Karibu 147 français

Page 1

juillet, août, septembre 2012

N° 147

FONCABA

België/Belgique P.B./P.P. 9099 GENT X BC 10999

Formation de cadres africains Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - Tél: 02/2010383 Fax: 02/2051739 e-mail: info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be

Karibu Un autre Congo est possible Burundi : 50 ans d’indépendance FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012 Bureau de dépôt Gent X - P602401 3e trimestre 2012

1


contenu

editorial

3 EDITORIAL 4 UN AUTRE CONGO EST POSSIBLE PANEL: LE CONGO À TRAVERS DES LUNETTES DE SOLEIL. Au Congo, il y a ceux qui regardent ce pays à travers des lunettes ‘de soleil’. Des signes d’espoir encouragent à croire qu’un autre Congo est possible. 6 GESTION DES RESSOURCES NATURELLES : FORÊTS ET MINES Les ressources naturelles restent au cœur des conflits. La population doit être accompagnée pour revendiquer ses droits. 11 LA CONSTRUCTION DES ÉTATS, 50 ANS APRÈS LES INDÉPENDANCES: LA FORMATION DES CADRES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE Il est important d’investir dans le renforcement des capacités des cadres de la société civile, pour améliorer la qualité de la surveillance politique. 14 MÉDIATION ET JUSTICE TRANSITIONNELLE Il y a un discrédit de l’appareil judiciaire, mais il y a des alternatives pour résoudre des conflits. La médiation et la justice transitionnelle. 18 L’ENGAGEMENT DE LA JEUNESSE DANS LA TRANSFORMATION DES CONFLITS La jeunesse est l’avenir d’un pays. Il est important de croire dans la capacité et l’engagement des jeunes pour la construction de la paix. 21 LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE Les lois de 2006 sont essentiellement liées aux violences sexuelles alors qu’en amont les violences basées sur le genre sont une évidence. Il y a nécessité d’adapter ces lois. 26 FONCABA: DU SUD AU NORD SÉMINAIRE-ÉVALUATION Des partenaires de la R.D. Congo étaient en Belgique pour évaluer un projet commun sur « la participation citoyenne et la construction de la paix ». 28 L’INDEPÉNDANCE DU BURUNDI 50IÈME ANNIVERSAIRE

Le rapport annuel FONCABA 2011 se trouve sur le site www.kba-foncaba.be. Nous vous en souhaitons bonne lecture. 2

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Le courage ne s’exprime pas tellement à travers de grandes œuvres mais à travers le travail de chaque jour. C’est ce que la FONCABA essaie de faire. Depuis 50 ans, avec des moyens modestes, elle contribue à la formation de leaders à la base dans les organisations locales, et renforce ainsi la société civile africaine. Jusqu’aujourd’hui, les formations restent des stratégies incontournables des actions de développement durable. Pour les dix ans à venir, en écoutant ses partenaires du Sud, et avec l’aide de facilitateurs externes, la FONCABA a avancé dans sa réflexion stratégique. L’organisation veut utiliser des forces internes et des opportunités, en développant des mécanismes qui garantiront un impact dans le milieu. En juin dernier à Bruxelles, un atelier de réflexion avec cinq de ses partenaires, a conclu aux nouvelles priorités de renforcement des cadres de la société civile, fil rouge de la politique de partenariat de la FONCABA en Afrique. Durant les prochaines années, l’ASBL poursuivra son cap avec d’autres accents. Ensemble avec des organisations partenaires, elle consolidera les capacités des responsables et des animateurs des groupements de base. Ceci est cohérent avec une des priorités de la nouvelle politique belge de coopération au développement. Nous continuons de croire que ce sont les Africains eux-mêmes qui sont les premiers acteurs de leur propre développement. Les cadres africains doivent euxmêmes faire des analyses contextuelles en profondeur pour construire des modèles de l’état de croissance des 50 ans à venir. De fait, dans un contexte international de crises, avec des politiques nationales de décentralisation, le renforcement des capacités de la société civile s’avère être une priorité. La FONCABA avance déjà dans les tractations avec des institutions africaines et internationales de formation pour asseoir des collaborations structurelles. Aujourd’hui, plus qu’hier, la FONCABA compte sur vous. Ensemble, nous voulons construire l’avenir de ce continent. Aidez-nous dans cet engagement. Merci du fond du cœur de vos encouragements. Merci de votre générosité. L’Afrique a besoin d’hommes et de femmes engagés pour la Justice et la Paix. M-Bernadette Zubatse Directrice

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

3


Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Un autre Congo est possible Panel : le Congo à travers des lunettes de soleil. J’ai fait un rêve pour le Congo. C’est qu’un autre Congo est possible. Ce Congo est possible, si toutes les Congolaises et tous les Congolais sont conscients qu’ils sont les seuls maîtres pour le changement. Il est possible, si chaque fille et chaque fils de ce pays agit de concert. C’est un rêve qui fait avancer, comme le notait l’écrivain Eduardo Galeano dans son livre ‘Les paraboles vagabondes’: « L’utopie est à l’horizon. Quand je fais 2 pas vers elle, elle s’éloigne de 2 pas (…). A quoi sert l’utopie ? Elle sert à avancer. »

De gauche à droite: Joyeux Mushekuru (APRODEPED), Jean-Baptitse Ndundu (RODHECIC), Jean-Baptiste Mulengezi (Groupe Jérémie), Guy Poppe (modérateur), Patient Bagenda (JCC), Paul Kabeya (RODHECIC) Entre l’espoir et la déception Des signes d’espoir, la population congolaise en a connus beaucoup en commençant par l’indépendance du pays en 1960. Il y a ensuite eu la fin des rébellions et des mouvements sécessionnistes des années soixante avec la prise de pouvoir de Mobutu. Au fil des années, la majorité des familles subit une descente aux enfers. Plusieurs actions qui ont suivi ont aidé la population à tenir le coup. On notera entre autres, la Conférence Nationale Souveraine, la 4

prise de pouvoir de Désiré Kabila, les Accords de Sun City, le référendum sur la nouvelle Constitution, les élections présidentielles et parlementaires de 2006, les Accords de paix Amani signés à Goma, les élections de 2011. A chaque coup, les Congolais attendaient « le changement ». A chaque fois, le peuple en sort désillusionné. Comme quoi, le rêve est inséparable des déceptions. La vie de chaque homme et femme, celle de chaque famille et de chaque communauté ou bien celle d’un

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

peuple, est une histoire de rêve et de déceptions. Chaque pas que l’on fait, chaque initiative que l’on prend, chaque résultat que l’on atteint, toute nouvelle capacité que l’on développe, ouvre l’horizon, mais également l’éloigne. C’est un chemin à parcourir. Et c’est parce qu’on avance qu’on est déçu. Ce sont ces déceptions qui poussent à aller plus loin et « qu’un nouveau est possible », comme le dit Elena Lasida dans son livre ‘Le goût de l’autre’.

