Grâce à eux, nous accueillons et guidons pas moins de 110 cars par an à Viroinval, ce qui représente approximativement 150 000 € de retombées sur les différents intervenants. En outre, nous éditons le folder promotionnel des « Jardins d’Ô » de Nismes et gérons la location de barques électriques qui vous permettent de vous détendre au cœur d’un parc communal magnifiquement aménagé. Nous participons chaque année à différents salons du tourisme partout en Belgique. Ajoutons la rédaction d’articles pour des journaux et JdP - Été 2012
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Gestion
Arrachage des invasives : le SCI s’associe au Parc naturel Par Joël Dath, Directeur PNVH
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ette année, la balsamine de l’Himalaya qui envahit les rives de l’Eau Noire et du Viroin n’aura jamais été soumise à une campagne d’arrachage d’une telle ampleur. Durant les quinze premiers jours du mois de juillet, pas moins de 5 jobistes mis à disposition du Parc naturel par la Commune de Viroinval et 9 jeunes volontaires réalisant leur service civil international ont mis à mal cette belle invasive sur tout le territoire du Parc naturel. Accompagnés de deux ouvriers du service technique communal et de l’équipe du Parc, ces adolescents ultra-motivés par la conservation de la nature ont arrachés des milliers de plants en bordure de nos cours d’eau.
Impatiens glandulifera
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Le Service Civil International Le SCI (Service Civil International) a été créé en 1920 au lendemain de la première guerre mondiale par le pacifiste suisse Pierre Cérésole. Français, allemands et anglais se sont rassemblés autour d’un projet de reconstruction d’un village proche de Verdun détruit par la guerre, scellant ainsi symboliquement la réconciliation entre ces peuples. Au cours du vingtième siècle, le SCI s’est développé en créant des branches nationales un peu partout dans le monde et en multipliant ses terrains d’actions : lutte pour la reconnaissance de l’objection de conscience et le remplacement du service militaire par un service civil international; organisation de projets internationaux de volontariat et, en pleine guerre froide, échange de volontaires entre l’Ouest et l’Est ; lutte pour un monde pacifique et dénucléarisé ; financement de projets dans les pays du Sud et envoi de coopérants, etc. Aujourd’hui, le SCI est présent dans une centaine de pays et propose des projets de volontariat dans des domaines très variés mais il s’occupe également de formation et de sensibilisation. En Belgique, en particulier, cette organisation existe depuis 1947. Une branche francophone et une branche néerlandophone nommée « Vrijwillige Internationale Aktie » (VIA) ont vu le jour en 1974 suite à la fédéralisation de l’État. Le SCI est reconnu par la Direction Générale de la coopération au Développement comme ONG d’éducation au développement, ainsi que comme organisation de jeunesse par la Communauté française de Belgique.
Plus d’info sur www.scibelgium.be
Arracher avant la floraison
Exporter pour plus de sécurité
La balsamine de l’Himalaya est une plante annuelle Dans le cas d’un arrachage tardif, les plants de à tiges rougeâtres pouvant atteindre 2,5 m de haut. balsamines en fleurs laissés en tas le long du cours Elle présente des fleurs à éperon pourpres à blanches d’eau peuvent très bien continuer leur processus de plus de 2,5 cm de long et ses feuilles dentées sont de développement de gousses et de graines. Il opposées ou verticillées par trois. n’est donc pas envisageable de Cette plante se multiplie par semis composter ces végétaux, sous Au Royaume-Uni, la vitesse naturel. Ses graines sont libérées peine de contaminer les terres d’expansion de la balsamine de lorsque la gousse qui les loge sous-jacentes. Par contre, Il est l’Himalaya a été estimée jusqu’à arrive à maturité et explose. Troufortement indiqué d’exporter 38 km par an. En République vant son milieu de vie optimal au les tiges arrachées dans un site Tchèque, l’espèce couvre 56% des bord des cours d’eau, la balsamine bien ouvert, en dehors des zones berges des cours d’eau. Si son se disperse dès lors très facilement inondables, en les étalant un taux de dispersion reste constant, au gré du courant. Il est donc logimaximum afin de faciliter leur il est attendu que cette balsamine couvre l’entièreté des linéaires des quement recommandé de gérer la séchage complet avant de les cours d’eau d’ici 2025 ! plante avant la floraison, pendant incinérer. la dernière quinzaine de juin, voir Besoin de plus de renseignedébut juillet. ments sur les espèces invasives du Parc naturel ? Le système racinaire de la balsamine étant peu déveN’hésitez pas à nous contacter ou à nous rendre loppé, c’est la simple technique de l’arrachage manuel visite à la Maison du Parc. Les fiches techniques de complet du plant qui est mis en œuvre pour pallier à reconnaissance et de gestion des plantes invasives, l’envahissement des berges. Cette gestion doit touréalisées par l’Unité Biodiversité et Paysages de tefois être minutieuse, car si la tige est simplement Gembloux Agro-Bio Tech, sont également à votre cassée, la croissance peut reprendre à partir des nœuds disposition sur www.pnvh.be, rubrique PNVH inférieurs. Peu d’efforts, mais ô combien répétitifs… Médias / Téléchargements.
