Karibu 148 français

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octobre, novembre, décembre 2012

N° 148

FONCABA

België/Belgique P.B./P.P. 9099 GENT X BC 10999

Formation de cadres africains Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - Tél: 02/2010383 Fax: 02/2051739 e-mail: info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be

Karibu Un autre Congo est possible Le peuple persévère FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012 Bureau de dépôt Gent X - P602401 4e trimestre 2012

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contenu

3 ÉDITORIAL INTRODUCTION 4 Un autre Congo est-il possible ? 8 La population congolaise veut progresser ÉCONOMIE 12 Un plan de relance économique congolais JUSTICE 14 Renforcer l’État de droit 17 Un Congo respectueux des droits de l’homme est encore possible DROITS DES FEMMES 22 L’égalité entre les femmes et les hommes congolais 24 La déclaration finale des femmes à Kinshasa ENSEIGNEMENT 27 L’enseignement : pierre angulaire d’un nouveau Congo 29 Une école qui prépare à la vie

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editorial L’hiver, des journées sombres. Les arbres ont perdu leurs feuilles, la nature semble morte. Mais elle sait qu’elle va revivre, le printemps s’annonce. La guerre en Syrie, en Palestine, au Congo, des journées sombres. La population vit dans la peur, elle doit se réfugier, elle pleure ses morts. Mais Noël s’appproche, la fête où le chant « Paix aux hommes de bonne volonté » retentit. Parfois, nous avons l’impression que cette « bonne volonté » est absente. La volonté de certains pouvoirs politiques et économiques fait défaut. Néanmoins, la population à la base se met debout et s’organise. Le Congo est en souffrance, des journées sombres. Rien ne semble aller. La population vit dans une extrême pauvreté et dans l’injustice. Mais elle sait que cela va changer, elle ne laisse pas tomber les bras, elle prend son avenir en mains. Un autre Congo est possible. Elle voit d’ailleurs ses sœurs et frères du pays voisin construire un autre Burundi. Chers sympathisants, chers amis, c’est grâce à vous, à votre soutien, que la FONCABA peut appuyer ses partenaires en Afrique dans leur engagement pour continuer à construire un autre Congo. Nous vous remercions du fond du cœur de la solidarité que vous continuez à nous témoigner. Merci de votre générosité. Joyeux Noël et une heureuse 2013.

Luc Bonte Président

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Un autre Congo est-il possible? Un titre quelque peu provocateur, certes, car le Congo restera le même et unique pays, un pays normal comme tous les autres. Il n’y aura pas un autre Congo imposé de l’extérieur. Les Congolais se doivent de refuser cette manœuvre, comme ils le font déjà depuis longtemps. Cependant la possibilité d’un autre Congo doit rester dans le vœu et l’engagement de tout le monde pour que les conditions de vie des populations s’améliorent, à l’intérieur du même et unique Congo, dans ses frontières et dans ses diversités culturelles.

Les villes de Bukavu et Goma apparaissent comme de véritables stations balnéaires.

LES CONGOLAIS, UN PEUPLE DYNAMIQUE ET TRAVAILLEUR La vie des Congolais peut facilement s’améliorer si le cadre politico-administratif offre les facilités qui permettent à une nation de valoriser ses potentialités au profit de tous et de chacun, si les mêmes chances sont données à tout le monde et si les immenses talents existants sont exploités. Quand on observe les multiples initiatives développées ici et là, dans toutes les provinces, par les 4

Congolais, dans tous les domaines, et qu’on prend conscience que tant d’exploits sont réalisés tous les jours, on se rend bien compte de la forte créativité et de la détermination du peuple à avancer et à repousser les multiples obstacles qui jonchent l’histoire du pays. Au Nord- et au Sud-Kivu, et dans d’autres provinces du pays, les Congolais construisent leurs villes, même dans des situations de guerres injustes imposées par l’extérieur. Ici et là, des maisons

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poussent et des quartiers s’étendent parce que chacun tient à son terroir, à sa ville, au pays. L’État ne construit pas de villes, mais celles-ci naissent et s’étendent, avec les infrastructures et les services nécessaires. Les villes de Bukavu et Goma apparaissent comme de véritables stations balnéaires continuellement forgées par les habitants. Ceux-ci ont appris à narguer les seigneurs de guerre et les agresseurs qui, depuis les pays voisins, n’ont cessé de piller ces villes et de détruire leurs infrastructures. Des chantiers navals ouverts par des jeunes qui n’ont jamais été dans des écoles de construction marine mettent chaque année au Lac Kivu de magnifiques embarcations qui facilitent le trafic entre Bukavu et Goma.

LES CONGOLAIS PLEINS DE CRÉATIVITÉ Dans les villages, les paysans s’organisent depuis de nombreuses années en syndicats d’initiative, en associations de producteurs, en coopératives, pour augmenter leurs productions et vendre. Ils approvisionnent les marchés locaux en denrées de base, en dépit des contraintes liées à l’insécurité et aux guerres, aux aléas climatiques et aux importations massives de vivres distribués gratuitement par des politiques d’aide d’urgence en panne de stratégies et de vision durables. La créativité des Congolais touche l’ensemble des secteurs de la vie nationale. Ils sont actifs dans la production et la distribution de l’énergie et de l’eau, face à une société étatique d’électricité en continuelles contre-performances et à une société nationale de distribution d’eau uniquement intéressée aux grandes villes. Ils réhabilitent les routes et en ouvrent d’autres. Ils ouvrent des écoles et des hôpitaux sans aucune présence de l’État

Les Congolais sont un peuple entreprenant. et sans son appui. Ils ont développé des capacités et des actions, se prenant en charge, au fur et à mesure que les pouvoirs publics ont démissionné de leurs responsabilités et de leurs promesses vis-à-vis des populations. On les a vus s’organiser et se battre contre les différentes forces de répression et contre les multiples violences perpétrées par des acteurs internes et externes. Car, les Congolais veulent vivre dans la dignité, vivre en paix avec leurs voisins dont les politiques ne savent malheureusement pas leur rendre la pareille.

LES CONGOLAIS ATTENDENT DES LEADERS RESPONSABLES Ce qui fait encore défaut à ce Congo que les Congolais veulent plus beau qu’avant, c’est un leadership responsable, avisé et fortement patriotique, un leadership politique qui met en avant l’intérêt supé-

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Chaque fois que le peuple en a eu l’occasion, il a sanctionné les dirigeants incapables.

rieur de la nation, parce que fortement compétent, totalement désintéressé matériellement et entièrement rompu aux valeurs républicaines. Un tel leadership, c’est depuis des décennies que les Congolais l’attendent et le revendiquent. Leurs revendications ont été largement exprimées, à plusieurs occasions, à partir de la Conférence nationale souveraine et lors des élections de 2006 et 2011. Malheureusement, ces revendications pour une classe politique responsable, nationaliste et non corrompue, pour une réelle démocratie et un État de droit, ont toujours été, soit brimées dans le sang, soit arrêtées par des guerres de pillage et d’exploitation, par des coups d’État et des accords compromettants.

