Actu Santé Octobre-Décembre 2016

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Actu Santé

2016 • Hiver • 1,50 €

N° 145

www.defense.gouv.fr/sante

ACTUALITÉS DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

DOSSIER

CENTENAIRE DU MUSÉE DU SSA

Honneur Titre 1 Xxxxxxxx aux blessés

Légion Titred'honneur 2 pour Xxxxxxxx un infirmier

Titre Séminaire 3 Xxxxxxxx réserves

CADISMEX Titre 4 2016 Xxxxxxxx



N° 145

SOMMAIRE

ACTU SANTÉ Hiver • 2016 ÉDITO EN BREF

4 5-6

VIE DU SERVICE

Séminaire des Réserves du SSA Honneur aux blessés de guerre Citation pour la 14e ACP

7-9 10 11

FEMMES ET HOMMES DU SSA

Légion d’honneur pour un infirmier des forces Champion de boxe Médecin militaire et judokate

12 13 13

INFO TRANSFO

Écoles : le challenge du regroupement DOSSIER

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16-29

Centenaire du musée du SSA

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FORMATION

DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information 60 boulevard du général Valin - CS 21623 - 75 509 PARIS Cedex 15 Tél. : 09 88 67 27 20

CADISMEX 2016 30-31

comsantearmees@gmail.com www.defense.gouv.fr/sante

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© Photos couverture : JJ. Chatard/DICoD, musée du SSA

Service de santé des armées @santearmees

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Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Patrick Godart ; Directeur de la rédaction : Médecin en chef Chantal Roche ; Rédacteur en chef : Capitaine Sandra Marcon ; Rédacteur : madame Catherine Pinard ; Graphiste - Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle CS 10290 - 19007 Tulle Cedex Tél. : 05 55 93 61 00 Édition : DICOD, 60 boulevard du général Valin PARIS Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine routage-abonnement@ecpad.fr Tél. : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : Mme Christelle Touzet (ECPAD) - Tél. : 01 49 60 58 56 regie-publicitaire@ecpad.fr Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 ; Dépôt légal : Mars 2016 ; Tirage : 9 000 exemplaires 4 numéros annuels

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ÉDITO

©

Les lecteurs d’Actu santé demandent plus de portraits et de témoignages du personnel, plus d’informations sur les opérations et la formation, plus d’Histoire aussi. La qualité de la revue dépend de vos contributions. À partir de 2017, une agence de presse spécialisée en santé participera à la rédaction des articles et à la réalisation de reportages au profit du SSA. Vous êtes nos meilleurs contributeurs ! Nous comptons donc sur vous pour nous proposer de valoriser des sujets et des profils au sein de votre établissement. De plus, après la rubrique « femmes et hommes du SSA » créée cette année, nous instaurerons deux nouvelles rubriques dès 2017 : « Histoire du Service » et « focus sur nos établissements ». Merci à ceux qui nous envoient régulièrement de l’information du terrain et sans lesquels nos sites Intrasan et Internet ainsi que notre revue trimestrielle ne pourraient être entretenus. Valoriser nos actions et notre personnel est l’affaire de tous. Pour l’information au quotidien en direct, il est plus efficace aujourd’hui de suivre les réseaux sociaux, en particulier les comptes Twitter @santearmees, @Defense_gouv et la page Facebook Defense.gouv. Ils sont le relai de notre actualité, de nos vidéos, des articles publiés dans la pesse et des reportages diffusés en replay. Ainsi, en novembre, la mise à l’honneur de notre infirmier décoré de la Légion d’honneur après 27 ans de service et de notre auxiliaire sanitaire champion du monde WFC de boxe thaïlandaise, battaient les records de visibilité du SSA. Nous avons également dépassé les 5 000 abonnés sur Twitter.

BCISSA/DCSSA érel . Ch 1E CC

L

es derniers résultats du sondage sur le lectorat d’Actu santé viennent de nous parvenir : 86 % du personnel SSA connait Actu santé, 70 % le reçoit, 67 % le lit, 56 % le trouve utile. La publication, comme les autres spécificités de la communication, est un métier technique en pleine mutation, en particulier à l’heure où toutes les revues d’armées enrichissent leur contenu d’applications, de vidéos et de contenu interactif.

Dans Actu santé est conservé l’intérêt d’un dossier central thématique. Le numéro 145 est consacré aux cent ans du musée du service de santé des armées. Toute l’équipe du musée et de son association des amis peut d’ailleurs être remerciée pour ce bel hommage rendu.

Installé dans le magnifique cloître de l'ensemble monumental du Val-de-Grâce, le musée vise à rendre accessible à tous le patrimoine collectif du Service. Il montre la science, la technique, l'histoire, toutes les nouvelles disciplines porteuses de progrès et de modernité du SSA. Il expose la mission principale du Service, celle du soutien sanitaire des forces armées lors des conflits, depuis le ramassage du blessé sur les lieux du combat et son évacuation jusqu'aux hôpitaux de l'arrière, sur terre, sur mer et dans les airs et l’évolution des préoccupations morales à l’égard des blessés. Il trace la participation du Service au système civil de santé par ses actions humanitaires, ses soins aux populations, la création des écoles de médecine ou des Instituts Pasteur, sa lutte contre les grandes endémies. Des statuettes de Carli à une tête de fusée Véronique, des moulages en cire des gueules cassées à Calmette, Yersin ou Jamot, le musée collecte, conserve et expose les trois siècles de l’Histoire du SSA. « Engagée au cœur des vicissitudes de l’histoire des hommes  * », le musée illustre bien que « la médecine militaire a toujours été de son temps ». Ce « passé glorieux » de dévouement du personnel, d’ouverture aux autres et de rayonnement résonne avec l’actualité du Service engagé partout en métropole, outre-mer et en OPEX et inspire son personnel pour lequel il constitue une véritable référence. Bonne lecture !

 Médecin en chef Chantal Roche, chef du bureau communication et information du service de santé des armées

* MGA Bernard Lafont, directeur central du SSA, 2005-2009

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EN BREF

&

Médias réseaux sociaux

Témoignages des équipes médicales de Bégin - sur France 2 : « Un an après, les personnels soignants franciliens se souviennent des attentats »

Deux médecins du SSA témoignent, sur le plateau du Magazine de la santé (France 5), émission spéciale

- sur France 3 : « Attentats, les urgences en 1re ligne »

« attentats, un an après » 11 novembre 2016

HIA Clermont-Tonnerre de Brest : traitement du mal de mer, présenté par le Magazine de la santé 

Irba : avant d’aller dans l’espace, il faut passer certains tests, dont celui de la centrifugeuse, qu’une équipe de France 2 a tenté de braver

Le SSA à l’honneur des cérémonies du 11 novembre à Lyon, sur France 3 Lyon ACTU SANTÉ • N° 145 • Hiver 2016

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EN BREF

BAHIA : signature de l’accord Mention spéciale du jury définitif de partenariat Le 6 décembre, le médecin général des armées Jean-Marc Debonne, directeur central du service de santé des armées et monsieur Gabriel Marly, président du conseil d’administration de la fondation Bagatelle, ont signé l’accord définitif de partenariat entre l’HIA Robert-Picqué et la Maison de santé protestante de Bordeaux-Bagatelle (MSPB), en présence de l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle Aquitaine. Ce partenariat, premier du genre, rassemblera des équipes médicales et paramédicales civiles et militaires. Elles assureront les urgences (dont l’odontologie), les activités de chirurgie, de réanimation, d’anesthésie, de médecine, de soins de suite et de réadaptation et d’imagerie. Les équipes de la MSPB Bagatelle maintiendront l’hospitalisation à domicile et la maternité. L’unité de traitement et de réhabilitation du blessé (médecine physique et de réadaptation, psychiatrie) sera gérée par l’HIA Robert Picqué. Ce partenariat porte un projet novateur et dynamique qui renforce l’offre de soins du territoire dès 2017 et préfigure un futur ensemble hospitalier civil et militaire, implanté en 2021 sur le site de la MSPB Bagatelle à Talence. À cet horizon, l’ensemble des activités sera rassemblé dans un bâtiment rénové offrant d’excellentes conditions d’accueil des patients et un environnement de travail moderne et performant pour le personnel de santé civil et militaire. Cet accord s’inscrit dans la continuité du partenariat engagé par les deux établissements dès 2012 dans le cadre du Groupement de coopération sanitaire de moyens (GCS) « Bahia ». L’ARS Nouvelle Aquitaine a été associée à l’ensemble des travaux préparatoires afin de garantir la cohérence du projet médical avec les besoins de santé du territoire et avec la nouvelle structuration de l’offre de soins dans le cadre du Groupement hospitalier de territoire (GHT) « alliance Gironde » pour de nombreuses activités médicales ainsi que pour l’enseignement et la recherche.

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Le médecin en chef Jean-Michel Pontier et l'infirmier en soins généraux de 2e grade Martine Mahoux, spécialistes de la médecine de la plongée, ont reçu une mention spéciale du jury pour le film « Un linceul sous la mer » lors du 48e Festival international du film maritime, d'exploration et d'environnement, organisé le 10 novembre 2016 à Toulon. Ce film retrace l'émouvante aventure humaine qui a permis de répondre aux dernières volontés de Raymond Morales, rescapé du sous-marin Protée, coulé en Méditerranée en décembre 1943 : le dépôt de ses cendres sur l'épave afin de reposer en paix aux côtés de ses compagnons d'armes.

outenez le SSA pour les S victoires des acteurs publics Le SSA a été présélectionné pour concourir aux Victoires des acteurs publics 2016 pour la réduction significative de ses délais globaux de paiement. Elle permet d’être très en deçà des seuils réglementaires et satisfait les fournisseurs du SSA. Les vainqueurs, choisis parmi 36 projets, seront dévoilés lors de la cérémonie du 2 février à l'Assemblée nationale. Pour soutenir notre candidature et faire rayonner la qualité de la mission SSA dans son volet financier,

n'hésitez pas à voter : www.acteurspublics.com

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VIE DU SERVICE

Séminaire des Réserves du SSA

« Réfléchir collectivement aujourd’hui sur ce que nous voulons faire ensemble demain », tel était l’objectif du séminaire des 19 et 20 octobre 2016 consacré aux réserves du SSA. Il a réuni militaires, réservistes et, pour la première fois, représentants du monde civil de la santé, ordres professionnels, et représentants de fédérations autour de trois tables rondes.

