N° 8 · Novembre/Décembre 2013 Afgiftekantoor Leuven Masspost Huit numéros par an
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« Tous ceux qui sont pauvres, dans n’importe quel sens du terme, sont identifiés au Christ. Donnez donc pour que vos frères puissent s’acheter des vêtements et de la nourriture. Réservez une place à votre table pour ceux qui ont faim. Et donnez à chacun tout votre amour et toute votre miséricorde, votre pardon et un visage aimable. » Uruguay – Crèche vivante à Florida. Les enfants vivent Noël.
Padre Pio écrivait dans une lettre de Noël : « Lors de la naissance de Jésus, les bergers entendirent le chant des anges, ainsi que nous le dit l’Écriture. Toutefois, elle ne nous dit pas que la Sainte Vierge et Saint Joseph, tout près de l’Enfant Divin, entendirent la voix des anges ou virent la lumière céleste. » Qu’ont-ils entendu ? Qu’ont-ils vu ? Les pleurs d’un nouveau-né dans l’étable sombre et froide, parce qu’ils n’avaient pas trouvé de place à l’auberge. Des millions de gens devront vivre cette fête de Noël en fuite, au milieu de la guerre, sans famille et sans cadeaux. Pourtant, ils se tiennent dans la Crèche, tout près de Marie et de Joseph. Dans la faiblesse de l’Enfant et dans le bois de l’étable, ils reconnaissent nettement le contour de la Croix qu’ils portent. Ils nous apprennent à comprendre le secret d’Amour de Noël. Ils sont les étoiles qui nous éclairent sur le chemin de Bethléem. C’est à ces réfugiés que nos voeux de Noël s’adressent en premier et nous
Père Werenfried van Straaten, 1913-2003
prions pour eux. L’exemple du petit garçon de Damas parle à beaucoup. Tandis qu’il joue à cache-cache avec sa sœur de six ans, il est abattu par un sniper. Depuis, on voit souvent sa sœur au cimetière, sur la tombe de son petit frère. Elle creuse le sol avec ses mains et crie : « Sors de ta cachette, je ne veux plus continuer à jouer. »
dans une église parce que des bombes ou des incendiaires l’ont détruite. Pour toi qui ne recevras pas de cadeau de Noël et qui chaque jour dois te préoccuper de trouver un morceau de pain et un peu d’eau pour survivre. Pour toi, qui malgré tout crois et fêteras Noël.
Comme aucun d’entre nous, ces réfugiés vivent le Mystère de Noël dans leur propre corps. Ils aspirent à Des millions de gens en la venue du Rédempteur. Par fuite se tiennent dans la nos dons et notre prière, nous Crèche, tout près de Marie voulons leur transmettre la et de Joseph. bénédiction de la Sainte Nuit et leur annoncer la Bonne On ne peut que se taire et pleurer, toute Nouvelle : « Aujourd’hui vous est né un parole serait peu délicate. Cependant, nous Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans pouvons dire aussi à ce petit garçon et à sa la ville de David. » (Lc 2,11) soeur : « Dieu est venu dans le monde pour toi. » Pour toi, qui vis dans la peur Je vous souhaite une sainte Fête de Noël d’être agressé, enlevé ou tué. Pour toi que ainsi qu’à votre famille. la guerre a séparé de ta famille ou qui l’as perdue et qui vis dans la profonde tristesse Bien à vous de la séparation et de la mort. Pour toi qui es persécuté à cause de ta foi et dois te cacher. Pour toi qui n’as plus de maison et vis dans un camp de réfugiés. Pour toi qui P. Martin M. Barta ne pourras pas assister à la Messe de Minuit Assistant ecclésiastique 1
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Supplier et prier dans la dignité La lettre est courte. Elle est arrivée de Damas on ne sait comment. Voici ce qu’écrit Sœur Joseph-Marie : « Nous vous en supplions, ne nous laissez pas seuls dans cette souffrance. Aidez-nous à rendre visible l’amour et l’espérance dans cette situation sans espoir. » Et elle ajoute : « Votre solidarité est pour nous un signe de la grâce que le Seigneur ne nous oublie pas. » Les Sœurs de la Charité nous ont demandé 42 000 euros pour aider 350 familles chrétiennes à survivre pendant deux mois. Ces familles n’ont plus de revenu, les prix du pain, de la farine, du lait en poudre, de l’eau ou des légumes
