Juste Debout magazine - n°16

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COUP DE PROJECTEUR:

L’incroyable

JUNIOR ENQUÊTE

TOUT L’HÉRITAGE DE

Béjart JUSTE DEBOUT N°16 bimestriel gratuit janvier - février 2008

JUSTE DEBOUT 2008 S’OFFRE BERCY


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Éditorial

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008, et le JUSTE DEBOUT fait partie, plus que jamais, du paysage de la danse française. Septième édition de la Rencontre Internationale de Danses Hip Hop à Bercy, troisième anniversaire du premier magazine sur l’univers de toutes les danses, c’est un début d’année chargé pour toute l’équipe. Et le combat continue, celui de l’ouverture d’esprit, de la diversité artistique, de la reconnaissance de toutes les danses, sans discrimination. Dans ce premier numéro de l’année, nous voyagerons du Hip Hop au Néo-classique en passant par la danse folklorique israélienne. Du vibrant hommage à l’héritage de Béjart, à la une sur l’incroyable breaker Junior, le magazine est toujours prêt à faire le grand écart pour rapprocher toutes les danses, pour vous. La rédaction vous souhaite une excellente année de danse et de découvertes. RESTEZ OUVERTS !

JUSTE DEBOUT MAGAZINE 49 rue Rébéval, 75019 PARIS. Tél. : 01 42 06 51 50 www.juste-debout.com DIFFUSION NATIONALE DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Pascal Gilbert pascal@juste-debout.com RÉDACTRICE EN CHEF : ShéyeN Gamboa sheyen@juste-debout.com sheyen.gamboa@wanadoo.fr

CHEF DE LA RÉDACTION Bruce “Ykanji” Sone bruce@juste-debout.com bruceykanji@hotmail.com GRAPHISTE Nanou nanou@juste-debout.com PUBLICITÉ Contact, Valentine Duong 06 15 91 17 43 valentine@juste-debout.com ONT ÉCRIT DANS CE NUMÉRO : Shéyen, Gaëlle Piton, Moustapha N'Dome, Bruce

CREDIT PHOTO Photos de couverture Philippe Lecœur, SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Rozenn Gouvernec SECRÉTAIRE GÉNÉRALE Joëlle Tanguy Joelle@juste-debout.com IMPRESSION Imprimerie de Champagne ZI Les Franchises 52 200 Langres Dépôt légal à parution ISSN : 1772-189X


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ENFIN EN DVD L’ÉDITION 2007

PLUS DE 5 HEURES

DE VIDÉO !

DOUBLE DVD • Intégralités des rencontres pour les 5 catégories de danse (Quart de finale, Demi-finale, Finale)

• DÉMO DU JURY • SÉLECTION DU 1ER ET 2ÈME JOUR


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Sommaire 20

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Dancing Shop : le Zoohome À ne pas manquer : le JD à Bercy Coup de projecteur : l’incroyable Junior Zoom : la nouvelle AID Enquête : l’héritage de Béjart Exclusif : Régis au Cirque du Soleil Une danse dans l’Histoire : les danses israeliennes Ventes par Correspondances : Coup de Gueule : par Bruce Gros plan : Salon Body Fitness et Danse Courrier des lecteurs : tecktonik Abonnement:

p 06 p 10 p 12 p 18 p 20 p 24 p 28 p 31 p 32 p 34 p 36 p 38

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Dance Shop’

BY SHÉYEN

En avant le ZOOHOME ! Les animaux domestiques ne sont pas seulement ceux que l’on croit. Du sol au plafond, les bêtes à poils et à plumes se sont nichés chez nous, au plus profond de notre mobilier. La preuve en images.

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1 et 2 • Tabourets de chez Bleu Nature Nanuk : pieds en bois flotté et assise fausse fourrure, 985¤ Ugliq : pieds en bois flotté et assise toque en fourrure de lapin, 599¤ Tél lecteur : 03 20 11 25 28 3 et 4 • Collection PLUME chez Van Lathem gond d’embrasse : support métal recouvert de cuir, finition, plumes de coq et galon viscose. 25¤ embrasse Josephine : rayonne, moule cuir,

finition plumes de coq. 112,50¤ embout de tringle Plume : moule en bois, recouvert de cuir, plumes de coq et galon viscose. 25¤, Tél lecteur : 03 20 59 30 11 5, 7, 8 et 11 • Boutons de tiroirs de chez L’AGAPE Boutons en résine 8¤ Crochets 15¤ Tél lecteur L’AGAPE: 0034 937 547 610 6 •Fauteuil PEAU DE VACHE DETROIT de chez MARIE’S CORNER

Prix: 2872¤ Tel lecteur : 0032 10 84 96 80 www.mariescorner.com 9 et 10 •Fauteuils chez Lisaura Marquis hêtre massif, assise tissus Dedar, dossier en cristal acrylique avec inclusion de plumes de paon, 750¤ Lounge Nabab : hêtre massif, assise simili cuir et velours, dossier en cristal acrylique avec inclusion de fourrure, 900¤, Tél lecteur : 01 43 06 36 43

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News / Agenda RAIN CONTEMPO çon Grandnesle uboc ées par le CND, avec D e a os d e d ns De Danse prop

©Samuel Carnovali

Grandes Leço r à 19h. Dans le cadre des au jeu le 26 févrie Duboc se prêtera ile à une classe Od nt he me lle rap ne ég or ion la ch blic assiste except pu le io, hniques. ud tec St s d se Dans le gran nseils et explore , profite de ses co ité de ss he ce rap né ég r or pa é ch la de eignement prodigu ns d’e es ques, né éti an th es es , «Ces longu soient physiques e iqu valeurs, qu’elles s hn me tec e e ttr un r me ne ns ffi tra m’ont permis d’a s, Rendre ue re. tiq mb tis no ar d ou politiques ucher un plus gran to ut pe le ques ’el mi qu na er x aspirations dy dont je veux pens êts à répondre au nce pr cie et ns les co la nib po lui les corps dis à développer chez e mm ût co r, go n eu ns mo t da et organiques du projet qui soutien ntin évolue, tel est le Pa il l à ue go leq Hu r ns da cto du groupe c. CND, 1 blvd Vi nt. » Odile Dubo 10¤, pour l’enseigneme Tarifs : 12¤, TR: 5) ne (lig e étro Hoch ou 98 98 RER E Pantin, M 83 41 01 Réservations au Abonné : offert. r d.f cn n@ reservatio

BRÉSIL

Danse et percussions Retrouvez « Balé de Rua », révélation de la Biennale de la Danse de Lyon en 2002, acclamée par le public du Théâtre Mogador en 2006, au Trianon 80, blvd Rochechouart à Paris 18è M° Anvers, du 22/01 au 17/02/2008 du mardi au vendredi à 20h, le samedi à 15h et 20h, le dimanche à 15h00. Tarifs : de 17,50 à 50¤. Loc. : 0892 707 507 et points de vente habituels. Issu des danses de rue nord-américaines, de la capoeira et de la samba, le langage de ses interprètes se nourrit également de leur quotidien. Sur des musiques originales composées avec Vincent Artaud et Nana Vasconcelos et certains grands airs brésiliens, les danseurs du Balé de Rua s'accompagnent eux-mêmes à grand renfort de percussions. Chorégraphies de Marco Antônio Garcia. http://balederua.lespectacle.fr

© musée du quai Branly, photos Nicolas Borel

DANSE

Musée du Quai Branly Du 4 au 8 mars, la compagnie Difé Kako présentera sa nouvelle création Afro Hip Hop « Zandoli patini pat » au musée des civilisations du Quai Branly. Belle opportunité pour une compagnie guadeloupéenne de pénétrer cet établissement de renom. Ces dates précèdent une tournée aux Antilles au mois d'Avril. Puis cap sur l’Amérique latine en mai et juin pour la tournée de « DiversCités Féminines », création 2007, Colombie, Venezuela, Brésil et Guyane française. Retrouvez la compagnie pour le 160e anniversaire de la commémoration de l’Abolition de l’esclavage autour du 10 mai avec la Ville de Créteil et le Cabaret Sauvage de La Villette. Rens : 01 45 84 50 66 ou www.difekako.com

© photos Stéphane Kerrad

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EN BREF

COMÉDIE CHORÉGRAPHIQUE LOL au Théâtre d’Ivry

Ne manquez pas la comédie chorégraphique de la dynamique Bintou Dembele, LOL, création tout public de 6 à 106 ans. Rencontre de la danse Hip Hop et de la comédie, la chorégraphe propose la puissance du rire et la force créatrice des arts urbains. Elle questionne leurs relations et montre leurs paradoxes avec humour et sensibilité. Représentations du 4 au 22/02 avec Delphine Nguyen, Nelson Ewandé et le comédien Booder. Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, 1 rue Simon Dereure à Ivry-sur-Seine. Rés. sur place ou au 01 46 70 21 55 Magasins Fnac 0892 68 36 22 (0,34¤/min) Tarif plein : 19¤- Réduit 12¤ - Famille 6 ¤ le mercredi et week-end .

