Actu Santé Mai-Juin 2011

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santé N°123 / mai-juin 2011 / 1€ www.defense.gouv.fr/sante

Actualités du service de santé des armées

Dossier

Leprojet duService

Opération Licorne : l’ACA est de retour Projet ARHMONIE / LOUVOIS Un appartement thérapeutique à l’hôpital Percy



Sommaire Dossier

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Le projet du Service

pp. 13 à 23

Actualités pages 4 à 7 Projet ARHMONIE / LOUVOIS page 12 Nouvel insigne pour les titulaires du diplôme d’État d’ambulancier Semaine du développement durable page 25 EPPA page 26 Un appartement thérapeutique à l’hôpital Percy page 27 Hôpital Bégin : la rénovation devient réalité page 28

Activitésopérationnelles Opération Licorne : l’ACA est de retour Nouveau poste médical à Deir Kifa – Liban Kétamine : exercice d’évacuation sanitaire franco-gabonais Formation aux gestes d’urgence des personnels du CMIA Exercice santé chez les démineurs Visite médicale particulière au large de la Somalie Retex OPEX : le carnet de bord des paramédicaux de l’HIA Bégin

page 8 page 9 page 10

page 11

pp. 4 et 5 page 24

Quoideneuf Livres, vidéos, conférences

page 29

© Photos couverture : ECPAD, BCISSA, ESSA, CRESSA

Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@dcssa.fr Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Ronan Tymen Rédacteur en chef : Médecin en chef Denis Gutierrez

pp. 8 et 9

Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer Secrétaire de rédaction & maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 Edition : DICOD 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine Tél : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : M. Thierry Lepsch (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56

pp. 28 et 29

Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Février 2011 Tirage : 12 000 exemplaires 6 numéros annuels

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HIA Percy (Clamart) Le 11 avril 2011, monsieur Gérard Longuet, ministre de la Défense et des anciens combattants, accompagné du médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées et du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, a rencontré à l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) de Percy à Clamart, des militaires blessés en opérations. Le ministre a pu longuement s’entretenir avec les blessés ainsi qu’avec les équipes soignantes et en particulier celle du service de rééducation fonctionnelle de l’HIA Percy.

© D.R.

IRBA (Brétigny-sur-Orge)

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Visites du ministre de la Défense et des anciens combattants

Mercredi 9 mars 2011, monsieur Gérard Longuet a visité l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) à Brétigny-sur-Orge. Pour ce premier contact avec le Service de santé des armées (SSA), le Médecin général des armées (MGA) Gérard Nédellec, directeur central du Service, a présenté au ministre l’éventail des missions et des évolutions actuelles du SSA, les atouts d’une recherche biomédicale militaire. Le médecin général inspecteur Lagarde, directeur de l’IRBA, a décrit au ministre les missions de l’Institut et sa restructuration en cours qui s’achèvera en 2014. La découverte des infrastructures de recherche et les explications prodiguées par les chefs de divisions de l’IRBA sur les chambres anéchoïques et réverbérantes, le caisson hypobare et la centrifugeuse Charmes ont été particulièrement appréciées de l’ensemble de la délégation. La rencontre du ministre avec l’ensemble des personnels civils et militaires de l’IRBA a clôturé la visite.

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HIA Legouest (Metz) Monsieur Gérard Longuet a visité le 14 avril 2011, l’hôpital d’instruction des armées Legouest de Metz. Accompagné par le médecin général des armées Gérard Nédellec, le ministre a pu découvrir le nouveau service d’accueil et des urgences (cf. encadré ci-contre), l’unité de surveillance continue, le centre de traitement des blessés radio-contaminés et le service de médecine hyperbare.

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en bref... Déploiement du groupe guerre des mines

Hôpital Bouffard : félicitations finlandaises

En mission dans le golfe arabo-persique de janvier à avril 2011, le groupe guerre des mines a mis à jour toutes les données des routes maritimes et des accès aux ports de la zone.

Le capitaine de frégate M.Raunu, commandant le contingent finlandais de l’opération navale Eunavfor Atalanta, a adressé officiellement ses plus chaleureux remerciements à l’hôpital Bouffard (Djibouti) pour la prise en charge d’une urgence chirurgicale absolue d’un de ses officiers.

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Visite du directeur du service de santé militaire de la République d’Afrique du Sud

Le soutien santé reposait sur le service médical du bâtiment de commandement et de ravitaillement Var. Il était composé d’un médecin qualifié “plongée”, d’une infirmière et d’un infirmier plongeur hyperbariste. Ce dernier soutenait plus particulièrement le détachement de plongeurs démineurs (GPD) avec le Caisson multiplace léger (CML) en shelter, spécialement déployé pour cette mission. Chaque infirmier “soutien plongée” des deux chasseurs de mines disposait également d’un CML.

HIA Legourugenescest

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30 mars 2011 : inauguration du nouveau service des urgences de l’HIA Legouest de Metz. La rénovation de cette structure d’accueil a duré quatre mois. En 2010, le service des urgences a accueilli plus de vingt et un mille patients.

Les nombreuses actions de coopération et d’échange du GPD, effectuées au profit d’unités de plongeurs de marines étrangères (émiratie, koweitienne, britannique) ont densifié l’activité médicale spécifique plongée, déjà riche par la surveillance des essais de l’appareil de plongée CRABE (Complete range autonomus breathing equipment).