« Être réserviste en 2016 »

Au cours de la première table ronde, une réserviste confie que « même au bout de dix ans, à chaque fois, je remets mon treillis avec la même fierté », un autre, que la réserve lui offre « un complément à (sa) vie professionnelle absolument passionnant ». Sans occulter les difficultés qu’ils peuvent rencontrer au sein du Service en matière de gestion, ou pour gérer cet engagement au quotidien vis-à-vis de leur employeur, c’est avant tout la fierté de servir la Nation qu’ils mettent en avant.

cas isolés, pour maximiser les fruits d’un tel contrat. L’ensemble des acteurs est favorable à une révision collective du cadre réglementaire avec pour finalité de sortir d’un modèle individuel pour s’inscrire dans une solution et un engagement institutionnel : ce ne doit plus être un individu qui s’engage mais une équipe, un établissement. Les travaux devront faciliter notamment l’engagement des médecins libéraux, permettre de mieux valoriser

l’engagement du réserviste dans le civil et d'assouplir/anticiper les modalités de mises à disposition du personnel réserviste.

« Faire coïncider aspirations et besoins »

Dans la dernière table ronde, les employeurs de réservistes (sanitaires ou SSA) se sont exprimés. Les profils actuellement recherchés sont divers : chirurgiens, IDE, IBODE, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, médecins

« L’emploi d’un réserviste, un contrat gagnant-gagnant »

La seconde table ronde a donné la parole aux hautes autorités du monde de la santé. Pour eux, la Réserve permet une acculturation aux situations de crise et une sensibilisation aux techniques militaires leur donnant les moyens de réagir dans des situations de drame collectif. L’intérêt d’employer des réservistes est donc incontestable. L’enjeu serait maintenant de disposer de suffisamment de réservistes dans un établissement, et non plus quelques ACTU SANTÉ • N° 145 • Hiver 2016

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VIE DU SERVICE ••• Séminaire réserves du SSA généralistes et urgentistes pour le personnel projeté ; médecins généralistes en CMA, métiers de fonctions d’administration (lié à la mise en place des CMA NG), des ambulanciers ou encore des chanceliers pour les besoins sur le territoire national. Le réserviste doit être considéré comme un militaire à part entière. L’accès aux formations et aux responsabilités doit être facilité. Des travaux restent à mener pour améliorer les conditions de recrutement et d’accueil et développer les parcours professionnels des réservistes. L’objectif est bien de les fidéliser et de leur

permettre de s’épanouir et de progresser. La diversité des compétences recherchées par le SSA pour l’accomplissement de sa mission garantit à chaque candidat à l’engagement de pouvoir contribuer à l’effort de défense et de trouver sa place au sein du SSA. Depuis ces rencontres inédites, un plan d’action est en cours de construction. Il sera présenté aux autorités centrales dès le début de l’année 2017.

La réserve du SSA • Réservistes opérationnels

3 000 60 %

Une démarche gagnant-gagnant 40 % 28 % : anciens militaires 23% : personnel issu du service national 49% : personnel civil

1 500 officiers ( dont 92% de praticiens) 1 300 sous-officiers 253 officiers de réserve du

service du commissariat des armées à ancrage santé

en moyenne

20 jours de réserve/an

en 2015 :

128 réservistes opérationnels engagés en missions extérieures (11%)

• Réservistes citoyens

160 8 • ACTU SANTÉ • N° 145 • Hiver 2016

Le point de vue du réserviste : MP (R) Cédric, anesthésiste réanimateur à Rennes « C’est un engagement vraiment enrichissant. D’un côté les compétences acquises dans le civil peuvent servir, et à l’inverse les compétences acquises dans le milieu militaire, très nombreuses, viennent compléter ma formation civile en matière d’organisation du travail, de commandement, de gestion des équipes et surtout dans les domaines spécialisés : dans le sauvetage au combat et la prise en charge des blessés de guerre. Être réserviste me permet également de repousser mes limites et de vivre quelque chose d’extraordinaire. » Le point de vue de l’employeur, M. Nicolas B. directeur du Centre Hospitalier « Avoir des réservistes parmi son personnel contribue à renforcer le rôle citoyen de nos établissements. Le praticien apporte aussi des nouvelles choses grâce à cette ouverture. C’est vraiment un partenariat gagnant-gagnant pour l’employeur civil. » Retrouvez la vidéo sur Youtube Cédric, médecin anesthésiste-réanimateur réserviste


VIE DU SERVICE

© Photos : M. Teste - EVDG

Les réservistes représentent 43 % du DMS. Ce chiffre ne cesse d’augmenter. Il était de 38 % il y a trois ans. Ils ont assumé environ 10 % des postes en opération, chiffre similaire au nôtre. Le DMS éprouve des difficultés pour recruter son personnel d’active et aussi ses réservistes ; phénomène amplifié après le retrait d’Afghanistan. Pour recruter localement, former et fidéliser le nombre important de réservistes, le DMS s’appuie sur sept régiments médicaux répartis sur le territoire. Ils assurent le soutien de proximité, la formation et l’entraînement. De leurs propres dires, cela apporte aux réservistes un sentiment d’appartenance et une fierté de servir au sein d’une unité. Il existe un partenariat fort entre le DMS et le National Health Service (NHS), notamment dans la gestion de crise. Le directeur du DMS, le vice-amiral Walker est conseiller du gouvernement pour la gestion de crise.

La réserve des SSA étrangers

Globalement, depuis la fin du Pacte de Varsovie, le budget de Défense consacré par chacun des pays européens a diminué au fil du temps (moyenne actuelle ≈ 1,43%). Le domaine du soutien a été impacté, et notamment le soutien médical qui est l’un des plus fortement touché. La réduction des services de santé est la conséquence de plusieurs facteurs : fermeture d’hôpitaux militaires, l’abandon de la conscription, déficit global en Europe de professionnels de la santé au regard des besoins de la population et manque d’attractivité à servir sous statut militaire. De fait, la grande majorité des services de santé étrangers s’appuient maintenant massivement sur la réserve. Un rapport de 2014* estime que 30% des professionnels de santé déployés en opérations sont des réservistes (11% pour le SSA, 20% pour les USA mais jusqu’à 80% pour des petits pays). Comparaison du SSA avec le service de santé britannique : le Defense Medical Services (DMS) (chiffres approximatifs - ordre de grandeur)

Caractéristique Personnel militaire soutenu Active

DMS

SSA

regroupement des services de santé Terre, Air et Mer

inter-armées

200 000

300 000 [toutes ADS + gendarmerie (98 000 personnes)]

6 800

15 500

Réserve

5 200

3 000 réservistes opérationnels

Postes en opération

10 %

11 %

MCS Halbert

Une solution originale pour les équipes chirurgicales néerlandaises

Composée de 3 500 militaires d’actives et ne disposant que d’une seule structure hospitalière militaire à Utrecht, le service de santé néerlandais n’est pas à même de fournir le nombre de professionnels hospitaliers projetables. Pour assurer sa mission, le service de santé néerlandais travaille en collaboration avec douze hôpitaux civils. Chaque hôpital civil est armé avec une équipe chirurgicale en sur-effectif composée de militaires d’actives et bénéficie directement et totalement de l’activité de cette équipe. En retour, chaque hôpital doit fournir deux équipes chirurgicales projetables constituées de civils de l’hôpital. Les Pays-Bas disposent donc d’un total de 36 équipes chirurgicales projetables avec des délais de projection différenciés entre active et réserve. Les réservistes ont tenu environ 33 % des postes en opération. Afin d’articuler le dispositif et de garantir la satisfaction du service de santé, des hôpitaux civils et du réservistes, le service de santé a mis en place une structure chargée de la relation client avec un suivi personnalisé de chaque hôpital.

* rédigé par la confédération interalliée des officiers médicaux de réserve, à la demande de l’OTAN.

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VIE DU SERVICE

Honneur aux blessés de guerre

Le 8 décembre 2016, 21 blessés dont quatre du SSA ont été décorés de la médaille des blessés de guerre par le ministre de la Défense dans la cour d’honneur de l’Hôtel National des Invalides.

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© IACaSP A. Schauer - EVDG

© R. Pellegrino

U

ne première pour les blessés de guerre. Cent ans après sa création, l’insigne des blessés de guerre est devenu une médaille pour les militaires atteints d'une blessure de guerre, physique ou psychique, constatée par le service de santé des armées et homologuée par le ministre de la Défense. Cette médaille a été officiellement remise aux blessés au cours d’une cérémonie rassemblant les trois armées, leur chef d’état-major et leurs unités, le directeur central adjoint du SSA, les cellules d’aides aux blessés et les familles. Le service de santé des armées a été particulièrement valorisé avec, sur les rangs, le drapeau et la garde de l’École du Val-de-Grâce et une cinquantaine d’infirmiers et médecins des forces, des HIA parisiens, de l’INI et des CMA de la région. Le ministre de la Défense, JeanYves Le Drian, a salué « l’engagement et l’efficacité dont font preuve chaque jour les soignants du service de santé des armées au profit des blessés de guerre, de la blessure sur les théâtres d’opération jusqu’à leur réinsertion professionnelle ». Cette médaille est un témoignage concret de la reconnaissance de la Nation aux militaires blessés.