FESTIVAL 30èmes Hivernales d’Avignon Les 30èmes Hivernales d’Avignon se dérouleront du 16 au 23 février 2008 sur le thème de l’apesanteur. Une semaine à la volée, danses suspendues, travaux sur la chute pour nous faire décoller. Après une journée échantillon à l’Université d’Avignon le 31 janvier et une ouverture à l’École Nationale Supérieure de Danse de Marseille, découvrez les spectacles de la Cie Archaos et Sylvie Guillermin Parallèle, de la Cie Ariadone/Carlotta Ikeda la création Uchuu-Cabaret, de la Cie Ici Maintenant, Moglice, Nö, ou encore Les Mains et bien d’autres surprises. Renseignements 04 90 82 33 12 www.hivernales-avignon.com

DVD Électrostyle Pour la première fois, découvrez les bases et les techniques des styles de danse de la musique électro, communément appelées Tecktonik. Le vertigo, le hard style, et le jump style sont décortiqués pour vous, pas à pas, par de très jeunes danseurs qui s’avèrent déjà être les stars de la danse électro : Lili Azian, Calimero, et KLM. En effet, pour certains, à peine deux ans de danse derrière eux ! Une terminologie française des techniques pour une danse dont l’origine reste encore un peu floue. En bonus des démos, des freestyles et un solo électrique de Lecktra. Prix conseillé : 15¤. Points de vente : Fnac, Auchan, Carrefour, Virgin.

JAZZ Festival Jazz Fidjhi Le centre de danse Cynthia Jouffre organise le Festival international de danse jazz d'hiver, Fidjhi, du 20 au 24 février à Ungersheim et Kembs (Alsace). Stages avec Wayne Barbaste, James Carlès et Ray Morvan ; en modern’jazz avec Alain Gruttadauria et Bruce Taylor ; en jazz contemporain avec Corinne Lanselle et Peter Mika. Un cours de stretching sera également proposé en fin de journée par Cynthia Jouffre. Outre les cours donnés à Ungersheim, trois soirées spectacles seront proposées à Kembs. Infos 03 89 44 22 73 ou 06 62 68 59 52.

HIP HOP Vol Hip Hop contemporain Comme une compagnie aérienne ou un aller-retour danse Hip Hop contemporaine, le Ça, le Moi, le Surmoi de la compagnie AR explore les méandres de l’esprit dénonce les pulsions et propose une alternative au CND de Pantin. Aux commandes de la chorégraphie, Sonia Duchesne. Bon voyage. Les 23 janvier à 18 h au Centre National de la Danse, Salle de Vennes, 1 blvd Victor Hugo à Pantin et 25 janvier à 20h30 à Lausanne – Suisse.

• OPÉRA DANSÉ Chorégraphié par Pina Bausch et sous la direction de Thomas Hengelbrock et Philippe Hui, ne manquez pas « Opéra Dansé » par le Ballet de l’Opéra National, tiré de l’œuvre de Gluck, créé en 1975 et entré au répertoire de l’Opéra de Paris il y a deux ans. À partir du 04/02/08 au Palais Garnier Place de l’Opéra 75009 Paris 0892899090 www.operadeparis.fr • BOLCHOÏ À GARNIER Le ballet du Théâtre du Bolchoï est à Paris du 05 au 22 janvier 2008, dans trois programmes : Le Corsaire, une soirée ballet avec la Dame de Pique et l’acte des ombres de Bayadère et Spartacus, avec l’Orchestre Colonne. De 6 à 80 ¤, Infos 0892899090 • BALLET DU CAMBODGE À PLEYEL Le Ballet Royal du Cambodge, qui puise à l’origine des grandes traditions de l’Inde brahmanique et de l’Asie du Sud-Est, fait du corps dansant une offrande à la divinité. À partir du 07/04/08 à La Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg St Honoré 75008 Paris 01 42 56 13 13 www.sallepleyel.fr • IDENTITÉS FAMILIALES Le spectacle Association Fin Novembre de Rachid Ouramdane se jouera au Théâtre des Abbesses. Longtemps absorbé par les questions d’identité Ouramdane révèle ici son histoire familiale de colonisés. Danse Contemporaine à partir du 12/03/08, du mercredi au samedi à 20H30, 31 rue des Abbesses 75018 Paris 01 42 74 22 77 www.theatredelaville-paris.com • DUO À MICADANSES Retrouvez le spectacle de danse contemporaine en duo d’Ali Ferki et Jean-Pierre Bonomo au Studio Micadanses de Paris. À partir du 31/01/08 Jeudi et vendredi à 19H. 15 rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris. Métro Pont Marie ou St Paul. Plus d’informations au 01 42 74 64 00 • BAL CAUSTIQUE Parallèlement aux représentations de la Compagnie Montalvo-Hervieu venez danser au Bal caustique à partir du 16/02/08, le samedi à 17H et le dimanche à 16H au théâtre de Chaillot, 1 place du Trocadéro 75016 Paris. Infos 01 53 65 30 00

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À ne pas manquer

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Bienvenue dans la cour des Grands

Pour sa septième édition, et après avoir investi le stade Pierre de Coubertin, le Juste Debout déménage et pose ses valises au Palais Omnisports de Paris Bercy. Il y a six ans, un modeste gymnase dans une modeste ville de Seine-et-Marne accueillait une rencontre de danse debout qui tentait de faire sa place dans un monde où les battles de break régnaient en maîtres. Six ans plus tard, le Juste Debout est une institution, une rencontre « peace, love and having fun » dans laquelle déjà nombre de danseurs de haut niveau ont posé leurs baskets. Focus. PAR MOUSTAPHA N'DOME PHOTOS : DR © BERCY

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lle a accueilli les plus grands artistes musicaux internationaux. Cette fois, pas de Madonna ou de Johnny Hallyday en vue : la scène du Palais Omnisports de Bercy sera ouverte à ceux que l'on a plus l'habitude de voir derrière les chanteurs que sur le devant de la scène : les danseurs Hip Hop. Pour sa septième année, la Rencontre Internationale du Juste Debout se paie Bercy.

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Selon Philipe Ventadour, directeur du Palais Omnisports de Bercy, le Juste Debout se trouve justement à la limite entre le sport de haut niveau et la musique. « La musique a droit de cité depuis longtemps à Bercy, précise-t-il. Cela faisait plusieurs années que des organismes et des associations venaient nous voir avec des projets de ce type mais ils manquaient de subventions ou alors n'étaient pas assez intéressants ».


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Après la danse classique, la danse sportive et la danse de salon, la danse Hip Hop était celle qui manquait au palmarès de cette salle mythique, et elle s'inscrit directement dans un schéma de renouveau et de modernité recherché par son directeur. En plus de servir les intérêts de Bercy, à la recherche d'une nouvelle cible (les amateurs de danse), il est clair que le simple nom du complexe aura un effet plus que positif sur la renommée de la compétition. Yugson, l'un des vainqueurs de la Rencontre, le dit lui-même: « Pour un danseur, remporter le Juste Debout dans un lieu aussi mythique que Bercy, c'est prestigieux, c'est clair ». Danser à Bercy, pour le simple plaisir de danser à Bercy. « Le danseur viendra et dansera pour son public, explique Bruce Ykanji, organisateur de l'événement. Je pense que le lieu luimême est l'aboutissement d'un rêve pour la plupart des danseurs ». Et c'est là qu'entre en compte l'un des intérêts de choisir un lieu aussi imposant que Bercy. En effet, comme dans chaque compétition sportive, les cris et l'ambiance générés par la présence de plusieurs milliers de personnes (voire plusieurs dizaines de milliers dans le cas de Bercy), vibrant pour le même plaisir n'a pas son pareil selon Philippe Ventadour. « Avoir le soutien de 10 000 personnes, quelle que soit la discipline, sportive ou non, c'est vraiment quelque chose à vivre. Pour un chanteur comme pour un danseur. Le phénomène de masse, ça fonctionne avec tous les publics ». Un phénomène de masse qui pourrait impressionner les danseurs, selon Joseph, dit « Go », juré du Juste Debout 2005 dans la catégorie Hip Hop Newstyle : « Ca va être intéressant pour le danseur, qui risque de se retrouver « étouffé » par tant de public et de pression. C'est un vrai challenge. » La popularité du Palais Omnisport de Bercy a, de fait, bien des chances d'attirer vers le Juste Debout les faveurs d'un public de néophytes, et ainsi de remplir les 10 000 (voire 15 000) places que compte le com-

