Actu Santé Mai-Juin 2009

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santé N°111 / mai - juin 2009 / 1€ www.defense.gouv.fr/sante

Actualités du service de santé des armées

LA COMMUNAUTÉ COMMUNAUTE

MÉDICALE MEDICALE DE L’OTAN Pages 10 à 19

ALLÉGEMENT DU DISPOSITIF SANTÉ OPÉRATIONNEL Page 5 CERTIFICATION EPP À CLERMONT-TONNERRE Page 7 À L’ÉCOLE DES COMBAT MEDICS Pages 22 et 23


Sommaire

Activités opérationnelles Psychiatre des abysses

page 4

Allégement du dispositif santé opérationnel page 5

Vie du service Certification EPP à Clermont-Tonnerre page 7 Silence, ça tourne à l'IRCGN page 21 Nouvelles dénominations page 24 L’ESSA de Bordeaux sur le 4L Trophy pages 24 et 25

Actualités scientifiques

P. 4 et 5

Quand le stress perturbe la mémoire pages 8 et 9

Dossier La communauté médicale de l’OTAN pages 10 à 19

Témoignage Infirmier aux multiples facettes pages 6 et 7 A l’école des combat medics pages 22 et 23

Exercice L’OTAN sous la surveillance d’ASTER page 20 Exercice Edifix avec EDF

P. 8 et 9

page 21

Quoi de neuf

page 26

Photo couverture : ADJ Gilles Gesquière/SIRPA Terre. Exercice crowd riot control au Kosovo.

Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@sante.interarmees.defense.gouv.fr www.defense.gouv.fr/sante Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Joël Marionnet Rédacteur en chef : Médecin chef des services Anne Robert

P. 10 à 19

Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer Maquettiste PAO : Secrétaire médical de classe normale Irina Toussaint ép. Vincent Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 Edition : DICOD 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry sur Seine Tél : 01 49 60 52 44 Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mars 2009 Tirage : 17 300 exemplaires 6 numéros annuels

Service de Santé des Armées

P. 24 et 25 Actu Santé - N°

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Activités opérationnelles médicales des 70 hommes d’équipage. L’infirmerie du SNA est un endroit exigu : 2 m² dans une coursive. Pour mener à bien sa mission, parfois audelà de 90 jours, l’infirmier reçoit une formation théorique et pratique régulièrement entretenue. Il dispose notamment d’un appareil de monitoring type Propaq®, d’un respirateur, d’un défibrillateur semiautomatique, d’un pousse-seringue électrique, d’un aspirateur de mucosités, de bouteilles d’oxygène et de matériel de contrôle de l’atmosphère. Lorsque le déploiement du SNA est prévu dans une zone sans soutien médical de proximité, un médecin peut se joindre à l’équipage. Il peut éviter de retarder ou d’interrompre la mission opérationnelle, si un patient se trouve dans des conditions sanitaires acceptables. Le lot médical est alors adapté à la présence du médecin à bord.

PSYCHIATRE

DES ABYSSES Sophie Moroge, interne des hôpitaux des armées en psychiatrie, a effectué un stage d’un mois en unité pour découvrir les spécificités du métier de médecin militaire. Son choix s’est porté sur les forces sous-marines. Elle a embarqué 48 heures à bord du Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), l’Emeraude. Témoignage. Le SNA Emeraude franchit les passes de saint Mandrier au petit matin

L

a seule restriction à l’emploi des femmes dans les armées ne concerne plus que les sousmarins. Ce milieu m’a pourtant réservé un accueil chaleureux. Au cours de cette période de navigation, j’ai découvert des hommes qui exigent d’eux-mêmes et de leurs collègues la même rigueur professionnelle, car la sécurité de la collectivité dépend de la compétence de chacun. Ces marins allient capacités techniques et aptitude à la gestion du stress professionnel dans un milieu à la fois isolé et confiné. Leur entraînement est intensif, aussi bien à terre sur les simulateurs de l’école de navigation sous-marine, qu’en mer avec les instructeurs de la division entraînement. Ils affinent ainsi leurs réflexes pour réagir de façon optimale à des situations protocolisées.

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©Marine Nationale/Jacques Tonard

La polyvalence infirmière

J’ai pu avoir un aperçu des contraintes spécifiques qui pèsent sur les sousmariniers. Le milieu au confort réduit est particulièrement confiné. Promiscuité alterne avec isolement physique et multimédia prolongé. Les rares moments de repos ou de loisir s’effectuent dans un environnement souvent bruyant. La vie de ces marins est rythmée par l’alternance des périodes de navigation et d’exercice à terre.

2 m² dans une coursive A la différence des Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), les SNA ne disposent pas de médecin. Pour assurer le soutien santé, chaque équipage de SNA comprend un infirmier. A la mer, il prend seul en charge les différentes pathologies Actu Santé - N°

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Dans cet environnement, le rôle de l’infirmier dépasse bien souvent celui qu’il tient traditionnellement. Il mène seul l’interrogatoire médical, procède à l’examen clinique et met en place la thérapeutique adaptée. Afin de conforter ses choix, même si le sousmarin est physiquement isolé et sans nuire à l’aspect opérationnel, il peut toutefois interroger la permanence médicale du port base par messagerie ou téléphonie. Désormais, la prise en charge du patient sous la mer est améliorée par le transfert d’images numériques. Dans son activité quotidienne, l’infirmier contrôle régulièrement l’atmosphère du SNA et surveille l’hygiène physique, mentale et alimentaire des marins. Il est chargé de leur suivi épidémiologique afin de déceler l’émergence de pathologies liées à cet environnement complexe. Je garde de cette expérience unique une grande estime pour ces hommes qui ont choisi de servir la Marine nationale dans des conditions particulièrement contraignantes. Cet apprentissage devrait me permettre de mieux exercer ma mission d’expertise des personnels militaires, plus spécifiquement des marins. Interne des hôpitaux des armées Sophie Moroge HIA Laveran


Témoignage

Infirmier aux multiples fac L’Infirmier de classe supérieure (ICS) Ludovic Coué exerce la fonction d'officier-adjoint à la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Brest. Il parle de ses nombreuses passions, son métier, l’écriture et la peinture.

A

vec un parcours professionnel aussi riche (voir encadré), que vous apporte cette affectation en DRSSA ?

En 2003, au cours d'une affectation outre-mer, j'ai découvert le milieu interarmées et sa richesse. L'interarmées apporte un panel de savoir-faire fort précieux dans les fonctions que j’exerce actuellement. En effet, pourtant située à Brest, la DRSSA étend son influence sur la zone de défense Ouest qui comprend des unités des trois armées et de la gendarmerie. Cette fonction d'officier-adjoint intègre les responsabilités de chef du service général, d’officier des relations publiques, infrastructure et sécurité incendie. L'officier-adjoint travaille en relation étroite avec le directeur et son adjoint, au sein du cabinet. Son rôle est transversal, il facilite la communication entre les différents bureaux et le directeur. Le poste fait appel à des connaissances diverses et variées. Il requiert adaptabilité et diplomatie, apportées par l’expérience.

Depuis quand date votre intérêt pour la peinture et l’écriture ? Parallèlement à mon activité professionnelle, deux passions me tiennent : la peinture et l'écriture. Je ne sais depuis combien de temps je peins et j'écris, cela remonte à l'enfance. Je n'ai jamais pris de cours et j'ai tout bonnement suivi l'inspiration, la technique s'améliorant au fil des ans. Curieusement, le besoin d'écrire et de peindre s'impose par périodes, dirigeant impérieusement mes temps libres. Je peins des tableaux le plus souvent

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sur le thème du Pacifique et plus particulièrement la Polynésie. L'écriture, quant à elle m'entraîne vers la fiction. Elle m'a permis de faire découvrir un métier souvent méconnu, celui d’infirmier embarqué.