montent inexorablement. Ces familles veulent vivre, elles veulent survivre, dans leur propre pays : la Syrie. Les Sœurs du Bon Pasteur aussi se tournent vers vous. Jamais encore, leur petit bureau, à l’église de la Résurrection de Homs, n’a été aussi surchargé. Jamais encore, autant de familles avec leurs enfants n’ont cherché à s’enfuir. Ils dorment dans les parcs, les salles de sport, les salles municipales. Beaucoup emmènent leurs malades. Les sœurs s’occupent de tous, dont plus de 700 enfants. Ils ont besoin de lait, de couvertures, de vêtements, de médicaments. Et ils sont reconnaissants pour tout geste d’attention. Nous avons versé 40 000 euros aux Sœurs du Bon Pasteur sur un compte sécurisé. Nous comptons sur votre générosité. Et ce ne sont que deux exemples de la tragédie humaine en Syrie. Des centaines de milliers de chrétiens sont en fuite vers le Liban ou la Jordanie, ou réfugiés dans leur propre pays. Fadi K., un boulanger de 50 ans dit en Ils ont tout perdu. Couvertures et chaleur humaine comme première aide
Réfugiés chrétiens – Retrouver une vie normale
pleurant : « Ma maison a été incendiée. Toutes nos économies ont disparu. Comment vais-je nourrir mes six enfants ? Que Dieu pardonne à tous, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Fadi est un cas parmi tant d’autres. Nous devons déposer quelque chose dans leurs mains vides, ces mains qui supplient et prient dans la dignité, ces mains de nos frères et sœurs en détresse.
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Retourner au pays pour pardonner L’Orissa est une terre martyre. A Noël 2007, quand la première vague de persécutions s’abattit sur cet État de l’Inde, la populace tomba sur un homme du nom de Samuel. Ils voulurent savoir s’il était chrétien. Il demanda cinq minutes avant de répondre, s’agenouilla et pria le Christ de pardonner à ses persécuteurs. Ils virent qu’il priait, lui coupèrent les mains et le tuèrent. Ils en maltraitèrent un autre, handicapé, qui ne pouvait fuir et mirent le feu à sa maison. Sa sœur dit aujourd’hui : « Que nous reste-t-il ? Mon frère a été brûlé vif, la maison a été incendiée, les champs dévastés. Tous mes voisins se sont enfuis. Pouvons-nous retourner chez nous ? » Peut-être l’oseraient-ils s’ils avaient encore leur chapelle. Ce serait pour eux comme une assurance qu’ils ne seront pas convertis de 2
force. 117 églises ont été détruites, plus de 50 000 personnes chassées. Beaucoup vivent encore dans des camps de réfugiés. Et pour ceux qui ont pu rentrer, il manque encore la chapelle. Ils doivent prier et se rassembler dehors et quand il pleut ou qu’une tempête arrive, la messe est souvent annulée. Dans la paroisse de Sankharakhole, le Père Alexandre Charankunnel tient beaucoup à la construction de la chapelle. Les 50 familles catholiques de son village devraient avoir un lieu de rassemblement et de rencontre. La persécution pourrait leur servir d’instrument pour pardonner, à l’exemple de Samuel. Ils ne réussiront pas à construire la chapelle
avec leurs moyens personnels. En Inde, cette paroisse et cette région sont parmi les plus pauvres. Toutefois 2 307 euros ont pu être réunis. Nous avons promis les 12 000 euros qui manquent. Voulez-vous aider le Père Alexandre et sa communauté ?
En cas de surplus, votre don ira à un projet similaire permettant de poursuivre le travail pastoral de l’AED.