OTAN : Journées « Flight surgeon » Mars 2011 – Ramstein (Allemagne) La délégation du service de santé des armées a présenté son dispositif d’évacuation sanitaire par voie aérienne sur longue distance MORPHEE (MC Grasser / HIA Val-de-Grâce), son positionnement dans le dispositif intégré de la nouvelle structure multinationale European air transport command (MC Renard/ EATC) et les derniers progrès de la médecine aéronautique opérationnelle (MC Taton & Capitaine Bey/ Département de médecine aéronautique opérationnelle). L’interopérabilité des équipes soignantes a été particulièrement soulignée par l’ensemble des délégations (MC Coriton/ SLPA aéro Toulon)

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Du 21 au 25 mars 2011, le directeur central du service de santé des armées, le médecin général des armées Gérard Nédellec, a accueilli son homologue, le lieutenant général Vejeynand Ramlakan, directeur du service de santé militaire de la République d’Afrique du Sud. La visite s’est organisée autour de plusieurs thèmes : l’organisation et le fonctionnement du SSA, les systèmes de veille épidémiologique, la production pharmaceutique des armées, les équipements destinés au soutien sanitaire opérationnel, la prise en charge des vétérans et la médecine navale et hyperbare. La délégation sud-africaine a visité notamment les HIA Percy et Sainte-Anne, la DAPSA, l’ECMSSA, la PCA, l’IRBAantenne de Toulon et le CEPHISMER (Cellule plongée humaine et intervention sous la mer).

Une délégation qatarienne à la DCSSA Dans le cadre du projet de création d’un centre médical à Doha, une délégation qatarienne a été accueillie à la direction centrale du service de santé des armées du 15 au 17 mars 2011. Le général Hamad Al Noemi, commandant l’École militaire Ahmed Bin Mohamed (EMABM) et le lieutenant colonel docteur Tariq Moubarak Al Mansouri, chef du projet d’ouverture du centre médical Ahmed Bin Mohamed, sont venus recueillir des informations sur l’organisation et le fonctionnement des hôpitaux d’instruction des armées. Ils ont visité les hôpitaux du Val-de-Grâce et Percy. Par ailleurs, la visite a permis de préparer les actions de coopération francoqatariennes qui seront proposées lors du 13e haut comité militaire.

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Soutien au Japon : participation du SSA

Le sous-directeur AST à Kaboul Tous les personnels du SSA font preuve, malgré les contraintes de leurs conditions d’emploi, d’une grande fierté de servir. Leurs compétences techniques et opérationnelles, sont un motif constant de satisfaction et de réconfort pour le commandement et les forces engagées. »

Le 12 mars 2011, un détachement français de 116 personnes appartenant à différentes unités de la Sécurité civile, à la Brigade des Sapeur-pompiers de Paris, et au SDIS * a été projeté en renfort des moyens de secours japonais pour une mission de sauvetage et de déblai. Compte tenu de la situation environnementale nucléaire préoccupante, une composante expertise mesure de la radioactivité est intégrée au détachement.

Le Médecin général inspecteur (MGI) Boutin, sousdirecteur AST, accompagné du médecin en chef Halbert et du médecin en chef Angot (EMO Santé), s’est rendu à Kaboul du 15 au 18 mars 2011.

Réunion de commandement

Une journée de travail a réuni le MGI Boutin, les responsables de l’EMO Santé, le directeur central du service de santé afghan et ses collaborateurs, l’académie de médecine de l’armée afghane et les responsables de l’hôpital militaire de Kaboul.

L’infrastructure de l’hôpital militaire est en cours de rééquipement par la coalition alliée. La mission Epidote a été mise en place pour favoriser les réponses des techniques et des pratiques médicochirurgicales aux besoins actuels et futurs. Ainsi, en quelques semaines, le compagnonnage au bloc chirurgical et au lit du malade, les conseils pratiques en organisation de soins aux blessés, l’accompagnement managérial discret sont devenus très appréciés par toute la communauté médicale afghane.

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13 & 14 avril 2011 – École du Val-de-Grâce

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L’académie de médecine de l’armée afghane formera en cinq ans, 10 000 militaires aux professions de santé. Ces différentes formations se dérouleront de huit semaines pour les medics à dix-huit mois pour les physician assistants.

© Photos : SPRA

Un pharmacien et un médecin du Service de protection radiologique des armées (SPRA) soutiennent les secours français projetés au Japon depuis mi-mars.

La présentation générale des objectifs stratégiques par le Directeur central puis l’exposé par le Directeur adjoint du bilan et des perspectives pour le Ser vice ont lancé cette réunion de commandement. Elle a permis aux autorités du service de santé des armées de pouvoir librement commenter les nombreuses présentations : chantiers ministériels en cours, contexte budgétaire 2011 et ses prospectives, centralisation des marchés et des finances, travaux post-séminaire de la médecine d’unité, CITERA, avenir des OCTASSA et pilotage des établissements.

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en bref... Haut conseil de la Santé publique

L’IGESA accueille son nouveau DG Sur proposition du secrétaire général pour l’administration et après avis favorable du conseil de gestion du 9 février 2011, monsieur Paul Pellegri (administrateur civil hors classe) a été nommé directeur général de l’Institution de gestion sociale des armées (IGeSA).

Ouverture de la 45e session du CFMSSA La 45e session du Conseil de la fonction militaire du service de santé des armées (CFMSSA) s’est tenue à l’École du Val-deGrâce (EVDG) du lundi 14 mars au vendredi 18 mars 2011. * SDIS : Service départemental d’incendie et de secours

Le projet de décret portant relèvement des bornes d’âges de la retraite des fonctionnaires et des militaires ainsi que les projets de décret et d’arrêté relatif à l’indemnité proportionnelle de reconversion ont été soumis à l’étude du CFMSSA. Les impacts de la loi portant réforme des retraites sur la gestion des ressources humaines, la notation et l’avancement seront présentés, tout comme le plan de prévention du ministère de la Défense et des anciens combattants.