Vos parcours personnel et professionnel sont-ils complémentaires ? Grâce à la Marine nationale, j'ai parcouru le globe et foulé de nombreuses terres éloignées, si différentes les unes des autres. La Polynésie est celle qui m'a le plus marqué. J'ai découvert la Polynésie lors d’un premier séjour en 1983. Je suis immédiatement tombé sous le charme. Il paraît, et je veux bien le croire, qu'on en tombe amoureux ou qu'on ne l'aime pas du tout. Il s'agit, là, de relations passionnelles. Lors de séjours ultérieurs, je me suis

rendu dans les autres archipels polynésiens et surtout aux Marquises qui m'ont laissé un souvenir impérissable.

Tout vous rattache à Tahiti. Un brin de nostalgie ? En 2003, je suis reparti deux ans au Fenua. Ces deux années ont été importantes pour moi, tant sur le plan professionnel qu’artistique où j’ai pu me faire connaître à travers ma peinture et mes écrits. J’ai eu aussi l’honneur de rencontrer des personnalités polynésiennes comme Madame Louise Peltzer, Alex W. Duprel et le président Oscar Temaru. La peinture et l’écriture sont finalement pour moi une façon de prolonger le lien qui m’unit à la Polynésie. Je peins des paysages mais surtout des portraits qui m'apportent davantage de plaisir. Le rédaction d’Actu santé remercie l’ICS Ludovic Coué

Les quatre saisons Printemps : L'aube et l'enfance, le bonheur ignoré de l'insouciance. Petit bourgeon, deux épis t'apportent chaleur. Alors le temps se fait une absence. Eté : Zénith, l'ado, les sens et les désirs, les conflits des passions. Epi, réchauffe en retour ceux qui ont mûri. Alors le temps se fait compagnon. Automne : Le zénith a fui. Adulte, tu t'actives, travailles. Mûri, tu réchauffes à ton tour tes petits bourgeons. Alors le temps se fait une bataille. Hiver : Le crépuscule t'apporte sérénité, confiance. Fané, de jeunes épis te réchauffent en retour. Alors le temps n'a plus d'importance.

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Vie du service

cettes

Certification EPP à Clermont-Tonnerre Le 2 mars 2009, l’HIA Clermont-Tonnerre a organisé une table ronde sur le thème de l’Evaluation des pratiques professionnelles (EPP) des personnels paramédicaux. Ces personnels se sont exprimés sur cette démarche récente, initiée lors de la certification V2 dont la finalité est l’amélioration des pratiques professionnelles.

C Ludovic Coué s’est engagé à l'école des mousses à l'âge de quinze ans. Il choisit la spécialité d'infirmier. « A l'époque, il fallait être d'abord militaire, puis marin et enfin, infirmier. En trente ans, les choses ont changé… »

Vous pourrez retrouver ses productions sur

travail, les préoccupations propres aux autres corps de métiers. Le Centre médical en base de défense expérimentale (CMBdDe) de Brest est également représenté. Certaines EPP, dont les modalités restent à définir, ont vocation à être menées à une échelle régionale afin d’y impliquer tous les personnels de la fonction santé, du centre médical à l’hôpital de rattachement. « L’EPP se doit d’impliquer tous les métiers et ne saurait donc rester exclusivement médicale » a rappelé le médecin général Jean-Marc Debonne, médecin-chef de l’hôpital, lors de la remise des certificats EPP à vingt-cinq personnels paramédicaux. Cette première cérémonie a clos une demijournée riche en échanges sur un thème d’actualité centré sur le coeur de notre métier : l’amélioration continue de la qualité de la prise en charge du patient. Médecin en chef Rémi Macarez HIA Clermont-Tonnerre

© HIA Clermont-Tonnerre

Sa carrière se partage entre ses affectations hospitalières, des embarquements, des Services locaux de psychologie appliquée (SLPA) et trois séjours en Polynésie française. Il a publié sur le Net quatre ouvrages principaux : Taiohae, Chrysalis, Tumulus, l'Aventure, et une quarantaine de poèmes. Il a également peint une cinquantaine de toiles.

es EPP, récemment validées par le Comité d’évaluation et d’amélioration des pratiques professionnelles (CEAPP) de l’hôpital, en présence du médecin expert extérieur agréé par la Haute autorité de santé (HAS), impliquent des personnels non seulement soignants, mais aussi administratifs et logistiques. Certains protocoles de soins, entrés en vigueur depuis peu, sont la conséquence directe de plusieurs programmes d’évaluation des pratiques professionnelles. Sont concernées la prévention des risques liés à la mise en chambre d’isolement, les conditions de sécurité de préparation et d’administration des chimiothérapies anticancéreuses ou encore la prise en charge post-chirurgicale des patients âgés traités pour fracture du fémur en chirurgie orthopédique. Au cours de cette table ronde, plusieurs personnels ont souligné le rôle bénéfique d’une telle démarche sur la cohésion des équipes, chacun découvrant, au fil des réunions de

http://perso.wanadoo.fr/manao-maitai ; www.breizhpolynesia.com ; www.tahiti-pacifique.com www.mille-poetes.com ; www.outremer.com (canal+) ; www.manuscrit.com

Échange des personnels sur l’EPP Actu Santé - N°

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Actiualités scientifiques

Quandperturbe le strl

Le 27 mars dernier, l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) organisait sa 3e journée thématique « mémoire », articulée autour de dix présentations, dont deux conférences plénières prononcées par des experts de renommée internationale, le Dr Georges Chapouthier et le Pr Francis Eustache. L’objectif de cette manifestation était de confronter les travaux de recherche de spécialistes en neurosciences au retour d’expérience des personnels opérationnels et des cliniciens. Une thématique essentielle pour ses applications médico-militaires a été développée : l'étude des interactions entre le stress et la mémoire. © photos: IRBA

Étude sur le stress humain

ue se passe-t-il lorsque, confrontés à un stress intense, nous sommes soudain incapables de nous adapter à la situation, de nous remémorer une stratégie apprise et parfaitement maîtrisée en d’autres circonstances ? Handicapant, ce phénomène s’avère parfois dramatique. Surtout s’il sur vient dans un contexte opérationnel, susceptible, plus que tout autre, de provoquer un stress intense.

Q

Le lieutenant-colonel Ragot, psychologue au Centre d’études et de recherches psychologiques air (CERP’AIR) et ancien pilote de l’armée de l’air, a présenté des retours d’expériences illustrant parfaitement ce phénomène. «Un commandant de bord, face à une panne simple à gérer, s’est retrouvé incapable d’appliquer la bonne procédure, pourtant parfaitement maîtrisée à l'entraînement, a révélé le LCL Ragot. Sous l’effet du stress, ses gestes sont devenus incohérents. Il avait régressé à un stade très ancien de l’apprentissage, au stade reptilien.» Cet exemple est loin d’être isolé : des pilotes qui inversent des procédures, d'autres qui cherchent désespérément la poignée du siège éjectable à l’endroit où elle se trouvait dans l’appareil de leur formation et qui, bien entendu,

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Étude sur le stress animal

n’est plus le même,… Si le stress est indispensable pour faire face à une situation, à trop forte intensité il peut perturber la mémoire. Celle-ci rappelle alors un souvenir inadapté à la situation présente.

Un modèle animal pour comprendre ces phénomènes Afin de comprendre ces mécanismes, des études sont développées à l’IRBA. «Il y a plus de dix ans et sur les conseils de mon directeur de recherche, le Actu Santé - N°

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médecin chef des services Guézennec, j’ai cherché à établir des collaborations avec des laboratoires civils qui travaillaient sur la mémoire, raconte le pharmacien en chef Christophe Piérard, organisateur de cette journée thématique. C’est ainsi que j’ai débuté un travail avec le docteur Daniel Béracochéa, chercheur CNRS au centre de neurosciences intégratives et cognitives de l’université de Bordeaux. Ensemble, nous avons organisé la première journée mémoire en 1999. Confrontés aux retours d’expérience des


Actiualités scientifiques

ress la mémoire opérationnels, nous avons alors eu l’idée de lancer une série d'études sur le stress et la mémoire. » Financé par la DGA et le SSA, ce projet de recherche a pour objectif de mieux comprendre les causes neurobiologiques de ces phénomènes observés en contexte opérationnel. L’architecture neurobiologique étant la même chez toutes les espèces de mammifères, les chercheurs ont modélisé le phénomène chez le rongeur. Le principe : l’animal est soumis à deux situations d’apprentissage dans deux contextes différents. Il est successivement placé sur deux planches de couleurs différentes et dans lesquelles se trouve une récompense alimentaire dans l'un de ses quatre trous. Vingt-quatre heures après, il doit retrouver la nourriture en fonction du contexte (la couleur de la planche). Le nombre de bonnes réponses permet de mesurer la force de l’apprentissage. Si l’animal est soumis à un stress, le rappel des apprentissages est inversé par rapport à ce qui se produit en l'absence de stress, comme dans le cas des pilotes.

