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médical au profit des armées

1917-2017

cent ans de ravitaillement médical au profit des armées

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Le 28 septembre 2017, la Direction des approvisionnements en produit de santé des armées (DAPSA) célébrait son centième anniversaire. Commémorer un centenaire, c’est mettre en avant le savoir-faire d’une composante majeure du SSA, le ravitaillement médical. C’est aussi l’occasion de souligner l’engagement et le professionnalisme de ses personnels qui ont permis en temps de paix comme de guerre d’assurer avec succès le soutien médical opérationnel.

La Pharmacienne générale Pech, chef de la DAPSA

Petite histoire de la création de la DAPSA

Le 2 août 1914, la mobilisation générale est décrétée ; l’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. Ce conflit va se solder par un bilan très lourd : un million et demi de morts et quatre millions de blessés en France. Les échecs des premiers engagements sont redoutables. Devant l’afflux massif de blessés, dès le début du conflit, le Service de santé des armées (SSA) doit se réorganiser. Une chaîne santé complète est déployée, depuis les premiers secours, l’évacuation, les soins jusqu’à la rééducation puis la réinsertion. Mais les stocks médicaux sont consommés en deux mois et les ravitaillements sont difficiles, d’autant que l’Allemagne constituait l’un des principaux fournisseurs de la France. Il faut trouver des solutions rapidement. Le 15 juillet 1915, Justin Godard est nommé sous-secrétaire d’Etat chargé du service de santé auprès du ministre de la guerre. Confronté à l’indélicatesse des fournisseurs qui s’entendent sur des soumissions élevées arguant de la rareté des matières premières, Justin Godard décide la création de la direction des marchés d’approvisionnement du service de santé militaire (D.M.A) par la circulaire n° 562 du 22 juin 1917. Les objectifs sont clairs : réaliser tous les besoins destinés à la prise en charge des blessés, ces besoins pouvant être couverts soit par des achats directs soit par des productions spécifiques. La DMA s’appuie alors sur un réseau d’établissements centraux et régionaux. Cent ans plus tard, cette direction a pris le nom de Direction des approvisionnements en produits de santé des armées actuellement installée sur le site de Chanteau, près d'Orléans. La mission au profit des forces armées est restée la même : mettre à disposition de tous les professionnels du service de santé des armées les moyens nécessaires pour remplir leur mission ce qui peut se traduire par « le bon produit au bon moment et au bon endroit »

Il y a cent ans

La DMA s’appuie sur des ateliers spécialisés et sur 26 établissements régionaux, véritables têtes de pont pour la distribution dans la zone des armées. On trouve ainsi les ateliers de voitures sanitaires spéciales à Vanves, deux pharmacies centrales à Bordeaux et Nantes,

un magasin d’approvisionnement à Paris surnommé rapidement « le grand bazar » en raison de l’envergure des approvisionne- ments, des ateliers à Châteauroux dédiés à la confection des literies et pansements, un ate- lier à Bourges, où sont fabriqués les blouses d’infirmières et les matelas des hôpitaux et un atelier à Limoges pour la constitution des formations sanitaires de campagne.

La DAPSA aujourd’hui

En cent ans, le ravitaillement médical n’a ces- sé de se réformer et de se moderniser dans un souci de performance et d’amélioration du soutien santé opérationnel. La production, la distribution de produits de santé et la consti- tution d’unités médicales opérationnelles sont effectuées par un dispositif resserré de 5 établissements : la pharmacie centrale des armées, le centre de transfusion sanguine des armées, les 2 établissements de ravitaillement sanitaire des armées et l’établissement central des matériels du service de santé des armées. Depuis 2010, la fonction achats finances du SSA a été centralisée au sein de la DAPSA.

Reconstruction historique à l'occasion du centenaire de la DAPSA

Les appellations au fil du temps

• 1917 Direction des marchés d’approvisionnement du service de santé (DMA) • Après la première guerre mondiale Direction des approvisionnements et des fabrications (DAF) • Seconde guerre mondiale Direction des établissements centraux d’études et d’instruction • 1946 Direction des approvisionnements et des fabrications (DAF) • 1962 Direction des approvisionnements et établissements centraux • 2008 Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA)

Monsieur Alain,

adjoint au chef du service informatique à l’HIA Percy

Pour l’équipe de techniciens informatiques, les défis ne manquent pas à l’ère du numérique.

Les premiers pas d’Alain T. à l’HIA Percy remontent à 2009

Titulaire d'un BTS informatique industriel, Alain T. a intégré le corps du secrétariat administratif au ministère de la Défense en tant qu’analyste programmeur en 2009. « Ma mission principale était de réaliser des cahiers des charges et de développer des applications au profit de la direction centrale de l'infrastructure de l’air. Cette expérience m’a permis d’obtenir le concours de Technicien supérieur d'études et de fabrications (TSEF) et d’être affecté en tant qu'adjoint au chef du bureau informatique du service des moyens généraux à l’HIA Percy. Depuis septembre 2017, je suis chef d'exploitation et adjoint au chef du service informatique pour l’HIA Percy. »