VIE DU SERVICE

Citation pour la 14e ACP

L’équipe, composée de douze praticiens, infirmiers et aides-soignants spécialisés « troupes aéroportées », constitue une unité homogène, habituée à travailler ensemble en particulier dans des conditions

opérationnelles extrêmes. Ces dernières années, la 14e ACP a été déployée sur le théâtre afghan, au Mali (Serval), en Centrafrique lors de l’ouverture de l’opération Sangaris, et de façon répétée au Tchad et au Niger (Barkhane). La 14e ACP est l’une des huit unités médicales opérationnelles de niveau 2 du SSA. Les antennes chirurgicales sont déployées au cœur des zones de conflit pour pratiquer la réanimation et des gestes chirurgicaux de sauvetage afin de limiter les séquelles et de stabiliser le blessé avant son évacuation vers un hôpital militaire en France. L'évacuation a lieu le plus souvent en moins de 24 heures. Les AC peuvent traiter de six à huit blessés par jour dans l’urgence et dans des conditions dégradées ou hostiles.

© A. Karaghezian - ECPAD

L

a 14e ACP, unité spécialisée dans les interventions chirurgicales d'urgence en opération, s’est illustrée au Niger puis au Tchad en 2015. Elle a fait preuve dans le cadre de l’opération Barkhane d'un dévouement remarquable lors de la prise en charge d’afflux massifs de blessés d’attentats perpétrés par le groupe Boko Aram. Elle a sauvé plusieurs vie en assurant le triage, la réanimation, le bilan et le traitement chirurgical de nombreux militaires et policiers tchadiens très gravement blessés.

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FEMMES ET HOMMES DU SSA

Légion d’honneur pour un infirmier des forces Le 11 novembre 2016, l'ISG-2G Jean-Pierre, infirmier au CMA de Gap, a été nommé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur. Cette décoration couronne vingt-sept années d'engagement au service de la France et du service de santé des armées. Il répond à nos questions. Pourquoi s’engager comme infirmier militaire ? Je me suis engagé en 1989 à l’âge de 22 ans avec pour volonté de servir mon pays et de rendre service. N’ayant pas d’entourage sous les drapeaux, je ne savais pas exactement où je mettais les pieds. Comment définissez-vous le métier d’infirmier militaire ? Les deux termes sont importants : il s’agit d’être un bon infirmier pour la partie technique, comme pour un infirmier du secteur civil, mais aussi d’être un bon militaire, ce qui implique des formations complémentaires et de la disponibilité. Nous existons pour soutenir les militaires au quartier, mais aussi sur le terrain lors d’exercices, en OPINT, comme sur SENTINELLE et en OPEX comme pour l’opération BARKHANE. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ? Quelles sont les qualités nécessaires ? Ce qui me plaît le plus dans ce métier est la diversité des missions ainsi que la dimension humaine. En plus des fonctions d’infirmier-major, je prends part à la formation du personnel de l’antenne médicale ainsi qu’à sa préparation opérationnelle : tir, conduite VAB-SAN.

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Il faut disposer d’un minimum de capacité physique afin de pouvoir soutenir le combattant au plus près, faire preuve de disponibilité et être volontaire pour tout type de mission. Quel est votre meilleur souvenir ? Il y en a plusieurs : ma première mission dans le Sahara avec une quinzaine de militaires dans le Tibesti (Tchad), sans téléphone et avec un avion pour nous ravitailler tous les dix jours, la mission ARAMIS au Cameroun où on instruisait et soignait les militaires camerounais, la mission HARPIE au 3e REI à Kourou en Guyane, une mission à Haïti en 2010, mais aussi l’exercice RAFALE BLANCHE au Canada en janvier 2015, les formations en montagne avec le PGHM (1 semaine/an), la rentrée au Mali en janvier 2013… mais, après réflexion, c’est la prise en charge d’un blessé de guerre qui a été sans doute le plus marquant lors de ma carrière. Comment concilier vie professionnelle et privée ? C’est sans doute la partie la plus difficile du métier. Mon épouse a fait le choix de ne pas

avoir d’activité professionnelle afin que l’on puisse se voir un peu plus. Les séjours en famille ont été une bouffée d’oxygène et ont permis de nous retrouver. Ma famille est très fière de mon engagement, je dirais que c’est aussi le sien. Que pensez-vous de votre décoration ? Et votre famille ? Je suis très honoré d’avoir obtenu cette décoration et surtout de voir que ma famille est elle aussi très fière et récompensée à travers cette distinction. Je me suis posé la question de comment me rendre encore peut-être plus utile et c’est pour cette raison que j’ai postulé et été élu membre du CFMSSA pour quatre ans. Que diriez-vous à un jeune qui veut rejoindre le SSA ? C’est une chance extraordinaire, avec une possibilité d’évolution dans la carrière : IBODE, IADE, cadre de santé, etc, faire des missions dans des endroits dont on ne soupçonne peut-être pas l’existence, sans oublier la richesse sur le plan humain.  Propos recueillis par la rédaction et le CPNO


FEMMES ET HOMMES DU SSA

Champion de boxe Le CCH Mathieu est auxiliaire sanitaire au centre médical des armées de Metz dans l'antenne de Thionville et vient de remporter le titre de champion du monde de boxe thaï dans la catégorie semi professionnelle. Il nous explique son parcours et sa passion. « J'ai toujours eu une attirance pour ce type de sport. Cette discipline est aussi un art martial, c'est-à-dire qu'il y a une histoire derrière tout ça, des traditions et surtout énormément de respect. J'ai commencé la boxe thaï à 18 ans, âge auquel je me suis engagé dans l'armée. Au début, c'était pour le plaisir et, très vite, j'ai voulu combattre. J'ai réalisé ce rêve seulement six ans plus tard. J'ai gagné mon premier combat ce qui m'a donné l'envie de continuer. Aujourd'hui, j'ai mené douze combats pour dix victoires dont six par K.O, un nul et une défaite.

Je m'entraîne au Siam Boxing de Terville à raison de trois fois deux heures par semaine pour la technique et le cardio. En parallèle, je m'entraîne aussi au régiment, à raison de quatre heures de footing par semaine. À cela, s'ajoute quelques séances de perfectionnement en boxe anglaise que je suis avec un camarade militaire. Mon chef de section m'ouvre d'autres créneaux de sport si mon travail est correctement terminé. Il est aussi conciliant en cas de combat imprévu, il déplace mes astreintes ou mes manœuvres, si possible. Le service des sports du régiment met du matériel à ma disposition pour que mes entraînements soient le plus efficaces possibles. Je bénéficie d'un réel soutien du centre médical des armées de Metz.

Mon objectif au sein du SSA est d'évoluer : concours aide-soignant/infirmier, ambulancier. En boxe thaï, j'aimerais gagner d'autres championnats dans d'autres fédérations et pourquoi pas un jour devenir professionnel ? La boxe thaï m'apporte beaucoup de satisfaction et de fierté. Je suis fier de me donner à 100 % à l'entraînement et sur un ring. Cela nécessite aussi une bonne hygiène de vie car les préparations sont très compliquées. Pour réussir, il faut manger, dormir et s'entraîner régulièrement. Il n'est pas toujours évident de concilier mes missions et le sport avec ma vie personnelle, de voir grandir mes enfants. »

Médecin militaire et judokate Le médecin des armées Marie a remporté une double médaille de bronze par équipe et en individuel au championnat du monde de judo militaire organisé en Suisse du 8 au 11 décembre. Entrée à l’ESA en 2007, elle vient de terminer son internat à l’HIA Legouest de Metz et fait actuellement son année de spécialisation en

médecine du sport au Centre National des Sport de la Défense de Fontainebleau. Cette judoka mène ses « deux vies » de front. « J'ai commencé à l'âge de six ans au judo club de Chenimenil dans les Vosges, pour faire comme mes frères. Puis j'ai continué jusqu'à intégrer le pôle France de Strasbourg, pendant deux ans, avant de préférer les études de médecine militaire plutôt que le judo. Mon objectif est d’obtenir mes diplômes

de médecine du sport et de médecine ostéopathe pour apporter mon expérience de compétiteur et de médecin spécialisé aux équipes de France militaires mais aussi à la préparation opérationnelle. Pour le judo, j’espère participer aux prochains Jeux mondiaux militaires en 2019. L'équipe de France militaire m'a permis de concilier étude et judo. C'est devenu un équilibre nécessaire entre judo, médecine, armée et vie personnelle. »  Propos recueillis par Samanta Klein

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INFO TRANSFO

Écoles :

le challenge du regroupement Les Écoles de santé (ESA) et du personnel paramédical des armées (EPPA) ont entamé leur co-localisation sur le site de Bron. Après un trimestre d’enseignement, l’encadrement et les élèves font le point sur ces nouvelles conditions de formation.

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déc.

août

choix d’affectation

juill.

juill.

août sept.

