Périodique 1/2013
Belgique-Belgïe P.P.-P.B. 5670 Viroinval BC9630 N° agrégation P401059
n° 35
Sommaire Éditorial Bloggons un peu Patrimoine culturel Projet ethnobotanique Patrimoine naturel L’ épicéa Sensibilisation Minières, mines et minéraux Citoyenneté Cédric du Bois des Corbeaux Gestion Biodibap’ 2.0 Agenda
Maison du Parc naturel rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél : +32(0)60 39 17 90 - Fax : +32(0)60 39 17 93 secretariat@pnvh.be - www.pnvh.be
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Éditorial
www.pnvh.be
T
out d’abord, permettez-moi de vous souhaiter, au nom de toute l’équipe du Parc et de ses administrateurs, le meilleur pour cette année nouvelle. Que 2013 soit synonyme de joie et, surtout, que tous vos vœux soient réalisés ! Le souhait constant de l’équipe du Parc naturel est de se mettre à votre service et d’être au maximum à votre écoute afin que nous développions ensemble, durablement, un environnement de vie de qualité au sein de nos villages. Fête du Parc, conférences thématiques, vernissages d’expos ou simple visite à la Maison des Baillis sont, à l’heure actuelle, autant de moments de rencontres et de discussions fructueuses qui aboutissent, le plus souvent, à la mise en place de projets concrets sur le terrain. Afin d’augmenter encore cette interactivité, nous avons décidé de dynamiser notre site internet en le transformant en un blog simple, frais, richement illustré et très régulièrement amendé. La structure même de ce blog vous incitera plus que certainement à surfer d’article en article, sur lesquels vous serez invité à laisser un avis, un commentaire, un sentiment auquel nous nous ferons un plaisir de répondre. Plusieurs applications sont également à votre disposition au cœur du blog : envie d’une visite virtuelle de nos villages au travers de diaporamas ? Envie de (re)lire un journal du Parc ou de faire un tour du côté de notre boutique ? Surfez sur www.pnvh.be et vous serez surpris ! Cerise sur le gâteau, vous pouvez très facilement vous inscrire
Par Joël Dath, Directeur PNVH
sur la page d’accueil afin de recevoir directement, dans votre boîte-mail, un résumé de chaque article à la seconde où il paraît. Côté projets, 2013 verra se parer les murs extérieurs des cimetières de l’entité de poiriers palissés, dans le cadre du projet du Ministre Nollet visant à dynamiser la biodiversité autour des bâtiments publics. Et… petit scoop, un coup de pouce sera sans doute donné cette année à nos produits du terroir, vous en saurez plus dans quelques semaines, en parcourant notre blog . Je vous souhaite de passer un très bon moment de lecture avec cette nouvelle édition du Journal du Parc. Rempli d’infos richement illustrées, d’articles se voulant plus intéressants les uns que les autres et de découvertes au détour de chaque page, ce magazine tente de refléter au mieux votre environnement quotidien. À très bientôt sur la toile ou, mieux encore, à la Maison du Parc !
Les bons plans du Parc...
« Les ptéridophytes du Parc naturel » 32 fiches A5 désormais disponibles. La Cellule Bryophytes du PCDN de Viroinval a le plaisir de vous annoncer la sortie de presse de la deuxième série de fiches au format A5 sur les ptéridophytes du Parc naturel (fougères, lycopodes et prêles). Elles se présentent de la même manière que les précédentes fiches 2
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sur les bryophytes : des photos de qualité, des textes sur leurs caractéristiques morphologiques, écologiques... ainsi qu’une carte de répartition. Une introduction propose l’essentiel à savoir sur ces plantes méconnues et une bibliographie complète l’ensemble.
La série de 32 fiches « Ptéridophytes » est disponible à la Maison du Parc naturel au prix de 15 €. Il est toujours possible de se procurer le classeur A5 et les 50 fiches bryophytes au prix de 20 €. Possibilité d’envoi postal par commande à nowellia@skynet.be
La série de fiches est fournie avec trois intercalaires (bryophytes, ptéridophytes et lichens) de manière à bien séparer l’ensemble dans le classeur (si vous le possédez déjà).
Une bonne découverte !
Nouveau !
Patrimoine
L’églantier, gratte-cul !
