Directeur artistique, manager général, producteur et présentateur pour la chaîne de télévision Cinémoi, Julien Planté porte haut les couleurs du cinéma français à Londres.
C
’est en Normandie, à Rouen, que Julien Planté, cadet de deux garçons, voit le jour, en 1978. A la maison, il baigne dans l’univers bancaire de ses deux parents, à l’époque directeur d’agence et secrétaire au Crédit agricole, mais découvre également très tôt le cinéma grâce à son père cinéphile. Julien regarde en boucle Le Bon, la Brute et le Truand le mercredi après-midi avant d’aller jouer dans le jardin avec ses pistolets… mais pleure aussi devant Le Train avec Romy Schneider et Jean-Louis Trintignan. « J’ai réalisé que le cinéma, ce n’était pas forcément du divertissement mais de l’émotion avant tout » affirme-t-il. Elève studieux, il suit une scolarité exemplaire et obtient un bac ES avec mention. Il intègre ensuite une classe préparatoire avant l’école de commerce Audencia à Nantes. « Je n’aimais pas l’ambiance école de commerce…. je ne me suis pas intégré, je passais beaucoup de temps au cinéma » se souvient Julien. Il choisit alors de s’échapper et effectue une année de césure. « Quitte à faire
du business, autant le faire dans quelque chose qui me plaît », se ditil en choisissant de faire ses premières armes à Pa r i s , à Mercure Distribution, société qui vendait des films français à l’étranger. Son retour à l’école sera de courte du rée ; en avril 2001, il Julien Planté ne peut résister à l’appel de Londres, à la faveur d’un stage d’assistant de la programmatrice du Ciné lumière de l’époque, Dominique Hoff, « grâce à qui tout est arrivé. » Julien loge au départ dans un Student Hostel, puis cumule les expériences plus ou moins heureuses dans la location de chambres chez l’habitant avant d’entrer en colocation avec des amis. « Là, ça a commencé à devenir fun, » sourit-il. La programmatrice lui confie rapidement qu’elle souhaite revenir à Paris.
Il faut à Julien prendre une décision : rentrer finir ses études ou rester à Londres. Il choisit de tout mettre en œuvre pour s e mont r e r digne du poste à pour voi r. Avec raison ; il sera le programmateur du c i néma de l’Institut français pendant sept ans, en prise avec toutes les étapes de la filière, du réalisateur au public. « J’ai orienté le Ciné lumière vers la salle d’art et d’essai, avec une programmation ouverte sur le reste du monde, et je suis vraiment fier de ça » analyse-t-il. Le 14 juillet 2008, Julien Planté rencontre Olly Bengough, un entrepreneur anglais, qui lui fait part de son envie de lancer la seule chaîne au monde de cinéma français sous-titré en anglais. Cinémoi est lancée en février 2009 sur Sky. « Ni lui ni moi n’avions fait de télé mais c’est aussi ce qui fait notre
force ; on surprend » estime-t-il. En plus de ses fonctions de directeur artistique, Julien se met à la production. Il couvre le festival de Cannes, interviewe les plus grands noms du cinéma et de la mode, vend ses programmes dans d’autres pays… « Olly m’a fait confiance pendant trois ans pour donner à la chaîne le style et la couleur que je souhaitais. » Aujourd’hui, la chaîne est contrainte de se remettre en question ; l’équipe songe à la rendre accessible en clair 24 h par jour, élargie au cinéma du monde avec 50 % de ciné français, des séries et documentaires, des programmes jeunesse de qualité. Julien se considère à présent londonien avant d’être français, apprécie les sunday roasts avec ses amis, le Blacks, un member club un peu bohème où il fait bon refaire le monde près du feu. Il a délaissé la vie nocturne au profit de ses balades au parc avec sa petite Camille, presque 4 ans, ou des visites à Brighton chez sa belle-famille britannique. Amandine Jean
Comment s’y prend-on pour interrompre une grossesse à Londres et sous quelles conditions ? Gros plan sur la pratique des IVG à Londres. l est loin le temps de Vera Dra ke et des fa iseuses d’anges qui risquaient l’emprisonnement pour pratique d’avortements illégaux. Depuis l’« Abortion Act » de 1967, l’IVG est autorisée en Grande-Bretagne et prise en charge par le NHS. Les femmes ont jusqu’à 24 semaines pour se faire avorter, un délai deux fois plus long qu'en France. « Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’étais chez mon GP. Il m’a demandé si je voulais garder le bébé ou non », raconte Agnès qui, il y a trois ans, a choisi d’avorter à Londres. « Je vivais en Angleterre depuis plus de douze ans et je n’ai
même pas pensé rentrer en France pour ça », pou rsuit-elle. Elle se souvient que son GP a vaguement essayé de lui fa i re envisa-
ger d’autres options. « Mais j’ai coupé court car j'étais sûre de mon choix. Du coup, il s'est montré impartial et m'a référée à l'hôpital. Deux semaines plus tard, j'avais rendez-vous », raconte Agnès. Comme près de 200 000 femmes chaque année, elle a suivi le « parcours c lassique » de l’IVG en GrandeBret ag ne : du généraliste à l'hôpital ou à la clinique spécialisée (Sexual Health Clinic). Quant à l'int e r ve nt io n , e l l e dépend de l'avancement de la grossesse et est grat u it e s i l'o n
famille
Subir une IVG à Londres I
parcours
Julien Planté, Londres sur grand écran
choisit de passer par le NHS (National Health Service), ce qui est le cas pour la grande majorité des femmes. Certaines, bien sûr, préfèrent le privé. Mais quelles sont les différences entre le public et le privé ? Combien coûte un avortement dans le privé ? Eston mieux accompagné qu'en France ? Les Anglais sont-ils plus impartiaux que nos compatriotes ? Autant de questions auxquelles Mamans à Londres tentera de répondre. www.mamansalondres.com
Illustration © www.charlottedujour.com
mars 2012 - ici londres - 9