Le Journal des habitants du Parc naturel n°44

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Périodique 1 / 2016

Belgique-België P.P.-P.B. 5670 Viroinval BC9630 N° agrégation P401059

n°  44

Conservation de la nature Nichoirs pour hirondelles

Ruralité Le Mesnil... Côté nature

Conservation de la nature Réserve naturelle à Viroinval

Ouverture Le jardin solidaire

rue d’Avignon 1 - 5670 Nismes Tél : +32 (0)60 39 17 90 - Fax : +32 (0)60 39 17 93 secretariat @pnvh.be - www.pnvh.be

Maison du Parc naturel

Gestion Biodibap V3


Éditorial

Tous les cadeaux sont maintenant déballés, les décorations des fêtes rangées jusqu'au Noël prochain. Restent les bons vœux souhaités sous le sapin et un certain accord rédigé en décembre 2015. Cet accord, historique à mon sens, a été signé par toutes les nations du monde : il s'agit de la COP 21, un accord sur le climat ayant pour objectif absolu de limiter la hausse de la température en dessous des 2°C. Cet accord est très ambitieux en termes d'énergie durable et de réduction d'émission de CO2. Il a aussi comme objectif sous-jacent la solidarité entre pays industrialisés et les pays en voie de développement qui souffrent aussi de terribles dérèglements climatiques. À Paris, en décembre 2015, les nations ont voulu voir l'avenir autrement et basculer de l'ère fossile à l'ère du renouvelable. Le Parc naturel et le Guichet de l'énergie saluent et soutiennent cet accord. Ils vont sans cesse transmettre ce message car la partie n'est pas gagnée d'avance et les vieilles habitudes ont la vie dure.

Françoise Roscher-Prumont, Présidente PNVH - Échevine de l'environnement

Il faut sensibiliser et sans cesse informer : les enfants, les citoyens, les associations, les politiques... L'accord historique de la COP 21 n'est pas un acquis, c'est un nouveau départ pour des projets novateurs, pour une autre forme de consommation d'énergie, valorisant la réduction des émissions de gaz à effets de serre dans le monde entier. Cette volonté exprimée en décembre 2015 sera évaluée tous les cinq ans pour objectiver les progrès réalisés. Et si chacun d'entre nous se sentait concerné dès maintenant ?

Les bons plans du Parc...

Arbres fruitiers et semences pour pré-fleuri à petits prix ! Vous habitez Viroinval et souhaitez augmenter la biodiversité et la beauté de votre jardin? Le Parc naturel distribue semences, arbres et arbustes fruitiers. Uniquement sur réservation et dans la limite des stocks disponibles ! 2

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• Arbres basse-tige et demi-tige : 5 € • Arbres hautes-tiges : 7,50 € • Arbustes (framboisiers, groseilliers...) : 1 € • Semences pré-fleuri : 2 € / 10 grammes Infos : Parc naturel +32(0)60 39 17 90, secretariat@pnvh.be, www.pnvh.be


Conservation de la nature

Installation de nichoirs pour hirondelles de fenêtre Par Corentin Levacq, Chargé de missions PNVH

Comme annoncé dans le numéro précédent, l’équipe du Parc naturel, bien aidée par le service travaux de la commune, a placé des nichoirs pour hirondelles de fenêtre en trois endroits du territoire communal.

Conditions pour un placement optimal de nichoirs pour hirondelles de fenêtre 2

Ainsi les écoles communales d’Olloy-sur-Viroin et de Le Mesnil ont vu, chacune, leur façade « couronnée » de cinq nids artificiels. Le placement de ceux-ci rencontre un double objectif : d’une part, permettre à ce petit oiseau intégralement protégé de ne pas souffrir de la crise du logement1, et, d’autre part, de sensibiliser les élèves de ces deux établissements à la nécessité de protéger cette hirondelle. Un grand poster relatif à cette espèce et aux autres hirondelles présentes en Belgique (l’hirondelle rustique et l’hirondelle de rivage) leur sera prochainement distribué.

- L’espace devant le nid doit être très dégagé : pas d’arbres, pas de mur trop rapproché, pas de lierre.

Le troisième lieu où vous pourrez apercevoir ces nichoirs est la maison des archives communales (l’ancienne gendarmerie) située à Vierves.