Logo du SCI : une pelle devant une épée brisée
Les 9 jeunes du SCI accompagnés, en bas à droite, des 5 jobistes de la commune de Viroinval.
En collaboration avec AltérIAS.
Plantation dans un jardin
Code de conduite sur les plantes invasives : un nouvel outil pour les communes, les professionnels de l’horticulture et les particuliers.
Invasion en milieux naturels
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Sensibilisation
Le frelon europeen (Vespa crabro) Par Anne Lambert, Chargée de sensibilisation PNVH
Une sorte d’énorme guêpe aux ailes rousses vous frôle, émettant un véritable bruit d’hélicoptère… la réaction de peur est immédiate ! Et pourtant… le monstre qui vous effraie n’est vraiment pas méchant et mérite d’être un peu mieux connu. Ce petit article se propose de vous le présenter. Vous verrez, vous finirez par l’apprécier ! Il n’est en effet pas dérangeant et n’adopte jamais le comportement exaspérant de certaines guêpes attirées par nos tables couvertes d’aliments. Loin d’être agressif, le frelon tente toujours de fuir s’il en a l’occasion. C’est vrai que le frelon est impressionnant avec son corps d’environ 2 cm ( la reine mesure même 3,5 cm ! ). Bien que proches cousins des guêpes (ce sont aussi des hyménoptères), les frelons n’établissent jamais, au contraire de celles-ci, leur nid dans nos habitations. Ils vivent à l’orée des bois où ils installent leur société dans les arbres creux.
Réveil printanier Au printemps, la reine qui a passé l’hiver engourdie dans une cachette souterraine après s’être accouplée à l’automne, se réveille avec pour principale priorité la recherche de nourriture. Durant son hibernation d’environ six mois, elle ne s’est en effet pas alimentée et a vécu des réserves de graisse accumulée l’année précédente. Pour se refaire des forces, elle va tenter de sucer la sève sucrée d’un 6
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arbre blessé, mais ne négligera pas de boire l’hémolymphe des insectes qui passent à sa portée. Elle n’est capable de se nourrir que d’aliments liquides, les seuls qui puissent franchir sa « taille de guêpe ». Son deuxième souci sera de dénicher une cavité naturelle où établir son nid. À ce moment, il est possible qu’elle s’égare dans nos habitations, en quête d’un lieu abrité et chaud. Ne lui livrons pas bataille, elle n’a aucune intention agressive. Aidons-la plutôt à repartir dans la nature où elle trouvera tout ce qui lui sera nécessaire pour établir sa société.
Le développement de la colonie Chaque étage du nid sera cloisonné en petites logettes hexagonales, ouvertes vers le bas. C’est dans celles-ci que la reine déposera ses œufs qui, grâce à leur extrémité collante, s’y maintiendront solidement fixés. Ils seront pondus au rythme d’un par jour minimum. À sa sortie de l’œuf, chaque petite larve secrète à son tour une sorte de glu qui lui permet de rester fixée, la tête en bas, dans sa logette.