EN SAVOIR + Juste Debout 2008 : Palais Omnisports de Paris Bercy, 8 blvd de Bercy 75012, M° Bercy ligne 6 ou 14 Le 2 mars 2008, à partir de 14 heures Tarifs: 18,50 euros Réservations 0892 390 490 ou www.ticketnet.fr, Fnac, Virgin, Auchan etc… Infos : 01 42 06 51 50 ou www.juste-debout.com

plexe, contre 6 000 au stade Pierre de Coubertin. A nouveau lieu, nouvelle organisation? Pas si l'on en croit Bruce. « L'idée, c'est juste d'en faire un Coubertin à Bercy. Il y aura la même salle annexe pour danser, les mêmes stands, la même proximité avec le public ». Pas de problèmes de visibilité à prévoir donc. La scène sera même légèrement surélevée, pour permettre au plus grand nombre de profiter du spectacle. Scène surélevée, donc exit les personnes assises tout autour de la piste. Mais les gradins qui entourent la scène seront conservés. Un Juste Debout plus grand, un plus grand public, plus de moyens... Il s'en faut de peu pour que les danseurs qui ont assisté aux balbutiements de l'événement regrettent ce coté intimiste qu'avaient les premières rencontres. « Je pense que ceux qui se disent ce genre de choses se trompent, explique Bruce. C'est vrai que les deux premières rencontres étaient plus intimistes, mais ce qu'on a perdu en intimité à Pierre de Coubertin, on l'a gagné en ambiance ». Selon lui, aujourd'hui, chaque connaisseur qui vient au Juste Debout sait qu'il vient pour assister à un événement de grande envergure. Pour l'intimité, il existe toujours d'autres événements, qui sont légion dans le monde de la danse Hip Hop. « Le Hip Hop a besoin d'événements d'une telle envergure. Plus on est vu sous de bons angles, mieux c'est ». Quoi de prévu pour la suite ? Elle dépend beaucoup du succès de cette 7ème édition. Philippe Ventadour espère en faire un événement récurrent, et donner ainsi aux danseurs Hip Hop la visibilité qu'ils méritent. Après Bercy, la télévision? Certains danseurs attendent en effet une retransmission de le Rencontre Internationale du Juste Debout en direct, à l'image du Battle of The Year sur MTV. « La télé, ce n'est pas un but ultime, corrige Bruce. Mais si on nous propose un format qui ne dénature pas l'essence même de Juste Debout, pourquoi pas ? ».

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Junior, Qui ne connaissait pas m et son style no connaît désormais son r après sa victoire de danse très particulie oyable Talent ». Incr à l’émission de M6, « rnière, un autre Après Salah, l’année de rte le concours danseur Hip Hop rempo ration de la culture. éc dans une sorte de cons e », façon Wanted. os Rencontre avec « La Ch PHILIPPE LECŒUR PAR MOUSTAPHA N'DOM

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ue représente pour toi cette victoire à « Incroyable Talent »? Pas mal de pépettes ! (rires) Non, c’est une sorte de crédibilisation pour moi auprès du grand public. J’avais déjà un certain nom dans le monde du Hip Hop, mais « monsieur et madame tout le monde » n’étaient pas censés connaître Junior. Et puis, cette victoire montre que dans le Hip Hop, il y a de vrais artistes. On lui rend un peu ses lettres de noblesses, quoi. Il faut arrêter de sous estimer cette culture. Dans les institutions et les théâtres, par exemple, le danseur Hip Hop reste en bas de l’échelle sociale de la danse pour certaines personnes. Quand tu arrives dans un théâtre et qu’il y a des danseurs contemporains ou autres, ce seront souvent eux qui auront le plus gros catering (restauration NDR), dont les gens prendront le plus soin, ce seront eux qui seront écoutés dans les conférences, etc. Le fait que Salah et moi on ait gagné cette compétition, j’espère que ça donnera encore plus de force au Hip Hop, et particulièrement à notre danse. Ta participation à cette émission a pu sembler surprenante pour nombre de danseurs qui te connaissaient en tant que Junior, le breakeur des Wanted. Qu’est-ce qui t’a poussé à y participer ? D’abord, ce sont eux (la production) qui m’ont contacté. Ils ont pris connaissance de ce que je faisais grâce à Internet et aux vidéos qu’il y a sur YouTube. J’ai également été le sujet d’un reportage diffusé sur France 4. La personne qui avait réalisé ce reportage a parlé de moi, de ce que je faisais à la production en disant que je serais intéressant pour ce qu’ils recherchaient. Mais ce qui m’a poussé, c’était le défi que ça représentait. Je voulais voir ce que je pouvais donner tout seul parce que j’ai toujours eu l’habitude de danser en équipe ou en duo. Cette fois, c’était vraiment un autre univers : le jury, la démo en solo… À ce moment

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là, j’étais en train de réfléchir à l’éventualité de créer un spectacle en solo. C’était une bonne occasion pour affronter le public et les 4 millions de spectateurs, c’était une motivation en plus. J’ai quand même commencé à être réticent, à un moment parce que je voyais plus le mauvais côté de la chose si jamais je perdais, comment je réagirais, etc. Finalement, j’ai pris mon courage à deux mains, grâce notamment à mes proches qui m’ont poussé, qui m’ont boosté et qui croyaient en moi. Ils me disaient qu’il n’y avait pas de raisons que ça se passe mal, et que si j’y allais en donnant le meilleur, ça pouvait bien passer, et voilà c’est ce que j’ai fait.

Tes sketches étaient particulièrement bien travaillés. Les as-tu tous montés seul ? Oui, je suis un grand rêveur et j’ai pas mal d’idées qui me passent par la tête. Je peux être en train de parler avec quelqu’un et penser à plein d’autres choses en même temps. J’ai juste mis ça sur papier et puis sur scène. Et vu que j’ai une danse assez atypique, j’ai simplement imaginé des bruitages qui auraient pu aller sur chaque mouvement. J’ai un style de vie qui est assez atypique aussi. J’ai essayé de faire un mélange de tout ça. Et il est clair que ça aussi c’était un deuxième défi, parce que je ne savais pas trop comment aborder la compétition. Je ne pouvais pas faire que de la danse, par peur de lasser les gens au bout de la deuxième représentation. Les mises en scène m’ont permis de garder des surprises en réserve et de me préserver pour toujours surprendre. Ça m’a aussi permis d’aérer mes représentations. Et de m’amuser aussi, d’apporter un côté ludique à ma danse. Mais ça a un peu joué en ma défaveur pour la deuxième représentation. Je suis un peu trop entré dans la mise en scène et j’ai mis de côté la danse, ce qui aurait pu me desservir, mais ce ne sont que des leçons à retenir pour quand j’aurai un one man show à préparer.

EN SAVOIR + LES WANTED

Tes proches t’ont soutenu, tu dis, mais as-tu été critiqué par les gens du milieu Hip Hop ? Non. Mais de toutes façons quoi que tu fasses, il y aura toujours des gens pour casser du sucre sur ton dos, et te dire en face que ce que tu fais c’est bien. Dans tous les cas, moi j’ai fait mon truc, je suis fier de moi et je me fiche un peu de ce que les gens peuvent penser. J’ai un peu pensé à ce genre de choses avant de participer à l’émission, par rapport aux gens du Hip Hop, qui penseront que ça va pas être underground. Personnellement, je n’ai jamais eu de revendication underground, juste pour dire « je viens de la rue ». Non, je suis quelqu’un qui fait mon travail, je danse et puis, peu importe où je le fais, tant que ça me convient. Je me fiche de ce que les gens vont penser. Après, tant que je suis motivé par ce que mon cœur me dicte, j’y vais, je fonce et puis voilà, c’est comme ça.

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Avant d'être le vainqueur d'Incroyable Talent, Junior était avant tout la « bête » du Wanted Posse, surnommé ainsi en raison de sa musculature imposante et de son style de danse, quasi-bestial. Le groupe, qu'il rejoint en 2000, est devenu au fil des années une des références de la danse Hip Hop hexagonale et compte parmi ses membres les danseurs les plus réputés: Yugson, Babson, Babyson, etc. Créé au milieu des années 90, les Wanted ont remporté depuis de nombreux prix individuels et en groupe, mais c'est surtout le premier groupe français à remporter le concours international Battle of the Year en 2001, l’équivalent du championnat du monde par équipe après une qualification française.


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Le soutien de 10 000 personnes, quelle que soit la discipline, sportive ou non, c'est vraiment quelque chose à vivre.