Des avancées invisibles Aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui ne vont pas au Congo : les rébellions et l’insécurité, les violences faites aux femmes, le manque de bonne gouvernance, la corruption, le vol systématique des ressources naturelles. On pourrait laisser tomber les bras, se décourager. Mais, on oublie que ce sont ces manquements et cette crise qui mettent « en route », sachant qu’il y a un meilleur possible, qu’un autre Congo est possible. La société civile s’est renforcée. La population commence à connaître ses droits et à les défendre, aujourd’hui, elle est mûre pour la démocratie. C’est grâce à des leaders compétents, bien formés, et engagés de la société civile, que ces avancées ont été possibles.

Un ‘meilleur’ Congo est possible A la majorité de la population qui ne sait pas très bien ce que ce sera demain, des leaders de la société civile

démontrent qu’il y a un meilleur possible. Les partenaires de la FONCABA du Congo qui oeuvrent pour plus de justice, pour les Droits de l’homme et pour une bonne gouvernance, construisent aussi ce ‘meilleur’ Congo. Ils croient que c’est possible. La FONCABA croit avec eux que bientôt cet ‘autre Congo’ va se mettre en place.

Le renforcement des capacités Il est donc important que ces leaders de la société civile, soient bien formés pour pouvoir accompagner la population à la base. C’est la mission de la FONCABA de rendre cela possible. La FONCABA continue d’investir dans l’homme et la femme d’Afrique. Martin Luther King disait : ‘I had a dream’ et son rêve a changé l’histoire. Ce rêve pour le Congo est qu’«un autre Congo est possible». Ensemble avec eux, osons y croire. Luc Bonte, président de la FONCABA

Le 20 juin 2012, un débat sur « Le Congo à travers des lunettes de soleil : un autre Congo est possible » pour un public solidaire avec le peuple congolais. Cinq Congolais, partenaires de la FONCABA, nous ont convaincus qu’un autre Congo est possible. Les sujets exposés : voir les pages qui suivent dans ce KARIBU. FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

5


Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Gestion des ressources naturelles: forets et mines Depuis des décennies, on parle des ressources naturelles du Congo. Elles ont fini par être le réel enjeu des conflits armés, de la mal gouvernance et des problèmes du pays, tant au niveau interne que dans ses relations extérieures. Les différents et pertinents rapports des Nations-Unies sur l’exploitation de ces ressources donnent, à chaque fois, des détails sur les acteurs impliqués dans leur exploitation.

L’exploitation illégale Des milices et bandes armées font régner leurs lois dans les forêts et autour des exploitations minières. Elles s’y adonnent allègrement à l’exploitation et à la contrebande. Dans ces zones, les populations locales ont été chassées, après plusieurs attaques des villages et des massacres des paysans. Souvent les mêmes zones minières sont occupées, à tour de rôle, par des soldats de l’armée régulière qui, comme leurs ennemis, privilégient l’exploitation au détriment de la sécurité pour les populations. Des réseaux d’exploitation illégale mis en place depuis les guerres de 1996 à 2003 demeurent actifs, principalement à l’est du pays. Ils sont connectés sur les milices et bandes armées, des officiers de l’armée régulière, des opérateurs économiques et des lobbies externes (les sociétés, les pays voisins officiellement et officieusement via les officiers des armées).

Et la population ? De nouveaux acteurs à la recherche des 6

Le creusage des minerais mines, de bois précieux et des terres multiplient, depuis les cinq dernières années des va-et-vient entre Kinshasa et les Provinces. Ils débarquent dans les villages, munis des contrats miniers et des autorisations d’exploitation forestière ou agricole. Au 1er septembre 2011, il y

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

L’entreprise BANRO occupe le village de Twangiza avait 985 contrats miniers approuvés par le Cadastre Minier, en particulier dans les provinces du Katanga, les deux Kivu, les deux Kasayi, le Bas-Congo. De plus en plus, des Chinois, des Japonais, des Coréens, des Canadiens, des Sudafricains,… envahissent les villages, à la recherche des terres et des concessions à exploiter. La carte du Cadastre Minier illustre bien le niveau fort inquiétant du dépiècement du pays en faveur des exploitants, sans scrupule pour la majorité, et dont le seul intérêt pour le Congo, c’est bien les immenses richesses à en retirer, et non une vie décente pour les populations. Des concessions sont accordées jusque dans des villages habités, entraînant le délogement des populations, avec des conséquences incalculables sur le plan socio-économique et culturel. Dans des rares cas, des mesures de relogement des familles ou de délocalisation des villages ont été prises ; mais ces mesures ont été exécutées dans des conditions où les populations ont été obligées de brader leur dignité sous des menaces et des brimades. Dans de tels villages, les populations ont été déplacées dans leurs propres contrées, abandonnant leurs

champs pour vivre, entassées dans des espèces de maisons inqualifiables.

Le Code minier est piétiné L’accentuation de l’impunité, du fait d’une forte connexion entre les forces militaropolitiques et les « investisseurs » contribue à accentuer les effets néfastes de l’accaparement et de l’exploitation des ressources naturelles. Les exploitants piétinent allègrement aussi bien les dispositions du Code Minier, en ce qui concerne les obligations vis-à-vis des populations locales et de l’environnement, mais aussi par rapport au volume des ressources exploitées au regard des obligations fiscales. Dans cette exploitation éhontée des ressources naturelles, les enfants de moins de 15 ans sont, encore une fois, in­ strumentalisés, utilisés et violentés aussi bien dans les mines que dans les forêts. Sur un chiffre de 200.000 mineurs artisanaux au Katanga, on compte jusqu’à 40 % d’enfants qui gagnent entre 2 à 3 dollars par jour.

Terres et écologie à vendre ! On assiste à un nouveau phénomène. Les paysans se mettent à vendre leurs

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

7


population abusée prendre conscience et exigera des comptes. Des initiatives de plaidoyer et des actions de lobbying sont à multiplier en direction de nouveaux élus, au niveau national et provincial ainsi qu’aux autorités locales. Il faut que l’attribution des terres implique, au préalable, les échelons traditionnels et locaux, comme premier palier dans le processus d’attribution des contrats. Juste Cause Congo (JCC) s’emploie dans la sensibilisation des autorités locales afin qu’elles exigent davantage de transparence et de respect des traditions et des procédures. Il est nécessaire que les populations disposent du maximum d’informations sur les contrats et les permis d’exploitation, afin qu’elles connaissent les droits et les obligations des exploitants. Il s’agit spécialement des retom-

Des enfants dans les carrés miniers terres aux riches de la ville, en abandonnant l’agriculture et l’élevage, pour aller s’installer dans les villes ou autour des carrés d’exploitation minière. Cette situation est favorisée par plusieurs facteurs, notamment les perturbations climatiques qui entraînent la baisse continuelle de la production agricole, les conséquences de la distribution des vivres pendant plusieurs années ayant causé le parasitisme, la pression de gros exploitants. Des familles qui vivaient et produisaient à manger sur leurs terres deviennent ainsi progressivement des ouvriers auprès de nouveaux exploitants, et des ‘sans-terres’ condamnés à la mendicité. Il convient, enfin, de signaler les importantes menaces écologiques de plus en plus évidentes, du fait de l’extension des exploitations, de la coupe des arbres et de l’implantation des usines. Les autorités qui délivrent les permis d’exploitation ne se préoccupent uniquement que 8

« De plus en plus, des Chinois, des Japonais, des Coréens, des Canadiens, des Sud-africains,… envahissent les villages »

bées des exploitations sur le plan du développement local et de la protection de l’environnement. Car, c’est en sachant le contenu des contrats et permis que les populations pourront s’organiser pour mieux revendiquer la part de ce qui leur revient. JCC, comme toutes les autres organisations qui œuvrent pour la bonne gouvernance et l’Etat de droit, s’emploient à la recherche d’informations et à leur diffusion auprès des communautés locales.

des commissions et des pots-de-vin. Les exploitants des mines ne paient presque rien à l’Etat, par des exonérations massives accordées et de l’opacité dans l’exploitation et dans la déclaration des produits réalisés. Ils déstabilisent les collines, polluent les sources et les rivières et assèchent les bas-fonds.