Ci-dessus, un nid de frelon d’une cinquantaine de centimètres de haut. Habituellement de forme ovoïde, celui-ci a été découvert entre une vitre et son volet, dans une cabane abandonnée.
Dès l’éclosion des œufs, la reine se met en chasse d’insectes (principalement de mouches) qu’elle malaxe avec de la salive et dont elle distribue de petits fragments aux larves. Après une croissance d’environ 15 jours, celles-ci vont fermer leur cellule d’un opercule de soie qu’elles sécrètent. Elles vont alors se nymphoser et se transformer en ouvrières en une dizaine de jours. Plus les ouvrières deviennent nombreuses, moins la reine fondatrice du nid travaille. Ses filles ont désormais pris le relais. Une fois devenues adultes, les ouvrières ne consomment plus d’insectes. Elles continuent à les chasser pour nourrir les larves, mais elles ne consomment plus que du nectar. Leur vie est courte et ne dépasse pas quinze jours. Proportionnelle à la taille de ses habitants, celle du nid peut atteindre une soixantaine de centimètres de haut et une trentaine de centimètres de diamètre. La colonie atteint son apogée de la mi-août à la mi-septembre avec 400 à 700 individus. Elle dépérit vers le mois d’octobre et, à ce moment, seules les jeunes femelles fécondées hivernent pour fonder leur propre colonie au printemps suivant.
Le frelon asiatique Récemment introduit dans nos contrées, le frelon asiatique Vespa velutina pose un réel problème. Redouté par les apiculteurs en raison de son habitude de consommer des abeilles domestiques, il fait l’objet de tentatives de piégeage malheureusement peu sélectives. Ainsi, les populations de frelons européens, déjà bien menacées par nos préjugés, font hélas parfois les frais de la lutte contre leur cousin asiatique.
Le frelon asiatique présente un abdomen plus noir que le frelon européen. Il est aussi un peu plus petit. Son nid se trouve généralement dans les arbres et se distingue de celui du frelon européen par la position latérale du trou de vol. Tentons d’apprendre à le reconnaître et, en cas de certitude absolue, détruisons-le. Mais prudence ! En cas de doute mieux vaut prendre conseil auprès d’un spécialiste afin d’éviter de nuire à notre précieux allié, le frelon d’Europe. À gauche, un nid de frelon dans un arbre.
Patrimoine
À la e h c r e h c e r t e s e g a des us nciens savoirs aaux liés plantes Par Émilie Hennot, aquascope de Virelles
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uelques décennies d’industrialisation et de modernité nous ont bien éloignées de la nature. Les plantes sauvages, qui ont assuré pendant des milliers d’années de multiples fonctions nécessaires au bienêtre et à l’autonomie des familles ( nourriture, outils, médication… ) sont disparues de notre vie quotidienne. Si certains de ces usages et savoirs commencent à renaître auprès de quelques passionnés, la plupart sont peu à peu oubliés. Pourtant, ils constituent un patrimoine d’une valeur inestimable, véritable vitrine des savoir-faire des gens du coin avec la nature. C’est pourquoi nous lançons un projet régional de récolte des savoirs liés aux plantes auprès des personnes qui détiennent encore quelques trésors (recettes, remèdes et secrets de grands-mères et grands-pères). Nous allons, d’une part, à la rencontre des personnes âgées de la région (voir appel cidessous) et, d’autre part, en collaboration avec le Parc naturel Viroin-Hermeton, nous vous proposons, chaque trimestre, de découvrir
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dans ce journal une plante courante de la région et d’apporter vos propres connaissances à son sujet. Ces savoirs récoltés feront l’objet d’une publication à destination des habitants de la région, une manière de faire revivre et perdurer nos traditions locales !
Un centre ethnobotanique à l’étang de Virelles… Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste : le premier Centre Ethnobotanique wallon qui sera un lieu d’échange et de partage sur les relations entre l’homme et les plantes sauvages. On pourra notamment y visiter un « jardin des savoirs oubliés », y consulter une bibliothèque spécialisée, y suivre des formations sur les plantes sauvages comestibles et médicinales, des stages de vannerie, etc.
