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octobre • décembre 2012 • 1 €
ACTUALITÉS DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES
L'ÉCOLE DU VAL-DE-GRÂCE Dossier
Opération Harpie
Réflexion éthique
Exercice ACME 2012
Le soutien médical en OPEX
# 129
SOMMAIRE
ACTU SANTÉ octobre • décembre 2012
Actualités
.......................................................................................
4-5
VIE DU SERVICE
Préparation opérationnelle : médecins et infirmiers se forment pour servir en unité médicale de décontamination des armées Préparation physique & Félinisation du 8e RPIMa
6 7
...........................
.......................................................
DOSSIER
L'École du Val-de-grâce
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8-23 Activités opérationnelles Opération HARPIE : un soutien médical assuré de l’avant au rôle 4
24-25
..........................................
24
réflexion éthique
ERE Clermont-Tonnerre « Soignants du service de santé des armées et armement »
26-28
..............
Exercices
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Exercice ACME 2012
............................................................................................................
hôpitaux
Biologie moléculaire, une plateforme unique
30
...........................................................
© Photo couverture : EVDG
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DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information - Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 bcissa@dcssa.fr
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Édito Retrouvez toute l’actualité du Service sur Intrasan et sur www.defense.gouv.fr/sante
© ECPA-D
MGA Gérard NEDELLEC Directeur central du Service de santé des armées
Les écoles du SSA au défilé du 14 juillet
Cette année, l'École du Val-de-Grâce et l'École de santé des armées (ESA) ont défilé côte à côte sur les Champs-Élysées. Le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées avait assisté aux répétitions des deux écoles le 11 juillet à Satory.
En accord avec l’état-major des armées, le service de santé des armées a élaboré et présenté au ministre de la Défense le 15 août 2011 un projet de service.
C’est dire l’importance fondamentale de l’Ecole du Val-de-Grâce dont le commandant est aussi le directeur de l’enseignement et de la formation du service de santé des armées (DEFSSA). A ce titre, il assure la tutelle de l’ensemble des organismes formateurs du service et coordonne la totalité des enseignements qui y sont dispensés : formations initiale et continue, formation métier ou opérationnelle. Grâce à cette école, qui met en œuvre la politique de formation décidée par la direction centrale du service de santé des armées, le service de santé dispose d’un personnel de qualité, régulièrement formé, afin de remplir sa mission de soutien des forces, en tout temps et en tous lieux.
© EMA COM
Validé par les autorités ministérielles, ce projet s’articule autour de quatre grands axes dont l’un s’intitule « Poursuivre l’effort du Service sur ses personnels ». Le recrutement des personnels est une nécessité et une étape indispensable pour que le service de santé des armées puisse remplir sa mission au profit des armées et de la gendarmerie. Mais sans la formation de ces personnels, le but ne pourrait être atteint.
Visite du ministre de la défense à l'hôpital de Kaboul
Au cours de sa visite aux unités françaises engagées en Afghanistan, monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, accompagné par monsieur Bajolet, ambassadeur de France à Kaboul, et par le général de corps d’armée de Bavinchove, commandant l’opération PAMIR, s’est rendu le 18 juillet 2012 à l’hôpital médico-chirurgical (HMC) de Kaboul. Après une présentation de la prise en charge d’un blessé de guerre et du plan MASCAL (arrivée massive de blessés) par le médecin en chef Marc Puidupin, médecin-chef de l’HMC, le ministre s’est entretenu avec les équipes médicales françaises et étrangères qui travaillent ensemble dans le role 3. Le ministre a ensuite visité les blocs opératoires, la réanimation, le WARD (service d’hospitalisation) et le service de consultation où se trouvaient de nombreux civils afghans. Le ministre a souligné le travail remarquable réalisé par l’ensemble de la chaîne du service de santé des armées depuis le role 1 des FOB (Forward Operating Base) jusqu’au role 4 des hôpitaux d’instruction des armées. Il a encouragé le personnel de l’HMC à poursuivre, avec la même excellence, le travail réalisé tant au profit de nos troupes qu’à celui de la population afghane.
4 • Actu santé • # 129 • octobre - décembre 2012
Actualités
en bref… en bref… en bref… en bref… en bref… en bref… en bref… en b
« L’hôpital militaire Legouest, 100 ans d’histoire à Metz » Edition Lavauzelle, 22 euros. Héritier de l’hôpital du Fort Moselle (1732-1918), il devient « Hôpital Legouest » dans les années 30. En charge des blessés de guerre lors des deux conflits mondiaux, l’hôpital évolue au fil du temps et des évènements. Il est aujourd’hui une structure de soins de proximité pour la communauté de défense comme pour les patients civils de l’agglomération de Metz. S'adresser à l’Amicale des Personnels de l’Hôpital Legouest, tél : 03 87 56 49 61.
Vendredi 7 septembre 2012, le MGA Nedellec, directeur central, a présidé la cérémonie de présentation au drapeau de la promotion 2012 de l'École de santé des armées (ESA). Les nouveaux élèves du 1er bataillon se sont vu remettre l’épée de l’officier par leurs ainés de la 7e compagnie. « La cérémonie de présentation au drapeau symbolise bien plus que le simple lancement de vos études de médecine ou de pharmacie. Elle est la manifestation publique, devant l’institution, vos familles, vos proches et vos pairs de votre engagement à servir pour, le bien du Service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes de la France, ce qui n’est pas une simple formule mais devra être la ligne directrice de votre carrière » a déclaré le directeur central.
©HIA LEGOUEST
EN VENTE
L’hôpital militaire Legouest, 100 ans d’histoire à Metz Vendredi 14 septembre, le HIA Legouest a célébré ses cent ans, au cours d’une cérémonie présidée par le directeur central du service de santé des armées. Celui-ci a souligné "la véritable symbiose qui existe entre l'hôpital d'instruction des armées
Legouest et l'agglomération messine, développée au cours de ses 100 ans d'existence." L’occasion d’inaugurer l'exposition retraçant un siècle au sein du service de santé des armées, notamment durant les conflits : présentation de véhicules et de matériels d'époque, reconstitution d'un poste de secours de 1916. Ouverte le lendemain au public dans le cadre des journées du patrimoine, elle a rassemblé un large public et de nombreuses associations. L'établissement a pris le nom de « Legouest » dans les années 30, en hommage au médecin général inspecteur Venant Antoine Léon Legouest, né à Metz en 1820 qui s’est illustré par son combat pour l’autonomie du Service de Santé.
©EPPA
©ESA 2012
© xioixoxioxixoxioixoxixo
Présentation au drapeau de la promotion 2012 de l’ESA
baptême promo EPPA Le 21 septembre à Toulon, a eu lieu le baptême de la 14e promotion de l’école du personnel paramédical des armées (EPPA). La cérémonie était présidée par le médecin général de armées Nédellec, directeur central du service de santé des armées, en présence des autorités civiles et militaires de la région. Les élèves incorporés à l’école en août 2011 se sont vus attribuer le nom de « Promotion infirmier de classe supérieure Thibault Miloche » blessé le 14 octobre 2010 par un tir de roquette lors d’une opération dans la vallée d’Uzbeen en Afghanistan, décédé des suites de ses blessures à l’hôpital de Kaboul dans la nuit du 15 octobre. Cette promotion de l’EPPA compte dans ses rangs 95 élèves : 51 d’entre eux sont issus de l’armée de Terre dont 7 de la légion étrangère et 4 de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, 19 de l’armée de l’Air, 21 de la Marine nationale et 4 du service de santé des armées.
Actu santé • # 129 • octobre - décembre 2012 •
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Vie du service
Préparation opérationnelle en unité médicale de décontamination des armées Les stages de qualification « à la prise en charge médicale des blessés au sein d’une umda » viennent d’être créés, sous la responsabilité de l’École du Val-de-Grâce. un minimum de 240 personnels doit être formé en 4 ans.
Q
uatre stages annuels sont prévus de se dérouler sur le camp de La Valbonne, les sections du Régiment médical armant les UMDA Terre. Après un premier stage (18 au 22 juin) qui a vu se qualifier 10 personnels sur les 13 inscrits, l’équipe pédagogique vient de réunir 18 stagiaires candidats instructeurs (14 médecins, 1 pharmacien et 3 infirmiers) pour un stage spécifique (10 au 14 septembre).
session (4-8 février 2013) au cours de laquelle certains d’entre eux assureront l’encadrement du stage sous la supervision de l’équipe pédagogique initiale. Pharmacien en chef F. Dorandeu Conseiller technique du Directeur central pour la défense médicale contre les armes chimiques et directeur du stage (IRBA-CRSSA) > Médecin en chef O. Nespoulous (HIA Percy),
Cette formation est essentielle à la restitution ultérieure d’un message clair, validé et unique concernant les modalités de prise en charge des victimes au sein d’une UMDA. Des exercices pratiques et des réflexions par groupe ont permis aux stagiaires instructeurs de clairement percevoir les objectifs de formation et de proposer des aménagements pour la prochaine
membre de l’équipe pédagogique > Médecin principal X. Michel (SPRA), membre de l’équipe pédagogique > Capitaine (R ) C. Rotger (SPRA), membre de l’équipe pédagogique > Médecin en chef S. Novel (BOI/RMED) > Médecin en chef H. Dampierre (CeFOS) >Médecin en chef B. Castell (EVDG/DPMO)
CARTE DU SOUTIEN MÉDICAL EN OPEX
HERACLES 1 RÔLE 1
TRIDENT 2 RÔLES 1
EULEX 1 RÔLE 1
DAMAN
PAMIR
4 RÔLES 1 1 MEDEVAC
13 RÔLES 1 1 MEDEVAC 1 RÔLE 3
TAMOUR 1 RÔLE 1 1 RÔLE 2
HARPIE 1 RÔLE 1
LICORNE
EPERVIER
BOALI
2 RÔLES 1 1 MEDEVAC 1 RÔLE 2
4 RÔLES 1 1 MEDEVAC
1 RÔLE 1
6 • Actu santé • # 129 • octobre - décembre 2012
1 RÔLE 2
EUTM OUGANDA 1 RÔLE 1
FAN 4 RÔLES 1
Vie du service
Préparation physique & FÉLINISATION DU 8 RPIMA E
Le commandement du 8e RPIMa et l’antenne du CMA de Toulouse - Castres, se sont interrogés sur l’accroissement potentiel de troubles musculo-squelettiques (T.M.S.).