Des opportunités et pistes d’action Des actions en faveur de l’implication des acteurs locaux, en particulier les Chefs traditionnels et la société civile, dans l’attribution des terres, sont à promouvoir. Des conflits en perspectives, comme ce qui se passe actuellement à Luhwinja, à Mukungwe, à Kalehe au SudKivu, risquent de se généraliser et de s’amplifier si l’attribution des concessions et des permis d’exploitation/d’exploration demeurent un secret détenu par la seule autorité nationale. Car, tôt ou tard, la

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Le déboisement, une menace écologique FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

9


Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

50 ans après les indépendances: la formation des cadres de la société civile

Les exploitants des mines polluent les sources et rivières Accompagner la population à revendiquer ses droits. Il y a aujourd’hui une absolue et légitime action d’accompagnement des contestations et des résistances des populations, y compris par des actions en justice, chaque fois que leurs terres seront accaparées et spoliées, que leur environnement subira les effets néfastes de l’exploitation des ressources naturelles, que leurs contrées seront déstabilisées et que les retombées de l’exploitation des ressources naturelles ne seront pas visibles ni sur le plan du développement local ni dans les caisses de l’Etat sous-forme d’impôts, de taxes et de royalties. Des indemnisations justes doivent être revendiquées. Un combat pour le strict respect des principes et des critères de transparence dans les exploitations doit être promu, soutenu et

accompagné. Le Congo ayant adhéré au processus ITIE (‘Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), il revient aux populations, face à des compagnies et à un gouvernement qui ne veulent pas inclure la transparence dans l’exploitation des ressources naturelles. Dans un rapport d’une mission conduite par la Commission économique, financière et bonne gouvernance du Sénat, le Professeur Mabi Mulumba révèle que sur 237 entreprises minières opérant au Katanga, seules 6 entreprises publient leurs statistiques de production. Des études doivent se poursuivre également dans les autres Provinces, en particulier à l’est du pays. Patient Bagenda, Animateur principal, ’Juste Cause Congo’, Bruxelles, 20 juin 2012

JCC - Juste Cause Congo - Bukavu (Sud-Kivu) JCC est une organisation d’éducation civique. Elle vise l’émergence d’une culture politique où le droit, la bonne gouvernance et la démocratie sont au centre. JCC publie aussi des bandes dessinées qui sont utilisées comme outil de sensibilisation. Pour le résolution de conflits, JCC collabore avec les chefs coutumiers. JCC travaille dans les villages avec 22 comités de développement et avec des associations féminines et de jeunes, avec un total de 3500 activistes. 10

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

L’amélioration des conditions de vie est aujourd’hui le souci prioritaire de la population congolaise. Pour nos grands-parents, leur mieux être devait nécessairement passer par le droit à l’autodétermination. Mais, très vite, les divergences sont apparues dans la jouissance de ce droit.

Ces divergences ont provoqué des drames ayant abouti au mobutisme, une dictature de plus de 3 décennies. Les graves dégradations des conditions de vie des populations ont débuté durant ce régime. Certains citoyens manifestaient un fatalisme, d’autres ont clairement protesté et ont exprimé leur volonté de changement pour que le pouvoir ne soit plus concentré entre les

De plus en plus, la société civile adopte l’approche de dialogue avec les institutions publiques mains d’une personne, en l’occurrence Mobutu. Ils se sont mobilisés pour donner le pouvoir au peuple à travers une démocratie et un Etat de droit. La Conférence Nationale Souveraine est le symbole de cette dynamique. Mais, là encore, les divergences sur la mise en application de cette démocratie vont

conduire par après à des guerres qui parasitent les systèmes politique, économique et culturel d’un pays grand, mais fragile.

Le passage de cadres de la société civile dans la politique A l’aube de l’an 2000, la société civile a mobilisé la population congolaise autour de la paix et de l’unité nationale. Elle a également développé un lobbying dans les instances internationales (Nations Unies, Union Africaine, Union Européenne, SADC,…) afin d’amener la communauté internationale à agir pour la paix en RDC. Le partage des responsabilités a consacré l’entrée de la société civile dans les institutions politiques. Cet engagement dans la politique est positif, à condition que ces cadres provenant de la société civile gardent les valeurs pour lesquelles ils se sont battus et qu’ils puissent avoir une influence constructive dans la gestion du pays, si minime soit-elle. Le départ en politique active des cadres de qualité de la société civile a fait prendre conscience de la nécessité de la re-

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

11


A la fin de la formation, le secrétariat évalue le rendement et l’engagement de l’animateur formé au sein des son organisation. C’est ainsi qu’aujourd’hui, nous suivons de près le plaidoyer d’un boursier de la FONCABA de Hekima Peace Institute qui est orienté vers l’élaboration d’une loi sur la santé publique. Il s’engage à œuvrer pour les soins de santé des prisonniers.

Des boursiers de la FONCABA à la fin de leur formation

Le décloisonnement

Les cadres de la société civile se spécialisent dans différents domaines constitution des ressources humaines de la société civile pour continuer les lobbyings pour le bien-être de la population. De plus en plus, la société civile adopte l’approche de dialogue avec les institutions publiques.

Les gardiens de la vie démocratique Le renforcement des capacités permet de professionnaliser et de spécialiser les animateurs de la société civile dans différents domaines. Aujourd’hui, ils sont renforcés en analyses et collectes des données pour assurer non seulement leur plaidoyer et lobbying, mais également pour mobiliser qualitativement les populations. Les élections de 2011 ont montré qu’il ne suffit plus d’assurer la surveillance dans quelques villes et cités. Il est important de responsabiliser les animateurs de la société civile au niveau local et de les outiller pour qu’ils deviennent, eux mêmes, les premiers gardiens de la vie démocratique, des droits humains, de la justice et de la paix dans leur entité. 12

La formation de cadres dans la pratique Le RODHECIC, un partenaire de la FONCABA en renforcement des capacités de ses ressources humaines, a acquis une expérience dans la formation des cadres de ses organisations membres en droits humains, en éducation à la paix et prévention des conflits, en éducation civique et électorale ainsi qu’en gestion des projets. Son secrétariat exécutif facilite la diffusion des informations et des rapports, assure la production d’analyses, des modules de formation et des outils d’éducation civique et électorale. Il fait également la présélection des responsables bénéficiaires des bourses d’études et de stages de formation spécifique et adaptée durant plus ou moins 3 mois dans les institutions africaines comme le CERAP de l’Université de Cocody à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) à Yaoundé, Hekima Institute Of Peace Studies And International Relations à Naïrobi au Kenya.