Les hormones du stress perturbent le rappel mnésique Ce sont les glucocorticoïdes, les fameuses hormones du stress, qui seraient à l’origine de cette inversion. En effet, si les chercheurs injectent l'une de ces hormones dans une zone précise du cerveau, l’animal inverse le rappel normal, exactement comme s’il

était soumis à un stress. Au contraire, lorsqu'ils bloquent la sécrétion de ces hormones, le stress ne provoque plus cette inversion du rappel mnésique. « Chez la souris, comme chez l’être humain, les glucocorticoïdes agissent sur une zone clef du cerveau, l’hippocampe, explique Christophe Piérard. Grâce aux techniques d'imagerie fonctionnelle, on sait désormais qu’un souvenir n’est pas localisé dans une zone cérébrale unique. Au contraire, il est éclaté sur plusieurs réseaux neuronaux. Au moment du rappel d’un souvenir, l’hippocampe joue en quelque sorte le rôle du chef d’orchestre et assemble ses différentes composantes pour le rendre accessible à la conscience. Si l'on perturbe son activité, il ne va pas restituer le souvenir adapté à la situation. » Ainsi, les hormones du stress, par leur action sur l’hippocampe, perturbent le rappel des souvenirs à long terme. Il semblerait qu’en cas de stress intense, le cortex préfrontal soit déconnecté et qu’il subsiste uniquement un dialogue entre l’hippocampe et l’amygdale, "cerveau reptilien", provoquant alors un phénomène de régression tel que celui relaté par le LCL Ragot. Pour des intensités extrêmes, le stress provoque des lésions de l'hippocampe et entraîne des traumatismes psychiques à long terme comme le syndrome de stress post-traumatique (PTSD). « Une meilleure compréhension de ces phénomènes permet de trouver des contre-mesures efficaces, explique le PHC Piérard. La première se situe dans la prise en compte de la mémoire dans la sélection des personnels. C'est maintenant chose faite au CERP'AIR depuis peu de temps. La seconde intervient lors de l’apprentissage. Autre mesure intéressante : les techniques d’optimisation du potentiel, basées en partie sur la sophrologie, font maintenant partie du programme de l'école de l'air. Elles permettent de mieux connaître et de gérer son stress. Enfin l’approche pharmacologique est à explorer, mais ne devrait être utilisée qu’en dernier recours. »

Qu’est-ce que la mémoire ? Il existe plusieurs systèmes de mémoire qui interagissent entre eux. D’une manière générale, il demeure d'une part des mémoires à long terme comme la mémoire épisodique (des événements tels que les souvenirs d’enfance), la mémoire sémantique (les connaissances générales), la mémoire perceptive (des images et des sons) ou encore la mémoire procédurale (mémoire des habiletés psychomotrices comme savoir faire du vélo). D'autre part subsistent des mémoires à court terme parmi lesquelles la mémoire de travail. Certains systèmes de mémoire sont déclaratifs, c’est-à-dire qu’ils font appel à des souvenirs qu’on peut évoquer de façon consciente, tandis que d’autres systèmes sont non déclaratifs. Quand on fait du vélo, on se souvient des mouvements de façon inconsciente. Ces deux grandes formes de mémoire font appel à des systèmes neuronaux distincts. Lors de l’apprentissage, des connexions entre les neurones s’effectuent. C’est donc le nombre de connexions et la force de cellesci qui créent l’intensité d’un souvenir. Quant à l’oubli, il est nécessaire pour hiérarchiser les souvenirs. Le souvenir n'est qu'une amnésie organisée.

Emmanuelle Chartier EVDG - Cellule de formalisation des projets de recherche Actu Santé - N°

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Dossier

OTAN

LA COMMUNAUTÉ MÉDICALE L a participation « pleine et entière » de la France à l’OTAN, annoncée le 11 mars 2009 par le Président de la république, a été votée par l’Assemblée nationale le 17 mars. Le 4 avril, lors de la réunion du conseil de l’Atlantique nord, en ouverture du sommet de l’OTAN de Strasbourg-Kehl, le président Sarkozy a annoncé solennellement que « la France reprend (donc) toute sa place dans l’Alliance parce que la position de la France n’était plus comprise ». Le retour de la France dans toutes les structures intégrées de l’Alliance (mis à part le comité des plans nucléaires) a été particulièrement bien accueilli par les vingt-sept autres Etats membres et leurs services de santé militaires. Cette évolution ne devrait pas entraîner de modifications majeures pour le service de santé des armées français qui est l’un des trois services les plus importants de l’Alliance. Depuis les années 90, sa participation aux activités de l’OTAN est notable tant en opérations extérieures, dont il est l’un des principaux contributeurs, que dans les groupes de travail traitant du soutien médical. Il est cependant nécessaire de renforcer sa stratégie d’influence au sein de la communauté médicale de l’OTAN. A cet effet, il lui faudra être particulièrement proactif et assumer de plus en plus de responsabilités tant lors des déploiements que dans les travaux préalables visant à renforcer l’interopérabilité et à tendre vers l’excellence du soutien. Ce processus nécessitera d’intégrer un certain nombre d’officiers dans les branches médicales des états-majors de l’Alliance. La communauté médicale au sein de l’OTAN est une entité originale qui se révèle assez complexe dans son organisation et son fonctionnement. Elle doit être maintenant bien connue de tous. C’est la raison pour laquelle ce dossier lui est consacré. Médecin général inspecteur Ronan Tymen DCSSA – sous directeur organisation, soutien et projection

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L’OTAN, une entité complexe L’OTAN PEUT ÊTRE DÉCRITE SELON TROIS NIVEAUX :

POLITIQUE, COMMANDEMENT MILITAIRE ET DES FORCES ARMÉES. L’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord (OTAN) a été créée en 1949 par le Traité de Washington. Il prévoit que toutes les décisions sont prises conjointement sur la base du consensus, mais chaque pays membre garde sa souveraineté. LE QUARTIER GÉNÉRAL DE L’OTAN À BRUXELLES REGROUPE TROIS ENTITÉS.

Le conseil de l’Atlantique Nord (North atlantic council, NAC). l est la plus haute instance. Sous l’autorité du secrétaire général, tous les pays membres sont représentés par leurs ambassadeurs aux réunions hebdomadaires, par leurs ministres des affaires étrangères et de la défense lors des réunions semestrielles. Les chefs d’Etat ou de gouvernement se retrouvent lors de réunions extraordinaires.

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Le comité militaire (Military committee, MC) est la plus haute autorité militaire de l’OTAN. Partie intégrante du dispositif de politique générale et de prises de décision de l’Alliance, il établit le lien essentiel entre le niveau politique et les structures militaires de commandement. Le MC contribue à l’élaboration des concepts stratégiques globaux de l’Alliance et évalue annuellement le potentiel à long terme des pays et des zones présentant un risque pour les intérêts de l’OTAN. En période de crise ou de guerre, le Comité militaire donne au Conseil son avis sur la situation militaire et ses implications sur le recours à la force armée, la mise en œuvre des plans de circonstance et les règles appropriées d’engagement.

L’Etat-major militaire international (International military staff, IMS) est l’organe exécutif qui soutient le comité militaire. Autour de ces structures centrales, de nombreux organismes civilomilitaires existent tels que la conférence des hauts responsables de la logistique ou l’agence de standardisation.


OTAN

Dossier

DE L’OTAN © photo : OTAN

Quartier général de l’OTAN à Bruxelles

LE COMMANDEMENT MILITAIRE EST SUBORDONNÉ DIRECTEMENT AU NAC ET AU MC.