- Respectez une hauteur minimale de 4 mètres.

- La corniche sous laquelle sera placé le nid devra présenter un débord d’une trentaine de centimètres (minimum) et être, de préférence, de couleur claire. - L’orientation a peu d’importance si le nid est bien protégé du soleil et de la pluie par la corniche. - Placez plusieurs nids l’un à côté de l’autre, l’hirondelle est un animal très colonial. - Si vous placez des planches à fientes, laissez un espace de 50 cm entre elles et l’entrée du nid (pour éviter que les pies ne viennent s’y poser pour « croquer » les petits).

Précisons que de petites planchettes ont été placées sous ces nichoirs afin de récolter les fientes des locataires, évitant ainsi l’inconvénient souvent mentionné par des personnes chez qui l’hirondelle est venue s’installer : une façade et/ou des vitres salies.

1. « Son plus grand problème est de pouvoir trouver la boue nécessaire à la construction de son nid. En effet, de nombreux sentiers boueux et mares disparaissent petit à petit. De plus, les nouvelles constructions des humains ne sont pas souvent adaptées à la construction de nids. C’est pourquoi la pose de nichoirs est une bonne solution face à cette crise du logement. », Journal des habitants du Parc n°43, p.5, article de François Mathy : L’hirondelle de fenêtre, Delichon urbicum L. 2. Carels C., Nids artificiels pour hirondelles de fenêtre, Explications et mode d’emploi, Aves Journal du Parc n°44

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Conservation de la nature

La création d’une réserve naturelle

ardennaise à

Par Édith Brouckaert et Stéphane Tombeur

Viroinval

Les Muscardins a.s.b.l. est une association de protection de la nature, fondée en octobre 2014 à l’initiative de quelques citoyens de Viroinval pour sauver une forêt d’une grande biodiversité. Cette dernière allait être coupée totalement (mise à blanc) afin d’être replantée en résineux dans un but strictement lucratif. Il semblait impensable que ce biotope magnifique abritant une fonge, une flore et une telle faune aussi patrimoniale puisse disparaître d'un jour à l'autre. Persuadé de la nécessité de préserver cet endroit, une négociation avec le propriétaire privé allait permettre d’envisager l’acquisition de la forêt. Cette dernière se concrétisa début juillet 2015. En effet, l’association finalisait l'achat de ce site prestigieux afin d'y créer une réserve naturelle située dans le massif ardennais de Viroinval, en bordure d’un affluent du ruisseau d’Alysse (zone protégée Natura 2000).

La valeur inestimable de cette forêt D'après la carte de Ferraris, l’emplacement était déjà occupé au XVIIIe siècle par une forêt de feuillus. De nos jours, le chêne est l’arbre dominant. Depuis les années soixante, grâce à l'absence de sylviculture intensive en ces lieux, l'empreinte de l’homme est restée faible. On y trouve pas mal de bois morts : grosses branches, arbres abattus par le vent, arbres morts sur pied, etc. Sous nos latitudes, plus d'un tiers de la biodiversité forestière dépend du bois mort. Il s’agit entre autres d’espèces occupant des cavités comme la martre des pins et certains oiseaux cavernicoles, mais aussi chauvessouris (qui gîtent sous l'écorce des vieux chênes), ainsi que d’une grande variété d'arthropodes et d’innombrables champignons, bryophytes... Les études ont mis en avant que toutes essences forestières confondues, le chêne est l'arbre qui abrite les plus nombreuses formes de vie. Le fait que cette forêt soit une chênaie (en régression à l’échelle 4

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Bois mort et cavités régionale), composée de nombreux chênes plus que centenaires, lui confère une valeur écologique inestimable.

L'âme de la réserve : le “Ry Pasteuri” Le Ry Pasteuri, un beau ruisseau de source, traverse le site et donne naissance à de petites étendues marécageuses. Les grenouilles, les crapauds, les tritons et les remarquables salamandres terrestres viennent s’y reproduire. La couleuvre à collier y cherche ses proies en parcourant les berges. Les zones humides du Ry Pasteuri, où pousse une végétation spécifique à cet écosystème (ruisseau de source) est un terrain de chasse idéal pour les libellules. Parfois, la cigogne noire peut aussi y être observée à la recherche de l’un ou l’autre chabot. Ce dernier peuple le ruisseau en compagnie de la truite fario qui de leurs présences, attestent de la grande qualité des eaux du Ry. Le Ry Pasteuri est par ailleurs le seul affluent de l’Alysse (rivière ardennaise représentant la frontière avec la France) qui n’est pas encore complètement sacrifié à la culture intensive des résineux. Fort heureusement d’ailleurs puisque l’on sait d’une part que la décomposition de la


Comment soutenir le projet ?