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Les formations dans des instituts africains apportent un décloisonnement dans tous les sens aux animateurs, à l’organisation et même au réseau. Moi-même j’ai participé à un séminaire de formation pour des formateurs africains aux droits de l’Homme sur le renforcement des capacités pour la mise en oeuvre effective des mécanismes de prévention et de sanction de la torture. C’était le 6ième biennal Norbert Kenne. Il y avait des participants venus de 14 pays francophones d’Afrique. La formation était assurée par des professeurs et chercheurs de l’UCAC, d’universités d’Europe et des défenseurs des droits humains d’Afrique. L’échange avec des personnes d’autres pays était enrichissant.

de 10 ans, nous a montré à quel point la formation d’un cadre de la société civile peut faire la différence dans le travail sur terrain. Mais, le processus électoral 2010 - 2014 n’est pas encore à son terme. Les acteurs de la société civile doivent absolument se mobiliser pour une meilleure culture démocratique en RDC. Le principal défi de gouvernance est le renforcement des institutions démocratiques à travers une meilleure prestation des élus de 2011 et des animateurs de ces institutions, mais également d’une meilleure implication des citoyens. Jean Baptiste NDUNDU, Secrétaire Exécutif du RODHECIC, 20 juin 2012

Le processus électoral dans lequel nous nous sommes investis depuis plus

RODHECIC - Réseau d’Organisations des Droits Humains et Education Civique d’Inspiratio Chrétienne - Kinshasa Le RODHECIC appuie la participation citoyenne de la population en renforçant les capacités des membres de la société civile à l’éducation civique, à la culture de la paix et de la démocratie. Il prépare l’observation des processus électoraux et réalise le monitoring de l’action gouvernementale. Il stimule la collaboration entre organisations des droits humains et fait des actions de lobbying. Le réseau regroupe 60 organisations des droits de l’homme dans toutes les provinces du Congo. FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

13


Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Médiation et justice transitionnelle La R.D. Congo a connu une vague de conflits armés. De nos jours, les conséquences de ce passé tumultueux sont loin de s’estomper : des groupes résistance (comme les maï-maï, la milice tribale), les interahamwe, la corruption, le banditisme urbain … et une population qui ne sait souvent à quel saint se vouer. Le système judiciaire au Sud-Kivu est en discrédit.

Le Sud Kivu qui se trouve à l’Est de la RDC est une région qui a connu toutes ces turbulences. Parmi les conséquences, le coup le plus dur porté à la justice fut son discrédit auprès des populations. Le sentiment que les « forts » (toute personne possédant un quelconque pouvoir suite à son rang so-

cial, politique, administratif, religieux…) ne connaissent jamais le même sort que les moins nantis, les faibles, les indigents devant la loi, a poussé plus d’un à imaginer des solutions de rechange (vengeance privée ou populaire, corruption dans les instances judiciaires,…). Ce discrédit s’en trouve amplifié par des

Les médiations dans les villages portent sur les conflits fonciers, les conflits familiaux et les conflits d’héritages 14

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

facteurs exogènes comme la distance des juridictions par rapport aux justiciables . Certains d’entre eux doivent parcourir des centaines de kilomètres pour s’en référer à un juge. En sus, la justice impose des frais et dépenses. Nous devons comprendre tant la médiation que la justice transitionnelle comme des voies palliatives d’une justice en manque de crédibilité et d’efficacité.

Les familles de Nyangezi peuvent faire appel à leur RVDH sur place

La médiation La médiation concerne les aspects civils, commerciaux, sociaux et familiaux de la vie quotidienne. C’est un terme qui comprend les différentes manières alternatives de résoudre un conflit. Les parties ont tout avantage d’arriver à un arrangement à l’amiable où tout le monde gagne. Si une médiation échoue, il reste l’option d’aller en justice. Dans un Etat, le monopole de leur résolution ainsi que l’imposition de la décision qui en découle est réservé aux juridictions qu’il institue. Dans certaines matières, il n’est pas exclu que les parties conviennent de soumettre leur litige à une autre personne que l’Etat pour trancher leur différend. Il peut s’agir d’un médiateur. Il revient à celuici de proposer une solution au regard des éléments qui lui sont fournis par les partis. Ces derniers demeurent ainsi libres de l’approuver ou pas. Au sein de l’APRODEPED, la médiation est une des techniques qu’use assez souvent le bureau d’aide juridique. Son atout majeur relève du fait qu’un arrangement trouvé et accepté par les parties offre à chacune d’entre elle la sensation d’une victoire. D’autres avantages sont l’absence de frais, la brièveté des délais ainsi que la simplicité de la procédure.

Les médiations sont organisées, grâce à l’appui financier de FONCABA, au siège de l’APRODEPED à Bukavu et dans les antennes des RVDH (Réseaux des Volontaires de Droit de l’Homme) situés dans les différents territoires de la province du Sud Kivu. Les matières souvent portées à l’APRODEPED pour médiation sont celles qui portent sur les conflits fonciers, les conflits de ménages ainsi que les conflits d’héritages.

La justice transitionnelle : des solutions pour la situation congolaise La justice transitionnelle : l’éventail complet des divers processus et mécanismes - tant judiciaires que non judiciaires- mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions commises dans le passé. La justice transitionnelle a comme objectif la poursuite des responsables des crimes, la recherche de la vérité, le rétablissement de la justice, la réconciliation des individus ou des groupes communautaires et les réparations (la restitution, la réadaptation, l’indemnisation, et les garanties de non répétition). Un exemple de mécanisme non juridictionnel est la « Commission Vérité et Réconciliation ».

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

15


La justice transitionnelle requiert des préalables pour son effectivité et elle ne peut s’envisager qu’après la transition politique. Elle exige des réformes institutionnelles réelles. Il faut en outre une appropriation par les Congolais de ses mécanismes pour éviter d’importer des solutions inadaptées à la réalité congolaise. En sus, les conditions sécuritaires sont également une nécessité pour qu’aucune région ne soit peu représentée dans une démarche qui se veut nationale. Il faudra envisager la mise en place d’un programme de réparation en ciblant par la même occasion le rôle de ceux qui ont bénéficié du conflit (Etats, multinationales, individus). Enfin il est impératif de tenir en compte le caractère régional du conflit. Pour une justice transitionnelle à prétention nationale cela se révèle être un défi majeur. L’idée serait de concevoir une Commission Vérité et Réconciliation pour la région des Grands Lacs, mais les sensibilités politiques de la région risquent de s’ériger en obstacle principal contre une telle initiative. Dans l’entretemps il faudrait entamer des réflexions sur la possibilité d’une mise en place des mécanismes régionaux prompts à iden-