Le Service de documentation du ravitaillement sanitaire (SEDOC) gère une base de données documentaires, RAVIDOCSAN, qui contient en particulier toutes les pièces des marchés notifiés par la DAPSA pour le SSA. Elle est accessible sur le site de la DAPSA, 2 e application dans le bandeau droit « applications informatiques » ou à l’adresse suivante : http://ravidocsan.sante.defense.gouv.fr Le SEDOC : cinq personnes au service de la circulation de l’information au sein du RAVSAN pour l’ensemble du SSA.

Remise des prix de l’association des agrégés de l’École du Val-de-Grâce Le 12 mars 2011, dans l’amphithéâtre Rouvillois de l’École du Val-de-Grâce, cinq jeunes praticiens des armées (internes, assistants ou jeunes praticiens certifiés) ont reçu l’un des prix de l’association des agrégés de l’École du Val-de-Grâce. C’est le Directeur central qui a remis ces prix, entourés du MGI Vergos, directeur de l’EVDG, du MGI (2S) Briole, président de l’association et de soixante dix-huit agrégés.

Tcheamdédicale à Tchigchica Aid

Le médecin en chef Nathalie André, centre médical des armées de la BdD de Vincennes, en mission au Tchad du 27 janvier au 5 juin 2011.

La stérilisation de l’HIA Sainte-Anne certifiée ISO 9001 L’unité centrale de stérilisation hospitalière de l’HIA Sainte-Anne vient de recevoir la certification ISO 9001. Ce label garantit au patient le respect des normes d’hygiène en matière de stérilisation.

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Vendredi 11 mars 2011, un violent séisme de magnitude 9 ébranle la moitié nord du Japon. Un tsunami frappe la côte orientale du Japon et dévaste la région de Sandaï. Dans les heures qui suivent, un accident nucléaire touche la centrale nucléaire de Fukushima, située à 80 km de la zone dévastée par le raz-de-marée.

Le Médecin en chef Yves Auroy a été nommé membre du Haut conseil de la Santé publique, commission spécialisée “sécurité des patients”, par arrêté du 14 mars 2011, publié au JO du 18 mars.

Le SEDOC et l’accès aux pièces de marché du SSA

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© Photos : MC F.Boyer

Activitésopérationnelles

Opération Licorne : l’ACAestderetour

epuis la fermeture de l’Antenne chirurgicale aérotransportable (ACA) de camp Port-Bouët en 2009, le role 2 de la force Licorne était assuré, dans le cadre d’une convention, par la Polyclinique Sainte-Anne-Marie située dans le centre d’Abidjan. La crise électorale du deuxième tour a entraîné un climat de guerre civile dans la capitale ivoirienne. L’utilisation de la polyclinique devenant inadaptée aux missions, il a été décidé de rétablir un role 2 du service de santé des armées.

Depuis le 31 janvier 2011, l’antenne chirurgicale aérotransportable a rouvert ses portes dans le camp de Port-Bouët.

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En concertation avec l’EMO Santé et le Comsanté Licorne, la cellule de crise RCI (1) du CPCO a donc décidé d’envoyer la 4e ACA le 6 décembre 2010 à bord du BPC (2) Tonnerre en mission Corymbe dans le golfe de Guinée. Cette solution, discrète et rapide, était bien adaptée dans la perspective d’une crise de durée brève. La contrainte de l’immobilisation du BPC pendant plusieurs semaines au large d’Abidjan a entraîné la mise en place d’une ACA terrestre à Port-Bouët le 21 janvier 2011. Entre le 27 et le 30 janvier, les locaux furent réhabilités à Port-Bouët, l’ACA fut déstockée en quarante-six palettes par la DAPSA, avant de transiter vers Istres où elle fut reconditionnée en trois palettes aérotransportables, puis embarquée à bord d’un Hercule C 130 en direction de Bouaké via Dakar. Douze heures de route en convoi blindé furent nécessaires pour les acheminer jusqu’à Port-Bouët, où attendait l’équipe chirurgicale, héliportée depuis le Tonnerre.

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FLASH Crise ivoirienne : moyens santé déployés •1 ACA GH1 (Groupe hospitalier numéro 1) •6 postes médicaux •1 EVS (équipe évacuation sanitaire par hélicoptère) •1 TCD (3) type Foudre (Force d’action navale) •1 vétérinaire

L’ACA : une formation sanitaire de campagne légère et mobile

Le concept d’utilisation d’une antenne chirurgicale aérotransportable consiste à pouvoir envoyer sur tous les théâtres d’opérations une formation sanitaire de campagne légère, mobile, pouvant être mise en œuvre rapidement afin de se trouver au plus près des forces combattantes. Cette antenne permet d’assurer un traitement chirurgical rapide ou un Chargement de l’ACA traitement de stabilisation, avant à Bouaké une évacuation tactique vers un role 3, ou stratégique vers la métropole pour un traitement définitif. L’équipe de l’ACA, d’alerte à 72 heures, La première comprend trois médecins opération (un anesthésiste-réanimateur et deux chirurgiens, orthopédiste et viscéral), cinq infirmiers (dont deux infirmiers anesthésistes et un infirmier de bloc opératoire), un secrétaire et trois aides-soignants. L’ACA fut opérationnelle en douze Sur le plan matériel, l’ACA se heures. La première intervention compose de lots permettant de mettre chirurgicale se déroula le jour suivant. en œuvre une salle de triage, une salle de déchocage, un bloc opératoire, un secteur de stérilisation Médecin en chef Bruno Raffejeaud et un secteur d’hospitalisation. Pour Comsanté Licorne le théâtre Licorne, le « lot tentes » Médecin en chef Gérard Dosseh n’a pas été expédié, tandis qu’un lot 4e ACA - Abidjan radiologique a été ajouté, compte tenu de l’existence d’infrastructures (1) RCI : République de Côte-d’Ivoire adéquates dans le camp de Port(2) BPC : Bâtiment de projection et de commandement (3) TCD : Transport de chaland de débarquement Bouët. Actu Santé - N°

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Activitésopérationnelles

Nouveaupostemédical àDeirKifa Liban

Ça y est ! Le 14 février 2011, en présence du Comsanté, les équipes médicales UN 9.1 de Deir Kifa ont pris possession du nouveau bâtiment modulaire médical. Les travaux débutés sous le mandat Daman XIII, ont été achevés sous Daman XIV. L’ancien poste médical exigu était inadapté aux missions médicales : le respect de la confidentialité des consultations n’était plus assuré.