D
epuis 2011, le 8ème RPIMa de Castres est doté du FELIN (Fantassin à Equipements et Liaisons Intégrés). Ce système de protection équipe le combattant lors de ses missions tant pendant le saut en parachute que lors de ses longs déplacements au sol. Son poids avoisine les 65kg et peut aller jusqu’à 85kg lorsque le soldat se trouve en conditions de saut. Une collaboration étroite avec notre service ainsi qu’avec le Bureau des Sports du régiment a permis d’étudier les origines des accidents en 2011 et les habitudes des fantassins et de leur hiérarchie en matière de préparation physique. Cet échange a débouché sur deux séances de sensibilisation des
cadres de contact et la mise en place d’un livret d’aide à la planification de l’entraînement quotidien au 8ème RPIMa. Il s’inspire des grands principes présentés dans la doctrine EPMS éditée en Octobre 2011. Les premiers résultats de cette action devraient être évalués en 2013.
MKCN BESNARD Nicolas
Kinésithérapeute
et Préparateur Physique Service MPR H.I.A. Robert Picqué
Plan rouge SUR LA CÔTE D'ÉMERAUDE
L
undi 10 septembre 2012, s'est déroulé au large de Saint-Brieuc (22) un exercice de catastrophe maritime de grande ampleur: une vedette transportant une soixantaine de passagers entre l'île de Bréhat et le
petit port de Saint-Quay-Portrieux est victime d'une violente collision avec un container à la dérive. Les victimes sont nombreuses et la sécurité du navire est compromise. Ce scénario va conduire au déclenchement du plan ORSEC maritime, permettant ainsi d'évaluer les capacités de réaction des différents acteurs de l'urgence maritime (CROSS, préfecture maritime, marine nationale, SAMU et SMUR, SDIS, etc...) Un hélicoptère EC225 de la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic a participé aux premiers secours en hélitreuillant à bord du navire une équipe médicale du service de santé des armées. En coopération avec une équipe du SAMU 22, ils ont assuré le triage des victimes, phase essentielle pour permettre une évacuation coordonnée vers le Poste Médical Avancé (PMA) déployé à cette occasion,
et chargé de stabiliser les blessés avant leur évacuation vers plusieurs hôpitaux de la région. Chaque jour, les personnels du service de santé des armées sont en alerte pour assurer la médicalisation du secours en mer. MP Christophe Albert, Antenne médicale Lanvéoc- Poulmic Actu santé • # 129 • octobre - décembre 2012 •
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dossier
L'ÉCOLE DU VAL-DE-GRÂCE L’EVDG s’inscrit depuis plusieurs années dans une dynamique de profonde mutation : ancienne école d’application du service de santé des armées, elle a considérablement élargi le périmetre de ses missions le 1er avril 2005, en reprenant officiellement le nom d’école du val-de-grâce puis en intégrant la conférence des grandes écoles en décembre 2011 (1).
© EVDG
L'EVDG a pris toute sa place au sein des grandes écoles militaires
Médecin général inspecteur Maurice VERGOS, directeur de l'Ecole du Val de Grâce 8 • Actu santé • # 129 • octobre - décembre 2012
L’EVDG fédère l’ensemble de l’enseignement et de la formation de tous les personnels du Service de santé des armées. Elle assure une tutelle pédagogique sur l’École de Santé des Armées localisée à Lyon-Bron et sur l’École du personnel paramédical des armées localisée à Toulon.
La formation spécialisée au profit des praticiens des armées en 3e cycle des études médicales consiste, tout en supervisant leur cursus universitaire effectué au sein des HIA, à leur délivrer un enseignement complémentaire médico-militaire et un enseignement milieu adapté à leur premier poste.
Pour remplir sa mission pédagogique, elle dispose d’un Collège de Professeurs titulaires de chaire et de Professeurs Agrégés, des écoles de formation et bénéficie de l’appui de l’ensemble des structures du SSA disposant d’experts dans chacun de leurs domaines de compétence (HIA, DRSSA, Centres d’instruction et de formation).
Depuis 2005, l’EVDG assure la coordination et l’organisation de la formation continue au profit de l’ensemble des personnels du Service de santé des armées. Cette formation continue intègre désormais le développement professionnel continu pour les professions de santé.
Étroitement liée aux HIA et à l’IRBA, l’École encourage et favorise toutes les actions de recherche clinique et fondamentale.
L’EVDG est également chargée de coordonner et d’organiser la formation opérationnelle santé du service de santé des armées et les formations d’adaptation à l’emploi au milieux
dossier
terre, air et mer anciennement réalisées par les Instituts. Ce transfert sera entièrement achevé fin 2012. Pour accomplir sa mission de formation, l’École du Val-de-Grâce dispose de départements et de centres d’enseignement répartis sur l’emprise de l’îlot du Val-de-Grâce (Paris) et sur d’autres emprises du SSA ou du ministère de la Défense, d’un bureau chargé de l’organisation des concours en relation avec la direction centrale du SSA, des services de soutien et des organismes rattachés. L’EVDG dispose ainsi de centres de formation spécialisés en médecine aéronautique sur l’emprise de l’îlot Percy (Clamart), en médecine navale sur l’emprise de l’îlot Saint-Anne (Toulon), en médecine des forces terrestres, en formation santé des sous-officiers et militaires du rang spécialité santé, et en formation opérationnelle sur le site du camp de la Valbonne. Ces centres dépendent organiquement, fonctionnellement et pédagogiquement du directeur de l’EVDG. Enfin, les Centres d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITeRA), rattachés sur le plan organique et
fonctionnel à l’hôpital d’instruction des armées au sein duquel ils sont implantés, sont tous placés sous l’autorité pédagogique du directeur de l’école du Val-de-Grâce. Il garantit l’unicité de la formation, la pertinence des moyens pédagogiques associés et prend en charge leur équipement pédagogique. Ils sont armés par l’hôpital d’instruction des armées de rattachement et placés sous l’autorité d’un directeur de centre agréé par le directeur de l’école du Val-de-Grâce. Forte de la définition de ses missions et de ses moyens, l’EVDG poursuit plusieurs objectifs. Le premier est d’assurer des formations de haut niveau, correspondant parfaitement aux besoins du SSA et valorisées pour certaines d’entre elles par une reconnaissance universitaire et le dispositif national de développement professionnel continu. Le second est de permettre aux personnels de s’engager dans des parcours professionnels adaptés à leurs souhaits et aux emplois offerts par le SSA, leur offrant ainsi une meilleure lisibilité pour leur carrière.
Le troisième est le maintien du savoir-faire spécifique acquis tout au long de l’histoire et de l’évolution des environnements d’intervention des armées. Les formations opérationnelles, les formations en médecine tropicale, médecine navale, médecine de la plongée ou médecine aéronautique ou celles concernant les environnements extrêmes doivent être ainsi sans arrêt actualisées et valorisées. Enfin la mise en place du développement professionnel continu offre à l’EVDG un champ de développement très important pour les prochaines années. L’EVDG, forte d’un corps professoral de grande qualité, d’une ressource importante d’intervenants expérimentés et reconnus et d’un savoir-faire pédagogique éprouvé est prête à s’adapter à tous les défis qui ne manqueront pas d’apparaître dans les prochaines années.
(1) En application du décret n° 2008-429 du 2 mai 2008, relatif aux écoles et à la formation du Service de santé des armées
Organigramme simplifié de l’École du Val-de-Grâce Bureau concours Professeurs titulaires de chaire et de corps enseignant
Département de formation initiale spécialisée
DFIS
• Bureau praticiens et enseignement universitaire • Bureau enseignement médico-militaire • Bureau des personnels administratifs
Musée du SSA
Direction Cellule qualité
Département préparation milieu et opérationnelle
DPMO
Service de soutien au commandement
Département développement professionel continu
DPC
Bibliothèque centrale du SSA
Département formation supérieure des paramédicaux
DFSP
• Bureau de formation externe et intradéfense
• Centre de préparation opérationnelle santé
• Centre du personnel d’encadrement
• Bureau DPC
• Centre de formation en médecine aéronautique
• Cellule Masters
• Centre de formation en médecine navale
• Centre d’instruction des infirmirmiers anesthésistes diplômés d’État
• Centres de formation en techniques de réanimation de l’avant Actu santé • # 129 • octobre - décembre 2012 •
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dossier : L'École du val-de-grâce
Le Département DE LA
FORMATION INITIALE SPÉCIALISÉE (DFIS) Le département de la formation initiale spécialisée (DFIS) de l’École du Val-de-Grâce assure la tutelle pédagogique de la formation initiale de tous les officiers de carrière du service de santé des armées (SSA), ainsi que l’organisation de la 6e année du cursus initial des praticiens pharmaciens et la formation d’adaptation à l’emploi des vétérinaires et des chirurgiens-dentistes. Retour sur les parcours de formation.