11.11.11 campagne pour le climat Le climat emporte des vies chaque jour dans le Sud

tifier les causes des conflits transfrontaliers pour l’adoption des conclusions contraignantes à l’égard des parties. En 2003, la justice transitionnelle a été précocement enclenchée. Cependant les erreurs du passé, qui se révèlent être des acquis, sont des repères grâce auxquels le Congo pourra tracer sa voie vers une authentique justice transitionnelle porteuse d’espoir. En attendant ce jour, la société civile congolaise doit demeurer en éveil permanent pour qu’il ne soit porté préjudice à l’avenir d’un peuple qui a aussi droit au bonheur. Joyeux Mushekuru Mugeni, avocat APRODEPED, Bruxelles, 20 juin 2012

APRODEPED - Action pour la Promotion et la Défense des Droits des personnes défavorisées - Bukavu (Sud-Kivu) APRODEPED vise le renforcement des capacités de ses membres, en matière de justice et des droits humains. Dans des villages, elle coordonne des espaces de médiation de résolution pacifique des conflits portant sur des matières civiles, sociales et administratives. APRODEPED fait aussi de l’assistance judiciaire aux opprimés (prisonniers et indigents). A Bukavu, l’organisation est constituée d’avocats. Elle a 23 groupes de base avec 400 bénévoles, dont 80 para juristes formés. 16

Notre modèle de développement est insoutenable. Chaque année, la quantité de ressources que nous utilisons est de plus en plus importante. Moins de 20% de la population mondiale consomment ainsi plus de 80% des richesses. Conséquence de cette injustice : les principales victimes des changements climatiques sont les populations les plus pauvres du Sud, celles-là mêmes qui polluent le moins et qui sont les moins armées pour y faire face ! Nous demandons aux politiciens de prendre des mesures urgentes: atténuer le réchauffement global et réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’au moins 30% d’ici 2020, favoriser l’adaptation aux changements climatiques pour les pays les plus vulnérables

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Action: sing for the climate le 22/23 septembre 2012 Venez chanter pour le climat! Durant le week-end du 22 et 23 septembre, venez chanter pour le climat! Cela fait plus de vingt ans que l’on nous parle de changement climatique sans avoir de prises de position fermes. Nous sommes fatigués d’attendre. Nous appelons donc tou-te-s les citoyen-ne-s à chanter avec nous, pour réaliser un film que nous diffuserons dans le monde entier en novembre à la veille du Sommet de Doha sur le climat. Il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard! De Obama à Elio, de vos amis à vos voisins les plus éloignés, que tout le monde nous entende ! Chantons ensemble ! Chantons tous pour le climat! Plus d’info Sing for the Climate : www.singfortheclimate.com FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

17


Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

L’engagement de la jeunesse dans la transformation des conflits La paix est une condition pour un développement durable. Dans le processus de construction de la paix, tout citoyen doit y participer. Les jeunes doivent jouer un rôle important dans la restauration de la justice au sein de leurs familles, dans leurs écoles et dans les groupes de copains du quartier et des communautés.

Les atouts de la jeunesse D’abord parce qu’en tout lieu et tout temps, la jeunesse constitue la source de renouvellement des nations et le vivier des cadres dirigeants de l’avenir. Bien préparée, elle peut servir d’acteurs à mettre au service des autres pour répandre la culture de la dignité humaine sans discrimination aucune. Ensuite, la jeunesse dispose de nombreux atouts : Les jeunes sont numériquement importants, ils sont dynamiques, actifs et possèdent une forte capacité de mobilisation. Mais, la jeunesse combine aussi la naïveté et l’ambition. Naïfs à cause de l’ignorance, ce qui fait qu’ils sont manipulables à gré. Ambitieux car ils convoitent un avenir radieux, rose. C’est justement ce dynamisme, cette capacité de mobilisation, cette naïveté et cette ambition qui sont exploités malicieusement par les pyromanes et les seigneurs de guerre ainsi que les politiciens en utilisant les jeunes comme instruments de violence, comme machine à tuer et à violer ou comme propagandistes en leur faisant miroiter un lendemain meilleur. Mais dans bien de cas, ils déchantent et se retrouvent plutôt victimes de leur propre naïveté. Cette 18

faiblesse risque évidemment de faire apparaître les jeunes comme des partenaires peu sûrs, moins crédibles et sans cesse corvéables. Pourtant, “qui veut la paix, prépare la jeunesse“. Notre travail au Groupe Jérémie, est d’investir dans l’avenir. Effectivement, les jeunes sont l’avenir en édifiant dès l’aube, un leadership cohésif et constructif en eux.

Des résultats concrets Les quelques résultats ci-après réalisés par les jeunes dans leurs milieux constituent des changements qui témoignent de cet éveil des consciences et de la capacité des jeunes à participer à la transformation positive de leurs entités. Ce sont des petites victoires qui témoignent qu’un autre Congo est donc possible. La révision des frais fixés unilatéralement à l’Institut Mgr Mulindwa En date du 04 Avril 2009, les élèves de l’Institut Monseigneur MULINDWA, mécontents de ce qu’ils qualifient d’augmentation unilatérale de la contribution des parents à “la prime du 3ème trimestre accordée aux professeurs“, ont organisé une marche

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Camp de paix 2011 de protestation dans les rues de la ville de Bukavu. Les médias ont fait large diffusion de leur marche. Le 7 avril, les élèves du Club des Droits de l’Homme (CDDH) se sont réunis dans le but surtout d’évaluer cette marche. Cette séance les a aidés à analyser la marche sur le plan moral, civique et légal pour enfin en tirer des leçons pour l’avenir. La direction de l’école était arrivée à reconnaitre le vice de procédure qui entachait sa mesure, qu’elle décida d’annuler. Les manifestants ont regretté de ne pas avoir épuisé d’abord toutes les voies de dialogue et de négociation. Participation à l’élaboration du Règlement d’ordre intérieur au Lycée Mapatano Le Lycée Mapatano de Bukavu organise aussi un Club de jeunes des Droits de l’Homme. Fiers de cette citation de Mahatma Gandhi, eue au cours du peace camping de 2011 dans le thème sur la participation citoyenne : « ce que vous faites pour moi sans moi est contre moi », les

élèves de cette école ont refusé en septembre 2011 d’appliquer un règlement qui ne les a pas associés à son élaboration. Le préfet l’affichera en invitant les élèves à faire des propositions. Surpris agréablement par les propositions des élèves, l’autorité de l’école est devenue plus coopérante avec les élèves qu’auparavant, car elle croyait que les élèves proposeraient des légèretés dans les sanctions à appliquer. Sensibilisation au processus électoral de 2011 La période électorale en RD Congo est une période où les candidats, au lieu de convaincre leur électorat avec des projets de société ou avec ce qu’ils ont réalisé en tant qu’anciens élus, viennent plutôt avec de l’argent, des habits et organisent des mangeoires publiques pour corrompre l’électorat et court-circuiter les candidats sans moyens matériels ad hoc. Lors du peace camping de l’été 2011, les élèves campeurs ont élaboré à l’intention de la population une

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

19


Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible série des questions à poser aux différents candidats afin d’apprécier leur degré d’engagement et leurs capacités à représenter la population. Ces questions ont été récupérées par les différentes radios et balancées dans les médias pour atteindre plus de populations en vue de la sensibilisation.