Le Commandement suprême allié de la transformation (Allied command transformation, ACT) est responsable de la doctrine militaire de l’OTAN, des capacités des forces et de leur transformation dans une perspective de plus grande efficience de l’Alliance. Ce commandement, situé à Norfolk aux USA, s’appuie sur des organismes d’enseignement et d’entraînement répartis à Oberammergau en Allemagne, à Rome en Italie et à Stavanger en Norvège. Le centre d’analyse et d’enseignements de Mosanto au Portugal et le centre d’excellence pour la médecine militaire de Budapest en Hongrie complètent le dispositif.

suprême des forces alliées en Europe (Supreme allied command Europe, SACEUR) implanté à Mons en Belgique, la planification opérationnelle en demandant les forces requises pour remplir sa mission. Les opérations sont menées par les trois commandements des forces interarmées (Joint forces command, JFC). Celui de Brunssum aux Pays-Bas conduit les opérations en Afghanistan ; celui de Naples en Italie, celles du Kosovo. Celui de Lisbonne au Portugal est chargé des opérations menées par la Force de réaction rapide (NATO response force, NRF) de l’OTAN.

deux opérations principales et six opérations mineures.

Sous l’autorité des JFC, les commandements de composantes armées conduisent les opérations. Le contrat est de mener simultanément

Médecin chef des services Jean-Michel Clère Conseiller santé de la RMF auprès de l’OTAN

L’OTAN ne dispose pas de forces propres, hormis des appareils de surveillance aérienne AWACS. Ce sont les nations qui décident de leur participation à chaque opération. Les forces armées mises à disposition par les nations sont réparties en Afghanistan et au Kosovo, mais aussi au sein de la NRF créée en 2003. Cette entité opérationnelle composée de 25 000 hommes, est adaptée au type d’action à mener. Elle repose sur un système d’alerte de six mois.

LES COMMANDEMENTS DES COMPOSANTES ARMÉES Terrestres (LCC) :

Heidelberg en Allemagne Madrid en Espagne Aériennes (ACC) : Ramstein en Allemagne Izmir en Turquie Maritimes (MCC) : Northwood au Royaume-Uni Naples en Italie

Le Commandement suprême allié des opérations (Allied command operations, ACO) assure, avec le commandement

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Dossier

OTAN

Consultation d’un civil afghan

COMEDS a 15 ans

Historiquement, le domaine médical était considéré dans l’OTAN comme une responsabilité nationale. La nécessité d’une autorité médicale suprême s’est faite progressivement sentir avec l’apparition, au début des années 1990, de missions humanitaires et de maintien de la paix nécessitant une coordination. C’est ainsi qu’est né COMEDS en 1994.

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

L

E COMITÉ DES CHEFS DES SERVICES MÉDICAUX MILITAIRES DE L’OTAN (COMEDS) réunit deux fois par an,

les directeurs des services de santé des armées des Etats membres. Le comité est l’organe de décision pour le développement et la coordination des sujets concernant le soutien médical. Il conseille dans ce domaine, le comité militaire auquel il rend compte, une fois par an, du contenu de ses travaux, notamment pour faire valider ses recommandations.

LE PRÉSIDENT DU COMITÉ était traditionnellement un médecin général belge. C’est pour cette raison que le secrétariat du comité est installé à Bruxelles, au sein de l’état-major de l’OTAN. La présidence du COMEDS tourne tous les trois ans.

d’informations portant sur l’organisation, le soutien opérationnel et les procédures. Depuis 1997, les pays du PPP participent à la plupart des groupes de travail du COMEDS.

LE TRAVAIL DU COMEDS est coordonné avec d’autres organismes de l’OTAN ayant des responsabilités dans le domaine du soutien médical. Il entretient notamment des relations avec l’agence de standardisation, le comité médical mixte, les conseillers médicaux des commandements stratégiques et des panels d’experts facteurs humains et médecine de l’organisation de la recherche et de la technologie et le centre des armes de destruction massive. LE GROUPE DE PILOTAGE MÉDICAL MILITAIRE (Medical steering group MMSG) est l’entité qui prépare, deux

LES SESSIONS PLÉNIÈRES DE COMEDS rassemblent, en plus des

développer les accords entre les pays membres pour la coordination, la standardisation et l’interopérabilité dans le domaine médical. Ils doivent aussi améliorer les échanges

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* Le PPP regroupe trente-quatre pays, essentiellement de l’Europe Centrale et Orientale.

Leadership

MILITARY COMMITTEE

Main Working Groups

COMEDS A POUR OBJECTIF de

Médecin en chef Lionel Clerc DCSSA - Bureau relations internationales Représentant français au MMSG

ORGANISATION DU COMEDS

Expert Panels

directeurs de services de santé, les conseillers médicaux des deux commandements stratégiques (ACT et ACO), le président du comité médical mixte, les représentants de l’agence de standardisation de l’OTAN, ceux du comité militaire et de l’état-major international. Depuis 2001, les pays du Partenariat pour la paix (PPP)* y sont invités.

fois par an, les travaux présentés en session plénière du COMEDS. Il coordonne et suit les actions des différents groupes de travail et panels d’experts sur lesquels s’appuie le COMEDS. Ces travaux portent sur les structures médicales militaires, les opérations et les procédures, la protection médicale des forces, la médecine d’urgence, l’hygiène mentale militaire, les services dentaires, le matériel médical et la pharmacie militaire, l’hygiène et la technologie alimentaire, les services vétérinaires et la formation ou les systèmes d’information médicale.

COMEDS Military Medical Steering Group

MHCWG

FHP

EM

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MMSOPWG

MedINT

DS

MMT

MedN

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CBRNMedWG

FHTVS

MMH

MedCIS

MMMP

MedStdWG

BioMedAC

SGPME


OTAN

Dossier

Principaux groupes Main Working Groups

COMEDS

MHCWG

MMSOPWG

CBRNMedWG

MedStdWG

de travail

Le comité des chefs des services médicaux militaires de l’OTAN (COMEDS) dispose d’un groupe de pilotage médical militaire (MMSG) qui coordonne et assure le suivi des actions de quatre principaux groupes de travail, les main Working groups (WG). Military health care working group (MHCWG).

Military medical structures, operations and procedures working group (MMSOPWG).

Depuis 2005, la France en assure la présidence. Trois nations se répartissent les champs d’action prioritaires que sont la clinique médicale pour l’Italie, la recherche et les facteurs humains pour la Hollande et les relations intra COMEDS pour l’Allemagne.

Chargé de valider les documents de doctrine élaborés par ACT, il jette les fondements de la politique du soutien médical de l’OTAN. Ces documents sont approuvés lors des séances plénières du COMEDS. Pour les décisions importantes, le comité militaire doit être saisi.

Son mandat consiste à initier et à développer des principes communs, doctrines, concepts, procédures, programmes et techniques pour conseiller le COMEDS. L’objectif est de standardiser les pratiques médicales, afin d’améliorer l’interopérabilité. Il réalise une veille scientifique et s’assure que les pratiques médicales appliquées sont conformes aux bonnes pratiques admises. En tant que groupe de réf lexion, il entreprend des études destinées à améliorer les soins conformément aux demandes des forces engagées dans des opérations. Il s’appuie sur onze panels d’experts. Ses principaux travaux ont porté sur la certification des personnels en termes de compétences à détenir au niveau des roles 1, 2 et 3 afin de tenir compte des différences nationales. Actuellement, il coordonne les études sur la base de données répertoriant les traumatismes. Ainsi, les nations disposeront d’un registre interopérable dont l’exploitation scientifique permettra d’améliorer les pratiques.