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UNE OPPORTUNITÉ MANQUÉE Au lieu de tirer des leçons de la dernière élection manquée de novembre 2011 et d’engager le pays dans la voie de la réconciliation des forces politiques autour d’un projet commun de société, le pays est à nouveau empêtré dans une nouvelle escalade de violence, une nouvelle guerre avec les mêmes acteurs et leur même agenda. Celui consiste à ne jamais laisser le peuple congolais s’organiser et faire aboutir sa volonté d’une réelle transformation sociale. Ce qui fait encore défaut à la possibilité d’un Congo fort, où chacun jouit des libertés et des droits constitutionnels, c’est cette force qui mobilise au travail, à l’intérêt général, à la justice équitable, une force qui rassemble les petites victoires locales, les immenses initiatives et les créations de la population dans une

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Ce qui fait encore défaut à ce Congo, c’est un leadership responsable. volonté générale de progrès national. Car il suffit que l’État fasse sa part du contrat, en investissant réellement dans les infra­ structures de base, partout et en tout temps, équitablement et durablement, en combattant réellement la corruption et le détournement –des fléaux plutôt favorisés par les élites du pays– en bannissant l’impunité et en mettant en place des services réellement publics. Ce sont les catalyseurs d’une réelle volonté politique de développement. Tout cela suffira pour que le Congo décolle et entre dignement dans la cour des grands !

mieux dirigé et à la portée de tous les Congolais. Mais ce sont aussi des signes que le « Printemps congolais » arrivera, tôt ou tard, demain ou dans quelques années. Ce « printemps » sera dur pour les dirigeants aujourd‘hui aveuglés par les richesses et les honneurs alors que la misère est réelle et implacable dans un pays si bien nanti en ressources naturelles. Il est irréversible et il viendra à la manière congolaise, sûrement pacifiquement, mais entièrement décidé pour balayer la médiocrité et l’égoïsme. Patient Bagenda, secrétaire général du Comité Anti Bwaki (CAB), Bukavu, octobre 2012.

QU’ON NE S’Y TROMPE PAS ! D’aucuns pourraient vite affirmer que le peuple congolais est naïf, et qu’il a le leadership qu’il mérite. Affirmer une telle chose, c’est montrer de la mauvaise foi, c’est ignorer les résistances de ce peuple tout au long de son histoire, c’est oublier que le comportement et les actes des élites politiques congolaises ont toujours été beaucoup plus à la hauteur des attentes des puissances militaro-économiques externes que de celles des Congolais. Car, chaque fois que le peuple en a eu l’occasion, n’a-t-il pas sanctionné ces dirigeants souvent autoproclamés et plutôt extravertis ? Dans les provinces, à l’est du pays, près de 90 % des députés de 2006 n’ont pas pu renouveler leur mandat, parce qu’ils s’étaient éloignés de leurs électeurs. Dans cette partie du pays, le score à la haute magistrature du pays n’a pas du tout approché celui de 2006. Ce sont là des signes réels que ce peuple aspire à un Congo plus beau, FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

La population congolaise veut progresser Depuis plusieurs années, les Congolais ont peur. Ils vivent dans l’insécurité et l’incertitude du lendemain. Les populations, en ville et dans les villages, assistent impuissantes à la destruction du pays, à la disparition des routes, à la misère qui s’installe partout. Les gens deviennent pauvres, par manque d’emploi et de revenu.

Au cours des dernières années, cette pauvreté généralisée a été amplifiée par les guerres et les pillages qui continuent d’ailleurs aujourd’hui, et par les déplacements incessants des familles fuyant l’insécurité et les attaques des militaires et des bandes armées. Elle a été aussi renforcée par les ponctions sur les récoltes et le maigre revenu des familles, exercées aux multiples barrières érigées par les soldats sur les routes et les sentiers. Les politiques de distributions des vivres et autres aides humanitaires sans vision d’action durable et les effets du changement climatique ont également contribué à la misère qui sévit désormais partout.

UN PEUPLE DÉTERMINÉ À S’EN SORTIR Le travail réalisé dans les villages par AIBEF (Appui aux initiatives de bien-être familial) et d’autres organisations de développement durable, et les résultats enregistrés montrent cependant qu’un autre Congo est bien possible, que les Congolais ne sont pas du tout un peuple paresseux et mendiant, mais plutôt un 8

peuple qui veut faire son histoire parce que déterminé à sortir des mauvaises conditions actuelles.

UN PETIT COUP DE POUCE FAIT DES MERVEILLES Les paysans des territoires de Kabare, Mwenga, Walungu et Kalehe qui œuvrent avec AIBEF, font preuve d’une forte détermination à vivre et à s’épanouir. Avec un peu d’intrants de base (semences, outils aratoires, bêtes de petit élevage…) et d’équipements (locaux, moulin, décortiqueur), des familles dépourvues retrouvent le sourire à la récolte, dans les activités génératrices de revenu ou avec leur élevage. Grâce à un petit appui en équipement et semences, les paysans de Mwenga sont parvenus à relancer

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la culture du riz et à transformer leur paddy sur place au village. A Bugobe, à Ciherano et à Nzibira, les ménages ont sensiblement augmenté la production des céréales grâce aux moulins installés par AIBEF et gérés par les comités villageois. A Sungwe, à Ngando, à Kaniola, à Nzibira et à Luhago, les chèvres introduites par AIBEF se multiplient et les familles remettent leurs enfants à l’école grâce au petit élevage.

LES POUVOIRS PUBLICS DOIVENT GARANTIR LA SÉCURITÉ De tels résultats peuvent s’étendre, se généraliser partout en s’ajoutant aux multiples efforts déployés par d’autres organisations ailleurs pour impulser un réel développement à la base, à condition que les pouvoirs publics et le cadre politique se métamorphosent. Un Congo où il fait beau vivre est possible, avec l’exemple des réussites enregistrées dans les villages, si les pouvoirs publics garantissent la paix et la sécurité pour tous et partout. Celles-ci sont les premières conditions sans lesquelles le Congo ne pourra s’en sortir. Et elles constituent le premier test et la première base de reconnaissance de l’autorité politique.

ment aucun camionneur n’ose emprunter ces routes cauchemardesques. La production pourrit à quelques distances de la ville et des centres de consommation alors que les populations urbaines sont nourries par les importations. Les multiples barrières injustifiées érigées partout dans les villages doivent disparaître, car elles découragent la production. Des gens, déjà pauvres et vivant difficilement, y laissent des quantités de récoltes et d’argent. Tout est fait comme si le militaire doit vivre sur le dos du civil qu’il insécurise au lieu de sécuriser.