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Cadeaux de Noël pour l’Église en détresse Faire grandir l’Église – grâce aux religieuses en Europe de l’Est « Une Église sans femmes est comme le Collège apostolique sans Marie. La Sainte Vierge est celle qui aide l’Église à grandir ! La Madone est plus importante que les Apôtres ! » Le Pape François a vu le rôle des femmes de façon concrète dans le travail et la prière des sœurs, en Argentine. Ses paroles s’appuient aussi sur cette expérience. Dans le monde entier et surtout en Europe de l’Est, l’Aide à l’Église en Détresse soutient environ 10 000 religieuses par des aides d’existence. Grâce à votre aide en
2012, 1 358 religieuses ont pu poursuivre leur mission dans cette région du monde. Grâce à elles, l’Église grandit. Prenons l’exemple de Charkiw en Ukraine. Les « Servantes de Marie Immaculée » prennent en charge le catéchisme des enfants et travaillent avec les jeunes. Elles prient avec le groupe « Mères en prière » et enseignent dans les écoles. Elles s’occupent d’un jardin d’enfants municipal et préparent de nombreux adultes à recevoir les sacrements. Elles organisent des retraites pour les familles, des camps pour les enfants et s’occupent des personnes âgées.
Avec 500 euros, vous aidez une religieuse d’Europe de l’Est pendant un an et lui permettez d’accomplir tout ce travail et de prier pour l’Église.
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Pour la mission au Mali Ce ne sont pas 153 poissons, si gros soient-ils, qui menacent de déchirer le filet (cf. Jn 21,11), mais la pêche modernisée des « Filles du Cœur Immaculé de Marie » aurait des conséquences miraculeuses au Mali. Mère Bernadette énumère ces conséquences : d’abord, la lutte contre la pauvreté. Les trois quarts des 13 millions d’habitants du Mali vivent avec moins de deux dollars par jour, et c’est le cas des sœurs de la congrégation. La pêche et l’irrigation du petit verger leur assureraient un revenu de base, avec lequel
les sœurs pourraient aider leur entourage, fournir une alimentation saine et protéger l’environnement. Cela permettrait également de valoriser l’agriculture et l’élevage qui ont peu d’intérêt dans l’esprit des jeunes, mais assurent la subsistance de la majorité de la population. Sans compter aussi des conséquences pastorales : les religieuses seraient encore plus des filles du pays et leur mission au sein du « désert islamique » (87 % de musulmans et 2,9 % de chrétiens) en serait facilitée. Concrètement : avec une réserve d’eau et un système d’irrigation, les sœurs feraient une « pêche miraculeuse ».
153 est le nombre de poissons que les Apôtres ont pêchés, à la demande de Jésus ressuscité. Les sœurs nous demandent une aide de 15 300 euros. Nous avons besoin de 100 Bienfaiteurs qui voudront bien donner 153 euros chacun – pour la mission au Mali.
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Deux dinars pour l’hôpital d’Amman « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands ... » (Lc 10, 30). C’est ainsi que Jésus commence sa parabole du Bon Samaritain. Dans le prolongement de cette route se trouve Amman et c’est là que l’histoire continue. A l’hôpital italien d’Amman (Jordanie) ont échoué les maltraités et les battus, laissés à demi-morts sur les routes de la région. Les « Sœurs dominicaines de l’Adoration », leurs médecins et leurs infirmières s’occupent des réfugiés malades, en particulier ceux de Syrie et d’Irak. C’est le Centre médical le plus ancien en Jordanie
(depuis 1926). Il se trouve au centre de la vieille ville et c’est le seul hôpital où l’on prend soin même des pauvres et des indigents, souvent gratuitement. 47 000 patients sont pris en charge chaque année. Le nombre croissant des réfugiés submerge les capacités de l’hôpital. La compassion des sœurs et des médecins se heurte aux frontières de l’inacceptable. C’est juste que les médicaments et les lits coûtent cher. S’il se trouve 640 Bienfaiteurs, qui donnent « deux dinars » c’est-à-dire 50 euros pour ce service de compassion, nous pourrons les aider à acheter une grande quantité de médicaments et ce
qui leur est nécessaire. Et de façon désintéressée, donner de l’amour – comme le Bon Samaritain, en faveur de l’inconnu, couché à moitié mort sur le bord de la route, non loin d’Amman.
En cas de surplus, votre don ira à un projet similaire permettant de poursuivre le travail pastoral de l’AED.
