2018
Université citoyenne Conférences Montaigne
2018 2019 Le jeudi, de 18h à 19h30
Conférences gratuites et ouvertes à tous À travers les conférences Montaigne, l’Université Bordeaux Montaigne souhaite promouvoir un usage critique des savoirs qui permette de penser ensemble notre monde et ses enjeux. Chaque conférence d’une heure environ, assurée par un expert du thème, se prolongera par un moment d’échange avec l’assemblée. Dix conférences vous sont proposées pour le plaisir de la découverte, de l’échange, de l’information.
www.u-bordeaux-montaigne.fr Amphithéâtre B 200 Université Bordeaux Montaigne, à Pessac Cycle 1 : Femmes et engagement
Jeudi 18 octobre, « Les combats d’une femme politique » Nicole PÉRY, élue locale et régionale dans les Pyrénées-Atlantiques, députée,
vice-présidente du Parlement européen (1984-1997), secrétaire d’État aux droits des femmes et à la formation professionnelle (1998-2002)
Jeudi 8 novembre, « La résistance d’une avocate » Anne CADIOT-FEIDT, ancienne bâtonnière du Barreau de Bordeaux (2014-2016),
avocate à la Cour
Jeudi 13 décembre, « L’engagement d’une artiste » Agnès JAOUI (sous réserve), actrice, scénariste et réalisatrice
Cycle 2 : Questions de géopolitique
Jeudi 17 janvier, « La Russie de Vladimir Poutine, un retour à l’Empire des tsars ? » Marie-Pierre REY, professeure d’histoire russe et soviétique, directrice du centre
de recherches en Histoire des Slaves de l’Université Paris I
Jeudi 7 février, « Démocratie sexuelle et “théorie du genre” : armes politiques de distinction (inter)nationale aux États-Unis et en Europe » Michael STAMBOLIS-RUHSTORFER, maître de conférences en études américaines à l’Université Bordeaux Montaigne
Jeudi 21 février, « Une Chine bleue – géopolitique de la mer et relations sino-américaines » Mathieu DUCHÂTEL, directeur adjoint du programme Asie et Chine au Conseil
Européen des Relations Internationales, diplômé de Sciences Po Paris et de l’INALCO
Cycle 3 : Religions et laïcité en questions Jeudi 7 mars, « Femmes, genre et religions » Magali DELLA SUDDA, chargée de recherche CNRS Centre Durkheim,
Sciences-Po Bordeaux
Jeudi 21 mars, « Laïcité et émancipation républicaine : une approche philosophique » Christophe MIQUEU, maître de conférences en philosophie à l’université de
Bordeaux (ESPE d’Aquitaine), spécialiste de la pensée républicaine et des questions de citoyenneté, laïcité et école républicaine
Jeudi 11 avril, « L’Islam et la République » Tareq OUBROU, Grand Imam de Bordeaux et président d’honneur de l’association
« Les imams de France »
Hors les murs Samedi 27 avril, Visite sur site du château de Cadillac Philippe ARAGUAS, professeur d’Histoire de l’art à l’Université Bordeaux Montaigne
Sommaire 6 PAROLES D’ÉTUDIANTS 8 LE CROUS 10 PAROLES D’ENSEIGNANTS 12 LES PRESSES UNIVERSITAIRES DE BORDEAUX 14 PAROLES D’ADMINISTRATIFS 16 RADIO CAMPUS 18 ERASMUS 22 JOURNAUX ÉTUDIANTS 23 LE HAUT-CARRÉ 24 LA MAISON DES ARTS 25 L’OBSERVATOIRE ASTRONOMIQUE DE BORDEAUX 26 MASTER ILLUSTRATION & ATELIERS 27 PORTRAIT EMMA KADRAOUI 28 L’ORCHESTRE UNIVERSITAIRE DE BORDEAUX 30 LES BONS PLANS 32 LES RESTAURANTS UNIVERSITAIRES 34 ENTRETIEN JOHANNA RENAUDIN & CAMILLE CRÉMIEU-ALCAN 36 ENTRETIEN FANNY CAMPS & MANUEL TUNON DE LARA 38 PRATIQUE
ÉDITO
TEMPUS CAMPUS
C’est un temps à part dans une vie. Celui de tous les possibles, notamment le premier pour soi. Parfois loin de la famille ou de la ville natale. Avec sa temporalité spécifique, ses rites d’initiation. Une forme d’émancipation aussi. C’est un temps studieux, bien sûr, même s’il n’exclut pas les bifurcations ; d’ailleurs, existent-ils des parcours parfaits ? Studieux donc soumis à une certaine pression : l’obligation de résultats, l’appréhension des épreuves, la compétition, la rivalité. C’est un temps de l’entre-deux, loin de l’école mais pas tout à fait adulte, ouvert aux expériences, aux rencontres. C’est un temps qui offre aussi de nouvelles possibilités de l’ouverture au monde, à l’autre comme à tant de pratiques parfois jusque-là effleurées… C’est un temps également « géographique », à la découverte d’un monde à part : le campus. Une cité dans la cité voire à la lisière de la cité, où l’on converge plus qu’on ne s’y attarde alors qu’il s’agit d’un espace singulier, plutôt vert, étendu, riches de prouesses et de trésors architecturaux. Cette rentrée encore, JUNKPAGE est retourné musarder dans ce monde si loin et pourtant si proche. La rédaction de ce supplément a été réalisée à presque parts égales entre membres de l’équipe et jeunes pousses en prise directe avec ce biotope fascinant, que l’on ne peut exclusivement résumer à la fabrique du savoir. Car, oui, le campus, c’est aussi de la culture, vivante, riche et diverse. Et pas seulement le lieu où l’on bâtit des universités.
Visuel de couverture : © Pierre Martial Visuel page 3 : © Nil Puissant
CAMPUS 2018, un supplément proposé par la rédaction du journal JUNKPAGE, septembre 2018. Une publication d’Évidence Éditions ; SARL au capital de 1 000 €, 32, place Pey-Berland, 33 000 Bordeaux, immatriculation : 791 986 797, RCS Bordeaux. Tirage : 30 000 exemplaires. Fondateurs et associés : Christelle Cazaubon, Serge Demidoff, Vincent Filet, Alain Lawless et Franck Tallon Directeur de publication : Vincent Filet vincent.filet@junkpage. fr / Rédaction en chef : redac.chef@junkpage.fr, 05 56 40 03 24 / Rédaction : Marc A. Bertin, Marianne Cocula, Gaspard Dareths, Lorelei Dupé, Guillaume Fournier, Camille Galy, Anna Maisonneuve, Pierre Martial, Mathilde Michel, Jeanne Quéheillard, Joël Raffier / Secrétaire de rédaction : Marc A. Bertin / Administration : Julie Ancelin 05 56 52 25 05, administration@junkpage.fr / Correctrice : Fanny Soubiran fanny.soubiran@gmail.com / Direction artistique & design : Franck Tallon, contact@francktallon.com /Assistantes : Emmanuelle March, Isabelle Minbielle / Publicité : Claire Gariteai, c.gariteai@junkpage.fr, 07 83 72 77 72 Sébastien « N’Golo » Bucalo s.bucalo@junkpage.fr, 06 42 10 60 83 / Impression : Roularta Printing. Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) / Dépôt légal à parution - ISSN 2268-6126 L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellés des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays, toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles sont interDjs et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.
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CAMPUS 2018
PAROLES D’ÉTUDIANTS Alice Draillard, 20 ans, 2e année cycle préparatoire de Bordeaux, université de Bordeaux, bénévole dans l’association Mandora. Te tiens-tu au courant de l’actualité culturelle du campus ? Je suis assez éloignée des bâtiments principaux, on reçoit quelques informations par email, pour les Campulsations par exemple. La plupart des autres événements sur mon campus sont des réunions sur l’orientation professionnelle et parfois des expositions sur des sujets scientifiques.
seulement ceux des professeurs, mais aussi des invitations à des conférences et des expositions. Il y en a souvent dans le hall administratif. Quand je prends le train tôt le matin et que j’arrive en avance, je jette un coup d’œil aux expositions... Je ne fais pas forcément le détour pour me rendre à des événements trop éloignés de mes bâtiments, je me déplace souvent tôt en train, je préfère éviter les détours. L’université en fait beaucoup sur le plan culturel. Les sculptures des différents campus jouent aussi un rôle dans la vie culturelle de l’université. Que penses-tu de l’accès à l’information culturelle ? Il y a beaucoup de travail fait par l’administration, on reçoit énormément d’informations par mail. Mais il y a tellement d’affiches partout... Avec la loi Vidal, dernièrement, on a été recouverts de tracts et d’affiches par exemple, au bout d’un moment on y fait plus attention, on jette les tracts. Je n’aime pas cette surconsommation de papier, je suis plutôt écolo dans l’âme.
Quelles pourraient être les solutions pour L’éloignement joue un rôle dans la difficulté remédier au manque d’accès à l’information d’accès à la culture, est-ce le seul ? culturelle ? Mes horaires sont ceux d’une classe préparatoire, Le mieux pour s’informer reste le mail. on manque un peu de temps. On s’intéresse L’information circule mieux. Lorsqu’elle passe quand même à la culture : en MP par exemple, par une affiche, on ne la croise pas forcément. nous avons une UE non notée qui se penche Il faut les chercher ! Il faudrait les mettre sur sur la culture scientifique en elle-même. Sur les vitres aux entrées de bâtiments et surtout les atomes et la relativité par exemple. Les au bon moment. événements en eux-mêmes sont Mieux les répartir aussi. assez peu nombreux autour de En revanche, on entend mon bâtiment. Mais, si j’avais plus assez peu parler des de temps, je ferais un tour sur les projets qui viennent animations des autres campus ! directement des étudiants. Sur le campus scientifique, Il n’y a pas assez de les étudiants sont assez peu communication, ou alors impliqués dans les événements elle est faite dans des culturels de l’université. Je crois endroits qui ne sont pas qu’il faudrait plus d’expositions visités par tous, dans des ou d’événements qui touchent bâtiments où certains particulièrement chaque filière, étudiants n’ont pas cours pour que les étudiants se Jules Cavalier-Blanchard, par exemple. sentent vraiment concernés par l’événement.
« Nous sommes encore à un âge où on a plein de choses à comprendre et à apprendre. »
Quelles pourraient être les solutions pour remédier au manque d’accès à l’information ? Plus de communication par mail ! En tant qu’étudiante, je dois consulter ma boîte à lettres presque chaque jour. En mettant aussi plus en valeur les affiches. Dans les bâtiments A21 et A22, il y a des affiches pour beaucoup d’événements, mais très peu dans les autres. Et je ne vais pas souvent dans ces bâtiments. Une affiche attire l’œil et si le sujet de l’affiche est susceptible de m’intéresser, je prends le temps de piocher les infos dessus !
Laura Dubois, 23 ans, L2 LEA anglais allemand, Université Bordeaux Montaigne. Te tiens-tu au courant de l’actualité culturelle du campus ? Je trouve la culture plutôt présente sur le campus dans le sens où, quand on regarde nos mails, on ne trouve pas
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CAMPUS 2018
Juliane Pouclet, 21 ans, étudiante en M1 droit international, Université Bordeaux Montesquieu. Es-tu au courant des actualités culturelles de la faculté ? Pas du tout ! En vérité, ma fac n’a pas beaucoup d’activités culturelles en tant que telles et il s’agit de la seule dont je reçois les mails en ce qui concerne la culture, c’est-à-dire que je ne reçois aucune information concernant les événements des autres campus... T’intéresses-tu à ces quelques propositions culturelles ? Non, je n’ai pas d’attrait pour les propositions d’événements culturels suggérées par la fac. Le fait de ne pas en savoir beaucoup ne me pousse pas à aller plus loin. En plus, je suis assez dépendante de mes amis culturellement, donc je ne m’intéresse qu’aux activités culturelles dont
par Loreleï Dupé, Camille Galy et Gaspard Dareths
ils me parlent, y compris en ce qui concerne les événements organisés par l’université. Penses-tu que la culture a une place importante dans la vie des étudiants ? Oui, elle nous est nécessaire, notamment parce que l’on doit pouvoir avoir accès à des activités pas chères, mais aussi parce que nous ne sommes pas des robots et que la culture nous est toujours utile. En droit, il nous faut une culture politique, en dehors des cours, pour apporter des connaissances personnelles à nos écrits et nos oraux. Or, le meilleur moyen d’accéder à ce genre de connaissances, tout en divertissant nos esprits, c’est par l’accès à des expositions ou des pièces de théâtre, par exemple. Quelles améliorations la faculté devrait-elle apporter quant à la communication autour des événements culturels qu’elle organise ? Pour la mienne, la communication devrait commencer en fait ! On ne nous propose que des conférences juridiques, jamais de théâtre, de cinéma, de musique, etc.… C’est le bureau des étudiants qui propose ce genre d’événements, malheureusement, ils n’ont pas accès aux mails, donc leur communication est limitée. De plus, les étudiants n’étant pas à Montesquieu n’ont pas accès à ces événements et inversement, nous n’avons pas accès aux événements des autres campus... Puis, honnêtement, la distribution de flyers reste désagréable et les panneaux d’affichage ne nous servent que pour les informations concernant les cours. Il faudrait que ce bureau puisse nous envoyer des mails ou poster directement sur le site de la fac.
Jules Cavalier-Blanchard, étudiant en Art du spectacle à l’Université de Bordeaux Montaigne. Te tiens-tu au courant des actualités culturelles de la faculté ? Plus ou moins, ça dépend des événements. Plus le sujet est universel, plus les gens vont aimer et donc en parler autour d’eux. Mais t’intéresses-tu à ces quelques propositions culturelles ? Et pourquoi t’y intéresses-tu ou non ? Oui, car je souhaite envie agrandir ma culture artistique, tout en m’instruisant. Penses-tu que la culture revête une place importante dans la vie des étudiants ? Bien sûr ! Nous sommes encore à un âge où on a plein de choses à comprendre et à apprendre. En plus, c’est important pour nous, ça nous permet de découvrir de nouvelles formes artistiques que l’on aime. Quelles améliorations la fac devrait-elle apporter quant à la communication autour des événements culturels qu’elle organise ? Tout simplement plus d’affiches et plus de flyers à distribuer !
Louise Sautet, 19 ans, étudiante en Licence 3 de Psychologie à l’Université de Bordeaux. Es-tu au courant des actualités culturelles de la fac ? Un peu, je suis surtout au courant pour celles concernant ma faculté. T’intéresses-tu à ces quelques propositions culturelles ? Et pourquoi t’y intéresses
tu ou non ? Je m’y suis intéressée car je faisais partie de l’association étudiante de ma fac (l’Association des Psychologues Étudiants), qui organisait quelques événements culturels, mais j’avoue ne pas être allée voir ce qui pouvait se passer dans les autres facs, notamment parce que je n’en ai pas trop entendu parler. Penses-tu que la culture a une place importante dans la vie des étudiants ? Évidemment, la culture tient une place primordiale dans la vie de tout le monde, mais il est important de proposer aux étudiants un accès facile à la culture car cela les aide à se construire et à construire leur vision du monde. Quelles améliorations la fac devrait-elle apporter quant à la communication autour des événements culturels qu’elle organise ?
« Il est important de proposer aux étudiants un accès facile à la culture car cela les aide à se construire et à construire leur vision du monde. »
Plus de diffusion, utiliser plus les réseaux sociaux, mettre des affiches dans Louise Sautet les lieux à forte affluence, faire des interventions dans les autres facs, en parler aux associations étudiantes des autres facs.
Marc Meynadier, 20 ans, vient de finir sa 3e année de licence de biologie, spécialité écologie, université de Bordeaux. T’intéressestu à l’actualité culturelle de l’université ? Je ne me tiens pas particulièrement au courant des actus culturelles de la fac, mais la communication est généralement très bien gérée, ce qui me permet de connaître les informations sans avoir besoin de les chercher ou de me renseigner spécifiquement. Si certains de ces événements m’intéressent, comme les Campulsations par exemple, il m’arrive d’y venir, mais en général je préfère consacrer mon temps à d’autres choses.
Que penses-tu du relai des informations culturelles sur les campus ? Les événements sont relayés sur certains groupes Facebook (Étudiants de Bordeaux, groupes propres aux différentes filières) et sont également diffusés physiquement à la fac, à l’aide de flyers et d’affiches. Des étudiants faisant partie de projets associatifs tiennent régulièrement des stands, notamment devant la cafétéria de mon campus, ce qui rend quasi impossible de ne pas être au courant des divers projets ; à condition que l’on vienne en cours bien sûr... Concernant la valorisation des projets étudiants, je peux citer le système de tutorat, qui permet aux étudiants de biologie de remplacer le stage obligatoire de 3e année, ce qui à mon sens se révèle à la fois utile et valorisant. Une idée pour encourager la diffusion de l’actualité culturelle ? Comme je l’ai dit plus haut, je trouve que le relai des informations culturelles est extrêmement bien géré, mais mon avis peut sembler biaisé car je baigne en quelque sorte dans l’effervescence de la vie étudiante. Si le public visé est estudiantin, je pense que le relai d’infos actuel n’est pas à modifier. En revanche, si le public visé devient plus large, et concerne l’ensemble des Bordelais, installer des affiches publicitaires dans les transports en commun ou en ville peut être une très bonne idée.