Chaque IHA doit obtenir un doctorat avec soutenance de thèse et valider un DES et éventuellement un DESC. La durée de ces parcours de formation varie entre trois et six ans selon les disciplines. La diversité des parcours de médecine générale ou de spécialité et la géographie des universités de rattachement des internes nécessitent une parfaite coordination entre le DFIS et les comités pédagogiques des HIA. Véritable plateforme de suivi universitaire, le DFIS organise les deux semestres obligatoires chez le praticien pour tous les Internes de médecine générale (IMG) qui représentent 70 % d’une promotion. Les IMG effectuent deux semestres de leur formation sous la
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© M François TESTE (EVDG)
À l’issue des Épreuves classantes nationales (ECN), les aspirants médecins de l’ESA choisissent selon leur rang obtenu, une inscription en Diplôme d’étude spécialisée (DES) de médecine générale ou en DES de spécialité - éventuellement complété d’un Diplôme d’étude spécialisée complémentaire (DESC) pour certaines spécialités - et de leur hôpital d’instruction des armées (HIA) d’affectation. Les Internes des hôpitaux des armées (IHA) vont alors réaliser leur formation universitaire et médico-militaire sous le pilotage du DFIS. Les praticiens reçus au concours d’assistanat des spécialités hospitalières, de recherche ou médico-militaires y sont rattachés également.
1 - Formation complémentaire délivrée aux internes.
2 - Formation de prise en charge des blessés de guerre.
© M François TESTE (EVDG)
GESTION DU CURSUS DES INTERNES
© ESA Lyon
Internes de la garde au drapeau de l’EVDG lors défilé du 14 juillet 2011.
direction d’Enseignants cliniciens ambulatoires (ECA) au sein des Centres médicaux des armées (CMA). Ces enseignants sont formés au sein de l’EVDG. Plus de quatre-vingt ECA ont dorénavant une place majeure dans la formation des internes de médecine générale. Acteurs-clé du parcours de formation des IMG, certains d’entre eux sont identifiés comme enseignants cliniciens ambulatoires référents (ECAR) et sont intégrés au sein des comités pédagogiques des HIA.
La formation opérationnelle Un enseignement médico-militaire (photo 1) est dispensé aux internes sous forme de différents modules : - adaptation de l’interne à son nouvel environnement professionnel ; - a spects médicaux de la préparation physique et opérationnelle ; - médecine tropicale et épidémiologie ; - médecine appliquée aux forces ; - a spects médicaux du risque nucléaire, radiologique, biologique et chimique. La prise en charge du blessé de guerre (photo 2), les urgences médicales et chirur-
gicales, la pratique médicale opérationnelle sont regroupées dans un enseignement de tronc commun de fin de cursus qui inclut un exercice terrain et opérationnel santé EXOSAN sur le site de La Valbonne (lire l’article CeFOS p.15).
La formation métier Après un parcours de formation validé par un contrôle continu des connaissances, les IMG choisissent leur première affectation en Centre médical des armées (CMA). Ils bénéficient alors d’un enseignement diplômant spécifique des milieux terrestres, aériens et maritimes, en liaison avec le Département de préparation milieux et opérationnelle (DPMO) de l’EVDG (lire l’article p.12). Ces enseignements se déclinent en Brevet de médecine des forces terrestres (BMFT récemment créé) réalisé sur six semaines par le CeFOS à la Valbonne, en Brevet de médecine aérospatiale (BMAS) assuré sur douze semaines par le centre de formation en médecine aéronautique à Clamart et le Brevet de médecine Navale (BMN) assuré en douze semaines par le centre de formation en médecine navale installé à Toulon.
Actualités pédagogiques 2012 pour les internes de médecine générale La Direction et les Départements de l’École du Val-de-Grâce ont procédé à une refonte pédagogique de l’enseignement opérationnel axée sur la médecine d’urgence, ainsi qu’à la création d’un Brevet de Médecine des Forces Terrestres (BMFT), à l’instar de ce qui existe déjà en médecine aéronautique et médecine navale. Ces cours se substituent désormais à l’ancien module « Blessé de guerre », et au cours « Enseignement Opérationnel en Poste Médical – Role 1 ». Ainsi, du 3 septembre au 19 octobre 2012, les internes de médecine générale de la promotion ECN 2009 ont inauguré une formation interarmes aux « urgences et risques des temps de crise », comprenant 5 modules, dont 2 semaines de terrain à la Valbonne, dans les structures récentes du Centre de Formation Opérationnelle Santé. Une réflexion est déjà engagée avec l’Université pour valider à moyen terme cette formation sur le mode d’un Diplôme d’Université permettant le maintien d’une compétence urgentiste, conformément au contrat opérationnel du SSA.
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dossier : L'École du val-de-grâce
Le DFIS (suite)
Les aspirants pharmaciens de l’ESA effectuent leur dernière année d’études à l’EVDG. Cette formation, confiée par l’institut des sciences pharmaceutiques de Lyon à l’EVDG, dispense des enseignements en sciences pharmaceutiques, en activités d’analyses et d’expertises appliquées, et des enseignements opérationnels et médico-militaires, répartis entre cours théoriques, travaux pratiques et stages dans de nombreuses formations organiques du SSA, au centre de défense NRBC, à la DGA (maîtrise NRBCCentre du Bouchet), à l’Institut de recherche criminologique de la Gendarmerie nationale et à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris ainsi qu’au Bataillon des marins-pompiers de Marseille.
Séance de vaccination en Afghanistan
© ECPA-D
DERNIERE ANNEE D’ÉTUDE DES PHARMACIENS, VÉTÉRINAIRES ET CHIRURGIENS-DENTISTES
Les chirurgiens-dentistes suivent une année de scolarité à l’EVDG, à l’issue de la soutenance de leur thèse, afin de suivre les enseignements opérationnels et métiers spécifiques à la pratique de la chirurgie dentaire au sein des armées. Outre les enseignements communs avec les IHA, ils effectuent des stages au sein des HIA et sont inscrits au diplôme d’université en criminalistique à la faculté d’odontologie de l’université René Descartes (Paris V).
LES OCTASSA Le DFIS assure traditionnellement le pilotage et le suivi de la formation initiale spécialisée et des formations de cursus des OCTASSA (1er et 2e degrés de l’enseignement militaire supérieur). L’arrêté du ministre de la Défense, signé le 6 juin 2012, sanctuarise un haut
Cours OCTASSA
niveau de formation. Il est réparti entre les enseignements à l’environnement santé du master « analyse et management des établissements de santé », de l’université Paris VII, de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), de l’assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’EVDG, et les enseignements métiers, milieux et opérationnels du SSA. Le DFIS se place au cœur de l’accompagnement des OCTASSA pour favoriser leur intégration au service du commissariat des armées entre 2014 à 2016 dans le cadre de la réforme des corps d’officiers exerçant des fonctions administratives initiée en 2009. Il participe à l’ingénierie de la for-
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© CCH S. Lemaire - BCISSA
Les vétérinaires suivent une année de scolarité à l’EVDG à l’issue de la soutenance de leur thèse, afin de suivre les enseignements opérationnels et métiers spécifiques à la pratique de la médecine vétérinaire au sein des armées. Aux enseignements communs avec les IHA, ils ajoutent des stages au sein de la clinique vétérinaire du 132e Bataillon cynophile de l’armée de Terre à Suippes, de la Garde républicaine et des antennes vétérinaires des CMA.
mation des futurs commissaires des armées amenés à servir au sein des formations du SSA. L’EVDG s’inscrira dès 2014 comme le site de formation au milieu santé des commissaires en 2e année de scolarité à l’École du commissariat des armées de Salon-deProvence, qui auront fait le choix de servir au sein du « milieu santé ». L’EVDG accueillera à la rentrée 2012 l’avantdernière promotion d’OCTASSA en formation initiale spécialisée. Médecin en chef Gilles Wendling Chef du Département de formation initiale spécialisée
dossier : L'École du val-de-grâce
Le Département DE LA
préparation « milieux » et opérationnelle (DPMO) Le département de la préparation « milieux » et opérationnelle (DPMO) de l'EVDG a été créé le 1er septembre 2010. Il est chargé de la mise en œuvre, de la supervision et de la coordination des formations « milieux » et des formations opérationnelles du personnel appartenant ou affecté au SSA.
Préparation opérationnelle « à la carte » Le bureau préparation opérationnelle (BPO) a été créé le 1er septembre 2011 au sein du DPMO. L’objectif : aider les personnels à réagir efficacement aux situations tactiques ou techniques rencontrées lors de chaque mission en Opération extérieure (OPEX). Un programme « à la carte » est proposé à chaque personnel pressenti pour partir en OPEX, en fonction du niveau de connaissances et du savoir-faire de chacun afin d’acquérir un savoir-être en situation opérationnelle. C'est le BPO qui planifie, programme, soutient et conduit les actions à mener au profit
© CITeRA Paris
D’
une part, pour organiser et planifier ces activités, le DPMO s'appuie sur le Bureau de la coordination des formations « milieux » (BCFM) et de préparation opérationnelle (BPO). D'autre part, pour mettre en œuvre ces activités, le DPMO dispose des centres de formation qui lui sont organiquement rattachés, spécialisés en médecine aéronautique, médecine navale et en santé opérationnelle, et du CITeRA du VDG ainsi que de structures du SSA, tels que les CITeRA, rattachés à cinq des Hôpitaux d’instruction des armées, ou des armées. Toutes ces formations bénéficient d’une plate-forme pédagogique d'enseignement à distance dont le DPMO organise actuellement le développement des capacités et l’enrichissement des contenus.