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Aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Rio, huit jeunes et un prêtre sont venus de Chine. Ils étaient enthousiastes. «Ce fut si grandiose, si catholique et si rempli de joie spirituelle profonde ! Le témoignage vivant que nous sommes une famille mondiale de la foi ». Ils tiennent à remercier de tout cœur tous les Bienfaiteurs de l’Aide à l’Église en Détresse. « Nous avons senti votre soutien par la prière. » De la même façon, ils ressentent combien la générosité des Bienfaiteurs aide leur Église en Chine et l’accompagne. « Nous prions pour vous tous. Que le Seigneur vous accorde la santé et vous protège. Vous êtes comme le Bon Samaritain. Sauf que ce n’est pas un seul que vous aidez, ni seulement les neuf qui sont allés à Rio, mais beaucoup, beaucoup de personnes à travers la Chine. »
Détresse, amour et gratitude – Vos lettres Une famille se prive pour la Syrie Je voudrais faire savoir à l‘archevêque d’Homs que nous avons entendu son appel. En nous privant de certains achats superflus, nous pouvons adresser à l’AED une somme de 100 euros. Nous sommes en train d’acheter une maison, il nous est insupportable de le faire sans partager un peu de nos biens avec ceux qui ont tout perdu. Nous montrons à nos six enfants les vidéos de l’AED sur la Syrie, afin qu’ils se souviennent de ce pays et que leur conscience politique et chrétienne soit éclairée. Une famille de France Rendre l’Église universelle plus proche Depuis de nombreuses années, vous organisez des réunions d’information dans nos paroisses avec des prêtres et des évêques passionnants, du monde entier. Ils nous rendent proche de l’Église universelle et des chrétiens persécutés
aujourd’hui. Je suis tellement impressionné par votre travail que je penserai à l’AED dans mon testament. Merci et que Dieu vous bénisse. Un entrepreneur de Suisse Don faible, prière puissante L’âge m’a rattrapée. Je suis clarisse depuis 70 ans. Mon don personnel est petit, mais pas ma prière. Une religieuse d’Australie Partager l’argent reçu à ma Communion Ma Première Communion fut magnifique. Je suis heureux et reconnaissant de pouvoir recevoir le Sauveur si souvent. Je souhaite que tous les enfants du monde connaissent Jésus. C’est pourquoi je voudrais faire cadeau de l’argent que j’ai reçu pour ma Première Communion. Mon papa vous a envoyé 200 euros. Un enfant d’Allemagne
Aide à l’Église en Détresse a.s.b.l. Abdij van Park 5, B-3001 Leuven,Tél. +32 (0)16 39 50 50, Fax +32 (0)16 39 50 60 Pour la Belgique francophone : rue des Bruyères 129, B-4000 Liège, Tél. +32 (0)4 229 79 43. - Votre don : pour la Belgique IBAN: BE25 1960 0933 4182 et BIC: CREGBEBB. Pour un dégrèvement fiscal pour un don à partir de 40.€, veuillez verser à notre filiale Aide et Espoir asbl, rue des Bruyères 129, B-4000 Liège, sur le compte IBAN: BE72 1960 1357 6116 et BIC: CREGBEBB. Pour le Luxembourg : IBAN: LU66 1111 0261 9404 0000 et BIC: CCPLLULL P&T Luxembourg. E-mail : info@egliseendetresse.be - Website : www.egliseendetresse.be 4
Johannes Freiherr Heereman, Président exécutif
En Corée du Sud, j’ai marché sur les traces du P. Werenfried qui visita ce pays en 1962 et 1963 et a contribué à la croissance de l’Église catholique, encore toute petite. Au 19ème siècle, d’innombrables croyants ont sacrifié leur vie pour le Christ, après de cruelles tortures. C’est grâce à cette semence que s’est épanouie l’Église en Corée du Sud. A la messe du dimanche, un adulte sur quatre était un catéchumène. Au contraire, dans le pays voisin, la Corée du Nord, toute activité religieuse est interdite. Le communisme terrorise ce pays sans pitié. En outre, dans certains pays islamiques, les radicaux font régner la terreur – cette fois au nom d’un Dieu lointain qui d’après eux n’aime pas les chrétiens. Mais Jésus, Fils de Dieu s’est fait homme pour tous les peuples. Dans la crèche de Bethléem, nous trouvons la clé de la vie pour vaincre le mal. L’Avent nous prépare pour cet événement qui sauve l’humanité. Dans les pays libres, nous pouvons le célébrer et rendre grâce à Dieu. Et parmi vous, nous rencontrons beaucoup de cœurs généreux qui aident à diffuser ce message de l’Amour rédempteur, partout où l’Église est en détresse. Que Dieu vous bénisse, que Noël vous comble de joie et que la Nouvelle Année vous apporte la paix et la santé.