La construction de la paix et la violence basée sur le genre Le RODHECIC fait un plaidoyer pour consolider la sécurité au Sud Kivu et de manière globale dans la partie orientale du pays. Il organise des journées de concertation entre des représentants de la Société civile et des autorités politiques et judiciaires, en rapport avec les problèmes des groupes armés de l’Est du Congo, la violation des Droits de l’Homme, la corruption, les violences faites aux femmes…La guerre a amené une cohorte des violences avec en vedette les violences sexuelles et les viols

Perspectives Au cours des deux derniers « peace camping », les élèves ont suffisamment rêvé de l’organisation d’un peace camping sous-régional, réunissant les élèves des 3 pays de la région, pour un leadership cohésif de la jeunesse dans la construction de la paix et la participation citoyenne.

Des jeunes durant le camp de paix Notre démarche voulait tout simplement inciter les esprits sur la capacité et l’engagement des jeunes à agir pour la transformation des conflits et la construction de la paix à travers ces petites victoires. Ces résultats en effet mettent en confiance et rassurent que la mentalité change et que des changements plus profonds sont aussi possibles. Ce sont d’ailleurs ces victoires qui motivent les animateurs à la base à doubler d’efforts dans leurs activités d’accompagnement des populations.

La violence basée sur le genre Jean Baptiste Mulengezi, secrétaire exécutif du Groupe Jérémie, Bruxelles, le 20 juin 2012

GJ - Groupe Jérémie - Bukavu (Sud-Kivu) Le Groupe Jérémie veut constituer un leadership cohésif et participatif de la jeunesse par la promotion de la culture de la paix et des droits de l’homme. Durant les vacances, il organise des « camps de paix »‘ pour jeunes. Il sensibilise aussi les autorités sur le plan des droits humains et informe la population sur ses droits et son devoir civique. Le Groupe Jérémie travaille avec 23 noyaux villageois composés de 1160 membres et avec 25 clubs des droits de l’homme d’écoles secondaires de 50 jeunes chacun. 20

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

En RDC, on définit la violence basée sur le genre comme un acte ou une pratique exercée en fonction du sexe, entrainant souffrance ou préjudice physique, sexuel, psychologique ou économique. En d’autres termes, un rapport de force inégal entre les sexes traduit par les viols, l’enlèvement, les grossesses forcées, l’harcèlement sexuel, .... Dans le cadre du projet « Participation citoyenne et construction de la paix au Sud-Kivu», le RODHECIC a organisé une journée d’échange « Tolérance zéro et la lutte contre les violences sexuelles à l’Est de la R.D Congo ». Le Ministère de la Justice et Droits humains et le Ministère de Genre, famille et enfant ont pris la parole afin que la société civile puisse se faire une idée des efforts de ces deux ministères sur la problématique. En 2003, le Ministère de Genre, famille et enfant avait pris une initiative de lutte contre les violences sexuelles regroupant le gouvernement,

les ONG et les partenaires d’appui en R.D.Congo. Elle avait reçu deux missions: faire l’état des lieux et répondre aux questions en matière de violence sexuelle. Entre 2003 et 2008, pour les cas déclarés aux centres de santé et auprès de la justice, la moyenne des violences sexuelles est passée de 26.000 à 23.000 cas. Le Ministère de Genre, femme et enfant informe qu’aujourd’hui 63 % de viols sont commis par les civils. Il y a donc un problème. Cela signifie que les cas de violences sexuelles sont davantage des violences liées au genre. De fait, les statistiques sur les viols prennent en compte les cas de violences dans les couples (estimés à 51%), des cas signalés de femmes enceintes n’ayant pas encore atteint 18 ans. Sur le même sujet, le Ministère de la Justice s’est appuyé sur la promulgation de la loi sur les violences sexuelles en 2006 pour renforcer la répression.

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

21


De gauche à droite, le professeur Gabriel Mangu (Ministère du Genre), le Ministre Luzolo Bambi (Ministre de la Justice) et le modérateur, Fabien Mbayo du RODHECIC

La violence sexuelle La sortie de la guerre en 2003 n’a pas ralenti la présence du phénomène de la violence sexuelle. La guerre n’est qu’une circonstance aggravante. D’où la nécessité d’une stratégie plus holistique. Il s’agit en amont des violences basées sur le genre (l’inceste, la pédophilie, les relations sexuelles forcées dans le mariage, etc.). Dans cette optique, les violences sexuelles dépendent de la perception qu’on a de la femme dans la société congolaise. Nous avons observé que malgré que le Congo soit un maillon de la CPI, il n’y a aucun cas jusqu’à ce jour versé à la CPI en rapport avec les violences sexuelles. Au RODHECIC, nous avons formulé des recommandations au Ministère de la Justice et des Droits humains pour demander au Procureur général de la République et au Premier Président de la Cour suprême de justice d’aligner spécialement un groupe spécifique de magistrats sous leur tutelle respective, sur la traque des auteurs des violences sexuelles dans l’Est de la R.D. Congo ; et de trans22

Les violences sexuelles dépendent de la perception qu’on a de la femme dans la société congolaise

férer à la Cour pénale internationale des cas de viols dont l’Etat congolais est dans l’incapacité d’initier des poursuites judiciaires. Au cours de la journée d’échange, le Ministre de la Justice a ouvert un dossier illico sur le phénomène d’abus sexuels dans certaines églises de réveil.

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

La nécessité des lois sur les violences basées sur le genre Le RODHECIC a formulé plusieurs recommandations et les a soumises aux autorités publiques. Il demande qu’une base de données judiciaires dans le traitement des cas de violences sexuelles soit accessible à la société civile. Celle-ci veut en effet suivre le traitement de ces cas de près, pour éviter l’impunité. RODHECIC demande

aussi qu’une loi de justice transitionnelle soit adoptée pour régler légalement la question de la réparation suite aux violences sexuelles. Il insiste également à ce que les violences basées sur le genre soient intégrées dans les lois de 2006 qui sont essentiellement liées aux violences sexuelles. Des mineurs qui commettent des viols doivent être poursuivis. Les mineurs représentent 19% de violeurs, mais ils sont protégés contre des poursuite judiciaires. La violence basée sur le genre continue à déferler la chronique et se trouve en amont des violences sexuelles. Aujourd’hui la répression est mise en vedette dans la lutte contre les violences basées sur le genre. En ce qui nous concerne, l’idéal serait le travail de prévention, de sensibilisation, d’éducation. Paul KABEYA MUKENGE, RODHECIC, Bruxelles le 20 juin 2012

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

23


Un legs pour la FONCABA Votre engagement pour l’Afrique continue après vous La FONCABA est ravie de recevoir une donation ou un legs pour ses projets d’Afrique. Comme dernières volontés, la plupart des personnes font un testament. C’est une occasion de traduire leurs pensées pour leur famille, mais également d’offrir une partie de leurs avoirs sous forme de legs ou de donation à une asbl qui travaille dans un pays en voie de développement.

LE LEGS EN DUO Le legs en duo est une donation par testament de biens meubles et/ou immeubles à une ou plusieurs personnes et en même temps à une asbl reconnue comme la FONCABA. Cette technique prévoit qu’en l’occurrence la FONCABA peut prendre en charge les droits de succession de la personne qui reçoit la donation. Si celle-ci est destinée à un parent lointain ou à un ami, celui-ci devra payer normalement beaucoup de droits de succession (jusque 65%). La FONCABA comme asbl ne paiera que 7% (8,8% en Flandres et 12,5% en région bruxelloise).