Grenouille, orvet, agrion gracieux et cordulégastre bidenté

Il existe beaucoup de raisons qui justifient le classement de la forêt des Muscardins en réserve naturelle. L’a.s.b.l. en est devenue propriétaire, mais il reste maintenant des créanciers à rembourser. En effet, si la sauvegarde du site a été possible grâce aux dons de nombreuses personnes persuadées du bien fondé de ce projet, un emprunt (sous forme d’obligations) a été nécessaire pour permettre l’acquisition. L’action continue donc et votre soutien financier reste plus que bienvenu.

litière abondante produite par ces arbres entraîne une augmentation de l’acidité des sols et des rivières et perturbe ainsi les écosystèmes. D’autre part la densité de ces plantations de résineux est souvent telle qu’aucune lumière ne peut arriver au sol, facteur limitant drastiquement la biodiversité.

Pourquoi cette réserve ? Sur la commune de Viroinval, de nombreuses réserves naturelles ont été créées pour conserver les remarquables pelouses calcaires. Malheureusement, le patrimoine ardennais, partie boisée couvrant deux tiers du territoire de la commune, y est beaucoup moins préservé. En effet autant dans les forêts privées que publiques et malgré des efforts pour y favoriser la biodiversité qui portent leurs premiers fruits ici et là, il est évident que l’objectif prioritaire reste celui de la productivité économique. Pourtant la sauvegarde des zones forestières qui présentent une valeur patrimoniale ou conservatoire particulièrement élevée parce qu’elles hébergent des espèces rares ou vulnérables en Wallonie, est toutefois aussi essentielle non seulement pour assurer la protection de ces espèces mais aussi pour assurer la pérennité du milieu forestier luimême… Sans l’acquisition de cette forêt qui abrite une multitude d’espèces intégralement protégées par la loi sur la conservation de la nature, le site aurait été perdu ! Force est de constater que cette législation qui prévoit en outre l’interdiction de détériorer ou de détruire les sites de reproduction, les aires de repos ou tout habitat naturel où vivent ces espèces à un des stades de leur cycle biologique, semble totalement inefficace. Nous gardons l’espoir que cette forêt aujourd’hui protégée par un élan citoyen, véritable noyau de biodiversité pourra se maintenir et peut-être, avec votre soutien, essaimer sa richesse dans certaines parcelles forestières adjacentes.

Couleuvre à collier

Salamandre Si la cause vous intéresse, si vous désirez vous renseigner, vous rendre utiles (physiquement, expertise…) n'hésitez pas à prendre contact avec l’association. Plus d’info : www.lesmuscardins.be Journal du Parc n°44

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Ruralité

Le Mesnil... Côté nature Par François Mathy, Chargé de missions PNVH

Après le village de Treignes et ses pelouses, la série d’articles sur la nature autour des villages du Parc naturel continue avec Le Mesnil. Un village perdu dans la forêt, oui c’est sans doute la première chose à laquelle vous pensez en lisant le nom de Le Mesnil. Comme nous allons le découvrir, cet isolement peut aussi être un avantage dans un cadre de nature préservée.

La vallée du Deluve Le Deluve coule depuis Oignies vers Treignes pour se jeter dans le Viroin juste avant sa confluence avec la Meuse à Vireux-Molhain. Il contourne donc Le Mesnil par le sud et par l’est, créant une magnifique vallée forestière reconnue comme site de grand intérêt biologique. Le cours d’eau est assez varié : il présente une grande diversité de biotopes avec des bras morts, des prairies et mégaphorbiaies (formations végétales de hautes herbes se développant sur des sols humides et rudes), des zones boisées, feuillues et résineuses… Autrefois la vallée était entourée de pâtures et de prés de fauche, certaines sont aujourd’hui abandonnées alors que d’autres sont toujours pâturées, ce qui entretient une série de biotopes différents, de la prairie humide à la forêt rivulaire à saules et aulnes glutineux. Plusieurs plantes typiques des milieux humides sont donc présentes. Parmi les plus emblématiques : la reine des prés, la renouée bistorte… De nombreux animaux vont aussi bénéficier de ces milieux : papillons, libellules, oiseaux aquatiques. Ce sont donc les activités humaines qui maintiennent certaines portions de la vallée ouverte. Si le pâturage et la fauche devaient cesser, nous assisterions à moyen terme à une évolution vers l’aulnaie rivulaire. 6