LES ROUTES, UN CAUCHEMAR Les voies d’accès sont un calvaire national dans les villages. Les paysans de Sungwe et Ngando veulent bien produire davantage de paddy, ceux de Nzibira, Kaniola, Chulwe… peuvent offrir des quantités de manioc et de maïs. Ils sont malheureusement soumis à l’agriculture de subsistance, à de faibles productions parce qu’ils ne peuvent écouler les surplus sur les marchés d’ailleurs, faute de routes. Un camion qui se rend à Ngando ou à Sungwe, à Nzibira ou à Luhago… doit mettre 12 à 20 heures sur une distance de 25 à 30 km quand il a plu. Et finale-

DE PETITS CRÉDITS PLUTÔT QUE DES TAXES Là où les paysans et les producteurs essaient d’étendre leurs exploitations, tentent d’ouvrir des kiosques, installer un moulin ou un petit atelier artisanal, de multiples services atterrissent comme des vautours et s’abattent sur une proie, multipliant taxes et tracasseries. A la fin, ces initiatives ne peuvent progresser, et aucune production significative ne peut être réalisée. Cela favorise l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Et pourtant, les populations ont besoin d’un coup de

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pouce des pouvoirs publics, sous forme de crédits à des conditions favorables et de cadre incitateur dans un pays de déficit alimentaire chronique et de forte pauvreté. Des appuis concrets de l’État en

Le travail réalisé par AIBEF montre qu’un autre Congo est bien possible.

faveurs des initiatives visant la réduction des effets du changement climatique, notamment les programmes de reboisement, doivent être consentis par l’État. A ce jour, les paysans ne sentent pas encore qu’ils ont voté. Ils sont encore en train de se demander : « Quand est-ce que le pays aura la paix ? Quand est-ce que les dirigeants élus se mettront au travail ? Quand est-ce qu’ils en finiront avec la misère et l’abandon total dans lequel nous sommes plongés ? » Mais le changement est possible, la population le réalise à petite échelle. Il manque seulement une volonté politique de la part du pouvoir. Angèle Bahige, secrétaire exécutive de AIBEF, Bukavu, novembre 2012.

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l oë n ël o e d n au deique e u d a a cade l’afrrique c our l’af pour p

noël et nouvel an, un mois d’hiver obscur et froid, mais avec tout de même des noël et nouvel an, un obscur et de froid, mais avec tout de même des journées agréables quimois font d’hiver du bien. sapins noël, lumières, bougies, un bon journées agréables qui font du bien. sapins de noël, lumières, bougies, un bon repas, un petit vin, des cartes de voeux. nous nous souhaitons paix et bonheur, et repas, vin, par desaffection cartes deouvoeux. nous nous souhaitons paix et bonheur, et offrons un unpetit cadeau amitié. offrons un cadeau par affection ou des amitié. entretemps, c’est aussi noël pour millions de personnes en afrique qui vivent entretemps, c’est aussi noël pour des exploitées, millions de personnes en d’existence afrique qui vivent dans une extrême pauvreté, qui sont qui n’ont pas digne dans une extrême pauvreté, qui sont exploitées, qui n’ont pas d’existence digne d’une personne humaine. comme le récit de noël dans l’évangile, “il n’y a pas de d’une personne humaine. comme le récit de noël dans l’évangile, “il n’y a pas de place pour eux dans l’auberge”. placeorganisations pour eux dans l’auberge”. Des locales, partenaires de la FoncaBa, au Burundi, Burkina Faso Des organisations locales, de la FoncaBa, au Burundi, Burkina Faso et congo, sensibilisent les partenaires gens dans les villages et quartiers urbains, afin qu’ils et congo, sensibilisent les gens dans les villages et quartiers urbains, afin qu’ils s’organisent pour , ensemble, prendre leur sort en mains. elles donnent des fors’organisent pour ,pour ensemble, prendre leur sort en mains. elles donnent des formations et luttent leurs droits. mations et luttent pour leurs droits. La FoncaBa veut continuer à appuyer ces partenaires qui rendent à leur populaLa appuyer ces partenaires tionFoncaBa sa dignitéveut et luicontinuer donnent à une perspective d’avenir. qui rendent à leur populationFoncaBa sa dignité aetbesoin lui donnent unesoutien perspective La de votre pour d’avenir. le réaliser. un très beau cadeau de La FoncaBa besoin de votre soutien pour le réaliser. un très beau cadeau de noël, n’est-ce apas ? noël, n’est-ce ? Veuillez utiliserpas le bulletin de virement dans ce KARIBU. Veuillez utiliser le bulletin de virement dans ce KARIBU.

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votrE cadEau fait la différEncE. votrE cadEau fait la différEncE. mErci, millE mErcis. mErci, millE mErcis. FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Un plan de relance économique congolais 52 ans après son indépendance, l’économie de la République Démocratique du Congo ne fonctionne qu’à petite échelle, elle reste embryonnaire. Aucun signe de relance de l’appareil économique n’est perceptible, sauf dans le secteur des mines où de grandes entreprises étrangères ont atterri pour faire de grosses affaires qui ne bénéficient pas à la population congolaise qui continue à vivre dans la pauvreté. L’agriculture qui devrait faire le contrepoids est totalement abandonnée au profit des mines. Beaucoup d’initiatives économiques informelles sont prises par les associations locales, appuyées souvent par des partenaires internationaux.

DÉPASSER UNE ÉCONOMIE DE SURVIE Si j’avais un pouvoir de décision, mes objectifs seraient de rendre formelles les activités des associations locales et de plaider pour que le gouvernement de la RDC appuie ces organisations. Celles-ci devraient se mettre ensemble, travailler en synergie, pour réaliser dans chaque région des activités économiques pouvant améliorer les conditions de vie de la population. Il s’agit de mettre en place X une économie sociale, dépassant une économie de « survie » pour arriver à une économie de rente et solidaire. Dans ce cadre, il est nécessaire d’initier ou de soutenir des activités de transformation des produits vivriers et de faciliter la commercialisation des produits du milieu rural vers le milieu urbain et vice versa. Dans cette perspective je prendrais les dispositions nécessaires pour l’aménagement des routes de desserte agricole, dont l’état aujourd’hui est désastreux.

LES COOPÉRATIVES Comme mesures prioritaires à mettre en place, je propose que les services techniques de l’État travaillent ensemble avec 12

les organisations locales afin de poursuivre une politique régionale commune. Il faudra octroyer des terres, surtout aux femmes, et des intrants afin d’augmenter et d’améliorer la production agricole. Je demande aux autorités locales de supprimer certaines taxes aux producteurs et

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Il s’agit de mettre en place une économie sociale, dépassant une économie de survie. productrices qui les découragent dans leur travail intense et de rendre compte à la communauté sur l’utilisation des fonds des taxes, ce qui est inhérent à la bonne gestion des fonds publics. Je propose d’ailleurs de renforcer les compétences des autorités locales en la gestion de la chose publique. Je demande en même temps à la population, par l’intermédiaire des structures de la société civile, de faire un contrôle citoyen responsable. J’estime qu’en aucun cas, ces taxes ne peuvent entraver les projets économiques et qu’elles soient utilisées pour le bien commun. Pour promouvoir l’économie sociale et solidaire, je stimulerais les associations à développer les activités génératrices de revenus (AGR), d’octroyer des microcrédits et d’organiser des coopératives de développement. Emérence Nsonga, secrétaire exécutive du Centre Bamamu Tabulukayi, Kananga, octobre 2012.

