Actu Santé Eté-Automne 2018

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Actu Santé

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Revue du Service de santé des armées

N° 151

Été - Automne 2018

Défilé des HIA sur les Champs Élysées

Dossier

Les hôpitaux

d'instruction des armées Salon Eurosatory

La nouvelle gouvernance du SSA

Interview du nouveau délégué à l'innovation



édito

Médecin général des armées Maryline GYGAX GÉNÉRO Directice centrale du service de santé des armées

Le sens du service

L

© Photo : E. Cherel / BCISSA

a raison d’être du service de santé des armées est la prise en charge des blessés de guerre, depuis le moment de la blessure jusqu'à leur pleine réinsertion voire tout au long de leur vie. Cette mission noble et ardue prend encore plus de sens en période de transformation profonde, et guide toute notre action, toute notre organisation, tout notre engagement.

esprit de service se déclinent aussi bien sur les théâtres que sur le territoire national, au niveau des personnels en opération comme chez ceux qui assurent le quotidien sur le territoire national, civils et militaires, personnels d'active et de réserve, tous au service d'un même objectif et d'un même collectif.

La deuxième performance du SSA est qualitative, dans l'objectif précisément de maintenir cette qualité La chaîne santé déployée par le SSA en appui de tous des soins tout au long de la chaîne santé. Ce type de types d'opérations des forces armées, dans tous types d'environnements, est une exception en Europe et sans performance nécessite une recherche et une innovation constantes, une flamme partagée qui est bien vivace, et doute au-delà, car seul le SSA français sait la mettre en œuvre avec ce niveau d'autonomie technique, de que je rencontre dans tous mes déplacements. A nous de complétude et d'efficacité. Déployée grâce à la réactivité l'entretenir, la développer, la faciliter. Cette performance et la disponibilité conjuguée des 5 composantes du nécessite aussi des évaluations extérieures, une caution de la santé publique : c'est une des SSA (médecine des forces, hôpital, ravitaillement sanitaire, formation et raisons de l'ouverture vers cette recherche) dont la transformation en dernière, en sus du maintien et du « Sur les théâtres d’opérations extérieures, nos personnels font face avec un remarquable savoircours amène à réaffirmer au quotidien développement des compétences de faire et un non moins remarquable courage à des leur caractère indispensable, nos personnels par le recrutement afflux massifs de blessés, dans des conditions interdépendant et indissociable, d'une patientèle quantitativement et souvent rustiques, qui n'empêchent pas une cette chaîne santé résume et qualitativement adaptée. prise en charge dans une qualité et une sécurité démontre toute l’excellence du des soins maximales. » SSA. Sur les théâtres d’opérations La troisième performance du SSA extérieures, nos personnels font face est médico-économique, par la juste avec un remarquable savoir-faire et utilisation des ressources allouées, un non moins remarquable courage à des afflux massifs devoir dont nul ne peut s'exonérer. La démarche de de blessés, dans des conditions souvent rustiques, qui valorisation de nos productions en fait partie également. Loin de tout esprit de mercantilisation, il s'agit avant tout n'empêchent pas une prise en charge dans une qualité d'obtenir un retour approprié de la mise à disposition de et une sécurité des soins maximales. notre production en interministériel ou en international, La première performance du SSA est donc opérationnelle. démarche de rayonnement du SSA qui trouve ses limites dans le strict respect de nos capacités mises au service Ce savoir-faire s'acquiert grâce à l'engagement de nos de notre mission première. soignants qui s'investissent sans relâche pour former toujours mieux les plus jeunes, pour leur insuffler non seulement le savoir-faire en question, mais aussi cet esprit Toutes ces performances puisent leur origine dans les performances individuelles et collectives de nos de service qui pousse à se dépasser en toute circonstance personnels. La transformation en cours du SSA est au service des forces armées. Ce savoir-faire comme cet Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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édito profonde, exigeante, mais elle n'a nul autre objectif que maintenir et développer ces performances. Manifester notre considération à nos personnels en prenant en compte leurs attentes, veiller à leur épanouissement dans un parcours professionnel le plus adapté possible à leurs aspirations, à la conciliation de leurs temps de vie personnelle et professionnelle tout en répondant aux besoins de l'institution, est incontournable. Un management bienveillant et inscrit dans la pédagogie constante sur nos enjeux et dans la concertation approfondie est ainsi un pré-requis pour tout acteur en responsabilité au sein du Service.

nombreux défis à relever. La médecine des forces devient le nouveau centre de gravité du Service et doit trouver son propre équilibre, centré sur les CMA-NG et non plus sur les directions régionales, qui ont toutes été dissoutes au 31 août 2018. La composante hospitalière poursuit son inscription dans les partenariats, tout en maintenant son expertise médico-militaire pointue. La recherche clinique vient compléter la recherche biomédicale de défense dans laquelle le Service excelle. Le ravitaillement sanitaire doit continuer à se moderniser en permanence. La fluidification des circuits de l'innovation et la transformation digitale représentent un challenge des plus passionnants. La proximité avec les forces armées doit être main­tenue : elle est faite d'accessibilité à nos moyens, de disponibilité de nos personnels et de confiance réciproque.

La nouvelle gouvernance du Service, mise en place depuis le 3 septembre 2018, apporte un nouveau souffle dans notre organisation. Le recentrage de la direction centrale sur l'élaboration des politiques et stratégies du Service devrait permettre de gagner « La raison d’être du service de santé des armées en efficacité pour éclairer et mettre est la prise en charge des blessés de guerre, depuis en place l'avenir tout en pilotant les le moment de la blessure jusqu'à leur pleine performances. réinsertion voire tout au long de leur vie. » La création de six directions "déconcentrées", dont 4 directions de chaînes (direction de la médecine des forces [DMF], des hôpitaux [DHOP] de la formation la recherche et l'innovation [DFRI], en sus de la direction des approvisionnements et des produits de santé des armées [DAPSA]), une direction des systèmes d'information et du numérique [DSIN] ainsi qu'un département de gestion des ressources humaines [DGRH], donne de la lisibilité en interne comme en externe. Ces directions ont pour rôles la responsabilité organique, la déclinaison des politiques dans leur domaine, le pilotage de leur chaîne, l'appui aux établissements, la coordination transversale inter-chaînes, et l'alimentation de la direction centrale avec leur vision de terrain. Elles permettent de responsabiliser les acteurs et de simplifier les circuits. Ainsi, la transformation du Service progresse. De nombreuses avancées ont déjà été obtenues. Il reste de

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Ce n'est qu'un aperçu, mais je tiens à exprimer toute ma confiance dans notre capacité à atteindre nos objectifs, et ma profonde conviction que nous les atteindrons malgré les difficultés.

Car ce qui nous anime, chacune et chacun individuellement, toutes et tous collectivement, tient en quelques mots. Le sens du service, que je veux écrire : le sens du Service. 


Sommaire

Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018 ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA 10

Un arrêté ministériel valide la nouvelle gouvernance du SSA Journée des ambassadeurs Le CEMAT et la DC au RMED 8e biennale de la recherche du SSA

38 TÉMOIGNAGE "Je suis un infirmier militaire blessé hors service"

41 RÉSERVE

Médecin en chef (R) Tristan

42 COURRIER DES LECTEURS Questions, réponses

44 RH

ÇA S'EST PASSÉ DANS NOTRE ENVIRONNEMENT 16

Le SSA au cœur de la JNBAT Paris Healthcare Week 2018

Parcours professionnels Le SSA lance une nouvelle campagne de communication pour le recrutement

46 FORMATION

Stage MCSBG à la Réunion

OPÉRATIONS 18

Opérations du SSA et forces prépositionnées Barkhane : le jour le plus long

47 VIE DU SERVICE

Dissolution des DRSSA, une page se tourne

INTERNATIONAL 20

OTAN : L'Aeromedical Working Group se penche sur les sauts à haute altitude Coopération franco-allemande : Zoom sur le GFACM

48 LOISIRS

Le SSA s'expose aux journées du patrimoine

FEMMES ET HOMMES DU SSA 22

Médecin en chef (R) Christine, une pionnière du SSA D’ infirmière à cadre de santé

50 CHANCELLERIE

Le personnel du SSA à l'honneur

INNOVATION / RECHERCHE 24 Le SSA à Eurosatory Interview du délégué à l'innovation

DOSSIER 26

LES HIA

DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information Tél. : 09 88 67 27 20 dcssa-bcissa.contact.fct@intradef.gouv.fr • www.defense.gouv.fr/sante Directeur de la publication : médecin général inspecteur Philippe Rouanet ; Directeur de la rédaction : médecin en chef Sandra Reinenbergh ; Rédacteur en chef : capitaine Nadia Filhos ; Graphiste - Maquettiste PAO : Sophie Miellet Impression : Pôle graphique de Tulle CS 10290 - 19007 Tulle Cedex Tél. : 05 55 93 61 00 Édition : DICOD, 60 boulevard du général Valin PARIS Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine routage-abonnement@ecpad.fr Tél. : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : Mme Christelle Touzet (ECPAD) - Tél. : 01 49 60 58 56 regie-publicitaire@ecpad.fr Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mars 2018 ; Tirage : 9 000 exemplaires - 4 numéros annuels

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ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

© Photos CC1 E. Chérell

EXERCICE MORPHÉE : UN ENTRAINEMENT GRANDEUR NATURE

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Deux fois par an, l’escadrille aérosanitaire « Etampes », le service de santé des armées et le EXERCICE MORPHÉE : groupe de ravitaillement en vol 2/91 « Bretagne », UN ENTRAINEMENT se réunissent sur la base aérienne 125 d’Istres pour un entrainement grandeur nature à la mise GRANDEUR NATURE en œuvre du module de réanimation pour patients à haute d’évacuation, MORPHEE. En Deux foisélongation par an, l’escadrille aérosanitaire 2h, l’avion ravitailleur C-135, est transformé « Etampes », le Service de santé des armées en un service volant grâce àen l'installation (SSA) etde le réanimation Groupe de ravitaillement vol d'un kit médical démontable. L’objectif (GRV) 2/91 « Bretagne », se réunissent sur laest de rapatrier en urgence en France, n’importe base aérienne 125 d’Istres pour undepuis entrainequel théâtre d’opération jusqu’à douze blessés ment grandeur nature à la mise en œuvre du graves simultanément, dans les mêmes conditions dispositif MORPHEE (Module de réanimaqu'un service de àsoins intensifs. tion pour patients haute élongation d’éva12 stagiaires (médecins, cuation). En 2h, l’avion infirmiers et ravitailleur anesthésistes C-135, réanimateurs) se sont ainsi retrouvés du 12 au grâce à un kit médical démontable, est alors 16 juin 2018 pour un entrainement au sol, transformé en un service de réanimation vo- mais également session d'entraînement lant. L’objectifen estvol. de Cette rapatrier en urgence en avait la particularité d'être internationale France depuis n’importe quel théâtre d’opé-mélant personnel du SSA et desJusqu’à services de santé ration les blessés de guerre. douze belge et allemand. Le MORPHEE a été employé blessés graves peuvent ainsi être rapatriés, à 5 reprises depuis 2006. Il a notamment dans les mêmes conditions qu'un servicepermis l’évacuation des blessés de l’embuscade d’Uzbeen de soins intensifs. 12 stagiaires (médecins, en Afghanistan en 2008. infirmiers et anesthésistes réanimateurs du

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ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

LE SSA CÉLÈBRE LE 14 JUILLET Honneur et fierté ont envahi le service de santé des armées lors de cette journée de fête nationale qui s’est déroulée en deux temps.

La Directrice Centrale, mais aussi la Ministre des Un stand recrutement, avec entre armées, la Seautres la présence conjointe d’un crétaire d’Etat et le 14 JUILLET : UN DÉFILÉ EXCEPTIONNEL Pour la première fois, les HIA défilaient élève de l’EPPA et d’un élève de Gouverneur ­Militaire Pour laen première les 8 hôpitaux d’instructions des armées défilaient lesParis Champs le matin, plus defois, la présence de l’EVDG, a également permis de faire surde ont Élysées, marqué réunis au sein d’un même bloc. 121 soignants militaires de tous grades, d’active et de réserve, nos Ecoles et du personnel du SSA connaître les différents métiers que cette journée de leur présence sur représentaient composante du Service. dans le carré IRMAfièrement : l’émotionlasur les revêthospitalière notre service. les différents sites et souligné les noChamps-Elysées était palpable. tions de sacrifice et d’engagement Au-delà du traditionnel bloc formé par les écoles mettant ainsi à l’honneur le SSA et les évacuations Enfin, le don du sang organisé par des femmes et hommes militaires et du Service, le SSA était également présent au médicales stratégiques. L’après-midi a été consacré à une le CTSA toute la journée a été un de leur famille, notamment de nos sein du « bloc Irma » et du bloc de l’escadron Au total, près de 250 personnes du SSA étaient sur opération de Relations Publiques aux succès : l’objectif de 400 donneurs blessés. de transport 60. La médecin principal Hélène les rangs pour ce défilé sous la devise « Fraternité Invalides avec la présence du module a été largement atteint puisque 495 défilait en tête de cette section de l’ Armée de l’air, d’armes sous l’uniforme, l’engagement d’une vie ». de chirurgie vitale dans lequel une dé- personnes ont donné leur sang à cette « Fraternité d’armes sous l’uniforme, monstration statique était proposée occasion. l’engagement d’une vie » : telle était

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au grand public par le personnel de l’Ecole du Val de Grâce.