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© Crous Bordeaux Aquitaine
La Mac 1
Pour la nouvelle année universitaire qui s’ouvre, le Centre Régional des Œuvres Universitaires et Sociales (Crous) Bordeaux-Aquitaine multiplie les nouveautés. Résidences flambant neuf, multiplication des points de restauration rapide mais aussi nouveaux lieux culturels, l’offre du Crous ne cesse de s’agrandir. Une expansion qui a pour seul but : l’amélioration de la vie des étudiants. Rencontre avec Yann-Éric Prouteau, directeur adjoint du Crous de Bordeaux-Aquitaine. Propos recueillis par Guillaume Fournier
« NOUS SOUHAITONS NOUS INSCRIRE AU CŒUR DE LA VIE DES ÉTUDIANTS. » Dans l’univers universitaire, où se situe le Crous ? Nous nous positionnons comme étant le service public de la vie étudiante. Nous essayons de donner aux étudiants toutes les facilités dans leur vie quotidienne pour qu’ils aient le plus de temps possible disponible pour leurs études. C’est notre volonté principale, notre phare. Nous essayons de penser la vie étudiante dans sa globalité. Quelles sont les principales actions du Crous impactant la vie des étudiants ? Nos missions historiques sont très variées : la restauration, l’hébergement, la culture, le service social, les aides financières... Le panel est très large. Ce qui change, c’est la manière dont nous les organisons. Par exemple, cette année, nous allons ouvrir cinq nouveaux points de vente en service rapide que l’on appelle les « Crous markets » en plus des restaurants universitaires traditionnels. En outre, à partir de septembre, la seconde version du Crous Moovy Market, – le food truck du Crous –, sillonnera le campus. Cette nouvelle offre répond aussi aux demandes des utilisateurs de nos services. Justement, existe-t-il des interfaces de dialogue entre vous et les étudiants vous
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CAMPUS 2018
permettant de vous adapter à la demande ? Nous avons des instances en lien avec les universités qui nous permettent de mieux appréhender le contexte général. Nous avons aussi des demandes particulières qui nous arrivent. En décembre, un collectif vegan nous a écrit pour supprimer l’utilisation de la graisse animale dans la préparation de nos plats. Nous avons entendu cette demande puisqu’à la rentrée nous passons en graisse végétale dans nos préparations. Pour rester dans la thématique culinaire, nous organisons depuis plus d’un an le « sandwich du mois » préparé par un chef. Cette initiative nous permet de faire des tests, de voir ce qui fonctionne le mieux pour ensuite adapter notre offre. De façon plus générale, la parole étudiante, nous la recevons également au travers de notre personnel qui fait remonter les souhaits étudiants. On essaye aussi d’améliorer notre offre sans faire bouger nos prix. Pour la restauration, notre formule reste par exemple à 3,25 € pour la troisième année consécutive. Sujet d’actualité, les logements étudiants sont une denrée rare depuis plusieurs années. Comment le Crous s’adapte-t-il à cette demande ? Cette année comme l’année dernière, nous
proposons 10 200 chambres, un chiffre qui devrait augmenter l’année prochaine. Le 1er septembre, nous étrennons la nouvelle résidence étudiante Simone Veil, près de l’arrêt de tram Unitec. Elle compense la destruction de logements devenus insalubres. Nous sommes en train de construire 400 logements supplémentaires qui devraient ouvrir d’ici deux ans. Nous finissons la restauration des anciens logements étudiants dont certains dataient des années 1960. Au niveau des demandes, la tension existe, c’est certain, nous essayons de donner satisfaction au plus de monde possible mais il y a forcement des étudiants qui ne vont pas trouver de logements chez nous. Côté culturel, comment va s’organiser cette nouvelle année ? Nous organisons pour bien commencer la rentrée le festival des Campulsations en lien avec tous nos partenaires. Pour cette 11e édition, nous confortons le fait que nous allons sur tous les campus, pas forcément durant les 10 jours mais au moins pour une date. Nous serons à Agen, Périgueux, Biarritz... et même à Poitiers qui n’est pas dans notre académie mais nous voulons créer des choses communes au sein de la Nouvelle-Aquitaine. Nous maintenons toujours Bulles d’Afrique
© Crous Bordeaux Aquitaine
30 ans S A I S O N
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84 spectacles programmés !
TRIPLE BILL HIP-HOP
23 et 24 oct. sam. 10 nov.
La résidence Simone Veil
en novembre et en mars Musiques de RU. Notre nouveauté à la rentrée c’est que le service culturel s’agrandit. En terme d’effectif pour nous mais aussi en terme d’espaces pour les étudiants. Le but est de construire un réseau de Maison des activités culturelles (MAC). En plus de l’historique, deux nouvelles MAC vont ouvrir leurs portes. Elles auront des rôles un peu différents en fonction des espaces pour offrir une vraie polyvalence aux étudiants. L’une d’entre elles sera entièrement équipée en matériel son et lumière pour accueillir les étudiants qui souhaitent monter un projet. À ce réseau viendra s’ajouter, fin 2019, l’espace multiservices actuellement en construction. Comment le Crous soutient-il les projets culturels étudiants ? En grande partie avec le dispositif Culture-ActionS qui comporte 4 fonds d’aide : Culture, ActionS/Engagement, Jeune Talent et Culture scientifique. Il faut déposer un dossier, monté avec le service culturel, qui sera réuni deux fois par an en commission. Nous recevons à peu près une centaine de projets que nous accompagnons ensuite. Où en est le projet de l’Espace MultiServices (EMS) ? Sa construction a commencée. Nous
n’en sommes encore qu’aux fondations, mais le bâtiment devrait entrer en service fin 2019. Il se situe au niveau du village numéro 5 sur le campus de Pessac. C’est un espace qui souhaite moduler toutes les activités d’un étudiant. Il y aura un RU, un espace take away, la ressourcerie, des studios de répétition et une salle de spectacle de 300 places. Il y aura aussi des terrasses, des espaces de convivialité pour que les étudiants puissent se rassembler. Nous sommes en train de réfléchir à l’extérieur pour qu’il devienne également un lieu de rencontre. Au vu des différentes nouveautés qui arrivent cette année, le Crous semble se placer comme un acteur culturel important du campus. Est-ce une volonté réfléchie ? Nous travaillons aussi en réseau avec les salles de concert, l’Opéra de Bordeaux... Nous essayons de mixer ces divers éléments et d’avoir une cohérence globale, ainsi qu’une lisibilité totale pour l’étudiant. Nous souhaitons nous inscrire au cœur de la vie de l’étudiant. Au niveau culturel comme dans les autres secteurs. www.crous-bordeaux.fr
mar. 4 déc.
ven. 8 fév.
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Photo : Yann Orhan / Artwork : Frank Loriou / Licence 2-1066882 / 3-1066883 / RCS 400 188 983 00078
« Nous essayons de penser la vie étudiante dans sa globalité. »
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PAROLES D’ENSEIGNANTS
Titulaire d’un doctorat en droit public et diplômée de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, Caroline Braud est maître de conférences à l’université de Bordeaux et par ailleurs membre du Centre d’études et de recherches comparatives sur les constitutions, les libertés et l’État. Que pensez vous de l’actualité culturelle ? Vous y intéressez-vous ? Même s’il y a régulièrement des manifestations culturelles à l’université, j’ai malheureusement rarement l’occasion d’y assister. En effet, mon emploi du temps est assez chargé, entre les cours et la recherche. Mais lorsque des créations étudiantes (par exemple des photos) sont exposées dans les couloirs, j’y jette souvent un œil. Que pensez-vous de la communication qui en est faite ? Je reçois régulièrement des mails qui m’informent de l’actualité culturelle sur le campus. Pour moi, la communication fonctionne très bien. Comment pourrait-on donner un coup de pouce à la création culturelle et à la communication sur le campus ? Je trouve qu’il y a déjà une vie culturelle très active à l’université. Quant à la communication, elle se fait très efficacement par mail et par voie d’affichage sur le campus (pour cibler plus efficacement les étudiants). Si l’on souhaite encore davantage encourager la création de projets culturels, je pense qu’il faudrait davantage de financements, notamment en faisant appel à des professionnels du secteur.
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par Loreleï Dupé, Camille Galy et Gaspard Dareths
Marie Duret-Pujol, maîtresse de conférences d’études théâtrales au sein de l’Université Bordeaux Montaigne et directrice du festival Théâtre des Images. D’après vous, quelle place occupe la culture à l’Université de Bordeaux ? Une place semblable à celle que développent les services culturels des universités, en proposant des activités artistiques et culturelles ainsi que des ateliers pratiques. Comment remédier au manque évident et crucial de communication quant à la vie culturelle universitaire ? Il m’est difficile de juger d’un « manque évident et crucial » puisque je m’intéresse aux propositions de l’Université Bordeaux Montaigne et que je consulte régulièrement leur site et les réseaux sociaux. Quels sont les lieux d’expressions culturelles majeurs présents sur l’ensemble des campus de l’Université de Bordeaux ? Que proposentils et quels sont ceux que vous recommandez ? La Maison des Arts, la MAC, les grands amphis (amphi 700 pour l’Orchestre universitaire, amphi de maths pour atelier théâtre...), salles de sport pour la danse (COSEC), auditorium (IUT, UBM), Espace 120 pour la musique...
Sébastien Ranc, doctorant rattaché au Centre de droit comparé du travail et de la sécurité sociale, 5e année de thèse chargé de TD, membre d’Ad’hoc (l’association des doctorants et docteurs en droit de l’université de Bordeaux) et représentant des doctorants à l’école doctorale. Que pensez-vous de la vie culturelle à la fac ? Elle n’est peut-être pas suffisamment encouragée, mais elle se développe. Quand je vois tout ce qui se passe à Forum, en termes de concerts ou de prévention santé par exemple, je trouve ça cool. Peut-être que ce n’est pas assez, mais, en tout cas, c’est de plus en plus visible. Je n’ai pas forcément le temps d’y participer, toutefois j’en entends de plus en plus parler. À titre personnel, j’ai déjà pu profiter des « bons plans culture » du Crous en partenariat avec l’Opéra ou le TnBA ; on peut aller à des concerts ou à des spectacles pour une dizaine d’euros. Quel est votre avis sur la communication relative à la vie culturelle ? Ça serait facile de dire « non, je ne suis pas assez informé », or c’est aussi à nous de nous informer. J’ai quand même l’impression – peut-être parce que ça fait 10 ans que je suis à la fac – que ces événements sont beaucoup plus visibles, notamment ce qui se passe à Forum. Faudrait-il qu’ils le soient encore davantage ? Il y a déjà un progrès. Des pistes pour encourager les manifestations culturelles à la fac ? On pourrait toujours dire qu’il faudrait que l’administration ou les professeurs soient plus impliqués dans les projets culturels. Cependant, je pense que c’est plus aux étudiants qu’il appartient de faire vivre le campus. Je me suis toujours dit qu’à l’université, on manquait d’associations. Quand on regarde ce qui se passe dans les écoles (Sciences Po, Kedge), on voit qu’il existe une multitude d’associations dans des domaines très variées (sport, culture, …) ; ce que l’on ne retrouve pas en droit. Peut-être existe-t-il un ciné-club, mais si tel est le cas, je n’en ai jamais entendu parler.
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émotions fortes
Gradignan Parc d e Mand av it
D. R.
MAYLIS DE KERANGAL, marraine
Que pensez-vous de la vie culturelle à la fac ? Les services culturels de la faculté sont trop épars et atomisés pour qu’elle puisse se développer pleinement. C’est dommage parce que la culture est immanente à la faculté. C’est un point nodal où se réunit une jeunesse qui étudie des champs disciplinaires culturels. Professeur depuis dix ans, je vois défiler les promotions et, à chaque fois, elles apportent avec elles la culture d’aujourd’hui. Après, il y a toujours les gens du Crous qui organisent des trucs sympas à l’intérieur du campus. De même, la Mac a, par exemple, permis de faire jouer des grosses pointures de l’underground grâce à des associations étudiantes. Il se passe toujours quelque chose, mais ça reste éphémère. Et de la communication relative à cette actualité ? Les informations ont du mal à circuler au travers de cette grosse machine qu’est la fac. Les canaux d’information ont vieilli. D’autant plus que, la plupart du temps, ce sont les étudiants qui organisent des événements avant tout pour eux. Des pistes pour encourager les manifestations culturelles à la fac ? Il faudrait une réelle politique d’établissement en faveur de la culture. Mais c’est compliqué car il est difficile de compter sur des étudiants qui ne sont là que pour quelques années. Ils viennent avec leur propre dynamique et font de la fac un lieu de projets à court terme, d’expérimentations. Il y a aussi l’administration qui voit à plus long terme. Mais avec un renouvellement du personnel faible, c’est aussi compliqué de bien saisir les tendances. Il faudrait aussi des espaces : la culture, c’est des espaces. Il lui manque des lieux d’inscription comme la Mac. Son agrandissement est d’ailleurs une bonne chose. Enfin, la faculté pourrait avoir davantage recours à ses étudiants. Certains masters pourraient très bien se charger de la communication ou de la réalisation de site web par exemple.
et plus d’une centaine d’autres invités
©Photo : Simeon Pratt
Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, spécialisé en sociologie des médias, David Pucheu enseigne à l’Université Bordeaux Montaigne dans des formations différentes (communication, design). Il est aussi le fondateur du label Banzaï Lab, créé en 2008.
Françoise Bourdin Victor Del Arbol Philippe Djian Marc Dugain Jérôme Ferrari Anna Gavalda Raphaëlle Giordano Laurent Gounelle Gilles Legardinier Mathias Malzieu Deon Meyer J.-Christophe Rufin
Avec un fonds de 1 000 ouvrages et la publication de 60 titres par an, les Presses universitaires de Bordeaux ne chôment pas. Cette belle machine éditoriale, fondée en 1983, est conduite par un enseignant-chercheur. À l’heure actuelle, pendant 4 ans, renouvelable une fois, Dominique Picco, historienne moderniste, assure, à côté de ses activités de recherche et d’enseignement, la direction scientifique auprès d’une équipe de onze personnes permanentes.
LA MAISON DU SAVOIR Les PUB participent de l’image de l’Université Bordeaux Montaigne, où elles sont localisées. La fondation d’un comité éditorial et la création de collections, en 1995, ont accru leur lisibilité. Depuis, elles ont à leur actif neuf revues scientifiques dont elles assurent la réalisation technique et la diffusion commerciale. Les études hispaniques et les antiquités gréco-romaines restent deux de leurs spécialités, perpétuant en cela une édition bordelaise internationale et centenaire connue pour sa Revue des études anciennes et son Bulletin hispanique (fondés en 1899) ou ses Cahiers d’Outre-Mer (fondé en 1948). La plus jeune revue, Horizons/Théâtre, créée en 2012, doit son originalité à son intérêt marqué pour une recherche théâtrale décloisonnée dans les pratiques et multiculturelle. La revue Dynamiques environnementales, journal international des géosciences et de l’environnement témoigne de ce souci prononcé de dépasser les barrières disciplinaires et géographiques. À la croisée des sciences de la terre et des sciences humaines et sociales, cette revue approche les enjeux environnementaux de systèmes complexes, en collaboration avec des universités et instituts du monde entier. L’activité des PUB se concentre autour des ouvrages de recherche, à travers douze collections liées à douze champs disciplinaires, des sciences humaines en particulier. Arts, communication, droit, éducation, environnement, ethnologie et anthropologie, géographie et aménagement, histoire, langues et civilisations, lettres et philosophie fournissent un catalogue conséquent et varié. C’est ainsi que se côtoient Moby Dick et les forêts d’hier et de demain, les drogues illicites dans l’activité salariée et l’histoire du cuivre, Alan Pauls et Patrick Chamoiseau… Il suffit de consulter le catalogue numérique1 pour saisir l’ampleur et la diversité des questions. La collection « Parcours universitaires » s’adresse aux étudiants de licence, master
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ou préparant les concours de l’enseignement (CAPES, agrégation). Elle propose des essais sur une question, des manuels de cours et des recueils d’articles sur une thématique ou une œuvre. Petite cerise sur le gâteau, elle coédite avec les Presses universitaires de Pau et des Pays de l’Adour les Leçons de sciences en Aquitaine. Les conférences inaugurales des années académiques des universités Bordeaux Montaigne et de Pau et des Pays de l’Adour sont reprises dans de petits ouvrages qui, mis au fond du sac, le temps d’un voyage, nous mettent en compagnie de Patrick Boucheron et son éloge dantesque de la transmission, Mounira Chati et la traduction à travers les écritures franco-arabes, David Bruno et son histoire de la biosphère et, bientôt, Michelle Zancarini-Fournel et ses interrogations sur la possibilité d’une histoire nationale. Les PUB s’engagent dans de nombreuses collaborations, bordelaises avec l’école d’architecture, Bordeaux Sciences Agro, avec les sciences politiques ou encore avec des universités françaises ou étrangères. Un partenariat avec la Chine est en cours. La diffusion en librairie s’accompagne d’une diffusion en ligne via les versions numériques sur le site des PUB ou sur des portails spécialisés2. Les PUB ont leurs best-sellers comme les manuels d’apprentissage du coréen, devenus des modèles dans le monde entier. Recherchées aussi, les études sur l’éducation et les livres de jeunesse ainsi que les ouvrages consacrés à Patrick Chamoiseau ou aux 4 000 ans de l’histoire du cuivre. La politique éditoriale des PUB (maison d’édition publique) est initiée par la directrice et le comité éditorial dont les dix-sept membres sont issus des universités aquitaines. Elle s’articule autour des collections. Les livres sont destinés à des chercheurs et des étudiants et plus largement à tout public intéressé par les sciences humaines et sociales. Envoyés spontanément par des auteurs ou présentés par les directeurs de collection, des manuscrits d’ouvrages, monographies,
ouvrages de synthèse ou publications collectives structurées sont reçus. Rendus anonymes, ils font l’objet d’une double expertise auprès de chercheurs de la discipline concernée, reconnus et rattachés à l’enseignement supérieur ou à la recherche en France ou à l’étranger. Le comité éditorial des PUB se détermine selon la qualité scientifique et rédactionnelle du manuscrit, la possibilité de valorisation d’un savoir scientifique sous la forme d’un livre, la pertinence quant aux domaines de publication des PUB, la faisabilité technique et financière. Un travail éditorial s’engage avec l’auteur en étroite collaboration avec les directeurs de collection pour convenir des choix formels, graphiques et typographiques de l’ouvrage (maquette, format, support, cartes, illustrations). Sauf pour certains ouvrages plus remarquables le plus souvent liés à l’art, les partis pris restent très hétérogènes, rarement inventifs. On ne peut que regretter l’absence de connexion avec les champs de recherche très spécialisés développés à l’heure actuelle par les designers graphistes3 quand ils approchent les questions contemporaines de support, de transmission et de lisibilité. La spécificité de chacune des collections et la riche multiplicité des ouvrages des Presses universitaires de Bordeaux gagneraient à cette mise en valeur contenant-contenu, qui émaille les belles histoires de l’édition en France ou à l’étranger, et en Aquitaine même. Jeanne Quéheillard 1. www.pub-editions.fr 2. Revues.org, Cairn.info, Immateriel.fr 3. Largement diffusés par le ministère de la Culture. Voir par exemple « Graphisme en France », plateforme numérique du Centre national des arts plastiques dédiée au design graphique en France.
