21 février 2001 - DÉPOSITIONS & RAPPORTS D'EXPERTISE

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DÉPOSITIONS & RAPPORTS D’EXPERTISE

DÉPOSITION DR WILLIAM LOWRY
 21 FÉVRIER 2001


DEVANT LA COUR DU 31 e DISTRICT DU COM TE DE GRAY, TEXAS Ex Parte Henry W. Skinner TEMOIGNAGE SOUS SERM ENT DU DOCTEUR WILLIAM T. LOW RY ADRÉSSÉ A L'ÉTAT DU TEXAS, COMTÉ DE TARRANT ------------------------------------EN LA PRÉSENCE DE l'autorité représentée par un notaire par et pour compte dudit Comté, Etat du Texas, s'est présenté ce jour, WILLIAM T. LOWRY, Ph.D, DABFT, qui ayant prêté serment atteste : 1. Je suis expert toxicologue et possède un cabinet à Grand Prairie, Texas. Mon Curriculum Vitae est joint à la présente. J'ai été cité comme expert toxicologue dans le procès d'Henry W. Skinner accusé de meurtre capital et j'ai témoigné à ce titre selon mon opinion professionnelle qu'il était hautement improbable que M. Skinner ait pu causer les blessures ayant entraînées la mort de Twila Busby, Elwin Caler et Randy Busby. 2. Mon témoignage était basé sur certaines preuves qui m'avaient été fournies avant le procès. Ces preuves incluaient la déclaration de Andrea Reed à la police le 1er janvier 1994. Cette déclaration a eu une incidence directe sur mon opinion et mon témoignage sur ce dossier à cause de la description de la condition physique et mentale de M. Skinner faite par Mme Reed entre minuit et 3 heures du matin ce jour-là lorsqu'elle a indiqué la présence de M. Skinner dans sa maison. Mme Reed a déclaré, entre autres, qu'aux alentours de minuit M. Skinner a forcé le passage pour entrer chez elle, qu'il a retiré sa chemise et l'a posée sur le dossier d'une chaise, pris un chiffon pour essuyer le sang sur le bracelet de sa montre qui était à son poignet et qu'il avait nettoyé le sang sur sa main gauche et sur son bras, qu'il avait menacé de tuer Mme Reed a plusieurs reprises et qu'il est allé seul aux toilettes. Alors que je n'ai pas été autorisé à entendre le témoignage à la barre de Mme Reed lors du procès, je suis parti du principe que celui-ci devait correspondre à la déposition écrite qu'elle avait faite à la police le 1er janvier 1994. 3. Lors de mon témoignage au procès de M. Skinner, je croyais réellement que M. Skinner ne pouvait pas avoir commis les crimes dont il était accusé à cause du taux d'alcool et de codéine trouvé dans son sang. Au moment des meurtres, qui a été établi juste avant minuit, M. Skinner aurait, au mieux, été dans un état de stupeur, incapable de se tenir debout sans aide et sans aucune coordination physique ou acuité mentale nécessaires pour commettre trois meurtres par strangulation, coups de couteau et coups divers. Néanmoins j'ai été troublé par la description de l'état de M. Skinner dans la déposition de Mme Reed et je n'ai jamais pu réconcilier de façon satisfaisante ou pour le jury la description de son état physique correspondant à ce que je savais être une vérité scientifique. Par exemple à plusieurs reprises lors de mon témoignage à la barre, j'ai dû admettre que certains comportements décrits par Mme Reed, tel que M. Skinner soit capable de retirer sa chemise ou ait eu la présence d'esprit de la menacer si elle appelait au secours, étaient "surprenants". 4. Pour la première fois il ya tout juste une semaine, j'ai pu lire la déclaration de Mme Reed déposée sous serment le 27 septembre 1997. Cette déclaration explique celle-ci avait menti lors de sa déposition le 1er janvier 1994 dans laquelle elle décrivait la condition physique de M. Skinner cette même nuit et en fait explique que M. Skinner n'était incapable d'entrer seul dans la maison, de retirer sa chemise, de nettoyer le sang sur son bracelet-montre ou de se rendre aux toilettes et qu'il n'avait pas menacé de la tuer. Elle le décrit dans cette déclaration comme un homme "ivre" et "inoffensif" qui a balbutié pendant trois heures un "discours incohérent". Cette description de M. Skinner correspond tout à fait à la condition dans laquelle j'avais imaginé qu'il était à ce moment-là et cela était le résultat de mon analyse scientifique. Si j'avais eu cette information au moment du procès, j'aurais pu exposer mon opinion avec beaucoup plus de poids, d'autorité et renforcer ainsi plutôt que de contredire le témoignage de Mme Reed sur la condition de M. Skinner. 5. J'ai également été informé très récemment du fait que M. Skinner est allergique à la codéine. Cet élément ne m'avait pas été fourni avant le procès. Si j'avais eu connaissance de cet état de fait, cela aurait également renforcé mon opinion que M. Skinner n'avait pas pu commettre ces meurtres. En particulier, cela aurait fourni un argument supplémentaire pour expliquer qu'aucune quantité de

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drogue consommée préalablement par M. Skinner n'aurait pu développer chez lui une tolérance à la codéine. 6. Pendant les années qui ont suivi la condamnation de M. Skinner, il m'a été très difficile de vivre avec cette conclusion. Dans les dizaines de dossiers sur lesquels j'ai témoigné en tant qu'expert en toxicologie, je n'ai jamais connu de verdict qui ait été autant en contradiction avec les faits scientifiques dont je disposais. Maintenant que j'ai eu connaissance du témoignage de Mme Reed qui s'est récusée et du fait de l'allergie de M. Skinner à la codéine, je crois plus que jamais que la condamnation de M. Skinner était une erreur. William T. Lowry, Ph.D, DABFT Le 21 février 2001

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