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ecueillir les témoignages de personnes âgées sur leurs savoirs liés aux plantes vous intéresse? Rejoignez-nous le 6 septembre 2012 à 18h à l’Aquascope pour une soirée de rencontre et d’informations. Une journée de formation sur les plantes sauvages (facultative) et une soirée de formation à l’enquête pour vous préparer à rencontrer les personnes âgées seront également prévues les 1er et 2 juillet prochains. Pour tout renseignement ou pour nous avertir de votre présence, veuillez former le 060 / 21 49 28 ou envoyez un e-mail à education@ aquascope.be.
Le Sureau noir, " Suzerain des ruines " Dans la région, certains l’appellent Séyu ou encore Suzon.
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out au long du mois de juin, le Sureau noir nous a offert le délicieux parfum de ces belles ombelles blanches. Les plus gourmands d’entre nous en ont profité pour fabriquer un délicieux sirop, voire même un champagne local !
Si vous avez raté les fleurs, pas d’inquiétude ! Il vous reste encore les baies de sureau pour profiter, tout au long de l’été, des bienfaits de notre « arbre à fées ». On peut en réaliser un excellent sirop pour la toux, un vin délicieux et une gelée très appréciée (attention, les baies de sureau noir se consomment uniquement cuites ! ). Madame Jourdain, de Rièzes, a eu la gentillesse de nous transmettre sa recette maison de vin de sureau. À vos chaudrons ! Dans la région, les baies de Sureau noir, et même le Sureau rouge (non comestible celui-là ! ), ont également été utilisées pour fabriquer de l’encre !
Vin de sureau « Cueillez 25kg de baies de sureau. Écraser les baies, mettez-les dans une bombonne avec 2,5kg de sucre, 2,5kg de miel et 25gr de sel. Laissez macérer le tout un mois, filtrez et mettez en bouteilles ».
Recette de Madame Jourdain de Rièzes
Le Sureau noir a sûrement bien d’autres secrets à nous révéler… Peut-être en avez-vous quelquesuns à partager ? Vous souvenezvous de cette encre végétale et de la manière dont on la fabriquait ? Vous avez confectionné, dans votre enfance, des flûtes enchantées ou autres jouets avec son bois creux ? Vous lui connaissez d’autres noms populaires, des histoires dans lesquelles on en parle ? Vous connaissez d’autres usages de ses baies et fleurs ? Alors, contactez Émilie pour enrichir cette mémoire collective et la faire (re)vivre ! Émilie Hennot, 42 rue du lac 6461 Virelles, 0492/73 46 85, education@aquascope.be
Monsieur Camby et Madame Lamblot, de Chimay, se souviennent : « L’instituteur du village cueillait le Sureau rouge et le noir pour fabriquer lui-même les deux sortes d’encres pour toute la classe en les faisant bouillir dans de grandes marmites ». JdP - Été 2012 9
Citoyenneté
La dinanderie contemporaine à Viroinval Par Camille Cassimans, Chargé de communication PNVH
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a Montagne-aux-Buis, site protégé incontournable du Parc naturel Viroin-Hermeton, regorge de buis. Pourtant, Marie ARCQ ne s’y approvisionne pas, elle a son propre buis dans son jardin. Elle utilise ce bois pour la confection d’outils utilisés dans la dinanderie, passion que Marie a remise au goût du jour en 2004.
Tout d’abord, l’artiste trace le dessin sur les deux côtés de la plaque. Le premier travail sera le raclage, opération réalisée avec un maillet et un ciselet en buis. Ce dernier est confectionné dans un bois dense car cette matière abîme moins le métal. Les étapes successives de repoussage recto/verso dessinent et donnent le relief au motif.
Originaire d’Hastière, elle réalise ses études artistiques à Dinant, dans la section "Arts plastiques" de l’Institut de l’État à Herbuchenne, où sa formation en dinanderie dura deux ans. Ensuite, ce fut l’envol d’une carrière professionnelle toute différente.
Entre chaque séance de raclage, un recuit au chalumeau est nécessaire afin de rendre sa malléabilité au cuivre et un passage sur le marbre permet de remettre à plat la pièce déformée par les martelages.