Un nouveau type de revenu : la production de jus d’ananas. FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Renforcer l’État de droit Aujourd’hui, beaucoup de Congolais sont découragés. Ce sentiment se traduit par une boutade que les habitants de Kinshasa adorent lancer à des concitoyens zélés qui pensent faire exception à la règle générale d’inversion des valeurs : « Yo nde okobongisa mboka oyo ? » (lingala pour « c’est toi qui va arranger ce pays ? »). La majorité des Congolais a perdu l’espoir d’un « meilleur Congo ». Ce n’est pas de leur faute.

Cet espoir s’est évanoui à cause de l’in­ stitutionnalisation de la mauvaise gouvernance de l’État par les dirigeants. Par conséquent, la population a perdu confiance en eux ; chacun cherche désormais à sauver sa vie de sa manière sans s’occuper de l’intérêt général. Le Congo est ainsi désarticulé et en perte de vitesse depuis déjà 50 ans. Dans ce contexte, pouvons-nous dire que nous sommes condamnés à la descente aux enfers ? Nous pensons que non. Un autre Congo, meilleur, est possible.

DEUX MOMENTS HISTORIQUES Il y a eu deux moments dans l’histoire de la R.D.Congo pendant lesquels les Congolais s’étaient rassemblés pour faire le diagnostic de la situation et prendre des résolutions pour l’avenir. On peut citer la Conférence Nationale Souveraine dans les années 19911992 et le Dialogue Intercongolais en 2003. Ces deux épisodes de l’histoire du pays avaient permis aux Congolais de prendre des résolutions en âme et conscience pour un mieux vivre pour tous. Malheureusement le suivi a souvent fait défaut par faute de garant. Vingt ans après la Conférence Nationale Souveraine et neuf ans après le Dialogue 14

Intercongolais, nous n’avons pas avancé dans les faits.

RETABLIR LA CONFIANCE DE LA POPULATION La situation de la R.D. Congo trahit en un mot une faiblesse de l’État de droit. Le juge qui devait rappeler aux dirigeants leurs devoirs constitutionnels vis-à-vis de la nation a bradé son pouvoir et a favorisé ainsi le chaos qui s’est installé. Pour remédier à cette situation, il faut remettre le juge et la loi au centre du système de l’État. Mais à côté de cela quelques mesures complémentaires sont nécessaires. Certaines doivent être prises prioritairement afin de rétablir la confiance de la population vis-à-vis de ses dirigeants : • La mise en place d’un comité interministériel de suivi des résolutions de la Conférence Nationale Souveraine, du Dialogue Intercongolais et de la Conférence de Goma, afin d’intégrer progressivement les grandes questions d’intérêt national dans les programmes gouvernementaux à venir. • La garantie de l’indépendance effective du Conseil Supérieur de la Magistrature et l’accélération de la

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BURUNDI EEN LAND IN ONTWIKKELING X

Le peuple congolais demande des institutions démocratiques.

Il faut remettre le juge et la loi au centre du système de l’État.

mise en place de la Cour Constitutionnelle pour mieux assurer le respect de la Constitution par tous les pouvoirs et toutes les institutions de la République. • La convocation des états généraux de la Défense et Sécurité pour évaluer la situation de l’armée, de la police nationale congolaise et des services de renseignement, en vue de les rendre véritablement apolitiques et républicains, et pour soumettre les services de renseignement au

contrôle politique (parlementaire) afin d’assainir leurs pratiques. • La mise en place et/ou la consolidation des Commissions Nationales des droits de l’Homme, de la lutte contre la corruption et de la mise en œuvre du principe de parité homme/ femme dans les institutions de la République. • La promulgation d’une loi créant une Commission de vérité et réconciliation ainsi qu’une loi mettant en place les chambres spécialisées pour juger les violations des droits de l’Homme et les crimes internationaux commis avant la création de la Cour pénale internationale (CPI) en attendant que l’indépendance du juge congolais se confirme. • La promulgation d’une loi criminalisant la création des milices camouflées sous le couvert des groupes

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clientélistes de jeunesse des partis politiques, sur tout le territoire de la République démocratique du Congo, afin de lutter contre l’insécurité en milieux ruraux et urbains. • La promulgation d’une loi sur les manifestations publiques pour mettre fin à l’arbitraire dans ce domaine. • L’accélération du processus de décentralisation. Celle-ci a été voulue pour matérialiser la démocratie en donnant le pouvoir à la base. Mais tous les délais de mise en œuvre des étapes nécessaires pour son effectivité ont été dépassés et même les élections municipales et locales n’ont jamais eu lieu. Entretemps dans certaines provinces, comme celle du Katanga, pèsent déjà des menaces sécessionnistes. La dernière campagne du Président de l’Assemblée provinciale en faveur de l’instauration du fédéralisme en dit long. C’est pour stopper ces élans qu’il faut aller vite avec la décentralisation.

• La résolution officielle des questions foncières dans l’Est du pays. Il nous semble que la question foncière reste épineuse au Kivu et serait à la base des soubresauts guerriers et de l’instabilité qu’on y vit. Il est donc important de ne pas la survoler. Si nous pouvons convenir sur le fait que détruire c’est facile alors que construire est une tâche de longue haleine et demande beaucoup de sacrifices, nous pouvons modestement reconnaître que ce que nous proposons n’est pas une panacée mais peut bien apporter quelques changements qui peuvent favoriser une autre dynamique à partir de laquelle nous pouvons espérer un Congo meilleur, « plus beau qu’avant ». Fabien MBAYO, Comité africain des éducateurs aux droits humains (CAEDH), Lubumbashi, octobre 2012.

Des manifestations pacifiques méritent d’avoir leur place dans la démocratie. 16

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Un Congo respectueux des droits de l’homme est encore possible Depuis plus d’une décennie, la RDC est à la une de l’actualité en matière des droits de l’homme à la suite des violations des droits de l’homme qui s’y commettent. Les massacres des populations, les arrestations arbitraires, les tortures, les sévices corporels, les viols, les exécutions sommaires, les assassinats, les enlèvements forcés, les prises d’otages des populations civiles… sont autant d’actes qui illustrent cette situation. « Et pourtant, ce pays a ratifié la plupart des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme et dispose de lois très révolutionnaires en la matière, » dit Emmanuel Shamavu, directeur de notre partenaire APRODEPED (Action pour la promotion et la défense des droits des personnes défavorisées). A Emmanuel et à Jean Baptiste Ndundu, secrétaire exécutif du RODHECIC (Réseau des organisations des droits de l’homme et d’éducation civique d’inspiration chrétienne), nous avons posé la question clé : « Un Congo sans violations des droits de l’homme est-il encore possible ? »