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ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

Touchdown* ! 6 directions de chaîne pour la transformation du SSA Depuis le 3 septembre 2018, la nouvelle gouvernance du service de santé des armées est en place. Elle s’inscrit dans la volonté du Service de s’adapter en permanence pour remplir sa mission de soutien médical des forces armées. Cette modernisation offre une meilleure lisibilité vis-à-vis des armées et des acteurs de la santé publique. Pour schématiser, le SSA est maintenant organisé en deux niveaux : une direction centrale recentrée sur l'élaboration des politiques et stratégies du Service ; un niveau opératif avec 6 directions de chaînes (médecine des forces, hôpital, formation-recherche-innovation, ravitaillement sanitaire, systèmes d'information et du numérique, ressources humaines) pilotant les établissements de leur périmètre de responsabilité. Cette nouvelle organisation s’accompagne d’une responsabilisation des acteurs à tous les niveaux de l’organisation et permet une simplification des circuits d’information et de décision.

DIRECTION DE LA MÉDECINE DES FORCES (DMF)

DÉPARTEMENT DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES (DépGRH)

DIRECTION DES HÔPITAUX (DHOP)

DIRECTION CENTRALE SSA DIRECTION DE LA FORMATION, DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION (DFRI)

Pour tout savoir sur l’organisation du SSA, vous pouvez lire l’arrêté du 11 juillet 2018 publié au journal officiel le 13 juillet 2018.

*Au football américain le touchdown rapporte six points.

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DIRECTION DES ­SYSTÈMES D'INFORMATION ET DU NUMÉRIQUE (DSIN)

DIRECTION DES ­ APPROVISIONNEMENTS EN PRODUITS DE SANTÉ (DAPSA)


ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

La direction centrale Pour élaborer la politique et la stratégie du Service, la direction centrale privilégie un fonctionnement décloisonné avec 3 adjoints aux périmètres transverses sans rattachement organique direct avec les chaînes : l’adjoint opérations, l’adjoint expertise stratégie santé de défense et l’adjoint ressources. Les capacités de prospective, d’anticipation et d’adaptation sont consolidées.

Directrice centrale

Considération et dimension sociale Cabinet

Adjoint ESSD

Communication

Directeur central adjoint

Officier général sécurités

Affaires administratives réservées

Division performance synthèse

Adjoint Opérations

Division Expertise et stratégie santé de défense

Division Opérations

Adjoint Ressources Achats finances

Appui à l’activité

Politiques RH

Six directions de chaînes Têtes de chaînes organiques vis-à-vis des établissements qui leurs sont rattachés, elles leur apportent l’appui dont ils ont besoin pour mettre en œuvre les politiques fixées par l’échelon central. Elles participent à l’élaboration de la stratégie portée par la DCSSA. DMF

DHOP

DFRI

DAPSA

DSIN

DépGRH

Centres Médicaux des Armées

Hôpitaux d'Instruction des Armées

École du Val-de-Grâce

Pharmacie Centrale des Armées

Centres de compétence

Centre Expert RH-Solde

Centres Médicaux interarmées

Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées

Plateforme Achats-finances Santé

Centres de service

Centre Expert Administration RH

Directions interarmées du SSA Service de Protection Radiologique des Armées

École militaire de santé Lyon-Bron Institut de Recherche Biomédicale des Armées

Établissements de Ravitaillement Sanitaire des Armées

Services informatiques

Établissement Central des matériels du SSA Centre de Transfusion Sanguine des Armées

Le CESPA est un cas particulier directement rattaché à la division « Expertise et stratégie santé de défense » de la DCSSA.

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ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

Les ambassadeurs du SSA Le 20 juin 2018, une vingtaine de jeunes praticiens du Service ont bénéficié d'une formation sur le recrutement à Balard. Ces ambassadeurs du SSA, passionnés par leur métier et porteurs des valeurs d’excellence du Service, sont des relais importants de la démarche de recrutement au profit de la médecine des forces. En partageant leur expérience dans des salons ou des rencontres avec le public, ils contribuent à attirer les futurs collaborateurs qui viendront renforcer nos rangs.

INAUGURATION DE L’UNITÉ DE MÉDICAMENTS DE THÉRAPIE INNOVANTE (U-MTI) AU CTSA Le 4 juillet 2018, le centre de transfusion sanguine des armées inaugurait l'U-MTI, nouvelle unité permettant la production de cellules souches mésenchymateuses (CSM) à usage clinique. Les CSM sont notamment utilisées dans le traitement des syndromes aigus d’irradiation et le traitement de brûlures thermiques pour le développement de peau artificielle.

FERMETURE DES DRSSA Dans le cadre de la nouvelle gouvernance du SSA, de mai à août 2018, se sont échelonnées les cérémonies de dissolution des directions régionales du SSA sous la présidence de la directrice centrale ou du directeur central adjoint. Plus d'informations en page 45.

Visite officielle au régiment médical Le 27 juin 2018, le général d’armée Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, s’est rendu à la Valbonne au régiment médical (RMED) accompagné de la médecin général des armées Maryline Gygax Généro, directrice centrale du SSA. Le plan famille et la condition du personnel ont été les principaux sujets d’attention. Le régiment médical est une unité de l’armée de Terre dont la mission majeure est la mise en œuvre des unités médicales opérationnelles du SSA.

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LE PRIX DU « LIEN ARMEE NATION » DECERNÉ À L’ARROSSA Le jeudi 28 juin 2018, l'Association des Réservistes de la Région Occitanie du Service de Santé des Armées (AROSSA) s'est vue récompensée de sa contribution remarquable à la promotion de l'esprit de défense et à la diffusion de l'expertise de la médecine militaire. Le « Prix du lien Armée Nation » lui a été décerné lors de la 17e cérémonie de remise du Trophée Civisme et Défense du CIDAN (Civisme Défense Armée Nation). Ce prix fait suite au succès des journées nationales d’instruction du Groupement des organisations de réservistes du SSA du 18 mai 2018.


ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

8e biennale de la recherche du SSA Lieutenant Marie PEYREBRUNE Officier communication IRBA

Les 26 et 27 juin 2018, l’École du Val-de-Grâce a accueilli la 8e biennale de la recherche du service de santé des armées, dont le thème était « le rôle de la recherche biomédicale dans les OPEX/déploiements opérationnels : avant, pendant, après ». Cet événement a rassemblé plus de 250 chercheurs et praticiens, militaires et civils collaborant avec le SSA, dont une délégation allemande et une américaine.

O

rganisée par l’institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), en partenariat avec la mutuelle UNEO, cette manifestation s’est articulée autour de plusieurs thèmes : anticipation des risques du déploiement, prise en charge du blessé en contexte opérationnel ou postopérationnel, numérique dans la recherche en santé de défense... Des travaux de recherche innovants portant sur l'optimisation des conditions de déploiement des forces et une meilleure adaptation du combattant ont été présentés à cette occasion. Le prix Dominique Dormont, distinguant des travaux scientifiques de haute qualité et d’intérêt supérieur pour la Défense Nationale, a été décerné par la médecin général Anne Sailliol, directrice de l’IRBA et monsieur Gilles Cruel, administrateur d’UNEO, à la médecin en chef Marion et à toute l’unité «Neurophysiologie du stress» de l’IRBA. La médecin principal Marie a reçu le prix de thèse de sciences en infectiologie pour son travail sur la caractérisation des génomes défectifs de la plateforme vaccinale rougeole et l’intérêt pour le développement d’un vaccin antipaludique.  Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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14 juillet 

Interview de la cadre de santé Valérie France 2

HIA Laveran Au cœur de l'Hôpital militaire Laveran de Marseille - CNews - 9 juillet 

Interview d’un élève de l’ESA France O - Le19H

Journée nationale des blessés de guerre Les blessures post-traumatiques et la prise en charge en psychologie CNews - 23 juin

1 vidéo Youtube/SSA vue 1800 fois en 3 jours 14

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Service MPR HIA Percy Portait du caporal-chef Manuel France 2 - JT 20h - 11 juillet


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À la Une  reportage complet de Damien Coulomb sur le SSA

Première femme médecin en poste dans un sous-marin nucléaire français Portrait de la médecin des armées Pauline, qui vient d'effectuer sa première patrouille à bord d'un SNLE Le quotidien du médecin - 19 juillet

OPEX Armée : les femmes en premiere ligne France 3 - 12 juillet

BARKHANE Portrait de la médecin principale Lorène - France Info - 21 mai

La biennale de la recherche de l'IRBA Partenariat avec UNEO lors de cette biennale sur la recherche biomédicale en opération

Une jeune diplômée de l'ESA mise à l'honneur Retour sur ses études à l'école de santé des armées et son palmarès sportif Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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ÇA S'EST PASSÉ DANS NOTRE ENVIRONNEMENT

Soutien aux blessés de l'armée de terre : le SSA au cœur de la

JNBAT

Le 23 juin est dédié, depuis maintenant 2 ans, aux blessés de l’Armée de Terre. Le SSA, toujours engagé au service des blessés et des malades, s’est fortement mobilisé durant la journée nationale des blessés de l'armée de Terre (JNBAT).

R

etour sur quelques exemples marquants. A Paris d’abord, le Président de la République était présent en personne. L’ Armée de Terre avait mis en place un programme de grande ampleur : cérémonie des couleurs dans la cour de l’École du Val de Grâce, marche course menée par le chef d’État-major de l’armée de Terre et la directrice centrale du SSA, animations et repas dans l’enceinte des Invalides. Plusieurs centaines de participants de l’armée de Terre et du SSA entouraient les blessés mis à l’honneur. Deux stands permettaient de faire connaître, aux militaires et à leurs familles, un petit échantillon des expertises du SSA

Aux Invalides, un dispositif impressionnant

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mises à leur disposition : prothèses bioniques, outils permettant une meilleure régulation des émotions, numéro vert « Écoute Défense », dispositifs permettant d’assurer le soutien psychologique des familles… Le CTSA organisait également une collecte de sang exceptionnelle : nombreux sont les donneurs qui se sont déplacés pour montrer leur soutien aux blessés et réaliser un don hautement symbolique. En province, le SSA était également au rendez-vous. Les aspirants médecins, pharmaciens et élèves infirmiers de l’Ecole de Santé des Armées ont participé à la marche course organisée par le gouverneur militaire de Lyon.

Outremer, le CMIA de Martinique s’est associé au 33e RIMA ainsi qu’à la gendarmerie de Martinique pour réaliser une démonstration dynamique permettant de présenter aux familles des militaires la prise en charge d’un blessé en OPEX, depuis le moment de la blessure jusqu’à l’évacuation au rôle 2. Par ces diverses actions, le SSA a montré, une fois de plus, l’importance qu’il accordait à celles et ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur esprit. Merci à tous les participants d’avoir été présents auprès des blessés et de leurs familles : continuons à soutenir les forces armées en tout temps, en tous lieux et en toutes circonstances.

En Martinique, démonstration dynamique de prise en charge d’un blessé


VADE-MECUM SUR LA PRISE EN CHARGE DES BLESSÉS PAR ARMES DE GUERRE

Paris Healthcare Week 2018 :

Le 12 juillet 2018, un vade-mecum consacré à la prise en charge des victimes d’agressions collectives par armes de guerre a été remis à Madame Agnès Buzyn, ministre des Solidarités. Destiné aux professionnels de santé, c'est la première fois qu'un tel ouvrage est publié sous l'égide de trois ministères (intérieur, armées, santé).

Organisée du 29 au 31 mai 2018 autour des thèmes de l’innovation et de l’amélioration de la prise en charge des patients, la Paris Healthcare Week 2018 a remporté un vif succès.