Par Émilie Hennot, aquascope de Virelles
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haque année, au début de l’automne, les jolies baies d’églantiers égayent nos haies. Bien qu’elles soient souvent vite charnues, pour y goûter, il faut patienter jusqu’aux premières gelées. Après quelques nuits sous le zéro, le fruit, appelé aussi cynorrhodon, devient mou et facile à retirer de sa tige. Il suffit alors de presser délicatement sur le fruit pour en déguster sa chair d’un rouge vif. En plus d’être délicieuse, cette pâte rouge est d’un grand intérêt nutritif : elle est dix fois plus riche en vitamine C que le citron !
Pour les plus gourmands, il est possible d’en préparer une confiture « énergétique ». En voici la recette : « récoltez des cynorhodons bien mous, lavez-les, puis passez-les au presse-purée, d’abord grille moyenne, puis grille fine (pour retirer les poils à gratter). Ajoutez ensuite 800 gr. de sucre par litre de pulpe liquide. Cuisez le tout pendant 10 minutes dans une bassine à confiture et mettez en pots ». Les chenapans d’antan connaissent mieux les baies d’églantier sous le nom de « poil à gratter ». Sous leur petit chapeau noir, ces baies contiennent quelques poils que beaucoup d’enfants ont glissés dans le dos de leurs… parents !
On les appelle également « grattecul », ce qui fait référence à leur action vermifuge : 15 gr. de poils enrobés de miel et avalés permettraient d’évacuer les vers intestinaux. Ce sont donc les vers qui grattent... et non les cynorrhodons !
U
n autre arbuste bien présent dans nos haies est le prunellier. Les amateurs de liqueur connaissent bien ses minuscules prunes sauvages pour en avoir fabriqué un délicieux breuvage. Localement, il en existe de nombreuses recettes. Il paraît que, dans le temps, on fabriquait secrètement cette liqueur dans les bois de Oignies pour en revendre illégalement… Vous connaissez des histoires, des légendes qui parlent du prunellier ou de l’églantier ? Vous pouvez nous en dire plus sur cette histoire de trafic à Oignies ? Vous avez votre propre recette de liqueur de prunelles ou de confiture de cynorrhodons? Vous leur connaissez un nom populaire ou d’autres usages ? Dans ce cas, contactez-nous, pour enrichir la mémoire collective ! Contact : Émilie Hennot, rue du Lac, 42 - 6461 Virelles +32 (0)60/21 49 28 - centreethnobotanique@aquascope.be Erratum JdP 33 : Photo 8 = Troène
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Patrimoine
Épicéa n’est pas sapin… (Picea abies, également appellé Sapin du Nord, Sapin de Norvège ou Gentil Sapin)
Par Camille Cassimans, Chargé de communication PNVH
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e Parc naturel se situe en majeure partie sur l’Ardenne. Celle-ci se constitue d’un grand massif forestier où l’on rencontre des résineux tel l’épicéa. S’y promener permet de se retrouver dans une ambiance toute particulière : moins de lumière, odeur de résine, tapis d’aiguilles au sol et cônes rongés par les écureuils.
Exilé de l’est L’épicéa que nous connaissons chez nous est en réalité originaire d’Europe moyenne (Alpes, Jura, Forêt Noire, Bohème, Carpathes) et septentrionale (Scandinavie, Pologne du nord, Russie). Dans les alpes françaises, on le trouve dans l’étage montagnard et subalpin, entre 800 et 1600 m d’altitude. Parmi le Jura, il est abondant entre 800 et 1600 m tandis que dans les Vosges, l’essentiel de son peuplement est artificiel.
une forme conique relativement élargie voire columnaire. Légèrement pubescents, les rameaux du bas de l’arbre sont souvent inclinés vers le sol tandis que les supérieurs sont pendants, un peu comme l’aspect d’une « draperie ». L’écorce présente une teinte brun-rougeâtre avec des fines écailles dans le jeune âge et plus épaisses à irrégulières en vieillissant.
Aspect de l’arbre
Ses aiguilles mesurent de 15 à 25 mm, sont de section quadrangulaire, d’une teinte verte et disposées en brosse sur le rameau. L’ensemble est légèrement piquant au toucher et elles ont une durée de vie entre 5 à 7 ans.