Organisation d’un Medichos.
des personnels avec les différents centres de formation. Il assure la coordination des formations opérationnelles délivrées par les Centres d'instruction aux techniques de réanimation de l'avant (CITeRA), le Centre de formation opérationnelle santé (CeFOS) de la Valbonne et les HIA. Pour effectuer leur Mise en condition de projection (MCP), les personnes désignées pour partir en OPEX bénéficient de trois types de formations complémentaires : le e-learning, les formations en présentiel (alliant des travaux pratiques et enseignements dirigés aux cours en salle) et les formations de restitution sur le terrain.
combat de deuxième niveau (SC2) au profit des auxiliaires sanitaires, activité jusqu'alors assurée par le bureau santé du Commandement des forces terrestres (CFT). La mise en condition de survie du blessé de guerre correspond à un standard de soins validé, sous la forme d’un référentiel, par le directeur de l’École du Val-de-Grâce, et par la formation du Service sur proposition du comité opérationnel pour l’enseignement du sauvetage au combat (1). Ce document est consultable en ligne (2). MC Christian Bay Chef du bureau préparation opérationnelle Département de la préparation milieux
Les retours d’expérience des différents théâtres sont également une base importante d’amélioration continue de cette préparation. Le BPO a repris la planification et la conduite de la mise en formation au Sauvetage au
et opérationnelle
(1) 0309/EVDG/DPMO du 30 mars 2012 (2) http://www.ecole-valdegrace.sante.defense.gouv.fr/preparation-ops-etmilieux/bureau-preparation-operationnelle-bpo/le-bureau-de-la-preparation-operationnelle-bpo
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dossier : L'École du val-de-grâce
Le DPMO (suite)
DPMO
CFMA Clamart
Quatre centre de formation sont organiquement rattachés au DPMO pour la mise en œuvre de ces activités : - le Centre de formation de médecine aéronautique (CFMA) sur l'ilot Percy,
CITeRA Paris
- le Centre de médecine navale (CFMN) sur l'ilot Sainte-Anne, CeFOS
La Valbonne
- le Centre de formation opérationnelle santé (CeFOS) sur le site de La Valbonne, - le CITeRA parisien de l'EVDG.
CFMN Toulon
Centre de formation de médecine aéronautique
Formations aux aéroMEDEVAC collectives.
CFMA (1er mars 2011) Lieu : HIA Percy de Clamart Formations validantes : • Brevet de médecine aéronautique et spatiale (BMAs) • Brevet supérieur de médecine aéronautique (BSMA) • Brevet européen de médecine aéronautique (BEMA) • Certificat de médecine appliquée au parachutisme (CMAP) • Brevet d'infirmier convoyeur de l'armée de l'Air (BICvAA).
Missions de la direction des études de l’IMASSA
Formations aux aéroMEDEVAC individuelles stratégiques.
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Centre de formation opérationnelle SANTÉ CeFOS (1er juillet 2012) Lieu : la Valbonne
Missions du Centre de préparations aux opérations extérieures (CPOPEX) et du Centre d'instruction santé de l'armée de Terre (CISAT)
© ADC B. Biasutto - DiCoD
Formations : • Stages de préparation opérationnelle : ComSanté, fonction santé en Opex, UDPS, transfusion sanguine en Opex, anglais médico-opérationnel • Stages de Mise en condition avant projection (MCP) • Brevet de médecine des forces terrestres (BMFT) • Formations médico-administratives des sous-officiers • Formations périmédicales • Formations de formateurs de secourisme • Stages de formation aux gestes techniques sur réacteurs biologiques • ExoSan
Exercice d'évacuation de blessé du CEFOS
Centre de formation de médecine navale CFMN (1er juillet 2011) Lieu : DRSSA de Toulon 3 domaines de formation : • Médecine navale :
Brevet de médecine navale ; stage de navalisation des MITHA issus de l’EPPA ; formation à l’embarquement des réservistes ; stage d’échographie pour médecins isolés ; journée de recyclage en échographie.
• Médecine de la plongée :
Physiologie et médecine de la plongée pour médecins ; certificat de médecine appliquée à la plongée sous-marine ; stage Infirmier de sécurité de la plongée (ISP- ISP-H) ; stage d’Infirmier plongeur hyperbariste ; journée de formation continue en médecine de la plongée.
© Dominique Viola / DICoD
• Médecine des sous-marins :
Certificat de médecine appliquée aux sousmarins ; certificat de médecine appliquée aux SNLE ; certificats de formation complémentaire.
Missions de la direction des études de l'Institut de médecine navale du Service de santé des armées
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OPÉRATION TAMOUR L’hôpital français est installé depuis le 12 aout dans le camp de réfugiés de Za’taari à 10 km de la frontière syrienne. Il dispose d’une antenne chirurgicale destinée aux blessés de guerre victimes des combats en Syrie et d’un centre de médecine générale destiné aux réfugiés vivant sur le camp. Le centre médical a soigné près de 1000 syriens, dont la moitié sont des jeunes de moins de 20 ans et des enfants. La majorité des réfugiés syriens venant en consultation souffrent de pathologies liées aux conditions climatiques et à leur longue marche avant d’atteindre la frontière.
dossier : L'École du val-de-grâce
La formation continue dans le Service de santé des armées
L’objectif de la formation continue, organisée et mise en œuvre par l’EVDG, est d’inscrire les personnels dans un parcours professionnel cohérent, en adéquation avec les besoins du SSA.
Le Département du développement professionnel continu (DDPC) est entièrement dédié à la mise en œuvre de la FCAE et du DPC. Ce département comprend deux bureaux, dont les missions se distinguent selon le caractère interne ou externe des formations. • Le Bureau du développement professionnel continu (BDPC) est responsable de la mise en œuvre des formations internes et des actions de DPC. Des formations dans des domaines aussi variés que le management, l’audit, le traitement de la solde ou l’hygiène en restauration collective, sont ainsi régulièrement proposées grâce au concours de nombreux personnels du SSA, mais aussi d’intervenants extérieurs comme ceux de l’École des hautes études en santé publique de Rennes ou d’autres organismes extérieurs. S’agissant de la formation à l’anglais, ce bureau pilote les marchés interarmées passés avec les sociétés Education First ®, pour une formation en e-learning, et ETS ®, dans l’objectif de faire
passer au plus grand nombre de personnels le TOEIC ® dont les résultats déterminent un profil de langue standardisé.
Démonstration de prise en charge NRBC organisée à l’EVDG dans le cadre du master 2 NRBC.
• Le Bureau des formations externes et intradéfense est chargé de proposer l’accès à des formations externes universitaires et à celles du Centre de formation de la Défense. Ce bureau est également chargé du plan de formation du SSA et du suivi du budget du département. Les acteurs de la formation continue s’appuient sur un réseau de correspondants au sein des Bureaux locaux des ressources humaines et des Directions régionales du SSA. Ce réseau, très actif, contribue de manière efficace à la diffusion des informations, mais aussi à l’utilisation pour des actions de formation des « crédits décentralisés », dont chaque établissement dispose. Pour ce faire, les acteurs de la formation au sein de l’École du Val-de-Grâce utilisent un certain nombre d’outils qui sont autant de guides dans leur travail. Parmi ces outils, on citera le catalogue des formations du SSA, le référentiel des compétences, adapté aux besoins d’ARHMONIE, des gestionnaires RH et des organismes qui effectue de la formation continue, ou encore le catalogue des parcours professionnels.
(1) Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires.
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© M François TESTE (EVDG)
L
a Formation continue d’adaptation à l’emploi (FCAE) reste toujours d’actualité pour l’ensemble des personnels du Service de santé et continue d’obéir à un schéma directeur de périodicité trisannuelle qui fait l’objet d’une circulaire émanant de la Direction centrale. Ce schéma définit notamment des axes de formation orientés sur le management, la qualité, le pilotage et le contrôle de gestion, les langues étrangères ou l’opérationnel. La loi dite HPST (1) a introduit le concept de Développement professionnel continu (DPC) pour tous les professionnels de santé. Ce concept de DPC regroupe à la fois la formation professionnelle continue et l’évaluation des pratiques professionnelles (voir page suivante).
dossier : L'École du val-de-grâce
LE DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU (DPC) Le DPC est une obligation individuelle qui concerne tous les professionnels de santé. Une démarche individuelle durant laquelle le professionnel de santé doit participer, chaque année, à un programme de DPC annuel ou pluriannuel, comme participant ou en tant que formateur. Explications.
Les changements pour le SSA et Le SSA présent l’École du Val-de-Grâce dans les commissions
Les masters au sein de l’École du Val-de-Grâce Dans la ligne de la mise en place du processus de Bologne, le parcours Licence-MasterDoctorat devient le standard des études supérieures, en France comme partout en Europe. L’École du Val-de-Grâce a mis en place des partenariats avec les facultés pour organiser des masters 2 dans des domaines pour lesquels le Service de santé des armées possède une expertise particulière. Ainsi, depuis 2009 et en partenariat avec l’Université paris VII, Diderot et l’École des Hautes Etudes de santé Publique de Rennes est organisé au sein des locaux de l’EVDG le master administration et management des établissements de santé. Avec l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) un master de santé publique, spécialité risques nucléaires, radiologique, biologique, chimiques et explosifs est organisé chaque année. Ces masters sont suivis au sein de l’EVDG par la cellule enseignements universitaires et master, département du développement professionnel continu. (contact Danielle Trioreau : 01 40 51 47 97 mail : evdgnrbc@evdg.org)
L’EVDG était jusqu’à présent l’établissement du SSA qui avait l’agrément des conseils nationaux de la formation médicale continue (pour les médecins hospitaliers, libéraux et salariés). Elle pouvait, jusqu’à la parution des décrets, valider les formations qu’elle organisait avec la contribution des enseignants et intervenants du Service de santé des armées. En 2012, elle présentera un dossier devant l’Organisme gestionnaire de développement professionnel continu (OGDPC) afin de devenir l’Organisme unique de développement professionnel continu (ODPC) du SSA et poursuivre sa mission dans le nouveau cadre réglementaire. Elle devra organiser et monter ses programmes en se conformant aux orientations nationales ou régionales, en respectant les méthodes validées par la Haute autorité de santé (HAS). Les actions de DPC du SSA seront organisées en faisant appel à des ressources internes sous la coordination de l’EVDG ou à des formations externalisées ou universitaires. Le SSA dispose d’un budget autonome et devra être adapté à l’exigence d’au moins une action de DPC par an pour chacun de ses six mille personnels soignants. Pour le SSA, les composantes « santé opérationnelle et spécifiques au milieu d’emploi » sont prises en compte dans les orientations nationales arrêtées conjointement par le ministre de la Défense et le ministre chargé de la Santé.
(1) Décrets N° 2012-26 à 30 du 9 janvier 2012.