D'où te vient l'inspiration de ton style « atypique » comme tu le dis, quasiment bestial? Je m'inspire un peu de tout. Que ce soit les dessins animés, les animaux, les arts martiaux, les films de kung fu, je prends un peu de tout. Tout comme la danse Hip Hop, qui est assez riche en origine, ma danse elle est un peu comme ça. Je ne suis pas un puriste dans un style, c'est ce qui fait un peu mon originalité. Quels genres de dessins animés t'inspirent? Les mangas, les trucs de super héros. Moi je suis « La Chose » dans les Quatre Fantastiques (rires), Spider Man, etc. Tous ces comics m'ont beaucoup inspiré. Mais ce qui me motive aussi, c'est la musique tout simplement. Quel que soit le style de musique que j'entends, mon corps va répondre à ces appels. J'essaie d'imager la musique que j'entends par mes mouvements. Ca peut parfois paraître bestial, des fois ça peut paraître marrant, mais c'est comme que je le ressens. Ça peut parfois être extra-terrestre, par rapport à des choses plus dans la force, dans la puissance et tout ça, mais ça reste toujours dans la bestialité et dans l'animalité, l'originalité. Qu'y a-t-il de si atypique dans ton mode de vie qui a pu t’inspirer pour tes sketches? Je suis quelqu'un qui se fout un peu de tout ce qui est administratif et qui ne vit que par la danse. Il y en a plein comme moi, c'est clair. C'est vrai que nous les danseurs, on a une

vie assez atypique: on se couche à des heures pas possibles, pour se lever à des heures pas possibles. Moi je suis toujours avec de la musique sur moi, je ne peux pas passer une journée sans écouter de la musique. Même à l'école, pour faire mes devoirs, j'écoutais de la musique. La musique et la danse ont une grande importance dans ma vie. Patrick Dupont a particulièrement été touché par tes performances. Qu’est-ce que ça t’inspire, d’être soutenu à ce point par une référence en matière de danse ? Ça m’a fait plaisir de savoir qu’un grand de cette discipline, malgré le fait que la danse Hip Hop n’est pas quelque chose qui le touche directement, soit aussi intéressé par ce que je faisais. Vu qu’il vient de la danse classique, il a cette fibre, il voit où il y a du travail, au niveau de la gestuelle, il capte plus facilement notre expression corporelle. Le fait que lui il cible directement ce que je veux dire dans ma danse, ça me fait plaisir, c’est une motivation en plus de le savoir touché. Des suites ? Non, je ne pense pas forcément, ça dépend de comment ça se passe. Après tout dépend de comment on me demande de faire mon travail. Si j’ai quelque chose où je n’ai pas à me pervertir ni rien, on peut collaborer. Mais après, je garde mes réserves quand même, j’ai pas mal de projets à concrétiser, je n’ai pas envie de me disperser. Mais bon, pour la suite, pourquoi pas, on va voir. Le fait que ce soit Salah, le précédent vainqueur d’Incroyable Talent, également issu du milieu Hip Hop qui soit venu te remettre le chèque c’est lourd de symbole, non ? Bien sûr. De plus, même si on a à peu près le même âge, Salah vient d’une génération avant moi. Avant, nos deux équipes étaient assez rivales, mais dans un bon esprit, Vagabonds/ Wanted, il y a eu une bonne finale au Battle of The Year à Montpellier en 2001. Lui était un personnage dans son équipe, moi dans la mienne. Le fait que ce soit lui, un danseur Hip Hop qui me remette le chèque, c’est cool. C’est comme s’il m’avait dit « à ton tour ». Il m’a passé le flambeau, et moi j’espère que l’année prochaine, s’il y a une autre édition de l’émission, que ce soit un autre danseur Hip Hop qui l’emporte, qu’on garde ça dans le secteur… Question de base : quand as-tu commencé à danser? J'ai l'habitude de répondre à cette question : « je danse

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Coup de projecteur

depuis que je suis dans le ventre de ma mère ». Mais pour ce qui est de la danse Hip Hop en elle-même, j'ai vraiment commencé entre 95 et 97. Ce qui m'a vraiment donné envie de me lancer dans le break, c'était de mélanger les acrobaties, que j'adore faire depuis que je suis tout petit, et la musique. J'adore danser sur tous styles de musique, et il y a pas mal de mouvements acrobatiques que je mélangeais avec de la danse, sans vraiment connaître la culture Hip Hop. Par la suite, j'ai vu des vidéos de Mickael Jackson, des clips dans lesquels il y avait du Hip Hop, ou du break. Je me disais que je pouvais faire tout ça. Et même mes potes me disaient « tu devrais faire ça, t'as des capacités ». Et c'est vraiment à partir de 97 que j'ai commencé à avoir des bases en break. Tu es arrivé dans les Wanted en 2000. Qu'est ce que ce changement a représenté pour toi? Appartenir à une grande famille de la danse Hip hop comme ça, c'est clair que ça te donne de l'assurance. Ça permet aussi, professionnellement parlant, d'avoir plus d'expériences, de voir d'autres styles, d'autres horizons. Ca m'a apporté un plus que je n'avais pas : comme plus apprécier la danse debout, au lieu d'attaquer directement le sol, et une ouverture d'esprit au niveau de la danse. Quels sont tes modèles et tes inspirations en danse? Remind de Style Elements, Kamel des Boogiepack, Kujo par rapport aux mouvements de force. Et forcément tous ceux de mon groupe, parce qu'ils font partie de ma danse, même si c'est indirectement. Des projets pour l’avenir ? C’est déjà de bien travailler le one man show que j’essaie de

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mettre en place. J’ai également un projet DVD, personnel, mais aussi en équipe avec quelques apparitions. Je prévois également d’organiser quelques événements en Bretagne, là d’où je viens, histoire de faire un peu bouger les choses là-bas. Je suis également en train de développer ma propre ligne de vêtements, toujours en rapport aussi avec la danse. L’état d’esprit, c’est « Buanattitude », et la marque c’est « Buana ». Un « Buana » c’est quelqu’un qui « est » et pas quelqu’un qui « a ». Quelqu’un qui a beaucoup de volonté et qui sait que rien n’est impossible et que tant qu’il se donne les moyens de ses ambitions, il peut réussir. Ça représente un peu mon état d’esprit. Ce sera une marque qui essaiera de donner de l’espoir aussi. D’ailleurs, une partie des recettes de cette marque sera reversée à des associations caritatives pour développer des choses à Kinshasa, ma ville d’origine. Télé, danse, marque… qu’est-ce qui arrêtera Junior ? Qui veut m’arrêter, qu’il essaie ! Un dernier mot ? Un remerciement à tous ceux qui m’ont soutenu. Le public, Hip Hop et autres. Aux jeunes qui commencent, de tout saigner, ne pas se ralentir, toujours aller de l’avant, du moment que c’est fait avec le cœur, qu’ils foncent. Et dédicace à mon crew, Wanted Posse et SBC !


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Zoom

NOUVEAUX LOCAUX POUR LE CFA DE L’AID Le CFA danse-chant-comédie de l’Académie Internationale de Danse, AID, a déménagé de la rue Boissière pour occuper depuis novembre ses nouveaux locaux, rue Lauriston à Paris (16ème). Un nouvel établissement deux fois plus grand, ultra-moderne, bien agencé et très stylé. Zoom sur ce nouvel empire de la danse. PAR GAËLLE PITON PHOTOS : GIANLUCA TANONI

À

franchir les portes du bâtiment, on reconnaît d’emblée le bon goût de la maîtresse des lieux, Nicole Chirpaz. Une femme ambitieuse qui mène sa nouvelle barque comme un chef d’entreprise. Téléphone vissé à l’oreille, elle déambule dans les lieux, traquant le moindre dysfonctionnement. Elle a souhaité une décoration, dans les tons blanc et rouge, riche et originale. À la manière d’un hôtel de luxe, un « accueil-réception » de grand standing surmonté d’une fresque de Paris by night et partout des écrans plasma dernière génération qui indiquent les horaires, les lieux des cours, le nom des professeurs et diverses informations relatives à la scolarité. Dans les chics et spacieux bureaux de l’administration, Nicole a tenu à la présence d’orchidées. Et partout, des miroirs… qui permettent de voir tout ce qui se passe dans l’ensemble du lieu ! À l’étage, des salles de danse lumineuses et hyper équipées, placées sous l’autorité des grands maîtres : salle Diaghilev, Callas ou Béjart. On se dit que dans un tel cadre, avec d’excellents moyens techniques et logistiques, les apprentis danseurs, comédiens, chanteurs pourront pleinement s’épanouir dans leur fonction d’interprète…

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Il faudra pour cela résister à une pédagogie de fer. Ce matin, nous assistons aux « contrôles » de fin de trimestre. Sur une estrade, Nicole Chirpaz en personne domine et inspecte les élèves, épiant la moindre imperfection. Les remarques fusent parfois moqueuses : « Les filles, évitez les chocolats à Noël ! ». L’angoisse et la crispation s’en ressentent. Pour tirer le meilleur de ces futurs interprètes, tous les moyens semblent bons… Pour les élèves de l’AID, l’essentiel reste ses excellents professeurs qui continuent de dispenser leur enseignement avec passion afin d’extraire la quintessence de ces jeunes apprentis.