Depuis lors, les cours de dinanderie sont tombés en désuétude et ne se donnent plus qu’en cours du soir, dans une seule école en Belgique, pour un groupe d’une dizaine de personnes passionnées mais qui ne peuvent en faire leur métier. Marie en fait partie et s’y rend une fois par semaine afin de perfectionner encore et toujours sa technique et surtout pour pouvoir perpétrer cet art trop souvent laissé aux oubliettes.
Parlons "ciselure" Cette technique consiste à faire ressortir un relief d’une plaque en cuivre ou en laiton par une succession de travaux manuels nécessitant doigté et patience.
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Imaginez que le cycle raclage/recuit/planage peut se renouveler jusqu’à quinze fois pour certaines œuvres. Sujets à tendinite : s’abstenir ! La finition s’obtient grâce à des ciselets en acier de diverses formes. S’ensuit la réalisation d’une patine, teinte donnée à la pièce grâce à l’action chimique (décapant à brasure, borax, vapeur d’ammoniaque ou mélange secret de l’artiste) conjuguée à un recuit. Mais gare aux excès chimiques sinon c’est la corrosion assurée et la fragilisation de l’œuvre.
La rétreinte La plaque de cuivre va être mise en forme grâce à un marteau à rétreindre combiné à une bigorne, forme en acier sur laquelle on va travailler afin de donner le volume souhaité. Le travail se fera en tapant régulièrement avec le marteau d’un mouvement régulier de l’intérieur vers l’extérieur. Cette frappe formera des cercles concentriques. Les empreintes laissées par
Supplément Agenda : été 2012 Animations d’1/2 journée
Plantes
sauvages comestibles
18 juillet, de 13h à 16h
Marie ARCQ, 5 rue du Petit Tienne - 5670 Nismes, 0474/53 78 96, m.a.r.i.e@live.be, facebook :"dinanderie contemporaine création"
le marteau à rétreindre sur le métal seront atténuées par un marteau à planer. Cette opération s’appelle le sousplanage. À la suite de ces opérations, on dit que le métal s’est « écroui », c’est à dire que sa structure est resserrée impliquant un durcissement. Pour rendre au cuivre sa malléabilité originale, une troisième opération est nécessaire : le « recuit ». Le flan est chauffé au chalumeau jusqu’à ce qu’il prenne une couleur rouge uniforme. La pièce est refroidie en étant plongée dans l’eau froide et ensuite séchée.
L’emboutissage Cette technique rapide de mise en forme consiste à déformer la plaque de cuivre sur un coussin de cuir rempli de sable ou dans une matrice (salière) plus ou moins creuse à la l’aide d’un marteau ou d’un maillet à l’arrondi adapté. La frappe se fera concentriquement de l’extérieur vers l’intérieur du flan. Mais cette technique à un inconvénient majeur, elle amincit le métal en son centre et ne
peut donc être utilisé que pour des pièces aux formes peu profondes et simples, éventuellement pour ébaucher un travail de rétreinte. Au final, l’œuvre subira aussi le planage et le martelage de manière à rendre la « main » de l’artiste. Marie utilise même des marteaux façonnés « maison » et donne des « coups » caractéristiques qui s’écartent de la traditionnelle finition en facettes. Les bords non-découpés strictement lui sont personnels, laissant ainsi apparaître le résultat du métal travaillé, écrasé, repoussé, martelé… Généralement, toutes les œuvres de Marie sont faites d’une seule pièce, une feuille plane de cuivre, tel un dessinateur devant une feuille vierge. Pour certaines créations, la soudure à l’argent est nécessaire, obtenant ainsi des montages plus complexes. Dernier détail, ne dites pas à Marie qu’elle est « marteau » ! Dénicher un vieux marteau ayant déjà un long chemin derrière lui, au fond d’un atelier, d’une brocante, est simplement une question de passion.
Après une balade « cueillette », atelier culinaire. Départ de la Maison du Parc, prévoir de bonnes chaussures.