La FONCABA est une asbl habilitée à recevoir des legs et des donations qu’elle utilise pour ses projets de formation en Afrique. Il suffit d’insérer dans le document la formule suivante : « Je lègue à l’asbl FONCABA à 1030 Bruxelles, la somme de …………….,…….. euro ou …………………… (biens meubles et)………………(immeubles) à l’adresse…………………pour la formation de cadres africains ». Comme le droit de succession est une matière assez compliquée, il est recommandé de consulter un notaire qui fera un petit calcul et vous donnera un avis correspondant à vos souhaits. Pour des informations complémentaires à la FONCABA. Contact : M-Bernadette Zubatse, Directrice Tél.: 02 2010383 ou info@kba-foncaba.be

24

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Le legs en duo Aussi bien vos héritiers que la FONCABA y gagnent

3 conditions: • vous devez rédiger un testament. • vous léguez une partie de vos biens à une ou plusieurs personnes • vous léguez la partie restante à une institution agréée (comme la FONCABA) qui aura à sa charge le paiement de la totalité des droits de succession.

Tout le monde y gagne! Grâce à la technique du legs en duo, vous laisserez autant (sinon plus) à votre ami ou à votre nièce, tout en soutenant les projets de la FONCABA. FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

25


FONCABA : DU SUD AU NORD Séminaire d’évaluation Du 14 au 21 juin 2012, cinq responsables d’organisations partenaires de la RD Congo étaient en Belgique pour faire une évaluation d’un projet commun, en tirer les leçons et noter les défis et les recommandations pour la suite. Ce projet « Participation citoyenne et construction de la paix au Sud Kivu » est financé par le Service Consolidation de la Paix, du Service Public Fédéral Affaires Etrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement de 2011 à 2012. Il s’inscrit parfaitement dans la vision du Ministère des Affaires Etrangères au sujet de la résolution des conflits, de la construction de la paix et du renforcement des capacités de la société civile.

La FONCABA réalise ce projet en collaboration avec quatre partenaires invités. Trois partenaires de Bukavu (Sud-Kivu) : (JCC) Juste Cause Congo, GJ (Groupe Jérémie) et APRODEPED (Action pour la Promotion et la Défense des Droits des personnes défavorisées et le RODHECIC(Réseau d’Organisations des Droits Humains et Education Civique d’Inspiration Chrétienne) de Kinshasa. Ils sont d’avis que les conditions de vie de la population congolaise vont réellement s’améliorer en construisant la paix. Mais aussi en disposant des politiciens responsables assurant une gestion saine des affaires publiques en vue d’un avenir sûr et certain de tous les Congolais.

Les actions Les partenaires ont durant les quinze mois du projet, organisé des formations des encadreurs et des animateurs en Droits de l’Homme, en prévention de conflits, en culture démocratique ainsi qu’en collecte de données du contexte local. Ils ont produit des documents d’information et du matériel de sensi26

Visite à la Commission Justice et Paix se sont terminés par des propositions des actions à mener en vue d’améliorer la gouvernance locale. D’une manière générale, les résultats du projet sont encourageants.

Le séminaire d’évaluation

Une séance de travail avec les partenaires du Congo bilisation sur ces thèmes. Ils les ont exploités pour sensibiliser et mobiliser les villageois et les jeunes étudiants. Durant des ateliers et au cours des tribunes d’expression populaires à la base, ils ont recueilli des éléments complémentaires. Les documents élaborés ont été utilisés pendant des journées d’échanges et d’information entre des représentants de la société civile de Kinshasa et de Bukavu ou bien au cours des séminaires-débats pour interpeller les autorités politico-judiciaires et des élus. Ces espaces d’expression ont permis de dialoguer avec des intervenants de haut niveau à Kinshasa. Les débats

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Le séminaire s’est déroulé d’une manière participative et dans un esprit constructif et convivial. L’analyse de la situation a brossé le bilan sur les 50 ans d’indépendance du Congo. Il est globalement négatif. Mais, il y a des Congolaises et des Congolais qui continuent à croire qu’un nouveau Congo est possible, s’ils le construisent ensemble avec la base. Ils font partie de la société civile locale qui bénéficie de

Jean-Baptiste Mulengezi (à gauche) (Groupe Jérémie) et Joyeux Mushekuru (APRODEPED)

la confiance de la population. Ils persévèrent dans la réalisation des actions porteuses « d’espoir ». Au cours d’une soirée-débat, le panel a communiqué directement avec le public belge sur les actions. Après le séminaire, la FONCABA a donné l’occasion aux partenaires de visiter trois organisations de droits humains actifs en Belgique : Amnesty International, la fédération Internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Commission Justice et paix.

Perspective d’avenir Pour l’avenir, ces partenaires sont d’avis que la FONCABA doit garder sa stratégie de formation des leaders sociopolitiques dans ses priorités. Toutefois, la FONCABA mettra de nouveaux accents. Ensemble avec les organisations partenaires, elle autonomisera progressivement les groupes de base en renforçant les capacités des responsables. 50 ans après les indépendances, la construction des états se fera en développant les savoirs/savoir-faire et les savoirs critiques des cadres de la société civile dans des institutions africaines.

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

27


L’INDEPENDANCE DU BURUNDI : Célébration d’un jubilé d’ôr 50 ans d’indépendance, cela se fête. Frédéric Njebarikanuye de la CEAL, partenaire de la FONCABA, donne à partir du Burundi, quelques impressions de cet anniversaire. Le 8 juillet 2012, le jubilé d’or a été fêté dans toutes les communes du Burundi. Ce fut une journée exceptionnelle. Dans toutes les provinces, les Burundais ont manifesté leur joie. Elle se voyait sur les visages de la population en défilé, dans leurs slogans, les danses, les hymnes et les chansons. Tout le mois de juillet est dédié à l’inauguration des infrastructures communautaires (centres de santé, hôpitaux, écoles, routes goudronnées ou pavées, …) et des centres agropastoraux qui ont été construits dans tout le pays pour marquer la célébration.

28

Fêter en bonne compagnie A Bujumbura, les cérémonies se sont déroulées au stade Prince Louis RWAGASORE. Elles ont été rehaussées par la présence de beaucoup d’invités de marque venant des pays et organisations internationales amis et partenaires. Soulignons, la présence du Prince Philippe, héritier du Royaume de Belgique et son épouse, six chefs d’Etat : de la République du Kenya, la République Démocratique du Congo, la République Unie de Tanzanie, la République de Guinée Equatoriale, la République Centre Africaine et la Somalie.