Un Congo sans violations des droits de l’homme est-il encore possible ? E. Shamavu : Quand on entend la contradiction mentionnée, on peut être tenté de dire « non ». Mais à notre avis, il n’y a pas de raisons de perdre l’espoir et de verser dans le pessimisme. La situation décriée est encore réparable. Il suffit, à notre avis, de réhabiliter le pouvoir judiciaire en le dotant des moyens (humains, matériels) conséquents et d’une indépendance effective. Il est reconnu par la Constitution (article 150) comme garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux, mais est aujourd’hui muselé. J.B. Ndundu : La Constitution de la R.D.C. a été un pas important pour la vie démocratique au pays. Elle précise un grand nombre de droits et obligations, mais, à ce jour, de nombreuses mesures

d’application n’ont pas encore été édictées. Nous demandons donc l’application de la Constitution, nous exigeons des libertés et des droits, mais nous devons en assurer la contrepartie. Cette contrepartie s’appelle des obligations, plus de solidarité, plus de responsabilité et une meilleure organisation pour le bien être de tous. La participation des Congolais à la construction des normes est une priorité à nos yeux. Nous militons donc pour que l’architecture constitutionnelle soit complète, mais aussi pour que les populations en profitent au maximum. E. Shamavu : Ce n’est qu’à travers l’application rigoureuse de la loi sans aucune discrimination que l’impunité est éradiquée. Car elle est la cause fondamentale du mal congolais. En effet, l’État de droit longtemps souhaité par le peuple congolais ne peut être concevable tant que les droits de l’homme ne seront pas

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Il n’y a pas de raisons de perdre l’espoir ». E. Shamavu (à droite sur la photo) chez les pygmées respectés. Ils ne le seront jamais si ceux qui les violent, quel que soit leur rang social, ne répondent pas de leurs actes devant une justice forte, indépendante et impartiale. Il est nécessaire que les dirigeants congolais fassent montre d’un peu de volonté politique pour que cela se réalise. La communauté pygmée de Bishulishuli en territoire de Kalehe peut témoigner du fait qu’un Congo respectueux des droits humains est encore possible. Cette communauté avait été victime de spoliation de sa concession foncière acquise coutumièrement du Mwami (chef coutumier) par un riche commerçant du village. Celui-ci pensait qu’avec sa force financière, les pygmées ne pouvaient pas lui faire face devant les instances judiciaires. Mais curieusement, alors qu’ils étaient condamnés au premier degré à déguerpir de la concession au profit du commerçant, les pygmées assistés par les avocats de l’APRODEPED (Action pour la promotion et la défense des droits des personnes défavorisées), ont eu gain de cause au degré d’appel. Là, la puissance 18

financière n’a pas eu d’effet et le droit foncier des pygmées sur la concession querellée a été judiciairement constaté. L’on peut déduire de ce cas que si la justice congolaise est renforcée, elle peut encore faire mieux. J.B. Ndundu : Pour assurer l’application de la Constitution, certaines lois, essentielles pour garantir les droits de l’homme, doivent encore être promulguées. Il s’agit de lois touchant la liberté de pensée, de conscience et de religion; la liberté de presse et de diffusion de l’information ; le droit à l’information ; la liberté de réunion et de manifestation publique ; la pétition à l’autorité publique; les droits de circulation et de résidence; le respect de la vie privée ; le droit à l’éducation et les droits à la sécurité publique. Ces lois permettraient non seulement à la société civile et aux partis politiques d’avoir de vrais débats de société, mais également à notre éducation de base d’avoir des vrais repères sur lesquels nous pourront esquisser une citoyen-

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neté capable de construire un Congo nouveau. Des valeurs et des normes acquises et partagées à travers notre système éducatif, sont, à mon avis, les meilleures garanties de voir ces lois être respectées. Monsieur Ndundu, vous venez de dire que les droits de l’homme demandent aussi plus de solidarité. Quelle est votre vision précise à ce sujet ? J.B. Ndundu : Les populations congolaises doivent mettre en place un cadre propice à l’amélioration de leurs conditions de vie. Elles ont besoin, pour cette entreprise, du concours et de la solidarité de tous ceux qui sont intéressés par cet objectif. Des partenariats internes et externes solides qui permettent de consolider non seulement la démocratie politique, économique, sociale et culturelle, mais aussi le respect des droits humains, devraient se construire au profit de la population. Aucun agent de développement ne doit être exclu dans cette vision. Même les puissances financières ont leur place dans le développement de ces partenariats, si et seulement si elles acceptent la priorité du respect des droits humains et de la dignité des populations congolaises comme base de collaboration. Il faudra apporter progressivement des corrections au système éducatif de sorte que nous nous approprions les droits humains et leurs exigences, en même temps qu’elles nous permettent de mieux connaître notre environnement immédiat. Ces connaissances devraient nous permettre d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques adéquates pour notre société en tenant compte de la situation actuelle. Nous devons acquérir une culture démocratique, un esprit d’entreprise et de labeur au service du

«Nous militons pour une architecture constitutionnelle complète, dont les populations profitent au maximum.» (J.B. Ndundu) bien commun ainsi qu’une mentalité de respect des droits humains. Est-ce qu’il faut encore d’autres mesures pour promouvoir le respect des droits humains ? J.B. Ndundu : Nous pensons également que les droits de l’homme seront mieux respectés si la décentralisation devient effective. La population prendra davantage ses responsabilités pour exiger la bonne gouvernance et l’amélioration de leurs conditions de vie. Cette décentralisation devrait inéluctablement passer par l’organisation des élections démocratiques au niveau provincial, municipal et local pour être effective.

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Un legs pour la FONCABA Votre engagement pour l’Afrique continue après vous La FONCABA est ravie de recevoir une donation ou un legs pour ses projets d’Afrique. Comme dernières volontés, la plupart des personnes font un testament. C’est une occasion de traduire leurs pensées pour leur famille, mais également d’offrir une partie de leurs avoirs sous forme de legs ou de donation à une asbl qui travaille dans un pays en voie de développement. La FONCABA est une asbl habilitée à recevoir des legs et des donations qu’elle utilise pour ses projets de formation en Afrique. Il suffit d’insérer dans le document la formule suivante : « Je lègue à l’asbl FONCABA à 1030 Bruxelles, la somme de …………….,…….. euro ou …………………… (biens meubles et)………………(immeubles) à l’adresse…………………pour la formation de cadres africains ». Comme le droit de succession est une matière assez compliquée, il est recommandé de consulter un notaire qui fera un petit calcul et vous donnera un avis correspondant à vos souhaits. Pour des informations complémentaires à la FONCABA. Contact : M-Bernadette Zubatse, Directrice Tél.: 02 2010383 ou info@kba-foncaba.be

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Le legs en duo Aussi bien vos héritiers que la FONCABA y gagnent LE LEGS EN DUO Le legs en duo est une donation par testament de biens meubles et/ou immeubles à une ou plusieurs personnes et en même temps à une asbl reconnue comme la FONCABA. Cette technique prévoit qu’en l’occurrence la FONCABA peut prendre en charge les droits de succession de la personne qui reçoit la donation. Si celle-ci est destinée à un parent lointain ou à un ami, celui-ci devra payer normalement beaucoup de droits de succession (jusque 65%). La FONCABA comme asbl ne paiera que 7% (8,8% en Flandres et 12,5% en région bruxelloise).