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israélienne. Les troupes françaises armaient une Quick response force (QRF) dont la zone d’action s’étendait sur tout le Sud-Liban. Le 1er mars 2011, une partie de la zone de responsabilité dévolue au GTIA aura été transférée à d’autres nations contributrices (dont la Malaisie en

semaine 08). Nos forces armeront la Force commander reserve (FCR) jusqu’en juin 2011. Le reliquat de la zone de surveillance sera transféré à l’armée irlandaise. Le médecin chef de la FCR, actuellement en poste à At Tiri (UN 2.45) intègrera le nouveau poste médical de Deir Kifa. Ce dernier comporte une salle d’urgence de grand volume, une pièce de consultation, une chambre de six lits d’hospitalisation (cinq lits minimum selon la SOP (1) medical de l’UNIFIL), une salle d’arme, une pharmacie, des sanitaires et salles de réunion et de repos. Médecin Frédéric Colleu Équipe médicale Poste médical UN 9.1 Daman XIV

© Photos : F. Colleu

aman XIV est une transition en termes d’emploi des troupes françaises au Sud-Liban au sein de l’United Nations interim force in Lebanon (UNIFIL). Jusqu’à présent, le Groupement tactique interarmes (GTIA) contrôlait une partie de l’Aera of responsability (l’AOR) du fleuve Litani jusqu’à la frontière libano-

(1) SOP : Standard Operating Procedure

poste médical UN 9.1 : Les consultations des militaires et civils de l’UNIFIL sont prioritaires. Des consultations traumatologiques sont réalisées au profit des patients civils libanais. Outre le soutien des convois, l’équipe médicale effectue le soutien des activités de déminage de la blue line de la frontière libanoisraélienne et de la destruction des munitions découvertes. En alerte opérationnelle H24 au profit de la QRF, elle participe aux activités d’aide médicale à la population dans les écoles et les dispensaires du SudLiban.

Le

z-vous? vie sa

DAMAN De la taille d’un lapin, le daman est un petit mammifère du Proche-Orient. Vivant dans les zones rocheuses du Sud-Liban, il a donné son nom aux opérations actuelles déclenchées à la suite du conflit militaire entre les troupes israéliennes et la branche armée du Hezbollah durant l’été 2006. Actu Santé - N°

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Préparationopérationnelle

Kétamine : exerciced’évacuation

sanitairefranco-gabonais

Baptisé Kétamine, nom d’un produit anesthésique bien connu, cet exercice a été organisé le 28 octobre 2010 par le service médical du 6e BIMa, en collaboration avec le service de santé militaire et l’École d’application du service de santé militaire de Libreville (EASSML).

Premiers soins avant MEDEVAC Les premiers soins comportent la mise en position d’attente, les gestes d’hémostase par garrot tactique, la perfusion et le remplissage, l’analgésie par morphine, l’exsufflation à l’aiguille des pneumothorax, les pansements, la rédaction de la fiche médicale de l’avant. Les blessés triés sont ensuite dirigés vers différentes tentes où leur mise en condition d’évacuation aérienne est finalisée, en particulier le drainage thoracique des deux pneumothorax. Les listes des blessés sont adressées aux autorités. Le plan de répartition dans l’avion est finalisé.

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À 12h20, heure locale, sous une pluie battante, le matériel est rembarqué dans le C 160. Il faudra trente minutes pour installer les blessés en commençant par les deux intubésventilés. Le C 160 se pose à 14h00 à Libreville. Au pied de l’avion, le médecin-chef du RPG s’occupe de l’accueil des blessés avec un poste médical et l’aide des élèves de l’EASSML. L’état de chaque blessé est réévalué. Un moyen d’évacuation fictif lui est attribué en fonction de son orientation hospitalière dont les disponibilités ont été fixées par les contrôleurs. C’est l’occasion de vérifier les connaissances acquises par les stagiaires lors du module d’urgence. La fin de l’exercice est déclarée à 15h30 après récupération des fiches médicales de l’avant. Le débriefing met en évidence de nombreux points positifs : réalisme du grimage des victimes, utilisation réelle des équipements de transport sanitaire du C 160, qualité de la prise en charge initiale des blessés en conformité avec le secourisme de combat actuel.