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À VOS AGENDAS !
6 RENDEZ-VOUS À BORDEAUX
VOUS HÉSITEZ SUR VOTRE ORIENTATION ET VOTRE POURSUITE D’ÉTUDES ? SALON DES FORMATIONS ARTISTIQUES, COMMUNICATION ET NUMÉRIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 NOVEMBRE 2018 SALON SANTÉ, SOCIAL & PARAMÉDICAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 NOVEMBRE 2018 SALON DES GRANDES ÉCOLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 NOVEMBRE 2018 SALON DU LYCÉEN ET DE L’ÉTUDIANT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11, 12 & 13 JANVIER 2019 SALON DE L’APPRENTISSAGE ET DE L’APPRENTISSAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ET 16 MARS 2019 SALON QUE FAIRE APRÈS UN BAC + 2/+ 3/+ 4 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 MARS 2019
Invitation sur Bordeaux_18-19_6rdv_225x165.indd 1
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PAROLES D’ADMINISTRATIFS
par Loreleï Dupé, Camille Galy et Gaspard Dareths
Mélanie Lecouvey, assistante mobilité internationale à l’université de Bordeaux. Au quotidien, elle gère la mobilité étudiante (entrants et sortants) et les conventions, zone Europe, mais aussi les demandes de bourses, le logement et l’accueil des étudiants. Le bureau mobilité internationale dépend de la direction des relations internationales. Que pensez-vous de l’actualité culturelle à la fac ? Je crois qu’au niveau culturel, il se passe beaucoup de choses à la fac, mais je ne m’y intéresse pas particulièrement. De plus, je n’apprécie pas forcément de me retrouver au milieu des étudiants dont je me suis occupée toute la journée. Les événements proposés ne me correspondent pas toujours, je suis plus portée sur la musique classique. Je préfère investir dans un opéra ou un ballet au GrandThéâtre que dans un concert à l’université. Le bâtiment où je travaille est assez éloigné des lieux de vie étudiants où il peut se passer des choses alors je ne fais pas le détour. En revanche, sur le campus, je m’intéresse au sport. Je fais du yoga à l’année grâce aux abonnements que l’université propose. Quel est votre avis sur la communication des propositions culturelles ? À mon avis, elle est assez bien faite. La newsletter est très complète, je prends le temps de la lire toutes les semaines. Même si je ne me déplace pas aux événements, ça m’intéresse de savoir ce qui se passe sur les différents campus. Le personnel administratif reçoit aussi des invitations à des événements en particulier. Si le sujet ne m’intéresse pas, je ne fais pas toujours l’effort de lire. Cependant, la communication dirigée directement vers les étudiants ou faite par les étudiants ne me touche pas vraiment. Elle est souvent faite par affiches et je ne les croise jamais. Une idée pour donner un coup de pouce à la création ou la communication en la matière ? Les étudiants dont je m’occupe se plaignent souvent de recevoir trop de mails au point de ne pas voir ceux que j’envoie. Leurs boîtes à lettres sont noyées par les messages des professeurs, de l’université, d’invitations à des événements ainsi que les réponses de leurs confrères sur les mailing lists… et cela ne doit pas être simple de piocher les informations. Une newsletter hebdomadaire serait plus simple pour tout le monde.
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Hélène Marin, assistante pédagogique, assistante régisseuse, coordinatrice de projet, apprentie community manager, « nounou », Maison des Arts, bâtiment de pratique artistique de l’Université Bordeaux Montaigne depuis la rentrée universitaire 2016-2017. Mathieu Gil Yaquero, régisseur de la Maison des Arts et chargé de cours en initiation technique de lumière et son depuis 2015. Pensez-vous que la culture a une place importante dans la vie des étudiants ? H.M. & M.G.Y. : Travaillant dans un bâtiment de pratique artistique, il faut dire qu’on passe notre journée auprès d’étudiants en arts ; ils sont donc amenés à voir toutes sortes de performances et à produire aussi du contenu culturel. Donc oui, pour la part des étudiants que l’on côtoie, on peut sans hésiter répondre « OUI ». En ce qui concerne les milliers d’autres étudiants de l’université, nous avons encore un peu de mal à les faire venir ici, à la MDA, cependant le pôle culture de la fac propose toute l’année une riche programmation sur le campus. Aimez-vous participer à ce partage culturel ? Et pourquoi ? H.M. : Bien évidemment. C’est ce qui est le plus riche dans mon métier. Coordonner des événements pluridisciplinaires, programmer des festivals de théâtre... M.G.Y. : Globalement, j’apprécie bien de partager avec eux, mais cela prend souvent la forme d’un échange pédagogique, vu que je partage avec eux mon expérience professionnelle, acquise dans des festivals tels les Rendez-Vous des Terres Neuves par exemple, ainsi que dans une SMAC, la Rock School Barbey, ou, encore, au sein d’une compagnie de théâtre, la Cie Bougrelas. Que pensez-vous des méthodes de communication utilisées en ce qui concerne l’information culturelle ? H.M. : En ce qui concerne l’Université Bordeaux Montaigne, je ne peux pas vraiment me prononcer, mais pour la Maison des Arts, je me suis lancée dans la création d’une page Facebook et d’un compte Instagram pour permettre aux étudiants et aux publics extérieurs de suivre la vie de ce bâtiment. Nous réalisons aussi avec une collègue, en mi-temps à la MDA, un agenda culturel, diffusé chaque semaine sur radio Campus. On a des millions d’idées et on invite les étudiants à venir nous voir pour en parler ! M.G.Y. : Je fais amende honorable, je ne suis peut-être pas assez tourné vers la communication de l’Université Bordeaux Montaigne car je suis particulièrement concentré sur ce qui se passe à la Maison des Arts. De ce point de vue-là, mes collègues Hélène et Nathalie ont insufflé une bonne dynamique au niveau de la communication sur la culture via les réseaux sociaux et les modes de communication utiles et maîtrisés par les étudiants.
Laurence Canto, adjointe en gestion administrative au pôle gestion de la direction de la recherche à l’Université Bordeaux Montaigne, en charge de la gestion administrative et financière d’un centre de recherche – le MICA (Médiation, Information, Communication, Arts) – et d’une unité mixte de service (UMS) Archéovision. D’après vous, la culture a-t-elle une place importante dans la vie des étudiants ? Je pense que oui, car dans le cadre de leurs études, les étudiants sont tenus d’assister à certaines conférences en lien avec la matière choisie ou le domaine de recherche. Grâce aux réseaux sociaux, ils sont peut-être plus informés des différentes manifestations culturelles organisées au sein du campus ou à l’extérieur. Je n’ai pas trop de références sur le sujet, étant plus principalement en relation avec les doctorants, qui ont un statut étudiant un peu différent puisqu’ils sont en fin de parcours et déjà dans un milieu plus professionnalisant. Participez-vous aux événements culturels sur le campus universitaire ? De temps en temps, j’assiste à certains conférences ou colloques organisés par le centre de recherche que je gère, ou organisés par d’autres structures si le sujet m’intéresse. Cela me permet de mieux comprendre le fonctionnement de la recherche. Il est cependant difficile de libérer du temps dans la journée pour cela car c’est un temps de présence en moins sur mon poste de travail. Je vais de temps en temps à la BU où des expositions ont parfois lieu. Que pensez-vous des méthodes de communication utilisées sur le campus (affichage dans les locaux, mails, différences entre communication des étudiants et de l’administration) ? J’obtiens les informations par la lettre hebdomadaire de l’université, envoyée au personnel par le service communication, mais je me balade rarement dans les différents bâtiments de l’université donc je ne suis pas sensibilisée par les affichages. Je ne sais pas trop par quel biais les étudiants sont informés. Certainement par les enseignants quand il s’agit de conférences auxquelles ils doivent assister, par la newsletter également et bien entendu les réseaux sociaux.
Deborah Didio, responsable du service formations et mobilités internationales à l’université de Bordeaux. Attachée aux programmes européens « Formation ». Que pensez-vous de l’actualité culturelle à l’université ? On voit bien qu’il y a des initiatives, mais, à mon avis, elles sont assez marginales. Au vu de la taille de notre université, qui compte plus de 55 000 étudiants, la culture devrait être un point à mettre plus en avant dans l’agenda de l’établissement. Comment jugez-vous la communication relative à l’actualité culturelle ? Plutôt bonne, en revanche ! Les initiatives sont bien promues. Il y a par exemple la page d’accueil du site institutionnel, des articles dédiés à l’actualité culturelle sur ce même site et beaucoup d’informations diffusées par mail et dans la newsletter. Comment pourrait-on, selon vous, mieux diffuser la culture à l’université et encourager les manifestations culturelles à la fac ? Certainement en accordant plus de moyens aux associations étudiantes, start-ups d’anciens élèves et associations culturelles de la ville ou de la région. Nous pourrions aussi devenir un site « hébergeur » d’initiatives culturelles proposées par Bordeaux Métropole.
Après un master Ingénierie de projets culturels et interculturels (IPCI) à l’Université Bordeaux Montaigne, Agnès Wahl est devenue coordinatrice du projet « Campus en commun » pour cet établissement au sein de la direction vivre à l’université. Que pensez-vous de la vie culturelle à la fac ? Je pense qu’elle se développe et plutôt bien. Il y a de plus en plus de choses ; même non institutionnalisées ! Quand je suis arrivée à Pessac, on me parlait du quartier du campus comme un endroit mort, voire à éviter le soir. Aujourd’hui, je vois beaucoup de gens organiser des trucs entre eux. On a maintenant envie de lire sous les arbres, d’écouter de la musique, de faire des apéros et c’est bien que l’architecture le permette. Quid de la communication consacrée à l’actualité culturelle ? La communication institutionnelle est à l’image de la vie culturelle : trop tournée vers les étudiants. La fac a des mailing lists mais uniquement d’étudiants. D’ailleurs, celles-ci ne sont pas toujours très efficaces. C’est peut-être dû à un trop-plein d’événements… Les événements sont aussi partagés sur Facebook, mais, encore une fois, ça s’adresse surtout aux jeunes et c’est dommage ! Pessac est l’un des plus grands campus européens et il pourrait attirer tellement plus de monde… Des pistes pour encourager les manifestations culturelles à la fac ? L’Université manque de points d’ancrage pour la culture. Certes, il y a la Mac que j’aime beaucoup mais celle-ci n’est ouverte qu’à l’occasion de concerts. Avec mon association Alt-, j’aimerais construire un barcafé associatif afin de donner un vrai point de rendez-vous culturel sur le campus.
D. R.
Depuis sa création, en 1992, Radio Campus Bordeaux reste fidèle à sa liberté de ton même si de nouveaux défis, notamment financiers, entrent en compte.
LA BONNE FRÉQUENCE « Contre le silence et le vacarme, j’invente la Parole, liberté qui s’invente elle-même et m’invente, chaque jour. » La fin du poème Liberté sur Parole d’Octavio Paz semble écrite pour Radio Campus Bordeaux. Une station qui offre un espace de diffusion d’une parole neuve et peu audible sur le reste de la bande FM. Une caractéristique qui fait son identité. « C’est l’une des rares radios avec une réelle liberté d’expression, de vrais choix musicaux et, qui plus est, sans publicité », commente Nicolas Gruska, présentateur depuis 6 ans au sein de la radio associative et ancien bénévole. Aujourd’hui ce sont 4 salariés, 2 services civiques et plus d’une centaine de bénévoles, étudiants ou non, qui œuvrent chaque année pour perpétuer cet esprit. Situé sur le campus de Pessac, du côté de l’Université Bordeaux Montaigne, le bâtiment dévolu à la station symbolise cette irrévérence. Il encombre le toit d’un des symboles du campus, la Maison des Arts, édifice rectangulaire à la couleur verte due à la rouille du cuivre. À moitié dans le vide, il ressemble à un caisson en bois déposé là par inadvertance. « La légende urbaine veut que Massimiliano Fuksas, l’architecte de la Maison des Arts, ait oublié d’intégrer un espace pour la radio dans un premier temps et ce n’est qu’après s’en être aperçu qu’il aurait rajouté cette excroissance », raconte Nicolas Loubert, le responsable d’antenne, lui aussi ancien bénévole. En 1995, après trois ans dans des locaux provisoires, la station prend de la hauteur et s’installe dans ce qui sera rapidement surnommé « la cabane ». De l’extérieur, aucune banderole, affiche ou même autocollant n’indique la porte d’entrée. Seul un interphone sur le côté droit du bâtiment trahit l’accès vers les 130 m2 de la station. Après s’être fait accorder
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l’accès, le visiteur peut commencer son ascension de près de 80 marches vers le cénacle radiophonique universitaire. « J’étais un peu intimidé de venir la première fois, je pensais que c’était très sélectif », confie Théo, en troisième année d’informationcommunication, et bénévole depuis son arrivée à l’université. « En réalité, j’ai été quasiment tout de suite intégré à une émission avec ma propre chronique. » Cette année, ils sont plus d’une centaine à être venus proposer des idées de chroniques ou d’émissions. Si le principal terrain de jeu de la radio reste la vie universitaire, chaque potentiel contributeur peut proposer sa thématique. Un apport essentiel pour la survie de la radio qui profite aussi aux bénévoles. « C’est un lieu épanouissant où j’ai énormément appris en trois ans tant au niveau de l’écriture que de la technique », reconnaît Théo en s’entraînant à raccorder les câbles d’une console de mixage. Malgré cet élan de nouveaux participants venant chaque année la solliciter, la radio reste difficilement identifiable pour la population estudiantine. Un déficit de notoriété relativisé par Nicolas Loubert : « C’est impossible d’être connu de tous les étudiants surtout que beaucoup ne savent pas ce qui se passe sur le campus au niveau culturel »… Si aucun chiffre officiel n’est avancé, faute de mesure d’audience, on estime à trois ou quatre milliers d’auditeurs quotidiens. Un total qui apparaît assez bas face aux quelques 70 000 étudiants présents dans la métropole bordelaise. « Nous n’avons pas d’objectif d’audience, ce qui nous permet d’être plus spécialisé dans nos programmations », justifie Nicolas Gruska. En résulte, par exemple, une programmation variée qui donne à entendre des nouveautés musicales inaudibles ailleurs. Forte de ses choix, la radio, qui diffuse dans toute la Gironde, réussit à attirer au-delà du
cercle universitaire. « Quand on faisait des directs depuis des festivals ou des manifestations culturelles, les gens nous disaient qu’ils nous écoutaient pour la musique que l’on passait et aussi car il n’y avait pas de publicité », se souvient Julien, ancien bénévole. Pourtant, comme la plupart des radios associatives, l’équilibre financier reste précaire. Outre les cotisations des bénévoles qui représentent un apport minime, la radio empile les aides financières de différents organismes publics : ministère de la Culture, Crous, Région, Département et même certaines municipalités. Toutefois, le soutien le plus important vient des deux universités bordelaises. « Nous sommes liés par une convention que l’on renouvelle tous les trois ans et qui définit de grands axes de travail pour la radio », explique Nicolas Loubert avant d’ajouter : « On ne peut jamais être 100 % indépendant, il y a toujours des financeurs, mais on reste maître de nos programmes. » Pour permettre à la radio d’avoir plus de marge financière et de se développer, l’apparition de la publicité sur les ondes est évoquée. Un choix qui divise. « Les spots publicitaires peuvent nous permettre d’être plus indépendants en multipliant les sources de financement, mais ça peut aussi dénaturer l’antenne et faire fuir nos auditeurs », résume Nicolas Gruska. Une arrivée qui reste hypothétique puisque non mentionnée dans les conventions en cours de négociation pour les trois prochaines années. Loin de faire silence radio, la station 88.1 sur la bande FM reprend du service pour une nouvelle année en continuant de faire entendre sa différence. Liberté, liberté chérie. Guillaume Fournier
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SOCIÉTÉ WIZBII. La SAS Wizbii est une société par actions simplifiée au capital de 56 500 €, immatriculée au RCS de GRENOBLE sous le numéro 524 455 540 et dont le siège social est situé 31 rue Gustave Eiffel 38000 Grenoble CAISSE RÉGIONALE DE CRÉDIT AGRICOLE MUTUEL D’AQUITAINE. Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit. Société de courtage d’assurances immatriculée auregistre des intermédiaires en Assurance sous le N° 07 022 491. Siège social : 304, bd du PrésidentWilson CS 41272 - 33076 BORDEAUX CEDEX. RCS BORDEAUX 434 651 246 - N° TVA : FR 16 434 651 246.