FLORENCE PARLY : BILAN À UN AN « Depuis un an, Florence Parly a engagé de nombreuses transformations au sein du ministère des Armées tout en continuant de mener les missions principales de la défense française. Ministre des Armées, Florence Parly s’est fixé comme mission de préparer des armées fortes, modernes, adaptées aux combats de demain – des armées pleinement autonomes, tournées vers l’Europe – et de prôner un lien arméenation plus étroit. Un seul objectif : que la France puisse assumer son rôle et tenir son rang ». Extrait : www.defense.gouv.fr LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE A la veille du défilé du 14 juillet, le président de la République Emmanuel Macron a promulgué la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, en présence de la ministre des Armées Florence Parly et du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

le salon incontournable de l’écosystème santé

Le directeur central adjoint, le MGI Rouanet de Berchoux, accueille sur le stand du SSA, madame Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé avant son discours inaugural

Plus de 28 500 visiteurs professionnels français et étrangers, 850 exposants et 700 intervenants se sont croisés au sein des 10 villages thématiques (dont le village infirmier) et 250 agoras. De nombreuses personnalités ont visité le salon dont la ministre des Solidarités et de la Santé, madame Agnès Buzyn et le président du Sénat, monsieur Gérard Larcher. Pour la troisième année consécutive, le SSA a démontré son implication dans l’innovation, valorisé sa politique d’ouverture à la santé publique et fait la promotion de ses métiers spécifiques. Avec deux stands (hôpital expo et village infirmier), des animations

dynamiques et des participations à deux agoras et trois conférences, le SSA a clairement tenu sa place d’acteur majeur de la santé. 

Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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OPÉRATIONS

Opérations du SSA et forces prépositionnées OPÉRATIONS Forces prépositionnées Acronymes : AMET : Aeromedical evacuation team CMA : Centre médical des armées EM : Équipe médicale (au moins un médecin et un infirmier) EC : Équipe chirurgicale (au moins un médecin anesthésiste réanimateur et deux chirurgiens)

SENTINELLE

Surveillance :

Maillage CMA

15 Nombre de bâtiments soutenus par une équipe médicale

DAMAN

8 Nombre de bâtiments soutenus par un infirmier isolé

2 EM + 2 AMET EAU : 1 EM

CHAMMAL 3 EM

Sénégal

Djibouti : 4 EM + 1 AMET + 1 EC

RCI : 3 EM + 1 EC Gabon : 1 EM

Mise à jour septembre 2018

Focus

HARPIE

BARKHANE

RCA

3 EM + 7 Infirmiers isolés

22 EM + 5 AMET + 3 EC + 2 UDPS

1 EM

Mission « Jeanne d’Arc 2018 » le SSA navigue entre formation et opérations

Durant 5 mois, le groupe « Jeanne d’Arc 2018 », composé du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude et de la frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf, a parcouru plus de 26 500 nautiques dans des zones d’intérêt hautement stratégique. Le SSA était de la partie. Six médecins stagiaires, fraîchement diplômés du brevet de médecine navale, ont réalisé leur premier embarquement avant de rejoindre leur affectation. Cette mission a été jalonnée d’exercices (SECUREX, MACOPEX…) et de 14 évacuations médicales. Ils ont ainsi pu appréhender le rôle d'un médecin-major. Pour cette mission, l’équipe médicale

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du BPC Dixmude a été renforcée par un rôle 2 embarqué permettant de mettre en œuvre les capacités de ce navire « hôpital » pour assurer la chirurgicalisation et la réanimation de l’avant. Sur les mers comme sur terre, le SSA fournit un soutien médical complet parfaitement adapté à son environnement.  MP Mathieu EMO Santé

Le bâtiment de projection et de commandemant Dixmude en mission


OPÉRATIONS

Barkhane : le jour le plus long Après un début de mission intense à Gao, chacun a pris ses marques et s’apprête à profiter du premier dimanche. Au programme, préparation de l’exercice MASCAL (afflux massif de blessés) qui aura lieu dans quelques jours. Mais ce 1er juillet prend tout à coup, une toute autre tournure...

10h45 Une détonation retentit. Rapidement le silence fait place à un concert de sonneries, et les informations fusent. Le médecin-chef briefe le rôle 2 réuni en urgence : plusieurs soldats français sont blessés suite à l’explosion d’un engin explosif improvisé à Gao. Ils ont bénéficié des gestes de sauvetage au combat et ont été sécurisés dans un nid de blessés où ils reçoivent les premiers soins par l’équipe médicale dépêchée sur place. « Leur MEDEVAC par hélicoptère est imminente, chaque personnel arme son poste pour les accueillir » 11h30 Les blessés arrivent par vagues successives. Ils bénéficient d’une évaluation initiale systématisée qui permet de définir les priorités de passage au bloc opératoire. 13h00 Le premier patient arrive au bloc opératoire, alors que débute simultanément la réanimation transfusionnelle du patient suivant. Il présente un choc hémorragique avec coagulopathie et nécessite une

« Toutes les équipes médicales présentes poursuivent les soins, optimisent les analgésies et apportent du réconfort aux patients qui petit à petit reviennent à eux ».

transfusion. Le médecin réanimateur déclenche la collecte de sang frais total, les équipes du rôle 1 la réalisent. Le blessé bénéficie rapidement d’une chirurgie de damage control associée à la transfusion de sang total. 15h00 Une fois stabilisés, tous les patients sont exhaustivement réévalués. Un point de situation médical est fait avec le DIRMED (directeur médical), le PECC (patient evacuation coordination cell) et l’EMO santé (état-major des opérations) pour organiser l’évacuation médicale stratégique qui sera faite en deux vagues. Les dossiers sont préparés, les PMR (patient movement request) rédigées et les interventions chirurgicales se poursuivent.

01h00 L’équipe du CASA Nurse prend en charge les patients qui sont installés dans l’avion, pour la première étape de leur évacuation vers la France qu’ils rejoindront, moins d’une journée après leur blessure. « L’expérience de l’antenne chirurgicale et la préparation opérationnelle au Centre de formation opérationnelle santé avant déploiement nous ont permis de remplir notre mission et de passer la main aux autres maillons de notre chaîne de soutien médical qui auront, comme nous, à cœur de tout mettre en œuvre pour les blessés » affirment les membres de l’équipe médicale du rôle 2. Cet afflux de blessés les a mis à l’épreuve, dès leur arrivée, mais les compétences acquises par la pratique et l’entrainement ont permis de faire face à la situation.  EMO Santé

21h00 Tous les patients chirurgicaux ont été opérés. La réanimation du patient le plus grave se poursuit pour le stabiliser et permettre son évacuation prioritaire. Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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INTERNATIONAL

OTAN : L'Aeromedical Working Group se penche sur les sauts à haute altitude

L'Aeromedical Working Group (AMDWG) de l'OTAN s'est réuni du 19 au 21 juin 2018 à Bad Neuenahr en Allemagne pour travailler sur l’évolution du STANAG 7056 « Functional requirements for physiological protection during high altitude parachuting operations ».

Une partie de la délégation du SSA à l'Aeromedical Working Group de l’OTAN

L’

AMDWG est un groupe de travail permanent appartenant aux groupes de travail OTAN « air » dont la vocation est de proposer des normes minimales (STANAGS) en matière de médecine aéronautique de défense, telles que les normes médicales d’aptitude pour les différentes catégories de personnel navigant (PN), celles sur les équipements individuels de protection du PN, l’entraînement au milieu aéronautique (exposition aux accélérations, à l’altitude, aux illusions sensorielles), la protection contre les menaces NRBC, les évacuations aériennes avec la prise en charge des patients, etc.

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Lors de cette session, 27 délégués, ­représentant 12 pays, ont fixé à 18 000 pieds la limite minimale pour effectuer une dénitrogénation lors des sauts à très grande hauteur. La délégation française comportait 4 médecins dont un physiologiste de l’Irba. En mettant à disposition de l’OTAN les compétences de nos praticiens, il s’agit pour la France de faire valoir son expertise et de s’assurer que les normes otaniennes soient en cohérence avec les bonnes pratiques médicales. 

SACE Gabrielle GABELLE Service communication Irba


INTERNATIONAL

Coopération franco-allemande : Zoom sur le GFACM MCSCN Lionel CLERC Adjoint chef division Opérations

Le groupe franco-allemand de coopération militaire (GFACM) est le volet militaire de la coopération franco-allemande formalisée par la signature, en 1963, du Traité de l’Elysée par le Chancelier Adenauer et le Général de Gaulle. Ce traité marque le point de départ du couple franco-allemand, aujourd’hui moteur de la construction européenne.

L

es deux réunions annuelles du GFACM, co-présidées par la France et l’Allemagne, permettent de dresser le bilan des principaux projets de coopération menés par les différents groupes de travail. La 68e session plénière du GFACM s’est tenue les 25 et 26 juin 2018 à Evreux, co-présidée par le viceamiral d’escadre Rühle et par l’amiral Coindreau, major général des armées. L’objectif était de dresser conjointement le bilan des principaux projets de

coopération menés par les sousgroupes « opérations », « capacités », « soutien », « terre », « air », « marine », et « santé ». Des délégations des commandements Cyber étaient également présentes pour évoquer l’opportunité de la création, au sein du GFACM, d’un sous-groupe dédié. Chaque sous-groupe a aussi abordé les projets de la Coopération structurée permanente de l’Union Européenne en lien avec son domaine. Les travaux du sous-groupe «santé», portent sur 10 projets de coopération dans les domaines hospitalier, de la

médecine des forces, du ravitaillement médical, de la recherche, de la formation et des activités opérationnelles. Ces 10 projets ont déjà permis des avancées significatives en matière d’interopérabilité et sont souvent cités en exemple. Afin de faciliter les échanges, les hôpitaux des armées français sont maintenant tous jumelés à un hôpital militaire allemand. Une lettre d’intention pour les jumelages des centres médicaux des armées a été signée en juin 2018 et plusieurs sont déjà programmés. Sur le plan opérationnel, l’action la plus emblématique concerne le Rôle 2 français de Gao qui continue d’assurer le soutien du contingent allemand de la MINUSMA tandis qu’une équipe chirurgicale allemande a été insérée 3 mois en 2017 et 2018 au sein du centre médico-chirurgical interarmées (CMCIA) de Djibouti. 

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FEMMES ET HOMMES DU SSA

Médecin en chef (R) Christine : une pionnière du SSA Pouvez-vous nous parler de votre parcours au sein du SSA ? A l’issue de mes études à l’École du service de santé des armées de Lyon, promotion 1973, j’ai été affectée dans l’armée de l’air, puis au centre principal d’expertise médicale du personnel navigant, puis médecin chef de la base aérienne 112 de Reims, puis celle de Balard. Ce parcours m’a permis d’appréhender les différentes spécificités de l’aéronautique de défense et d’occuper les différentes fonctions au sein d’un service médical. En 2008, j’ai été affectée au bureau Politique de formation de la Direction centrale du Service, participant à différents groupes de travail dans le cadre de la transformation du SSA. En 2010, il m’a été confié la création du Centre de formation de médecine aéronautique de l’École du Val-de-Grâce implanté sur l’Hôpital Percy à Clamart. Vous étiez directrice médicale lors du défilé du 14 juillet à Paris. Pouvezvous définir concrètement votre fonction sur cet évènement ? Il s’agit de représenter le SSA auprès des différents états-majors engagés dans l’organisation du 14 juillet, de transmettre à la DCSSA les besoins en soutien santé en fonction des directives transmises par le Gouverneur Militaire de Paris puis de coordonner au plus juste le soutien santé en relation avec les commandants de CMA de Paris et de Versailles. L’organisation du défilé du 14 juillet est une véritable opération Intérieure, coordonnant 4500 défilants

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à pied, plus de 200 véhicules et personnels, un défilé aérien, des animations pour la télévision, une opération de relations publiques, le plan Hommage et l’ensemble des personnels qui assurent le soutien. L’organisation des opérations du 14 juillet commence dès février, avec une montée en puissance du dispositif, afin que tout soit opérationnel pour la mi-juin. Il y a 45 ans, l’Ecole du service de Santé des Armées de Lyon accueillait la 1ère promotion féminisée du SSA. Vous en faisiez partie. Qu'est-ce que cela vous évoque maintenant ? J’ai une pensée toute particulière pour mes camarades, femmes et hommes, qui ont participé à ce moment fort de l’histoire du Service. J’étais fière de rejoindre le service de santé, de pouvoir devenir médecin militaire, mesurant

petit à petit l’honneur d’appartenir à cette promotion. Au début, nous avons été installées dans une zone d’hébergement à part « Le Récessus », mais petit à petit, les espaces se sont libérés. Après notre formation, affectées en unité, nous avons accompagné la féminisation dans les armées et vécu de nombreuses « premières ». Première médecin PN, première médecin-chef, première médecin sur un bâtiment, première général, et récemment, première médecin dans un sous-marin. Actuellement, le SSA est le corps le plus féminisé des armées, toutes spécialités confondues, reflet de la situation au sein des professions de santé. La nomination d'une directrice centrale à la tête du service de santé des armées, la médecin général des armées Maryline Gygax Généro, est une étape supplémentaire. Que de chemin parcouru depuis 45 ans ! Vous êtes aujourd’hui réserviste au SSA. Qu'est-ce que cela représente ? Après 42 ans de service, c’est un honneur pour moi de pouvoir être réserviste, de participer à des missions comme celle du 14 juillet, de pouvoir aider modestement les unités et de continuer à suivre la vie du SSA. 