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le barrage du castor sur le Deluve

Depuis quelques mois, nous pouvons observer de nombreux signes de la présence du castor dans la vallée du Deluve. En augmentation partout en Wallonie, les effectifs du castor se portent mieux et il a fait sa réapparition en de nombreux endroits dans notre Parc naturel. Ce rongeur protégé, d’une taille de 110 à 120 cm dont 30 cm pour la queue aplatie, est nocturne et ne s’éloigne que rarement à plus de quelques dizaines de mètres de la rive. Il construit très souvent son terrier sous la berge ou peut aussi construire une hutte. Lorsque le niveau d’eau n’est pas assez élevé pour lui, il peut ériger un barrage afin d’augmenter celui-ci. C’était le cas au Mesnil, mais celui-ci est à castor


brocard au mileu de fougères aigles

La forêt ardennaise

présent détruit. Exclusivement herbivore, le castor se nourrit de feuilles, de végétaux aquatiques mais également de branches et d’écorces d’arbres. Afin de pouvoir atteindre celles-ci, il va abattre certains arbres, de préférence des essences au bois tendre tels les saules, les bouleaux ou les aulnes. Nous avons souvent tendance à nous focaliser sur les impacts négatifs de cet animal, notons qu’il n’abat en général que des arbres à proximité immédiate du cours d’eau et qu’il a aussi un impact positif sur l’environnement. En effet, en ralentissant le débit des cours d’eau par la création de barrage, il va réduire l’érosion. Par la coupe de certains arbres, il va remettre en lumière certains tronçons, favorisant ainsi les essences de lumière qui sont spécifiques aux zones humides. En période sèche, les barrages constituent des zones de rétention d’eau qui vont profiter à nombre d’animaux aquatiques…

Le Mesnil est situé en Ardenne. Ici pas d’orchidées à foison ni de myriade de papillons. Siège de la sylviculture, la forêt reste cependant un milieu naturel et une zone de refuge pour de nombreux animaux. Les sols y sont plutôt acides et pauvres en éléments nutritifs; certaines plantes sont caractéristiques de ces milieux, par exemple la digitale pourpre, la callune (fausse bruyère), la fougère aigle, le genêt à balai, la myrtille, le sorbier des oiseleurs… C’est le domaine de nos grands mammifères sauvages : sangliers, cerfs et chevreuils y trouvent la quiétude et la nourriture dont ils ont besoin. Difficiles à observer, ils laissent des indices de leur présence pour qui saura les repérer : coulées, souilles, excréments, empreintes… En l’absence de prédateurs, leurs populations doivent être régulées car lorsque les densités de population sont trop importantes, ils peuvent causer des dégâts aux plantations et cultures. La chasse a donc cette vocation de maintenir l’équilibre entre la faune et l’habitat. callune

digitale pourpre

Voilà qui aura de quoi nous faire ouvrir les yeux sur une biodiversité tout à fait différente de celle des pelouses de Treignes, mais tout aussi passionnante au sein du Parc naturel Viroin-Hermeton. Dans le prochain numéro, nous retournerons sur un sol plus calcaire pour découvrir la nature autour du village de Dourbes ! Journal du Parc n°44

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Ouverture

e u V n e Terre s e l l o f s e b r e H t e Par Sophie Hubert et Véronique Vincent, P.A.C. Dinant-Philippeville

« Terre en vue et Herbes folles » est un jardin solidaire où se croisent des jardiniers de tous horizons et où s’échangent autant de semences citoyennes que de recettes d’ici et d’ailleurs... Origine Opérationnel depuis 2006, le jardin solidaire de Couvin est une émanation de la locale P.A.C. de Mariembourg. Il est l’aboutissement concret d’une réflexion citoyenne qui, à l’origine, portait sur l’extrême droite et les facteurs d’injustice qui favorisent l’adhésion aux discours populistes. Les participants avaient souhaité agir en initiant un jardin solidaire dans le but de recréer du lien et des conditions de vie décentes pour tous.