Comment se sont déroulées l’incor- Pendant la FMI, une partie des élèves inporation et la Formation militaire ini- firmiers semi-directs et les stagiaires de la LCL Prades, Commandant du bataillon de tiale (FMI) des nouvelles promotions Légion ont tenu le rôle de chef de groupe en l’antenne de l’EPPA, et le MC Laborde, d’élèves médecins et infirmiers sur le encadrant leurs jeunes camarades directs. Commandant du 1er bataillon de l'ESA site de l’ESA ? Cette situation a permis de créer des liens MC Laborde : l’incorporation s’est faite en pa- plus forts entre eux. Les « anciens » ont eu rallèle à 24 h d’intervalle. Les élèves des deux à cœur de faire monter en compétence les entre les sections d’élèves praticiens et les militaire écolesInfirmier se sont ensuite immédiatement rendus « nouveaux » sur le volet militaire dans un sections d’élèves infirmiers (rapports et sur le terrain afin d’y? effectuer leur FMI. Les esprit co-fraternel. séances de?sport communs par exemple) en Quelles études Quels diplômes élèves praticiens année et les1 élèves infirmiers se année 3 les plaçant sous un même commandement. année 2 année 4 sont succédé sur les camps de la Valbonne Comment allez-vous travailler pour L’intérêt de la FMI est de leur montrer qu’il n’y et Chambaran. favoriser les échanges au sein du bi- a pas de différence à ce stade de la formation. Diplôme d’État infirmier IFSI : l’ensemble du personnel de LCL Prades nôme médecin-infirmier ? La colonelle Armero, chef de l’antenne EPPA ✔ diplôme d’État d’infirmier l’antenne+de l’EPPA a œuvré avec beaucoup MC Laborde : tout en sachant que le rythme de Lyon-Bron, va également sélectionner des + d’énergie, et avec le soutien du personnel de suivi par les élèves des deux écoles est très DUconférences dispensées aux élèves praticiens médecine de catastrophe EPPA l’ESA, pour sécuriser ✔l’accueil de la 1re promo- soutenu, notreformation objectif pour la prochaine ren- Brevet de militaire 2e et 3e année, auxquelles les élèves information médico-militaire * Brevet de formation milieux formationdans les d’armée les moments d’échanges ✔ formation militaireconditions complémentaire et opérationnelle tion d’élèves meilleures trée sera de favoriser firmiersdes infirmiers pourront participer dès l’année du service de santé des armées militaire spécialisée (1 à 4 mois) ✔ formation d’acculturation d’armée initiale ✔ formation médico-opérationnelle-théorie matérielles possibles, en matière d’infrastruc- des élèves praticiens prochaine, en complément de leur propre formation et infirmiers nouvellemédico-opérationnelle ture notamment. ment incorporés, avant même rentrée programme de formation militaire. (École du Val-de-Grâce - 2 à 4la semaines) universitaire. C’est par une connaissance et un respect mutuels que les élèves pourront Ce projet de rassembler les élèves praticiens Transfert progressif des élèves évoluer sereinement sur le site de l’ESA, et infirmiers, et bientôt en 2017 les élèves Transfert progressif élèves de Toulon vers Lyon-Bron Externalisation des formations universitaires de Toulon versdesLyon-Bron c’est aussi comme cela que le binôme aides-soignants, sur le site de Lyon-Bron « médecin-infirmier » pourra s’épanouir. est un challenge pour lequel nous, encadreNotre prochaine action à court terme estEPPA par ment et élèves, disposons de vraies marges infirmiers aides-soignants exemple la mise en place d’un binôme élève de manœuvre pour en faire une réussite. Nous 2018 250 20 élèves aux élèves toutes les praticien-élève infirmier pour la cérémonie avonsPrésence à cœurdes d’offrir 8 heures / jour IFSI mensuelle des grandes couleurs. conditions leur permettront de réussir pendantqui 6 semestres 2017 170 20 LCL Prades : notre autre objectif est de mon- leurs études, et pour objectif de mettre en Vinatier trer aux élèves que le MC Laborde etEsquirol moi- Rockefeller valeur leurLecomplémentarité. Connaître son 2016 EPPA Lyon 83 même travaillons de concert. Ainsi, pour la binôme sera un atout considérable sur le EPPA Toulon rentrée 2017 nous souhaitons construire une terrain. FMI commune pour maximiser les échanges *

Un militaire infirmier sorti d’école, c’est 16 compétences :


Le point de vue

des élèves

© ESA

Comment vivez-vous la proximité au quotidien ? Quels sont les ajustements en cours ? Astrid : nous partageons le même bâtiment que les premières et deuxièmes années des élèves praticiens. On se croise aux repas du soir au self, dans les couloirs. Aujourd’hui, nos emplois du temps très chargés limitent nos échanges mais nous avons trois soirées par semaine consacrées à des conférences ou à des séances de sport. Les élèves infirmiers sont libres le WE, là où les praticiens ne peuvent pas sortir. La priorité étant mise sur la réussite des études, on est respectueux des autres et on essaie de ne pas se gêner, en évitant par exemple de faire du bruit dans les couloirs. Nathan : des rencontres ont eu lieu pendant l'été avec le commandement pour aborder les questions pratiques : où vont-ils loger, quels comportements adopter (salut, tenue), où se placeront-ils au self, auront-ils accès au foyer ? J'ai également rencontré et discuté à plusieurs reprises avec la présidente des

élèves infirmiers de l'EPPA qui est à Toulon. Anticiper et expliquer à l'ensemble des élèves la manœuvre a permis de faciliter le changement et de rassurer sur le fait que les traditions de l'École ne seraient pas remises en cause. La méconnaissance crée la méfiance. Les commandants de compagnie ont donc organisé un rendez-vous informel où un élève médecin a présenté les traditions aux élèves infirmiers.

Nathan (élève praticien 4e année) et Astrid (élève infirmier 1re année)

Depuis le rassemblement, nous nous voyons tous les jours, alors qu’avant, c’était uniquement le 14 juillet ou de façon très ponctuelle. On se croise au quotidien, en se saluant d’un « Bonjour » sans présentation des respects, en évitant au maximum des rapports trop formels ; nous sommes tous des élèves. Quels sont les moments de partage qui pourraient vous rapprocher ? Nathan : l'objectif est de mieux se connaître pour se reconnaître. Nous SEPTEMBRAX 2016 n’avons jamais eu d’infirmier qui soit venu dans nos conférences, on pourrait avoir un retour d’expérience d’un binôme, peutêtre d’un jeune capitaine et d’un sergent-chef qui seraient partis en

OPEX et travaillent ensemble dans un CMA. Cela permettrait d’avoir leur témoignage et leur regard croisé, et de connaître le point de vue de l’infirmier : « Qu’est-ce que j’attends du médecin ? ». Astrid : les élèves de l’ESA ont proposé d’organiser un tournoi sportif ESA / EPPA qui se terminerait par un barbecue. Nous sommes impatients de pouvoir défendre notre Ecole dans un bon esprit de camaraderie et de partager un moment de convivialité. Certains élèves ont également pensé que notre participation à l’exercice Septembrax serait intéressante. Nous pourrions jouer les victimes ou « notre propre rôle », en fonction du niveau de connaissances et de savoir-faire que nous aurons atteint. Comment imaginez-vous les deux écoles dans cinq ans ? Être ensemble sur le même site ne posera plus de problème à personne. Ce sera devenu « normal », et le binôme infirmier - médecin sera encore plus efficient qu’il ne l’est déjà sur le terrain et au quotidien, car il aura appris à mieux se connaître et à mieux se respecter depuis les débuts de son apprentissage. ACTU SANTÉ • N° 145 • Hiver 2016

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DOSSIER

IACaSP A. Schauer

CENTENAIRE DU MUSÉE I

nauguré le 2 juillet 1916 au Val-de-Grâce, l’établissement des archives et documents de guerre devient le musée du Val-deGrâce en 1918. Les évènements de l’Histoire et les besoins croissants de locaux pour l’hôpital, mais surtout pour l’école d’application et les inspections, entraînent son repli progressif puis sa fermeture en 1985.

Trois évènements vont marquer le renouveau du musée : la libération de nombreux locaux par les services hospitaliers s’installant dans le nouvel hôpital inauguré en 1979, le lancement de travaux de restauration de la partie conventuelle et la volonté du Directeur Central de sauver les collections patrimoniales en péril. Commence alors une longue période de travaux et de réflexion pour déterminer ce que sera le futur musée. Plutôt que « musée du Val-de-Grâce » est préféré le nom de « musée du service de santé des armées », plus général, marquant la volonté, déjà présente en 1916, que ce musée soit consacré au service de santé dans son ensemble.

Il est résolument tourné vers le grand public pour lui faire découvrir toutes les composantes du service de santé des armées. Il est aussi un outil précieux dans la formation du personnel du Service – notamment les promotions d’élèves – qui le visitent durant leur formation initiale. La coexistence en un même lieu, chargé d’Histoire, d’une école et d’un musée, à l’instar d’autres écoles militaires, est un élément fort pour associer modernité et traditions indispensables au maintien des valeurs et de l’esprit de corps. Les moyens d’enseignement modernes (simulation, e-learning) utilisés à l’École se sont substitués aux maquettes, moulages, aquarelles présentés dans le musée qui gardent néanmoins encore un intérêt pédagogique en sus de leur intérêt historique. Les souvenirs des guerres anciennes ne constituent pas seulement un hommage rendu par le service de santé aux grandes figures du passé, ils éclairent aussi l’évolution d’une science vivante en perpétuel état de renouvellement. À travers la conservation et l’enrichissement du patrimoine du SSA dont il est le garant, le musée permet aux générations nouvelles de s’inscrire dans la continuité de l’histoire et des traditions du service de santé des armées.  Médecin général inspecteur François Pons

Le musée du service de santé des armées ouvre ses portes en février 1998.

• 1624 : début de la construction de l’abbaye royale du Val-de-Grâce

• 1850 : création de l’École d’Application • 1860 : 2 400 pièces artificielles d’anatomie pathologique • 1872 : création de nombreuses pièces anatomiques par les professeurs

• 1793 : décision d’affecter les bâtiments à un hôpital militaire • 1796 : Val-de-Grâce, hôpital militaire d’instruction • 1820 : un cabinet d’anatomie sert à l’instruction des élèves

• 1875 : toutes les collections d’histoire naturelle sont reversées au Museum National • 1893 : Inauguration du musée historique du Corps de Santé Militaire

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Directeur de l’École du Val-de-Grâce et du musée du SSA

• 1896 : don d’une collection de pièces osseuses dite « des Invalides » Dujardin-Beaumetz

Hippolyte Larrey

• 1902 : don d’une collection de portraits gravés de scientifiques par le professeur Poncet • 1903 : création d’une collection de matériels sanitaires par E. Delorme


DOSSIER

Un premier musée au Val-de-Grâce Le 2 juillet 1916 marque la naissance officielle de celui qui allait devenir, dès 1918, le musée du Val-de-Grâce dont l’actuel musée du service de santé des armées est l’héritier direct. Mais cette création ne s’est pas faite ex nihilo. Tout au long du XIXe siècle de nombreuses collections ont été rassemblées, notamment pour l’instruction des élèves, mais aussi pour conserver la mémoire des actions passées du Corps de Santé Militaire.