En conclusion, cet exercice d’évacuation grandeur nature a permis de tester les équipements de transport sanitaire du C 160 et de former les équipes médicales à ses contraintes, notamment en termes de délais. Les procédures de prise en charge initiale et de mise en condition d’évacuation des blessés ont été validées. Il faut souligner l’excellente collaboration des personnels santé des FFG (2), du service de santé militaire du Gabon et des élèves de l’EASSML. La participation à ce type d’exercice optimise le maintien de l’aptitude opérationnelle des personnels santé et doit d’être encouragée. L’École d’application du service de santé militaire de Libreville va bientôt disposer de ses propres locaux où des stages de type CITERA (3) pourront voir le jour au profit des personnels permanents ou tournants des FFG . Médecin en chef Michel Rüttimann Directeur des études de l’EASSML Médecin en chef Lionel Malan 6e BIMa - Libreville

(1) BIMa : Bataillon d’Infanterie de Marine (2) FFG : Forces Françaises au Gabon (3) CITERA : Centre d’Instruction aux Techniques de Réanimation de l’Avant

© Photos : 6e BIMa

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ès la réception de l’alerte, trente blessés à Port Gentil, le ser vice médical du 6 e BIMa (1) réunit le matériel de transport et se dirige vers la base aérienne de Libreville. Un Transall C 160 est alors équipé en version sanitaire en 70 minutes avec l’aide des élèves de l’École d’application qui vivent ainsi, en direct, les contraintes pratiques des Évacuations médicales (MEDEVAC) aériennes. Dès l’arrivée du C 160 à Port Gentil, les blessés particulièrement bien grimés sont massés sous la tour de contrôle. Les plus valides se dirigent vers les équipes médicales composées des personnels de trois postes de secours du 6 e BIMa et du poste de secours de l’infirmerie de garnison de Port Gentil. Le panel des blessures est large, allant de la plaie abdominopelvienne à la brûlure très étendue, de la plaie thoracique par balle à l’amputation traumatique, sans compter les blessés agités.

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Préparationopérationnelle Outre-Mer- Polynésie française

Formationauxgestesd’urgence des personnels duCMIA

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e 3 février 2011, une formation aux gestes de premiers secours médicalisés au profit des Forces armées en Polynésie française (FAPF) s’est déroulée au centre d’enseignement de soins d’urgence du nouvel hôpital du Taaone. Elle avait pour objectif la mise à jour des connaissances médicales en matière d’urgence. Durant quatre heures, les thématiques de la ventilation par ballon autoremplisseur (BAVU), de l’intubation,

de l’intubation difficile et de la prise en charge d’un arrêt cardiaque en équipe sont abordées. Pour coller parfaitement à la réalité opérationnelle, le matériel utilisé est celui en dotation au centre médical. Trois séances ont permis de former l’ensemble des personnels santé des FAPF ainsi que les réservistes des trois armées.

D’autres formations, tournées cette fois vers les thématiques de l’immobilisation, de la défibrillation ou de la perfusion intra-osseuse, sont envisagées. L’obligation de formation continue des personnels de santé a naturellement entraîné des partenariats avec l’hôpital civil de Polynésie française. Certains médecins militaires participent déjà aux gardes des urgences et le centre d’enseignement ouvre ses portes pour la formation continue des militaires. D’autres collaborations pourraient bientôt voir le jour, en particulier dans le domaine des évacuations médicales.

Exercicesantéchezlesdémineurs

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e 28 octobre 2010, à Tahiti, a eu lieu un exercice de prise en charge d’un blessé appartenant à l’unité NEDEX (1) (EOD en anglais) de Polynésie française. Cet entraînement, organisé par les spécialistes du déminage, est destiné à l’équipe médicale d’astreinte qui peut partir en mission avec une équipe EOD dans le cadre de la découverte d’un colis suspect ou d’un obus. L’objectif est de mettre en évidence les difficultés de prise en charge d’un blessé par explosion en tenue lourde de déminage EOD 9.

par l’équipe médicale, de la phase de l’arrivée sur les lieux à l’évacuation en VAB sanitaire, il est établi après débriefing qu’une telle prise en charge nécessitait effectivement une formation initiale sur le matériel et les procédures spécifiques aux EOD. Médecin principal Pierre-André Poutout CMIA - Polynésie française

© Photos : MP P.-A. Poutout

La matinée de formation débute par un exposé théorique sur les explosions de mine et les blasts dans la salle NEDEX du RIMaP-P (2) . Elle se poursuit par la pratique sur le champ de tir militaire du Faaone. Après la présentation de la tenue EOD, de son système d’ouvertures rapides et une phase d’apprentissage initiale, une mise en situation est réalisée sur un “blessé” blasté avec une plaie par éclat de la jambe. Pris en charge en temps réel

(1) NEDEX : Neutralisation - enlèvement - destruction - engins - explosifs (2) RIMaP-P : Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie

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Projet ARHMONIE/LOUVOIS

e) ld o S la e d s ée m r a r te In n io at (LOgiciel Unique à VOc

En avril 2011, les militaires du Service de santé des armées (SSA) recevront leur première solde calculée par LOUVOIS. Les administrés sont désormais au cœur de la nouvelle chaîne RH-Solde.

I

l était secrétaire d’État à la guerre de Louis XIV et la postérité se souvient de cet illustre serviteur de l’État en faisant porter son nom au logiciel unique à vocation interarmées de la solde, Louvois, calculateur de la solde des militaires. Chargé d’histoire, ce programme d’avenir est piloté et mis en œuvre par la Direction des ressources humaines du ministère de la Défense (DRHMD). Par son raccordement au SIRH ARHMONIE, la procédure se finalise pour le SSA.

La dernière phase de “répétition” a été déclenchée fin février 2011. Elle a permis de tester toutes les séquences de calcul de la solde du personnel militaire du Service. Cela fait suite aux douze derniers mois au cours desquels les calculs de solde, en double avec les chaînes actuelles, ont permis de fiabiliser les informations transmises par ARHMONIE, d’une part, et le calculateur LOUVOIS, d’autre part.

Fin mars 2011, la dernière solde des personnels militaires santé du Service a été versée par les organismes payeurs des trois armées.

Environ 14 500 dossiers d’administrés, qu’ils soient en activité, radiés des contrôles ou bien de réserve, “vivent” dans le SIRH ARHMONIE. Les informations actualisées contenues dans chacun des dossiers individuels sont déversées mensuellement dans le calculateur pour y être traduites en résultats indemnitaires.