EN SAVOIR + ACADEMIE INTERNATIONALE DE DANSE 63 RUE BOISSIERE –75116 PARIS M° Boissière Tel . 01 45 01 92 06 email : info.aid@wanadoo.fr http://www.academiedanseparis.com


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BÉJART

en Héritage…

« Si on dédramatise la mort, il n’y a pas de problème. On est tous là pour mourir », dixit Maurice Béjart. Depuis le 22 novembre 2007, le monde de la danse est orphelin. Béjart, personnage envoûtant, charismatique, créateur fascinant, homme au destin hors du commun, nous a quittés alors qu’il créait Le Tour du monde en 80 minutes qui sera sa dernière œuvre. Figure majeure de la danse contemporaine ayant vécu pour et par la danse jusqu’à son dernier souffle, il laisse un héritage colossal. L’homme aux yeux de faune, à l’allure de Méphistos, mais au grand cœur, laisse un vide immense. C’est avec beaucoup d’émotion que Juste Debout lui rend un dernier hommage. PAR GAELLE PITON PHOTOS : DR

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lus de 200 ballets, mais également plusieurs ouvrages (roman, souvenirs, journal intime, pièce de théâtre), son œuvre prolifique, éclectique et cosmopolite fait de Béjart une figure du renouveau de la danse. DU DANSEUR AU CHORÉGRAPHE Maurice-Jean Berger est né à Marseille le 1er janvier 1927. Fils de Gaston Berger, philosophe aguerri et musicien dilettante, il perd sa mère, Germaine, à l’âge de 7 ans. Maurice restera fortement affecté par cette perte qu’il évoque dans de nombreux ballets. La mort y est toujours représentée sous les traits d’une très belle femme. Touché par la grâce de la scène dès son plus jeune âge, Maurice s’intéresse au théâtre et caresse le rêve de devenir metteur en scène. Souffrant d’une maigreur extrême en raison des privations subies pendant l’Occupation, et sur les conseils d’un médecin, il prend les cours de danse classique de Mme Gianacci, ex-étoile de la Scala de Milan. C’est le coup de foudre pour la barre. Il fait ses débuts à l’Opéra de Marseille, puis à Vichy et intè-

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gre l’Opéra de Paris à l’âge de quatorze ans où il suit les cours de Lioubov Egorova. À partir de 1948, il se forme avec Roland Petit. Il parfait son bagage classique à Londres au sein de l’International Ballet. Maurice Berger devient alors Maurice Béjart, empruntant son patronyme à Armande, comédienne et épouse de Molière. Peu à peu, le danseur à l’esprit créatif cèdera la place au chorégraphe.

EN SAVOIR + Le Tour du monde en 80 minutes est la dernière création de Maurice Béjart. Elle sera présentée au Palais des Sports de Paris du 7 au 10 février 2008. Magnifique cadeau d’adieu rempli de souvenirs des voyages de Béjart aux quatre coins du monde, reprenant ainsi l’idée chère à Jules Verne. Un voyage dansé en douze tableaux à travers la Grèce, l’Inde ou encore le Brésil ponctué par la voix du grand maître.


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LA PAROLE EST À LA DANSE En 1955, Béjart crée sa première pièce avouée, Symphonie pour un homme seul sur une musique de Pierre Henry et Pierre Schaeffer, avec sa première compagnie fondée en 1953, les « Ballets de l’Etoile ». Il obtient ainsi la reconnaissance de ses pairs mais pas encore du public. Béjart est considéré comme un « dangereux innovateur » car pour la première fois, la danse exprime directement, sans recours au symbole, s’éloignant ainsi de l’académisme. En d’autres termes, la danse se libère, ce qui n’est pas sans déchaîner les passions des conservateurs. En 1959, n'obtenant pas l'aide de l'Etat français pour établir sa troupe dans un théâtre, il quitte la France pour la Belgique où il travaillera durant vingt-sept ans. En effet, le nouveau directeur du théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles, Maurice Huisman, souhaite remonter le Sacre du Printemps afin de séduire son public. En trois semaines, Béjart remonte le ballet et remporte un vif succès. La troupe s’installe donc en Belgique sous le nom de « Ballet du XXe siècle ». La même année, il monte le Boléro qui reste d’ailleurs une de ses plus célèbres chorégraphies dont le premier rôle sera notamment tenu par le danseur favori de Béjart : Jorge Donn. Le chorégraphe a pour ses interprètes un amour inconditionnel. Tel un grand

Je n’ai pas voulu que ma danse soit réservée à une secte de "balletomanes" - BÉJART.

couturier de la danse, il va même jusqu’à créer des œuvres sur mesure pour ses danseurs. « La chorégraphie se fait à deux, comme l’amour », dira-t-il tout au long de sa vie. Le danseur et le chorégraphe échangent et apprennent l’un de l’autre.

UN CHORÉGRAPHE COSMOPOLITE À L’IMAGINAIRE INÉPUISABLE La troupe sillonne le monde entier initiant un vaste public à la danse. Suivent alors des créations comme Messe pour le temps présent en 1967, L’Oiseau de feu en 1970, ou encore des ballets montrant son attachement pour le cosmopolitisme Bhakti, mélange de danses traditionnelles d’Inde ; Golestan ou le Jardin des Roses, inspiré d’un poème de Saâdi sur fond de musique iranienne ; Kabuki, d’après le théâtre traditionnel japonais ; Dibouk, s’inspirant des airs populaires d’Europe de l’Est et de la culture juive ; Pyramide, une approche de la culture islamique. Béjart est même élevé à l’ordre du Soleil levant en 1986 par l’empereur japonais Hirohito. Pour le chorégraphe, une musique, un texte, un personnage, un sujet, un interprète, un lieu, peuvent devenir le point de départ d’un ballet. La danse n’a selon lui pas de frontière, elle est universelle. C’est JUSTE DEBOUT MAGAZINE•21


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Enquête

Il revalorise et réhabilite également la danse masculine en offrant aux hommes la possibilité d’être danseurs autrement que selon les codes classiques. Ses rencontres et amitiés avec des grands noms de la littérature et des arts (Dali, Boris Vian, Barbara, Jacques Brel…) lui permettront également d’enrichir son travail.

pourquoi il se nourrit de toutes les cultures et de toutes les religions. Béjart est attiré très tôt par le mystère et le sacré. C’est probablement la raison pour laquelle il a profondément révolutionné la danse, en apportant des éléments nouveaux comme la parole, de grands textes (Baudelaire, Malraux) ou de musiques nouvelles.

EN SAVOIR + Honneurs et distinctions internationales 1986 : élevé à l’ordre du Soleil Levant par l’empereur Hirohito 1988 : nommé Grand officier de la Couronne par le roi belge Baudoin 1994 : élu membre libre à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France 1999 : lauréat du prix de Kyoto

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En 1987, les relations avec Gérard Mortier, le directeur de la Monnaie, s’enlisent. Béjart décide de ne plus revenir en Belgique. La fondation Philip Morris, établie à Lausanne, lui propose de venir s'installer en Suisse. Le « Ballet du XXe » siècle disparaît et laisse place à une nouvelle compagnie : le « Béjart Ballet Lausanne ». En 1992, il réduira la taille de cette compagnie à une trentaine de danseurs pour « retrouver l’essence de l’interprète ». De nombreux ballets sont créés pour cette compagnie comme Le Mandarin merveilleux, La Route de la soie, Le Manteau, Lumière…En août 2002, Béjart fonde une nouvelle troupe de jeunes danseurs « La Compagnie M » et l'ambassadeur de France en Suisse lui remet en 2003 l'insigne de commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres. En 2005, il crée L’Amour-la Danse, spectacle-rétrospective comportant plus d’une dizaine d’extraits de ses plus fameux ballets. S’y ajoute en décembre Zarathoustra, le Chant de la danse, sa plus récente grande création mondiale. À presque 80 ans, il crée La Vie du danseur racontée par Zig et Puce. LE POUVOIR DE LA TRANSMISSION Béjart ne se contente pas du travail de compagnie, il est également un excellent pédagogue. Pour lui, la transmission est fondamentale dans la mesure où, sans elle, la danse se meurt. Béjart l’affirme : « Un ballet n’est pas une succession de pas. L’important, c’est ce qu’il y a entre les pas […] Ce langage peut, je crois se transmettre de maître à élève, de bouche à oreille, mais ce n’est transmissible par aucune écriture, aucune vidéo ou aucun autre support. » Sa famille, sa descendance, ce sont les danseurs. Ainsi, sa fibre pédagogique


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Quand je serai grand, je serai metteur en scène

le pousse à créer plusieurs écoles tout au long de sa carrière : l'école Mudra, à Bruxelles (1970), puis à Dakar (1977), et l'école-atelier Rudra à Lausanne (1992) qui accueille une quarantaine d’élèves du monde entier suivant un enseignement gratuit.

BIO

Gil Roman :

Après une formation approfondie avec Rosella Hightower et José Ferran, Gil Roman a rejoint le « Ballet du XXe siècle » en 1979. Danseur et comédien de talent, il interprète et incarne de nombreux ballets du maître. Il reçoit en 2005 le « Danza & Danza Award » du meilleur danseur pour son interprétation de Jacques Brel dans le ballet Brel et Barbara et un « Nijinsky Award » au Monaco Dance Forum en 2006. Il est directeur artistique du « Ballet Béjart Lausanne » depuis 2007.