Pour garantir des programmes de DPC de qualité, les décrets (1) prévoient que les organismes soient évalués par une Commission scientifique indépendante (CSI) par catégorie professionnelle. Le commandant de l’EVDG participe à la commission scientifique indépendante des médecins et un représentant du SSA est également présent dans la CSI des pharmaciens. Le chef du département du développement professionnel continu de l’EVDG représente le SSA au sein de la commission « Évaluation des pratiques professionnelles et sécurité des patients de l’HAS ». Médecin chef des services hors classe Christian Steenman Chef du département du Développement professionnel continu
Exemples de programmes DPC Acquisition / approfondissement de connaissances ou de compétences : • Formations en salle : exposé magistral, colloque, étude de cas, exposé avec échange interactif ; • Formations à distance : e-learning, revue de bibliographie participative ; • Activité de formateur : auteur d’un article, concepteur/réalisateur d’un programme DPC, maître de stage. Analyse des pratiques : • Audit clinique / revue de pertinence, staff / groupe de pair, suivi d’indicateur / chemin clinique / registre ; • Revue de morbidité et de mortalité, recommandations pour la pratique clinique ; • Gestion des risques en équipe ; • Accréditation, simulation ; • Protocole de coopération.
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dossier : L'École du val-de-grâce
Le Département DE
formation supérieure des paramédicaux :
au cœur des parcours professionnels Positionné aux côtés de trois autres départements pédagogiques au sein de l’EVDG, le DFSP gère aujourd’hui la plupart des formations paramédicales incombant à l’école. Il inclut également, depuis 2010, l’organisation de la formation initiale des secrétaires médicaux aux côtés du centre d’enseignement des personnels d’encadrement (CEPE), depuis 2011, des infirmiers anesthésistes avec le CIIADE, ainsi que des formateurs aux gestes et soins d’urgence avec le CFGSU.
ORGANISATION DU DFSP Pour mener à bien ses missions, deux cadres supérieurs de santé coordonnent une équipe de professionnels aux métiers et statuts différents : des formateurs, un aide pédagogique, des secrétaires ainsi que des appariteurs, exerçant sous les statuts MITHA, OCTASSA, VSSA et Ouvrier d’état. L’ensemble du département est placé, depuis 2011, sous la responsabilité d’un cadre supérieur. L’équipe du CIIADE/CFGSU, assure la continuité de ses missions en lien avec la formation au diplôme d’état d’infirmier anesthésiste et la formation des formateurs à l’Attestation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU). Certaines modalités d’organisation des formations organisées au sein du département ont fait ou font encore l’objet de modifications. Depuis 2011, le Centre d’enseignement des personnels d’encadrement (CEPE) et le Centre d’instruction des infirmiers diplômés d’état (CIIADE) mettent en œuvre, chacun dans leur domaine de compétences, les changements inhérents aux orientations politiques prises.
ACTUALITéS DE LA MISSION DE FORMATION Formation militaire initiale MITHA / UV1 Depuis juin 2012, la mise en œuvre de la Formation militaire initiale (FMI) des MITHA re-
lève de la responsabilité du DFSP pour la partie administrative (rédaction de la circulaire annuelle précisant les modalités pratiques du stage, convocation des stagiaires et des intervenants, …) et la coordination pédagogique de certains des acteurs tels que le directeur de stage et son adjoint cadre de santé.
Formation spécialisée des infirmiers anesthésistes (IADE) La rentrée de septembre 2012 marquera le point de départ d’une nouvelle époque dans la formation des infirmiers anesthésistes : les infirmiers militaires en formation d’IADE, affectés à l’École du Val-de-Grâce, seront accueillis à l’école de la Pitié-Salpêtrière, désormais seule voie d’accès au diplôme d’IADE pour les personnels du SSA. Ils bénéficieront du nouveau programme permettant l’intégration de la formation d’infirmier anesthésiste dans le schéma Licence-Master-Doctorat (LMD). L’équipe du CIIADE assure sa mission de formation pour les élèves en fin de formation jusqu’en septembre 2013. Un encadrement des élèves et une coordination administrative avec l’école d’IADE de la Pitié Salpêtrière et la préparation au concours d’admission resteront dans les missions dévolues à l’École du Val-de-Grâce avec l’organisation d’une formation complémentaire médico-militaire destinées aux élèves infirmiers anesthésistes. Les élèves militaires en formation à l’école de la Pitié-Salpêtrière seront accueillis prioritairement en stage dans les HIA.
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L’heure du rendez-vous avec la nouvelle formation qui s’inscrit dans une logique universitaire est fixée au 1er octobre 2012. Une formation militaire d’adaptation à l’emploi accompagnera l’intégration de ces nouveaux professionnels qui rejoindront les HIA. L’objectif reste inchangé : « faire acquérir à des infirmiers diplômés d'état des compétences techniques, relationnelles et éducatives pour garantir un soin infirmier de qualité dans une spécialité qui regroupe l'anesthésie, les urgences, la prise en charge de la douleur dans les différentes structures du Service de santé, les unités d'emploi en temps de paix, de crise ou en opération ».
Les cycles relatifs à la formation « cadre de santé » • La préparation à la sélection militaire en vue de l’admission en Institut de formation de cadre de santé (IFCS) est effectuée par le DFSP. Cette formation, effectuée à distance et d’une durée de sept mois, repose sur une étroite collaboration avec les HIA et sur l’implication locale des tuteurs référents pédagogiques. Elle s’articule autour de séances d’apports méthodologiques et de suivi pédagogique réalisées dans les établissements d’affectation des candidats et un séminaire de cinq jours au DFSP auquel s’ajoute un point méthodologique de mi-parcours ; • Le cycle préparatoire aux épreuves d’admission en IFCS s’adresse aux candidats militaires sous statut MITHA mais aussi aux
© O. Merlin - BCISSA
dossier : L'École du val-de-grâce
personnels civils sous statut TPCSSA qui ont réussi la sélection professionnelle. Il se déroule sur trois mois en discontinu au DFSP ; • La formation de cadre de santé est externalisée dans les IFCS civils et les étudiants restent administrés par leur établissement d’origine. Le DFSP est en charge du suivi de leur scolarité en particulier sur le plan administratif et financier ; • La formation d’adaptation à l’emploi des cadres de santé est une formation institutionnelle destinée aux cadres de santé MITHA et TPCSSA qui ont obtenu leur diplôme et avant leur première prise de poste. Elle est organisée au mois de septembre sur le site de l’EVDG depuis 2012.
les candidats retenus au DT est organisé en discontinu sur 1 an sous la forme de modules de 2 jours et de séminaires.
Formation militaire initiale MITHA/ UV1
Formation conduisant au brevet de secrétaire médical du SSA L’organisation de cette formation est régie par un protocole d’accord liant la DCSSA à la Marine. Le DFSP est responsable de sa mise en œuvre. Elle comprend : • la formation de secrétaire du commandement (UV2) organisée à l’école des fourriers de Querqueville qui dure 9 semaines ; • la formation de secrétaire médical du SSA (UV3) organisée et réalisée par le DFSP qui se déroule également à Querqueville et dure 4 semaines.
Le cycle préparatoire au concours de recrutement dans le Le DFSP développe et fait évoluer ses acticorps des directeurs des soins vités de formation pour répondre au mieux Ce cycle est organisé en discontinu sur une période de 6 mois, à raison de 5 séminaires de 5 jours au CEPE et un séminaire de 2 jours à l’École des hautes études en santé publique de Rennes.
L’enseignement militaire supérieur ouvert aux MITHA Le cycle préparatoire au concours d’admission au cycle d’enseignement diplôme technique (DT) a lieu à l’EVDG en discontinu sur 7 mois et le cycle d’enseignement conduisant
MISSION FORMATION
aux besoins des personnels paramédicaux du SSA. La mise en place du développement professionnel continu pour les personnels de santé devrait être un nouveau champ d’action dans les prochaines années pour le DFSP au sein de l’EVDG. Infirmière cadre supérieur de santé
Formation spécialisée • Formation des Infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE) depuis septembre 2012 • Préparation au concours d’admission à l’école d’IADE Brevet de secrétaire médical du SSA : UV2 et UV3 Formations supérieures des paramédicaux • Préparation au concours de sélection militaire cadre : 7 mois • Préparation au concours d’entrée en institut de formation cadre de santé : 3 mois • Préparation au concours de sélection pour le Diplôme technique (DT) : 7 mois • Cycle d’enseignement DT : 1 an • Formation d’adaptation à l’emploi des cadres de santé : depuis septembre 2012 • Directeur des soins Formation des formateurs AFGSU
Sylvie Gassiot Chef du département de formation supérieure des paramédicaux
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dossier : L'École du val-de-grâce
La Bibliothèque centrale
du Service de santé des armées (BCSSA) :
Centre de ressources du SSA Longtemps isolée, la bibliothèque connaît aujourd’hui un nouveau développement avec l’élargissement de ses compétences liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication afin de valoriser et de faire mieux connaître ses ressources documentaires.
A
© Photos : M. François Teste (EVDG)
ujourd’hui, avec plus de 60 000 ouvrages disponibles, 2 000 titres de périodiques dont plus de 150 abonnements en cours, de nombreux périodiques électroniques, thèses et une abondante littérature grise, la BCSSA est un outil de documentation efficace à la disposition de l’ensemble du personnel. Les apports de fonds anciens, qui proviennent de sites récemment fermés ou en restructuration, viennent enrichir considérablement les collections existantes. Ainsi la bibliothèque a récupéré les collections de l’École du Service de santé des armées de Bordeaux, celles de l’Institut de médecine navale du Service de santé des armées et la bibliothèque patrimoniale de l’HIA Sainte-Anne à Toulon. Elle s’apprête à recevoir, d’ici la fin de l’année, les collections de l’Institut de recherche biomédicale des armées, antenne Marseille (ancien Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées).
ressources numériques modifie considérablement l’offre documentaire. La bibliothèque patrimoniale se modernise et devient une bibliothèque d’étude et de recherche, aux missions élargies dont la qualité des services sera en adéquation avec les exigences actuelles des étudiants et des chercheurs.