Rédaction : Jürgen Liminski Editeur responsable : Kirche in Not / Ostpriesterhilfe, Postfach 1209, D-61452 Königstein – En Belgique : Uma Wijnants, Abdij van Park 5, B-3001 Leuven – P608135 – De licentia competentis auctoritatis ecclesiasticae – ISSN 0252-2519 – Printed in Belgium. www.acn-intl.org
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Pauvreté, joie, miracle de la conversion Le Pape François était l’archevêque de Buenos Aires. Qu’en est-il de l’Église dans son Argentine natale ? Comment l’AED aide-t-elle dans le pays du Pape ? Ulrich Kny, responsable de la Section Amérique latine au Secrétariat international de l’AED, s’est rendu dans plusieurs diocèses cet été. Voici sa réponse. Comment se vit concrètement l’élection d’un Argentin sur la Chaire de Pierre, dans le deuxième plus grand pays d’Amérique latine ? Que vous alliez dans n’importe quelle paroisse, les affiches du Saint-Père, presque grandeur nature, vous sautent aux yeux. À côté de lui sa supplication : « Priez pour moi » ou encore un appel à s’impliquer comme bénévole à la Caritas. Enthousiastes, les secrétaires de Mgr Conejero, l’évêque de Formosa ont raconté que le Pape lui-même avait téléphoné pour remercier personnellement
L’un de nous ! Le peuple fonde beaucoup d’espoir sur le Pape François.
l’évêque d’une lettre qu’il lui avait écrite. Et d’apprendre que le Saint-Père à Rome, par exemple, boit le mate, remplit de nombreux croyants ordinaires d’une grande fierté : le Pape est l’un de nous ! Ils apprécient de lui, comme de son prédécesseur, qu’il emploie des mots clairs et faciles à comprendre. Et ils placent de grands espoirs en lui pour qu’il puisse combattre avec succès la pauvreté et la corruption dans leur pays. La pauvreté est largement répandue. De plus, le gouvernement Kirchner n’est pas favorable à l’Église. Comment survit l’Église ? En fait, l’inflation estimée à 30 % et le manque d’emplois ont fait que près de 80 % 5
Education chrétienne – le meilleur moyen pour sortir de la pauvreté
des travailleurs dépendent de l’État dans le nord de l’Argentine. Afin de maintenir leur indépendance par rapport au gouvernement, certains évêques se privent volontairement de l’aide de l’État envers l’Église. Ce dernier participe souvent au financement de projets de construction de l’Église, aux salaires des enseignants dans les écoles religieuses. Il paie aussi de modestes salaires aux évêques et fournit une aide à la formation des séminaristes. Mais cela ne suffit pas pour faire vivre l’Église. Au cours des dix dernières années, l’AED a soutenu de nombreux projets d’une valeur totale de 2,5 millions d’euros, mais l’aide la plus importante a consisté en offrandes de messe et en moyens de subsistance : pour 2,5 millions d’euros supplémentaires. En quoi consistent ces projets ? Nous procurons une aide d’existence aux communautés religieuses féminines et aux prêtres – sous forme d’offrandes de messe. Nous participons à la rénovation de chapelles, presbytères, centres de formation et de retraites ; nous finançons aussi la formation des catéchistes, l’achat de livrets du Rosaire, de matériel catéchétique, de voitures, la construction de salles polyvalentes. En raison de la grande pauvreté, certains diocèses portent encore le fardeau d’une théologie de la libération orientée vers le marxisme. La formation au séminaire et bien sûr l’éducation à l’école sont une aide précieuse. Malheureusement, l’État soumet les écoles privées à des obstacles de plus en plus grands et investit toujours davantage dans les écoles
Ulrich Kny avec Mgr Andrés de Corrientes, devant Notre-Dame de Itatí
publiques et dans la formation des enseignants, afin qu’ils appliquent l’éducation sexuelle de l’État. Nous dialoguons avec les évêques sur les alternatives possibles. Comment voyez-vous, en général, la vie de foi de l’Argentine ? Il existe une piété populaire bien ancrée. Pratiquement chaque paroisse est attachée à sa propre neuvaine et à sa propre procession. « Notre-Dame de Luján », patronne nationale de l’Argentine, est particulièrement aimée. Des pèlerinages locaux à divers sanctuaires de la région revêtent également une grande importance. Par exemple, environ trois millions de pèlerins par an se rendent à la Basilique du pèlerinage de Marie à Itatí, sur les rives du Río Paraná. À Mailin, environ 250 000 croyants viennent pour l’Ascension. L’évêque du lieu a été témoin de nombreux miracles associés à des confessions. C’est un excellent potentiel pour l’Église, que l’on pourrait encore augmenter avec générosité.