3 conditions: • vous devez rédiger un testament. • vous léguez une partie de vos biens à une ou plusieurs personnes • vous léguez la partie restante à une institution agréée (comme la FONCABA) qui aura à sa charge le paiement de la totalité des droits de succession.

Tout le monde y gagne! Grâce à la technique du legs en duo, vous laisserez autant (sinon plus) à votre ami ou à votre nièce, tout en soutenant les projets de la FONCABA. FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

L’égalité entre les femmes et les hommes congolais Au Kasaï, selon les us et traditions, les femmes sont subordonnées aux hommes. L’éducation des enfants se fait en fonction de cette conception. Les filX les sont plus initiées aux travaux de ménage et à la soumission aux hommes. Cette culture est intégrée dans le vécu quotidien. Les filles grandissent avec l’assurance qu’elles sont subordonnées aux hommes et les garçons savent que ce sont eux qui ont le pouvoir sur les filles. Cette culture entraîne beaucoup de déviations, du fait que les femmes ne connaissent pas leurs droits. Toutefois, la constitution de la R.D. Congo, en son article 14, parle de la parité et du respect des droits de la femme, en insistant même sur la lutte contre les violences faites à la femme.

CHANGEMENT DE MENTALITÉS Si j’avais un pouvoir de décision, mes objectifs seraient de sensibiliser au maximum les femmes sur leurs droits pour faire changer leurs mentalités par rapport au genre. Il faut redéfinir les responsabilités de la femme dans la planification des actions de développement et dans la gouvernance du pays. Dans l’éducation, tant en famille qu’à l’école, il faut appliquer l’égalité des genres dans toutes les activités quotidiennes. Il faut donner un pouvoir économique à la femme et faire comprendre aux hommes que le temps de

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la subordination de la femme à l’homme est terminé et qu’il s’agit de travailler en vrai partenariat.

LES JEUNES FILLES À L’ÉCOLE Comme mesures prioritaires à mettre en place, je propose de faire un travail de plaidoyer auprès des autorités coutumières et des autorités politico-administratives pour la révision des coutumes rétrogradés. Tout doit être mis en œuvre pour réduire le taux de mortalité maternelle et infantile et pour assurer une protection aux femmes contre le VIH/SIDA et les infections sexuellement transmissibles. Je veux organiser aussi auprès des familles dans les quartiers et les villages une campagne pour la scolarisation de tous les enfants sans discrimination par rapport au sexe. En même temps des initiatives doivent être prises pour alphabétiser les mamans non scolarisées. Je demande à tous les acteurs de développement, de prendre en compte le genre dans toutes les actions, les projets et autres initiatives, et de lutter contre toutes les formes de discriminations et de violences à l’égard de la femme. Je propose à tous les responsables de la

Il faut appliquer l’égalité des genres dans toutes les activités quotidiennes. société de mettre en place dans les quartiers, paroisses et communautés des espaces de concertation et d’échange hommes/femmes. Pour mettre en place un développement durable, je veux enfin promouvoir, par un système de quota, la participation des femmes à tous les niveaux de prise des décisions.

UN DROIT CONSTITUTIONNEL D’autres mesures restent à prendre pour donner aux femmes une position de même valeur que celle des hommes. À cet instant l’article 14 de la Constitution de la R.D.C. prône déjà la parité et la lutte contre les violences faites à la femme. Des mesures appliquant cet article doivent être élaborées et le suivi de leur mise en application doit être assuré. Il faut également promouvoir la santé de la reproduction. Le mariage précoce et les avortements provoqués clandestinement doivent être combattus. On doit améliorer les conditions matérielles et logistiques dans les maternités et les hôpitaux et promouvoir la planification familiale. Les activités des femmes doivent être soutenues avec des intrants et des microcrédits. Finalement, les activités de sensibilisation sur le genre et le développement méritent d’être soutenus, autant que les candidatures des femmes lors des élections. Emérence Nsonga, secrétaire exécutive du Centre Bamamu Tabulukayi, Kananga, octobre 2012.

Tous les enfants, sans discrimination par rapport au sexe, doivent pouvoir aller à l’école. FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012

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Rôle d’avant-garde des femmes de l’Afrique centrale pour le développement durable

DÉCLARATION FINALE DE KINSHASA L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) traduisait son engagement pour la réduction des disparités entre les sexes par une action volontariste pour l’implication des femmes francophones dans le développement de leur société. Pour cette organisation, la participation, sur un pied d’égalité, des femmes et des hommes dans tous les domaines de la vie sociale, politique et économique, constitue un élément essentiel de développement durable. Pour les femmes de l’Afrique centrale francophone, la Francophonie ne doit pas être un slogan, mais un véritable espace d’échange et de solidarité ainsi qu’un outil de développement durable où une attention est accordée aux besoins des populations. Dans cette région confrontée à des conflits et à l’insécurité qui engendrent des violences sexuelles et basées sur le genre, le XIVème Sommet des Chefs d’État de la francophonie doit constituer une occasion véritable, de traiter avec rigueur les questions liées à l’environnement et à la gouvernance mondiale, à l’éducation et la formation, à l’auto-prise en charge alimentaire, à la promotion et la croissance économique, à la paix et la sécurité.

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Déclaration des femmes : Les femmes de l’Afrique centrale choisissent résolument pour le développement durable de la région et mettent les propositions suivantes sur la table des Chefs d’État.

Dans le domaine de l’environnement et de la gouvernance mondiale: • La dimension genre et la réalisation des Objectifs du Millénaire d’ici 2015 doivent être intégrées dans les questions de l’environnement pour intensifier le développement durable ; • Les hommes et les femmes doivent pouvoir participer d’une manière égale au fond vert ou aux taxes carbones pour lutter contre le déboisement et la déforestation, l’une des causes du réchauffement climatique ; • Les recherches-actions des femmes scientifiques en synergie avec les femmes de la base pour la protection de l’environnement en vue d’un développement durable doivent être appuyées financièrement.

Dans le domaine de l’éducation et de la formation : • Il faut adopter une résolution claire et contraignante en tenant compte d’un budget sensible au genre, pour l’application des différentes résolutions en faveur de l’éducation et la formation de la femme • On doit accorder des bourses d’études et de stage de recyclage aux femmes et jeunes filles de l’Afrique centrale francophone dans les agences universitaires de la Francophonie ; • L’accès des jeunes filles et des femmes aux nouvelles technologies de l’information et de communications doit être facilité, ainsi qu’aux médias de l’Organisation Internationale de la Francophonie pour faire passer leurs messages sur la promotion des droits des femmes afin de briser la fracture numérique.

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Dans le domaine de l’auto-prise en charge alimentaire: • Il faut prendre des mesures pour l’intégration des femmes rurales dans la chaine des valeurs de production alimentaire ; • Les projets de transformation et commercialisation des produits vivriers locaux dans l’espace francophone doivent être appuyés ; • On doit soutenir la valorisation des innovations scientifiques et technologiques locales pour une souveraineté alimentaire.