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Hommage au Prince Louis RWAGASORE Avant le début proprement dit des cérémonies, le Président, Pierre NKURUNZIZA, a rendu un hommage au Héros de l’Indépendance en posant des gerbes de fleurs au mausolée et à la Place de l’indépendance. Le passage en revue de l’armée et de la police a été suivi par l’hymne nationale et l’hymne du cinquantenaire de l’indépendance. Les militaires parachutistes ont ouvert les cérémonies proprement dites. Il y a eu ensuite le début du défilé des différentes organisations et institutions nationales, les ministères, les Associations et Mouvements de jeunes. L’armée de l’East Africa Community dont le Burundi est membre, n’a pas manqué. L’armée et la police ont ensuite montré en suffisance par leur défilé et leurs armements qu’ils constituent le garant de notre souveraineté. Le Président a rappelé le parcours de l’acquisition de cette Indépendance. Il a regretté les péripéties que le pays

a traversées après son Indépendance en commençant par l’assassinat du Héros de l’Indépendance. Par ailleurs, il a relevé des pas franchis durant ces 50 ans d’Indépendance ainsi que les difficultés rencontrées. Il a rendu hommage au Prince Louis RWAGASORE et à ses collaborateurs qui n’ont ménagé aucun effort pour faire sortir le pays de l’impérialisme. Il a salué leur courage pour instaurer la démocratie dans la sérénité et dans le respect des adversaires politiques. Il n’a pas oublié de remercier tous ceux qui se sont donnés corps et âme pour aider le Burundi à sortir de la colonisation et de ces tragédies qui l’ont fait souffrir pendant plus de 40 ans d’indépendance et ainsi sauvegarder la souveraineté nationale acquise. Frédéric Njebarikanuye, CEAL (Commission épiscopale pour les laïcs), Bujumbura, le 13 juillet 2012

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

29


Tout sur la FONCABA su r www.kba-fon caba.be

30

La FONCABA investit dans la formation de partenaires locaux autour de 5 thèmes : l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire, la démocratie et les droits de l’homme, la prévention de conflits et la construction de la paix, l’éducation des jeunes et l’empowerment des femmes. La FONCABA développe une relation de partenariat honnête, ouverte et profonde, sur un pied d’égalité et basée sur le dialogue. La FONCABA choisit aussi une approche intégrale de l’homme et de sa communauté : les aspects économique, social, politique, culturel et spirituel s’y retrouvent.

Les projets

La FONCABA est une ONG de solidarité internationale, reconnue comme telle par les autorités belges, spécialisée dans le renforcement de la société civile en Afrique. Par des formations, les partenaires locaux et leurs groupes de base reçoivent la possibilité d’augmenter leurs compétences et de restituer leurs connaissances de manière efficace à d’autres. La FONCABA collabore directement et sur base de réciprocité avec des organisations africaines locales.

Actions dans le Nord

Actions dans le Sud

50 ans d’indépendance, 50 ans de gâchis, diraient certains. Quel pessimisme ! Je ne verserai pas dans l’extrémisme car je suis optimiste de nature. Mais, pour la question de son développement, le Burundi est certes à mon avis sur le chemin difficile. Il faut reconnaitre qu’il n’a pas bénéficié de grandes ressources naturelles relativement à son grand voisin. Néanmoins, il force l’admiration par sa plus ou moins bonne gestion qui lui permet de verser régulièrement le salaire de ses fonctionnaires, aussi petit soit-il. Depuis l’indépendance, la population a quasiment quadruplé atteignant le nombre de 10.557.259 en 2012, sur une même superficie de 27.830 km2. La grande majorité de Burundais peine pour vivre. Mais un groupe minoritaire vit dans l’opulence indécente. Malheureusement cette richesse n’est pas toujours acquise grâce à la sueur de

leur front mais émane plutôt d’« une grave maladie contagieuse» : la corruption. Alors que certains se la coulent douce et dorment dans des villas cossues, dehors les enfants crient famine et n’ont pas d’avenir à cause de leur égoïsme. Les femmes continuent de peiner dans les travaux champêtres et ménagers. Les infrastructures routières, sanitaires et scolaires ne sont pas suffisamment développées et la population n’a pas cessé de croitre. Le coût de la vie n’a pas cessé de grimper toujours plus haut. En réalité, que représente ce salaire de fonctionnaire face à la flambée des prix et la crise? Pas grand-chose. Ceci explique pourquoi le Burundais a plongé dans l’ « affairisme ». Tout le monde fait des « affaires ». C’est une question de survie. Quand on a une famille à nourrir, on se débrouille. Bien que ce tableau soit négatif, gardons espoir. Beaucoup d’initiatives nationales, régionales et africaines se discutent notamment sur l’intégration régionale et l’idée d’une union africaine pointe timidement. C’est peut-être là que réside l’avenir de notre beau pays. On en parlera à notre centenaire.

La foncaba

Un regard personnel sur l’anniversaire et l’avenir du Burundi

Les projets: • sont adaptés à la spécificité culturelle de la population locale • stimulent la culture démocratique • créent l’autopromotion • renforcent l’empowerment de la femme • prennent soin du système écologique • ne sont pas imposés mais naissent au sein de la population locale

La FONCABA participe à l’éducation au développement concernant la problématique Nord-Sud et sensibilise les intéressés, les organisations sociales et les sympathisants autour de l’importance de renforcer de manière durable les individus et les groupes au Sud sur base d’un dialogue honnête. La FONCABA participe activement aux campagnes du mouvement Nord-Sud, 11.1111 et le CNCD, comme l’action sur les objectifs millénaires, donne des avis (principalement sur l’Afrique Centrale) et attire l’attention sur les thèmes dans la revue KARIBU et via le site web.

Hildegarde Birara, Tunis, juillet 2012

FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

Et Vous? La FONCABA est soutenue par des dons pour une partie de son travail de formation avec des organisations partenaires en Afrique. C’est pourquoi la FONCABA vous remercie 1000 x ! FINTRO : BE 94 1430 6786 22 14 (Pour les dons de 40 euros ou plus, vous recevez une attestation fiscale) FONCABA I KARIBU 147 I Juillet, Août, Septembre 2012

31


Karibu est la revue de l’asbl FONCABA et paraît quatre fois par an. Abonnement: La revue est envoyée gratuitement à tous les intéressés

La FONCABA est une ONG reconnue par les autorités, spécialisée dans le renforcement des capacités de la société civile en Afrique. En optant pour la collaboration directe avec des partenaires locaux, les projets obtiennent des résultats durables et un grand ancrage dans la communauté locale. La FONCABA donne des outils pour que les Africains puissent prendre leur propre processus de développement en mains.

Rédaction: M-Bernadette Zubatse Luc Bonte Ruth Lamers Dries Fransen Jean Lefèbvre Marc Verschoore Adresse: Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles Tél. : 02 201 03 83 Fax : 02 205 17 39 e-mail : info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be Editeur responsable: M-Bernadette Zubatse (Rue du Progrès 333/03 – 1030 Bruxelles) Photos: FONCABA, CAB, RODHECIC, GJ, Ndongozi Layout et impression: De Riemaecker Printing bvba www.deriemaecker.be

Les articles n’expriment pas nécessairement l’opinion de la FONCABA. Cette revue est imprimée sur papier recyclé. Dit tijdschrift verschijnt ook in het Nederlands

OBJECTIFS DU Millenaire

191 pays ont signé un accord pour réduire la pauvreté vers 2015. Aidez-nous de rappeler aux politiciens leur promesse et à relever le défi. La pauvreté doit disparaître de notre planète!


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.