FEMMES ET HOMMES DU SSA

D’infirmière à cadre de santé AMACE Christine ABEL

L'infirmière cadre de santé paramédical Carole est affectée au département de gestion des ressources humaines. Pouvez-vous nous parler de votre début de carrière ? Titulaire d’un baccalauréat en sciences médico-sociales, j’ai intégré un institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de la Croix Rouge en 1999. Je concrétise alors le métier que j’avais toujours souhaité exercer, celui d’infirmière ! J’ai ensuite répondu à une demande de pré-recrutement comme infirmière pour servir au sein du SSA. Infirmière et militaire, deux facettes aux valeurs et à l’engagement qui me correspondent en tout point. Parlez-nous de vos premières années en qualité d’infirmière J’ai commencé ma carrière en 2002 à l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy à Clamart. D'abord au sein du service d’hématologie, puis au plateau technique d’ORL et d'ophtalmologie et enfin à l’hôpital de jour.

Réunion de briefing quotidienne entre le cadre de santé et son équipe à l'HIA Percy

Pourquoi avez-vous choisi de devenir cadre de santé ? A l’HIA Percy, j’ai eu la chance d’exercer les responsabilités d’infirmière responsable d’unité de soins en pneumologie pendant deux ans. Je dis bien la chance, car cela m’a donné le goût de l’encadrement d’équipes, de la prise de décision, de l’organisation des soins. Après avoir exercé pendant 10 ans le métier d’infirmière, j’ai décidé de me présenter à la sélection militaire puis au concours d’entrée en institut de formation de cadre de santé (IFCS). Comment développez-vous vos compétences ? J’ai passé un master II en organisation et conduite du changement et j'ai suivi plusieurs cours en ligne. Je diversifie toujours mes connaissances pour les enrichir et m’ouvrir à d’autres compétences. J’ai également suivi des formations en gestion des RH au sein du Centre de formation au management de la défense (CFMD). Le SSA m’a donné l’envie de faire cela ! Il nous offre une multitude de parcours ! Il faut

se donner les moyens de pouvoir les emprunter. Comment êtes-vous arrivée au poste que vous tenez aujourd’hui ? En 2017, la direction centrale m’a proposé de servir en qualité de gestionnaire des militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (MITHA). Avoir exercé comme infirmière et cadre de santé représente un véritable atout. Au bout de 15 ans d’exercice dans le SSA, je me suis construit un vaste réseau dont je fais beaucoup usage aujourd’hui dans mes nouvelles responsabilités. A titre personnel, qu’aimeriez-vous transmettre comme message à vos camarades cadres de santé ? Je réussis à concilier une vie personnelle équilibrée et une vie professionnelle riche. Maman de trois enfants à qui je tente d’inculquer les valeurs qui m’ont forgée, le chemin n’est pas toujours facile, mais il faut aussi se donner les moyens de réussir. L’institution nous permet de faire beaucoup de choses auxquelles nous n’aurions jamais pensé…  Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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INNOVATION

Le SSA à Eurosatory Du 11 au 15 juin 2018, le service de santé des armées a participé au salon Eurosatory, plus grand salon international dédié à la défense et à la sécurité terrestres et aéroterrestres. Cette 26e édition, inaugurée par la ministre des Armées, Florence Parly, a accueilli plus de 800 exposants français, 230 délégations officielles de 80 nations différentes, 1500 autorités ainsi que 60 000 visiteurs professionnels.

P

our le SSA, il s'agissait d'être présent avec les Armées et d'exposer les capacités mises en oeuvre par le Service pour remplir sa mission de soutien médical des forces. Etaient notamment présentés le module de chirurgie vitale, les plateaux techniques de l’institut de recherche biomédicale des armées, les formations dispensées par le centre épidémiologique et de santé publique des armées ou encore les productions du centre de transfusion sanguine des armées et de la pharmacie centrale des armées. Le stand du SSA, qui mettait en valeur l'esprit d'innovation et le caractère opérationnel, a attiré de nombreuses délégations étrangères. La politique de valorisation menée par le SSA se développe à l'international et l'intêret affiché par ces différents délégations est prometteur. Ce salon a également offert de précieux échanges avec la Secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq qui s'est montrée très intéressée par l'ensemble des produits présentés par le SSA. 

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INNOVATION

Interview du délégué à l'innovation Nommé en septembre 2018 directeur adjoint de la nouvelle direction de la formation, de la recherche et de l'innovation (DFRI), le MCSCN Lataillade est également nommé délégué à l'innovation du SSA. Une nouvelle fonction créée pour accompagner le SSA dans sa démarche volontariste de développement de l'innovation. Pourquoi un délégué à l’innovation ? L’innovation dans le SSA est prise en compte depuis plusieurs années mais sa gestion et sa valorisation peuvent encore être améliorées. Il était donc nécessaire de restructurer l’ensemble du processus de traitement de l’innovation, de l’idée à la mise en œuvre pratique. Et c'est donc le rôle qui m'a été confié.

spécialisé, assure la promotion des actions d'innovation du Service, je facilite le parcours des innovateurs pour transformer une invention en une innovation jusqu'à une potentielle valorisation industrielle. Je représente le Service auprès des instances extérieures : l’ Agence de l'innovation de défense, la Délégation à l’innovation en santé, l'INSERM, le CNRS…

Quelles sont vos missions et vos objectifs en qualité de délégué à l’innovation ? Les missions sont multiples. J'ai en charge la coordination des actions d’innovation dans le SSA, le conseil à la directrice centrale. J'apporte une vision globale de ce domaine

Comment est organisée votre équipe ? La cellule innovation, qui vient de se mettre en place au sein de la DFRI est composée de 3 personnes à temps plein. Elle s’appuie sur les liens déjà tissés avec la direction générale de l'Armement (Mission pour l’Innovation

Participative, Bureau de la protection intellectuelle) et va monter en puissance de concert avec l’Agence de l'innovation de défense. Cette équipe est amenée à collaborer avec l'ensembles des composantes du Service. Quels sont les défis que vous souhaitez relever dans vos nouvelles fonctions ? J'en vois deux principaux. Le premier sera de donner un souffle nouveau à l’innovation en Santé en permettant à tous les inventeurs du SSA de réussir dans leur démarche. Le second, ambitieux, sera de faire du SSA un exemple en matière d'innovation, au sein du ministère des Armées comme dans le monde de la Santé. 

A l’honneur, le SSA lauréat du prix Amiral le Pichon Le 15 mai 2018, le vice-amiral d’escadre Denis Béraud, major général de la marine a remis le prix Amiral Le Pichon. Parmi les 11 projets présentés au jury, cinq ont été primés dont celui du médecin en chef Jean-Michel. Affecté à la Cellule plongée humaine et intervention sous la mer (CEPHISMER), il a proposé le projet ORACLE. Il s’agit d’une unité mobile et multiplace d’oxygénation hyperbare destinée à favoriser un traitement plus rapide des accidents de décompression. Cette innovation, actuellement testée par l’équipe de recherche océanographique de Tara Expéditions, s’était d’ailleurs vue décerner, le prix « Innovation Team Best Practices 2017 » dans la catégorie santé par le Club de Paris des directeurs de l’innovation et l’Université Panthéon Sorbonne. Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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DOSSIER

Les hôpitaux d'instruction des armées La composante hospitalière opère depuis quelques années une mutation : recentrage sur les activités à forte vocation opérationnelle, renforcement des parcours de soins au profit des blessés, partenariats avec les établissements hospitaliers civils, inscription dans les territoires de santé… Une chose ne change pas : l’engagement des hôpitaux d'instruction des armées dans leur mission première au profit des forces. Cet engagement a été mis à l’honneur lors du 14 juillet sur les Champs Élysées avec pour la première fois, un détachement des 8 HIA. Une reconnaissance des forces et de la Nation de l’expertise et du dévouement dont font preuve les soignants des hôpitaux du SSA. Une grande fierté pour le SSA dans son ensemble. L’occasion de consacrer un dossier thématique aux hôpitaux d’instruction des armées.

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

MGI Geneviève Fidelle, directrice des hôpitaux Le SSA comporte cinq composantes intimement liées les unes aux autres. La composante hospitalière, avec ses huit Hôpitaux d’instruction des armées (HIA), joue un rôle prépondérant dans les soins, l’expertise, l’enseignement et la recherche clinique.

L

e service de santé des armées est une Institution de plus de trois siècles qui a constamment évolué dans le temps, s’adaptant régulièrement aux demandes de la société et prenant en compte les changements des modes d’actions militaires. Il y a plus de cinq ans, le SSA a débuté une transformation majeure et indispensable dans un monde lui-même exigeant, changeant rapidement et incertain à maints égards. Notre priorité alors : maintenir notre capacité à conduire notre mission.

santé. La plupart des HIA sont aujourd’hui associés à un groupement hospitalier de territoire (GHT) et des contractualisations avec les agences régionales de santé seront bientôt effectives. Derrière ces partenariats se trouvent des logiques de performance et de qualité de parcours de santé, au bénéfice des patients. Deux textes majeurs sont venus encadrer cette ouverture. Un texte de nature politique, le protocole d’accord signé le 6 avril 2017 entre le ministère de la Défense et le ministère des Affaires « Tournés vers l’amélioration continue, les Sociales et de la santé qui appelle hôpitaux d’instruction des armées bougent, Tout en réalisant une déflation conséau renforcement de leur coopération innovent et renforcent leurs talents au service quente, la composante hospitalière afin de soutenir la réponse aux bedes Armées et de la Nation portant haut a poursuivi sa mission première, le soins de santé de la population et la les valeurs du SSA : humanité, militarité, soutien médical des forces, en dérésilience de la nation. Un texte de engagement et travail d’équipe ». livrant des soins de qualité, quels loi, l’ordonnance du 17 janvier 2018 que soient le lieu, les circonstances et ses décrets d’application, prise en et le moment. Les hôpitaux se sont application de l’article 222 de la loi de largement ouverts au monde de la santé publique. Il n’était modernisation de notre système de santé du 26 janvier plus concevable, dans un monde mouvant, où le travail 2016, qui donne des outils juridiques nécessaires. collectif est le seul qui porte ses fruits, que les hôpitaux militaires restent en retrait. Le monde public nous découvre chaque jour davantage, observe notre savoir-faire, notamment dans la maîtrise des Cette ouverture s’est concrétisée par la mise en place situations sanitaires exceptionnelles, et notre organisation, de partenariats forts pour les hôpitaux de Bordeaux, comme celle du parcours du blessé de guerre, parcours complet et intégré. Tournés vers l’amélioration continue, Brest, Lyon et Metz avec le développement d’ensembles les hôpitaux d’instruction des armées bougent, innovent hospitaliers civils et militaires (EHCM). Les hôpitaux militaires parisiens et de la région PACA ont non et renforcent leurs talents au service des Armées et de seulement unis leurs efforts entre eux, créant des la Nation portant haut les valeurs du SSA : humanité, ensembles hospitaliers militaires (EHM), mais se sont militarité, engagement et travail d’équipe.  aussi rapprochés d’établissements civils avec pour objectif Médecin général inspecteur Geneviève FIDELLE l’équilibre des filières de soins dans leurs territoires de Directice des hôpitaux du service de santé des armées

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

Évolution des hôpitaux militaires une histoire millénaire Médecin en Chef Patrick CADOT Chef du bureau "expertise opérationnelle" (DHOP)

Depuis que l’homme participe à des conflits, la notion de soutien médical des forces apparaît. De la première formation hospitalière militaire des légions romaines de l'empereur Auguste à la direction des hôpitaux de nos jours, le soutien médical des forces armées a toujours suivi des évolutions pour assurer sa mission permanente de prise en charge des blessés.