70 serveurs, 100 éléments actifs de réseau, 1 200 postes de travail

À l'ère du numérique, tous les services hospitaliers sont informatisés que ce soit pour la prise en charge du patient, le dossier médical partagé ou l'interconnexion entre les différentes plates-formes du SSA. « Le service informatique est continuellement sollicité pour réaliser des interventions préventives et curatives en lien avec la Direction des systèmes d’information et du numérique (DSIN). Nous devons être en mesure de détecter les pannes dans un délai rapide, d'intervenir en urgence pour résoudre les problèmes, conseiller et former les utilisateurs. » Avec un effectif restreint de 10 personnes, dont 2

« Nous devons être en mesure de détecter les pannes dans un délai rapide, d'intervenir en urgence pour résoudre les problèmes, conseiller et former les utilisateurs. »

postes sont vacants, c’est un travail stimulant au quotidien, où règne un état d’esprit tourné vers le service public, la rigueur et l’efficacité.

Course à la connaissance

Alain T. explique qu’être technicien informatique c’est devoir répondre aux exigences de plus en plus fortes des utilisateurs et donc être polyvalent pour garantir la cohérence de l'ensemble des moyens informatiques

(matériels, réseaux, systèmes d’exploitation) et de leur évolution. « Étant au cœur de la modernisation du système d’information hospitalier, nous cherchons sans cesse à stimuler nos connaissances. L’offre de formation que nous propose chaque année le SSA est une chance extraordinaire. C'est dire si l’amélioration des connaissances est capitale pour le SSA et pour notre métier ! »  P. Meeschaert

Médecin en chef Blandine

responsable de l’Antenne Médicale Saint-Cyr-l'École, 2 e CMA (ex Centre Médical des Armées NG de Versailles)

L’équipe médicale de Saint-Cyr-l’École intervient en médecine de soins, en médecine d’expertise (aptitude), en soutien d’activités sportives ou militaires ainsi qu’en conseil auprès du commandement du lycée militaire. Aujourd’hui responsable de l’antenne médicale, le MC Blandine a débuté sa carrière en médecine libérale. Elle nous explique son parcours et les enjeux liés à sa fonction.

Qu’est-ce qui vous a conduit à ce métier ?

J’ai exercé en médecine libérale pendant plusieurs années. Cela s’est très bien passé professionnellement, mais je regrettais le manque de temps à consacrer au patient ; je déplorais les charges administratives trop importantes qui empiétaient sur le temps consacré aux patients et sur ma vie personnelle, la course aux remboursements qui m’exposait souvent à des personnes insolvables. Ayant suivi une formation en pédiatrie, j’ai évolué vers la médecine scolaire, en secteur urbain, pendant 10 ans (temps partiel de 60%). C’était surtout un travail administratif (de prévention et d'accompagnement du handicap) sans possibilité de prescrire, ce qui ne me satisfaisait pas. Aussi à partir de 2005, je me suis engagée comme médecin réserviste à raison d’un jour par semaine, puis de deux jours et depuis 2011, j’ai succédé à plein temps au médecin chef d'antenne de Saint-Cyr-l’École, qui m’y avait beaucoup encouragée.

En quoi consiste votre mission et quel est votre rôle au sein du lycée ?

Je pilote une équipe composée de deux médecins réservistes généralistes, d’un psychiatre et d’une sophrologue (à temps partiel), d’un interne en fin d’études et de trois infirmières (deux militaires et une civile), de deux auxiliaires sanitaires, une secrétaire. Toutes les matinées sont consacrées aux consultations des élèves. Les après-midi sont réservées aux cadres militaires ou civils (consultations et visites médicales). Le lycée de Saint-Cyr-l’École est un lycée du ministère des Armées. C’est un établissement d’enseignement général qui compte 800 élèves scolarisés en internat, de la seconde aux classes préparatoires. L’internat ne recrute pas tout à fait la même population qu’un établissement d’enseignement général. Il y a des enfants qui sont généralement très éloignés de leur famille ou en situation familiale difficile, ce qui nécessite un accompagnement psychologique. Beaucoup d’élèves ont un cursus serein mais tous les ans, nous traitons quelques cas compliqués. Mes années de réserve et de médecine scolaire me permettent d’appréhender ces situations difficiles, m’appuyant souvent sur un réseau d’interlocuteurs professionnels civils locaux.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail ?

La solidarité, qui anime les praticiens médicaux militaires, est très constructive et rassurante ! Lorsque j'adresse un élève de plus de 15 ans aux urgences de l’hôpital d’instruction des armées, non seulement j’ai un premier point de situation dans les deux heures mais je reçois rapidement un compte-rendu écrit complet de mes interlocuteurs. Il en est de même lorsque je sollicite un conseil de médecin militaire spécialiste, par téléphone comme par mail. Une concertation, entre les médecins exerçant dans l’un des 6 lycées des Armées, a été inaugurée il y a 2 ans et s’avère fort fructueuse (Aix en Provence, Autun, Grenoble pour l’armée de l’Air, SaintCyr, La Flèche, Brest pour la Marine). Cette solidarité qui anime les médecins militaires est un véritable atout. L’une des forces de l’établissement est la facilité à créer des synergies entre les différents acteurs (proviseurs, assistante sociale, CPE, chefs de section et les commandants d'unité…) : nous nous rencontrons régulièrement pour croiser nos réflexions à propos des enfants qui pourraient avoir des difficultés. C'est un travail passionnant avec une réelle concertation.  P. Meeschaert

EN SAVOIR

Le lycée Saint-Cyr-l’École, c'est : • 70 % de parents militaires • 15 % fonctionnaires et assimilés • 15 % plan égalité des chances • avec 30 à 40 % de filles.