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Modalités d’action Ce projet collectif, situé route de Pesche à Couvin, est un lieu re-créateur de liens. Tous et chacun y est le bienvenu. Chacun participe, avec ses forces et faiblesses, ses qualités et ses défauts, à la gestion concrète du jardin et à celle du projet global. Au fil des saisons, la réflexion s’est précisée, aujourd’hui l’approche vise à allier la pratique d’une agriculture respectueuse de l’environnement et des rapports sociaux, d’ici ou d’ailleurs. Pour son bon fonctionnement, les participants adhèrent à une charte régulièrement discutée, amendée collectivement. Des ateliers d’éco-jardinage sont organisés, des fêtes aussi (Festival des soupes, Petit Noël, etc.). Des parcelles individuelles jouxtent les parcelles communes entretenues collectivement. L’hiver, des activités annexes au jardinage maintiennent les jardiniers en action (construction de nichoirs, de sculptures, Repair Café…). Chaque acte que nous posons est politique Ce projet de la régionale de P.A.C. Dinant-Philippeville s’inscrit dans le fil conducteur des actions de P.A.C. : Selon Stéphane Hessel, « Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers ». Individu producteur - consommateur versus citoyen prod’acteur - consomm’acteur : Nous satisfaisons-nous d’être réduits à de simples alimenteurs du profit des multinationales ?


Chaque acte, chaque achat que nous posons est politique, en ce sens qu’il participe au développement de pratiques plus ou moins respectueuses de l’environnement, plus ou moins respectueuses des rapports sociaux. Se réapproprier des savoir-faire rend du pouvoir sur son alimentation. Jardiner, se nourrir, c’est poser des actes politiques pour une alimentation saine, contre les multinationales. Les récentes crises et les inégalités flagrantes de répartition des richesses montrent l’urgence d’une transition vers d’autres modes de productions et de vivre ensemble. Au jardin, une attention particulière est apportée à ne pas reproduire des rapports de force inégaux entre personnes d’horizons différents. Ce plat de résistance, les jardiniers le cuisinent à leur rythme, à leur sauce. Ce 1er semestre 2016, dans le prolongement de la campagne « Semons des Possibles », les jardiniers participent à la réalisation d'une brochure qui présente des alternatives citoyennes aux dominations que sont le patriarcat (recul des droits des femmes), le néo-libéralisme (destruction de la biodiversité et des rapports sociaux) et le racisme. Vous connaissez des initiatives qui pourraient figurer dans cette brochure? Vous vous sentez concernés ? Rejoignez-nous sans hésiter, car c'est en articulant les forces et les faiblesses de chacun que nous pourrons contribuer concrètement à une transition vers un monde plus juste.

Les jardins sèment Outre à Couvin, des micro jardins sont en activité à Nismes (complet), à Olloy-sur-Viroin et à Treignes (parcelles encore disponibles). Si vous aussi, vous en avez assez de consommer des légumes produits à grand coup d’engrais, assez de vider votre portefeuille pour gonfler celui des multinationales, si vous aussi vous pensez que des alternatives sont possibles, si vous souhaitez passer à l’action collective, rejoignez les jardiniers. Contact Présence et Action Culturelle Dinant-Philippeville Rue Bassidaine 13A, 5670 Nismes 060 31 34 48, 0475 96 68 43 pac@mdsnismes.net

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Gestion

Biodiversité

autour des bâtiments publics : troisième épisode  ! Corentin Levacq Chargé de Missions PNVH

En 2013, la commune de Viroinval, le Parc naturel Viroin-Hermeton et la cellule « vergers » du Plan communal de Développement de la Nature répondaient à l’appel à projets régional intitulé Biodibap’2.0 : « Biodibap » pour « biodiversité et bâtiments publics » et « 2.0 » puisqu’il s’agissait de la deuxième édition de celui-ci, Viroinval n’ayant pas participé à la première. En a découlé la plantation de plus de 90 arbres fruitiers palissés le long des murs des cimetières de Mazée, Dourbes, Vierves, Treignes, Oignies et autour de l’église de Le Mesnil. En outre, au pied de plusieurs de ceux-ci, des prés fleuris ont été semés, ajoutant encore une plus-value indéniable au niveau esthétique mais également, bien entendu, au niveau de l’intérêt écologique. 1 Forts de ces succès, la commune et le Parc naturel n’ont pas hésité une seconde au moment de l’appel à projets « Biodibap V3 » et ont élaboré deux actions dans ce cadre, avec l’objectif de développer encore un