A

u temps des légions romaines, les premiers hôpitaux appelés "valetudinariae" étaient créés. L’empire byzantin poursuit cette organisation avec l’édit de Léon VI le Sage (ou le Tacticien) en 900. Au Moyen Age, le soutien hospitalier est réalisé par les hospices « rencontrés » sur les routes et en Palestine durant les croisades par les ordres hospitaliers militaires (chevaliers de Saint Jean de Jérusalem et ordre des chevaliers hospitaliers). En France, c’est durant les croisades que le « prieuré de l’Isle-de-Cepet » (futur Saint-Mandrier) est transformé en 1101 en « lazaret pour nos grosses barques de guerre armées de retour du Levant », qui deviendra l’Hôpital des armées navales SaintLouis en 1657 étant ainsi l’ancêtre de l’HIA de Toulon et des hôpitaux militaires. En 1597, Sully crée, après le siège d’ Amiens, des hôpitaux fixes dans les places fortes des frontières destinés aux « misères des blessés de guerre

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et autres mutilés de la Gloire ». En 1629, Louis XIII crée les hôpitaux militaires permanents des places fortes exclusivement réservés aux militaires et l’Hôtel des Invalides pour y « recevoir les dicts capitaines et soldats estropiez. Sa Majesté reconnaissant sa dette à l’égard de ceux qui avaient aidé par le sang la monarchie à former

une Nation ». Il devient Hôtel Royal des Invalides sous Louis XIV en 1670, en faisant un instrument à sa gloire. Sur mer, l’ordonnance royale du 15 avril 1689 sur l’organisation de la Marine prévoit l’organisation des soins aussi bien à bord des navires que dans les hôpitaux des ports et arsenaux, dont celui de Saint-Mandrier.

L’Ordonnance du 17 janvier 1708 est l’acte de naissance d’un service de santé organisé. Il est prévu une ceinture d’hôpitaux fixes doublant le système de fortifications de Vauban, dans un but de préservation des effectifs de soldats aguerris où « l’on gagne des soldats en les disputant à la gangrène des plaies comme à la fièvre typhoïde ». Ils seront alors 50 puis 90. Trois d’entre eux auront un statut particulier d’instruction à Metz, Lille et Strasbourg. À Rochefort (1722), Toulon (1725) et Brest (1731) les trois hôpitaux des « armées navales » abritent également une école de chirurgie navale. Les hôpitaux des places et des ports constituent le recours après l’évacuation des blessés et des malades. La dégradation financière du royaume amène des réformes. L’ Ordonnance du 2 mai 1781 envisage des établissements civilo-militaires. L’Ordonnance du 20 juillet 1788 organise la prise en charge du blessé selon une chaine d’évacuation avec des ambulances, l’évacuation vers


DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

un hôpital sédentaire du voisinage des armées et enfin vers les hôpitaux de l’intérieur sur le territoire national. L’ hôpital du Val-de-Grâce devient lui aussi hôpital militaire d’instruction en 1796. Les campagnes de la Révolution et l’Empire vont accroitre le nombre « d’hôpitaux de l’intérieur permanents ». Les hôpitaux de l’armée auront dans leurs rangs un officier d’administration nommé Henri Bayle, futur Stendhal. Depuis la Révolution, le service de santé est placé sous la tutelle de l’administration (commissariat aux guerres puis intendance). La formation dans le Service En 1836 est créé pour la formation une unique école d’application de la médecine militaire à l’hôpital du Valde-Grâce qui prend le nom d’École du Val-de-Grâce en 1850. Sous le second Empire, la formation des médecins militaires se fera à l’école impériale du service de santé militaire de Strasbourg. L’ École d’application de Paris effectuera la formation complémentaire.

Autonomie du Service Après la débâcle de 1870, le service de santé obtient son autonomie technique puis administrative. Dès lors, les hôpitaux militaires devront s’adapter aux évolutions sanitaires, « devant trouver un compromis entre les progrès scientifiques ou techniques et la capacité opérationnelle. Les hôpitaux permanents trop nombreux ne sont pas viables économiquement tandis que les hôpitaux projetés ne peuvent être opérationnels sans structures nationales pérennes ». Si l’appellation va varier au cours des temps, les fonctions et les missions restent : soins, expertise, enseignement, aussi bien en métropole qu’outre-mer, sur les territoires de l’Empire colonial puis sous couvert d’accords de défense. Ainsi le service disposait de 41 hôpitaux principaux généraux « par-delà les mers ». Des indépendances à nos jours Après 1962 et les indépendances, il existe 32 hôpitaux militaires ou maritimes (HM) sur le territoire national,

8 outre-mer, 5 pour le soutien des forces françaises en Allemagne (FFA), 2 hôpitaux thermaux. En 1964, on compte 17 centres hospitaliers des armées (CHA) et 10 HIA métropolitains, ainsi que des hôpitaux outre-mer et des FFA, et un cas particulier, avec déjà un établissement civilo-militaire à Châlonsen-Champagne (CHA Pierre Bayen fermé en 1998). La fin de la conscription va entraîner la fermeture des CHA entre 1994 et 2002. La réorganisation hospitalière en Île-de-France conduit progressivement à un regroupement des équipes de Versailles et du Val -deGrâce sur les HIA Bégin et Percy. Actuellement le SSA dispose donc de 8 HIA métropolitains et de deux centres médico-chirurgicaux interarmées outremer. L’histoire récente est également marquée par les dernières réformes et la publication de l’ordonnance SSA cette année : la mission de service public est désormais inscrite dans le périmètre des HIA, en plus des missions régaliennes des hôpitaux militaires. 

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

HIA Bégin : un hôpital moderne Installé à Vincennes depuis 1858, l’HIA Bégin a bénéficié d’un ambitieux programme de rénovation en site occupé. Ses locaux hospitaliers, entièrement modernisés, ont été inaugurés par le ministre de la Défense en mars 2017. La rénovation architecturale a été l’occasion d’une profonde transformation organisationnelle.

L

'HIA begin fait partie de l’ensemble hospitalier militaire (EHM) d’Île-de-France. Il oeuvre au profit prioritaire du soutien des armées et de la résilience nationale. Il s'est aussi intégré au territoire de santé par l’adhésion au groupement hospitalier du territoire 94 Nord. Dans ce contexte, la gouvernance de l’hôpital a été adaptée par la mise en œuvre du management intégré et de la qualité. Une politique de développement durable a également été développée. Cette moder nité managér iale accompagne le développement d’un

projet médical destiné à adapter l’offre de soins aux évolutions des missions et des pratiques professionnelles : l’accueil de 255 militaires évacués des théâtres d’opérations, la participation aux alertes Morphée tout au long de l’année, témoignent du concours permanent de l’HIA Bégin au contrat opérationnel.

avec le développement de la chirurgie ambulatoire, l’ouverture d’une unité d’hospitalisation médicale de jour polyvalente ou la mise en œuvre d’une réadaptation cardiaque ambulatoire. Il met à profit les dernières innovations technologiques : chirurgies assistées par robot, centre expert du glaucome, outils de télémédecine...

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La modernisation de l’HIA Bégin s’illustre également par une qualité des soins et une politique de gestion des risques qui ont permis d’obtenir une certification V2014 de niveau A, une accréditation COFRAC pour 93% des activités des laboratoires et d’être récompensé du label « droit des usagers » en 2017. 

personnels en OPEX en 2017 Disposant de services de pointe dans les domaines des maladies infectieuses et tropicales, de la microbiologie ou de la psychiatrie, l’HIA Begin est clairement identifié comme un acteur majeur de la gestion des crises (maladie à virus Ebola et autres infections émergentes, attentats…). Il offre des parcours de soins innovants

Témoignage Begin pour moi c’est ...comme tous les HIA, un hôpital à échelle humaine, pour les patients comme pour les soignants. Un hôpital qui évolue, avec de nombreux défis à relever pour répondre à sa mission de service public, sans perdre de vue sa raison d’être, chère au personnel qui y travaille: sa militarité et le soutien des Forces. Un hôpital qui se renouvelle et porte en lui un vrai dynamisme, des potentiels et des projets à accompagner. » Médecin principal Hélène

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

HIA Clermont Tonnerre : au service de la dissuasion L’HIA Clermont-Tonnerre (HIACT) est l’établissement de premier recours d’un territoire comprenant 35 000 personnels militaires issus des trois armées, de la gendarmerie et des services interarmées, avec une forte représentation des écoles de formation (11 écoles) et un tropisme marine assez marqué (force océanique stratégique, force d’action navale, 3 bases aéro-navales et une base forces spéciales). Il est un outil de défense participant pleinement à la dissuasion..

I

l intervient dans toutes les étapes Occidentale, et à l’international, dans le du parcours de soins des militaires, cadre du programme Erasmus ou d’un apporte sa contribution à la réponse projet de rapprochement avec l’unique au contrat opérationnel par la projection hôpital civilo-militaire allemand, le Bundeswehrkrankenhaus de la ville d’une cinquantaine de soignants sur les théâtres d’opération extérieurs chaque de Westerstede. L’HIACT contribue à la année et participe aux évacuations construction d’une plateforme brestoise médicales au profit civilo-militaire des bâtiments de la d’enseignement Marine nationale. Il et de recherche a également un rôle en développant clé dans la formation passages par an aux urgences notamment la simulation en initiale et continue santé. Le CHRU de Brest participe du personnel médical et paramédical des Sous-marins nucléaires lanceurs parallèlement à la mission de défense en accueillant des équipes médicales d’engins (SNLE). Il dispose d’une expertise dans le traitement des militaires projetables et en participant à blessés radio-contaminés. la réserve opérationnelle du SSA.

20 000

C’est aussi un hôpital qui développe les collaborations, sur son territoire, avec le CHRU de Brest et l’Université Bretagne

Certifié « A » par la Haute autorité de santé en 2016, l’HIACT est reconnu sur son territoire pour la qualité de sa prise

en charge et pour son expertise dans des domaines tels que les urgences, la prise en charge des psychotraumatismes de l’adulte, le traitement des naupathies ou encore des plaies chroniques. 

La plateforme de rééducation du mal de mer La nouvelle plateforme de rééducation du mal de mer inaugurée en 2017 est le fruit d’une recherche menée conjointement avec l’IRBA, des ingénieurs de la Direction générale de l’armement, du Centre européen de la réalité virtuelle (CERV), de l’École navale et la société ACTRIS. Elle permet ainsi une rééducation en réalité virtuelle puis une prise en charge globale de ces patients à partir d’un accompagnement cognitif (Techniques d’optimisation des potentiels). Outre un gain de confort pour le marin, les méthodes de rééducation permettent au marin d’assumer pleinement ses fonctions à bord et de limiter les décisions d’inaptitude médicale pour cause de naupathie. Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

L’HIA Desgenettes vous présente son futur L’HIA Desgenettes situé Lyon forme un Ensemble hospitalier civil et militaire (EHCM) avec les Hospices civils de Lyon (HCL).

A

près la création de 20 lits de médecine post-urgences avec des médecins des HCL, les spécialités médicales seront regroupées dans un service de médecine interne polyvalente infectieuse et tropicale animé par des praticiens des armées. Le service des urgences a été agrandi et a été pilote du remplacement du dossier patient informatisé de l’HIA. Fin 2018, les chirurgies viscérale, orthopédique et ORL et la réanimation seront transférées dans un pavillon neuf de l’Hôpital Edouard Herriot. 25 médecins et 32 paramédicaux militaires exerceront dans ce trauma center de 20 salles opératoires et 75 lits de soins critiques. Les consultations pour ces spécialités seront maintenues à l’HIA. A la même date, la biologie sera transférée aux HCL avec maintien d’une biologie délocalisée au SAU. Puis, le bâtiment de l’HIA sera rénové pour accueillir l’Hôpital Henry Gabrielle

(170 lits de médecine physique et réadaptation (MPR) des HCL). L’HIA doublera sa capacité de MPR orthopédique, étendant son expertise en réhabilitation du blessé, en lien avec la psychiatrie. La recherche sera renforcée, sur le site du partenaire pour la chirurgie et réanimation, et sur le site de l’HIA pour la réhabilitation des blessés, en lien avec les équipes civiles de neurosciences et réadaptation. L’enseignement par simulation en médecine opérationnelle sera renforcé par les synergies avec les HCL. Ainsi, l’HIA continue à participer au contrat opérationnel, à assurer la prise en charge des militaires pour l’aptitude, l’expertise et les soins courants, dans un parcours optimisé par la cellule d’accueil du militaire et de sa famille créée fin 2017. Ce lien avec les forces

4 858 interventions chirurgicales est renforcé par des exercices conjoints comme le dernier exercice plan blanc du 13 mai 2018 avec 6 hélicoptères de l’armée de l’air et afflux massif de blessés fictifs. 