Cet arbre peut atteindre 50 m de haut et vivre près de 300 ans. Sa tige est très droite et sa cime adopte
On peut voir des bourgeons ovoïdes-coniques avec des écailles brunes et sans résine extérieure. Les fleurs mâles de l’épicéa ressemblent à des chatons. Très nombreux, ils apparaissent sur le rameau de l’année précédente. Les fleurs femelles forment des chatons rouge-carmin mêlé de vert et se localisent en position terminale sur le rameau de l’année précédente aussi. Au début du printemps, elles sont dressées mais ensuite s’inclinent après fécondation.
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Son cône, arrivé à maturité, mesure de 10 à 15 cm, toujours en position pendante. Il est formé par une multitude d’écailles minces vertes ou rouges devenant brunes à maturité et sans bractées. Les graines mûrissent dans l’année et les écailles
fleurs mâles
fleurs femelles
à l’état jeune (dressées)
à l’état mûr (cônes pendants)
s’écartent pour les laisser tomber tandis que le cône vidé ne tombera au sol que quelques mois plus tard.
Bonne résonance
Ces graines mesurent à peine 4 mm et on estime leur nombre entre 100 et 200 000 par kg.
En matière de lutherie, on utilise de l’épicéa de résonance, sélectionné sur pied, dans les grands massifs forestiers d’altitude (1000 à 1300 m) du Jura tel que le Mont Risoux, le Mont Noir ou la Forêt En 2011, un Stradivarius du Massacre. La Suisse, s’est vendu pour six la Roumanie et l’Italie millions de dollars et il peuvent aussi fournir de n’en resterait que 450 beaux bois sur pied. Le de ce genre à travers le monde. repérage des arbres a lieu en août et l’abattage au début de l’hiver, pour que le sciage ou le fendage se passent dans les meilleures conditions. L’idéal est de découper en quartiers, comme des coins de tarte, de manière à respecter au mieux le fil du bois. Vous obtenez des planches qui peuvent être collées deux par deux de manière à former la table d’harmonie de l’instrument. Dans la région de Fertans, en France, un producteur dispose en moyenne de plus de 2000 pièces pour violons, altos et violoncelles ainsi que d’autres types de débits pour clavecins, guitares, etc. Ces planches sont répertoriées en 6 classes de qualité différentes et pour les plus anciennes (5 ans et plus) elles ne sont disponibles qu’en 3 classes.
Mes ravageurs favoris Lorsque l’épicéa est planté à l’état de sapin de Noël, un puceron (Cinara pilicornis) se développe en colonies, au début du printemps, à la face inférieure de ses pousses. L’arbre est également victime du gros puceron du sapin (Cinara pruinosa) qui passe l’hiver à l’état d’œuf ou d’adulte dans le sol. Le puceron vert (Elatobium abietinum) s’en prend aux aiguilles âgées et provoque leur jaunissement. Le puceron des pousses (Mindarus obliqus) secrète des amas de « laine » cireuse blanche. Le plus connu reste le chermès de l’épicéa (Adelges abietis) qui provoque la formation de galles en ananas bien visibles. Mais la liste ne s’arrête, hélas, pas là.
Usage du bois L’épicéa donne un bois blanc, lustré et sans aubier. Les cernes sont nets et bien visibles tandis que les canaux résinifères sont petits et à parois solides. Le bois sera plus tendre et léger si l’arbre a poussé vite et que les cernes sont fins. Son usage va de la menuiserie à la charpente, la caisserie, les fibres, la papeterie sans oublier la lutherie.
Anecdote
Les planches seront répertoriées une par une chez le producteur et le prix est en fonction de la rectitude du fil et de la qualité du séchage. Journal du Parc n°35 - 1/2013
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Sensibilisation
Les minières, mines et minéraux de Viroinval
Par Jean Lefèvre Cercle minéralogique de Viroinval
Depuis l’Antiquité, le bassin du Viroin a vu se développer une importante activité métallurgique principalement axée sur l’exploitation du fer, mais aussi du plomb. Quarante années de prospection dans la région de Viroinval m’ont permis de découvrir non seulement d’anciennes exploitations, mais aussi quelques curiosités minérales ou cristallines que cet article vous fera découvrir. Dans le seul village de Nismes, six sites témoignent encore du labeur minier de nos ancêtres. Ils se situent sur la Montagne aux buis, le Tienne Breumont, le Mousty, les Abannets, le Fondry des chiens ( 1 ), et la Roche trouée. Progressi-
3 vement colonisés par la végétation ( 2 et 3 ), certains de ces anciens sites d’extraction, encore riches en minéraux et fossiles variés, sont devenus de moins en moins visibles. Leur intérêt patrimonial justifie néanmoins qu’on en garde une cartographie précise afin qu’ils ne tombent définitivement dans l’oubli.