MMSOP traite de l’organisation du soutien médical en opérations et des demandes émanant des théâtres. Un des points d’effort actuel porte sur la mise à disposition de ressources suffisantes. Ce groupe gère les documents de base relatifs au soutien santé comme le futur manuel pour les opérations extérieures. MMSOP se réunit deux fois par an, à Bruxelles et dans un autre Etat membre. La prochaine réunion se tiendra à Toulon en septembre 2009. Les pays du partenariat pour la Paix ou du dialogue Méditerranéen sont invités en tant qu’observateurs. Colonel (DEU) Dr Bernd Mattiesen Président du MMSOPWG

© photo : MP H. Cassiau

Médecin général inspecteur Maurice Vergos, ESSA - Lyon-Bron Président du MHCWG Réunion médicale NATO à Pristina

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Dossier

OTAN

Medical standardisation working group (MedStdWG) The work of the MedStdWG is summed up in this recent report from a British Officer who was severely wounded in Afghanistan : “At the Point of wounding I was dragged into cover and immediate first aid was provided by a Corpsman from the United States Marine Corps, who were deployed with us. At this moment I entered into the unknown, i.e. what is the damage, how well trained is he, what kit das he have, what is he going to do to me?…. All these concerns flash through one’s mind but I drew considerable comfort on seeing the Corpsman pulling out kit familiar to me: the CAT tourniquet, Hemcon dressings, morphine, etc and then employing them exactly as we have been trained to do. This medical interoperability has not only direct medical benefits but, importantly is a significant reassurance to the casualty.” Every NATO partner has a unique approach to providing healthcare, medical training and medical equipment. This makes ‘medical interoperability’ much easier to say than to deliver! Thank fully for our deployed service personnel NATO COMEDS have worked hard to develop a process that establishes common medical standards and practices throughout the partner nations. Fundamental to that process is the MedStdWG whose mission is to coordinate and review all new or existing medical standardization documents. In total it has responsibility for some 90 medical standards and oversight of a further 100 general standards that have relevance to the delivery of medical capability. Most medical standards are developed by specialist medical Working Groups or Expert Panels. These pass new standards or revisions of existing standards to the MedStdWG for endorsement through a nominated national custodian. If the MedStdWG is satisfied that the proposals are coherent, achievable and relevant they will be cleared and passed to the Medical Standardisation Board for ratification and promulgation. All medical standards are reviewed after three years.

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The MedStdWG meets every six months. The winter meeting is held at NATO HQ Brussels and the summer meeting is hosted by a partner nation. The current Chairman of the WG is Colonel Phil Gunter (GBR) and every partner nation is entitled to have a representative at the meeting. Generally attendance is very good and business, conducted over three days, is usually brisk and business like. Medicine constantly evolves. As new medical techniques, equipment and capabilities develop it is essential that the principle of ‘medical interoperability’ is actively pursued. As the report above shows, common medical standards bring medical benefits and reassurance to the casualty.

Aide médicale aux populations dans le cadre de l’ISAF

Little did that Officer know that from the moment he was ounded the work of COMEDS and the MedStdWG had an inf luence over his medical management ! Colonel (UK) Phil Gunter Président du MedStdWG

Chemical, biological, radiological and nuclear medical working group (CBRNMedW) This is a long-established NATO standardization group, subordinate to the military committee medical standardization board. For policy aspects of its work it reports to COMEDS through the Military medical steering group (MMSG). Its role is to staff doctrine and procedures for defence against radiation (ionizing and non-ionizing), biological, chemical and laser directed energy weapons and/or hazards that result directly or indirectly from military operations. This covers not only technical and scientific aspects of CBRN medical defence but also concepts and policy considerations. Preventive and occupational medicine doctrine and procedures against CBRN hazards are excluded from its remit. However, at this year's meeting, it was decided that the remit of the Group includes non-weaponised toxic industrial hazards and materials. The Group meets annually and this year saw its 30th meeting. The CBRNMedWG works particularly closely with the Biological medical advisory committee (BioMedAC) as Actu Santé - N°

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there is considerable overlap and synergy in the scope of activity of the two groups. Although the BioMedAC has no formal requirement to report to the CBRNMedWG, the fact that the chairman of BioMedAC is a national HoD to CBRNMed and several national delegates are on both groups ensures a close interchange of information and ideas. The CBRNMedWG also liaises with the other NATO CBRN groups, Capability, Training and Operations. However, a belief among the chairmen of the four groups that liaison was not as efficient as it could be if the groups' outputs were to be fully optimized led recently to the formation of a CBRN WG Chairmen's Coordination Group. This group aims to develop a holistic approach to NATO CBRN developments. Outside of the immediate military CBRN community, the CBRNMedWG is keen to offer its expertise in support of the NATO Civil emergency planning (CEP) community, through the CEP's Joint medical committee (JMC). The chairman of the CBRNMedWG is a national military delegate to the JMC and will present the work of the Group to the next JMC meeting. The principal current work of the


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© photo : OTAN

Soutien santé de la KFOR

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

CBRNMedWG involves the revision and reorganisation of two major documents, AMedP (Allied Medical Publication)-8, the NATO Planning Guide for CBRN casualties and AMedP-6, the NATO Handbook on the medical aspects of NBC Defensive Operations. Currently, both documents comprise three STANAGs. The objective is to combine each of the AMedPs into a single volume covering chemical, biological and Radiological/Nuclear aspects : AMedP8 will provide a standardized methodology for the estimation of CBRN casualties, with the development of a companion tool that will provide CBRN casualty estimation for multinational forces engaged in various scenarios. AMedP-6 will offer guidelines for the medical management of CBRN casualties, based on public health, occupational medicine and prehospital emergency care principles

Soins à un militaire de l’ISAF

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

OTAN

It is anticipated that both documents will be ready to enter the ratification process within the next year. Colonel (UK) David Jenkins Président du CBRNMedWG Les deux articles rédigés en anglais illustrent le caractère de plus en plus international de l’environnement dans lequel évolue le SSA.

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OTAN

Expert Panels

Les panels FHP

MedINT

MMT

FHTVS

MedCIS

d’experts

BioMedAC

La base de l’organisation de la communauté médicale de l’Alliance atlantique, le COMEDS, s’appuie sur douze Panels d’experts (EP) dans lesquels le SSA est représenté. Décryptage de quelques-uns de ces domaines d’expertise. EM

DS

MedN

MMH

MMMP

SGPME

Emergency medicine expert panel (EM-EP)

Force health protection - expert panel (FHP-EP)

Le panel d’experts en médecine d’urgence est constitué d’une vingtaine de praticiens cliniciens ayant une expérience des opérations extérieures. Ils représentent les principales spécialités de la médecine d’urgence : médecins d’unité, urgentistes, anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens orthopédistes et viscéralistes.

Depuis l’élargissement récent du champ de ses attributions, FHP doit désormais traiter des questions de santé publique. Il s’intéresse particulièrement à la surveillance épidémiologique des forces en opération, à la médecine préventive et du travail, à la surveillance environnementale et industrielle, à l’hygiène en campagne, à la lutte anti vectorielle, à l’éducation sanitaire et à la promotion de la santé ainsi qu’à la veille épidémiologique.

L’EM-EP se réunit une fois par an dans l’un des Etats membres. Il propose au COMEDS des conduites à tenir pratiques correspondant aux standards de soins à appliquer par tous les services de santé pour la prise en charge clinique du blessé de guerre. Elles vont du secourisme de l’extrême avant jusqu’à l’arrivée du blessé à l’hôpital d’infrastructure.

Les thématiques de travail de ce panel étant très larges, il pourrait devenir un groupe de travail à part entière. Les autres sujets d’actualité portent sur la création d’un centre de surveillance épidémiologique à Munich chargé de l’analyse des données des théâtres d’opération. Les éléments collectés seraient issus de la mise en place d’une approche commune de renseignement médical et du développement d’un système d’information et de communication médicales. Médecin en chef Jean-Baptiste Meynard DESP Nord Représentant français au FHP-EP

Avant chaque meeting, certains membres sont chargés d’actualiser les connaissances sur un point fixé par l’agenda de révision quinquennale comme le traumatisme du rachis ou les plaies contaminées chimiques. Chaque expert peut proposer un travail complémentaire sur une avancée thérapeutique importante (pansements hémostatiques, réanimation du choc hémorragique) qui donne lieu à un débat par mèls. En séance, les expériences cliniques sont confrontées aux données de la littérature. Une position commune est alors adoptée avec modification ou création d’un document.

