7 février 2002 - NOUVELLES DE L'ENFER 4

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NOUVELLES DE L’ENFER

7 FÉVRIER 2002


Des nouvelles de l’enfer Par Hank Skinner Le 7 février 2002 Vous n’allez pas y croire. La semaine dernière, le 31 janvier, je suis allé au service médical pour voir si je pourrais avoir un examen pour mes problèmes gastriques (j’ai vraiment des soucis d’estomac ces derniers temps), ce qui me permettrait d’obtenir un traitement. Le médecin m’a demandé si je souhaitais aller à l’hôpital de Galveston pour les analyses et je lui ai répondu « oui, bien sûr ». Il a dit qu’il allait s’en occuper. Quelques jours plus tard, l’infirmière me convoque pour me dire que « Galveston » demande un test de dépistage de drogue avant de me soigner. Elle m’a demandé si je me droguais, je lui ai dit « non ». Elle me dit que la « sécurité » pense que je me drogue car je suis associé à des détenus qui le sont. Ha/ha. (la sécurité qui décide des gens avec lesquels je serais associé simplement parce que je ne peux que crier sur mes voisins de cellule. Ils décident de qui sont mes voisins, pas moi). Ici, ils utilisent le test Emit qui dépiste la présence de drogue dans l’urine. C’est un indicateur hautement faillible. Tout résultat positif doit être confirmé par un autre test de laboratoire, mais le TDCJ ne le fait pas pour faire des raisons économiques. Du coup, si vous obtenez un vrai-faux positif ou s’ils contaminent votre échantillon d’urine, vous êtes coincé sans aucun moyen de vous retourner. Je les ai vu faire de mes propres yeux, contaminer intentionnellement l’échantillon d’un détenu qu’ils voulaient placer en niveau disciplinaire pour une raison ou pour une autre. Le seuil de la culpabilité lors d’une audience disciplinaire est tellement bas, (la référence juridique quant à une « ébauche de preuve » dans le cas Superintendent v Hill, 105 S. Ct 276 (1985) qui a récemment été interprété par le 5ème Circuit comme pouvant signifier qu’une fausse preuve constitue une « ébauche de preuve »), que le TDCJ peut tout à fait s’en tirer. Vous connaissez le conseil que je donne aux autres détenus qui sont confrontés à ce problème : refuser le test. De toutes façons, ils vont t’accuser « d’être drogué puisque tu refuses d’être contrôlé », mais tu serais vraiment crétin de te soumettre à cette procédure de test qui n’est conçue que pour te coincer en leur fournissant des « preuves » à charge. A chaque fois, qu’ils veulent placer un détenu en niveau disciplinaire, détenu qui n’a rien fait de mal, c’est la méthode qu’ils utilisent. La référence « ébauche de preuve » signifie en fait n’importe quelle preuve, y compris une fausse preuve. Ils sont venus me voir plusieurs fois ces derniers temps pour me demander de me soumettre à ce test, je leur ai ri au nez. Depuis que j’ai fait appel des décisions de la commission disciplinaire pour redescendre du niveau III, car ils n’ont aucune raison de me garder à ce niveau (je vous en dirais bientôt un peu plus long sur le sujet), ils ont commencé ce jeu des analyses d’urine pour me maintenir ici. Si je me soumets, ils vont contaminer mon échantillon et dire que je suis positif ; si je refuse, ils vont me pondre un rapport disciplinaire pour avoir « refusé l’analyse d’urine » ou pour avoir « refusé l’ordre direct d’uriner ». Ha/ha ! ! Comme je persiste à refuser leurs conneries, ils montent d’un cran et me disent que je ne peux pas avoir accès aux soins médicaux. Maintenant, ils ont franchi la barrière et je les ai officiellement assignés. Ils ne peuvent pas mettre dans la balance des soins médicaux qui découleraient du résultat d’un test plus que douteux. Je prends le temps de vous expliquer tout çà pour que vous compreniez mieux ce qu’il se passe ici au quotidien, ce que nous devons endurer et ce que nous sommes forcés d’encaisser. Hank Skinner #999143

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