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La fosse des nutons, à Nismes ( 3 ) comporte une grotte où s’observent des calcites « en chou-fleur » ( 4 ). Formé de cristaux biréfringents, ces « chou-fleur » présentent la particularité de dédoubler les images. Sur le même site, on peut aussi découvrir des cristaux de calcite présentant un clivage caractéristique en rhomboèdres ( 5 ).
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Le versant sud de la Montagne-aux-buis, riche en minerais de fer et de plomb, surplombe la tranchée du chemin de fer des trois vallées. Remarquable par sa longueur, ce site paléontologique présente des affleurements où s’observent des fossiles datant du dévonien moyen. On y trouve des fragments d’échinodermes : comme des tiges de crinoïdes ou « lys de mer » ( 6 ) ainsi que des mollusques bivalves fossiles. La présence de certaines mines, totalement camouflées par le buis, est trahie par l’existence de haldes de limonite (minerai de fer) et de galène (minerai de plomb). Sur le Tienne aux Boulis, le sous-sol a aussi révélé des traces de cuivre sous forme de nodules de chalcopyrite (sulfures de cuivre et de fer) ou de malachite (carbonate de cuivre résultant de l’altération de la chalcopyrite). Sur l’Ardenne, ce sont les ardoisières qui retiennent principalement l’attention. Et notamment celle « du Sauveur », qui mériterait d’être dégagée afin de faire revivre le souvenir de l’extraction du schiste, matériau utilisé pour couvrir les toitures de la région.
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La lecture de cet article vous laisse sans doute bien des interrogations quant aux localisations précises des trésors naturels qu’il évoque. Ce n’est pas innocent… certains sont situés en propriété privée, et de façon générale, les fouilles et collectes d’échantillons ne sont pas autorisées. Par contre, des photos peuvent être prises.
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Si vous souhaitez de plus amples informations, écrivez-moi à l’adresse suivante : jafermine@skynet.be.
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c x u i a r e b r d o e C C ois des
Citoyenneté
B u d
Musique, mannequinat et parfums
Un parcours d’artiste atypique qui débute à 17 ans pour Cédric, peu enclin à passer du temps à l’école, il commence à travailler comme magasinier dans une parfumerie bruxelloise pour y appréhender la notion de l’argent et du travail. Après le passage obligé au service militaire, il va découvrir les outils et leur intérêt pour créer une œuvre. Mais notre globe-trotter ne s’arrête pas là. Il va aussi toucher au travail en boîte de nuit ainsi qu’au mannequinat qui lui permettra de réaliser de superbes voyages tout en s’assurant des revenus professionnels. La musique l’attire aussi et il monte un studio d’enregistrement avec Jeff Bodart, signe chez Sony, monte un groupe, dispose de choristes et mène une carrière musicale variée, notamment avec la chanteuse Ghalia Benali. Mais la crise dans les maisons de production passe par là.
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Par Camille Cassimans, Chargé de communication PNVH
Vers 18 ans, Cédric se lance dans l’import de produits de beauté et de parfums mais cette vie en costume-cravate ne lui plaît qu’à moitié. Il recherche un contact plus étroit avec la nature, celle capable de vous apporter la sérénité.
, , Carriere a vendre À 42 ans, un coup de foudre lui fait découvrir une carrière de marbre rose, inondée, et à vendre. Il en devient propriétaire et, depuis 16 ans maintenant, n’a eu de cesse de la remettre en état. L’occasion se présente à lui pour acheter les deux bâtiments de la carrière (bureaux et ateliers). Ils constituent maintenant son lieu de vie, le havre de paix recherché, l’atelier de Merlin l’enchanteur, comme il se plaît à dire, mais aussi l’endroit où ses œuvres s’accumulent au fil du temps.