Les villages Parc naturel
du
Circuits à la découverte du patrimoine de nos villages. RV à l’église du village. 26 juillet, de 14h à 17h Nismes 2 août, de 14h à 17h Vierves-sur-Viroin, en partenariat avec l’asbl « Les Plus Beaux Villages de Wallonie » 9 août, de 14h à 17h Oignies-en-Thiérache
Sentier de l’Eau Blanche 14 août, de 9h à 12h Découverte du projet Walphy (réhabilitation des cours d’eau). Départ de l’ancienne gare de Nismes, rue de la Station.
Montage
de mouche
20 août, de 14h à 17h Démonstration de montage de mouche (pêche). Venir avec son matériel.
Réservations via l’Office du Tourisme de Viroinval au 060/31 16 35, rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes
PAF : 2€/pers. JdP - Été 2012
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Agenda Expo : Province
de Namur : biodiversifiée (gratuit)
Journées du Patrimoine en Wallonie (gratuit)
Samedi 8 et dimanche 9 septembre Treignes, Dourbes, Vierves, Nismes
Du 28 juin au 2 sept. - Nismes - de 9h à 17h (lu. au di.) Exposition organisée par la province de Namur, en partenariat avec le Parc naturel. Adresse : Maison du Parc Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90 secretariat@pnvh.be
Observations
du ciel
(gratuit)
Samedi 11 et dimanche 12 août - Dourbes - après 22h Étoiles filantes Perséides et Ciel nocturne d’été, Saturne, Jupiter... (Sa. : concert de musique indienne) Samedi 8 septembre - après 22h : Observation du ciel nocturne d’été et d’automne, Jupiter, Lune...
La maison des Baillis accueille l’exposition naturaliste des différents phénomènes géologiques de la formation des Fondrys, de 9h à 17h. Infos : Office du Tourisme +32 (0)60 31 16 35 ou www.journeesdupatrimoine.be
Les
bonnes questions à se poser pour la création de son verger (gratuit)
Samedi 15 septembre - Frasnes - 1 après-midi R.V. à 14h30 à l’entrée des pépinières Gérard, rue du Grand Breux, 14 à Frasnes-lez-Couvin. Infos : Cellule «vergers» du PCDN de Viroinval. +32 (0)476/75 25 37 - viroinvol@skynet.be
Infos : Roland Boninsegna, +32 (0)60 39 99 25 Adresse : Rue de Mariembourg, 45 - Dourbes.
Stage : Les
secrets de la forêt
Du 20 au 24 août - Nismes - de 9h à 16h Stage nature pour enfants de 6 à 12 ans. Prix : 65 €. Adresse : Maison du Parc Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90 Anne Lambert, anne.lambert@pnvh.be
Gestion
du fond de
Noye (gratuit)
Dimanche 26 août - Olloy - 1 journée 24e journée annuelle de gestion du pré alluvial en réserve naturelle. Évacuation des végétaux, creusement d’une mare, cuisson sur feu de bois, promenade d’observations... Organisation : C.N.B. : sections Le Viroinvol et La Niverolle & El Mouquet et la L.R.B.P.O. R.V. à 9h30 à l’église d’Olloy, fin vers 16h. Infos : Thierry Dewitte, +32 (0)476/75 25 37 viroinvol@skynet.be Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Cédric Kinif. Dépôt légal D./2012/11.731/41 - ISSN : 1782-1460. Crédits photographiques : Anne Lambert - PNVH [cover, p.7 (n°4), p.9 (n°1,2)], Roger Herman [p.2], Cédric Kinif - PNVH [p.3, p.5 (n°1), p.7 (n°1,2,3), p.9 (n°3)], ArtMechanic [p.4, (n°1) - LCC], Mnolf [p.4, (n°2) - LCC], Camille Cassimans - PNVH [p.4 (n°3), p.10-11], Jean Tosti [p.4, (n°4) - LCC], AltérIAS [p.5 (n°2,3)], Aconcagua [p.6 (n°1) - GNU], Niek Willems [p.4 (n°4) - LCC], Lily M. [p.7 (n°5) - LCC], Rose-Line Thirault [p.8 (n°1,2)], Virelles Nature [p.8 (n°3,4,5)]. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc et est téléchargeable sur www.pnvh.be Éditeurs responsables : J.-P. Colin, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes.
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JdP - Été 2012
Membre de l’Union des Éditeurs de la Presse Périodique