Les collections anatomiques

Abbaye royale puis hôpital militaire, le Valde-Grâce se voit confier, en 1796, la formation des jeunes praticiens militaires. Au début du XIXe siècle, les étudiants en médecine ont comme supports pédagogiques les livres et les collections anatomiques qui permettent un apprentissage en trois dimensions. Dès 1820 et durant tout le XIXe siècle, les collections anatomiques ne cessent d’augmenter au Val-de-Grâce. Elles sont constituées de pièces naturelles sèches ou humides mais

• 1916 : inauguration des documents et archives de la Guerre

aussi d’artefacts en cire, en plâtre ou en carton, fruit des travaux des grands anciens (Larrey, Bégin, Legouest, Lustreman, Baudens et Sédillot) puis, à partir de 1856, des titulaires de la chaire de chirurgie notamment. Le sculpteur Jules Baretta, réputé pour ses créations céroplastiques d’affections dermatologiques à l’hôpital Saint-Louis (Paris), cède en 1870 un ensemble important de pièces au Val-de-Grâce. Ces collections anatomiques seront complétées par les résultats des expériences d’Edmond Delorme sur l’étude des lésions causées par les balles de fusil et de révolver à partir de 1881 puis par la collection de pièces osseuses provenant des Invalides donnés par le médecin major Baudouin. À la veille de la Première Guerre, ne subsistent de ces collections que les pièces osseuses.

Les collections historiques

Dans l’esprit des directeurs qui se sont succédé au Val-de-Grâce, l’histoire du service de santé et la mémoire de ses glorieux anciens demeurent incontournables dans l’instruction et l’édification des élèves. C’est ainsi que se

• 1918 : nouveau nom : musée du Val-de-Grâce • 1940 – 1944 : occupation allemande • 1948 : destruction d’une grande partie des collections anatomiques d’origine (pièces humides) • 1970 : Réorganisation de l’École d’Application et perte d’espaces d’exposition

forme peu à peu, au hasard des donations, une intéressante réunion de documents historiques et iconographiques. Tableaux, bustes, gravures, médailles, souvenirs variés liés au service de santé ou à l’ancienne abbaye du Valde-Grâce s’accumulent sans véritable classement. Le médecin inspecteur Dujardin-Beaumetz, directeur du service de santé, projette de les regrouper afin de constituer une salle d’honneur qui sera inaugurée en 1893 sous le nom de « musée historique du corps de santé militaire ». Ces collections seront complétées régulièrement jusqu’en 1914 grâce à des donations, notamment celle d’Hippolyte Larrey et celle du professeur Poncet (médecin-chef du Val-de-Grâce de 1885 à 1889).

Les collections de matériel sanitaire

À partir de 1903, Delorme installe dans les salles jouxtant les collections historiques, une collection d’appareils de transport anciens et modernes pour blessés, d’appareils sanitaires et d’instrumentation.

• 1985 : fermeture du musée • 1989 – 1990 : affectation d’un conservateur et réflexions sur la restructuration du musée • 1993 : exposition de préfiguration du musée

 CR1 Xavier Tabbagh, Conservateur du musée du SSA

• 2006 : appellation « Musée de France »

• 1998 : ouverture au public

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DOSSIER

Centenaire du musée du SSA

La création des « documents et archives de la guerre »

Institué par un arrêté du 5 mai 1916, l’établissement des « Documents et archives de la guerre » est inauguré le 2 juillet 1916 sous le nom modifié des « Archives et documents de guerre ». Il groupe tous les objets, documents ou textes manuscrits et imprimés, susceptibles d’intéresser l’œuvre de la médecine et de la chirurgie d’armée. Les collections ainsi réunies constituent l’exemple typique et complet d’un musée de commande à thème unique : les secours aux blessés depuis le champ de bataille jusqu’à l’hôpital.

P

lacé sous la direction du médecin principal de 1re classe Octave Jacob, le personnel du nouvel établissement est choisi pour ses aptitudes techniques (médecins, préparateur anatomiste, bibliothécaires de la Sorbonne, conservateur des musées nationaux). Il vient apporter aux organisateurs une précieuse collaboration. Pour constituer le fonds iconographique du musée, une trentaine d’artistes (peintres, aquarellistes, dessinateurs, sculpteurs ou maquettistes) sont envoyés sur le front pour fixer la mémoire de la Grande Guerre. Ils en rapportent de nombreux et émouvants témoignages qui constituent, en trois années, une riche collection d’œuvres d’art. Parallèlement, des instructions adressées aux différents échelons du service de santé précisent la nature et le choix des objets et documents à envoyer au musée, réglementent les modes d’envoi et organisent des missions spéciales. À toutes ces œuvres s’ajoutent les objets confectionnés sur le front, notamment dans les tranchées, par une foule d’anonymes.

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En pleine guerre, dans un hôpital en pleine activité, alors chef de file de l’ensemble du Camp Retranché de Paris, l’équipe réussit à réunir près de dix mille objets et cent mille dossiers d’archives. Dans l’esprit de ses concepteurs, ce musée est donc avant tout, le musée médico-chirurgical de la guerre 1914-1918, dont il est né et dont il a mission de perpétuer les enseignements scientifiques. À partir de 1930, le musée subit un vieillissement prématuré. La Première Guerre mondiale a nourri le musée, la seconde et les quarante années qui suivent vont l’asphyxier. Durant la guerre de 1939-1945, l’occupant respecte les archives et les collections mais la directive prescrivant, dès le début des hostilités, le recueil des documents comme en 1914, n’a guère été suivie d’effet. Une grande partie des pièces anatomiques est détruite en 1948. Dans les années suivantes, le musée continue à perdre progressivement ses collections et ses espaces. Au début des années 1970, la

réorganisation de l’École d’Application nécessite de nouveaux locaux. Les moulages, seuls objets restants de la section anatomo-clinique, sont regroupés sur la superficie restante (environ la moitié du musée de 1918) qui sert à recevoir pêle-mêle les objets provenant des parties évacuées. Au début des années 1980, le manque de place et d’effectifs, les amputations faites aux collections sans véritablement les réorganiser, donnent l’impression d’un amoncellement d’objets plus que d’une organisation scientifique accompagnée d’un discours pédagogique. Cette situation entraîne la fermeture du musée en 1985.

 X. T.


© JJ. Chatard / DICOD

DOSSIER

© JJ. Chatard / DICOD

Justin Godart (1871 – 1956) acteur clé dans la création du musée Docteur en droit et avocat à Lyon, Justin Godart commence une vie politique très active. Élu député en 1906, il détient encore ce mandat lorsqu’il est appelé par Millerand, ministre de la Guerre, aux fonctions de sous-secrétaire d’État du Service de Santé par décret du 1er juillet 1915. Il s’entoure alors de tous les concours techniques qui lui semblent utiles pour unifier le corps médical mobilisé et établir entre tous les officiers d’active et de réserve, une collaboration et une intimité. Lors d’une visite au lycée de Bar-le-Duc, transformé en hôpital militaire, il découvre une collection de pièces anatomiques destinées à l’enseignement des étudiants en médecine, constituée depuis le début de la guerre par le médecin inspecteur général Mignon (chirurgien et directeur de l’École d’application au Val-deGrâce jusqu’à la mobilisation) et le médecin-major Henri Martin. Il envisage aussitôt de constituer à Paris un Conservatoire National du service de santé militaire, destiné à centraliser les documents de toute nature relatifs à l’œuvre du service de santé pendant la guerre, « dans tous les ordres de connaissances et dans toutes les manifestations de son activité ». Son mérite est de voir grand : il pressent l’intérêt que comporterait un tel monument, aussi bien du point de vue de l’histoire que de celui de l’instruction et lui accorde des moyens d’exécution sans précédent.  X. T.

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DOSSIER

Centenaire du musée du SSA

La renaissance du musée du service de santé de armées Les années 1980 font place à la prise de conscience collective de la nécessité de sauvegarder le patrimoine du Service. Ainsi, le musée de tradition, essentiellement anatomo-clinique de la fin du XIXe siècle, se transforme en un musée plus historique, où la mémoire de l’action du service de santé durant la Grande Guerre lui confère une place sans équivalent dans le monde.

L

a renaissance du musée est amorcée par le médecin général inspecteur Laverdant, directeur de l’École d’application puis décidée par le médecin général inspecteur Sclear, directeur central du service de santé des armées et son successeur, le médecin général inspecteur Mine. Un médecin des armées est alors affecté au poste de conservateur en septembre 1989. Une commission, présidée par le médecin général inspecteur Bazot nouveau directeur de l’École, se réunit en 1990 afin de réaliser une étude de faisabilité. Un budget est alloué pour la restauration des œuvres et la restructuration de l’édifice conventuel dont

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la première tranche des travaux, débutée en 1981, s’achève en septembre 1993, à l’occasion de la célébration du bicentenaire de l’installation du service de santé au Val-de-Grâce, présidée par le président de la République, François Mitterrand. Outre l’accueil au rezde-chaussée, une exposition de préfiguration lui est alors présentée dans les futures salles d’expositions temporaires, sur le thème des deux siècles de médecine militaire au Val-deGrâce. Le discours scientifique préparé par le conservateur permet à l’agence de muséographie Panoptes de dessiner les premières vitrines et leur implantation. À partir de janvier 1995, le médecin général

inspecteur de Saint-Julien, nouveau directeur de l’École, adapte le projet en tenant compte des possibilités induites par la conjoncture économique. Ainsi, est abandonnée la réalisation d’un mémorial présentant les personnels illustres du Service, initialement prévu dans la crypte de l’église. En septembre 1996, une commission présidée par le médecin général inspecteur Blin, directeur adjoint du service de santé des armées assure la coordination des travaux, notamment la réalisation de réserves, jusqu’à l’ouverture du musée au public le 4 février 1998.  MC Jean-Jacques Ferrandis,

ancien conservateur du musée


DOSSIER

Valoriser le patrimoine du service de santé

Le musée est chargé d’identifier, d’étudier, d’entretenir, d’enrichir et de valoriser le patrimoine du SSA. Ceci se traduit au quotidien par deux types d’activités : le travail mené autour des collections (en particulier leur récolement décennal prévu par le code du patrimoine) et l’offre proposée au public toujours plus nombreux (20 000 visiteurs par an).

