31 août 2013 - PRESSE

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ÉTATS-UNIS: L’ÉPOUSE DE HANK SKINNER ESPÈRE LE VOIR SORTIR DU COULOIR DE LA MORT

RFI

31 AOÛT 2013

Etats-Unis: l’épouse d’Hank Skinner espère le voir sortir du couloir de la mort Par RFI

Publié le 31-08-2013

Le résultat de tests ADN rendus publics jeudi 29 août pourraient servir à disculper Hank Skinner, un américain de 51 ans condamné à mort au Texas pour trois meurtres qu’il a toujours nié avoir commis. Interrogée par RFI, son épouse française Sandrine Ageorges-Skinner est déterminée à relancer le combat judiciaire, mais elle sait que la tâche sera très difficile.

Après une bataille acharnée Hank Skinner et ses défenseurs sont parvenus à faire pratiquer des tests ADN sur ses supposées victimes. Quatre cheveux retrouvés dans la main de Twila Busby, la jeune femme qu’il est accusé d’avoir tué ainsi que ses deux fils, ont finalement été soumis à des analyses génétiques.

A la lumière des résultats rendus publics jeudi dernier 29 août par un laboratoire privé de Virginie, les doutes sur la culpabilité du condamné à mort sont « bien trop importants pour le laisser être exécuté », ont estimé ses avocats Robert Owen et Douglas Robinson dans un document judiciaire. Ces résultats ont en effet accrédité la thèse que le triple meurtre, commis en 1993, aurait pu avoir été commis par Robert Donnell, l’oncle maternel de Twila Busby, disparu depuis.

Beaucoup de barrages à franchir

Cette évolution dans l’affaire a redonné espoir à Sandrine Ageorges-Skinner, l’épouse française d’Hank Skinner qui livre depuis des années un combat incessant pour prouver son innocence. La Française reste néanmoins très prudente et mesure l’ampleur de la tâche qu’il l’attend pour influer sur une décision de justice d’autant plus difficile à inverser qu’elle est entre les mains du juge qui a prononcé la peine de mort.

« On va voir comment cela va être utilisé, détourné, manipulé par l’accusation. Ça a déjà commencé depuis les premiers test ADN en novembre dernier, donc l’accusation ne va pas changer d’avis demain. Ça, c’est une certitude ! », a-t-elle déclaré samedi au micro RFI de Christine Siebert. « On n’est pas dans le cadre d’une erreur judiciaire, on est dans le cadre de quelque chose qui a été construit, consolidé, caché, avec des appels qui n’ont traité que de la forme et jamais du fond », a-t-elle poursuivi. « Et maintenant, on commence enfin à pouvoir traiter du fond et on arrive au cœur du problème. Donc on va avoir beaucoup de barrages à franchir, ça c’est sûr. »

Des barrages d’autant plus difficile à franchir que Sandrine Ageorges-Skinner doute du système judiciaire texan. « On n’a pas de raison d’avoir confiance dans le système. Le juge qui va statuer sur la question est celui qui l’a condamné à mort, qui a rejeté tous ses appels, qui a rejeté trois demandes de tests ADN, qui a signé quatre mandats d’exécution », rappelle-t-elle. « On n’a aucune raison d’être confiant », insiste-t-elle. « Il va falloir certainement que je relance une campagne de lever de fonds parce qu’on va avoir besoin de payer des experts pour cette audience. Il faut qu’on soit armé au maximum parce qu’on ne va pas avoir beaucoup d’opportunités d’y retourner », conclut-elle.

Vers de nouveaux tests ?

Dans un entretien accordé à l'Agence France-Presse en mai dernier, Hank Skinner avait souligné que, vivant sous le même toit que les victimes, il touchait tous les jours ce couteau qui servait à faire des sandwiches et que la paume de sa main, blessée précédemment, était mal cicatrisée, expliquant la présence de son ADN dans la maison et sur l'arme du crime.

Hank Skinner a échappé par deux fois à la dernière minute à une exécution. Il n'a jamais nié avoir été sur les lieux du crime, mais il affirme avoir alors ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre ce triple meurtre. Ses avocats appellent désormais les parties à se réunir pour déterminer si une technologie existe pour permettre des tests ADN supplémentaires.