LA DANSE POUR TOUS Béjart organise régulièrement des « journées portes ouvertes » afin de permettre à un public nombreux de « rencontrer » la danse. Il a toujours privilégié ses relations avec les spectateurs, ce qui explique sans doute pourquoi il remplit les stades, les Palais des congrès, conquérant un public massif et éclectique faisant s’évader la danse hors de la scène classique. Béjart a su ouvrir la danse à un large public sans pour autant renoncer à ses exigences artistiques. « La danse étant ma vie, mon idéal, dit-il, j’ai voulu la faire partager au plus grand nombre de gens possible. Je n’ai pas voulu qu’elle soit réservée à une secte de "balletomanes". Qui peut donc prétendre à sa relève alors que comme le disait Béjart en personne « Après moi, on ne pourra plus danser les ballets de Béjart » ? Il semble que le maître ait accordé sa confiance et passé la main à Gil Roman, son fils spirituel, codirecteur de la compagnie depuis 1993 aujourd’hui à la tête du Béjart Ballet Lausanne et qui a d’ailleurs largement supervisé la mise en scène de la dernière création. The show must go on !


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RÉGIS TRUCHY, du Hip Hop au Cirque du Soleil Régis Truchy danse la vie. Son amour de la scène lui a fait traverser l'histoire du Hip Hop en France jusqu'à le mener sur la scène du Cirque du Soleil. Une générosité sans limite dans son approche de la danse, et une modestie à toute épreuve: portrait d'un danseur inspiré et qui inspire. PAR MOUSTHAPHA N’DOME PHOTOS : DR

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a danse, il a ça dans le sang. Régis Truchy est un personnage atypique, que la danse, quel que soit le style, emmène, entraîne et fait bouger depuis 33 ans. Il débute à l'âge de trois ans, découvre la danse classique à six et enfin le Hip Hop à l'âge de dix ans. Comme nombre de grands danseurs Hip Hop d'aujourd'hui, le jeune Régis est séduit en 1984 par les prémices d'un mouvement dont le premier messager français est l'émission H.I.P H.O.P de Sidney. « À l'époque, précise-t-il, ce n'était qu'un simple délire. Avec le recul, quand je regarde ce que le mouvement Hip Hop est devenu aujourd'hui, ça me fait plaisir ». Le simple départ d'une vague aperçue derrière son écran de télé, et le voilà emporté dans ce nouveau monde que l'on appelait encore à l'époque le smurf. RENCONTRE AVEC LA SCÈNE Ses premières scènes, c'est derrière des rappeurs qu'il les fait (les gentleman MC devenus ensuite les 2bal 2Neg') dans des MJC de Vitry et Villejuif, alors que le mouvement Hip Hop est encore marginal, et que sa danse n'est pas encore reconnue comme un art à part entière. « C'est vrai qu'il y a eu un énorme engouement au début, dans les années 80, ajoute-t-il. Mais ensuite, dans les années 90, la danse a connu un petit manque d'intérêt au profit du rap ». Puis c'est la rencontre avec Tony Mascot en 1989 et la création d'Un Point C'est Tout, crew qui a marqué l’histoire de la danse Hip Hop.

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Régis intègre ensuite la compagnie Macadam qui créera « Sobedo, un conte Hip Hop », un spectacle musical qui ouvrira les portes des théâtres à cette culture considérée comme marginale. Une création artistique à part entière. « Avant ça, les danseurs Hip Hop étaient un peu mis de côté. C'était stupide : la danse, c'est de la danse ». Un credo simple, une ouverture d'esprit qui aura guidé Régis toute sa carrière. JAPAN TRIP Ainsi, il ne se considère pas comme un simple danseur Hip Hop dans sa forme la plus stricte. Ses influences sont partout à commencer par les rencontres qu'il fait, Hip Hop ou non. « En 95, j'ai rencontré grâce à Walid et David Mator un Japonais du nom de Tamaki ». Une véritable claque pour le danseur qu'il était. « Je n'ai rien compris. Je ne pensais même pas qu'en Asie, ça dansait aussi ». Séduit par ce Hip Hop japonais, il suit « Tamak » au Japon et ramène en France, aidé de Christian Tamet, à l’époque directeur du Théâtre Contemporain de la Danse, et le danseur Hakim Maïche, un groupe nommé les Spice, présenté au festival des Rencontres de La Villette en 1996. « Cette rencontre avec Tamak a été vraiment favorable à la New Style et la House Dance d'aujourd'hui en France. Et elle a ouvert la porte aux rapports franco-japonais au niveau de la danse Hip Hop ». Contrairement à la France qui a pratiquement dû être autodidacte en matière de danse Hip Hop depuis ses débuts, le Japon a pu être formé par les Américains (Pop'n Taco, Skeeter Rabbit, et consorts...) depuis les années 70-80. Ce qui n'est pas plus mal pour la France. « La différence c'est qu'ici, on a une histoire avec le Hip Hop. C'était plus dur, il fallait se battre pour apprendre un mouvement. Ça forçait la création ». Les rencontres Hip Hop en France, rares, underground même ont, selon lui, influencé la danse Hip Hop dans le monde, dans un mouvement d'ensemble où chaque danseur, à son propre niveau, a pu contribuer.

Après quelques représentations au Japon, avec les Spice et même tout seul, Régis revient en France et danse dans de nombreuses compagnies et formations. Il passe par Macadam, Aktuel Force, MBDP, Ykanji. Il créera également en compagnie de Junior Almeida un spectacle Hip Hop, mélangeant danse et mime : « Les Bébés ». Inspiré par l'humoriste Courtemanche, c'est avec Hakim Maïche qu'il se produit sur scène, véritables mimes des temps modernes, comparés à Charlie Chaplin. « La limite entre le mime et la danse en « décomposition » est infime. C'est un peu comme un retour aux sources de l'époque. On était un peu comme des nouveaux clowns ». 98, TOURNANT IMPORTANT En 98, il ramène en France les Américains Skeeter Rabbit, Pop'n Taco, Suga Pop et Mr Wiggles, des maîtres en matière de Popping et Boogalooing, qui débarquent pour la première fois en France pour un simple stage. Simple dans la forme, mais d'un impact JUSTE DEBOUT MAGAZINE•25


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profond pour les danseurs français. C'est alors que la France apprend les vrais termes du Hip Hop et passe du smurf au « pop », « boogaloo », etc. « Ça a également permis aux Américains de voir que le Hip Hop avait une véritable histoire en France », ajoute Régis. Et c'est également en France le début des divergences d'opinion, sur ce

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que l'on a le droit de faire ou pas en danse, sur les mouvements qui sont Hip Hop et d'autres qui ne le sont pas. Régis a son avis sur la question. « La danse Hip Hop s'est imprégnée de tellement d'influences différentes. La danse n'a pas besoin d'être codifiée. Il faut structurer, c'est clair, mais la liberté, c'est bien aussi ».


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La scène pour moi, c'est un lieu magique, où tu peux te permettre de rêver réellement. Partager, rire, pleurer...

En termes d'influences, Régis est également un danseur avec ses propres références. Parlez lui de ses inspirations, et il vous citera Mr Wiggles, Pop'n Taco, Skeeter Rabbit, et débordera sur Buster Keaton, le mime Robert Shields, Charlie Chaplin, le comédien Philippe Cobert ou la danseuse étoile Sylvie Guillem. Selon lui, « on est toujours influencé, partout. Personne ne fait rien tout seul ». A l'aventure Ykanji succède celle de la comédie musicale les Dix Commandements. Il travaille ensuite avec MC Solaar, se rend en Amérique Latine participer à la formation de danseurs Hip Hop, répond à des interviews sur le Hip Hop. Et lorsqu'on lui demande s'il a participé à ce qu'est le Hip Hop aujourd'hui en France, Régis répond avec toute la modestie qui le caractérise: « Ce n'est pas à moi de le dire. C'est vrai que les gens viennent me dire des trucs sympas, quand je participe à des événements, mais ça s'arrête là ». GÉNÉROSITÉ ARTISTIQUE Et pourtant, il remarque, il sait, il voit que certains danseurs Hip Hop devenus des grands de la danse se sont inspirés de lui. Régis a influencé le Hip Hop français. Mais il le dit lui-même, « personne n'invente rien ». Lorsqu'il danse, ce qu'il crée et « invente », il le fait pour tout le monde. Ou plutôt pour la danse, pour la faire évoluer. La générosité au profit de la création artistique. Aujourd'hui, c'est sur la scène du célèbre Cirque du Soleil au Canada, que ce Nouveau Clown pose ses ondulations et son style tout en fluidité, « une sorte de récompense », dira-t-il. L'amour de la scène aura guidé ses pas jusqu'à l'un des spectacles artistiques les plus prestigieux au monde. Et le Cirque du Soleil rassemble à lui seul tout ce qu'il aime: magie, rêve et féerie. « La scène pour

moi, c'est un lieu magique, où tu peux te permettre de rêver réellement. Partager, rire, pleurer... C'est une sensation unique ». Une nouvelle aventure qui dure depuis plus de quatre mois, et qui lui plaît. Jouer les clowns, interpréter un personnage féerique pour se permettre d'aller plus loin, de voyager. « Je suis heureux quand une personne qui m'a vu danser vient me dire, « tu m'as fait voyager ». Ça c'est une vraie récompense ». A l'heure actuelle, Régis est bien dans sa tête et dans ses pompes, bien dans sa danse et sur la scène du Cirque du Soleil. Ses projets, il les garde pour plus tard. Il n'y pensera pas avant 2010 et la fin de la page « Cirque du Soleil ». Peut-être pour commencer un nouveau chapitre dans le grand livre de la danse Hip Hop en France.