Agence Erasmus+ France / Éducation / Formation
Le programme Erasmus – pour EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students – est un dispositif d’échange à destination des étudiants comme des enseignants entre les universités, les grandes écoles européennes et un certain nombre d’établissements d’enseignement internationaux. Il fait partie de l’Espace européen de l’enseignement supérieur mais également du programme Éducation et Formation tout au long de la vie. Son nom constitue, lui, un hommage au moine humaniste et théologien néerlandais Érasme.
VOYAGE, VOYAGE Erasmus, qu’est-ce que c’est ? Le programme Erasmus est né en 1987 et ne comptait alors que 11 pays : l’Allemagne, l’Espagne, la France, le Danemark, les PaysBas, la Belgique, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et le Royaume-Uni. Le principe était simple : permettre à des étudiants d’effectuer une mobilité au sein de l’Union européenne. Les destinations se sont ajoutées au fur et à mesure des années et s’étendent maintenant au-delà des frontières européennes. Il y a aujourd’hui précisément 201 pays accessibles (pour l’enseignement supérieur), dont 33 en Europe et 168 hors Europe. Les destinations qui attirent le plus d’étudiants restent l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne. En 2014, Erasmus est devenu Erasmus+ et regroupe différents programmes de mobilité européenne. Cette fusion a notamment permis de toucher un public plus large et a donné la possibilité de profiter du programme Erasmus+ en tant qu’étudiant, apprenti, chercheur, élève du secondaire ou du primaire, voire stagiaire. Ils sont d’ailleurs plus d’un tiers des participants Erasmus+ à partir pour un stage. La mobilité n’est pas le seul volet d’Erasmus+. Le programme permet aussi la diffusion et le développement de la culture à l’échelle européenne par les financements qu’il apporte à certaines structures. Ainsi, depuis 2012, Cap Sciences bénéficie de l’aide du programme afin de créer des partenariats européens et mondiaux et de faciliter les interactions entre les différents musées avec le projet « The Creative Museum ». Erasmus Days Erasmus ne se résume pas seulement à la mobilité ou à la création de projets. Le programme est aussi pourvoyeur d’événements. C’est ainsi que du 12 au 13 octobre ont lieu les Erasmus Days, fête européenne créée en 2017, qui permet à tous les bénéficiaires et acteurs d’Erasmus
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d’organiser un événement ou de témoigner à propos de leur expérience. L’objectif est d’améliorer la visibilité du programme auprès des citoyens, professionnels, médias et décideurs politiques. Des événements Erasmus Days se déroulent dans toute l’Europe (expositions photos, concerts, portes ouvertes, conférences, remise d’Europass mobilité, jeux de pistes, rencontres de partenaires…) et sont relayés sur les réseaux sociaux (#ErasmusDays). L’université de Bordeaux y participera, bien sûr, n’hésitez pas à vous renseigner sur le site www.erasmusdays.eu Erasmus à la fac Du côté de l’université, Erasmus+ s’appuie sur différents acteurs qui permettent aux étudiants d’effectuer leur mobilité. Il faut savoir que la sélection est obligatoire. Elle peut se traduire par des tests, des entretiens avec des coordinateurs, et tient souvent compte du relevé de notes, du comportement et de la motivation du candidat. En d’autres termes, ne part pas à Cancún qui veut… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, faire une demande de mobilité n’est pas bien compliqué. Les démarches administratives sont simplifiées au maximum, l’époque des dossiers de dizaines de pages est désormais révolue. À l’Université Bordeaux Montaigne, les dossiers doivent être déposés avant janvier de l’année de départ. Précèdent et suivent bon nombre de réunions informatives. Une fois les candidatures déposées, il faut attendre le verdict, qui tombe généralement en mars, et se plier aux quelques formalités qui peuvent suivre. Le fonctionnement des bourses est lui aussi assez simple. L’agence Erasmus attribue une certaine somme à l’université qui la redistribue ensuite aux étudiants quittant leur nid. Pas d’inquiétude, huit étudiants sur dix sont financés par cette bourse et par d’autres alternatives : les bourses du Crous,
de l’État, de la Région (AQUIMOB, voire de la Ville, et, dans certains cas, du pays accueillant. Il n’y aura donc pas forcément besoin d’aller travailler dans le premier salon de thé français venu pour se loger. Le montant des bourses Erasmus+ dépend du coût de la vie dans le pays de destination. Elle sera plus élevée si l’on part dans un pays nordique qu’en Italie par exemple. Lorsque l’on demande à Pierre-Yves Tourpin, responsable du pôle mobilité à l’Université Bordeaux Montaigne, le retour que les étudiants font de leur mobilité Erasmus+, les réponses sont plutôt satisfaisantes. Tout d’abord, un évident progrès en langues souvent accompagné du développement de l’autonomie, mais aussi la découverte d’une nouvelle approche des matières enseignées et le développement de capacités d’adaptation. Pierre-Yves Tourpin, lui-même parti en mobilité, confie qu’elle lui a permis de faire naître de nouvelles idées et envies, couplées à un esprit d’initiative. Lucas Chevalier, responsable de la mission information et communication pour l’agence Erasmus+, met tout de même en garde contre un préjugé qui trotte dans la tête des étudiants : une mobilité Erasmus, ce n’est pas L’Auberge espagnole. Il faut tout de même valider son année en ayant assez de crédits ECTS (une année à temps plein correspond à 60 crédits). Si c’est bien une année scolaire, la mobilité est surtout l’occasion de développer des capacités et de s’ouvrir des portes tout en découvrant un monde nouveau. Si vous souhaitez vous informer sur Erasmus+, n’hésitez pas à consulter le site www.generation-erasmus.fr ou à vous rendre dans les bureaux des relations internationales des universités. Le Centre d’Information Jeunesse Aquitaine (CIJA) place Pey-Berland saura également vous renseigner. Camille Galy
TÉMOIGNAGES MARIANNE COCULA, 19 ans, 2e année Sciences Po Bordeaux, Södertörn Högskola Stockholm, Suède.
MARINE BRÉMAUD, 23 ans, 3e année de LLCER espagnol, Universidad Complutense de Madrid, Espagne.
Je suis partie à 19 ans. La procédure avant le départ n’a pas été trop compliquée, tout est simplifié au maximum pour perdre le moins de temps possible. J’ai dû passer un test d’anglais avant de partir, il était obligatoire pour ma destination. J’en ai eu un à la fin pour vérifier que j’avais progressé. Les principaux apports de cette année ont été un meilleur niveau d’anglais et davantage d’autonomie. Même si on est suivi par des structures, on est seul sur le plan personnel. On se heurte et s’acclimate à une culture différente, on prend sur soi et on finit par devenir plus autonome. C’est intéressant de rencontrer des gens qui n’ont pas les mêmes façons de vivre (les comportements dans les transports en commun en Suède par exemple). Le plus difficile a été d’être loin de ses repères, de ses amis et de sa famille. Il faut vraiment se sentir prêt et ne pas faire ça juste pour le mettre sur un CV. Une autre difficulté a été l’intégration avec les locaux. Je ne maîtrisais pas le suédois au début, et même si parler anglais n’était pas un problème de leur côté, on se sent vite comme un touriste toute l’année. De ce fait, on a tendance à rester entre Erasmus. J’ai eu beaucoup d’opportunités en dehors de l’université, ce qui m’a permis de me développer sur le plan personnel et d’avoir une vision plus précise de mon avenir professionnel. Entre autres, j’ai pu travailler comme professeure de français intervenante dans un lycée ainsi que dans un festival de cinéma.
J’ai passé 10 mois à l’université Complutense de Madrid. Je suis partie en 3e année de licence LLCER espagnol à l’Université Bordeaux Montaigne. Outre l’amélioration de mon niveau de langue, je voulais découvrir la société madrilène ainsi que la culture espagnole, dans le but de favoriser mon insertion professionnelle future. Il y a beaucoup de papiers à remplir avant et pendant le départ ; faites attention aux délais ! L’un des documents essentiels est le « Learning Agreement », la liste des cours que vous souhaitez suivre. Sur le plan personnel, partir à l’étranger est un coût financier important donc il faut bien préparer son départ (budget prévisionnel, économies, job sur place, etc.). Heureusement, il existe la bourse Erasmus+. Pour ceux qui craignent le prix du loyer, regardez du côté de la colocation ou du logement chez l’habitant. Au départ, l’adaptation peut être quelque peu compliquée, notamment du fait de la barrière linguistique (qui se résorbe). Il a aussi fallu s’adapter à la culture du pays (en Espagne, les horaires sont bien plus tardifs qu’en France). Concernant ma scolarité, j’ai eu des problèmes avec un professeur qui n’aimait pas les Erasmus. Lorsque vous faites face à ce genre de problème, adressez-vous au service des relations internationales sur place ainsi qu’à votre responsable pédagogique. Tout d’abord, j’ai amélioré mon niveau de langue. Mais ce genre d’expérience ouvre aussi l’esprit sur des cultures et des façons de penser différentes.
La rentrée 2018 en mode zen avec vos guides étudiants (Bienvenue, Sport, Culture, Bibliothèques, International) et avec U&me, l’appli vie de campus.
@univbordeaux
univbordeaux
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Associations étudiantes, spectacles, concerts, animations, ateliers de pratique artistique et culturelle, jobs, visites des campus, santé, handicap
© Arthur Péquin
En septembre, faites le plein de vie de campus
Un journal étudiant consacré aux sciences ? Tel est le pari de l’association Dealers de Science. Affiliée au master médiation des sciences, elle contribue à faire connaître la culture scientifique et technique.
BONNE CAME Dealers de Science est une association de filière, créée en octobre 2009, regroupant les étudiants du master professionnel information et médiation scientifique et technique (IMST)1 de l’Université Bordeaux Montaigne. Ce master est également cohabilité par l’université de Bordeaux et l’IEP Sciences Po Bordeaux. Les étudiants suivant cette formation sont issus en majorité de filières scientifiques et ont souhaité acquérir une compétence supplémentaire en médiation. Ils apprennent à concevoir des supports adaptés et à élaborer des stratégies de communication efficaces pour la diffusion du savoir scientifique. Chaque année, à la mi-janvier, se tient la semaine de la culture scientifique, sous-titrée « Sciences-Médias-Société ». L’occasion d’organiser des projections et des débats, mais aussi de présenter le fruit de leurs réflexions dans un journal. La contrainte ? DÉSORDRES, le média du chaos doit trouver des sujets d’actualité en rapport avec un thème imposé – en 2018, « L’ordre et le désordre » – et les traiter sous un angle scientifique. Les articles sont généralement succincts par rapport à la complexité des thèmes abordés. Pourtant, grâce à une plume efficace, on a l’impression d’avoir fait le tour du sujet en une page. Mise en page qui donne envie de lire, articles creusés et toujours bien référencés, sujets intéressants et variés, le journal a tout pour plaire. À cela s’ajoute encore d’autres qualités. Les sciences sont ici entendues au sens « large » : la sociologie est représentée au même titre que l’économie ou les mathématiques. On peut aussi se délecter d’un agréable chauvinisme lorsque l’on s’aperçoit que tous les chercheurs interviewés ont pour point commun d’être bordelais. On ne saurait que reprocher à ce journal hormis sa difficulté à se faire plus largement connaître. Le journal est disponible en ligne ou en tirage papier – très limité – pendant la semaine de la culture scientifique. Gaspard Dareths 1. Anciennement « histoire, philosophie et médiations des sciences » (HPMS).
dealersdescience.com dds-evenement.wixsite.com/desordresdds
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90 numéros, bientôt 10 ans d’existence, et si les plumes se succèdent, le bimensuel Tintamarre reste. Mieux, il gagne en notoriété. Les 300 impressions s’arrachent et s’imposent progressivement comme le journal étudiant de référence sur le campus de Bordeaux Montaigne.
Fondé conjointement à Paris et Bordeaux, en septembre 2014, Poulika ! est né d’un constat : la rareté voire l’inexistence d’une production journalistique dédiée aux étudiants en matière d’art malgré l’attractivité et la qualité culturelle de ces deux villes.
VISIONS
ET CRÉATIONS
Animée par une quarantaine de rédacteurs bénévoles, la revue gratuite, sous-titrée « journal étudiant bordelais », fait la fierté de l’Université Bordeaux Montaigne, qui n’hésite plus à en faire la promotion dans ses newsletters. Les articles, tout à la fois denses et variés, se divisent en quatre grandes catégories : actualité, bon plan/humour, culture et sport. La structure interne du journal ressemble à une véritable mini-entreprise de presse, où tout journaliste en herbe est bienvenu. Chaque « pôle » dispose de son rédacteur en chef (le « responsable »), de ses rédacteurs et de ses correcteurs. Une organisation plus que nécessaire pour assurer la trentaine de pages de chaque édition. Cette forte participation estudiantine offre également une diversité de sujets ; un numéro peut ainsi présenter pêlemêle les meilleures friperies de Bordeaux, une championne de skeet olympique et le point sur l’occupation du campus de la Victoire. Pour qui ne serait étudiant ou résidant à proximité du campus, Tintamarre est aussi disponible (et toujours gratuitement) en ligne comme sur les réseaux sociaux. Le périodique possède même un « pôle communication » chargé de faire circuler au mieux l’information. Car Tintamarre, c’est aussi une communauté de 1 200 personnes à gérer sur Facebook… N’hésitez donc pas lors de votre prochain passage à la Maison des étudiants à feuilleter le dernier numéro. Par ailleurs, si la lecture venait à vous décevoir à défaut de vous convaincre et que vous êtes, au hasard, une plume, branché réseaux sociaux, photographe et/ou graphiste, Tintamarre recrute dès septembre. Alors venez frapper au local de l’association. GD
Avec ses 50 pages d’art et de culture, sa gratuité et sa rédaction bicéphale, Poulika ! caresse l’ambition de proposer chaque mois un journal gratuit regroupant le meilleur de ce que l’art peut produire à Paris et Bordeaux : architecture, peinture, sculpture, cinéma, théâtre, photographie, littérature, etc… Le titre répond à une volonté : mettre en avant une réflexion personnelle sur l’art et la culture. Concrètement organisée autour d’un petit noyau dur, qui réalise environ la moitié du travail, la publication s’enrichit d’un volet appréciable de rédacteurs aux contributions plus ou moins régulières. Si l’on peut regretter la faible mise en valeur des humanités et la difficulté de vivre de la culture aujourd’hui, Donatien Guégan et Aurélien Grenier rappellent qu’« il y a toujours besoin d’art ». Les rédacteurs en chef estimant que si Poulika !, à son échelle, peut donner envie aux étudiants de s’y intéresser, alors leur objectif est atteint. Surtout, la ligne éditoriale du journal est centrée sur un entretien avec un professionnel de l’art reconnu – du sociétaire de la ComédieFrançaise Laurent Stocker au musicien Richard Galliano – afin qu’il partage sa vision de son travail créatif, la manière dont il développe son art et son regard sur le milieu artistique français. Désormais diffusé dans 5 écoles, dont 3 en architecture (Paris-Belleville, Paris-Val de Seine et Bordeaux), la Sorbonne Paris-IV et l’Université Bordeaux-Montaigne, Poulika ! a aussi pour objectif de réunir sur un projet commun des étudiants venus d’univers totalement différents, en promouvant un dialogue transversal entre les différents domaines universitaires. Poulika ! fait face à un problème que connaissent beaucoup de journaux étudiants : son financement. Sans publicité, jonglant entre dons et subventions, dont le Crous, son principal obstacle reste l’impression, qui représente la quasi-totalité du budget. Toutefois, l’équipe n’est « jamais trop pleine de talents prêts à dire quelque chose sur ce qui les passionne ». La porte est donc grande ouverte à toutes les bonnes volontés. Marianne Cocula & Camille Galy
www.tintamarre.net
poulika.com
BOUCAN !