Dans le domaine de la promotion à la croissance économique : • L’accès des femmes francophones aux systèmes de financement fiable, notamment une banque pour la promotion de l’entreprenariat féminin, doit être facilité par des mécanismes incitatifs nationaux et régionaux ; • Les pays de l’Afrique centrale francophone doivent effectivement s’intégrer régionalement ; • Les réseaux des femmes entrepreneurs de l’espace francophone de l’Afrique centrale doivent être renforcés par les moyens financiers nécessaires.

Dans le domaine de la paix et de la sécurité: • Il faut nommer des femmes aux postes de responsabilité et de prise de décisions dans le domaine de la paix et de la sécurité en vertu de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ; • Les mécanismes nationaux et régionaux de consolidation de la paix et de la sécurité doivent être opérationnalisés ; • On doit lutter contre les trafics des armes légères et petits calibres dans la région des Grands Lacs ; • Il faut prendre des mesures concrètes pour stopper les violences sexuelles faites aux femmes, renforcer la sécurité frontalière et l’unité du Congo. Fait à Kinshasa, le 11 Octobre 2012 – Forum de la consultation régionale sur l’environnement, la gouvernance mondiale.

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

L’enseignement : pierre angulaire d’un nouveau Congo Depuis plusieurs années, le système scolaire congolais souffre de l’abandon par l’État. Délaissé totalement au lendemain de la Conférence Nationale Souveraine, le système a connu des grèves intempestives et des années scolaires blanches, sinon élastiques, pour non paiement des enseignants. Face à cette situation, les parents réunis par école ont essayé de sauver l’essentiel en fixant des contributions financières pour soutenir le fonctionnement général de l’école et la prise en charge des enseignants par ce qu’on appelle aujourd’hui “prime“.

AUCUN EFFORT DE L’ÉTAT A l’heure actuelle, malgré les élections dites démocratiques de 2006 et les différentes promesses de campagne, le système scolaire demeure le parent pauvre. Le salaire modique payé aux enseignants par l’État n’arrive pas à casser le système de la “prime“ payée par la contribution des parents et qui de plus en plus s’institutionnalise. Autant le paiement de cette contribution est suivi de conséquences graves en matière d’éducation, de scolarisation, de formation et de droits de l’enfant, autant on ne sait pas fonctionner sans elle parce que l’État ne fournit aucun effort à cet effet.

TOUTEFOIS, DES POINTS POSITIFS Cette formule a permis le paiement régulier des salaires des enseignants au niveau primaire, secondaire et supérieur, quoiqu’insuffisants, la diminution de cas de grève, la normalisation du calendrier scolaire et académique, la célérité dans la proclamation des résultats de l’examen d’État, le démarrage du système de bancarisation de

la paie des enseignants et l’harmonisation des programmes scolaires de l’enseignement maternel, primaire et secondaire, la construction et réfection de certaines écoles par les Églises, les ONG et parfois par l’État.

LES PRIORITÉS Dans toutes les difficultés rencontrées dans la gestion du secteur de l’éducation durant la période de démission de l’État, différents partenaires éducatifs ont maintenu le cap et sont restés à l’œuvre parce qu’ils croient effectivement que le secteur de l’enseignement

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est la pierre angulaire de la construction d’un nouveau Congo. Pour preuve, l’enseignement primaire et secondaire demeure la fondation même sur laquelle repose l’élaboration d’une mentalité citoyenne pour le pays. Il importe donc de le promouvoir. Dans le cadre d’une bonne gouvernance en vue de cet objectif, les priorités dans ce secteur sont : • Mettre fin au système de la prise en charge des enseignants par les parents en payant un salaire décent; • Promouvoir l’école par l’équipement en manuels scolaires et matériel didactique et par l’introduction de l’informatique à tous les niveaux, • Renouveler l’équipe enseignante en accordant une retraite honorable aux enseignants âgés qui ont rendu de bons et loyaux services à l’Etat ; • Promouvoir la formation des enseignants par des recyclages réguliers.

PRÉPARATION DES FUTURS CADRES Cependant, l’atteinte de ces objectifs nécessite une implication extraordinaire du gouvernement qui en fait sa priorité. L’enseignement primaire et secondaire est la pépinière des cadres et s’occupe de toute la jeunesse congo28

laise scolarisée. Ce secteur est aussi le plus grand employeur de la République. Ces réalités ne devraient-elles pas interpeller ? Ainsi, une implication particulière du gouvernement dans la promotion de l’enseignement constituerait un encouragement à l’endroit des autres acteurs non étatiques (parents, Églises, ONG) qui ont déjà fait preuve de leur collaboration en réalisant pendant cette période léthargique de l’État un travail de suppléance en la matière. Ces acteurs sont des partenaires privilégiés et incontournables pour la promotion de ce secteur. Un plaidoyer devra être mené pour une coopération bilatérale dans l’enseignement.

L’enseignement primaire et secondaire est la pépinière des cadres.

LES MESURES À PRENDRE Il faut élaborer un plan stratégique de promotion nationale du secteur de l’enseignement, intégrant l’amélioration des infrastructures, la gestion du personnel, l’équipement des écoles, le recyclage des enseignants. Le statut du personnel de carrière de l’enseignement primaire et secondaire doit être actualisé en y incorporant un régime de sanctions positives et disciplinaires. En outre, il faut effectivement décentraliser la gestion du personnel enseignant au niveau des provinces. Jean-Baptiste Mulengezi, secrétaire exécutif du Groupe Jérémie, Bukavu, novembre 2012.

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Le Congo à travers des lunettes de soleil

Un autre Congo est possible

Une école qui prépare à la vie La population congolaise est totalement consciente de l’état pénible du pays. D’une manière générale, les Congolais n’accordent que très peu de crédit aux gesticulations pathologiques des politiciens de tout bord qui n’ont comme justification l’égoïsme et la recherche effrénée du gain facile. Ils sont confrontés d’une manière permanente à la lutte pour la survie et voudraient que les choses changent. Aussi dans l’enseignement. Jean Marie Betukumeso Mukoka, consultant en communication en vue du changement de comportement, et Emmanuel Burhama, directeur chez SCEV, partagent avec nous leur vision sur l’enseignement congolais.

Quel rôle l’enseignement joue-t-il dans la construction d’un autre Congo ? J.M. Betukumeso Mukoka : Afin que les changements nécessaires se fassent pour rendre la dignité aux Congolaises et Congolais et pour améliorer leur qualité de vie, il faut absolument investir dans l’éducation des enfants et des jeunes. Ils sont à la fois les plus nombreux et constituent l’avenir du pays. En particulier, il faut choisir pour une éducation pour le changement de comportement. L’éducation pour le changement de comportement est un ensemble d’enseignements pratiques qui s’adressent à la jeunesse scolarisée, tous cycles concernés. E. Burhama : Si j’étais décideur, mes

objectifs seraient aussi d’axer les efforts dans le domaine de l’éducation sur le développement des compétences psychosociales chez les jeunes. En effet, aujourd’hui cet aspect est négligé. Il faut aider l’école à « éduquer », à développer les talents des enfants et à mettre les intérêts des jeunes au centre de ses activités. J.M. Betukumeso Mukoka : Un système éducatif adapté permettra de préparer les jeunes à une vie d’adulte responsable. Il est dès lors nécessaire de continuer les processus de changement de mentalités et de comportements. La promotion du ‘genre’, de l’inter-culturalité sociale, du respect ethnique, du respect des croyances religieuse et philoso­phique est une partie intégrante de ce proces-

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sus. Ces jeunes sont éveillés aux compétences essentielles de la vie courante et de la nouvelle citoyenneté. Ils sont dotés des capacités de confiance en soi, de l’amour du travail bien fait et du goût de l’effort.