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peu plus la biodiversité dans le cimetière de Dourbes et d’augmenter celle-ci par l’aménagement de zones attrayantes pour les abeilles et les reptiles aux alentours des écoles d’Olloy et d’Oignies, ainsi qu’autour de l’ancienne église de Nismes.

Action 1 : Du cimetière minéral au parc

funéraire

Cette action, menée au cimetière de Dourbes, avait pour ambition de « faire découvrir à tous qu’un cimetière peut devenir autre chose qu’un lieu austère et nu, caractérisé par une totale absence de vie. Ce peut être aussi un endroit chaleureux où il fait bon se recueillir entouré de fleurs sauvages et d’arbres fruitiers porteur de vie, d’espoir et de renouveau. » 2


Concrètement, d’une part, des plantes indigènes ont été plantées aux pieds des poiriers palissés installés contre le mur d’enceinte, dans la phase précédente du projet. D’autre part, trois structures en bois alignées ont été érigées de l’autre côté du cimetière afin de permettre la plantation d’une vingtaine de fruitiers contre-palissés supplémentaires. Ici aussi, un parterre de plantes indigènes a été installé aux pieds des poiriers et délimité par la pose d’une bordure. Contempler les fruitiers contre-palissés dans la lumière du soleil couchant avec les ruines du château de Haute-Roche en arrière-plan, voilà une expérience très agréable que nous vous invitons à faire... dans le recueillement.

À côté de ces parcelles fleuries, deux pierriers ont été installés pour fournir le gîte au lézard des murailles et à l’orvet. Dans la même optique, un vieux mur de pierres de l’ancienne église de Nismes a été, en partie, dégagé de la végétation qui le couvrait. Les lézards pourront donc y prendre le soleil de manière optimale. Enfin, l’installation de panneaux explicatifs permet d’informer tout visiteur de l’intérêt des aménagements devant lesquels il se trouve. Rendez-vous en été pour voir le résultat !

Action 2 : Invitons les reptiles et les abeilles dans les lieux publics.

Si le but poursuivi ici reste l’augmentation de la biodiversité dans son ensemble, cette action, comme son titre l’indique, s’est orientée de manière plus spécifique vers les reptiles et les insectes pollinisateurs, plus particulièrement les abeilles. L’objectif est donc de « tenter de permettre le retour d’espèces protégées et/ou rares dans des lieux quotidiennement très fréquentés où, par méconnaissance, par facilité apparente d’entretien, ou par craintes injustifiées, elles n’étaient pas toujours les bienvenues. » 2 Sur le terrain, un pré fleuri d’une bonne vingtaine de mètres carré a été semé aux abords de l’école communale d’Olloy et un autre le sera à Oignies dès le printemps prochain. Outre le bénéfice paysager remarquable lors de la floraison, ceux-ci procurent également des ressources inestimables pour les abeilles solitaires (et domestiques). Le placement d’une bande de sable fait également partie du projet afin d’offrir une possibilité de logement aux hyménoptères.

Osmie

Lézard des murailles

Orvet 1. Pour plus d’information sur la mise en œuvre du projet Biodibap 2.0, cf. Journal du Parc naturel n°35 - p. 10-11 : « Des vergers palissés pour fleurir les lieux sacrés », Julien Jamme. 2. Biodibap V3 - Formulaire de candidature rédigé par Anne Lambert. Journal du Parc n°44

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Agenda Activités "Agriculture

et développement durable"

Conférence : Gagner en autonomie et en revenus : Le pâturage ovins-bovins

Le jeudi 19 janvier - Nismes, Maison des Baillis - 13h30 En collaboration avec la FUGEA et le CRA-W. Verre de l'amitié offert après les échanges. Conférence : Face au changement climatique, quels sont les meilleurs mélanges en prairies permanentes et temporaires et comment les gérer ?