L

e riche patrimoine du SSA regroupe non seulement les 15 000 objets de collection conservés au musée, mais aussi les nombreux objets conservés au sein de chacun des établissements du SSA (le plus souvent dans les salles d’honneur) dont l’intérêt patrimonial pour le Service peut être inégal. Il revient donc au musée d’expertiser ces objets et d’identifier ceux dont la valeur artistique ou historique nécessite qu’ils soient inscrits sur les inventaires et conservés selon les normes en vigueur. La recherche historique et scientifique constitue le socle des activités du musée. De la connaissance approfondie des collections découlent les projets d’acquisition qui viendront compléter les collections, les mesures de conservation préventive à mettre en œuvre dans les réserves ou dans les salles, les campagnes de restauration à programmer ou encore les projets d’expositions temporaires. La diffusion de cette connaissance, mission essentielle des musées, passe non seulement par la présentation des collections au public au sein de l’exposition permanente et lors des expositions temporaires, mais aussi par des publications.

Cette diffusion peut également être réalisée hors-les-murs, lorsque le musée collabore avec d’autres institutions culturelles, soit en prêtant des objets, soit en participant au conseil scientifique de ces projets ou encore en participant à des conférences. Le patrimoine du SSA est spécifique et unique et fait du musée, qui en a la garde, un partenaire incontournable en France et à l’étranger, pour nombre de projets touchant à l’histoire de la médecine militaire française. Le musée du SSA est un établissement rattaché à l’École du Val-de-Grâce. La direction est exercée par le directeur de l’École du Val-deGrâce qui s’appuie sur un conservateur (CR1) encadrant une équipe de cinq personnes : - un adjoint du conservateur, responsable de la base informatisée des collections et de la préparation des expositions (OE HG) ; - une chargée du Centre de Documentation : inventaire des archives, accueil des chercheurs et traitement de leurs demandes (AP1) ; - un militaire du rang chargé de la logistique (CCH) ; - une personne chargée du récolement des collections et de l’organisation des réserves (OE VI) ; - une secrétaire qui gère également l’organisation des visites (OE VI).  X. T.

Récolement du fond photographique

Musée de France Cette appellation a été attribuée au musée du service de santé des armées le 13 décembre 2006. Aboutissement d’un important travail mené par le personnel du musée, son attribution est la reconnaissance par le ministère de la culture, non seulement de l’intérêt des collections mais aussi de leurs bonnes gestion et conservation. Cette appellation confère aux collections du musée du SSA le statut de Trésors Nationaux ce qui les rend inaliénables, insaisissables et imprescriptibles, leur procurant ainsi une protection juridique qui n’existait pas auparavant. Elle place également le musée sous la tutelle scientifique du ministère de la culture qui s’assure des bonnes pratiques, tant dans la tenue des inventaires, que dans la conservation des œuvres.

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DOSSIER

Centenaire du musée du SSA

Visite guidée du musée La présentation des collections permanente permet au visiteur de mieux comprendre les fondements et les vocations multiples de la médecine aux armées : le personnel du service de santé évoqué à travers sa formation, ses uniformes et sa mission principale de soutien sanitaire des forces armées, la recherche en chirurgie de guerre, la médecine subaquatique et aérospatiale et, enfin, la participation du service de santé au monde civil.

D

©JJ.Chatard/DICOD

ans les salles permanentes, au premier étage du cloître, le discours scientifique est illustré par quatre grands thèmes. Le premier, relativement chronologique, présente le service de santé à travers toutes les composantes de son personnel, médecins, pharmaciens ou vétérinaires, de la Marine, de l’armée de Terre ou de l’Air. Cette section évoque également les diverses missions du soutien sanitaire dans les armées avec les principales étapes des évacuations sanitaires, du relèvement du blessé sur le champ de bataille jusqu’au traitement spécialisé à l’hôpital mobile de campagne ou à celui de l’infrastructure, en passant par l’étape du triage.

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La deuxième section illustre la recherche, car dans ce domaine comme dans bien d’autres, le service de santé des armées n’est jamais resté isolé des grands courants de la recherche scientifique. Toutes les composantes du service sont évoquées, à travers les recherches scientifiques dans les domaines de la chirurgie et de la psychiatrie de guerre, les recherches en psychologie et en physiologie humaine, subaquatique ou aérospatiale, mais également, les recherches des médecins et surtout des pharmaciens militaires, au siècle dernier, dans le domaine des sciences naturelles, notamment en botanique, en zoologie ou en ethnologie, ou au contraire actuellement avec les nombreux travaux menés en matière de protection contre les agressions nucléaires, biologiques ou chimiques.

La troisième section illustre l’ouverture au monde du service de santé des armées car le Service a su mériter la reconnaissance des populations par ses actions humanitaires dès les conquêtes coloniales avec ses soins aux populations civiles ou ses luttes contre les épidémies ou les grandes endémies. La quatrième section est consacrée à l’hygiène et à la prévention des maladies où le service de santé continue de jouer un rôle prépondérant du fait de sa mission de préservation des grands effectifs. Tour à tour sont évoqués l’hygiène des locaux et l’hygiène corporelle, l’hygiène alimentaire et celle du comportement. La lutte contre les maladies infectieuses : bactériennes, virales ou parasitaires et la lutte contre les grandes endémies est l’occasion de montrer la participation majeure du service de santé dans les progrès de l’hygiène des collectivités en rappelant l’œuvre majeure notamment de Villemin, Vaillard, Simond, Yersin, Calmette, Marchoux, Laveran, Jamot, Vincent… Depuis sa restructuration et son ouverture au public en 1998, le musée fait mieux connaître la contribution du service de santé des armées à la connaissance de l’homme et de son environnement par les recherches qu’il encourage, l’enseignement qu’il prodigue ou les missions humanitaires auxquelles il participe.  MC Jean-Jacques Ferrandis ancien conservateur du musée


© F. Teste (EVDG)

DOSSIER

La collection Debat Au rez-de-chaussée, le visiteur découvre l’exceptionnelle collection d’objets de pharmacie léguée au musée par les docteurs Debat. Installée dans les anciennes cuisines des religieuses bénédictines, elle rassemble des faïences italiennes et françaises, des instruments de médecine et des mortiers. Les « majoliques », céramiques italiennes de la Renaissance, illustrent avec leurs décors polychromes les productions de Faenza, Montelupo, Deruta ou Venise. Un superbe pichet présente les armes du pape Léon X, de la famille des Médicis voisinant avec les pots de la collection du Tsar Pierre le Grand. On peut y voir également des instruments de pharmacie et de médecine, pour la plupart du XVIIIe siècle. La reconstitution d’une apothicairerie présente des faïences et porcelaines d’Ile-de-France ou des Pays-Bas. La collection des 103 mortiers est l’une des plus prestigieuses au monde. Elle comporte des pièces d’albâtre rubané d’Égypte antique jusqu’à des bronzes plus contemporains.

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DOSSIER

Centenaire du musée du SSA

Les trésors du musée  monsieur Marc Beaumelle (OE HG),

adjoint du conservateur

Transport d’un blessé dans un chemin creux Maquette en plâtre peint réalisée par Jean Larrivé (1874-1928), prix de Rome en 1904, 1916 Une des missions du musée voulue par Justin Godart en 1916 était la constitution d’une équipe de dessinateurs, peintres, sculpteurs ou maquettistes capables de restituer fidèlement les différents aspects de l’action du Service de santé militaire sur le front et à l’arrière. Des laissez-passer ou des ordres de mission permettaient aux artistes de circuler dans les postes de secours, hôpitaux de campagne ou hôpitaux de l’arrière afin d’exécuter leur croquis sur place. D’autres réalisaient leurs œuvres d’après des photographies tel le sculpteur Jean Larrivé, dans son atelier rue Saint-Jacques à Paris.

© Photos : musée

Fragment d’une des cloches d’origine de l’église du Val-de-Grâce Le monogramme « AL » couronné signifie Anne d’Autriche et Louis XIV, marraine et parrain de la cloche. Elle s’est brisée sous les bombardements prussiens durant la guerre de 1870-1871 et fut refondue en 1872. « Lors du siège de Paris par l’armée allemande […] plus de trois cents obus prussiens étaient tombés dans les cours, dans les jardins, sur les bâtiments du Val-de-Grâce […]. » (Dr. Servier. Le Val-de-Grâce. Histoire du monastère et de l’hôpital militaire. G. Masson, éditeur. Paris. 1888. P. 90)

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Une « Gueule cassée » Auguste Gabarre, lieutenant au 149e Régiment d’Infanterie, est blessé par un éclat au niveau du sinus frontal le 10 mai 1915 à Noulettes (Pas-de-Calais) durant la seconde bataille d’Artois (mai, juin 1915). Evacué vers l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, Auguste Gabarre est admis à la 5e Division de blessés de la face (« 5 e blessé »), service spécialisé dans la chirurgie maxillo-faciale, créé et dirigé par le professeur Hippolyte Morestin (1869-1919). Les clichés montrent l’état de la blessure avant et après la greffe cartilagineuse. Durant la Grande Guerre, le moulage maxillo-facial constituait un véritable document technique en 3 dimensions sur lequel s’appuyait le chirurgien à chaque

étape de la reconstruction. Ces moulages anatomiques en cire (céroplastie), destinés à l’enseignement et à l’étude clinique dès le Moyen-Âge et au cours des siècles, ont contribué au développement de la connaissance du corps humain et de ses pathologies.