Médecin en chef Eric Kaiser HIA Sainte-Anne Représentant français à l’EM-EP

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© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

L’EM-EP répond aux questions du commandement de l’OTAN portant sur des concepts médicaux tels que le damage control ou les délais d’évacuation. Des mandats lui sont confiés pour faire évoluer et harmoniser les pratiques et les matériels des pays membres comme la nouvelle fiche médicale de l’avant ou la composition minimale de la trousse individuelle du combattant. Toutes les techniques et organisations des soins au combat pratiquées quotidiennement sont actualisées par l’EM-EP.

Partenariat santé à l’ISAF

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Soutien santé de l’ISAF

Military medical training expert panel (MMT-EP) Il s’occupe de l’organisation de la formation médico-militaire du personnel médical et paramédical des pays de l’OTAN. Il rédige, en collaboration avec le MHCWG, un manuel d’évaluation dont l’objectif est la certification des équipes médicales, préalablement à leur intégration dans une structure multinationale.

Médecin en chef Claude Robinet IRBA-IMNSSA Antenne de Toulon Représentant français au MMT-EP

Medical material and military pharmacy expert panel (MMMP-EP)

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

Ce panel est chargé de dresser le catalogue des formations du domaine santé. Ce document sera mis en ligne sur le site internet de l’OTAN.

Son objectif principal est d’améliorer, dans les domaines de l’équipement médical et des produits de santé, l’interopérabilité. Il traite de l’organisation, du fonctionnement et des procédures des services de pharmacie militaires.

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

Le groupe rédige dans les documents de standardisation (STANAG) tout ce qui a trait au matériel médical, à son marquage, aux gaz médicaux, au sang et à ses dérivés, et à la pleine interopérabilité dans les échanges de matériel au sein des forces multinationales. Il établit un dialogue dynamique avec des institutions de l’OTAN qui viennent d’être créées, notamment l’agence d'entretien et d'approvisionnement (NAMSA) afin de pouvoir développer des contrats d’approvisionnement pour les produits médicaux. Il s’appuie sur le retour d’expérience des principales opérations de l’Alliance, notamment en Afghanistan, afin d’améliorer le ravitaillement sanitaire. Un effort va être conduit pour réviser et mettre à jour le STANAG consacré au dosage de la morphine en tenant compte des récentes avancées dans le domaine de l’analgésie sur le champ de bataille, à partir de l’experience acquise en Afghanistan.

Col co.sa. (farm) (ITA) Claudio Zanotto Président du MMMP-EP

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

Le MMMP-EP se réunit une fois par an. La réunion de 2008 s’est tenue à Orléans à la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA).

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OTAN

Panel d’experts des chirurgiensdentistes (DS-EP)

Exercice de désincarsération par les pompiers kosovars et européens lors de l'exercice Nothern Tremor en décembre 2008

© Jean-Baptiste TABONE/SIRPA Terre

Le panel rédige et actualise les STANAG relatifs aux soins dentaires. L’objectif est la coordination, la mise en œuvre et l’interopérabilité du rôle, des moyens et de l’action des chirurgiens-dentistes sur les théâtres d’opérations. La France vient de prendre la responsabilité des deux STANAG qui régissent les fonctions des chirurgiens-dentistes en opération. Chirurgien-dentiste en chef Pascal Loiseleux HIA Sainte-Anne Représentant français au DS-EP

©Marine Nationale/David Chrétien

Medical naval - expert panel (MedN-EP)

© photo : R Nicolas-Welson/ECPAD

Exercice OTAN/NRF (NATO Response Force)

Il est compétent pour les STANAG touchant tous les aspects du soutien médical au sein de la Marine. A côté d’un certain nombre de documents dont le contenu est exclusivement dédié aux techniques et aux concepts médicaux, le panel apporte son expertise dans un grand nombre de documents relatifs aux activités maritimes. Une revue annuelle de ces STANAG est menée lors de la NATO maritime medical conference où sont présentées les réflexions et les réalisations des alliés en matière de soutien santé à la mer du role 1 au role 3. Cette année à Den Helder aux Pays-Bas, il sera question du soutien santé des opérations navales contre la piraterie au large de la Somalie. Depuis 2007, un sous-panel sur les pertes santé à la mer codifie le soutien adapté à des activités aussi diverses que les opérations amphibies ou le transit d’une force navale. Ce travail devrait faire l’objet d’un STANAG. Médecin en chef Jean-Christophe Noël Force d’action navale Représentant français au MedN-EP

Dentiste français et son patient

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OTAN

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Les autres

participants

Entraînement aux EVASAN par l'armée danoise lors de l'exercice Nothern Tremor en décembre 2008

Le panel de Médecine et facteur humain (HFM) de l’Organisation de la recherche et de la technologie (RTO) RTO est la plus grande structure internationale d’échanges scientifiques à vocation militaire qui travaille en cohérence avec le comité des directeurs d’armement. Elle regroupe sept panels, dont HFM qui étudie la protection des militaires dans leur environnement opérationnel et l’optimisation de leur performance. Les panel HFM s’inscrit à la croisée des connaissances relevant de la médecine, de la physio-psychosociologie, des technologies des systèmes d’armes, de l’environnement et des missions militaires. Il regroupe quatre grands thèmes de recherche consacrés à la médecine opérationnelle, à la protection du combattant dans les environnements hostiles, à l’intégration HommeSystème et à la préparation opérationnelle. Médecin chef des services Jean-Michel Clère Ancien président du panel RTO-HFM

Aeromédical expert panel (AMDP) Sous la tutelle de l’Air operation support working group et non du COMEDS, il a pour mission de développer et d’enrichir la trentaine de STANAG concernant la protection du combattant soumis aux contraintes aéronautiques. Ce panel s’intéresse à la protection des usagers d’aéronefs contre l’altitude, les accélérations, la fatigue opérationnelle, l’immersion et les menaces (NRBC, laser). Il travaille sur les EVASAN tactiques et stratégiques, qu’il s’agisse d’organisation (chaîne de décision, responsabilités,…) ou de technique (matériels, emploi, entraînement,…). La clinique, l’aptitude et l’accidentologie sont abordées par les standards médicaux, l’instruction aéromédicale des navigants, l’aptitude au vol et la conduite de l’enquête médicophysiologique après événement aérien. Ce panel se caractérise par la transversalité des questions qu’il traite (physiologie, médecine préventive et de soin) et la multiplicité des intervenants non médicaux du fait de son champ d’application interarmées. La France pilote actuellement deux STANAG sur les EVASAN. Médecin en chef Philippe Doireau CEMPN - Bordeaux Représentant français à l’AMDP

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© Jean-Baptiste TABONE/SIRPA Terre

D’autres groupes de travail et panels d’experts participent aux réflexions de la communauté médicale. Quelques exemples.

Underwater diving working group (UDWG)

Ce groupe de travail, intégré au sein de la composante Marine, propose la standardisation de tous les aspects de la plongée sous-marine militaire. Il travaille sur les techniques de plongée liées aux opérations de déminage et d’interventions amphibies ainsi que sur les activtés des plongeurs de bord, de sauvetage et de constructions sousmarines. Il étudie aussi les procédures de validation des tables et des équipements de plongée, le guide médical pour les opérations de plongée et enfin sur les plongées jusqu’à cinquante mètres de profondeur. Le groupe de travail est constitué de deux comités. Celui des équipements et des systèmes est responsable notamment du retour d’expérience des incidents de plongée. Il identifie les éléments qui pourraient être associés à un problème de conception ou d’utilisation du matériel. Le comité médical, constitué principalement de médecins et parfois de spécialistes civils, examine la médecine de la plongée. Les thèmes fréquemment abordés sont : la problématique de la désaturation en plongée et les accidents de décompression, les normes d’aptitude médicale, les normes physiologiques pour les appareils de plongée, le traitement des accidents et le sauvetage en pression des sous-marins en perdition. Médecin en chef Christophe Peny Force d’action navale Représentant français à l’UDWG

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Exercice

sous la surveillance

L’OTAN d’ASTER

EN NOVEMBRE DERNIER, L’EXERCICE MULTINATIONAL « 2008 NATO DISEASE SURVEILLANCE SYSTEM (DSS) EXPERIMENT » S’EST DÉROULÉ AU KOSOVO. A CETTE OCCASION, LE SYSTÈME DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE FRANÇAIS ASTER A ÉTÉ DÉPLOYÉ AU PROFIT DE L’OTAN.