, Des materiaux pour des oeuvres Le travail du bois par Cédric doit aboutir à une sculpture qui à une utilité, qui est en rapport avec la nature et qui dispose de courbes harmonieuses. Il les définit comme bio-organiques à l’instar des animaux fantastiques dont il s’inspire. La science-fiction, telle que Star-Wars, est aussi une source d’inspiration. Pour l’instant, sans explication logique, il crée plutôt des œuvres en rapport avec la mer. Il travaille principalement le lamellé-collé à partir de panneaux de 18 mm d’épaisseur (hêtre, méranti, pin, bouleau) qu’il va découper selon divers gabarits qui se superposent. Les pièces découpées sont collées entre elles et doivent ensuite être rabotées et poncées de manière à réduire l’effet « marche d’escalier » dû aux superpositions. Il peut aussi travailler dans la masse, comme avec un tronc complet, mais il y a toujours le risque de fissures qui peuvent apparaître suite aux variations hygroscopiques du matériau. Séjournant dans une ancienne carrière, il est normal que le marbre rose, très réputé, doive aussi se plier à son travail d’artiste.
Un bronze pour Bodart Grâce à son ami Pierre Rulens, bronzier bruxellois, il a aussi découvert la réalisation d’œuvres en bronze. À tel point que la commune de Farciennes lui a octroyé le premier prix d’un concours dédié à Jeff Bodart. Cédric a réalisé une œuvre de 3,40 m de haut, située sur la place, qui représente une note de musique vrillée surmontée d’un chapeau rappelant le musicien. Cependant, le travail du bronze lui est moins agréable que celui du bois ou du marbre. En 2012, Cédric a fait son entrée dans les Métiers d’Art de Namur et organise, tous les deux ans, une exposition à Bruxelles, dans des salles aux caractères spéciaux. Finalement, ce qui a lancé sa notoriété, ce sont ses fameux « nichoirs », qui furent primés à « Bois et Habitat » par le prix du public, suivi d’un reportage télévisé pour « Une brique dans le ventre » ainsi que des encarts dans divers magazines.
Contact : zouglou@hotmail.com www.cedricduboisdescorbeaux.be
Dorénavant, Cédric ne retournera plus à Bruxelles car les régions de Sautour et du Parc naturel lui offrent une qualité de vie trop appréciable. Journal du Parc n°35 - 1/2013
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Gestion
Des vergers palissés
pour fleurir les lieux sacrés Par Julien Jamme Stagiaire PNVH
Dans le courant de l’année 2013, la commune de Viroinval, le Parc naturel et la cellule « Vergers » du PCDN (plan communal de développement de la nature) se retrousseront les manches afin de planter plus de 90 pieds d’arbres fruitiers sur 7 sites différents de l’entité de Viroinval ! Ces plantations ont bien entendu un but esthétique mais également des objectifs écologiques et même économiques pour le portefeuille des viroinvalois. Ainsi, dès l’automne prochain vous pourrez voir les murs extérieurs des cimetières de Mazée, Oignies, Treignes et Vierves fusionner avec l’énergie de Dame Nature. Un des murs intérieurs du cimetière de Dourbes ainsi que le bâtiment du service technique communal et la façade sud-est de l’église de Le Mesnil sont aussi concernés. Parallèlement à cela, des bandes de près fleuris seront également prévues le long des plantations, afin d’optimiser la biodiversité, l’intérêt paysagé et les gammes de couleurs qu’offrent ces endroits. Ces bandes seront créées sur les sites de Vierves (cimetière), Le Mesnil, Oignies et Mazée. 10
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Biodibap’2.0 Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un appel à candidatures lancé par le cabinet du Ministre du développement durable, Jean-Marc Nollet. L’acronyme « Biodibap’2.0 » signifie en fait « Biodiversité et bâtiments publics », le « 2.0 » voulant dire qu’il s’agit du deuxième lancement de l’appel à projets. Dans un contexte où l’exploitation des zones rurales se fait de manière toujours plus intensive et où l’urbanisation se fait toujours plus forte (les zones urbanisées représentent 20% du territoire wallon), le déclin de nos espèces indigènes et de ses habitats s’opère de manière exponentielle. Nonobstant ces faits, rares sont les endroits où la nature ne parvient pas à trouver sa place. Le but de cet appel à projet est de réussir à faire cohabiter la vie sauvage avec les activités humaines en créant des aménagements autours des bâtiments publics. En cumulant les projets tels que celui-ci, le Parc naturel met tout en œuvre pour stabiliser, voire augmenter la biodiversité sur son territoire d’actions.
