Lettre ouverte cgt

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Lettre ouverte à Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique et Johanna Rolland, maire de Nantes A Nantes, le 16 février 2018

Mesdames,

Le droit de manifester est un droit démocratique, garanti par l’article 11 de la Convention européenne des droits de l'Homme, l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et l’article 18 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Depuis plusieurs mois, par l’action exclusive des forces de l’ordre, ce droit de manifester est remis en cause à Nantes. Les dernières manifestations en sont l’illustration concrète. La présence massive des forces de l’ordre, interdisant le passage aux cortèges quand elles ne les attaquent pas ouvertement à coup de Lanceurs de Balles de Défense, de grenades, de matraques et de gaz, sans parler de la présence quasi-systématique d’un hélicoptère et de policiers armés de fusils d’assaut, crée un climat de guerre visant à dissuader l’expression de la légitime contestation sociale. Nous subissons cette répression disproportionnée depuis des mois, avec des manifestations perturbées par les forces de l’ordre avec des provocations inacceptables, comme les actions de la Brigade Anti-Criminalité, des militant.e.s et manifestant.e.s traîné.e.s devant les tribunaux pour de simples actions symboliques ou blessé.e.s, parfois grièvement, par les armes de la police. Depuis plusieurs jours, les étudiant.e.s et lycéen.ne.s se mobilisent contre l’instauration d’une sélection à l’Université. Cette politique aura pour effet d’exclure les catégories populaires de l’enseignement supérieur. La mobilisation des jeunes est totalement légitime.


Pourtant, à chaque tentative de mobilisation des lycéen.ne.s, c’est la police qui est envoyée en réponse, n’hésitant pas à violenter et à inquiéter ces mineurs devant leurs établissements. La charge de la police devant le lycée Clémenceau ce mercredi 14 février au moment de la sortie de midi des lycéen.ne.s est un véritable scandale. Des jeunes ont été molesté.e.s sans ménagement. Pourtant, quand les étudiant.e.s veulent venir manifester pacifiquement en ville, pour interpeler la population, la présidence de l’Université ou les pouvoirs publics, ils en sont empêché.e.s par la police. Nous vous rappelons qu’il n’y a pas eu de dégradations ou de trouble à l’ordre public du fait de ces manifestations. Il n’y a pas non plus, ni criminels, ni terroristes dans ces manifestations sociales. Qui sont les perturbateurs ? D’après ce que nous constatons, le seul trouble à l’ordre public de ces manifestations est du fait exclusif des forces de l’ordre. Oui, ce sont les droits de l’homme et la démocratie qui sont remis en cause. Alors, nous vous posons donc la question : est-il interdit aujourd’hui de manifester à Nantes ?

Nous comptons sur votre sens républicain des droits humains, de la liberté, de la libreexpression, de la démocratie.

Dans l’attente de votre réponse,

Pour l’Union Locale CGT de Nantes,

Nelly Goyet, Secrétaire Générale

Copie à : Président de l’Université, Recteur de l’Académie de Nantes, M. et Mme les chefs d’établissements des lycées nantais


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