D

eux médecins, affectés dans les Départements d’épidémiologie et de santé publique (DESP) nord et sud, sont projetés au Kosovo pour assurer le déploiement du système français d’Alerte et de surveillance en temps réel (ASTER). Cet exercice s’intègre dans la démarche initiée par l’OTAN en 2002 à la suite de l’initiative de Prague, pour le développement d’un système de surveillance spécifique. Si ASTER est déjà utilisé en Guyane et à Djibouti depuis plusieurs années, l’exercice au Kosovo représente le premier déploiement au sein de l’OTAN, dans des conditions opérationnelles. Il doit tester la faisabilité de la mise en œuvre et du fonctionnement d’un DSS (1) utilisant le système français.

En trois jours d’exercice, 77 mails sont échangés entre les acteurs au Kosovo. Tous les soirs, des captures d’écran réalisées sur l’interface du serveur installé à Pristina sont envoyées, à titre de rétro-information, à tous les acteurs du réseau de déclaration. 121 cas sont déclarés en temps réel par le réseau.

Une satisfaction partagée Une évaluation internationale du fonctionnement du système de recueil est réalisée par les utilisateurs. Un jugement technique est porté par enregistrement systématique des problèmes techniques. Il est complété Utilisation d’ASTER au Kosovo par l’OTAN

Deux réseaux actifs Calquée sur le fonctionnement d’ASTER, l’architecture du DSS mis en place est constituée de deux réseaux. Le réseau de déclaration des cas, basé au Kosovo, enregistre et déclare les données de surveillance épidémiologique. Le réseau d’analyse installé provisoirement à Munich, au sein du Deployment health surveillance center (DHSC) de la Bundeswehr est piloté par le spécialiste du DESP sud. Le MEDES, filiale médicale du CNES (2) et partenaire du projet, supervise le fonctionnement des deux réseaux depuis Toulouse.

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© photo : MP Texier

Le réseau de déclaration sur le théâtre est mis en œuvre au sein des postes de secours de quatre pays : les USA et la Pologne à Bondsteel, l’Allemagne à Prizren et la France à Novo Selo.

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par des entretiens semi-dirigés avec des experts en systèmes d’information et de communication. Les résultats des évaluations sont très satisfaisants. Même si quelques imperfections sont signalées, la facilité d’utilisation du système est saluée par les médecins, quelle que soit leur nationalité. Médecin principal Gaëtan Texier DESP Sud Médecin en chef Jean-Baptiste Meynard DESP Nord 1 DSS : système de surveillance épidémiologique 2 CNES : centre national d’études spatiales


Exercice

Exercice EDIFIX avec EDF La coopération entre EDF et le service de santé des armées, en région Rhône-Alpes, se concrétise au travers de conventions liant cinq centrales nucléaires à l’HIA Desgenettes.

C

Médecin chef des services (R) Philippe Biétrix HIA Desgenettes

Prise en charge de blessé au CTBRC

© photo : HIA Desgenettes

es conventions prévoient la réalisation d’exercices Edifix réguliers. Ils doivent tester la réactivité et l’efficacité des moyens d’intervention lors d’un incident impliquant des blessés radio-contaminés. 4 mars 2009. Premier exercice. Il met en jeu la centrale de Cruas-Meysse en Ardèche, où un incendie se déclare dans un bâtiment. Deux victimes brûlées et radio-contaminées sont à déplorer. Immédiatement, la chaîne de prise en charge est mise en œuvre. Les moyens des services de sécurité de la centrale, des autorités territoriales, des Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) 26 et 07 ainsi que du SAMU 07 sont déployés. Dans le même temps, la cellule de crise de l’HIA Desgenettes active le CTBRC*. Les blessés, conditionnés par le SAMU 07, sont évacués à l’HIA et pris en charge au CTBRC. L’un sévèrement brûlé, dont l’état s’aggrave, est classé en urgence absolue. Il est dirigé vers la zone réanimation/bloc, pour traitement médicochirurgical avant toute décontamination. Le deuxième, catégorisé urgence relative, est décontaminé avant sa prise en charge médicale. A l’issue de l’exercice, les représentants d’EDF ont souligné la pertinence des installations et le savoir-faire des personnels de l’hôpital militaire. Les victimes radio-contaminées sont prises en charge selon des procédures bien rodées, assurant une médicalisation de haut niveau, dans le respect du confinement sans faille de la contamination radiologique.

* CTBRC : centre de traitement des blessés radio-contaminés

Silence, ça tourne à l'IRCGN P

endant huit mois, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sert de décor au tournage d'un documentaire destiné à mieux faire connaître au public l’activité de ce laboratoire de criminalistique. Au mois de février, les journalistes se sont d’abord focalisés sur l'activité du département toxicologie. C'est bien volontiers que les pharmaciens du Service de santé des armées (SSA) affectés à l'Institut et les autres personnels du département se sont prêtés à la mise en scène et ont montré leur savoir-faire en matière d'analyse de stupéfiants saisis. Qu'il s'agisse de poudres d'héroïne ou de cocaïne, de comprimés d' «ecstasy», de cannabis ou de buvards de LSD, tous les échantillons sont analysés afin d'apporter la preuve analytique de l'infraction à la législation sur les stupéfiants. Le laboratoire réalise en routine des analyses qualitatives comme l’identification des principes actifs, des adultérants et diluants. Il détermine également la teneur en principe actif. Le département, accrédité par le COFRAC (1) depuis octobre 2008, dispose Actu Santé - N°

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© photo : IRCGN

Vie du service

d'équipements d’analyse récents, en particulier de plusieurs chromatographes en phase gazeuse couplés à un spectromètre de masse. Le documentaire de 110 minutes s’intéresse également aux activités du médecin des armées qui occupe le poste de médecin légiste et de chef du département anthropologie. Sa diffusion est prévue sur France 3 à l'automne 2009. Pharmacien en chef Martine Perrin Chef du département toxicologie de l’IRCGN (1) Comité français pour l’accréditation

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Témoignage

Àl des combat m Françoise Monneret est infirmière anesthésiste cadre supérieur de santé à l’hôpital Percy. Du 15 septembre 2008 au 27 janvier 2009, à San Antonio au Texas, elle a suivi l’intégralité du healthcare specialist course, qui forme les combat medics. Ces personnels non officiers de l’armée de terre américaine s’occupent de la prise en charge initiale des militaires blessés sur un théâtre d’opération.

A

ctu Santé : Quel est l’intérêt pour un cadre hospitalier de suivre cette formation ? Françoise Monneret : Je poserais la question différemment. Quel est l’intérêt pour le Service de santé des armées (SSA) d’y faire participer un cadre de santé ? Le Service souhaitait qu’un observateur recueille et évalue le contenu et les méthodes pédagogiques de la formation.

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Exercice de prise en charge des blessés sous le feu de l’ennemi

L’objectif final est d’étudier l’intérêt d’appliquer certaines pratiques au sein des forces françaises. Il recherchait un officier, cadre de santé spécialisé en anesthésie-réanimation pour cette mission. Immédiatement je me suis portée volontaire ; le niveau d’anglais a été le critère de sélection. J’étais curieuse de découvrir la culture et l’armée américaines.

AS : Qu’est-ce qui caractérise la formation des combat medics ? FM : Elle donne à de jeunes soldats, sans aucun bagage médical ou paramédical, des compétences en santé. Parallèlement, elle prépare ces futurs personnels de santé à des techniques de combat. Elle est faite, en plus des cours théoriques, de nombreux Actu Santé - N°

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exercices pratiques durant lesquels les combat medics s’entraînent à sécuriser la zone autour du blessé, à le transporter dans un endroit proche sécurisé et à pratiquer les premiers soins. Ils prennent en charge des blessés qui, chez nous, relèvent de la compétence des infirmiers ou des médecins. Les instructeurs créent un climat stressant pour placer les étudiants dans un environnement proche de la réalité du combat. 60 % d’entre eux partiront en opérations extérieures dans les six mois suivants la fin de leur formation.