DOSSIER Epée donnée par Napoléon à Dominique Larrey à la bataille d’Eylau

L’Ascension, avant 1636 Atelier de Philippe de Champaigne Huile sur toile, 2,58 x 2,39 m

La Pentecôte, avant 1636 Atelier de Philippe de Champaigne Huile sur toile, 2,50 x 2,32 m

Œuvres commandées par Marie de Médicis afin de décorer la chapelle du Carmel du faubourg Saint-Jacques, couvent situé rue Saint-Jacques, en face du Val-deGrâce jusqu’en 1792. « Le 30 septembre 1991, après l’accord du ministre de la Défense pour acquisition, L’Ascension et La Pentecôte étaient déposées au Val-de-Grâce. Elles étaient entreposées dans une réserve du musée du Louvre après leur présentation en douane, en mai 1990, avant leur exportation. Le mérite d’avoir suivi ces tableaux jusqu’au musée du service de santé des armées revient à monsieur Denis Lavalle. Il estimait remarquable de voir dans l’église du Val-de-Grâce des tableaux, liés à la dévotion profonde qui fit élever le monument, explicitant encore les liens intimes qui se créèrent entre la fondation privilégiée de la reine de France et l’un des plus importants couvents féminins du XVIIe siècle ». (Jean-Jacques Ferrandis, Jean Hazard. Philippe de Champaigne à l’Abbaye royale du Val-de-Grâce. Œuvres dispersées, images regroupées. Ministère de la Défense. SGA. DMPA. Paris. 2002)

(7 et 8 février 1807), modifiée en 1815 (gravures) Garde, capuce et pommeau en bronze ciselé et doré, poignée en nacre et lame en acier, damasquinée et bleuie à décors impériaux avec inscription gravée : « L’EMPR NAPOLÉON AU BON LARREY/MANUF. DE KLIGENTHAL/1815 » Elle fut la première arme d’honneur jamais remise à un officier du Service de santé des armées. « Le 17 février 1807, l’Empereur quitta Eylau avec la Garde impériale. Dominique Larrey le suivit avec l’Etat-Major général. Passant par hasard à côté de lui, Napoléon s’aperçut qu’il n’avait pas d’épée. Elle lui avait été enlevée à Eylau par les Russes avec ses bagages et les caissons de l’ambulance, pendant qu’il opérait les blessés. « Mais vous n’avez pas d’épée, Larrey ? Sire, elle m’a été prise à l’ambulance. » Napoléon détachant la sienne : « Voici la mienne, acceptez-la en souvenir des services que vous m’avez rendus à la bataille d’Eylau. » Larrey profondément ému, ne put, dit-il, trouver une parole pour exprimer sa reconnaissance. » Paul Triaire. Dominique Larrey et les campagnes de la Révolution et de l’Empire. Maison Alfred Mame & Fils. Tours. 1902. P. 423

On a volé l’épée de Larrey ! Révolver d’ordonnance de la Manufacture nationale d’armes de Saint-Etienne Arme portée à la ceinture par le médecin major de 2e classe Henri Bathias lorsqu’il fut mortellement atteint par un éclat d’obus à son poste à l’ambulance, le 29 octobre 1914 à Noordschote (Belgique). La torsion du canon montre la violence du choc.

Le jeudi 30 août 1973, au cours d’une visite du musée, le médecin en chef de 1re classe Lefebvre et Monsieur Vialard, constatent la disparition de l’épée. Le vol ne fait aucun doute. Après plusieurs mois d’enquête, le médecin général inspecteur Fabre, conservateur du musée, est informé qu’un individu […] a été arrêté en Belgique pour divers méfaits et vols dans plusieurs musées en France, et qu'il a avoué avoir volé une épée offerte par Napoléon au baron Larrey en juillet 1973 au Val-de-Grâce ! L’objet sera finalement restitué au musée du service de santé des armées le 12 août 1976 par l’intermédiaire du Consulat de France.

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DOSSIER

Centenaire du musée du SSA

Plus de 300 ans d’archives Le musée du SSA dispose d’un centre de documentation accessible à tout chercheur, appartenant ou non à l’institution. Médecins, étudiants, journalistes, historiens ou particuliers sont accueillis dans une magnifique salle voutée située sous l’église. Les documents mis à leur disposition les aideront à progresser dans leur connaissance de l’Histoire de la médecine militaire.

E

nviron 1 200 mètres linéaires d’archives sont conservées au centre de documentation, ce qui équivaut, historiquement, à environ 100 000 dossiers. Un inventaire a été établi en 1956 mais les mises à jour n’ont pas été régulières pendant plus de cinquante ans. Depuis 2008, un long travail de reprise d’inventaire est en cours afin de proposer aux chercheurs un outil de recherche efficace dont la mise en ligne est prévue à moyen terme. Héritier de la section des archives instituée par Justin Godart, le centre conserve trois types de fonds : - les archives historiques du service de santé provenant, pour la plupart, de la bibliothèque du Comité Technique de Santé, héritier des manuscrits conservés depuis 1792 par le Conseil de Santé des Armées. Réunies au musée en mai 1916, elles ont été classées et inventoriées durant la Grande Guerre par un bibliothécaire de l’Université de Paris. On y trouve des textes précieux pour l’histoire du service de santé au cours des guerres de la Révolution, de l’Empire et de la Troisième République. - les archives concernant l’organisation et le fonctionnement du service de santé durant la guerre 1914-1918, sur le front mais surtout dans la zone de l’intérieur. Elles représentent la part la plus importante des documents conservés. Les rapports des directions du service de santé dans les régions militaires précisent l’organisation hospitalière tandis

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Centre de documentation - salle de lecture

que les comptes rendus d’activité des formations sanitaires fournissent de précieux renseignements, spécialité par spécialité, sur le nombre de patients et sur l’évolution des traitements. - Des fonds privés, d’importance inégale, déposés par des anciens du Service.  madame Dominique Garric (AP1), chargée du centre de documentation

INFOS PRATIQUES ➔ Accueil du public, uniquement sur rendez-vous ➔ du mardi au jeudi de 9h00 à 11h45 et de 13h30 à 17h00.

Conservation des archives


DOSSIER

Les expositions temporaires Les expositions temporaires permettent de développer des thèmes de l’exposition permanente du musée et de faire écho à des commémorations nationales dont la liste est établie chaque année par le ministère de la culture et de la communication. Le musée s’attache à présenter en moyenne une grande exposition temporaire par an.

C

es dernières années, le musée a produit des expositions consacrées à la vaccination dans les armées, aux vétérinaires, au pharmacien militaire Parmentier, au Pharo ou encore au service de santé durant la Grande Guerre. Parallèlement, des petites expositions temporaires liées à des manifestations de l’École du Val-deGrâce (congrès, colloques, commémorations) peuvent être organisées à la demande du directeur de l’École. Enfin, à chaque concert de la saison musicale du Val-de-Grâce, un hommage est rendu à un grand ancien du Service et donne lieu à l’organisation d’une petite exposition.  X. T.

Exposition du centenaire du musée

INFOS PRATIQUES Musée du service de santé des armées 1, place Alphonse Laveran, 75005 Paris Tel : 01.40.51.51.92 Fax : 01.40.51.51.93 www.ecole-valdegrace.sante. defense.gouv.fr rubrique « Musée » ➔ Ouvert mardi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche de 12 h à 18 h Visite libre ou en groupe (sur rendez-vous) Gratuit le 14 juillet Fermé 1er janvier, 1er mai, mois d’août, 25 décembre Plein tarif 5€ Tarif réduit 2,50 € Gratuit pour le personnel du ministère de la Défense en activité

À l’occasion de son centenaire, le musée du service de santé des armées expose une partie de ses collections originelles : des œuvres (peintures, dessins, sculptures, maquettes, photographies) réalisées par une vingtaine d’artistes mobilisés sur le thème du secours aux blessés durant la Grande Guerre, une collection de matériels sanitaires et une collection anatomique dont l’exceptionnelle collection de moulages de « Gueules Cassées », à découvrir jusqu’au 30 octobre 2017.

RER B “Port-Royal” Bus 21, 27, 38, 83, 91

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DOSSIER

Centenaire du musée du SSA

Partenaires du musée : les associations

L’Association (loi 1901) des amis du musée du service de santé des armées (AAMSSA) a été fondée en 1989, avec pour objectif d’accroître le rayonnement du patrimoine historique et culturel du musée du Service de santé des armées et de développer la connaissance de l’histoire et de la mémoire du Service. Elle compte 350 adhérents.