En cas de surplus, votre don ira à un projet similaire permettant de poursuivre le travail pastoral de l’AED.
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Faso
Évangélisation en paroles et en actes
Les instruments de la mission : charrue et vélo
Ils deviendront agriculteurs-catéchistes et choisiront une vie modeste, par amour de l’Évangile. Ils assument des tâches pour lesquelles les prêtres ne sont pas absolument nécessaires. Ils sont « le cœur des communautés ». C’est ainsi que le Père Cyrille Sam, Directeur du Centre catéchétique de Donse, parle de ces jeunes hommes et femmes qui, après quatre ans de formation, œuvrent au service de la pastorale et mènent parallèlement une vie d’agriculteurs. Leur travail est un « travail inestimable » pour la vie de la communauté. Les catéchistes
Prier ensemble – Messe à Donse pour petits et grands
sont les assistants et les représentants des prêtres. Ils célèbrent la Parole quand les prêtres en sont empêchés, font le catéchisme, visitent les malades, organisent des groupes de prière et préparent à la réception des sacrements. C’est de l’évangélisation « en paroles et en actes », au Une catéchiste de la paroisse : mettre en pratique ce qu’on a appris milieu du peuple. En 1925, les Pères Blancs ont fondé le Centre de formation à Donse, à proximité de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Depuis lors, des célibataires ou de jeunes couples entre 18 et 35 ans viennent se former au service pastoral. Le programme d’enseignement inclut l’étude de la Bible, la liturgie, la pastorale, l’histoire de l’Église, l’anthropologie, la pastorale des sacrements, la mariologie, la christologie, la doctrine sociale et la philosophie. Dans le même temps, et deux jours par semaine, ils étudient l’agriculture, l’élevage, la menuiserie, le jardinage et la mécanique. Tout cela leur est nécessaire pour leur mission à venir, de façon à être disponible pour tous, quelle que soit la situation.
Force physique nécessaire – Catéchistes transportant des pierres
Pendant leur formation, ils ne reçoivent pas d’argent. Mais, pour qu’ils ne vivent pas dans la misère ou la dépendance financière dès le départ, et soient aussi acceptés par leurs communautés, ils obtiennent une sorte de dot à la manière pastorale : une grande brouette pour transporter l’engrais, un vélo pour les visites pastorales de village en village, une charrue et un âne pour le travail des champs. De cette façon, les agriculteurscatéchistes et leurs familles sont des conseillers spirituels qui favorisent aussi le développement local. Dans les dernières années de la crise, les prix ont considérablement augmenté. L’archevêque de Ouagadougou voit que le Centre de formation et son rôle exemplaire sont en danger. Il nous demande de l’aide. Les 21 élèves en quatrième année de formation devraient également recevoir une brouette, un vélo, une charrue et un âne. Leur efficacité en serait renforcée. Il manque 14 400 euros à l’archevêque. Petite somme pour 21 semeurs d’Évangile. L’Évangile doit être semé au Burkina Faso. La parole seule ne suffit pas. Il faut aussi des instruments pratiques pour labourer et préparer le terrain ou le vélo pour porter le message aux personnes de bonne volonté.
En cas de surplus, votre don ira à un projet similaire permettant de poursuivre le travail pastoral de l’AED.
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