© Olivier Got © Olivier Got
Caché derrière un haut mur de pierre, le domaine du Haut-Carré de Talence semble en retrait, isolé du campus qui l’entoure. Abritant la présidence de l’université de Bordeaux, la plupart de ses services administratifs mais aussi un laboratoire de recherche, ce parc de 9 hectares doit cet éloignement à son histoire.
HAUT PATRONAGE Qui l’eût cru ? Ici, entre 1957 et 1969, s’élevait un monastère franciscain ! De cette époque, demeure l’ancien couvent construit pour accueillir la congrégation des sœurs de la SainteFamille de Bordeaux. Édifié entre 1954 et 1957, le monument imite le style roman. En pierre, la façade est sobre, épurée au maximum. Seule la tour du clocher, semblable aux campaniles italiens, dépasse de l’ensemble. « Faites un bâtiment solide en pierre car nous construisons pour l’éternité », aurait déclaré l’une des sœurs aux maîtres d’œuvre. En ce sens, elle a été entendue puisque, pour l’instant, l’édifice religieux est toujours là. Il est même depuis 2006 classé comme lotissement remarquable et aucuns travaux pouvant dénaturer l’essence du bâtiment ne sont possibles. Pourtant, sa fonction a changé. En 1969, la congrégation est rappelée par l’Église à Rome, laissant ainsi le site à l’abandon. « L’université de Bordeaux 1 est devenue propriétaire du lieu en 1997. Avant, le bâtiment appartenait au Conseil général qui y avait installé l’école internationale de la francophonie », explique Blandine Laccassagne, responsable du pôle marque-image-conseil à la direction de la communication de l’université de Bordeaux. Le lieu subit alors de nombreuses transformations. En 2014, au moment de la fusion des universités Bordeaux 1, 2 et 4, il est décidé d’y installer la nouvelle présidence. « Nous avions besoin d’un lieu pratique, assez central
pouvant accueillir tout le monde après la fusion », souligne Blandine Laccassagne. Aujourd’hui, environ 200 personnes travaillent dans le bâtiment rebaptisé Agora. Si l’intérieur a été transformé, de nombreux signes d’un temps révolu restent visibles. Au rez-de-chaussée, le cloître a gardé sa forme originale. Seule nouveauté, il accueille épisodiquement des expositions temporaires. Avant d’entrer dans l’ancienne chapelle, devenue auditorium, on peut apercevoir un bénitier asséché. Cependant, le plus remarquable reste à découvrir à l’intérieur : si l’autel a été remplacé par une scène, les 24 vitraux, signés du maître verrier français Gabriel Loire, sont restés en place. Une série de 24 œuvres, ayant pour thème le voyage, qui rayonnent par leurs couleurs et la minutie du détail. L’enceinte, pouvant accueillir environ 300 personnes, est parsemée d’immenses plaques pour améliorer l’acoustique ainsi que de diverses installations sons et lumières. Pourtant, l’ensemble ne jure pas, l’histoire du lieu est respectée. S’il n’est ouvert qu’à la faveur d’événements publics, le parc entourant le domaine est, lui, en accès libre. L’occasion de partir à la rencontre de la riche biodiversité présente sur place et de tomber nez à nez avec l’une des nombreuses statues de saints présentes dans le jardin. Preuve supplémentaire du passé atypique d’un endroit plein de secrets. Guillaume Fournier
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En 1994, la région Aquitaine prend la décision d’étendre le campus de la future Université Bordeaux Montaigne. À cette occasion, Massimiliano Fuksas, architecte italien de renommée mondiale, crée la Maison des Arts, plus communément appelée « MDA ».
LE PALAIS DES PRATIQUES Ce pôle culturel majeur de l’université de Bordeaux est composé d’un théâtre de 350 places, de nombreuses salles de musique, d’informatique, de son et d’audiovisuel, ainsi que de 5 salles de pratique d’arts plastiques, d’une vidéothèque et de la salle d’exposition Alban Denuit. Le bâtiment abrite aussi, à son sommet, dans un cube et cocon de bois, le studio de Radio Campus. Véritable atout culturel du campus, la MDA est le repaire de nombreux professeurs et de centaines d’étudiants en licence, master ou doctorat d’arts plastiques et arts appliqués, d’arts du spectacle (cinéma et audiovisuel, théâtre, danse) et de musique qui, grâce à l’administration de la Maison des Arts et aux techniciens, peuvent s’épanouir et créer de plus en plus chaque jour. L’œuvre de Massimiliano Fuksas, aux grandes baies vitrées, est composée de blocs de béton couverts de cuivre oxydé et d’un bloc en bois. Elle est aujourd’hui recouverte de tags et de graffitis, accentuant son charme. Derrière la ligne B du tramway et les autres bâtiments de Bordeaux Montaigne, on peut donc observer, au milieu de l’herbe, une structure respirant l’art et invitant à découvrir ce qu’elle cache en son sein. Grâce au projet Opération Campus de Bordeaux — initié en 2008 et doté d’un budget de 538 M€ — ayant pour but de « dessiner un nouveau visage des campus universitaires à Bordeaux, attractif, durable et ouvert sur la cité », des rénovations ont été effectuées dans ce bâtiment majestueux. En effet, en 2012, le programme a pointé du doigt la nécessité de réaliser des travaux à la MDA afin de la
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réhabiliter aux normes de sécurité. Ainsi, les améliorations apportées à l’édifice ont permis aux étudiants, professeurs, techniciens et membres de l’administration de tisser, un peu plus, le lien entre la Maison des Arts, les autres campus de la métropole bordelaise et le grand public, en leur offrant une structure adaptée à leurs besoins. Bien sûr, comme on s’y attend venant d’un bâtiment nommé Maison des Arts, la structure intérieure est entièrement au service de ces derniers. En amont de leurs cours théoriques et pratiques, les étudiants y exposent leurs œuvres au sein de l’espace Alban Denuit, mais proposent aussi de nombreuses représentations de danse et de théâtre, gratuites et ouvertes à tous. De plus, de nombreux artistes participent aussi à la vie du lieu et ce à des prix tout à fait abordables, voire, une fois de plus, gratuitement. Par ailleurs, la MDA aide à l’organisation de workshops ; des ateliers de travail organisés autour d’une thématique précise. Ainsi, l’an passé, les L1 arts plastiques et design ontils pu bénéficier d’un workshop encadré par le collectif Monts et Merveilles, autour du thème « arriver là et en faire quelque chose ». La MDA oscille parfaitement entre représentations, créations et enseignements culturels. Malheureusement, même s’il s’agit d’un pôle culturel universitaire majeur, la Maison des Arts manque encore de visiteurs et souffre de reconnaissance, malgré de nombreuses invitations et autres propositions. En effet, à chaque événement, il n’est pas rare de constater que seuls étudiants et professeurs
en arts, accompagnés de quelques-uns de leurs amis, viennent. Pourtant, la MDA est bien ouverte à tout le monde. En discutant avec des étudiants hors Bordeaux Montaigne, on comprend rapidement que les dates des événements ne sont pas assez bien partagées. Dès lors, si même les étudiants des autres campus ne sont pas suffisamment informés, comment diversifier l’auditoire ? La MDA est à la croisée des sept arts : du bâtiment à l’architecture unique aux expositions de sculptures et d’arts visuels, en passant par la diffusion de films étudiants ou non, ainsi que les représentations de spectacles et les concerts, tout est présent pour satisfaire les goûts de chacun. La MDA est donc entrée dans une phase de communication maximale afin d’attirer le plus grand nombre, qu’il s’agisse d’universitaires ou d’un public extérieur : page Facebook (@MDABX), compte Instagram (@MDABORDEAUX), organisés et alimentés par Hélène Marin, qui, en plus d’être assistante pédagogique, ajoute une corde à son arc en devenant blogueuse. Ici, comme il est écrit, c’est un chez-soi où l’on peut vivre et partager l’art que l’on aime. Loreleï Dupé Maison des Arts
Université Bordeaux Montaigne Domaine universitaire 14, esplanade des Antilles 33607 Pessac Téléphone : 05 57 12 61 20
www.u-bordeaux-montaigne.fr
Fermé en 2016, l’observatoire astronomique de Bordeaux, haut lieu de l’astronomie française, est progressivement tombé en désuétude. Sa reconversion en espace culturel, insufflée par l’association Sirius, semble être à ce jour la proposition retenue.
LA BONNE ÉTOILE Aujourd’hui, nul besoin de télescope pour observer les étoiles briller ; il n’y a qu’à regarder dans les yeux des visiteurs de l’observatoire astronomique de Bordeaux. Depuis plus d’un an, l’association Sirius propose des visites de l’ancien lieu de recherche astronomique. Durant 45 minutes, les explorateurs en herbe arpentent les 13 hectares du parc, situés sur les hauteurs de Floirac, aux portes de Bordeaux. La balade se finit dans la grande coupole où l’on peut observer le « grand équatorial », imposant télescope de 4 tonnes. L’observatoire astronomique de Bordeaux fut l’un des trois premiers sites dédiés à l’astronomie en région ; sa construction ayant été décidée par décret en 1878. Avant cette date, pour contempler la Voie lactée, il fallait se rendre à Paris. Une partie des bâtiments présents sur le site a été inscrite sur la liste des monuments historiques en 2010. C’est notamment le cas de l’ensemble des coupoles abritant les télescopes. En juillet 2016, l’université de Bordeaux décide de déplacer ses activités de recherche pour les installer sur le campus de Talence. Un départ justifié par la volonté de rassembler les équipes mais aussi de réduire les coûts d’entretien des instruments professionnels devenus inutilisables. Aujourd’hui, les seuls observatoires en activité au niveau international sont dans des zones où la pollution lumineuse est plus faible voire inexistante, comme en haut du mont Blanc. « Après notre départ, le site a été laissé à l’abandon, plusieurs effractions ont été signalées et il y a eu la crainte
qu’il soit vendu à des promoteurs immobiliers », explique Sylvia Lopez, informaticienne et membre fondateur de l’association Sirius. « L’association a été créée en mai 2017 par des personnes ayant travaillé sur ce site historique et s’inquiétant de son futur », poursuit-elle. Depuis, plus de 1 400 visiteurs ont été accueillis dans ce coin de nature perdu, dominant la rive droite de la Garonne. Le but : faire connaître le lieu pour lui construire un futur. Dans le cadre de l’autonomisation des universités, l’observatoire astronomique de Bordeaux est en train de passer des mains du ministère de l’Éducation à celles de l’université de Bordeaux. Le futur propriétaire reste encore vague sur l’avenir du site même s’il affiche ses bonnes intentions. « Le président de l’université a dit à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas s’en séparer [...] le lieu devrait rester un endroit de médiation culturelle et scientifique », selon Blandine Laccassagne, responsable du pôle marque-image-conseil à la direction de la communication de l’université de Bordeaux. Une volonté rejoignant celle de l’association qui a lancé une pétition en ligne pour qu’il reste « un espace de culture et de diffusion de la connaissance ». Plus de 3 600 personnes l’ont déjà signée. Avec de telles intentions, le ciel ne devrait pas tomber sur la tête de l’observatoire astronomique de Bordeaux Guillaume Fournier
MORCHEEBA GAËTAN ROUSSEL MONO † COLUMBINE SUICIDAL TENDENCIES CHARLIE WINSTON † SAGE THERAPIE TAXI † DEWOLFF THE INSPECTOR CLUZO ELECTRO DELUXE † CORINE KAZY LAMBIST † BLOW † MNNQNS JO QUAIL † MIKI BANGS † SEIN MARLON WILLIAMS † BIRDPEN KRAKABOUM † BLACK BONES SOLO A STORM OF LIGHT † NAYA GOÛTER-CONCERT CLUB DIMANCHE : ROLLER DISCO AVEC À L’EAU DEATH BY CHOCOLATE KARAOKÉ LIVE † L’ENVOÛTANTE PETITS PAS VOYAGEURS NINO & LES RÊVES VOLÉS ...
illustration : Gommette Fortune
© Sylvia Lopez
SEPTEMBRE • DÉCEMBRE
TOUTE LA PROG SUR : WWW.KRAKATOA.ORG TRAM A ARRÊT FONTAINE D’ARLAC / MÉRIGNAC
NATURE GRAPHIQUE Cela peut paraître étonnant mais, à l’heure actuelle, aux étudiants passionnés par l’illustration et souhaitant poursuivre leur cursus ne s’offrent que trois possibilités : intégrer l’une de ces grandes écoles publiques très sélectives (comme l’ESAD, Estienne, etc.) ; débourser leurs deniers dans l’une de ces onéreuses, et pas toujours profitable, formations privées ; ou choisir de s’exiler à l’étranger. En France, les universités semblent bouder cette spécialité. À Bordeaux Montaigne, elle s’invite depuis cinq ans sous forme optionnelle de spécialité en licence 3 arts plastiques. Mais tout cela est en phase d’être augmenté avec la création d’un master. Derrière cette discipline qu’on a vite fait de réduire à des représentations graphiques d’ordre tautologique, se profilent cependant une kyrielle de champs et une multiplicité de média, comme le rappelle Julien Béziat. « On peut définir l’illustration comme des images qui sont liées à une forme de récit. Ce récit peut être présent ou pas. Et l’image peut se décliner en une suite ou être unique. » Certes, l’illustration touche en premier lieu l’image imprimée. Et même si son support privilégié reste le livre et en particulier l’album jeunesse, cette branche de l’art déplie une ribambelle de contextes : du numérique à l’affiche en passant par la presse, les programmes culturels, le web, le vêtement, voire le bâti et la boîte de conserve. Pour Julien Béziat, « travailler sur l’illustration, c’est penser la possibilité d’adapter une écriture personnelle à différents supports et différents publics. C’est comprendre aussi que beaucoup de sens peut investir une image, et pas seulement à travers ce qu’elle représente. À ce titre, les moyens plastiques sont essentiels. Ce sont eux qui participent à la production du sens ». Aussi, à la demande toujours grandissante d’utilisation et de diffusion des images répondent les diverses pratiques inhérentes aux arts plastiques : le dessin évidemment mais aussi la gravure, la sérigraphie, la peinture, le collage, le tissage, l’infographie, la photographie, le travail en volume, etc. « Paul Cox est un bon exemple. Il travaille à la fois sur des livres mais expose aussi dans des galeries, il produit des affiches pour des théâtres et crée des installations pour le Centre Pompidou. Loin d’être un cas isolé, c’est un modèle de plus en plus fréquent », appuie l’enseignant-chercheur en charge de l’option illustration à Bordeaux Montaigne. Là-bas, s’enseignent les connaissances techniques et théoriques couplées à des workshops et des rencontres avec des intervenants de tous bords (éditeur, imprimeur, artiste…). « Chaque année, on invite une personnalité. Cette fois-ci, c’était Antoine Ullmann, le directeur de publication de la revue DADA. Il est venu présenter son travail et proposer aux étudiants de travailler sur un thème. C’était une commande comme celle qu’il passe à des illustrateurs invités. L’un des travaux réalisés dans ce contexte a été retenu et sera publié prochainement. Ce type de situation, aujourd’hui ponctuel, sera développé dans le cadre de ce master qu’on souhaite ouvrir à la rentrée universitaire de 2019 ou 2020. » Anna Maisonneuve
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Dans les tuyaux : la création d’un diplôme de master illustration. Ce qui serait une première dans les universités françaises.
Depuis quelques années, le cursus arts plastiques de l’Université Bordeaux Montaigne a intensifié ses collaborations avec l’extérieur. Ces dernières prennent la forme d’expositions et de collaborations diverses avec des instances comme le capc, le musée des BeauxArts, la librairie Mollat ou la bibliothèque Mériadeck. Tour d’horizon non exhaustif.
RECHERCHE-
ACTION
Longtemps, l’enseignement supérieur a eu la réputation d’une forme de cursus hors sol, davantage attaché aux immersions infinitésimales dirigées vers des concepts plus ou moins abstraits plutôt que dans la mise en pratique concrète de théories. Cette dernière approche porte un nom : recherche-action. À savoir : la recherche universitaire se développe aussi dans ces moments d’expérimentation menés sur le terrain. À Bordeaux Montaigne, les étudiants en arts plastiques de différents niveaux (de la licence 2 au master 2) se frottent à cette tendance qui traverse le champ des sciences humaines depuis une dizaine d’années. Sur la base d’une parité égale, cours théoriques et cours pratiques (vidéo, gravure, sérigraphie, performance, peinture, photographie, infographie) jalonnent une formation qui intègre de plus en plus de workshops. Condensés sur une période intense et éclair (une semaine en général), ces projets pédagogiques (souvent préparés en amont) sont chapeautés par des enseignants-chercheurs, des artistes professionnels ou des intervenants extérieurs. À l’arrivée : la réalisation d’une publication, la participation ou la création d’une exposition, un événement public (journée d’étude, colloque, etc.). Récemment, le cinquantenaire de mai 68 réunissait ainsi une vingtaine d’étudiants des ateliers de sérigraphie et de vidéo autour d’un projet collectif qui donna lieu à une exposition imaginée par Richard Leeman à la bibliothèque Mériadeck. Dans la même dynamique, d’autres ont fait la rencontre de la photographe Sabine Delcour et suivi une résidence débutée au barrage de Cap-de-Long à Aragnouet. L’expérience scindée en deux temps (novembre 2016 et mars 2017) enfanta l’édition d’un livre et d’un disque vinyle. Dans la même veine, les expositions « Fantastiques » du musée des Beaux-Arts de Bordeaux (2016), la monographie d’Alejandro Jodorowsky au capc musée d’art contemporain (2015) comme la rétrospective parisienne consacrée à David Hockney (2017) initièrent un ensemble de créations sur des thèmes complices qui s’exposèrent dans différents lieux (vitrine de la librairie Mollat, boutique des musées). AM
© Ely Mechain
Dans les prochains mois, Emma Kadraoui publiera ses planches dans la revue DADA. Portrait de cette étudiante prometteuse en master recherche arts plastiques à l’Université Bordeaux Montaigne.