De quel type de soutien les ensei­ gnants ont-ils besoin ?

E. Burhama : Cela est vraiment nécessaire. On forme maintenant pour le « diplôme » et non pour donner à l’enfant les outils nécessaires pour qu’il soit capable d’être utile à lui-même et à la nation. Tout le monde veut obtenir un diplôme par tous les moyens ; et de plus en plus on « achète » les diplômes, on triche, on favorise la corruption et bien d’autres pratiques qui ne font que baisser le niveau de l’enseignement. En outre, bon nombre d’élèves ne voient pas le lien entre ce qu’ils apprennent à l’école et la vie de tous les jours. Certains disent même que ça ne vaut pas la peine d’aller à l’école.

J.M. Betukumeso Mukoka : La formation des éducateurs à la vie est en effet un préalable pour pouvoir généraliser cette approche dans toutes les écoles du pays. Celle-ci leur fait acquérir une expertise en la matière. Il est important de disposer dans les écoles d’éducateurs de qualité capables de faire découvrir au jeune la portée et les conséquences de tout acte qu’il/elle pose. Ils doivent contribuer à la sensibilisation et à l’éducation aux valeurs permettant à ces jeunes d’agir consciemment et d’être responsables de leurs actes.

L’enseignement souffre donc aussi de la situation difficile au Congo ? E. Burhama : Il faut bannir l’aspect « commercial » de l’école qui ne favorise pas la formation. Les corrupteurs et les corrompus qui avilissent les jeunes et l’image de l’école, doivent être chassés. Les lois qui régissent le domaine de l’éducation doivent être respectées d’une manière stricte et l’école primaire doit être gratuite pour que n’importe qui n’y mette pas son nez pour des raisons purement « commerciales ». Il faut mettre en place (et améliorer) des structures efficaces de formation des jeunes et d’apprentissage professionnel. Les acteurs éducatifs doivent pouvoir disposer des moyens convenables (au niveau matériel et financier) et les infrastructures scolaires et éducatives doivent être améliorées. 30

E. Burhama : Les capacités des enseignants (savoir-faire et savoir-être) doivent être renforcées.

E. Burhama : Il faut engager de bons enseignants et pas n’importe qui (car actuellement, on croit que tout le monde peut enseigner). Le salaire de l’enseignant devrait être amélioré afin de le mettre à l’abri de la corruption et de maintenir son honorabilité. J.M. Betukumeso Mukoka : Nous sommes convaincus de la rentabilité que produiront à court terme et à plus long terme ces actions d’investissement dans les consciences. Ces actions éducatives sont possibles. Il existe plusieurs instruments juridiques mais ils ne sont pas appliqués. Il n’est pas nécessaire d’en inventer d’autres mais de réveiller ceux qui dorment.

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La FONCABA investit dans la formation de partenaires locaux autour de 5 thèmes : l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire, la démocratie et les droits de l’homme, la prévention de conflits et la construction de la paix, l’éducation des jeunes et l’empowerment des femmes. La FONCABA développe une relation de partenariat honnête, ouverte et profonde, sur un pied d’égalité et basée sur le dialogue. La FONCABA choisit aussi une approche intégrale de l’homme et de sa communauté : les aspects économique, social, politique, culturel et spirituel s’y retrouvent.

Les projets

La FONCABA est une ONG de solidarité internationale, reconnue comme telle par les autorités belges, spécialisée dans le renforcement de la société civile en Afrique. Par des formations, les partenaires locaux et leurs groupes de base reçoivent la possibilité d’augmenter leurs compétences et de restituer leurs connaissances de manière efficace à d’autres. La FONCABA collabore directement et sur base de réciprocité avec des organisations africaines locales.

Actions dans le Nord

Actions dans le Sud

La foncaba

Tout sur la FONCABA su r www.kba-fon caba.be

Les projets: • sont adaptés à la spécificité culturelle de la population locale • stimulent la culture démocratique • créent l’autopromotion • renforcent l’empowerment de la femme • prennent soin du système écologique • ne sont pas imposés mais naissent au sein de la population locale

La FONCABA participe à l’éducation au développement concernant la problématique Nord-Sud et sensibilise les intéressés, les organisations sociales et les sympathisants autour de l’importance de renforcer de manière durable les individus et les groupes au Sud sur base d’un dialogue honnête. La FONCABA participe activement aux campagnes du mouvement Nord-Sud, 11.1111 et le CNCD, comme l’action sur les objectifs millénaires, donne des avis (principalement sur l’Afrique Centrale) et attire l’attention sur les thèmes dans la revue KARIBU et via le site web.

Et Vous? La FONCABA est soutenue par des dons pour une partie de son travail de formation avec des organisations partenaires en Afrique. C’est pourquoi la FONCABA vous remercie 1000 x ! FINTRO : BE 94 1430 6786 22 14 (Pour les dons de 40 euros ou plus, vous recevez une attestation fiscale) FONCABA I KARIBU 148 I octobre, novembre, décembre 2012

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Karibu est la revue de l’asbl FONCABA et paraît quatre fois par an. Abonnement: La revue est envoyée gratuitement à tous les intéressés Rédaction: M-Bernadette Zubatse Luc Bonte Evi Geypen Dries Fransen Jean Lefèbvre La FONCABA est une ONG reconnue par les autorités, spécialisée dans le renforcement des capacités de la société civile en Afrique. En optant pour la collaboration directe avec des partenaires locaux, les projets obtiennent des résultats durables et un grand ancrage dans la communauté locale. La FONCABA donne des outils pour que les Africains puissent prendre leur propre processus de développement en mains.

Adresse: Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles Tél. : 02 201 03 83 Fax : 02 205 17 39 e-mail : info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be Editeur responsable: M-Bernadette Zubatse (Rue du Progrès 333/03 – 1030 Bruxelles) Photos: FONCABA, APRODEPED, RODHECIC Layout et impression: De Riemaecker Printing bvba www.deriemaecker.be

Les articles n’expriment pas nécessairement l’opinion de la FONCABA. Cette revue est imprimée sur papier recyclé. Dit tijdschrift verschijnt ook in het Nederlands

OBJECTIFS DU Millenaire

191 pays ont signé un accord pour réduire la pauvreté vers 2015. Aidez-nous de rappeler aux politiciens leur promesse et à relever le défi. La pauvreté doit disparaître de notre planète!


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