AS : Comment s’est déroulée votre mission ? FM : Vraiment très bien… Et pourtant, unique officier et seule étrangère dans


Témoignage

l’école medics

une compagnie de 480 Américains, d’une moyenne d’âge de 20 à 22 ans, ma présence était insolite. Mon intégration, j’en suis encore surprise, fut rapide car les jeunes ont très vite compris que j’étais simplement comme eux, en formation. Ma mission était d’être là-bas en tant qu’observateur. Une fois sur place, j’ai découvert que je devais participer à toutes les activités, y compris aux examens pratiques et théoriques.

© photo : IACASS Monneret

AS : Que retiendrez-vous de cette expérience ? FM : La formation est dense et exigeante physiquement, mais vraiment intéressante. J’ai été impressionnée par la qualité de son organisation, son contenu et le volume de personnes formées. Elle m’a permis de me recentrer sur le soutien des forces, mission principale du SSA. Au retour, j’ai présenté un rapport à la direction centrale. J’espère que les éléments rapportés seront utiles. Je suis très reconnaissante au Service de m’avoir permis d’effectuer cette mission, inattendue pour un cadre hospitalier. Propos recueillis par Catherine Pinard DCSSA - Bureau communication et information

L’apprentissage de la ponction veineuse se pratique sur les étudiants

Combat medics : «Train as we fight »*

Formation - Healthcare Specialist Course ou 68 Whiskey. Lieu - Centre de formation médico-militaire Fort Sam Houston, Texas. Durée - 16 semaines. Instructeurs - civils ou militaires, tous anciens combat medics. 1 ère partie - 7 semaines de formation, au terme desquelles l’étudiant passe et doit obtenir un diplôme civil : le NREMT-B (National Registry Emergency Medical Technician Basic), 1er niveau de compétences dans la prise en charge préhospitalière de patients (réponse aux appels d’urgence, premiers soins, actes non invasifs, transport des patients). 2 e partie - “phase Whiskey”. Entraînement dans un environnement hostile et gestion des situations de stress, démarche diagnostique, préparation de médicaments, pose de perfusions et administration de médicaments per os, voie intramusculaire, sous-cutanée, intraveineuse et intraosseuse, mise en route de thérapeutiques en traumatologie, gestes invasifs (cricothyroïdotomies, drainages pleuraux d’urgence…), pose de sondes naso-pharyngées, injection d’ analgésiques, d’antiémétiques, d’antibiotiques… Pas de connaissance en transfusion sanguine, ni en ventilation artificielle mécanique. Particularité : exercices sur le terrain, très nombreux, divers et réalistes par reconstitution de scènes de combat, avec explosion, balles à blanc, fumée, cris. Les injections, perfusions et poses de sonde naso-pharyngées sont réellement pratiquées, sur les étudiants.

© photo : IACASS Monneret

* « S’entraîner comme nous combattons » un combat medics pourr 40 combattants soit 38 000 au total. Il constitue le corps le plus important de l’armée de terre après l’infanterie.

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Vie du service

Nouvelles dénominations L

pas toujours adaptées à la réalité du terrain et à l’emploi du module ou de la structure auquel elles se rapportent. » Ces nouvelles appellations doivent immédiatement venir remplacer celles usitées jusqu’à maintenant. Cette gymnastique intellectuelle, à l’heure de la transformation en profondeur du Service et du retour de la France au sein du commandement militaire intégré de l’OTAN, doit nous apporter un langage commun. Un langage adapté qui se veut universel, compris de tous et en toute circonstance. Il ne reste plus qu’à retenir les nouveaux sigles.

Ne dites plus…

Dites désormais…

Formation sanitaire de campagne

Unité médicale opérationnelle (UMO)

Poste de secours

Poste médical (PM)

Chaîne de décontamination polyvalente approfondie des blessés

Unité médicale de décontamination des armées (UMDA)

Groupement médico-chirurgical

Hôpital médico-chirurgical (HMC)*

Section de ravitaillement sanitaire

Unité de distribution de produits de santé (UDPS)

Évacuation sanitaire

Évacuation médicale (MEDEVAC)

Antenne de transit sanitaire aérien

Unité médicale de transit (UMT)

Section d’hospitalisation

Unité d’hospitalisation

Chefferie santé

Bureau opérationnel santé (BOPS SAN)

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Équipe de régulation médicale

* l’HMC sera décliné en plusieurs versions en fonction du nombre de lits et de la structure le composant (éléments techniques modulaires, tentes UTILIS, tentes métallo-textiles, …)

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© photo : ESSA Bordeaux

’obsolescence des vocables utilisés pour définir les modules et structures du service de santé des armées impose aujourd’hui d’employer une nouvelle terminologie. Elle « permettra une meilleure visibilité, non seulement en interne, mais aussi pour les autres nations de l’OTAN avec lesquelles nous travaillons régulièrement (anglicisation plus aisée) » explique le médecin général inspecteur Ronan Tymen, sous-directeur « organisation, soutien et projection ». Plus qu’un besoin, une nécessité car actuellement « ces appellations ne sont

L’ESSA de


Vie du service

marathon de 565 kms sur deux jours. L’itinéraire tracé est le théâtre de nombreuses difficultés comme le franchissement de dunes, la traversée de cours d'eau, le parcours sur terrain accidenté, montagneux ou sablonneux. De plus, l'âge des véhicules se fait ressentir et les difficultés techniques ne tardent pas à se faire jour. Les soucis mécaniques sont de plus en plus fréquents. Il devient évident que ménager son véhicule est le seul moyen d'atteindre Marrakech, le point d’arrivée.

Partage et découverte

e Bordeaux

sur le 4L Trophy Du 19 février au 2 mars 2009, deux équipages de l'École du service de santé des armées (ESSA) de Bordeaux participent à la 12e édition du raid 4L Trophy. Quatre élèves ont ainsi rallié Marrakech au départ de Bordeaux.

L

e 4L Trophy est organisé par l'école supérieure de commerce de Rennes et par l'association Désertours. Chaque année, au départ de Bordeaux ou de Paris, quelques mille Renault 4 participent à ce raid humanitaire ouvert à tous les étudiants. Ceux-ci courent sous les couleurs de leur école ou université. Des équipages viennent même de Belgique ou du Canada. Tous se rendent en Espagne, pays traversé du nord au sud. Le détroit de Gibraltar franchi en bateau, les équipes rejoignent le Maroc où débute véritablement le raid.

La vieille mécanique face aux éléments

© photo : ESSA Bordeaux

Six étapes attendent les participants sur route, sur piste et dans les déserts de sable ou de cailloux. Environ 6 000 kms sont parcourus, dont la moitié sur le territoire marocain, avec une étape Actu Santé - N°

111 - mai - juin 2009

Le but de ce raid est humanitaire. Chaque équipage emporte dans son coffre des fournitures scolaires, des vêtements ou du matériel sportif et médical. En collaboration avec l'association Enfants du désert, ces soixante tonnes de matériel collectées sont distribuées aux enfants marocains en difficulté. Certains apportent des ordinateurs afin d’équiper les écoles locales, d'autres des panneaux solaires ou des fauteuils roulants. La générosité est la principale valeur véhiculée par ce raid qui est une formidable expérience humaine et sportive. Sur fond de course automobile, les rencontres et les échanges entre étudiants sont enrichissants. Les régions traversées sont une découverte permanente des mœurs, de l'architecture et de la culture locale. Les paysages y sont aussi magnifiques que variés. Les équipages engagés sont soutenus et aidés dans leur préparation par les personnels de l'ESSA de Bordeaux et leurs camarades. Le Ser vice a sponsorisé totalement un des deux équipages et c’est sous les couleurs du SSA qu’il a été fier de concourir. Ce projet n'aurait jamais vu le jour sans l’aide de tous ces protagonistes. Le plaisir de participer à cette aventure est déjà une victoire. Les participants ont retenu un proverbe arabe de ce périple : « qui voyage ajoute à sa vie » reflète bien l'esprit de ce raid. Elèves officiers médecins Olivier Camus et Florent Anger ESSA Bordeaux

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