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Une danse dans l’histoire

LES DANSES FOLKLORIQUES D’ISRAËL. Loin devant le ballet classique et la danse moderne, c’est la danse folklorique qui est la forme de danse la plus répandue en Israël. Aujourd’hui pratiquée par des milliers d’amateurs, on trouve pourtant peu de renseignements à son sujet. Retour sur cette danse plurielle, issue de métissages divers et complexes, vécue à la fois comme une expression individuelle et collective. PAR GAËLLE PITON - PHOTOS SPECTACLE DE LA TROUPE HORA AGADATI. (CRÉDIT : JEAN-PIERRE BIGAUT) AUTRES PHOTOS : ASSOCIATION HORAOR (CRÉDIT : BENNY ASSOULINE)

ns fondamentale da arque une étape m ) ël t ra an Is Av en e. e tiv de dans t de cette forme e E le développemen atiquent la dans pr tz ou N PHÉNOMÈN s des kibb nt ta E bi eU ha pr s IQ le la R , O la ec T ce av SOCIO-HIS ectif. Dès 1948, ngtemps tenue de leur pays resp s diasporas et lo ue tat d’Israël, la iss l’E ns da s lk né fo Dispersée par le n d’enfants le, la danse el tio or ra rp né co gé d’asseoir on re iè iti m ivere s’impose afin loin de la trad rd ltu ta cu ît re ra op pa pr ap e n le israélie nécessité d’un La danse israélilorique du peup nation nouvelle. 20 avec l’arrivée tte 19 ce ls de dè ité ile nt of de pr l’i mande d’une cu s ment. Elle se somme à cette de s d’Europe, mai nu en ve nd s e er po ns ni ré da on ne de pi e en rm des premiers nées 1940 en mmune. Cette fo ent depuis les an re israélienne co m tu ne rmation et amal ei sfo pl e an tr pp t, lo la un rs pr ve se déve em ifs r ju s pa e nt verses s’est constitué vague d’émigra ier s et d’origines di parallèle avec la es déjà existante d’Israël. Le prem t ns ta juives da n l’E de no de e et n m ga es tio éa aditions juiv ia en tr al D de Palestine et la cr tz ge ou an bb él ki m un folklorique au llec- ; tissée d’ festival de danse tation agricole co oi pl ex e un t es tz 1944 (le kibbou

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essentiellement la danse palestinienne, yéménite et hassidique (relative à la religion). UNE DISCIPLINE ISSUE DU MÉTISSAGE Tant au niveau de la structure, des figures chorégraphiques ou encore des pas, on constate que la danse folklorique d’Israël résulte d’un amalgame complexe de plusieurs danses. En voici quelques grandes caractéristiques. La danse la plus connue est sans doute la hora, d’origine roumaine. La hora roumaine est une ronde de campagne, grand cercle fermé ou ouvert, au sein de laquelle tous les danseurs se tiennent par la main, signifiant ainsi l’unité du village. Elle se danse essentiellement lors de mariages ou de grandes fêtes. Les danseurs font des pas en diagonale, en avant et en arrière tout en faisant tourner le cercle, normalement dans le sens des aiguilles d’une montre. La danse est accompagnée par des musiciens. Elle est apportée par les juifs roumains dans les années 1950 et s’imposera la première car elle est symboliquement la mieux adaptée pour illustrer le désir d’identité du nouveau peuple d’Israël. La ronde donne un statut égal à tous les participants et illustre bien l’idée de communauté. Plusieurs troupes de danse portent aujourd’hui son nom Hora Agadati, Hora Or… et même si elle paraît un peu démodée aux yeux des plus jeunes, elle se danse encore dans des occasions festives.

La Debka provient de la dabkeh, danse populaire palestinienne. Il s’agit d’une danse à l’origine guerrière, pratiquée quasi-exclusivement par des hommes. Ces derniers se tiennent par les mains, en ligne ou en chaîne et se déplacent par des pas frappés au sol. Dans la debka israélienne, les principes fondamentaux ont été conservés mais les danseurs se tiennent par l’épaule. La debka des femmes, elle, se pratique à l’intérieur d’un cercle. Des tambourins et des flûtes accompagnent le plus souvent la danse. Dans les pas constitutifs de la danse israélienne, on retrouve également ces emprunts. Le maïm, terme qui signifie « eau » en hébreu, pas latéral croisé, est en fait à l’origine le nom d’une danse dans laquelle ce pas a été utilisé. De la même façon le tcherkessia, pas croisé par devant sur place, est une danse pour hommes d’origine tcherkesse, circassienne, et s’inspire par ailleurs du pas de valse. Quant au yéménite, mouvement de balancé qui finit sur un croisé permettant ainsi un changement d’appui, comme son nom l’indique, il a été apporté par les juifs du Yémen. Ce qui explique qu’il existe une grande variété de pas permettant de créer un répertoire d’une grande richesse, qui concentre diverses influences. Les figures chorégraphiques, cercles ou lignes, de même que la présence de danses de couple, montrent que la danse israélienne est faite d’une combinaison complexe d’autres danses.

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Une danse dans l’histoire

DU SINGULIER AU COLLECTIF. ESSOR DE CETTE DANSE DE L’ENTHOUSIASME. L’histoire et la pratique de la danse folklorique ont eu beaucoup d’importance dans le développement de l’art chorégraphique en Israël. À l’heure actuelle presque la moitié des offres culturelles concerne les danses et chants folkloriques. Israël est donc bien le « peuple qui danse ». Cette pratique populaire a encouragé la formation d’écoles de danse et de troupes de danseurs professionnels : les compagnies Batshéva et Bat-Dor, danse contemporaine, le Ballet d'Israël… Sur le modèle du festival de Dalia, un festival international de danse folklorique a lieu tous les ans depuis 1988 au mois de juillet à Karmiel en Galilée ce qui confère à la danse israélienne une reconnaissance mondiale.

La pratique folklorique a repoussé les frontières puisqu’elle est présente un peu partout y compris en Occident. On trouve des dizaines d’associations et de troupes amateurs, de même qu’un nombre croissant de cours réguliers et stages. Elle véhicule la vie du peuple d’Israël, mais séduit tout un chacun en raison de son enthousiasme et de son dynamisme contagieux. De plus, le message de paix et de joie qu’elle délivre est contemporain, universel et actuel. Dans la mesure où les pas sont relativement simples à mémoriser, elle permet au plus grand nombre, hommes et femmes, de s’adonner aux joies de la danse, de se divertir, d’échanger et de partager une expérience avec l’Autre par le mouvement. En cela, elle crée un mélange harmonieux entre l’individuel et le collectif, entre l’expression personnelle et l’esprit de groupe.

EN SAVOIR + L’association Hora Or dispense des cours à Paris et en banlieue et organise des weekends. Au niveau européen, elle a mis en place le plus grand stage de danses d'Israël ainsi qu’un rassemblement sous la forme d'un marathon de danses d’Israël au profit du Téléthon. Hora Or, 59 Rue du Temple 75004 Paris, 24 Rue Paul Belwo 93000 Bobigny, Tél : 09 50 75 32 19, horaor@free.fr L'association Harkada a pour but de faire connaître à tous les danses d’Israël et la pratique de la danse comme loisir par l’intermédiaire de cours et de stages pour plusieurs niveaux. Association Harkada, 90 Rue de la Folie Méricourt 75011, Tel : 06 78 96 31 37, www.harkada.org mail : harkada@harkada.org La troupe lorraine Hora Agadati répète à l’espace Chaudeau (Ludres) chaque vendredi soir. Les jeunes à partir de 6 ans sont initiés à la danse d’expression folklorique. Association Hora Agadati/Terpsichore, 4 rue Nicolas Chénin, 54123 Viterne

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Coup de gueule et remarques

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ans certains battles, les juges choisissent leur musique. Je trouve ça assez étrange pour des danseurs sensés donner l’exemple en matière d’improvisation. Les candidats eux n’ont pas le choix. En bref, comme je l’ai déjà dit, n’oublions pas qu’un artiste doit prendre du plaisir sans en oublier la créativité liée au risque. On peut tomber sur un Dj inexpérimenté, c’est vrai, mais il sera le même pour tous les concurrents. Voilà on y est, six ans d’existence, et « Juste Debout » est à Bercy. Le résultat, on verra, mais au moins je suis allé au bout de mon rêve, en restant intègre. Les danseurs pourront enfin s’exprimer dans un lieu comme celui-ci, sans danser pour une production

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PAR

BRUCE YKANJI

nulle, ou un chanteur sans voix, ni talent. Les cris et les ovations seront pour vous et provoqués par vous. Partis de rien, mais avec beaucoup de travail et de persévérance, nous y voilà. Comme dirait le danseur Salah, « Believe in your dreams*». Mais il y a des gens, ou des choses, qu’il ne faut pas oublier à ce succès grandissant : la Mairie de Paris, l’Adami et tous les autres partenaires. L’équipe qui travaille dur pour ce rendez-vous annuel. Les danseurs, protagonistes du concours, ou même comme soutien dans le public. Ce dernier, présent depuis toutes ces années ! Un gros merci à tous, car sans vous rien n’aurait été possible. Prochaine édition le 2 Mars 2008 à Paris Bercy.