POINT, LIGNE, PLAN
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Emma Kadraoui a toujours dessiné. « J’ai toujours été attirée par la création », avoue-t-elle. Est-ce que cette appétence lui vient de sa mère qui animait pendant très longtemps des ateliers d’arts plastiques, de son père directeur artistique dans une agence de pub ou encore de ce grand-père sculpteur qui couchait sur le papier « des choses assez abstraites entre figuration et abstraction » ? Emma ne saurait se décider. Une chose est sûre : elle a baigné dans « une ambiance très artistique » pour reprendre ses propres termes. Née à Paris, en 1995, mais bordelaise depuis toujours, Emma Kadraoui conduit cette inclination le long de son parcours scolaire avec l’option histoire des arts au lycée Montesquieu. Son bac en poche, on la dirige vers l’une de ces écoles privées de mise à niveau en arts appliqués (MANAA). Une erreur. « Le choix d’entrer à la faculté s’est fait en réaction à cette année-là. Ça ne m’a pas du tout plu. On me disait sans cesse que mon trait avait trop de personnalité, qu’il
fallait que je l’oriente vers quelque chose de plus neutre, de plus objectif. » En 2014, elle corrige le tir en s’inscrivant en première année de licence arts plastiques à l’Université Bordeaux Montaigne. Là-bas, elle expérimente d’autres média comme la gravure, la peinture ou la photographie, mais l’art graphique reste son territoire de prédilection. « Que ce soit en peinture ou en installation, je fais du dessin. C’est quelque chose de récurrent. Depuis le départ, je fais du dessin à la ligne [à savoir très proche de l’écriture, NDLR], un trait figuratif assez simple, qui a évolué avec l’option illustration. Je l’ai amené ailleurs. J’ai également appris à raconter une histoire. C’est quelque chose que je ne parvenais pas à faire avant : dire quelque chose, insuffler du sens. Pour autant, je donne beaucoup d’importance à l’intuition du geste. » Pour l’heure, cette admiratrice de Jochen Gerner (dont le travail navigue à la frontière de la bande dessinée et de l’art contemporain) ne planifie pas son avenir de manière absolue et déterminée. En revanche, les projets et les
Librairie générale indépendante créée en 1904
expositions qu’elle porte depuis quelques années construisent déjà les trajectoires d’une vie bien remplie. Parmi les temps forts qui jalonnent sa jeune carrière, citons le Salon des Beaux-Arts de Paris au Carrousel du Louvre où elle décroche en 2015 la médaille de bronze, deux expositions personnelles à Paris (galerie Another Way et au Highlander), la participation au salon « L’Art actuel France Japon » au National Art Center de Tokyo, des illustrations pour deux documentaires signés Jean-Rémi Lapaire, la réalisation d’une affiche pour un colloque porté par le capc et le musée d’Aquitaine sans oublier la publication prochaine de ses planches dans DADA. Cette revue de référence pour s’initier à l’art en famille invite à chaque numéro un illustrateur pour une carte blanche autour d’un sujet. Pour Emma, ce sera sur le thème du cubisme. AM emmakadrawings.wixsite.com/emmaka Instagram : emmakadraoui
Librairie . Café GEORGES
Forum des Arts & de la Culture 300, cours de la libération. TALENCE 0556046800 Ligne B Station Forum
Renconts ’uteu & éts hématiques www.librairiegeorges.com
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Prêt à fêter ses 46 ans à la rentrée, l’Orchestre universitaire de Bordeaux est aujourd’hui une association en pleine mutation. Son président, Frédéric Lambert, professeur de linguistique à l’UFR langues et civilisations, fait part de ses convictions quant au rôle que doit jouer la formation et par extension la culture au sein de l’université.
MUSIQUE POUR TOUS En 1972, Jean-Louis Laugier, normalien et diplômé du Conservatoire de Paris, fonde une association loi 1901, première étape dans la création de l’Orchestre universitaire de Bordeaux. Dès l’origine, ouverte à tous les niveaux, la formation a depuis toujours l’intention « d’œuvrer dans un esprit universitaire, c’est-à-dire un esprit de formation et de recherche ». Ces dernières années, l’OUB a opéré une certaine mutation : son chef historique, qui se retire progressivement, a fait appel à Carmelo di Primo, clarinettiste et chercheur à l’INSERM, pour prendre la relève. Tout en gardant cet « esprit universitaire », son arrivée a néanmoins ouvert le répertoire vers la musique romantique, accordant aussi une plus grande place aux instruments à vent. Composé d’amateurs et de professionnels, de doctorants et de professeurs, d’étudiants bordelais et d’un grand nombre d’étudiants en mobilité Erasmus+, l’Orchestre universitaire de Bordeaux est un véritable lieu de rencontre et de partage. L’association est soutenue financièrement par l’Université de Bordeaux et l’Université Bordeaux Montaigne, et entretient une étroite relation avec le Pôle culture et vie étudiante de cette dernière, qui se charge de la communication numérique des concerts. L’année dernière, l’OUB a doublé son nombre de dates en signant une convention avec les deux universités. Ainsi, en plus du concert de fin de semestre, dans l’Amphi 700, l’association effectue un deuxième concert semestriel à l’Agora du Haut-Carré à Talence. L’ensemble est donc au cœur de la vie universitaire depuis presque cinquante ans. Néanmoins, selon Frédéric Lambert, l’OUB ne rencontre pas le succès escompté auprès des étudiants en sciences humaines. Reflet d’un désamour du public pour la musique classique ? Ce manque d’intérêt doit peut-être aussi interroger la place ou le rôle occupé par l’OUB en tant qu’acteur culturel.
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En effet, lorsque l’on regarde les chiffres, quelle surprise de constater que seulement cinq étudiants de l’Université Bordeaux Montaigne – comptant pourtant un département de musicologie – figurent parmi les musiciens ! Plusieurs raisons expliquent ce phénomène selon Frédéric Lambert. Premièrement, « il y a un problème quasi social dans le statut de la musique classique. C’est un lieu intimidant, un peu technique ». Tout ce qui touche à la musique classique semble trop hermétique pour beaucoup de jeunes. La musique abordée par l’orchestre universitaire, très tournée vers le « répertoire » et peu vers la musique de films par exemple, paraît alors ésotérique a beaucoup d’étudiants musiciens amateurs. Seconde raison, cet apparent divorce entre étudiants et musique classique serait accentué par la construction du parcours universitaire qui « est de moins en moins orientée vers les valeurs culturelles, mais de plus en plus orientée vers les objectifs professionnels de la formation ». Ce phénomène résulte, d’après le directeur de l’association, d’une interprétation erronée de l’intérêt que revêt un pratique culturelle au sein d’une formation universitaire. En effet, « les étudiants qui s’inscrivent dans une université voient la musique, mais aussi d’autres activités culturelles, comme des moyens de divertissements alors qu’ils sont dans des cursus où les phénomènes culturels sont centraux, où la culture est l’objet de leur formation ». Ainsi, oppose-t-on une culture « loisir » au milieu professionnel, interdisant toute réconciliation. « Il règne une espèce d’utilitarisme ambiant qui fait que les activités liées à l’art sont toujours des activités “loisirs”. » Pourtant, au-delà de cette notion, les liens entre philosophie et art, musique et mathématiques, civilisation et pratique culturelle ne sont plus à démontrer. Pour Frédéric Lambert, qui outre ses fonctions
est également second violon, « l’art et la culture devraient occuper une plus grande place à l’université en ce qu’ils sont des lieux où toute les disciplines des sciences humaines peuvent se retrouver et échanger. De même, dépassant le pur divertissement, la pratique culturelle pourrait participer activement à la formation d’un étudiant, en apportant une participation vivante à un savoir plutôt théorique ». À sa modeste échelle, l’OUB pourrait jouer ce rôle en apportant, par exemple, une illustration musicale aux conférences données au sein de l’université et ainsi réaliser ce lien entre activité culturelle et formation. La dernière barrière empêchant cette réunion est celle de l’organisation. Que ce soit au niveau des associations débordées, ou du Pôle culture et vie étudiante souffrant d’une pénurie de personnel, il est très difficile de coordonner des collaborations. Près d’un demi-siècle après sa création, l’OUB a donc encore de nombreux des défis à relever s’il veut agrandir ses rangs et participer d’autant plus à la revalorisation de la culture à l’université. Quoi qu’il en soit, la musique n’a pas fini de résonner dans la merveilleuse acoustique de l’Amphi 700. Rendez-vous pris pour les néophytes comme pour les amateurs dès le 24 septembre. Vincent Le Bras oubordeaux.webou.net
PRATIQUE Répétitions de 20 h 30 à 23 h, amphi 700, Université Bordeaux Montaigne, Pessac. Orchestre : lundi. Formations réduites : jeudi. L’OUB recrute des cordes toute l’année et des vents en fonction des places disponibles (contactoub@yahoo.fr)
LES BONS PLANS © Studio Silver Arrow
par Guillaume « les bons tuyaux » Fournier
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NUTRITION Marre de manger des pâtes et des pizzas à longueur de semaines ? Les petits paniers campus sont pour vous ! Composés de fruits et légumes, agrémentés de recettes préparées par une diététicienne, ils permettent de varier les repas au gré des saisons. À commander sur place une semaine à l’avance, ils coûtent 5 €. Présents sur les différents sites universitaires de l’agglomération bordelaise, les petits paniers campus permettent aussi de (re)découvrir que les fruits et les légumes changent en fonction des saisons puisque les aliments sont achetés le plus souvent possible à des fournisseurs locaux. Pour découvrir les différents points de vente sur le campus, deux adresses : la page Facebook des petits paniers campus ou le site de l’université de Bordeaux.
RECYCLER Créée il y a deux ans grâce au soutien d’associations étudiantes, de collectivités et de riverains, Etu’recup propose une seconde vie aux objets abandonnés ou donnés. Située sur le campus de Pessac, au rez-de-chaussée du restaurant universitaire Vent Debout, cette « ressourcerie » permet à tous les publics de venir acheter des objets de seconde main à des prix dérisoires. Principalement utilisée par les étudiants, l’association récupère, et répare si nécessaire, avant de remettre les objets à disposition de ses adhérents. Pour pouvoir en profiter et participer également aux ateliers, par exemple pour pouvoir apprendre à réparer son vélo ou son ordinateur, une cotisation annuelle de 2 € est demandée. Toute l’actualité de l’association est à retrouver sur le site, la page Facebook ou en se rendant dans ses locaux (13, avenue Pey-Berland, Pessac). Depuis mai, une Givebox — boîte à don solidaire — permet de déposer des objets dont on n’a plus besoin mais pouvant servir à d’autres. Chacun y prend librement et gratuitement ce dont il a besoin, ce qui lui fait plaisir. L’objectif est double : réduire le gaspillage et les déchets, en donnant une seconde vie aux objets, mais également promouvoir la solidarité entre les usagers. Fruit d’un travail collaboratif entre le Crous de Bordeaux-Aquitaine et Etu’Récup, elle a été fabriquée dans les ateliers d’Etu’Récup avec le soutien des jeunes de la Fabrik à Declik pour l’assemblage. Elle a été réalisée en matériaux de récupération à destination des habitants de la Résidence Crous François Mauriac du Campus Universitaire à Pessac.
www.facebook.com/lespetitspaniers www.u-bordeaux.fr/Actualites/De-la-vie-decampus/Le-bon-plan-fruits-et-legumes-lespaniers-campus
Apparue lors de la rentrée universitaire 2016-2017, l’application U & me permet aux étudiants de l’université de Bordeaux de rester connectés avec elle. Gratuite, U & me concentre une multitude de services indispensables à la survie de l’étudiant sur le campus. En plus du plan, on y retrouve l’agenda des manifestations culturelles et sportives organisées par l’université, l’espace numérique de l’étudiant ou encore la courbe d’affluence dans les différentes bibliothèques universitaires. www.u-bordeaux.fr/Actualites/De-la-vie-decampus/U-me-l-appli-mobile-campus-de-luniversite
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POTAGER Dans l’immensité du campus bordelais, un phénomène prend de l’ampleur et gagne petit à petit du terrain : celui du retour à la terre. Créée en 2010 pour promouvoir les jardins partagés, l’Association Origine Campus (AOC) exploite maintenant une trentaine de parcelles pour une surface de plus de 1 200 m2. Cultivés par les étudiants, le personnel et même les riverains du campus, ces jardins permettent aux adhérents de consommer leur propres fruits et légumes. Accompagnés par des jardiniers ou en autonomie en fonction de son expérience, les adhérents de l’association peuvent ainsi manger sainement sans se prendre le chou. Pour adhérer ou simplement en savoir plus sur ces jardins, rendez-vous sur leur site internet : aoc.asso.fr
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MOBILE
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http://eturecup.org
DIÉTÉTIQUE Certainement conscient des carences de certains étudiants quant à la préparation de repas sains et équilibrés, l’Espace santé étudiants a décidé de réagir. Ainsi, tous les lundis et jeudis, entre 10 h 30 et 14 h, se déroulent des ateliers cuisine en présence d’une diététicienne. Le but étant de parvenir à l’élaboration de repas équilibrés facilement reproductibles chez soi. Chaque atelier se termine par un repas entre participants. L’inscription aux ateliers se fait par mail : ateliercuisine.siumps@gmail.com
Se décrivant comme « un espace de services et de rencontres », la Coop existe depuis près de 30 ans. La Coop, c’est l’endroit où tout étudiant va quand il lui manque des feuilles avant un cours ou quand il doit faire urgemment des impressions. Utilisé aussi bien par les étudiants, les enseignants que le personnel de l’université, la Coop est un espace à vocation coopérative voulant répondre aux attentes des utilisateurs du campus. Ouvert durant les semaines de cours entre 9 h 30 et 17 h 45 du lundi au jeudi et de 9 h 30 à 17 h le vendredi, l’endroit à vocation coopérative fait autant dans l’épicerie que dans la papeterie. Avec pour maître mot, le partage et la solidarité. www.lacoopbx3.fr
© Ludivine Martin
MUTUALISTE
RÉSEAU Créé en 2009, le site internet arts en fac est un objet de curiosité. Sorte de LinkedIn® à usage des étudiants, anciens et actuels, ainsi que des professeurs des filières arts plastiques et design de l’université Bordeaux Montaigne, le site reste ouvert à tous. Et de fait, en plus des appels à candidatures pour participer à des expositions ou à des résidences d’artistes, on trouve un bon nombre de comptes rendus d’expositions, d’invitations pour des conférences et autres informations d’ordre culturel. Alimentés par des contributeurs ayant un lien avec les filières des arts et du design, les articles du site restent concentrés sur la vie culturelle de Bordeaux et sa région. Le site est consultable à l’adresse suivante : artsenfacbdx.fr
MALIN Izly by Crous est le service de paiement « simple et sécurisé » des Crous. Izly by Crous permet aux étudiants de payer les services du Crous sur leur campus et de s’envoyer de l’argent entre utilisateurs. Lancé en 2015, Izly by Crous remplace Moneo. À son lancement, le paiement par Izly by Crous est exploité par le Crous notamment dans la restauration au sein des établissements français d’enseignement supérieur. Ce système permet de payer aux différents services de restauration rattachés au CrousS en utilisant la carte étudiant comme carte de crédit sans contact ou en générant un code QR avec l’application mobile. Le système est rechargeable par carte sur internet ou sur l’application Izly pour un minimum de 30 €, virement sur internet ou sur l’application Izly pour un minimum de 5 € ou mobile. www.izly.fr
© Agence FGA / photo D. R.
Resto U Le Mascaret, Carreire, Bordeaux
De la misère de la restauration en milieu étudiant ? Pas vraiment. Les possibilités de se restaurer sur le campus, pour les étudiants comme pour les visiteurs, sont nombreuses et les restaurants universitaires loin d’être ridicules, à des prix définitivement sans concurrence. Autour, quelques endroits « privés » font aussi des propositions.