La solde du mois d’avril 2011 a été la première calculée grâce à ce logiciel. Elle sera prise en compte de manière opérationnelle par le comptable public afin d’être créditée sur les comptes courants des militaires du SSA. Prochainement, le bulletin mensuel de solde portera l’attache « SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES ».

La qualité de la solde dépend de l’information RH enregistrée et transmise. Le premier acteur de cette nouvelle chaîne RH-Solde est donc l’administré lui-même. Il délivre l’information à son point d’entrée RH de proximité. Il pourra en mesurer l’impact en temps réel en consultant son dossier.

Le Bureau local des ressources humaines (BLRH), le Bureau organisation ressources humaines (BORH) et le Bureau central d’administration des personnels militaires du ser vice de santé des armées (BCAPMSSA) sont les relais de ces informations dans ARHMONIE. La Cellule de préparation opérationnelle de la solde du service de santé des armées (CPO3SA), maître d’œuvre des meilleures conditions du raccordement avec l’appui de la direction de projet ARHMONIE, verra ses activités se transformer en mode nominal de fonctionnement. Le SSA est précurseur pour la mise en œuvre de ce système. Il sera suivi, selon le plan de déploiement, par l’armée de Terre, par la Marine nationale puis l’armée de l’Air. « Si LOUVOIS m’était conté »… Une histoire du temps présent ! Colonel Hubert Jeu Condition du personnel et masse salariale - DCSSA

Quatre années, depuis le début du projet ARHMONIE, ont forgé la cohésion des nombreux acteurs de la chaîne RH du SSA avec les “soldiers” des armées qui ont assuré la solde pendant tant d’années, souvent dans l’ombre et la méconnaissance d’un métier essentiel. Cette chaîne complète traduit une profonde transformation des organisations et des méthodes de travail, résultat d’une étroite collaboration du SSA avec la DRH-MD (programme RH-Solde), le(s) commissariat(s) des armées, chaque armée, l’État-major des armées (EMA), la Direction générale des systèmes d’information et de communication (DGSIC), la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la Défense (DIRISI) et nombre d’autres acteurs ministériels.

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Les militaires doivent avoir l’assurance d’être secourus et soignés dans les meilleures conditions avec un haut niveau de technicité en tous lieux, en tout temps et sur court préavis. En parallèle, le service de santé des armées doit assurer un soutien santé de qualité aux militaires blessés ou malades, aux familles et aux vétérans. La réactivité immédiate, la qualité de la prise en charge, la disponibilité de ses moyens ainsi que la confidentialité de ses actions sont les atouts spécifiques du SSA. Le projet du service de santé des armées repose sur quatre axes : une nouvelle offre de soins, la poursuite de l’effort sur les professionnels de santé, la prise en compte des dimensions interministérielle et internationale des missions et l’amélioration de l’efficience globale du Service.

Le Directeur central à l’HIA Percy, le 11 avril 2011

© S. Lemaire

LeProjetduService

Médecin général des armées Gérard Nédellec Directeur central du service de santé des armées

Porteur d’un projet de service novateur, pleinement intégré dans les axes du plan stratégique des armées, le service de santé des armées est entré dans une nouvelle dynamique. Dans un environnement particulièrement dense, mouvant et sous fortes contraintes, il engage le Service avec force dans une démarche de performance visant à renforcer la qualité et la réactivité capacitaire nécessaires au soutien des forces, dans leurs unités ou lors de la projection. La nouvelle offre de soins que le Service propose veut intégrer complètement la condition de vie du militaire, et mettre la “communauté de Défense” au cœur de ses préoccupations. Fortement orienté vers une amélioration de l’efficience globale, tout en mettant l’accent sur le domaine hospitalier, ce projet veut aussi prendre en compte toutes ses composantes, en considérant la force de proposition qu’elles représentent. Certains des chantiers ont déjà été mis en mouvement et les premiers résultats se font sentir. Je suis parfaitement conscient du travail accompli et des sacrifices qui ont du être consentis pour cela ; je vous demande de maintenir votre effort dans une démarche participative et constructive afin de bâtir ensemble le service de santé de demain. Je sais pouvoir compter sur vous. »

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Le projet du Service

4axesd’action etunplan sp MédecingénéralinspecteurRonanTymen Directeuradjoint

«

Novateur dès 2006, quand il s’est lancé dans une démarche stratégique, le service de santé des armées s’est doté d’un plan stratégique actualisé à la fin de l’année dernière. La revue générale des politiques publiques et la transformation du Service ont différé la déclinaison de ce plan. Elle est maintenant réalisée avec le projet de service qui vient d’être approuvé par le directeur central et présenté au ministre de la Défense. Ce projet de service est fondé sur l’ancrage militaire qui fonde l’existence de notre Institution. C’est bien à la communauté militaire que le Service

doit s’adresser en priorité à travers une offre de soins, partie intégrante de la condition militaire. Il ne s’agit pas là d’un tournant dans la politique du Service mais de la réaffirmation d’un principe fondamental qu’imposent les évolutions de notre environnement civil et militaire. Le cœur du service de santé des armées, c’est son personnel. Il convient de maintenir la haute qualité et le niveau très élevé de son savoir-faire. C’est pourquoi le projet réaffirme que le Service doit conserver la maîtrise de son recrutement et de sa formation. Pour préserver ses capacités opérationnelles, il appartient au Service de pérenniser son format avec ses cinq

grandes composantes : la médecine d’unité, les hôpitaux des armées, la recherche, le ravitaillement sanitaire et le dispositif de formation. La réalisation des objectifs cités ci-dessus passe par l’amélioration de l’efficience globale du Service, elle-même corrélée à l’évolution de la per formance économique des hôpitaux des armées. Elle impose un pilotage de la performance au sein de l’ensemble de ses établissements. Dans un environnement économique contraint, notre ambition est la conservation du modèle que constitue le service de santé des armées. C’est l’objet même de notre projet de service. »