Ouverture vers l’extérieur

Pour faire connaître au plus grand nombre l’histoire du service de santé, l’AAMSSA organise une quinzaine de visites par an au profit des adhérents mais aussi de toute association militaire ou civile. L’AMSSA a intégré depuis juin 2016 le réseau associatif muséologique militaire (Terre, Marine et Air). L’AAMSSA organise régulièrement des colloques : « Une Armée qui soigne. Le service de santé des armées durant la Grande Guerre », en février 2015, « Le soutien médical des contingents d’outre-mer dans la Grande Guerre » en mars 2016 en partenariat avec l’Académie des Sciences d’Outre-mer. Elle a participé aux colloques « Deux siècles d’histoire de la médecine aux armées » lors des « Journées Larrey » à Beaudéan en juillet 2016 et « Les secours aux blessés, un héritage : 1916-2016 » organisé les 7 et 8 octobre derniers dans le cadre des Journées Verdun, Terre de Santé. Elle s’est aussi très impliquée en tant que conseil scientifique dans l’exposition organisée jusqu’au 28 février 2017. Depuis octobre 1996, l’association publie semestriellement un bulletin d’information agrémenté de nouvelles rubriques et articles historiques et de numéros spéciaux relatifs aux évènements de l’association et du

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musée. Elle participe également à des revues ou des ouvrages : « Ambulance 13 », la Revue de la défense nationale, etc. Un ouvrage sur le service de santé des armées durant la Grande Guerre est en préparation.

Le Comité d’histoire du Service de santé des armées

L’AAMSSA constitue un des pôles du réseau « Histoire » de la direction du Service de santé des armées. Le MGI (2s) Raymond Wey a succédé en 2015 au MGI (2s) Pierre Cristau qui a œuvré pendant 23 ans pour organiser des conférences lors de réunions trimestrielles. Les réunions du Comité d’histoire sont ouvertes à tous, adhérents ou non, comme intervenants ou comme auditeurs. Depuis 1996, l’AAMSSA décerne chaque année le prix d’histoire de la médecine aux armées, récompensant le meilleur travail portant sur ses personnels, la médecine, la pharmacie, l’art vétérinaire, l’administration, la logistique, etc. Ce concours est ouvert à tous, civils et militaire, hors membres du conseil d’administration de l’association.  Médecin général inspecteur (2s)

Olivier Farret Président de l’AAMSSA au Val-de-Grâce

Depuis les années 1930, le patrimoine matériel et immatériel lié au ravitaillement sanitaire était assez peu présent dans les collections du musée. Dans le but de préserver ce patrimoine, des bénévoles passionnés avaient entrepris de rassembler à l’ECMMSSA de Mondeville (14) une importante collection (environ 20 000 pièces) de matériels techniques, instruments, uniformes et maquettes. Transférée depuis sur le site de Chanteau (45), cette collection est en partie présentée dans le Conservatoire des approvisionnements en produits de santé des armées (CAPSA) inauguré en février 2011 dans les locaux de la DAPSA. Convaincus de l’intérêt de ce patrimoine, les directeurs du musée (EVDG) et de la DAPSA décident de faire du Conservatoire une antenne du musée traitant particulièrement du ravitaillement. Une équipe de bénévoles regroupés au sein de l’association Autour du conservatoire en produits de santé des armées (ACAPSA) travaille sans relâche afin d’établir un inventaire précis de ce patrimoine sous la tutelle scientifique du musée et s’investit également dans l’enrichissement de ce patrimoine et sa valorisation à travers la production d'expositions.

EN SAVOIR ➔ AAMSSA

1 place Alphonse Laveran, 75005 Paris Tél : 01 40 51 47 71 aamssa.viabloga.com Courriel : aamssa@gmail.com

➔ ACAPSA

Site d’Orléans-Chanteau, Route de Saint-Lyé la forêt, 45400 Fleury-les-Aubrais Courriel : conservatoirerav45@voila.fr acapsa.unblog.fr


DOSSIER

Saison musicale Depuis 1994, auditions d’orgue et concerts rythment la saison musicale du Val-de-Grâce. Ces concerts constituent, avec le musée, la vitrine culturelle du service de santé des armées, un élément actif de la mise en valeur d'un des hauts-lieux de la capitale, au bénéfice des Parisiens et des touristes. Ils favorisent également le lien armée-nation en contribuant au rapprochement du monde militaire et du monde civil.

© ECPAD/ M. Denniel

Lors de chaque concert, un hommage est rendu à une grande figure du SSA. À cette occasion, le musée présente une petite exposition biographique. Une cinquantaine d’expositions ont ainsi été produites depuis 2006.

L’orgue du Val-de-Grâce

Classé au titre des monuments historiques en février 1979, pour sa partie instrumentale, l’orgue a été restauré en 1992/1993, par la volonté de l'École,

grâce aux ministères de la Défense et de la Culture, dans le respect de sa composition d'origine. De nombreuses créations et premières auditions françaises ont été données au Val-de-Grâce, sans compter les enregistrements discographiques. Ceux-ci ont contribué à faire connaître l'orgue dans de nombreux pays et plusieurs compositeurs, français et étrangers, ont spécialement écrit pour cet instrument. Depuis la restauration, des organistes de tous pays viennent chaque mois, d'octobre à juin, donner des récitals qui ont conquis un large public.

©JJ.Chatard/DICOD

L’

association Musique au Val-deGrâce, animée par Hervé Desarbre, organiste du ministère de la défense et titulaire des orgues de l’église, établit la programmation musicale sous l’égide de l’école du Val-de-Grâce. Placés sous le haut patronage du ministre de la Défense, ces concerts, dont les thèmes sont choisis en fonction des grandes commémorations nationales, participent à l’animation d’un lieu emblématique du patrimoine de la Défense et au devoir de mémoire tout en entretenant, de façon vivante, le lien armée-nation.

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FORMATION

CADISMEX 2016 :

« formation accomplie ! » Du 12 au 21 octobre 2016, 28 infirmiers anesthésistes et de bloc opératoire ont été formés au cœur de leur métier en opération extérieure au Centre de formation opérationnelle santé (CEFOS), sur le camp de La Valbonne.

E

ssentielles pour le soutien des forces, les spécialités d'infirmier anesthésiste et de bloc opératoire sont fortement sollicitées pour les opérations extérieures. Elles s'exercent dans un contexte contraint et exigeant au sein des role 2, structures hospitalières légères de traitement des extrêmes urgences pour la prise en charge des blessés. Le CADISMEx permet d’acquérir des compétences « cœur de métier » adaptées à ce contexte opérationnel spécifique. La promotion était constituée de 28 stagiaires récemment diplômés du civil : 19 infirmiers anesthésistes (IADE) et 9 infirmiers de bloc

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opératoire (IBODE). Cette formation d’adaptation permet donc d’appréhender les compétences spécifiques de terrain. Intégrée au dispositif CMEx (Cours des Missions Extérieures) de l’Ecole du Val-de-Grâce, elle valide le DPC (Développement Professionnel Continu) de ces infirmiers spécialisés. En dehors des cours et RetEx sur la thématique de la prise en charge du blessé de guerre, les ateliers et cas concrets ont occupé une très large place dans cette formation. Les stagiaires ont bénéficié d’un enseignement pratique sur les matériels en dotation

dans les antennes chirurgicales : table d’opération, autoclave, générateur haute fréquence, respirateur dernière génération, système de récupération de sang autologue, accélérateur-réchauffeur de sang et solutés, analyseur des gaz du sang, mais également garrot tactique, kit de drainage thoracique, pansements hémostatiques. Grâce à la qualité du soutien logistique et à la reconstitution de deux blocs opératoires complets sous tente, tous les IADE et IBODE ont pu manipuler ces dispositifs afin de réellement s’approprier leur utilisation. Plusieurs cas concrets ont été organisés


FORMATION

sur les thèmes du triage, du déchocage, du bloc opératoire et de la mise en condition d’évacuation. Un exercice Mascal, clôturant le stage, a permis à tous de mettre en application les enseignements reçus les jours précédents. Dix étudiants infirmiers civils de deuxième année (IFSI Saint Joseph-Saint Luc à Lyon), grimés par deux personnels du CEFOS et du CITeRA, ont remarquablement joué leurs rôles de blessés. Des mannequins, grimés également, ont pris le relais au bloc opératoire et au déchocage pour permettre la réalisation des gestes invasifs : perfusion intra-osseuse, coniotomie, exsufflation, geste chirurgical. L’ensemble du matériel lourd a été utilisé, du faux sang et de fausses fractures ont permis d’optimiser les simulations : pose de fixateur externe, transfusion autologue. La présence d’un médecin anesthésiste-réanimateur et d’un chirurgien orthopédiste a permis de valider les exercices sur le plan médical. Enfin, durant une matinée, les IADE ont apprécié travailler sur des mannequins « haute-fidélité » avec des scenarii de blessés de guerre au bloc opératoire et au déchocage. Pour la deuxième année consécutive, la formation CADISMEx a remporté un franc succès. L’ingénierie pédagogique et de formation a été assurée par l’équipe fondatrice du concept CADISMEx. Pour assurer les neuf

jours consécutifs du programme, l’équipe d’encadrement a été renforcée de six formateurs aux expériences complémentaires en opérations extérieures et en formation opérationnelle : un cadre supérieur de santé IADE, deux IBODE dont un affecté en ACP, deux IADE et un IDE (ex IBO d’ACP). D’autres professionnels sont intervenus au cours du stage pour dispenser des cours, encadrer les exercices de simulation et faire partager leur expérience : un médecin anesthésiste-réanimateur de l’HIA Robert Picqué, un chirurgien orthopédiste et un technicien supérieur hospitalier de l’HIA Desgenettes, un sous-officier du Régiment Médical (SASS d’une ACP), un sous-officier moniteur ISTC du CEFOS, des personnels du CITeRA de Bordeaux et du CESimMO de Lyon. Au-delà des compétences acquises, la formation a permis aux stagiaires de comprendre les enjeux et contraintes liés à l’exercice en opération extérieure. Les compétences spécifiques des IADE et des IBODE militaires ont été mises en avant, ainsi que l’esprit de collaboration essentiel à ce binôme. Au total, tout a été mis en œuvre pour favoriser leur opérationnalité lors de leurs prochaines missions.  IBO 3G L. Bellet, HIA Robert Picqué

IA.CASSP F. Ledoux, HIA Sainte Anne ACTU SANTÉ • N° 145 • Hiver 2016

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