À TABLE ! 3,25 € un menu entrée-plat-dessert. Les étudiants mangent correctement dans les RU. Les restaurants sont nombreux, parfois dotés d’un cadre agréable ou exotiques comme le Sirtaki avec ses murs à la chaux à Bordeaux Montaigne ou une baie vitrée qui donne sur le Jardin botanique à Bastide. Les plats sont parfois sophistiqués comme cette canette au poivre vert et à l’ananas, servie avec des spaghettis, un jour ensoleillé sur la terrasse en face de la bibliothèque François-Mauriac. Un moment qui valait bien un plat du jour sur une terrasse touristique du centre. Les étudiants, dans l’ensemble, reconnaissent la qualité qui leur est proposée même si certains, comme Louis, étudiant en droit, apportent leur frichti « parce qu’ils aiment bien cuisiner à la maison » et le dégustent sur place. Théoriquement, ce n’est pas autorisé mais une certaine tolérance règne dans les RU. Pour être en règle, à la belle saison, il suffit de s’installer avec sa popote sous les chênes de l’arrêt Montesquieu-Montaigne en écoutant les tourterelles et regardant les pies qui sautent de branche en branche. Alexandre, étudiant en master gestion du patrimoine, trouve la restauration universitaire impeccable. « Je suis originaire de Périgueux donc un peu difficile pour ce qui est de la nourriture, mais, à ce prix-là, on ne peut pas demander mieux, c’est frais, donc ça va, le minimum est assuré. » Selon les anciens, les progrès sont notables. Le Crous semble avoir accompli une mue qui le fait entrer dans le vaste mouvement du progrès global de la restauration à Bordeaux et plus largement
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dans la région. On peut même ajouter que pour les visiteurs, le même repas universitaire à 6,71 € est un des très bons rapports qualitéprix. Cioran ne mangeait jamais ailleurs. À 1,80 € le jambon beurre, je me demande pourquoi il était si pessimiste. Tout n’est pas rose pour autant. Valérian, 22 ans, étudiant en maîtrise des arts et du spectacle, n’a pas grand-chose à reprocher au pain quotidien universitaire. C’est autre chose qui le chiffonne : « Le RU ça craint depuis qu’on ne peut plus utiliser de monnaie à toutes les chaînes. Il y a de plus en plus de postes dans les cafétérias qui n’acceptent que les cartes de crédit [à partir de 1 €, NDLR] et la carte IZLY que l’on peut recharger. C’est peutêtre pratique d’un certain point de vue mais d’un autre, c’est la galère ! Plus moyen d’offrir un café sans sortir sa carte, c’est nul. Je n’y vais plus. » La carte IZLY, c’est la carte couteau-suisse des étudiants. Depuis 2 ans, on peut la recharger via le site du Crous et l’utiliser in situ. Dans la bande de copains d’Alexandre, personne n’utilise cette nouvelle facilité, mais personne non plus ne semble prêt à faire grève pour protester contre la disparition de l’argent liquide. La caissière du Forum, un des trois RU de la faculté de lettres, reconnaît que la carte a changé la donne sans toutefois faire baisser la fréquentation. En novembre, certains restaurants reçoivent jusqu’à 3 000 couverts. Ne pas espérer manger en silence. Plusieurs convives ont des casques audio dans les oreilles. Il y a une quinzaine de minutes d’attente environ. Pour aller un peu
plus vite, choisir un sandwich ou une salade à Science-Po. La cafétéria est plus calme et les pelouses ne sont pas mal pour pique-niquer si le temps le permet. Il est possible de visiter les cuisines d’un RU. C’est d’ailleurs plutôt impressionnant, ces immenses récipients et ces friteuses géantes. Il faut remplir un formulaire et s’habiller ensuite comme Keir Dullea dans 2001, Odyssée de l’espace ; tenaillé par la peur de laisser un cheveu fatal dans la soupe. Sur le campus, vous aurez beau écrire une thèse sur les anarchistes russes de la fin du xixe siècle, vous serez traité comme un nouveau-né, que dis-je, un prématuré dans sa couveuse. Comme dans toute l’administration, on est terrorisé à l’idée du moindre accident. Les allergènes, par exemple, ces ennemis publics. Leur présence est signalée sur les menus. On sent qu’on a échappé à la tête de mort préventive. Pour quiconque n’est pas habitué à un tel principe de précaution et considère même qu’un tel principe est liberticide, c’est un brin anxiogène. On est tranquillement assis avec sa salade Corleone (roquette, parmesan, tomate, coppa, noix) ou ses ailes de poulet Tex-Mex purée façon Vera Cruz (à peine pimentées, il ne faut pas brûler le palais des jeunes) mais on tremble à l’idée d’être terrassé par un allergène… 1,40 €. C’est le prix d’un café au Nouveau Monde, à l’arrêt Arts et Métiers. Soit un euro de plus que celui de la machine à café de la bibliothèque d’en face et aussi cher voire plus cher que certains cafés de l’ultracentre. Bienvenu dans la pauvre restauration
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Le restaurant Le Cap’U, cafétéria éujen, Bordeaux
privée du campus. La formule panini ou sandwich + boisson est à 4,90 € et le sandwich au pain sec et au poulet en carton coûte de 3 à 3,90 €. Franchement risqué. Côté caboulot de proximité, ce n’est pas la joie. Derrière le Forum, allons faire un tour Chez Marcel, connu par les étudiants pour ses sandwichs américains (steak haché + frites) supposés améliorer l’ordinaire. L’ordinaire m’a semblé plus recommandable. Le Nouveau Monde et Chez Marcel sont les endroits privés qui pourraient apporter un supplément d’âme à proximité du campus. Il n’en est rien. Ils m’ont paru particulièrement sans intérêt et de surcroît bien moins attachants que les RU parmi lesquels celui de Bastide se distingue pour la verdure du Jardin botanique visible derrière la baie vitrée. Il faut dire que le personnel des restaurants universitaires visités s’est avéré de très bonne humeur, prêt à expliquer le fonctionnement de l’ensemble à un profane et à lui indiquer la présence d’un décor grec au Sirtaki avec ses murs recouverts à la chaux. Madame Del Corte, directrice du RU 2, nous explique qu’il y a 16 établissements gérés par le Crous dans la métropole. Dont trois restaurants, treize cafétérias et un food-truck qui se promène dans la nature. Au
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Resto U n° 1, Talence
passage, elle livre cette constatation : « Les étudiants ont de moins en moins de temps pour manger. » Ontils réellement moins de temps ou prennent-il moins de temps ? Au Resto U2 (arrêt Doyen-Brus), une épicerie (le Crous appelle cela un convenience store) ouvrira à la rentrée pour proposer des denrées à emporter. Madame Del Corte gère aussi un restaurant administratif de 100 places, La Passerelle, réservé aux professeurs, au personnel et aux clients de passage. La salle est plutôt pas mal, avec vue sur la verdure et le tramway. 15,51 € avec plat, dessert, eau et café. Il y a aussi le déjeuner de travail avec le vin pour 26,21 €. Ces prix étranges sont TTC. Encore un rapport qualité-prix remarquable. C’est bon, ouvert à tous, un peu vieille cuisine, avec un je-ne-sais-quoi de l’école hôtelière, une bonne sélection de vins et des professeurs attablés qui se demanderont peut-être ce que vous ferez là. Joël Raffier www.crous-bordeaux.fr
Dans l’enceinte de la Maison des étudiants, couramment appelée « la MDE » par les familiers de l’Université Bordeaux Montaigne, se trouvent les locaux du pôle culture et vie étudiante, véritable cabine de pilotage de la vie culturelle universitaire. Rencontre croisée en compagnie de Johanna Renaudin, responsable culture et vie étudiante, et Camille Crémieu-Alcan, chargée de communication et médiation. Propos recueillis par Marc A. Bertin & Camille Galy
INTERFACE POUR TOUS Qu’est-ce que la Maison des étudiants ? Johanna Renaudin : Avant tout, un lieu de vie étudiant. On y travaille, on s’y détend entre deux heures de cours en amphithéâtre, ou encore, on y prend son repas. On peut y consulter des publications étudiantes, comme les journaux Poulika ! ou Tintamarre, et se renseigner sur l’actualité culturelle du campus. Une buvette est à disposition des associations étudiantes qui peuvent la réserver et organiser régulièrement des ventes de gâteaux ou de boissons pour alimenter leur trésorerie. Toujours à la disposition des étudiants, il existe un auditorium, d’une capacité de 90 places, réservable au sein de la MDE. Côté pratique, les étudiants ont accès à un photomaton et une petite épicerie se trouve à proximité. C’est un lieu de convivialité, mais aussi d’information, où se situent les bureaux du pôle culture et vie étudiante. Les étudiants peuvent venir nous voir et se renseigner et faire des demandes d’aide de projets. Quel est le fonctionnement du pôle culture et vie étudiante ? J.R. : Il a été créé sous le nom de « service culture » dans les années 1990. En 2010, l’université, alors Bordeaux-III, y a ajouté le volet « vie étudiante ». Ce regroupement découlait d’une véritable volonté de mutualiser ces deux points, à nos yeux complémentaires. Notre équipe compte 5 personnes pour environ 16 000 étudiants, avec un budget de 56 000 €. Compte tenu de tout ce qui nous est proposé en termes de projets culturels, c’est finalement assez peu. Concrètement, nous œuvrons à mettre en relation les étudiants avec leur environnement culturel, que ce soit des événements organisés par l’Université Bordeaux Montaigne ou par les étudiants eux-mêmes, voire l’actualité culturelle extra-universitaire.
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Quel est le rôle du pôle culture et vie étudiante en termes de communication au sein de l’Université Bordeaux Montaigne ? Camille Crémieu-Alcan : Il propose des accompagnements aux étudiants pour les aider à mettre par exemple en œuvre des projets culturels ou collaborer à la mise en place d’associations. On essaye de donner de la visibilité aux projets étudiants, que ce soit des événements ponctuels ou des associations, en diffusant une newsletter culturelle, ou en relayant les actualités sur Facebook et le site de l’Université Bordeaux Montaigne. Il existe d’ailleurs une page Facebook Université Bordeaux Montaigne Culture. Les associations et étudiants souhaitant relayer une information doivent nous en informer, nous n’allons pas chercher nousmêmes les événements à diffuser, il y en a trop et partout dans l’université ! Nous ne sommes que 5 membres dans ce pôle, les étudiants se doivent donc souvent de faire le premier pas. Par l’intermédiaire de notre newsletter ou de notre page Facebook, leur visibilité est plus importante. Le pôle culture et vie étudiante est très actif sur les réseaux sociaux : la page Facebook Université Bordeaux Montaigne Culture compte plus de 7 000 followers. Cela permet de diversifier le public de certains événements ou associations qui ne proposent de communication qu’à un public déjà averti, sur leur page Facebook ou dans des lieux bien spécifiques de l’université auxquels tous les étudiants n’ont pas forcément accès. J.R. : L’Université Bordeaux Montaigne a une vie associative pourtant très dynamique, avec une bonne quarantaine d’associations, dont une vingtaine très actives – notons que le tissu associatif est beaucoup plus dense qu’il y a une dizaine d’années. Quasiment chaque filière possède son association. Certaines sont peut-être trop discrètes et ne communiquent pas à l’ensemble des étudiants de l’université.
La communication par affichage est un peu moins efficace et moins encadrée, il est difficile de s’informer seulement par le biais de ce moyen, qui n’a pas la vocation universelle d’une newsletter ou de la page d’un réseau social accessible par tous. Les étudiants doivent aussi regarder régulièrement leur boîte mail universitaire, les événements officiels y sont régulièrement annoncés. Il existe bien entendu d’autres moyens d’en apprendre plus sur les associations et leurs actualités, notamment en allant directement à leur rencontre. On peut aller dans leurs locaux bien sûr, mais toutes n’en disposent pas. Il y a aussi le VAAM – Village Accueil Assos de Montaigne – en début d’année, plus précisément la semaine de rentrée des L1, où les associations tiennent des stands et organisent des activités pour mieux se faire connaître. L’actualité culturelle hors université est aussi relayée dans notre newsletter ou proposée par mail aux étudiants : les cafés langues au cinéma Jean Eustache de Pessac, les projections de films au Goethe Institut ou encore les spectacles en partenariat avec l’Opéra de Bordeaux ou le TnBA. Vous êtes aussi à l’origine de festivals durant l’année universitaire ainsi que de divers projets, quels sont-ils ? J.R. : De certains oui, mais pas tous. Un festival comme les Campulsations dépend du Crous par exemple, d’autres encore de structures particulières de l’université comme les UFR ou les associations. Spécifiquement, nous nous occupons du festival Les Allégories, qui a lieu début avril depuis maintenant 6 ans. C’est une manifestation entièrement dédiée à la création étudiante, où l’on essaie de donner une visibilité à des projets qui n’avaient pas trouvé de place durant l’année universitaire. Ils peuvent être pédagogiques ou personnels. Des spectacles, projections et expositions
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LE ROCHER
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© Mathilde Michel
Johanna Renaudin
« L’Université Bordeaux Montaigne a une vie associative pourtant très dynamique, avec une bonne quarantaine d’associations, dont une vingtaine très actives – notons que le tissu associatif est beaucoup plus dense qu’il y a une dizaine d’années. »
ont lieu toute la journée intégrant toutes les pratiques (musique, danse, théâtre, Johanna Renaudin peinture…). Des ateliers ouverts à tous sont aussi organisés. C.C.-A. : Comme évoqué précédemment, tous les festivals ne dépendent pas de nous, certains n’émanent même pas de l’Université. L’Esprit du piano, par exemple, est accueilli depuis 2014 par l’Université Bordeaux Montaigne et les étudiants peuvent assister à un concert gratuit dans l’Amphi 700. L’aspect culturel de l’Université Bordeaux Montaigne ne dépend pas que de notre pôle, beaucoup d’acteurs participent à l’effervescence du campus. Ainsi, l’UFR Langues et Civilisations de l’université organise la fête des langues et d’autres structures de l’université organisent dans la même idée des événements propres à leur domaine d’étude. Pour ce qui est des projets étudiants, nous n’en sommes pas à l’origine, mais nous pouvons aider à les financer ou à les promouvoir. Le pôle culture et vie étudiante peut s’envisager comme un tremplin pour les étudiants. Les initiatives étudiantes peuvent aussi compter sur le FSIDE (Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Étudiantes) pour donner un coup de pouce financier à la mise en place de projets. Le tout à condition que le projet réponde aux critères de la subvention. J.R. : Nous sommes toutefois à l’origine
PHOTO HER ©JULOT BANDIT
© Mathilde Michel
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MédINe dJAdJA & dINAZ HeR WINsTON McANUFF & FIXI L.e.J sALUT c'esT cOOL « ALL NIGHT LONG » BAGARRe ALAcLAIR eNseMBLe + Le 77 OMAR sOULeYMAN MOHA LA sQUALe MOTORAMA JAZZY BAZZ + NeMIR KYO BeN MAZUé ALFA MIsT pARceLs pROTOJe & THe INdIGGNATION MYTH sYZeR LIVe dOsseH ARTHUR H HYpHeN HYpHeN sNIpeR THe pIROUeTTes cLARA LUcIANI
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ceNON | TRAM A, STATION BUTTINIÈRE OU PALMER
LEROCHERDEPALMER.FR
d’un Pass Culture, qui donne accès à des ateliers de pratique artistique ainsi qu’à beaucoup de « bons plans culturels » pour les étudiants. Ils peuvent bénéficier de réductions dans certains musées, des salles de concerts ou des ateliers de pratique artistique, des théâtres ou des visités guidées. Il n’y a pas que des offres accessibles sur les sites des différents campus, nous avons des partenariats à l’extérieur du cadre universitaire. Puisque le budget est une des premières préoccupations des étudiants et que les places pour le théâtre, entre autres, sont souvent coûteuses, ce Pass constitue un vrai plus pour les étudiants. www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/ campus/vie-etudiante-et-associative/ la_maison_des_etudiants.html www.facebook.com/ universitebordeauxmontaigne.culture/ La Maison des étudiants
Université Bordeaux Montaigne Domaine universitaire 33607 Pessac Cedex
PRATIQUE Le pôle culture et vie étudiante vous accueille du lundi au vendredi, entre 11 h 30 et 14 h, ou sur rendez-vous. 05 57 12 45 02 culture@u-bordeaux-montaigne.fr
jeudi 20 septembre 14 h > 17 h Halle du campus Bordeaux victoire Soutien scolaire, accueil, commerce, distribution... Les entreprises qui recrutent des étudiants seront présentes pour vous proposer leurs offres d’emploi. Pensez à apporter votre CV !