Visites

naturalistes

Flore printanière à Dourbes Le samedi 26 mars - Dourbes - 13h30 Infos : Anne Lambert, annededourbes@hotmail.be La pierre, la terre et l’eau (0,50€) Le dimanche 3 avril - Treignes et Matignolle - 11h00 Infos : Dominique François, +32(0)486 87 00 12 À la découverte de la végétation calcicole Le dimanche 8 mai - Dourbes - 9h45 Infos : Thierry Dewitte, +32(0)476 75 25 37

Stage

Le jeudi 11 février - Nismes, Maison des Baillis - 13h30

nature " Les secrets du printemps " (55€, 50€ pour le 2 e enfant)

Du 29 mars au 1er avril - Nismes

Conférence : Quel avenir pour le secteur laitier en 2016 ? Faisons le point sur l'Europe et les alternatives en place...

Stage pour enfants de 6 à 13 ans.

Le jeudi 18 février - Nismes, Maison des Baillis - 20h00

Infos et inscriptions : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90, francois.mathy@pnvh.be

Organisation avec le MIG Verre de l'amitié offert après les échanges. Soirée ciné-débat dans le cadre du Printemps Sans Pesticides (3€)

Le jeudi 31 mars - Nismes - 20h00

4e

saison des marchés de terroir & de l’artisanat

D'avril à octobre, chaque premier samedi du mois Nismes - de 9h00 à 13h00

Au cinéma Chaplin (rue de l’Église, 20). Projection du film « Les vaches ne tombent pas du ciel  ! » et débat en présence du réalisateur belge, Peter Anger et d'un éleveur.

Les marchés du Parc naturel reprennent ! Pour offrir à ses habitants la possibilité de consommer les produits de la région, la priorité est donnée aux producteurs et artisans locaux.

Journée de formation : la méthode Obsalim

Les 2/04, 7/05, 4/06, 2/07, 5/08, 3/09 et 1/10.

Infos sur demande, lieu communiqué à l'inscription Agriculteurs, découvrez une méthode de diagnostic et de réglage alimentaire fondée sur l’observation des bovins, des ovins ou des caprins. Plus d'infos sur www.pnvh.be Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90, a.guillaume@pnvh.be

Soirée

participative "Les enjeux des paysages du parc naturel"

Exposition " Des

roches et des hommes "

Du 11 au 29 avril - Nismes, Maison des Baillis Ne restez pas de marbre, nous vous en saurons grès et réglerons l'ardoise... Découvrez les usages passés et actuels des roches de notre région, une collaboration avec le Parc naturel régional des Ardennes. Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90, francois.mathy@pnvh.be

Astronomie

Le 3 février - Nismes, Maison des Baillis - 19h30

Le lundi 9 mai - Dourbes - dès 10h00

Quels sont les plus beaux paysages du Parc naturel ? Où sont les zones les moins jolies ? Où et comment améliorer et préserver la beauté du Parc naturel ? Venez donner votre avis au cours d’une soirée où la parole est donnée aux citoyens.

Observation du transit de la planète Mercure devant le soleil et observation du soleil avec des instruments spéciaux. RV : rue de Mariembourg, 45 à Dourbes.

Infos : Parc naturel +32(0)60 39 17 90

Infos & organisation : Roland Boninsegna, +32(0)60 39 99 25, roland.bnn@skynet.be, http://users.skynet.be/boninsegna

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Cédric Kinif. - ISSN : 1782-1460. Crédits photographiques : Arielle Guillaume [cover], François Mathy [p.3 (n°1,2), p.6-7 (n°1,4,5)], Corentin Levacq [p.3 (n°3,4)], Édith Brouckaert [p.4-5], F. Leclercqz [p.6-7 (n°2)], Harald Olsen [p.6-7 (n°3)], bdk [p.6-7 (n°6)], Terre en vue [p.8-9], Fabrice Taboga [p.10-11 (n°1,2,3)], Domaine public [p.10-11 (n°4)], Anne Lambert [p.10-11 (n°5,6)]. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de Membre la commune de Viroinval. Il est disponible sur simple demande à la Maison de l’Union des Éditeurs du Parc et il peut être consulté en ligne et téléchargé sur www.pnvh.be. de la Presse Périodique Éditeur responsable : Joël Dath, directeur, rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes.


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