MédecinchefdesservicesJean-MarieGerboud Chargédemission Taskforce conduitedeschantiers(TF2C)

«

L’expérience du domaine ressources humaines permet d’évaluer les conséquences des actions envisagées dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, dans le suivi des effectifs et de la masse salariale, dans la formation et enfin la gestion collective du personnel, tant militaire que civil. La connaissance des particularités des statuts, des métiers, des conditions d’exercice professionnel ainsi que des éventuelles contraintes associées, est un avantage dans la conduite des projets. La connaissance des femmes et des hommes, qui contribuent aux réussites des missions du Service, permettent aux

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propositions de la TF2C qu’elles ne se limitent pas aux seuls aspects économiques mais appréhendent l’ensemble des domaines concernés. La place d’un praticien des armées, ancien adjoint du sous-directeur Ressources humaines, en qualité de chef de mission est donc pertinente. Les réflexions et les travaux sont réalisés en parfaite symbiose avec le contrôleur des armées Piat.Toutes les actions engagées prennent en compte les dimensions RH. Parmi les grands chantiers, il convient de citer l’adaptation du Service au contrat opérationnel des armées, la montée en puissance des centres médicaux des Actu Santé - N°

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armées et la réorganisation des directions régionales, l’amélioration de la performance globale du Service, en particulier dans sa composante hospitalière, et la réorganisation de la chaine RH. Dans le même temps, le Service conduit sa transformation issue des travaux de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Les enjeux des chantiers en cours sont forts. Ils concernent tous les acteurs du Service. La mission opérationnelle est un succès dans la mesure où tous concourent, quel que soit le niveau de responsabilité, l’emploi tenu ou le lieu d’exercice professionnel de chacun, à la poursuite du même objectif. »


Dossier

Le projet du Service

écifiquehospitalier M.PascalPiat

Contrôleurdesarmées

«

J’ai été placé le 5 novembre dernier, à la demande de l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin, auprès du Directeur central du service de santé des armées afin d’appuyer sa démarche de performance globale du Service. Cette mission a pour objet principal de proposer et d’entretenir dans la durée une dynamique de réforme pour l’ensemble des composantes du Service. Dans un premier temps, c’est l’optimisation de fonctionnement des composantes hospitalière et de médecine d’unité en recherchant la juste couverture des besoins qui est visée.

Pourquoi avoir confié cette mission à un contrôleur des armées ? Un œil extérieur, sans idées préconçues sur ce que doit être le Service, conscient des enjeux en cours, peut exercer un regard critique sur les conventions qui organisent son fonctionnement et confirmer qu’elles sont adaptées à l’environnement complexe et compétitif dans lequel il évolue. Un contrôleur des armées a la particularité d’avoir eu une première carrière au sein des armées, maritime

pour ce qui me concerne. Cela me rappelle en permanence que mes travaux sont bien de proposer les évolutions correspondant à la finalité opérationnelle du Service, tout en développant aussi loin que possible sa per formance économique.

e mair © S. Le

À titre personnel, il me semble important de souligner qu’à la différence d’un cabinet d’audit externe, un contrôleur doit assumer dans la durée, les conséquences des orientations qu’il aura contribué à donner au Service.

© IRBA

Une vue d’ensemble Le mandat qui m’a été confié précise les objectifs à atteindre. Mais il ne s’agit pas pour moi de travailler de manière indépendante sur chaque objectif pris isolément. Je m’appuie sur l’expertise de la Direction centrale pour appréhender le Service dans sa globalité, dans toute sa complexité. Cette vue d’ensemble m’a conduit à participer à la réflexion sur la façon dont le Service répond tant aux exigences du contrat opérationnel fixé par l’EMA qu’aux objectifs de rationalisation des moyens imposés par la Santé publique. »

© DR

© Photos portraits : S. Lemaire/BCISSA

La Taskforce Dans les suites des recommandations de la Cour des comptes, la Task force conduite des chantiers (TF2C) a été chargée, en novembre 2010, d’accompagner les grands chantiers ministériels. Elle est placée en appui de la mission confiée par le ministre de la Défense au contrôleur des armées Pascal Piat, chargé de projet. L’équipe constituant la TF2C rassemble des compétences dans les différents domaines que sont les ressources humaines (RH), la gestion hospitalière, les finances, l’audit, le contrôle de gestion ou bien encore la conduite du changement. Cette équipe fait régulièrement appel à des experts reconnus servant dans les différentes composantes du service. Elle travaille en relations étroites avec les différentes sous-directions de la DCSSA. © Sirpa Marine

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Le projet du Service

Redéfinirlanouvelleoffredesoi L’offre de soins en soutien opérationnel Aujourd’hui, en permanence, près de sept cents personnels du SSA sont en opérations extérieures. Le SSA remplit l’ensemble de ses missions sur les huit théâtres d’opérations extérieures au profit des armées. Il est capable de faire face à l’ensemble des scenarii définis par le contrat opérationnel 2010-2012.

L’offre de soins au profit de la communauté de Défense Un véritable parcours de soins au profit de la communauté de Défense (militaires, anciens combattants, familles, civils de la Défense) sera un élément fort de l’insertion du SSA dans la communauté militaire. Il débutera par la prévention, se poursuivra vers les Centres médicaux des armées (CMA) et les HIA, et assurera le suivi à long terme des militaires et blessés conservant un handicap lourd. Le Chef d’état-major des armées (CEMA) s’est prononcé en faveur de l’inclusion des familles de militaire dans ce parcours. Le moral des militaires, déployés sur les théâtres d’opérations ou présents sur le territoire national et soumis à une mobilité qui n’a guère d’équivalent au sein du reste de la fonction publique, passe par celui de leurs familles.