La bibliothèque va étendre ses compétences dans le traitement de l’information en proposant une offre diversifiée qui réponde aux besoins d’un plus large public. La participation au réseau du Système Universitaire de Documentation (SUDOC) lui permettra d’achever son inventaire et de valoriser ses collections. Dès aujourd’hui, l’ensemble des références est signalé dans un catalogue collectif national accessible sur internet. La BCSSA a conscience de son nouveau rôle de « tête du pôle santé/documentation médicale ». La mise en place d’une véritable politique documentaire de réseau aboutira à
À l’initiative du ministère de la Défense, la mise en ligne imminente d’un portail documentaire de dernière génération améliorera la lisibilité de l’ensemble des ressources documentaire du SSA et en facilitera les accès. La BCSSA est prête à devenir le Centre de ressources reconnu du SSA pour toute la communauté militaire et scientifique. une meilleure rationalisation des dépenses documentaires. De la conservation traditionnelle à la mise en ligne de ses ressources, la substitution progressive du papier par les
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Jean-François Maillols Le conservateur en chef de la Bibliothèque du Service de santé des armées
© Photos : M. François Teste (EVDG)
dossier : L'École du val-de-grâce
Le bureau des concours Sous l’autorité du directeur de l’École du Val-de-Grâce (EVDG), le bureau des concours, conçoit, réalise et gère les concours adaptés aux besoins de recrutement et de qualification des personnels officiers et sous-officiers du Service de santé des armées. Un maillon indispensable dans les parcours professionnels.
Les concours de recrutement Chaque année, un concours catégorie baccalauréat est organisé pour les élèves médecins et pharmaciens. Ils intégreront l’École de santé des armées (ESA) en première année. Des concours organisés en fin de première et deuxième année des études de santé, permettent à quelques étudiants civils des facultés de médecine d’intégrer l’ESA respectivement en deuxième et troisième année. Enfin, des praticiens des armées, initialement recrutés en tant qu’officiers sous contrat peuvent, après deux ans d’ancienneté, sceller leur engagement en se présentant à un concours de carriérisation. Le recrutement des officiers du corps technique et administratif relève d’un concours sur titres pour les titulaires d’un master 2. Tout au long de l’année, le bureau des concours gère le recrutement des futurs infirmiers parmi les bacheliers civils, au profit des trois armées. Pour le personnel militaire, il organise un concours interne dans le cadre de la promotion et de la réorientation professionnelle.
Les concours de qualification Le bureau concours organise les concours de qualification des médecins, pharmaciens, vétérinaires ou dentistes du SSA (praticien
confirmé ou assistant, praticien certifié, praticien responsable de spécialité et praticien professeur agrégé) selon leur nature et selon les disciplines concernées – médecine d’armée, recherche, disciplines hospitalières – sur épreuves ou sur titres. Hormis la qualification de responsable de spécialité, un niveau équivalent aux qualifications reconnues aux praticiens français, peut être reconnu aux praticiens étrangers, sur épreuves uniquement. Pour les OCTASSA, trois concours de qualification sont mis en place : le Diplôme militaire supérieur (DMS), le Diplôme technique (DT) et le Brevet technique (BT). À partir d’octobre 2012, l’EVDG assurera une préparation au concours, ainsi qu’un enseignement complémentaire d’adaptation aux missions du SSA, au profit des élèves Infirmiers anesthésistes diplômés d’État (IADE) ou Infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (IBODE). L’EVDG gère et prend également en charge les lauréats des concours de cadres de santé, de cadre supérieur de santé et à celui de directeur des soins, pendant la durée de leur formation académique. Capitaine Laura Bozec
Accueil des candidats par le sergent (TA) Roverati et formalités administratives, avant le passage des épreuves orales du concours d’entrée à l’ESA. Le Bureau des concours est ouvert sur l’extérieur, riche de ses échanges avec les multiples entités du SSA mais aussi des forces. Il a tissé progressivement un réseau d’interlocuteurs privilégiés : les directions régionales et interarmées du SSA, les bureaux locaux des ressources humaines pour l’ensemble des concours, notamment le concours d’entrée à l’École de santé des armées, l’École du personnel paramédical des armées (EPPA), les Directions du personnel militaire des trois armées pour l’ensemble des concours de recrutement MITHA, et enfin les centres d’accueil et de recrutement des forces armées pour les concours de recrutement infirmiers.
Chef du bureau concours
Le Bureau des internes et assistants de l’École du Val-de-Grâce (BIA) Ce bureau, qui a vu le jour en octobre 2010, est composé de représentants des internes et assistants au sein de chacun des HIA. Il a pour objectifs de renforcer la cohésion entre les différentes promotions, d’organiser les événements traditionnels comme le gala de la promotion sortante, de représenter les internes et assistants auprès des autorités de l’hôpital, des comités pédagogiques, des titu-
laires de chaire et de la direction de l’École du Val-de-Grâce. Il se veut une force de proposition.et d’aide en matière pédagogique et de suivi administratif et social des internes et assistants. Son premier président a été de 2010 à 2011 l’IHA Antoine Luft et depuis 2011 l’IHA Clément Hoffmann. Le BIA dispose de locaux au sein de l’EVDG et est joignable aux coordonnées suivantes.
contact Bureau des internes et des assistants Ecole du Val-de-Grâce 1 place Alphonse Laveran 75230 Paris cedex 05 Mail : bureau.internes@gmail.com Téléphone : 01 40 51 69 39 (répondeur)
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activités opérationnelles
Opération HARPIE :
un soutien médical assuré de l’avant au rôle 4
© CCH Z.Boncourre - armée de Terre / EMA
Point de rassemblement des blessés sur Dorlin dans le cadre de l'opération ALATALE NUI.
Médecin faisant l'inventaire du matériel de soins du poste médical avancé basé sur l'aérodrome de Maripasoula.
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activités opérationnelles
Une agression par des bandes de garimpeiros (1) armés de fusils d’assaut contre des militaires des forces armées en Guyane et de la Gendarmerie lors de l’opération ALATALE sur le site de Dorlin, au cœur de la forêt guyanaise, a fait, le 27 juin, deux morts parmi les commandos de recherche et d’action en jungle du 3e RIMa et quatre blessés chez les Gendarmes des pelotons d’intervention de la gendarmerie de Guyane.
L
ors de cette agression, les blessés ont immédiatement été pris en charge, sous le feu adverse, par le médecin (en renfort HARPIE) qui assurait le soutien médical de l’opération puis après extraction par le médecin (en mission de courte durée) du PMA de Maripasoula. Très rapidement, une équipe MEDEVAC renforcée, avec deux médecins, deux infirmiers et une AuxSan du CMIA de Cayenne, a été projetée et a assuré le transport des blessés sur l’hôpital civil de Cayenne pour une prise en charge chirurgicale immédiate. Le 28 juin, un gendarme de l’EGM 12/7 de Saint Mihiel a lui aussi été grièvement blessé par balles, lors d’un contrôle fluvial sur l’Oyapoque et évacué, sur Cayenne. Le 30 juin, à l’aube, les trois gendarmes blessés gravement mais stabilisés ont pu être évacués sur les hôpitaux parisiens par un airbus militaire qui venait de projeter des renforts. Médicalisés par un médecin du CMIA de Cayenne et un du CMIA de Kourou, renforçant la convoyeuse de l’air engagée par précaution sur ce vol avec du matériel de monitoring provenant de lots prépositionnés de l’UDPS (2), les patients sont arrivés en soirée à l’HIA de Percy pour des interventions chirurgicales complémentaires et la poursuite des soins.
Dans le même temps que se produisait l’agression lors de l’opération ALATALE, les personnels Santé participaient à la prise en charge d’un militaire du 9e RIMa, mortellement blessé lors d’un grave accident de la circulation. Le 27 juin aura été une journée noire pour ce régiment qui a perdu, ce jour-là, trois de ses hommes.
Tout en assurant le soutien renforcé des opérations qui se poursuivaient, les médecins du CMIA de Cayenne ont débuté la prise en charge psychologique des personnels engagés, des camarades et des familles avant l’arrivée à Cayenne, dès le 29 juin, d’un psychiatre, d’un psychologue de la CISPAT et d’un de la cellule de soutien psychologique de la Gendarmerie. Pour la première fois en Guyane a été menée une prise en charge médicale quasi complète – le rôle 2 étant assuré par l’hôpital civil de Cayenne – de la médicalisation de l’avant à l’évacuation sur la métropole, de plusieurs blessés dans un contexte d’opération. Bien que déjà redouté devant la montée progressive des réactions des garimpeiros, cet événement a montré la haute technicité, la totale disponibilité et la capacité de réaction face à un événement aussi brutal – aussi bien dans sa survenue que par la violence – de tout le personnel Santé présent en Guyane. Le 11 juillet, le Service de santé s’est engagé avec quatre médecins, sept infirmiers et trois AuxSan sur Maripasoula pour soutenir quelque 200 militaires et gendarmes lors de l’opération ALATALE NUI de sécurisation de la zone minière de Dorlin. Cette opération s’est heureusement déroulée sans réaction agressive de la part des garimpeiros. Un PMA est désormais installé sur ce site qui doit maintenant être tenu pour plusieurs mois. Médecin en chef H. Trillat DIASS Guyane (1) Chercheurs d’or illégaux (2) Unité de distribution des produits de santé
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réflexion éthique
ERE Clermont-Tonnerre « Soignants du Service de santé des armées et armement »
La seconde rencontre entre l’Espace de Réflexion Ethique de l’HIA Clermont-Tonnerre et l’Espace Ethique de Bretagne Occidentale s’est tenue le mardi 29 mai 2012. Elle a réuni une quarantaine de participants, civils et militaires sur les rapports qu’entretiennent les soignants du Service de santé des armées (SSA) avec la notion d’armement. Comment peut-on aborder les problématiques de cette relation sous l’angle de l’éthique du soin et de la santé ?