Qu’est-ce qu’une forme palissée ? Depuis que nos ancêtres ont inventés le jardin et la propriété en clôturant leurs terrains, ceux-ci se sont mis à cultiver les arbres fruitiers. Les premières plantations étaient plantées de « plein vent », puis, petit à petit les hommes se sont rendu compte des avantages qu’offraient un mur bien situé pour les plantations. Des espaliers (synonyme de « forme palissée ») d’arbres fruitiers se retrouvent ainsi dans des arrières-plans de tableaux datant du XVe siècle1 Non seulement le mur protège la végétation contre une bonne partie des vents (et, du coup, réduit les
risques de gelée). Mais il est également capable de réfracter une partie de la chaleur des rayons solaires s’il se trouve bien orienté. Autre avantage : le faible espace que requièrent les formes palissées. Contrairement aux arbres de « plein vent » qui demandent en moyenne une distance de plantation de six mètres, nos formes palissées ne demandent en revanche qu’entre 60 centimètres et quatre mètres suivant la forme qu’on désire lui faire prendre. Toutefois, cette technique nécessite un peu plus de soins mais aussi la connaissance des techniques de taille et d’aménagements spécifiques essentiels. Il est en effet nécessaire de planter des pitons dans les murs puis d’y tendre du fil de fer à l’aide de tendeurs, en veillant à laisser un espace de quinze centimètres entre le mur et les fils pour la circulation de l’air.
Cimetière vert versus cimetière minéral Bien souvent en Belgique, les cimetières sont minéralisés à l’extrême. Actuellement, la mentalité traditionnelle interprète la présence de nature en ces lieux comme étant synonyme d’abandon et de laisser-aller de la part des gestionnaires. La nature symbolise pourtant la plénitude, la liberté et la sérénité, ambiance convenant particulièrement bien à ces lieux calmes et au respect du repos éternel de nos défunts. Recherchet-on réellement ce côté austère et morne, dénué de toute vie, comme s’il fallait trainer sans fin le poids de son chagrin chaque fois que l’on passe le portique d’entrée ?
Cimetière français de Berlin
Biodiversité Les temps sont durs pour nos pollinisateurs et plus particulièrement pour nos abeilles qui voient leurs populations fléchir d’année en année. Remembrements agricoles, utilisation de pesticides, diminution globale du nombre d’espèces de plantes à fleurs, propagation des ravageurs, urbanisation le long des axes reliant les agglomérations… sont autant de causes liées à leur déclin. Les arbres fruitiers font partie de ce que l’on appelle les essences « mellifères », c’est-à-dire qu’elles produisent des substances récoltées par les insectes butineurs pour être transformées en miel. De plus, la création de prairies fleuries compartimentera l’espace et donnera une multitude d’ambiances distinctes en interaction les unes avec les autres favorisant ainsi l’apparition d’une foule d’êtres vivants et offrant également une belle diversité paysagère. 1 - Hubert Heyrendt. 2 - L’alimentation s’expose (12/11/2011), La Libre. 3 - www.ec.europa.eu.
Des fruits gratuits ! La situation économique n’est pas facile à vivre tous les jours et pour l’instant ce sont les produits non transformés (comme les fruits et les légumes) qui encaissent la plus forte augmentation de prix. La part du budget familial consacrée à l’alimentation était de 60% en 19202, de 30% en 1960 et de 15% actuellement3… Pourtant le phénomène tend aujourd’hui à se stabiliser voir à s’inverser. En effet, l’augmentation des coûts de la vie nous amène à faire plus attention à notre budget et à nous concentrer sur les besoins essentiels comme l’alimentation et le chauffage. Autrefois, la plupart des ménages possédaient leurs arbres fruitiers palissés sur la devanture de leur maison afin d’alléger les dépenses liées à leur alimentation. La production de ces fruits ne demande qu’un peu d’entretien (une taille d’automne et une taille de printemps) et d’attention. Alors pourquoi ne pas tenter l’expérience et se lancer dans la plantation d’un ou deux pieds d’arbre fruitier contre le mur de sa demeure ? Il existe beaucoup de forums et de sites explicatifs sur internet. Sans oublier que la cellule « vergers » du PCDN dispense des formations à la taille et sera ravie de pouvoir répondre à vos interrogations.