Formation santé

au Niger

Depuis 3 ans, le SSA participe à la formation santé des forces de sécurité nigériennes au sein de l’Ecole du Personnel Paramédical des Armées de Niamey (EPPAN). Véritable plateforme pour la formation et la préparation santé avant l’engagement opérationnel des forces de sécurité nigériennes, cette école à vocation régionale est un modèle de coopération franco-nigérienne.

Depuis plus de 10 ans, l’EPPAN forme les forces de sécurités issues de 18 pays de la sous-région au « diplôme d’état d’agent de santé de base » sur un cycle de 3 ans. Grâce à un travail d’appui, de conseil et de formation par le SSA, cette école s’est adaptée pour proposer de nouvelles formations : l’ajout du cursus du diplôme d’état d’infirmier et l’intégration du module de formation au sauvetage au combat permettent d’élever le niveau de technicité du personnel. Triage, catégorisation des victimes, mise en condition pour le transport aérien ou terrestre, conception du soutien médical sont autant de domaines désormais enseignés dans cette école. L’EPPAN participe aussi à la formation des médecins et infirmiers « collatéraux » (diplômés recrutés dans le civil) pour compléter leurs connaissances en médecine d’armée, médecine d’urgence et mise en condition de survie du blessé de guerre. Elle assure également le perfectionnement des médecins et infirmiers militaires en activité. Cette formation en médecine d’armée centrée sur la prise en charge en urgence du blessé de

guerre, théorique et pratique, dispensée dans ce centre régional d’excellence est conduite sous la supervision d’un médecin et d’un infirmier du SSA, membres du projet santé de la mission de coopération de défense France au Niger. Cette coopération franco-nigérienne avait débuté par la mise en œuvre, il y a environ deux ans, d’un bloc opératoire, d’une salle de réveil et d’une salle de prise en charge des urgences au centre hospitalier des armées du Niger. Inaugurés par le ministre de la Défense du Niger, ces nouveaux lieux de traitement ont permis la prise en charge des blessés de guerre ou des accidentés de la voie publique. Ils ont également permis de développer l’entrainement dans le cadre de la formation au sauvetage au combat.

Ainsi, chaque soignant des forces de sécurité nigériennes, médecin, infirmier ou agent de santé de base, devient un expert polyvalent et compétent, capable de prendre en charge des blessés de guerre en tout temps et en tout lieu.

App2RBO :

quand les personnels du SSA innovent au profit des blessés

App2RBO n’est pas le nom du dernier personnage du nouvel opus de La guerre des étoiles : il s’agit de l’Application pour la Réadaptation et la Réinsertion des Blessés en Opération téléchargeable gratuitement depuis fin septembre 2017 sur les principales plateformes.

Réalisée dans le cadre d’un projet collaboratif porté par les commissaires d’ancrage santé Eric, Julien et Antoine avec l’appui de deux stagiaires Amel et Matthieu et développée par la société BeApp, cette application s’est vue décernée un financement de 32000 euros par la Mission pour l’Innovation Participative pour accompagner sa phase de développement.

Cette aventure a été rendue possible grâce à la forte implication des différents acteurs concourant à la prise en charge des blessés en opération, avec en premier lieu l’HIA Percy. Durant neuf mois, les réunions avec les cellules d’aide aux blessés et les assistantes sociales ont été l’occasion de croiser les réflexions professionnelles et académiques pour concevoir une application adaptée au besoin du blessé en opération, à savoir intuitive, conçue comme un guide numérique, ne nécessitant aucune contrainte d’installation. « À l’ère de l’hyper connectivité, dans la galaxie des acteurs médicaux, administratifs, sociaux, professionnels ou sportifs qui entourent les militaires blessés en opération hospitalisés, cette application s’est donnée pour mission de rationaliser l’accès aux informations existantes autour d’un support simple et moderne pour mieux accompagner les blessés au moment où ils sont particulièrement fragilisés » explique le CRC2 Eric.

La version 1 de l’application actuellement téléchargeable gratuitement fera l’objet d’une évaluation à distance avant d’être vraisemblablement reprise dans le cadre du projet ministériel de Maison Numérique des blessés

et familles. Cette application fait partie des sept innovations du SSA présentées le 5 octobre 2017 à Balard dans le cadre de l’exposition « les innovateurs au cœur des opérations ». La prochaine version, plus connectée, plus personnalisée, plus médicalisée, sera présentée aux journées consacrées au défi participatif « Innovons pour nos blessés » en novembre 2017.  P. Meeschaert

EN SAVOIR ➔ www.app2rbo.com

L'application est disponible sur IOS et sur Android.

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