La PHC Tiphaine au cœur de la transformation de Desgenettes Praticienne certifiée en biologie, docteur en sciences en maladies Infectieuses et tropicales avec plus de 50 publications à son actif, cette praticienne affiche calme et détermination. Depuis 25 ans elle concilie missions extérieures (Afghanistan, Mali, Guinée), enseignements civils et militaires et travaux de recherche. Actuellement insérée à temps partiel à l’Institut des agents infectieux des HCL, elle est chargée de mission pour le transfert du laboratoire de l’HIA vers les HCL et le déploiement d’une biologie délocalisée au SAU. « Je reste prête pour une Opex »

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

L’HIA Laveran sur tous les fronts Inauguré en novembre 1963, l’HIA Laveran est implanté dans le 13e arrondissement de Marseille. Du fait de son positionnement en zone de défense Sud-Est, il est l’hôpital privilégié des unités de la Légion étrangère. Associé au groupement hospitalier de territoire (GHT) des Bouches du Rhône depuis 2016 (13 établissements publics de santé), il contribue à optimiser la prise en charge et le parcours de soins des patients au sein du territoire Nord de Marseille.

limitrophes de Plan de Cuques et Allauch.

222

L’HIA Laveran, disposant de 222 lits, a signé un accord-cadre avec l’ARS PACA le 22/04/2015. Il est un hôpital de premier recours en cas de plan d’afflux massif de blessés. Trois orientations majeures structurent son projet médical. Au sein de son nouveau service d’accueil des urgences, il prend en charge toutes les urgences de proximité, blessés et traumatisés graves des 13e, 14e arrondissements ainsi que des villes

De plus, au travers d’un pôle unique, regroupant médecine physique et de réadaptation et psychiatrie, l’HIA propose une prise en charge des blessés dans sa globalité. Enfin, avec des collaborations importantes tant militaires (avec l’HIA Sainte Anne) que civiles (avec l’institut hospitalo-universitaire), l’HIA Laveran développe un domaine d’excellence et d’exper tise pour le SSA en infectiologie. 

lits .

Les urgences : une coopération civilomilitaire réussie Le tout nouveau service de 2000m2, inauguré en novembre 2017, abrite une maison médicale de garde et un SMUR du SAMU 13. Pour le SAMU, les gardes sont assurées par des médecins de l’assistance publique des hôpitaux de Marseille ou du SSA. Des gardes sont également assurées par des praticiens de l’HIA dans le cadre de l’alerte Dragon 13 (Hélicoptère de la sécurité civile).

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

L’HIA Legouest : une transformation réussie Au cœur de Metz depuis 1912, l’HIA Legouest a été le premier à s’intégrer dans un Ensemble Hospitalier Civil et Militaire (EHCM) avec le Centre Hospitalier Régional Metz-Thionville (CHRMT) par la signature d’un accord-cadre en février 2014.

A

l’heure actuelle, plus d’une vingtaine de personnels de l’HIA, médicaux et paramédicaux, civils et militaires, sont insérés au CHR-MT. Parallèlement, une quinzaine de médecins du CHR-MT sont insérés au sein de l’HIA et travaillent à son profit. L’HIA héberge désormais divers services du CHR-MT dont les soins palliatifs ou l’unité médico-judiciaire. A l’horizon 2019 c’est le service de soins de suite et de réadaptation du Zoom sur le MERCASP David, cadre de santé du service d’imagerie médicale et point de contact des personnels insérés de l’HIA au CHR-MT. « Dès le début du projet, l’intérêt était le maintien en compétence de nos personnels au profit du contrat opérationnel. Le premier obstacle à surmonter a été la cohabitation des logiques civiles et militaires. Dans ce contexte, mon rôle de point de contact est important pour fluidifier les rapports. Aujourd’hui le système est mieux rôdé. Le partenaire comprend le fonctionnement du monde militaire. Nous nous tournons vers l’avenir avec la volonté de maintenir les bonnes pratiques dans lesquelles nous devons persévérer. »

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CHR-MT qui s’installera. Il sera le plus grand service de SSR de la région. Résolument tourné vers sa mission prioritaire de soutien des forces, les équipes de l’HIA ont assuré 2200 jours d’opérations extérieures en 2017. Afin de maintenir la qualification opérationnelle des personnels, l’activité de chirurgie et d’anesthésie-réanimation a été transférée en totalité sur le site du CHR-MT. Les équipes militaires bénéficient ainsi d’excellentes opportunités pour entretenir leurs compétences.

33 000 passages aux urgences en 2017 C’est à Metz que l’on trouve le premier service d’urgence du SSA en termes de fréquentation dont 8 200 sont à mettre au crédit du service d’urgences dentaires, unique en son genre dans la région. 


DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

L’HIA Percy : son ADN, le trauma center Trauma center de niveau 1 agréé par l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, l’HIA Percy est aujourd’hui le pôle d’excellence dédié aux blessés de guerre civils et militaires mais aussi un hôpital ouvert à tous les assurés sociaux.

A

vec une capacité de 332 lits, une activité clinique en progression et une implication forte en termes d’enseignement initial et de formation continue, Percy est parfaitement implanté au sein de son territoire de santé. Il est très sollicité pour son engagement auprès des forces et dans la prise en charge des blessés de guerre en opérations extérieures et en HIA. Prochainement, cet HIA connaîtra la création du centre de soins critiques, nouvelle structure réunissant le centre de traitement des brûlés, le service de réanimation, une unité de soins continus et trois salles de bloc opératoire. Une nouvelle unité de productions de cytotoxiques sera également inaugurée en décembre.

Par ailleurs, l’hôpital continue de renforcer les liens forts qu’il a développés avec l’HIA BEGIN dans le cadre de l’ensemble hospitalier militaire (EHM) d’Ile-de-France et avec les centres médicaux des Armées de Paris et Versailles. Pour faciliter le parcours du militaire, une cellule d’accueil dédiée verra le jour dans le dernier semestre 2018. L’hôpital accentue également son partenariat avec l’hôpital BECLERE (AP-HP). Dans le domaine de la cardiologie, la mise en œuvre d’une nouvelle organisation va permettre à Percy de prendre en charge les pathologies lourdes et urgentes tout en apportant son soutien à l’hôpital Béclère qui se consacre à l’ambulatoire. 

100 000 patients par an Le saviez-vous? La chirurgie réfractive est intégrée à l’offre de soins depuis dix ans dans cet HIA. Elle concerne environ 500 civils et militaires par an et reste à la charge du patient selon le taux de remboursement des complémentaires santé. PERCY est l’unique HIA à proposer cette spécialité.

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

L’HIA Robert Picqué : un modèle d’ouverture innovant L’HIA Robert Picqué est implanté sur la commune de Villenave d’Ornon près de Bordeaux. Hôpital multidisciplinaire médicochirurgical disposant d’une capacité d’environ 200 lits et 550 agents actuellement, il est l’hôpital de rattachement des unités militaires de la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest et de leurs 64 000 personnes. Il assure la prise en charge des blessés psychiques et physiques et abrite un centre d’expertise médicale du personnel navigant.

A

u-delà de sa mission première de soutien des forces, il participe activement à la prise en charge de la population civile du sud de l’agglomération bordelaise. Il est engagé dans un partenariat avec la Maison de Santé Protestante de Bordeaux Bagatelle, établissement de santé privé d’intérêt collectif (ESPIC). Cette collaboration a été scellée en 2012 par la création d’un groupement de coopération sanitaire (GCS) de moyens dénommé BAHIA qui a reçu la validation des tutelles militaires et de l’ARS en Nouvelle Aquitaine. Il se traduit par 130 lits mutualisés, des équipes

mixtes civilo-militaires médicales et paramédicales et prochainement des soutiens logistiques partagés. Ces coopérations sont sources d’efficience dans le domaine des soins et de l’aptitude médico-statutaire de nos militaires. Historiquement tourné vers la formation, l’hôpital abrite un centre de formation à la médecine opérationnelle très actif.

civils (damage control, DES d’urgence, capacité médecine des catastrophes, DU désastre sanitaire). 

200 lits

Dans le cadre de la préparation à la résilience, l’établissement participe avec le CHU, l’UFR et le CESU33 à la formation des personnels des hôpitaux

Un peu d’histoire Le médecin colonel Robert Picqué fut professeur de chirurgie du Val de Grâce et professeur d’anatomie à la faculté de médecine de Bordeaux. Il fut l’un des pionniers de l’évacuation médicale et le fondateur du secours médical aérien en Aquitaine. Il est mort en 1927 à l’occasion d’une mission d’évacuation.

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DOSSIER : LES HÔPITAUX D'INSTRUCTION DES ARMÉES

L’HIA Sainte-Anne : l'innovation organisationnelle Ouvert en 2008, l’HIA Sainte-Anne est un des deux HIA trauma center de niveau 1. Parfaitement intégré dans son territoire de santé, cet hôpital place l’innovation organisationnelle au cœur de sa pratique.

P

our faciliter la prise en charge du patient, l’HIA Sainte-Anne place l’innovation organisationnelle au cœur de sa pratique. Il a ainsi réorganisé ses services médicaux et chirurgicaux, mutualisé des secrétariats, structuré la gestion des flux, ouvert une cellule de préadmission et renforcé son secteur ambulatoire.

Pour les militaires et leurs familles, cela se traduit notamment par une nouvelle organisation dans l’accueil et la prise en charge et un renforcement des actions de prévention et d’information sur l’offre de soins. L'HIA détient des équipements modernes : EP scanner, scanner et IRM de dernière génération, hélistation, service de radiologie interventionnelle, service de réanimation et de brûlés, unité de soins intensifs postopératoire, garde chirurgicale H24. L’HIA Sainte-Anne a aussi inauguré cette année une maison des familles pour les blessés permettant un meilleur accompagnement et offrant un suivi psychologique. 

Travail d’équipe autour de la prise en charge des traumatisés sévères en salle d’accueil des urgences vitales (SAUV) Dès l’alerte donnée par le SAMU, une équipe multidisciplinaire se mobilise en SAUV. Une équipe d’anesthésie-réanimation (trauma leader, interne, infirmier anesthésiste), une équipe des urgences (médecin, infirmier et aide-soignant) une équipe chirurgicale et un manipulateur radio travaillent de concert. Chacun est à son poste et exécute les tâches suivant un scénario prédéfini. Recherche de détresse vitale, réalisation des premiers soins pour mettre en sécurité le blessé, bilan scanographique complet des lésions et éventuellement intervention immédiate au bloc opératoire pour arrêter une hémorragie… Un seul but, agir tous ensemble pour sauver le patient !

360 lits

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TÉMOIGNAGE

"Je suis un infirmier militaire blessé hors service" Infirmier militaire depuis 2001, ma destinée a fait de moi un « patient » et m’a montré à quel point le service de santé des armées prenait soin des militaires blessés, à quel point il se souciait de leur suivi, de leur réhabilitation. Je tiens aujourd’hui à livrer mon témoignage.

"Le service de santé des armées, mon Service, m’a accompagné tout au long de ce combat. Il a pris en compte ma famille et m’a réhabilité dans mon métier. Merci".

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A

l’été 2013, de retour d’une mission au Mali, les permissions avec mon épouse et mes quatre enfants s’annonçaient bien. Mais ma vie a basculé. Je suis motard, et lors d’une sortie, j’ai été victime d’un accident de la voie publique. Grièvement blessé, j’ai rapidement été pris en charge au CHU de Caen. Plongé dans un coma artificiel, je me souviens d’un réveil difficile et de ma lutte contre le respirateur, avec ces sensations curieuses dans les jambes. Je suis à l’hôpital, mon épouse à mon chevet est accablée. Je me souviens de ma glissade en moto, une semaine plus tôt, je pense que c’était hier… Le médecin qui s’approche m’annonce que je suis victime d’un polytraumatisme des membres inférieurs. J’ai sur la jambe droite plusieurs fixateurs externes et je n’ai plus ma jambe gauche, amputée en transfémoral. Le médecin-chef de mon CMA est là, il a accompagné ma famille dès les premiers moments. Il me rassure : « on va s’occuper de toi, ne t’inquiète pas ». Comme un orage dans un ciel clair… Tout de suite, j’ai souhaité « dégager » de cet hôpital, et me confier au Service, à Percy. C’est là-bas que la prise en charge sera la meilleure, mon expérience professionnelle me l’a déjà démontré. Le transfert est organisé 24h après mon réveil. A Percy, je passe par la réanimation avant d’être transféré en orthopédie. Je bénéficie de plusieurs interventions chirurgicales

pour conserver la mobilité de ma jambe droite, endurant un traitement lourd mais nécessaire. Les équipes soignantes font preuve de disponibilité et d’écoute à mon égard. Il est difficile d’être un soignant et de devenir soigné. Je connais le matériel qui m’entoure, les thérapeutiques et le fonctionnement de l’hôpital. Je me questionne beaucoup. Comment vivre au quotidien avec une prothèse ? La cadre de santé du service me met en relation avec des militaires amputés. Peu à peu, je prends conscience qu’il existe une vie après l’amputation. Des collègues et des connaissances professionnelles du SSA me rendent visite : ces moments d’échanges rendent mon hospitalisation loin de ma famille moins difficile. Le service est compréhensif. Il facilite les visites de mon épouse depuis Cherbourg. Sa présence m’est indispensable pour surmonter cette épreuve. Encore en phase de consolidation, je suis transféré dans le service de médecine physique et réadaptation. Un long travail de rééducation commence : il faut muscler le moignon, entretenir la mobilité et rééduquer la jambe droite. En septembre 2013, je rentre chez moi : une convalescence qui nécessitera encore de nombreux soins, les hospitalisations à l’HIA Percy se succéderont pendant presque deux ans.


