DÉPOSITIONS & RAPPORTS D’EXPERTISE
DÉPOSITION LORI BRIM 19 JANVIER 1998
DÉCLARATION SOUS SERMENT DE LORI BRIM État de Virginie Comté de Henry Lori Brim se présente ce jour et après avoir prêté serment déclare : 1/ Mon nom est Lori Brim. Je demeure à Henry en Virginie. Je suis majeur, je peux lire et écrire en anglais. . L'information contenue dans cette déclaration est vraie, elle est basée sur ma connaissance directe des faits. 2/ Je connais Henry Skinner depuis plus de 14 ans. Il est actuellement incarcéré dans le couloir de la mort du Texas. 3/ J'ai eu connaissance de l'allergie d'Henry à la codéine en 1983, lorsque j'ai pu observer une très mauvaise réaction après que cette drogue lui ait été prescrite. Le jour où Henry a eu cette réaction allergique, il venait de rentrer du travail et nous prenions un verre dans un bar proche de notre domicile. Henry a commencé à se plaindre d'une douleur dans le dos et dans le côté. Je l'ai accompagné à l'hôpital le plus proche. Le docteur qui l'a soigné lui a donné une ordonnance de codéine contre la douleur que nous sommes allés récupérer à la pharmacie sur le chemin du retour. 4/ J'ai donné à Henry la dose prescrite peu de temps après notre retour. Environ quarante cinq minutes après avoir pris la codéine, Henry a commencé à tituber, au point de ne plus pouvoir se tenir debout et de délirer. Ses symptômes se sont tellement aggravés qu'il avait du mal à respirer et qu'il avait la nausée, il suait à grosses gouttes et ses paroles étaient incohérentes. Je me suis inquiétée et j'ai téléphoné à l'hôpital pour en informer le médecin. J'ai dû transmettre le message au médecin par l'intermédiaire d'une infirmière. J'ai été informée qu'il avait une réaction allergique à la codéine. Si son état d'incohérence persistait, je devais le ramener à l'hôpital pour un lavage d'estomac. 5/ Cette nuit-là j'ai dû aider Henry à se mettre au lit. Il a essayé de ne pas s'endormir, il me faisait penser à un enfant somnolant. Quand il a eu besoin d'aller aux toilettes, j'ai dû l'aider pour le soutenir et le guider. Lorsque nous étions dans les toilettes, Henry m'a donné l'impression qu'il se "liquéfiait" et qu'il ne pouvait pas garder l'équilibre. Il était trop lourd pour moi et je suis tombée par terre. J'ai fini par le ramener au lit. 6/ Peu de temps après l'avoir aidé à se recoucher, il a commencé à déblatérer sur Dieu et sur son enfance. Il commençait une phrase sur une idée et la finissait sur un tout autre sujet. Ce qu'il a dit pendant toute cette soirée n'avait ni queue ni tête. A un moment, il a voulu une cigarette, j'ai dû l'allumer pour lui et la tenir devant sa bouche pour qu'il puisse fumer. 7/ Les symptômes d'Henry ont duré environ quarante-cinq minutes. Il a fini par s'assoupir et il a dormi pendant deux heures alors que je veillais sur lui. Sa réaction avait été si forte que je n'aurais pas pu le laisser sans surveillance parce que j'avais peur qu'il meure. Quand Henry s'est réveillé, il était très faible et il parlait lentement. 8/ Je vivais en Virginie au moment du procès d'Henry en 1995. J'ai lu les rapports dans la presse sur son arrestation et la préparation de son procès. J'ai écrit une lettre aux avocats d'Henry, Harold Comer, avant le procès pour lui demander si je pouvais être d'une aide quelconque pour sa défense. M. Comer m'a téléphoné après l'avoir reçue. Il ne m'a pas posé de question concernant ma connaissance de l'allergie d'Henry à la codéine. Personne impliqué dans la défense d'Henry ne m'a jamais demandé de témoigner alors que j'avais proposé de le faire. Je certifie que les paragraphes ci-dessus, numérotés de un à huit sont la vérité et sont basés sur ma connaissance directe des faits.
Lori Brim Le 19/1/1998 - Acte Notarié par Angela Beam.
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