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LA JUSTICE AMÉRICAINE SUSPEND L’EXÉCUTION DE HANK SKINNER LE MONDE 7 NOVEMBRE 2011
La justice américaine suspend l'exécution de Hank Skinner Le condamné à mort texan, accusé d'un triple meurtre qu'il nie avoir commis, devait être exécuté mercredi. Ses avocats ont demandé à une cour d'appel du Texas la suspension de son exécution pour réaliser de nouveaux tests ADN. Le Monde.fr avec AFP | 07.11.2011
La femme, française, du condamné à mort texan Hank Skinner, Sandrine Ageorges, s'est déclarée "soulagée", mardi 8 novembre, de la suspension de l'exécution de son mari, tout en estimant que l'affaire n'était "pas gagnée". "On est évidemment plus que soulagés, a-t-elle affirmé dans un entretien téléphonique diffusé sur France Inter. C'est un énième répit, mais c'est mieux que d'aller à la morgue mercredi."
La justice du Texas a accordé lundi un nouveau répit à Hank Skinner en suspendant son exécution prévue pour mercredi, le temps d'examiner un recours de ses avocats demandant des tests ADN qui, selon eux, innocenteraient cet Américain détenu depuis seize ans dans le couloir de la mort.
Les avocats de M. Skinner "attendent au plus tôt une décision autour de fin juillet", a expliqué Mme Ageorges. Toutefois, "ce n'est pas gagné, on ne sait toujours pas si on aura ces tests ADN ou pas", a-t-elle ajouté, dénonçant l'"angle extrêmement politique" du dossier de son mari.
"ÉCHANGES COMMERCIAUX AVEC L’UE"
Le gouverneur du Texas, Rick Perry, farouche partisan de la peine capitale, est candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle. "J'aimerais que la France et l'Union européenne s'impliquent beaucoup plus", a commenté Mme Ageorges en notant que "le Texas est l'Etat des Etats-Unis qui fait le plus d'échanges commerciaux avec l'UE". Or, selon elle, "on ne peut d'un côté leur taper dessus en critiquant la peine de mort, et de l'autre nourrir la bête ».
Henry "Hank" Skinner a été condamné à la peine capitale pour les meurtres, le soir du Nouvel An 1993, de sa compagne d'alors, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés.
Hank Skinner n'a jamais nié être sur les lieux du crime, mais il affirme avoir ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre le meurtre de son ex-compagne et de ses deux fils.
Sandrine Ageorges, ardente militante contre la peine de mort, a rencontré Hank Skinner dans les années 90 alors qu'il était déjà incarcéré.
"TOUTE L'ATTENTION QU'IL MÉRITE »
Un tribunal du Texas avait rejeté jeudi, sans explication, une nouvelle demande– la troisième – de tests ADN que Hank Skinner réclame pour prouver son innocence. Les avocats de celui-ci avaient demandé vendredi à une cour d'appel du Texas la suspension de l'exécution de leur client pour préparer un appel à ce rejet.
Lors du dépôt de ce recours vendredi, Robert Owen, l'un des avocats de Hank Skinner, a expliqué que cette suspension lui permettrait à lui et ses collègues de préparer leurs arguments pour un appel. "La cour d'appel devrait mettre fin au compte à rebours jusqu'à l'exécution et consacrer à l'appel de M. Skinner toute l'attention qu'il mérite", a écrit Me Owen dans un communiqué.
Ils s'appuient sur une loi, approuvée au printemps par le Congrès texan, qui retire l'argument sur lequel s'était fondé le second refus de tests ADN, en 2009. Avec le texte précédent, M. Skinner s'était vu refuser ces analyses au motif que c'était de sa responsabilité si celles-ci n'avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995. Le premier refus, en 2003, était fondé sur le fait qu'il n'avait pas réussi à prouver que de nouveaux tests ADN l'innocenteraient.