* Crois en tes rêves !


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Gros plan

AU SALON BODY FITNESS,

la danse est un sport comme un autre Fitness et danse font-ils bon ménage dans les salles de sport? Oui, si l'on en croit l'organisation du Salon Body Fitness & Form'Expo qui se tiendra les 14, 15 et 16 mars prochains au Parc des Expositions de Versailles. Un espace danse accueillera pour la seconde fois les amateurs de remise en forme tout en musique. Gros plan sur un mélange des genres pas si étrange… PAR MOUSTAPHA N’DOME PHOTOS : DR

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uand on parlera remise en forme et bienêtre, il faudra désormais compter avec la salsa, la bachata, le Hip Hop et le reggaeton. Pour la deuxième année consécutive en effet, le salon Body Fitness & Form'expo, initialement créé pour accueillir les amateurs de sport en salle et de fitness, accueillera un espace danse. Après vingt-et-un ans dévoués au service du bodybuilding et de la musculation, la danse dans toute sa splendeur a désormais droit de cité dans ce salon et dans la culture fitness d'une manière générale. « De plus en plus de salles de sport accueillent des cours de danse en tant que sport à part entière, explique Oriane Martin, directrice adjointe du salon Body Fitness et Form'expo. Il était donc logique d'accueillir un tel espace dans notre salon. Et de montrer ainsi une autre facette des salles de sport ». En effet, loin des clichés populaires des amateurs de gonflette bourrés de compléments nutritifs, la danse tous styles confondus prend petit à petit

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place dans les salles de sport entre les rameurs, tables de musculation et autres appareils d'entraînement. L'année dernière déjà, le salon Body Fitness avait capté cette tendance émergeante en ouvrant un espace moins professionnel que le reste du salon. Un espace danse plus grand public, où les visiteurs de tous âges pouvaient participer à des cours de danse gratuits (après avoir payé l'accès au salon). « Les cours de danse deviennent peu à peu l'âme du salon Body Fitness, ajoute Oriane Martin. Il en devient plus vivant grâce à des cours de grande envergure où plus de 150 personnes peuvent participer ». Comme l'année dernière, ce sera l'académie de danse Caribailes qui sera chargée de rassembler les foules autour de cours de danse rythmés aux accents urbains et afro caribéens : danse africaine, Hip Hop, house fit, dancehall... Il y en aura pour tous les goûts. Iskender Akhoune, directeur de Caribailes, a également conscience du succès de tels cours dans les salles de sport. « Le secteur de la remise en forme tend à prendre un côté plus


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ludique, explique-t-il. Les professeurs de fitness sont également demandeurs de formation en danse ». Le salon Body Fitness et Form'expo joue ainsi le rôle de médiateur entre ces deux disciplines qui se complètent plus qu'on ne le pense. « Intégrer des cours de danse dans des salles de sport revient à mélanger la technique et la pédagogie des cours de fitness au plaisir simple de danser », ajoute Iskender Akhoune. De plus, un salon sur la danse n'en serait pas vraiment un sans la présence d'un stand Juste Debout: à disposition des TShirts, DVD, mais également shows et démonstrations de danse Hip Hop à ne manquer sous aucun prétexte.

D'autres disciplines seront également représentées, les spectacles étant destinés à illustrer les cours et apporter une touche festive au salon. Mais le succès des cours de danse renverse presque la tendance et ce sont les élèves et les cours de danse magistraux qui mettent l'ambiance dans le salon. « Voir 100 à 150 personnes, prendre un cours tous ensemble, c'est quelque chose d'unique qui fait plaisir aux participants mais aussi aux spectateurs », précise Iskender Akhoune. Parce que même si les visiteurs sont invités à prendre ces cours, ces derniers servent surtout à donner une visibilité à ce qu'est la danse dans les salles de sport auprès des gérants qui se trouvent dans le salon ainsi qu'aux professeurs de fitness. Plus les visiteurs aiment la danse et ce « nouveau » moyen de garder la forme, plus il y a de chances de créer une demande qui intéressera les professionnels. Avec 20 000 visiteurs l'année dernière, et autant de clients potentiels pour les salles de sport, autant dire que la danse reste une carte à jouer. Un côté business que certaines marques de sportswear ne négligent pas. En effet, aux alentours de ce fameux espace danse, des franchises ont également pignon sur rue, et proposent des articles de mode estampillés « danse » qui s'arrachent comme des petits pains après chaque cours. « Selon moi, précise Oriane Martin, la danse c'est l'avenir des salles de sports. Même si la danse a cet aspect plus culturel et que le fitness reste un sport, je pense sincèrement qu'il y a quelque chose à développer ».

INFOS + Salon Mondial Body Fitness et Danse/ Form’Expo du 14 mars au 16 mars 2008 Paris Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Métro : ligne 12, station Porte de Versailles, Tramway : Ligne T3, arrêt Porte de Versailles Bus : lignes 39 - 80, station Porte de Versailles. Ne manquez pas le stand Juste Debout ! JUSTE DEBOUT MAGAZINE•35


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Courrier des lecteurs Voici des extraits de courriers de lecteurs que nous avons recueillis sur le forum du nouveau site www.juste-debout.com. Le thème de ce numéro : la tecktonik, qu’en pensez-vous ? À vous de jouer…

De Kambod On aime ou on n’aime pas. Je trouvais que le logo de cette danse était bizarre, un aigle trop carré à mon goût avec un oeil rouge... En faisant ma petite enquête mes soupçons se confirmaient, le jumping vient de soirées organisées il y a une bonne dizaine d'années dans des clubs au Pays-Bas où se retrouvaient pas mal de fachos (selon les paroles d'un ami). Voici donc où on en vient dans notre société à promouvoir n'importe quoi. Le comble c’est que pas mal de jeunes de couleurs et des jeunes issus de différentes religions (dont le Judaïsme, l’Islam, le Catholicisme, le Bouddhisme, …) « kiffent » cette soi-disante mouvance tout en ignorant les références de cette 'mode'... De quoi être vraiment interloqué.

De Skall30320 Le problème c’est que certains se gavent bien. Le mouvement est un business avant tout. Il ne faut pas se voiler la face, certains ont fait appel à des danseurs pour élaborer une nouvelle danse sur des bases existantes à des fins lucratives à souhait. Les jeunes dépensent des fortunes en fringues étriquées et en pot de gel ! lol. Sinon, c’est pas mal quand c’est bien fait, mais ça manque de vie dans les mouvements, on sent que peu de racines se sont faites dans cette danse même si c’est une danse jeune, c’est hyper superficiel. Sinon le délire de se retrouver dans la rue pour danser, c’est un truc que le Hip Hop a un peu perdu au profit des salles. Ah, la jeunesse toujours critiquée !! Mais il faut quelle se fasse…

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De Le Grand Pop Pour moi, les + : la danse revient au devant de la scène pour les jeunes. Honnêtement, aujourd’hui si tu danses en boîte t'es un "has been". Y'a pas le droit à plus que le mia ! Au moins avec ce mouvement tu n’es plus regardé comme un extraterrestre si tu danses, si tu oses faire un sham rock ou ne serait-ce qu'un pop. Les jeunes se rassemblent et ça défonce ! Les - : Ils sont moches avec leurs slims et leur crête. Qu'on ne me parle pas de générations. Ok, tout est relatif, mais y a quand même un peu d'absolu et là, dans l'absolu, ils sont moches avec leur shoes à damier, leur slim pêté, et leur coupe de mulet. Enfin c'est vrai que c'est pas terrible comme danse mais c'est nouveau alors laissons le temps et tâchons de voir au-delà des vêtements.

Réagissez aux articles sur

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De Peul Alors, l'électro, je trouve ça pas mal. Non pas pour les mouvements qui ne me font pas vraiment kiffer, je suis plus sensible à leur fraîcheur, à l'énergie, le côté défouloir. Je sais que ça ne plaît pas à beaucoup du fait de la combinaison "style- musiquemédiatisation", mais bon je me dis que ce fut la même chose pour le hip hop à ses débuts. Le Rock Steady étaient invités partout pour tourner sur la tête, les New York City Breakers, idem. Pour certains c'est pas comparable, mais pour moi si. La nouveauté, la médiatisation, l'engouement, tout ça, c'est pratiquement pareil. La danse, en elle-même, bah elle ne me fait pas "ciller" plus que ça, mais j'aime bien regarder, car leur plaisir est visible. Je ne sens pas trop le côté "compét" que l'on voit de notre côté.


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