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Agenda Expo : Hiboux
et chouettes
(gratuit)
*
Du 19 fév. au 30 mars - Nismes de 9h à 17h (lu. au di.) Vernissage le vendredi 22 à 18h30 : présentation de l’exposition et des animations suivie du verre de l’amitié. Organisation : Parc naturel, SPW Adresse : Maison des Baillis Rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90 secretariat@pnvh.be
Apprenons
à reconnaître
les batraciens qui migrent à
Viroinval. (gratuit) Samedi 23 février - Nismes - 18h Séance de révision des critères d’identification des amphibiens. Présentation : Anne Lambert. Organisation : PCDN de Viroinval. Adresse : Maison des Baillis Infos : Parc naturel anne.lambert@pnvh.be
Conférences
du
(gratuit)
PNVH
Adresse : Maison des Baillis Infos : Parc naturel, +32 (0)60 39 17 90 secretariat@pnvh.be • Jeudi 28 février 2013, à 19h30. La Déclaration de Superficies 2013 : quelles nouveautés ? Par Jean-Marie Delpire, SPW, Direction générale de l’agriculture, Service extérieur de Ciney. • Jeudi 14 mars 2013, à 19h30. La gestion des chardons et des rumex. Par Sébastien Crémer, asbl Fourrages Mieux.
• Jeudi 21 mars 2013, à 19h30. Le maintien des prairies permanentes dans un bon état tant dans le système conventionnel qu’en agriculture biologique. Par Sébastien Crémer, asbl Fourrages Mieux.
Soirée film
ciné-débat autour du
« La
mort est dans
le pré »
Activité :
pour tous
Le film d’Éric Guéret donne la parole à des agriculteurs victimes de maladies suite à une exposition aux pesticides.
Excursion de récolte de plantes avec explication de critères de reconnaissance, puis préparation d’une recette qui sera dégustée ensemble. Adresse : Maison des Baillis Infos : Parc naturel
Stage
Pâques :
Du 8 au 12 avril - Nismes - de 9h à 16h Enfants de 6 à 12 ans. Prix : 65 euros Infos : Parc naturel
Expo : « Urbaniste * en herbe » (gratuit)
Adresse : Cinéma Chaplin Rue de l’Église, 20 - 5670 Nismes
Du 1er au 31 mai - Nismes de 9h à 17h (lu. au di.)
Infos : Parc naturel
Du 2 avril au 10 mai - Nismes de 9h à 17h (lu. au di.)
nature de
le réveil de la nature
Organisation : Parc naturel, Commune de Viroinval et DGARNE, dans le cadre de la Semaine Sans Pesticides
Expo : Plantes sauvages * comestibles (gratuit)
(2€/p.)
Sa. 4 et 11 avril - Nismes - de 14h à 18h
(gratuit)
Jeudi 28 mars - Nismes - 19h30
cuisine sauvage
Adresse : Maison des Baillis Infos : Parc naturel
Diagnostic
des prairies et recon-
naissance de la flore (gratuit)
Adresse : Maison des Baillis
Formation destinée aux agriculteurs Jeudi 2 mai - Nismes - de 13h à 16h
Infos : Parc naturel +32 (0)60 39 17 90 secretariat@pnvh.be
Infos et réservations : Parc naturel Min. 8 pers.
Vernissage le vendredi 5 avril à 18h30
Adresse : Maison des Baillis
* Dans le cadre de ces expositions, des animations sont proposées aux écoles (uniquement sur réservations). Pour obtenir de plus amples informations, veuillez prendre contact avec le Parc naturel.
Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Cédric Kinif. Dépôt légal D./2013/11.731/46 - ISSN : 1782-1460. Crédits photographiques : André Crohin [cover], Anne Lambert - PNVH [p.3, p.7 (n°1)], Qgroom [p.4 (n°1) LCC], Camille Cassimans - PNVH [p.4 (n°2), p.5], Jean Lefèvre [p.6-7 (n°2,3,4,6)], Cédric Kinif [p.8-9], Julien Jamme [p.10], Eisenacher [p.11 (n°1) - LCC], Yoky [p.11 (n°2) - LCC]. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est disponible sur demande à la Maison du Parc et il peut être consulté en ligne et téléchargé sur www.pnvh.be. Éditeur responsable : Joël Dath, directeur, rue d’Avignon, 1 - 5670 Nismes.
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Journal du Parc n°35 - 1/2013
Membre de l’Union des Éditeurs de la Presse Périodique