L
e médecin chef des services Éric Darré, diplômé de droit international humanitaire et d’éthique médicale, a décrit l’évolution moderne des conflits armés et les problèmes éthiques qui se posent au médecin militaire dans le cadre des conventions internationales de 1949. Le médecin chef des services Fabien Zagnoli, chef du service de neurologie de l’HIA Clermont-Tonnerre, a questionné le sens de la relation soignantarmement à partir de son expérience de médecin chef de l’Hôpital KAIA à Kaboul. Le médecin en chef Laurent Melchior Martinez, chef du service de psychologie de la Marine à Paris, a abordé la dimension psychologique de la relation et démontré l’émergence possible d’un lien de causalité entre éthique et vulnérabilité psychique du soignant militaire.
L’animation de la rencontre était assurée par deux modérateurs : le médecin en chef de réserve Jean-Paul Wargnier, praticien hospitalier du centre hospitalier régional universitaire de Brest, anesthésiste-réanimateur impliqué dans les questions éthiques, et le médecin en chef Patrick Cadot, chef du service de chirurgie viscérale de l’HIA Clermont-Tonnerre. Le médecin chef des services Pascal Caroff, médecin chef adjoint de l’HIA Clermont-Tonnerre, les co-directeurs de l’Espace Ethique de Bretagne Occidentale, monsieur le professeur Jean-Michel Boles, chef du service de réanimation du Centre hospitalier régional universitaire de Brest et madame Agnès Louis-Pécha, juriste et membre du comité scientifique de l’Espace Ethique de Bretagne Occidentale ont également activement participé à cette journée. Le soignant militaire projeté sur un théâtre d’opérations détient par règlement une arme
de combat qu’il est en mesure d’utiliser. Il bénéficie au préalable d’un enseignement des règles de son usage, il apprend à sécuriser les manipulations et à entretenir la mécanique, il améliore la précision des tirs par un entrainement sur cible. Il intègre les sections au plus près des combats. Il vit, s’habille et se déplace comme un combattant et répond aux ordres imposés dans le cadre des missions. Il connaît les théories de la balistique, les traumatismes induits par les armes à feu, les soins qu’il faut prodiguer devant une plaie de guerre. Il apprend à soigner sous le feu de l’ennemi et il s’organise dans ce but pour répondre à la mission prioritaire du SSA qui est le soutien des forces (Code de déontologie). Aujourd’hui sur le terrain, rien ne distingue le corps soignant du corps combattant. Les croix rouges sont effacées, les ambulances sont semblables aux autres véhicules, les hôpitaux sont attaqués, les conventions sont bafouées. On observe un glissement de tâches du soin vers des actions militaires où l’on demande au soignant d’occuper des positions de com-
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bat, de se comporter comme un guerrier, de faire usage des armes lourdes … Comment expliquer cette mutation du soigner en milieu militaire ? Quel nouveau cadre donner à l’action du Service de santé des armées ? Comment penser l’identité du soignant militaire ? Au travers des situations, idées et concepts débattus par les personnes présentes, il apparaît plus que jamais nécessaire de développer activement une éthique du soignant militaire comme il a été justifié il y a peu de temps de développer une éthique du soldat français*.
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Médecin en chef Didier Fourel Chef du service de réanimation
Coordonnateur du Bureau de coordination de la réflexion éthique relative à la santé Hôpital d’instruction des armées Clermont-Tonnerre de Brest
* Benoît Royal. L’éthique du soldat français. La conviction d’humanité. Eds Economica. 2008.
réflexion éthique
ÉVOLUTION DES CONFLITS ET PROBLèMES éTHIQUES POSéS AU MéDECIN Des études prospectives visant à dessiner les contours des engagements à l’horizon des 30 prochaines années ont été menées récemment par l’état-major des armées et la délégation aux affaires stratégiques. De celles-ci il ressort que l’évolution de la conflictualité internationale sera marquée par un fort potentiel crisogène lié aux tendances géopolitiques et à l’augmentation des moyens d’action disponibles. Les conflits seront plus asymétriques et une conflictualité hybride pourrait émerger du fait de la combinaison d’acteurs étatiques et non étatiques. Le niveau des efforts de défense imposera une réorganisation des outils de défense par mutualisation, intégration, interdépendance et adaptabilité. Les engagements militaires futurs verront certaines caractéristiques se dessiner : perte de la suprématie occidentale, apparition de nouvelles références juridiques, prise de l’opinion publique pour cible, distinction difficile entre combattants et non combattants, réduction de l’empreinte globale sur les théâtres.
Ces évolutions auront des conséquences importantes pour le service de santé des armées dont certaines ont déjà vu le jour. Le développement des engins explosifs improvisés et les combats urbains imposeront des prises en charge nouvelles que l’amélioration des évacuations médicales, l’apparition de nanotechnologies embarquées et le développement de la télé « surveillance – santé – assistance – médecine » faciliteront. Ces opérations de prise en charge seront réalisées dans des circonstances particulières liées à la perte de la protection de la mission médicale du fait du caractère asymétrique des engagements et de belligérants non étatiques ne respectant pas le droit international humanitaire.
entre les besoins et les moyens, non-discrimination des blessés et irruption de la violence dans la sphère personnelle ou proche des camarades de combat, non-respect de la protection de la mission médicale par les belligérants. Ce dernier point doit faire l’objet d’une attention particulière car au-delà des mesures bien comprises de protection du personnel par des mesures conservatoires de camouflage de l’emblème protecteur, d’autres mesures plus contestables apparaissent dans les faits voire dans les mentalités : armement des véhicules sanitaires, participation active à des opérations militaires, passage à un statut de combattant.
Dès lors, un questionnement éthique apparaît et la question du conflit de devoirs entre des exigences humanitaires et des impératifs militaires est clairement posée quand la mission médicale est confrontée à certaines situations : enfants-soldats, dissociation
Coordonateur de l'audit interne
MCS Éric Darré ISSA
Armement et Soignant : quelle éthique ? Le port d’une arme par le personnel sanitaire militaire n’est pas un acte anodin. Il convient que les intéressés aient pleinement conscience de ses implications. Dans l’esprit de la Convention de Genève, le personnel sanitaire, exclusivement dédié à sa mission de soin, peut être armé, exclusivement pour se défendre, lui, ses blessés ou sa structure. Dans les conflits asymétriques actuels, le personnel sanitaire est devenu une cible privilégiée, le conduisant à ne plus arborer d’insigne distinctif. C’est donc avec un aspect de combattant et contre la partie adverse qu’il va être amené à se défendre. Cette action de défense peut, dans le feu de l’action, se transformer en action de combat c'est-à-dire qu’il s’agit non seulement se défendre soi-même, mais aussi de participer à la défense du groupe de combattants.
Cette situation concerne surtout les soignants chargés de la médicalisation de l’avant, même si le commandement veille en général à ne pas les exposer. Il convient qu’ils soient bien préparés à l’usage de leur arme, « techniquement » mais aussi psychologiquement afin de ne pas être « aliénés » par l’action, de pouvoir assumer les conséquences éventuelles de leur tir, et de rester capable de remplir leur mission prioritaire de soin en toutes circonstances.
ne semble pas souhaitable que le personnel soignant soit armé au sein de ces structures. Chaque soignant et sa double hiérarchie, militaire et technique, ne peuvent faire l’économie d’une réflexion éthique. Entre conviction et responsabilité, il doit pouvoir exercer sa mission exclusive, soigner, de la façon la plus sûre et la plus efficace possible. MCS Fabien Zagnoli Professeur agrégé du Val de Grâce
Dans les rôles 2 et 3, la situation se doit d’être moins critique. Compte tenu du niveau de menace directe qui doit demeurer faible, du niveau de formation au maniement des armes par le personnel hospitalier qui demeurera toujours largement insuffisant, du risque d’accident que cela engendre, toujours supérieur à l’efficacité en cas de menace réelle, il
Chef du service de neurologie de l’HIA Clermont Tonnerre Brest
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réflexion éthique
L'éTHIQUE DU SOIGNANT MILITAIRE : UN FACTEUR DE VULNéRABILITE PSYCHIQUE ?
L’analyse de deux exemples de réactions psychiques aiguës fréquemment rencontrées dans des situations de combat (d'abord un cas de stress dépassé à propos d’un second maître infirmier d’unité de forces spéciales dont les ressources personnelles ont été débordées et qui n'est plus en mesure d'accomplir un geste technique simple qu'il aurait probablement parfaitement maîtrisé dans d'autres circonstances ; puis une rencontre traumatique typique qu’un infirmier hospitalier décrit dans sa phase initiale, celle de cet effroi qui annonce l'apparition ultérieure d'un syndrome psycho-traumatique) montrent que des déséquilibres identitaires, rupture d'une éthique personnelle, sont un facteur de vulnérabilité caractéristique des soignants militaires. Nous pensons pourtant que l'introjection d'une éthique spécifique de nos métiers, enseignée, encadrée, mise en œuvre par le Service de Santé des Armées protège l'auxiliaire sanitaire, l'infirmier et le médecin militaire de l'apparent paradoxe de leur engagement. Mais d'abord comment définir l'éthique ? L'actuel « retour à l'éthique » prend le mot dans un sens proche de sa définition kantienne. Il s'agit là des rapports de l'action subjective et de ses intentions représentables avec une Loi soi-disant universelle. L'éthique est ici conçue à la fois comme une capacité a priori à distinguer le Mal (ce qui suppose un consensus sur ce qui est barbare) et comme un principe ultime de jugement. Dans cette pensée commune, l'éthique se résume, dans un monde moral « maximaliste » au souci d'éviter de nuire à autrui. Cette acception se
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Aujourd'hui, le soignant en armes et tenue de combat se substitue de plus en plus souvent au militaire en blouse blanche. Mais est il possible de concilier les valeurs du sujet qui panse, soigne et guérit avec celles du sujet qui protège, blesse et parfois tue ? L'emploi des armes n'engage t-il pas l'auxiliaire sanitaire, l'infirmier et le médecin militaires sur les chemins tortueux de l'inconciliable, la perte de sens et la souffrance psychique ?