© Arthur Pequin
© Arthur Pequin
Fanny Camps
Manuel Tunon de Lara
Au pays des sciences dures, humaines et sociales, on ne badine pas avec la culture. Loin de là. L’austérité des blouses blanches n’est plus qu’une image d’Épinal. Manuel Tunon de Lara, président de l’université de Bordeaux, et Fanny Camps, vice-présidente Étudiant, ont leur mot à dire sur la chose. Propos recueillis par Marc A. Bertin
LA TÊTE (BIEN FAITE) AU CARRÉ L’université n’est-elle que le lieu du savoir ? Fanny Camps : On pourrait s’arrêter aux études, mais ce serait limiter les étudiants et leurs envies. Manuel Tunon de Lara : C’est une période de la vie importante, une période de transition, on se structure énormément en tant que citoyen… F.C. : …on change de mode de vie, fini la dépendance familiale, place à l’autonomie. Ce qui change beaucoup de choses. M.T.d.L. : Nous sommes convaincus qu’audelà des missions régaliennes (formation, recherche…), nous avons un rôle de responsabilisation sociétale. Dans une université publique, financée par l’État, le transfert est nécessaire. Les facultés s’ouvrent sur leur environnement ; un mouvement récent en France. À ce titre, les relations avec les entreprises ont notamment changé. Nos incubateurs fonctionnent de même que nos centres d’innovation sociétale à l’image de la clinique du droit. Nous proposons désormais des dispositifs pour que les citoyens trouvent des ressources à l’université. L’université doit-elle participer à l’offre culturelle proposée aux étudiants ou bien celle de la Métropole est-elle suffisante ? M.T.d.L. : Comme institution, on pense que l’on devrait adopter la première partie de la question. Ainsi, la biennale FACTS est une tentative d’action, hors les murs, que l’on veut partager et souhaite pérenne. On fait venir des artistes en résidence, preuve de notre sens du partage que l’on veut le plus grand encore. Les Vibrations Urbaines ont beaucoup investi le campus de Pessac en 2017. Et durant trois ans, nous avons accueilli le Reggae Sun Ska. F.C. : Les étudiants ont des choses différentes à proposer, un souffle complémentaire. M.T.d.L. : Bordeaux figure parmi les villes les moins intenses en termes de vitalité culturelle pour les étudiants. Bordeaux a progressé en
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termes de vitalité culturelle pour les étudiants et c’est très positif. S’emparer de la chose culturelle, est-ce normal pour une université ou bien estce simplement un argument marketing susceptible de séduire ses futurs étudiants ? M.T.d.L. : On met aussi en avant la ville, l’offre sportive et la possibilité de s’investir dans la vie du campus, notamment grâce au tissu associatif. Toutefois, il existe des différences en fonction des origines et des années : plus un étudiant monte en niveau d’études, plus il vient d’ailleurs. Pour l’aspect international, Bordeaux, ça pèse. Une attractivité indéniable dans laquelle j’inclus – si perfectible soitelle – la vie culturelle. L’université de Bordeaux n’a pas de mal à attirer étudiants et enseignants. Cette forte attractivité est une carte majeure. Aujourd’hui, par rapport à Toulouse, les mouches ont changé d’âne… Hélas, l’augmentation du coût de la vie et la pression immobilière sont un souci de taille. F.C. : C’est une ville qui fait un peu rêver, mais pour un étudiant, ce qui compte avant tout, c’est la stratégie de formation. M.T.d.L. : Depuis 4 ans, il y a une multiplication d’actions en faveur de la vie universitaire. Ce mouvement inédit permet la construction d’identités car les campus métropolitains sont des écosystèmes différents les uns des autres. Les travaux entrepris ont véritablement pris en compte le volet culturel. On a demandé et associé les étudiants aux cahiers des charges. Par exemple, l’unité de formation et de recherche des sciences odontologiques, jadis abritée cours de la Marne, a été reconstruite sur le campus de Carreire. Résultat : 6 000 m2 libérés et requalifiés (amphithéâtres, salles de réunion, salles pour les associations, salle de visio-conférence, salle multifonction). On a restauré les fresques d’André Lhote. Ce vaste espace d’études a dorénavant une vocation culturelle et pourra par exemple accueillir des expositions.
F.C. : L’un des problèmes rencontrés est simple : comment garder les étudiants sur le site de vie quand ces derniers empruntent le tramway dans le sens campus / ville ? Il faut les fixer dans des lieux de partage, des lieux de vie. Il y a un changement à l’œuvre. M.T.d.L. : Nous avons de même beaucoup investi dans le sport, 35 M €, c’est significatif. Les installations sportives fidélisent aussi les étudiants. D’ailleurs, nous avons été distingués meilleure université sportive 2018 en Europe. L’actualité, ou plus globalement l’information culturelle, circule-t-elle correctement ? Beaucoup d’étudiants se plaignent de n’être jamais au courant de quoi que ce soit en la matière… M.T.d.L. : Les étudiants ne s’attendent pas à trouver de l’information culturelle sur le campus. Nous disposerions des panneaux 4x3, le résultat serait le même. F.C. : Avec une pointe d’autocritique, je dirais que l’étudiant est « fainéant », se contentant de ce qu’il trouve : affiches, flyers et quelques liens sur Internet. En vérité, le toucher, c’est compliqué. M.T.d.L. : Voilà ! Selon que la diffusion est locale ou plus générale, plus ardue est la tâche… Mais je tiens à dire qu’il n’existe pas d’obstacle à la diffusion entre l’université de Bordeaux et l’Université Bordeaux Montaigne. Dans le sport, l’étudiant prend ou non l’offre proposée. Il adopte un réflexe de consommateur. C’est un utilisateur plus qu’un investisseur. F.C. : Naturellement, les étudiants sélectionnent car il y a beaucoup d’événements, tout au long de l’année universitaire, peu de temps en dehors de celui consacré aux études et pas toujours le budget nécessaire. Quid du rôle des associations ? F.C. : Elles sont aidées par les bureaux de la vie étudiante, qui orientent les étudiants
« La culture n’est pas la somme d’initiatives individuelles. »
vers les services de l’université (aides financières et bourses, santé, social, culture, sport, loisirs…) sur chaque campus. Les BVE accompagnent Manuel Tunon de Lara les associations étudiantes dans leurs activités et la réalisation de leurs projets. Concrètement, je pense qu’à un moment ou un autre, toute association de filière fait du culturel. Les missions se mélangent et l’université aide à sa mesure. Le soutien est réel, on trouve toujours une écoute. M.T.d.L. : Avec près de 150 associations à l’université de Bordeaux, on file un coup de pouce dès que l’on peut. Pourquoi avoir créé la biennale FACTS ? M.T.d.L. : Installer une manifestation requiert du temps chez les étudiants, mais aussi auprès du public et des partenaires. Connecter art et science, ici, on est plutôt bien placé. Jadis envisagé tel un programme, l’option festival nous semble la bonne modalité pour faire montre de cette excellence. Après, on a les idées et pas forcément les financements nécessaires. Nous avons mis en place un système de résidence d’artistes en laboratoire, un élément innovant et parfait dans ce cadre, organisant ainsi la rencontre entre deux mondes a priori étrangers. Je pense sincèrement qu’il faut faire un effort de diffusion culturelle autour des sciences – à l’image du volet médiation de Cap Sciences. Pint of Science, Ma thèse en 180 secondes alimentent aussi cette attitude. Nous souffrons cruellement de ce manque de diffusion de la culture scientifique. C’est bien de faire pénétrer le public dans les labos : derrière Tetris, il y a des compétences, de la science et non une croyance. Nous avons une politique ambitieuse doublée d’une dimension internationale. Notre jardin, c’est le monde. Nous voulons
une université multidisciplinaire adossée à la meilleure recherche possible : la création de savoirs avec des troupes solides. C’est à la fois notre ancrage, notre spécificité et notre culture. Dès lors, on aura remporté une partie de notre défi. On a découvert nos talents, certains de nos chercheurs sont aussi des artistes. On produit de l’art au sein de nos labos et FACTS participe à cette éclosion. Où en est le schéma directeur culture ? M.T.d.L. : Il est désormais mis en œuvre et confié à Sandrine Rui, élue en février 2018, vice-présidente formation, vie universitaire et citoyenne. Avant, on pensait qu’il fallait un chargé de mission. Aujourd’hui, on est convaincu de la nécessaire restructuration du service culturel comme jadis celui des sports. La vie universitaire et citoyenne en a la compétence. Il ne faut pas que ce soit simplement conjoncturel ni du ressort d’un service exclusif, cela doit infiltrer toute l’université. Avant, c’était le temps de la séparation : associations, étudiants, enseignants, service culturel. Il faut arrêter cette distinction et raisonner ensemble ; dans une certaine mesure, il faut que ce soit partagé. On peut penser à une chorale étudiants/enseignants. De nos jours, le rôle de l’enseignant a changé et l’étudiant possède l’information. La culture n’est pas la somme d’initiatives individuelles. Ce schéma s’appuie sur des financements, des fonds et une structure comme les autres offres universitaires afin d’être efficace. Lors de la fusion des 3 universités bordelaises, nous avons découvert des schémas hétérogènes. Il a fallu converger et mettre tout le monde au diapason. Nous avons mis au point une meilleure méthode. On s’organise et on se déploie.
STATION CAMPUS 2 L’association Musiques de Nuit est porteuse d’un projet intitulé Station Campus 2 – artistique / pluridisciplinaire / itinérant / collaboratif – qui a pu voir le jour sur le campus grâce au « 1% artistique » d’Opération Campus, le grand projet de réaménagement du campus. Ce projet est soutenu par Opération Campus et l’université de Bordeaux, sous la direction artistique de Blick Bassy et en collaboration avec le Rocher de Palmer Il s’agit de soirées artistiques concoctées avec tous les acteurs associatifs du campus et pensées pour une petite jauge de 100 à 150 spectateurs dans divers lieux. Après deux « étapes » en avril et juillet, place à 3 nouvelles étapes ou 3 nouveaux parcours : le 20 septembre au Campus campus Talence, le 13 octobre au campus Carreire et le 29 novembre au campus Victoire. Pour vivre des expériences singulières : dîners electro stimulants, balades cryptées, performances en sous-sol, concerts en escalier, silent parties, couloirs d’impro, concours d’éloquence, live painting, kino sessions, livres anciens, tatou éphémères ... Conçues par la communauté universitaire : associations d’étudiants, personnels administratifs, chercheurs, enseignants… Pour parler des campus d’aujourd’hui et demain et préparer de façon collaborative le cahier des charges du 1% artistique d’Opération Campus. Jeudi 20 septembre, « Passés et présent(s) », campus Talence. Samedi 13 octobre, « Enclavée/Préservée », campus Carreire. Jeudi 29 novembre, « Turbulences et apaisements », campus Victoire.
lerocherdepalmer.fr
PRATIQUE À TABLE ! Cafétéria Ester Avenue Prévost 33400 Talence cedex 05 57 35 06 46 Cafétéria de l’IEP 11, allée Ausone 33600 Pessac Cafétéria de l’IUT 15, rue Naudet 33170 Gradignan Cafétéria La Bastide 15, avenue Abadie 33100 Bordeaux 06 71 60 68 13 Cafétéria Le Forum 2, avenue Léon-Duguit 33600 Pessac 05 56 37 26 00 Cafétéria Le Musée 3 ter, place de la Victoire 33000 Bordeaux Cafétéria Le Sirtaki 23, esplanade des Antilles 33600 Pessac 05 57 96 76 77 Cafétéria La Soucoupe 351, cours de la Libération 33400 Talence 05 40 00 29 23 Cafétéria Le Véracruz Avenue Maine de Biran (proche du Village 3) 33608 Pessac 05 57 96 94 18 Le Vent Debout 32, avenue Léon-Duguit 33600 Pessac 05 56 80 67 55 Resto U N°1 Avenue Prévost 33405 Talence cedex 05 57 35 06 40 Resto U N°2 11, avenue Pey-Berland 33608 Pessac cedex 05 56 80 67 55 ru2@crous-bordeaux.fr Resto U N°3 Avenue Camille-Jullian 33170 Gradignan 05 56 80 79 21 Resto U Le Mascaret 146, rue Léo-Saignat 33000 Bordeaux 05 56 98 69 36 Resto U Le 98 98, quai des Chartrons 33000 Bordeaux
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CAMPUS 2018
Resto U Le Cap’U / Cafétéria Eujen 15, rue Jules-Guesde 33800 Bordeaux 05 56 92 75 30 Restaurant administratif Le Haut-Carré 43, rue Pierre-Noailles 33400 Talence 05 40 00 34 50 logorest.hautcarre@crousbordeaux.fr
BUREAUX DE LA VIE ÉTUDIANTE Université de Bordeaux Campus de Talence, 351, cours de la Libération Bât. [A22] 33405 Talence cedex 05 40 00 60 38 Campus de Pessac Avenue Léon-Duguit 33608 Pessac cedex 05 56 84 62 61 Campus de Bordeaux 146 rue Léo-Saignat 33076 Bordeaux cedex 05 57 57 17 79 Université Bordeaux Montaigne 19 esplanade des Antilles 33607 Pessac cedex, bâtiment G 05 57 12 45 02
CROUS 18, rue du Hamel 33080 Bordeaux cedex www.crous-bordeaux.fr Accueil téléphonique Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30 05 56 33 92 17 Accueil du public Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30
ESPACE SANTÉ ÉTUDIANTS Campus Bordeaux Victoire 3, place de la Victoire Tram B - Arrêt Victoire 33000 Bordeaux 05 57 57 19 07 Campus Pessac 22, avenue Pey-Berland Tram B - Arrêt Doyen Brus 33600 Pessac 05 33 51 42 00 ese@u-bordeaux.fr
SAVOIRS Bibliothèque pluridisciplinaire 125, cours Alsace-Lorraine 33000 Bordeaux 05 56 52 33 02 doc-infoBupluri@u-bordeaux.fr Bibliothèque Universitaire droit, science politique, économie 4, avenue Denis-Diderot 33607 Pessac cedex 05 56 84 86 54 doc-infoDSPE@u-bordeaux.fr
Bibliothèque Universitaire des Sciences du vivant et de la Santé 146, rue Léo-Saignat 33076 Bordeaux cedex 05 57 57 14 52 doc-infoBUSVS@u-bordeaux.fr Bibliothèque Universitaire Odontologie 16-20, cours de la Marne 33082 Bordeaux 05 57 57 30 18 doc-infoBibodonto@u-bordeaux.fr
Infothèque du Pôle Universitaire de Sciences de Gestion 35, avenue Abadie 33072 Bordeaux cedex 05 56 00 96 75 doc-infoInfothek@u-bordeaux.fr
Bibliothèque de l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin 210, chemin de Leysotte 33882 Villenave d’Ornon cedex 05 57 57 58 21 doc-infoBibISVV@u-bordeaux.fr www.isvv.univ-bordeauxsegalen.fr/
Bibliothèque d’économie Bâtiment de recherche économie, rez-de-chaussée Avenue Léon-Duguit 33608 Pessac cedex 05 56 84 85 15 doc-infoBibEco@u-bordeaux.fr
Bibliothèque universitaire des sciences et techniques Bât. B20 Allée Baudrimont 33405 Talence cedex 05 40 00 89 89 doc-dirBUST@u-bordeaux.fr
Bibliothèque de droit privé Bâtiment de recherche droit, rez-de-jardin Avenue Léon-Duguit 33608 Pessac cedex 05 56 84 85 86 (poste 75 27) bib-droit-prive.u-bordeaux4.fr
Bibliothèque de l’IUT de Bordeaux 15, rue Naudet 33175 Gradignan cedex 05 56 84 79 69 bibliotheque@iut.u-bordeaux.fr
Bibliothèque de droit public Bâtiment de recherche droit, rez-de-chaussée Avenue Léon-Duguit 33608 Pessac cedex 05 56 84 29 44 - 05 56 84 25 70 doc-infoDroitPublic@u-bordeaux.fr http://droit.u-bordeaux.fr/Espaceetudiant/Bibliotheques Bibliothèque d’histoire du droit Bâtiment de recherche droit, 2e étage. Avenue Léon-Duguit 33608 Pessac cedex 05 56 84 85 86 (poste 75 25) doc-infoHistDroit@u-bordeaux.fr http://hdr.u-bordeaux4.fr/ Bibliothèque Universitaire des Sciences de l’Homme 3, place de la Victoire 33076 Bordeaux cedex 05 05 57 57 19 30 doc-infoBUSH@u-bordeaux.fr Bibliothèque des Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives 12, avenue Camille-Jullian 33607 Pessac Cedex 05 56 84 52 07 doc-infoBibStaps@u-bordeaux.fr
Bibliothèque de recherche Mathématiques et Informatique Bât. A33 351, cours de la Libération 33405 Talence cedex 05 40 00 61 25 bibli@math.u-bordeaux1.fr http://almira.math.u-bordeaux1.fr
VIE CULTURELLE Université Bordeaux Montaigne Pôle culture et vie étudiante Ouverture au public du lundi au vendredi de 11 h 30 à 14 h et sur rendez-vous. 05 57 12 45 02 culture@u-bordeaux-montaigne.fr Maison des Arts 14, esplanade des Antilles 33607 Pessac 05 57 12 61 20 Maison des Étudiants Ouverture au public du lundi au vendredi de 8 h à 19 h. Pessac 05 57 12 45 20 Radio Campus Bordeaux 88.1 16, esplanade des Antilles 33607 Pessac Cedex 05 57 12 45 72
Š Solenn Denis
Design : Atelier Franck Tallon / Extrait de la couverture du Junkpage #59 Š Solenn Denis
Étudiant.e ?
Le Crous vous accompagne ! Bourses Logement Restauration Action sociale / Santé Culture International Jobs crous-bordeaux.fr
E É R T N E R E R T O V E D N LA P N LE BO À l’initiative du Crous de BordeauxAquitaine, le festival de rentrée des campus Les Campulsations se déroule du 27 septembre au 6 octobre 2018 avec :
Festival de rentrée des Campus
DANAKIL – DEMI PORTION GIEDRÉ – VANDAL FRENCH FUSE – MOLÉCULE LES SALES MAJESTÉS TOO MANY T’S – JIVE ME JULIEN DELMAIRE – OBSIMO TWAN TEE – CAT’S EYES SHIVAFINGER FT.INSIDE SPACE LEAF – ANTS GOLDEN PARACHUTES NEPTUNE QUARTET – ...
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