PRESSE
ADN
ÉTATS-UNIS:
VERS DES TESTS POUR LE CONDAMNÉ SKINNER
LE POINT
20 JUIN 2012
États-Unis : vers des tests ADN pour le condamné Skinner L'homme avait été condamné à mort pour un triple meurtre. Il se dit convaincu que des tests pourraient l'innocenter.
SOURCE AFP publié par Le Point
Le 20/06/2012
Une cour d'appel du Texas (sud) a ouvert la voie mercredi à la conduite de tests ADN réclamés par le condamné à mort américain Hank Skinner qui, marié à une Française, assure que ces analyses l'innocenteraient, selon un document judiciaire. La cour d'appel, saisie la semaine dernière d'une demande conjointe de l'État du Texas et de la défense de Skinner pour conduire ces tests, a renvoyé l'affaire devant la justice inférieure "en sachant que les parties y déposeront leur demande d'analyses ADN", peut-on lire dans ce document.
Dans la demande conjointe, déposée le 12 juin, "les parties notent qu'elles sont parvenues à un accord pour tester des éléments matériels listés en pièce jointe", ajoute la cour du Texas, qui, du coup, déclare un "non-lieu" sur l'appel dont elle était saisie et renvoie l'affaire devant le juge de première instance.
Victoire
Cette décision de procédure ouvre la voie à la conduite des tests ADN que Hank Skinner réclame depuis plus de dix ans. Le condamné, âgé de 49 ans, est dans le couloir de la mort depuis 16 ans pour un triple meurtre qu'il nie avoir commis et demande que des tests ADN soient réalisés sur des éléments de preuve qui n'ont jamais été analysés. Sa défense a obtenu une grande victoire la semaine dernière quand l'État du Texas s'est finalement déclaré favorable à ces tests et a signé une demande conjointe pour que ceuxci soient conduits sur une liste de quarante objets, parmi lesquels des prélèvements vaginaux, d'ongles, de cheveux, de taches de sang, des couteaux et un torchon. "Les parties sont parvenues à un accord selon lequel le tribunal autorisera les analyses ADN de preuves dans ce dossier", indiquent les représentants de l'État du Texas et de la défense dans cette motion conjointe.
Le processus pourrait prendre encore plusieurs semaines après que le juge de première instance aura ordonné, d'ici sans doute quelques jours, de procéder aux tests. Toutes les preuves figurant sur la liste seront alors réunies dans les cinq jours au laboratoire où les parties pourront les examiner au cours des dix jours qui suivront, avant de faire procéder aux analyses génétiques. La requête de douze pages relève toutefois la disparition d'une "veste coupe-vent ramassée sur la scène du crime ».
L'avocat de Skinner, Rob Owen, s'est félicité dans un communiqué de cet accord qui "assure finalement la réalisation de ces tests dans cette affaire". Mais il a déploré "un sujet de grande préoccupation" : "Il apparaît qu'aucune analyse ADN ne sera menée sur ce qui est peut-être l'élément matériel clé ramassé par la police sur la scène du crime, à savoir une veste coupe-vent d'homme tachée de sang et de transpiration trouvée près du corps" d'une des victimes.
Incapacité
Henry "Hank" Skinner a été condamné à la peine capitale en 1995 pour les meurtres, le soir du nouvel an 1993, de sa compagne d'alors, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés. Hank Skinner n'a jamais nié avoir été sur les lieux du crime, mais il affirme avoir ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre ce triple meurtre. "Depuis le premier jour de son combat pour des tests ADN, M. Skinner insiste pour que cette veste soit testée, car elle pourrait avoir été portée par l'agresseur" et a été identifiée par un témoin comme étant portée par l'oncle de la jeune femme qui "a été vu la traquant à une soirée peu avant sa mort", ajoute Me Owen.
Hank Skinner s'était jusqu'ici vu refuser ces analyses au motif que cela était de sa responsabilité si cellesci n'avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995. Le premier refus, en 2003, était fondé sur le fait qu'il n'avait pas réussi à prouver que de nouveaux tests ADN l'innocenteraient. En novembre 2011, Skinner s'était vu accorder un sursis 48 heures avant le moment prévu pour son exécution. Selon l'accord, aucune nouvelle date d'exécution ne sera programmée avant au moins 30 jours après la conclusion des tests.