trouve renforcée chez le soignant : non seulement il ne doit pas nuire mais, comme l'ordonne le serment d’Hippocrate, il doit « s'abstenir de tout mal et de toute injustice ». Quel dilemme pour le soignant militaire quand il doit utiliser son arme ! Porter atteinte délibérément à l'intégrité corporelle d'un homme, fut-il un ennemi, n’est ce pas porter en soi une contradiction insupportable ? Nous pensons que l'éthique doit se prendre au sens supposé par Lacan quand il parle, s'opposant ainsi à Kant et au motif d'une morale générale, d'éthique de la psychanalyse. L'éthique n'existe pas, il n'y a que l'éthique – de. Par exemple, l'éthique du politique, l'éthique de la science, etc. et parmi elles l'éthique spécifique du soignant militaire. Mais comment donner corps à cette éthique de et comment la codifier ? La mise en œuvre de l'éthique du soignant militaire peut s'articuler à travers un enseignement et une formation continue de compétences spécifiques. Un enseignement de la déontologie des pratiques conjugué aux témoignages de praticiens qui ont déjà été confrontés à l'expérience des opérations extérieures pourrait être dispensé dans les différentes écoles de formation du Service de Santé des Armées. Nous proposons également la mise en place d'une formation continue militaire sous la forme de stages d’aguerrissement réguliers en particulier au profit du personnel hospitalier susceptible d'être projeté. Les stages CITERA, en particulier dans sa version MEDICHOS, dont la qualité est
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reconnue de tous, a été un progrès sensible dans la remise à niveau technique des soignants des forces. Nous proposons sa systématisation pour tous les soignants militaires même en dehors des périodes de conflit. La reconnaissance par notre service, sa bienveillance, son écoute des difficultés rencontrées par les soignants à travers l'excellence de la préparation aux projections extérieures, un soutien indéfectible sur le terrain et une prise en charge psychologique efficiente au retour offre un cadre sécurisant, protecteur face à l'inévitable ambiguïté inhérente à notre double appartenance : militaire et soignant. En conclusion, le sens commun de l'éthique, sa définition maximaliste, que nous avons posée comme un des affres de la pensée unique, est un facteur de vulnérabilité pour les soignants en armes dans les circonstances extrêmes que nous pouvons rencontrer en particulier celles du face à face brutal avec la mort. Nous proposons un enseignement pratique de notre déontologie et une formation militaire et technique régulièrement entretenue. Cette mise en œuvre d'une éthique du soignant militaire doit s'inscrire dans le cadre rassurant, sécurisant, protecteur du Service de Santé des Armées. Seule cette éthique spécifique peut nous protéger de ce paradoxe professionnel ontologique, facteur de vulnérabilité psychique. Médecin en chef Laurent Martinez Chef du service de psychologie de la Marine
exercices
Exercice ACME 2012
COOPÉRATION OPÉRATIONNELLE Fort du premier exercice réalisé en 2011, grâce à l’appui de l’ecole des transmissions (etrs), le cma de rennes a réalisé du 22 au 24 mai 2012, une nouvelle phase de préparation opérationnelle individuelle et collective, générale et spécialisée. l’exercice approfondissement des connaissances militaires elémentaires (acme) 2012, s’est déroulé sur le camp de la lande d’ouée.
L’
exercice ACME 2012 se devait de trouver un terrain où la mise en situation des personnels était la plus crédible ; le choix du camp de la lande d’Ouée (11ème RAMa) paraissant le plus judicieux. Dès l’initialisation du projet, le 11ème RAMa a su identifier les enjeux et proposer les meilleures orientations techniques pouvant répondre au besoin du CMA au regard d’un calendrier très contraint.
Préparation opérationnelle et instruction sur l’hygiène en OPEX Axé sur le rôle 1, le premier temps consistait en quatre ateliers : montage-démontage du poste de secours, secours au combat de niveau 1, « nid de blessé » et carrefour des techniques. Encadrés par des instructeurs du 11ème RAMa et du GSBdD, la deuxième séquence était consacrée au « fond de sac », et s’est déroulée en quatre ateliers : instruction tir FAMAS, transmission et NRBC (T3P, passage en atmosphère viciée). Ce temps d’instruction a permis par ailleurs de compléter la formation ISTC et le réglage des armes de certains des personnels projetables en fin d’année.
prévention des TIAC en situation opérationnelle, etc. Les trois journées d’instruction, aussi diverses que variées étaient riches d’enseignements, qu’ils soient humains ou techniques. A l’issue de cet exercice, le premier RETEX « à chaud » a mis en évidence la nécessité de renouveler régulièrement les différents aspects du rôle 1. Localement, un « guide du sauvetage au combat » a été élaboré et distribué1 à chacun des personnels. S’inspirant du passeport opérationnel, un micro-audit sera bientôt effectué et à la fin de l’année 2012, voire au début 2013 selon les contraintes, l’ensemble du CMA devrait effectuer son « pack vital ».
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Cérémonie de présentation du fanion au CMA
En collaboration avec le CIRSSA et les vétérinaires de l’antenne vétérinaire, la troisième journée était consacrée aux problématiques des eaux destinées à la consommation humaine en situation opérationnelle, à l’utilisation du chloromètre et du turbidimètre, à la Partant du principe de mutualisation des personnels au sein du CMA, les trois antennes médicales ainsi que l’antenne CEMI, les stagiaires de l’EVDG et de l’EPPA ainsi que sept personnels ESR auront ainsi fourni 51 personnels. Parmi les ESR, un médecin et un infirmier effectueront le RAID des réserves de la Valbonne et un médecin partira en MCD à la fin de l’année. L’excellent état d’esprit qui aura régné pendant toute la durée de cette instruction aura été incontestablement un gage de réussite. Les médecins, infirmiers ainsi que les brancardiers secouristes ayant encadré leurs camarades tout au long de ces journées ont fait preuve de grandes qualités pédagogiques. Formateurs SC1, formateurs CITERA, urgentistes et/ou ayant une grande expérience opérationnelle2, chacun aura eu à cœur de mettre ses connaissances au profit de tous.
Unité entre le SSA et les forces La réalisation de ce type d’exercice ne peut se faire sans une participation très active des unités opérationnelles et il nous appartient de les convaincre de la force du lien indéfectible qui continue à uni le service de santé et les forces pour obtenir leur participation. La mise à disposition des instructeurs, des matériels et du terrain d’exercice reste la encore la meilleure preuve de la qualité de ces relations sur le plan local. L’exercice ACME, qui trouvera donc à court terme son prolongement, s’est clôturé par la présentation du fanion au CMA en présence du MG MASCART, directeur régional du SSA de Brest. MC Philippe GUITTARD, Commandant le CMA de Rennes
(1) ICN RIMBAULT Tony – infirmier référent technique. (2) MC YVEN Charles, MED (TA) GROFF Marie-Hélène, ICN RIMBAULT Tony, ICN DECHAUD Sébastien, ICN BALMER Dimitri, SCH GARDES Olivier, BCH VIVIER Franck, CCH GESTIN Morgan, CCH PACE Céline.
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hôpitaux
Biologie moléculaire une plateforme unique © Grade Nom Prénom
La plateforme de biologie moléculaire de l’HIA Bégin, fruit du regroupement en 2011 des compétences du personnel et des moyens des HIA Bégin et Val-de-Grace, dispose de matériels innovants qui réalisent un effet d’échelle et disposent d’un haut niveau de polyvalence et d’efficience.
PCR (réaction en chaîne par polymérisation) en temps réel
E
lle est destinée à satisfaire les besoins cliniques de l’ensemble des HIA, des CMA et plus globalement des Armées. Que ce soient des examens biologiques associés à l’exercice clinique classique, à la recherche du SSA, à la gestion des crises sanitaires en France ou en OPEX, aux demandes des Armées pour des examens génétiques spécifiques. Elle participe au réseau Orphanet avec des examens réalisés également pour les établissements civils, collabore avec l’IRBA et des réseaux civils.
visualisable sur les sites intranet et internet de la fédération. La détection des variations génétiques à l’origine de pathologies métaboliques (facteur II, V, diabète Mody, MDR4, etc.), neurologiques (Charcot-Marie-Toot), la pharmacogénétique tournée vers le choix, la prévention des effets secondaires, l’adaptation des traitements cytotoxiques (Kras, HER2, BRAK, EGFR, etc .) et l’hématologie clinique (JAK2, bcr-abl) y sont réalisés.
La plateforme de biologie moléculaire de l’HIA Bégin, en permanence disponible et réactive, est au service de tout le SSA, des Armées. Elle est également parfaitement intégrée dans la réponse sanitaire française.
Deux grands domaines sont regroupés sur le site : la génétique moléculaire destinée au diagnostic sur génome humain et la biologie moléculaire microbiologique. La génétique moléculaire nécessite l’agrément d’un biologiste médical et du laboratoire, impératif favorisé par l’arrivée de locaux neufs prévus à dessein. Le panel d’examens proposés est large et modulable, facilement
plément de la spectrométrie de masse et de l’étude des mécanismes de résistance aux antibiotiques. Pour la virologie, l’identification (CMV, EBV, herpes, etc), leur typage afin de choisir au mieux les traitements et leur quantification (HIV, etc.). Cette activité est complémentaire des cultures virologiques réalisées sur le site. Le laboratoire P3 au sein du laboratoire permet d’associer ces moyens au réseau Biotox.
Appareils de PCR
PCS Pascal Burnat, ancien coordonnateur
La microbiologie regroupe les examens de bactériologie, virologie et parasitologie. Il s’agit de l’identification bactérienne en com-
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de la fédération de biologie médicale, HIA Begin