© Photo : Flament Loïc

TÉMOIGNAGE

Malgré cette longue absence, la cellule commandement du CMA reste en contact. L’équipe vient me voir et prend des nouvelles. Quand je retrouve une certaine autonomie, je retourne sur mon lieu de travail pour partager des moments avec mes collègues. Ma jambe droite est maintenant consolidée et je peux me tenir debout. Il est maintenant question d’appareillage. L’équipe du CERAH (Centre d’Etudes et de Recherche sur l’Appareillage des Handicapés) et le prothésiste prennent soin de moi : moulage, essayages, réajustages... Le moment tant attendu, celui de réapprendre à marcher, est enfin venu ! Il faut faire preuve de persévérance, ne pas se décourager, « se fier » à cette prothèse. La kinésithérapeute m’accompagne

activement dans ma progression. Je remarche ! Début 2015, les médecins envisagent la reprise du travail. Je suis réaffecté au CMA de Cherbourg, où l’on me confie les fonctions de référent qualité. Je suis enthousiaste à l’idée d’occuper ce nouveau poste. Sportif de nature, je ressens le besoin de tester mes capacités physiques à l’effort. Me voilà inscrit au challenge « Ad Victoriam », organisé par le Centre National des Sports de la Défense : au contact des autres sportifs, blessés de la défense et valides, j’apprends à mieux vivre mon handicap. Je m’adapte progressivement et je commence à envisager de nouvelles perspectives : et si je devenais formateur ? Le gestionnaire RH m’offre

alors un poste à l’Ecole du Personnel Paramédical des Armées (EPPA) de Toulon. Je suis accueilli par une équipe pédagogique formidable qui prend en compte mon handicap et met à ma disposition un bureau facile d’accès. Mon suivi de prothèse est assuré par l’équipe de rééducation de l’HIA SainteAnne, coordonnée avec celle de l’HIA Laveran. Je suis un infirmier militaire blessé hors service et je poursuis une belle carrière professionnelle. Le service de santé des armées, mon Service, m’a accompagné tout au long de ce combat. Il a pris en compte ma famille et m’a réhabilité dans mon métier. Merci. ISG 2G Lionel ROPART DMF division milieux

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RÉSERVE

Médecin en chef (R) Tristan Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer la réserve opérationnelle du SSA ? A la suite de mon service national au 16e Régiment d’Artillerie à Rennes en qualité d'aspirant, je me suis d’abord engagé pendant 10 ans comme réserviste dans l’armée de Terre. En 2011, il m’a semblé naturel d’intégrer la réserve opérationnelle du SSA.

Réserviste à l’HIA Clermont Tonnerre et premier vice doyen de la faculté de médecine et sciences de la santé à l’Université de Bretagne Occidentale, le MC(R) Tristan s’investit pleinement dans tous les projets civilo-militaires de la région brestoise. Quelle est votre profession au quotidien ? Je suis professeur des universités et praticien hospitalier, spécialisé en biologie cellulaire et exerçant dans le laboratoire hospitalier de génétique et d'histocompatibilité. Mon activité quotidienne comprend également un volet universitaire important au sein de la faculté de médecine de Brest tant sur le plan de la recherche que des enseignements. Je suis par ailleurs le directeur adjoint de la faculté de médecine de l'Université de Bretagne Occidentale.

Quelles sont vos actions au sein de la réserve ? J’effectue régulièrement des gardes au sein du service des urgences de l'HIA Clermont-Tonnerre et je m’investis dans la recherche avec cet HIA et l'IRBA. Je me suis également impliqué dans la rédaction du volet enseignement / recherche et innovation du protocole d'accord du 3 octobre 2016 portant création de l'EHCM de Brest, co-signé par l’Ecole du Val-de-Grâce. Diffuser l’esprit de défense me semble fondamental, aujourd’hui plus encore. Pour cela, je mène un groupe de réflexion au sein du CHRU et de l'Université de Brest et j’organise, avec le soutien du Président Gallou, la journée nationale du réserviste (JNR) au sein de notre Université. L'objet de cette journée est de promouvoir les forces armées présentes dans la région brestoise et de faire connaître à nos étudiants les missions auxquelles ils pourraient participer ainsi que les

dispositions prises pour valoriser leur engagement dans leur cursus universitaire. Vous avez défilé sur les Champs Elysées cette année dans le bloc des HIA : qu’est-ce que cela signifiait pour vous ? Ce fut tout d'abord un grand honneur et quand le MGI Macarez m'a proposé de participer à cette mission, je n'ai pas hésité une seconde ! Ce fut probablement l'un des plus beaux cadeaux que l'on m'ait fait. Au-delà de la fierté personnelle de participer à un tel événement, c’était, je crois, la reconnaissance des liens forts qui unissent tous les militaires, qu'ils soient de réserve ou d'active. L’engagement et la fraternité d’armes étaient les valeurs clés de ce défilé. Nous étions tous réunis avec la volonté commune de faire honneur au SSA. 

Le saviez-vous ? L'Université de Brest est la première à reconnaître les professeurs agrégés du Val-de -Grâce comme des professeurs d'Université et à les inscrire sur la liste des enseignants de la faculté de médecine de Brest dans une rubrique dédiée "ministère des Armées".

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COURRIER DES LECTEURS

Questions, réponses Cette rubrique est consacrée aux questions que vous vous posez au quotidien sur des thématiques variées telles que les RH, la nouvelle gouvernance, la LPM, la condition du personnel, etc. Envoyez-nous régulièrement vos questions à comsantearmees@gmail.com et nous vous répondrons dans le prochain numéro d’ Actu Santé !

Je travaille sur le site historique du Val-de-Grâce et j’aimerais savoir si des directions de chaine y seront implantées ? AMACE Johanne La direction de la formation, de la recherche et de l’innovation est implantée sur le site du Val-de-Grâce, dans une partie du bâtiment 8 depuis début septembre. Il est également prévu d’y implanter la direction des hôpitaux (DHOP), mais, pour cela, des travaux de rénovation sont nécessaires. La DHOP devrait donc emménager vers 2022-2023.

Je suis très intéressée par l’innovation avec des projets personnels en cours. Comment le SSA s’intègre-t-il dans le dispositif d’innovation mis en place au sein du ministère des Armées ? MC Anna Le domaine santé est en pleine mutation technologique avec des impacts sur les pratiques et les matériels. L’innovation, inscrite dans l’ ADN du SSA, permet de s’inscrire pleinement dans le futur. Pour s’intégrer dans la dynamique ministérielle, un délégué à l’innovation, dont vous pouvez trouver une interview dans ce numéro, a été nommé. Grâce à une vision 360° de l’innovation dans le SSA, comprenant la recherche et le développement, l’innovation technologique et l’innovation numérique, il pourra assurer la cohérence des travaux et la coordination des actions avec le ministère des Armées mais aussi les autres ministères et agences publiques.

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Le saviez-vous ? Un bureau « condition du person­­­­ nel » a été créé dans les cadre de la nouvelle gouvernance du Service au sein de la sous-direction politique des ressources humaines. En lien avec le bureau « considération et dimension sociale » il a pour mission essentielle de suivre et d’analyser les indicateurs relatifs au moral. La création de ce bureau témoigne de la volonté de la directrice centrale d’améliorer les conditions de vie et de travail de son personnel.


COURRIER DES LECTEURS

Exerçant au sein d’un CMA, mes équipiers et moi-même rencontrons des difficultés qui pèsent sur le moral du personnel : sous-effectif, surcharge administrative, augmentation de la part des visites médicales d’aptitude dans notre activité quotidienne... Que fait la DCSSA pour la médecine des forces ? ISG1G David

Infirmier en soins généraux,nouvellement affecté dans un HIA, je rencontre des difficultés de conciliation entre vie professionnelle et vie privée. A qui puisje m’adresser ? ISG1G Arnaud

Les difficultés que vous décrivez sont connues et prises en compte à deux titres : elles doivent être endiguées pour permettre au Service de remplir efficacement, sur le long terme, sa mission de soutien médical des forces mais aussi parce que la qualité de vie au travail et l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle sont des priorités de la directrice centrale.

Au - d e l à d e vo t re e n c a d re m e n t professionnel (cadre de santé, chefferie de l’établissement), le président de catégorie de votre établissement est là pour répondre à vos interrogations. Vous pouvez également contacter l’officier considération et les conseillers du personnel militaire placés auprès de la directrice centrale. Vous trouverez facilement leurs coordonnées sur l’annuaire de la direction centrale sur intrasan

La transformation engagée par le Service au travers du modèle SSA 2020 vise notamment un rééquilibrage au profit de la médecine des forces. Cela signifie davantage de moyens. Concernant les moyens humains, d’importants recrutements sont prévus pour renforcer les rangs de la médecine des forces avec des cibles fixées à plus de 50 médecins généralistes recrutés par an. Une campagne de recrutement, un réseau d’ambassadeurs formés, des dispositifs financiers attractifs ont été mis en place pour atteindre nos objectifs. Concernant les moyens matériels, outre le remplacement du parc d’ambulances effectué ces dernières années, de nombreux travaux d’infrastructures sont en cours. Le projet « Axone », qui permettra le remplacement de LUMM, avance et sera bientôt déployé dans les CMA. Par ailleurs, le projet « Expertise médicale d’aptitude » vise à optimiser l’ensemble du processus afin d’améliorer l’expérience patient tout en libérant du temps médical. Il est notamment recherché une optimisation des prises de rendez-vous et de l’accueil de la visite médicale d’aptitude. Ce ne sont que des exemples des nombreux projets conduits par la direction centrale au profit de la médecine des forces. Les effets, s’ils ne sont pas immédiats, vont se faire sentir progressivement : n’hésitez pas à nous les signaler.

Le saviez-vous ? #Modernisation du SSA : le centre expert des ressources humaines solde du SSA (CERHS-SSA), créé le 1er septembre 2017 est responsable du traitement de la solde du personnel militaire du Service et d’une partie du personnel militaire du service du commissariat des armée intégré au SSA.

comsantearmees@gmail.com Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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RESSOURCES HUMAINES

Parcours professionnels Venez les consulter sur Intrasan !

Retrou cette r vez dans inform ubrique de s atio Suivez ns pratique s. l e s de décisi ons et rnières év qui vo us con olutions cernen t.

En 3 clics (onglet DCSSA/rubrique Département de gestion des RH/ parcours professionnels), vous aurez accès à la description de plus de trente métiers. Cette rubrique, régulièrement mise à jour et augmentée, permet de visualiser les nombreux parcours types possibles dans le SSA pour les praticiens, les paramédicaux et les périmédicaux. Au travers d’une fiche synthétique, vous découvrirez les prérequis, les formations, les qualifications, les affectations correspondant à chaque métier décrit. Vous ne vous y retrouvez pas ? Pas de panique. Il s’agit de canevas donnés à titre indicatif, pour vous permettre d’être acteurs de votre évolution au sein du Service. Chaque parcours est particulier, chaque carrière est unique. A tout moment, il est possible d’envisager un nouvel emploi et de nouvelles qualifications. Ces descriptions de parcours professionnels sont là pour vous aider à vous orienter au sein des multiples possibilités offertes par l’Institution. La mise à disposition de tous de ces parcours professionnels fait partie d’une politique des ressources humaines rénovée et volontariste en adéquation avec les attentes et compétences détenues par nos personnels. Prochain objectif : la mise en place des « marquants de compétences RH ». Il s’agit d’identifier les compétences détenues par chacun. Outre la reconnaissance et la valorisation des compétences individuelles, cela permettra d’effectuer des requêtes pour garantir l’adéquation entre les besoins RH et les affectations sur les différents postes. En créant des parcours individualisés, ces marquants sont bénéfiques aussi bien pour le personnel que pour le SSA.

En 3 clics Consultez les parcours professionnels sur Intrasan !

1 onglet DCSSA 2 Rubrique département de gestion des RH 3 Parcours professionnels 44

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RESSOURCES HUMAINES

Une nouvelle dynamique de recrutement Avec la densification de la composante médecine des forces, les enjeux de recrutement sont importants pour le SSA et ce, aux quatre coins de France. Les besoins les plus importants correspondent actuellement au métier de médecin généraliste. Le SSA multiplie donc les occasions d’aller à la rencontre des futurs praticiens ou ceux déjà en activité pour leur proposer une carrière, un contrat ou un engagement dans la réserve. Ainsi, la section recrutement du département de gestion des ressources humaines participe à des salons ciblés, notamment en Île-de-France. Depuis la rentrée de septembre, le SSA était présent aux journées nationales de médecine générale, au salon Paris pour l’emploi à la Concorde, au salon

Personnels civils de la Défense : votez pour vos représentants le 6 décembre prochain !

de l’ Éducation organisé par le magazine l’ Étudiant… Pour animer les stands, la section recrutement est renforcée par les ambassadeurs du SSA, médecins généralistes formés en juin dernier pour témoigner de leurs expériences et apporter les réponses pratiques aux visiteurs intéressés. Pour assurer le recrutement de ces futurs médecins militaires partout en France, le SSA s’appuie sur ce réseau d’ambassadeurs. Il en est à ses prémices, car construit actuellement uniquement avec des médecins des forces. Il tend à se développer pour intégrer plusieurs métiers et ainsi communiquer au niveau local les différents parcours professionnels au sein du Service. 

Les élections professionnelles des représentants du personnel civil de la fonction publique se dérouleront le 6 décembre 2018. Tout personnel civil de la Défense en activité peut voter en présentiel ou par correspondance. Cette année vous serez près de 52 000 à élire vos représentants aux comités techniques ministériels et aux commissions paritaires. Le SSA dispose d’un comité technique de réseau qui compte 20 représentants. Il se réunit

3 fois par an pour étudier les questions relatives au recrutement, à l’organisation du service, aux conditions de travail… Les bureaux de vote du SSA seront ouverts de 8h à 15h. Pour tout renseignement, adressezvous auprès de votre RH de proximité ou sur dcssa-elections.contact.fct@ intradef.gouv.fr

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FORMATION

Prépa ops à la Réunion Les médecins et infirmiers du service de santé des armées affectés à La Réunion et à Mayotte, ont pu bénéficier in situ de deux sessions de Mise en Condition de Survie du Blessé de Guerre (MCSBG) du 21 mai au 1er juin 2018.

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rganisées par le Centre d’Enseignement et de Simulation à la Médecine Opérationnelle (CESimMO) de l’Ecole du Val-de-Grâce (EVDG), ces formations sont identiques à celles dispensées au profit des équipes françaises projetées sur les théâtres d’opérations extérieures. Elles se sont déroulées au 2e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (2eRPIMa) de Saint-Pierre à La Réunion. De l’apprentissage du « SAFE MARCHE RYAN » à l’exercice de synthèse MASCAL (massive casualties), les stagiaires ont progressivement développé leurs capacités de prise en charge des blessés de guerre et leurs aptitudes à organiser et à gérer les situations complexes. En métropole comme outremer, la simulation est un élément clé de cette formation : pour donner vie et réalisme aux scénarii, 18 plastrons du 2e RPIMa se sont prêtés au jeu chaque jour permettant aux 13 stagiaires de chaque session de s’entraîner dans les meilleures conditions possibles.  MC Olivier DUBOURG - MC(R) Jean-Philippe MICALEF - ISG 2G Stéphanie CHEVALIER

Le SSA exporte sa prépa ops au Gabon Le Bataillon Gabonais de la MINUSCA (BATRESS 5), qui sera projeté fin 2018, a bénéficié, en septembre, d’une formation au sauvetage au combat (SC). L’ensemble du bataillon a bénéficié de la formation SC1et quatre binômes médecins-infirmiers ont été formés au SC3. Deux jours de simulations, en immersion dans la forêt équatoriale, ont permis au groupe santé de se confronter aux différentes situations tactiques de prise en charge de blessés de guerre. Cette formation a été dispensée grâce au partenariat actif entre le SSA, le service de santé militaire gabonais, les Éléments Français au Gabon et les Forces Armées Gabonaises.  MCS Marc PUIDUPIN - MP Sandrine CAUBET

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VIE DU SERVICE

Dissolution des DRSSA, une page se tourne La fin du mois d’août 2018 a été marquée par la dissolution des directions régionales du service de santé des armées (DRSSA) et le transfert de leurs activités vers la direction de la médecine des forces (DMF) et les centres médicaux des armées.

V

Forces, au travers de ses 195 antennes médicales, assure aux armées et à la gendarmerie nationale une grande proximité sur tout le territoire. Les DRSSA à l’honneur Le mois de juin 2018 a été marqué par les cérémonies de dissolution de quatre des cinq Directions Régionales du Service de Santé des Armées. En présence de nombreuses autorités,

éritables structures de commandement « santé » et relais dans les régions de la DCSSA, les DRSSA participaient activement à la définition et la mise en place des moyens en personnel et en matériel concourant au soutien santé régional. Leurs missions se prolongent, avec la Direction de la Médecine des Forces à partir de nouvelles structures adaptées à leurs besoins fonctionnels qui permettront de maintenir l'excellence opérationnelle du Service.

DRSSA Brest

s’adaptant aux spécificités nucléaires des armées situées dans le périmètre de la base navale de Toulon. La Direction Régionale de Brest a notamment participé à la création de 3 des premiers CMA NG (Angers, Tours et Brest). Les fermetures des Directions Régionales de Metz et de SaintGermain-en Laye, ont été l’occasion de remises de décorations et de témoignages de satisfaction, mettant à l’honneur le personnel placé sous leur autorité.

Implantée sur la Base Aérienne 705 de Tours depuis le 3 septembre 2018, la DMF, nouvelle tête de chaine organique de la composante « médecine des forces » du SSA, a en métropole, autorité sur l’ensemble des CMA et chefferies du Service.

les DRSSA de Toulon, Brest, Metz et Saint-Germain en Laye se sont chacune réunies pour rendre hommage à l’ensemble de leur personnel.

Forte de 127 personnels, civils et militaires, elle a à sa tête le Médecin Général Inspecteur Pierre Lécureux. La transformation de la Médecine des

Ces quatre Directions, créées en 2005, ferment ainsi leurs portes sur un riche passé. La Direction Régionale de Toulon s’est notamment illustrée en

DRSSA Saint-Germain-en-Laye

La cérémonie de dissolution de la Direction Régionale basée à Bordeaux s’est tenue le lundi 27 août clôturant avec honneur l’une des étapes majeures du processus de transformation du service de santé des armées.  SLT Vincent MOULAI Officier communication de la direction de la médecine des forces

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LOISIRS

Sport… 200e marche de Nimègue Pour le bicentenaire de la marche internationale militaire de Nimègue aux Pays Bas, du 17 au 20 juillet, la France a envoyé une délégation de 300 personnes. 30 personnes du SSA, réparties en deux équipes, représentaient l’ensemble des 5 composantes du Service. Un

vrai challenge quand on sait que cette marche est l’une des marches militaires les plus exigeantes au monde : 160 kms à parcourir en 4 jours consécutifs, en treillis rangers avec sac à dos lesté. Certains pieds ont souffert mais notre personnel a tenu bon : ils ont tous passé la ligne d’arrivée montrant l’importance de l’esprit d’équipe dans le dépassement de soi.

Le SSA s’illustre à la 20 e édition de l’Air Raid Du 1er au 3 juin 2018, l’ Armée de l’air et deux associations de réservistes (association nationale des officiers de réserve de l’armée de l’air et association nationale des sous-officiers de réserve de l’armée de l’air) organisaient la 20e édition de l’ AIR RAID sur la BA 118 de Mont-de-Marsan.

« La Marseillaise » revisitée par le personnel de l'HIA Laveran Sous un soleil radieux, une équipe de l’HIA Laveran s’est élancée, le 17 juin dernier, pour parcourir les sept kilomètres de la traditionnelle course « la Marseillaise » organisée dans la cité phocéenne. 14 coureuses de tous grades et quelques marcheuses ont combiné esprit sportif et bonne humeur, plaçant l’équipe en 29ème position (59 équipes engagées). A noter, l’excellente performance de la PHP Sophie qui se classe 15 ème sur 2832 participantes !

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Durant 36 heures non-stop, 48 équipes, de 4 militaires d’active et de réserve, ont enchaîné une cinquantaine d’épreuves de survie, de combat, de tir, de rusticité, de sauvetage au combat, de culture militaire, de courses d’orientation, et de multiples franchissements d’obstacles secs et humides. L’équipe du SSA a fait preuve de qualités militaires et humaines remarquables, se classant 13e sur 48. Bravo pour leur participation !


LOISIRS

Culture Le SSA s’expose en photos aux 35ème Journées Européennes du Patrimoine. Comme chaque année, le SSA a participé aux Journées Européennes du Patrimoine les 15 et 16 septembre 2018, en ouvrant certains de ses sites au public, permettant de faire connaître notre prestigieuse Institution. Particularité cette année : le SSA était l’invité d’honneur du service historique de la Défense au château de Vincennes. A cette occasion, une exposition photos inédite du service de santé des armées pendant la Grande Guerre était présentée dans la salle des Cartes du Pavillon du Roi. 34 photos d’archives de l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) étaient dévoilées pour retracer la chaîne du soutien médical assurée par le Service au profit des forces armées pendant la Première Guerre mondiale. Le conflit a été une école de perfectionnement et un facteur de révolution technique dans le champ médical et chirurgical. Cette exposition permet une mise en perspective avec l’organisation actuelle du Service au travers de thématiques communes telles que la prise en charge des blessés au plus près des combats, l’évacuation médicale, les unités

médicales opérationnelles, le soutien psychologique… Une conférence sur le SSA pendant la guerre 14-18, présentée par M. Escande, membre de la société du Val-de-Grâce, venait compléter le dispositif. Par ailleurs, le site historique du Val-deGrâce a, une fois de plus, remporté un vif succès : les visiteurs s’y sont pressés pour découvrir le musée du service de santé des armées et ses collections présentant les multiples facettes de la médecine militaire. Le succès était également au rendez-vous pour l’exposition dédiée au soutien médical de la première guerre mondiale dans les jardins du château de Vincennes. L’histoire du SSA est une réelle source d’intérêt pour le grand public et il est de notre devoir de transmettre les 300 ans d’héritage qui nous ont été légués par nos anciens. Actu Santé n° 151 • Été-Automne 2018

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CHANCELLERIE

Le personnel du SSA à l'honneur

Le président de la République a remis la médaille de l'ordre national du Mérite à l’infirmier en soins généraux de 2e grade Vajira, le 11 juin 2018. Cette décoration met en exergue une implication et un engagement remarquables. Le major Vajira a débuté son parcours professionnel en intégrant l’école nationale de spécialisation du service de santé pour l’armée de Terre à Dinan en qualité d’élève infirmier dès 1988. Ayant participé à de nombreuses opérations extérieures au fil de sa carrière (Tempête du désert en 1991, Aramis en 2000, Trident en 2003…), il a démontré une grande capacité d’adaptation ainsi qu’un exemplaire sens du travail en équipe. Depuis le 29 août 2016, il est affecté au centre médical des armées de Tours en tant qu'infirmier major de l’antenne médicale de gendarmerie de Le Blanc.

Récompenses et décorations mai à août 2018 13

Témoignage de satisfaction chef d'état-major des armées

RÉCOMPENSES

Témoignage de satisfaction collectif chef d'état-major des armées

1 11

Citation médaille d'or de la Défense nationale chef d'état-major des armées 1

Citation simple directrice centrale

7

Lettre de félicitation directrice centrale 1

Témoignage de satisfaction directeur central adjoint

3

Lettre de félicitation directeur central adjoint

6

Lettre de félicitation adjoint à la directrice 2

DÉCORATIONS

Lettre de félicitation collective adjoint à la directrice

50

4

Commandeur Ordre national du Mérite 4

Officier Ordre national du Mérite Chevalier Ordre national du Mérite

22 15

Officier de la Légion d'honneur

33

Chevalier Légion d'honneur Chevalier Ordre du Mérite maritime

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