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© DICoD

L’offre de soins en soutien opérationnel est la priorité du SSA. Cependant l’offre de soins s’adresse également à la communauté de Défense, aux autorités de l’État et à l’ensemble des assurés sociaux qui ont recours aux établissements hospitaliers militaires. Elle se décline ainsi dans plusieurs domaines.

L’offre de soins pour la coopération internationale Premier service de santé militaire en volume de l’Europe occidentale et second de l’OTAN, le SSA se doit de disposer d’une stratégie d’influence propre au sein de l’Alliance. En mode bilatéral, l’État-major des armées (EMA) a donné pour mission au SSA d’établir un projet de rapprochement avec son homologue allemand. À Djibouti, l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) Bouffard représente un atout stratégique de premier ordre qui est envié par nos alliés. Le SSA dispose ainsi de plusieurs atouts pour les négociations capacitaires internationales.

L’offre de soins dans les actions interministérielles Le soutien apporté à la gendarmerie nationale peut, si nécessaire, servir de préfiguration à d’autres contributions. À périmètre constant, l’élargissement de ce type d’offre de soins à destination d’autres agents de l’État dans des établissements hospitaliers militaires peut être étudié. Aujourd’hui, le SSA déploie 160 personnels (90 officiers et 70 sousofficiers) hors du ministère de la Défense et des anciens combattants.

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L’offre de soins dans le cadre de la santé publique Je considère que le Service doit s’inscrire dans le dispositif de la loi « Hôpital, patient, santé, territoire » (HPST) de manière raisonnée en gardant une autonomie de décision militaire, en particulier sur les moyens capacitaires du Service dans le cadre du contrat opérationnel. » MGA G. Nédellec Les relations avec la santé publique font l’objet d’un approfondissement, notamment avec les Agences régionales de santé (ARS), tant au niveau des établissements hospitaliers qu’à celui des Centres médicaux des armées (CMA). Le pilotage des actions de concertation et de coopération est conservé au niveau central.


Le projet du Service

Dossier

ns enprenantencomptel’aspect

© SIRPA Terre

© O. Merlin/BCISSA

» e ir a it il m u d ie v e d n io it d n o «c

Actions réalisées Au niveau central : le nouvel arrêté conjoint interministériel (santéDéfense) a été signé le 25 juin 2010. Il déclare les capacités hospitalières et les équipements lourds et introduit des notions de seuil d’activité. le protocole pluriannuel d’objectifs et de moyens entre le SSA, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et la Direction de la sécurité sociale (DSS) a été signé en avril 2011. une rencontre entre la DGOS et le SSA, relative à la nouvelle répartition des missions d’enseignement, recherche, références et innovations, s’est déroulée le 10 février 2011.

© Lefort

Au niveau régional : chaque médecin-chef d’HIA est le correspondant pour les relations avec l’ARS ; les médecins-chef d’HIA ont rencontré les directeurs généraux des ARS correspondantes ; chaque médecin-chef d’HIA participe aux conférences de territoire, aux travaux préparatoires des Schémas régionaux d’organisation de soins (SROS).

Participation aux plans spéciaux Tous les moyens des HIA sont pris en compte par les préfectures et les ARS dans les plans “blancs”, de gestion de crise, Piratox, Biotox.

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Le projet du Service

Poursuivrel’effortduSSAsurles L’exercice de la médecine militaire nécessite que chaque praticien et infirmier dispose, au-delà d’un savoir-faire technique, d’un savoir-faire spécifique militaire répondant aux besoins de nos armées. Pour ce faire, ils doivent s’appuyer sur les deux principes intangibles que sont la disponibilité et la polyvalence, justifiant leur statut militaire.

© ECPAD

Le recrutement initial des praticiens en école de formation doit être maintenu. Il permet de disposer du nombre suffisant de praticiens militaires formés dans les disciplines indispensables aux besoins du Service, tout en s’affranchissant des aléas de la situation hautement concurrentielle du marché de l’emploi du secteur civil de la santé. En ce qui concerne les paramédicaux des armées, le SSA assume le choix stratégique d’une double voie de recrutement : - En école de formation à l’EPPA à Toulon, ab initio, pour les infirmiers destinés à servir en soutien direct des forces et appelés à exercer principalement en CMA. - Sur titres parmi les diplômés civils des Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), formés pour l’exercice hospitalier. Le recrutement des infirmiers sous statut Militaire infirmier et technicien des hôpitaux des armées (MITHA) dans les HIA doit être maintenu. Il est attractif et il permet une gestion souple des parcours entre les forces et les hôpitaux.

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© ECPAD

Recrutement maîtrisé par le SSA

Mise en place du protocole dit Bachelot du 10 février 2010

Expérimentation de la civilianisation à des emplois de paramédicaux

Il prévoit l’accès à la catégorie A pour les paramédicaux. La transposition au statut MITHA est indispensable pour conserver l’attractivité du recrutement dans les HIA et fidéliser les personnels. Les principes généraux et les textes d’application pourront être soumis au CFM du second semestre 2011, plus vraisemblablement au CSFM d’automne. Cela permettrait une discussion avec le ministère du Budget entre 2011 et 2012 pour une mise en application, au mieux, à compter de la fin de l’année 2012. Pour le SSA, le montant financier total de la mesure sera de 10,9 M€.

En 2011, un recrutement par concours de vingt infirmiers sous statut civil sera ouvert à titre expérimental. À défaut, le recours à des infirmiers contractuels pourra intervenir pour garantir la réalisation des effectifs ouverts. Vingt postes tenus par des secrétaires médicaux militaires seront “civilianisés” par l’affectation de personnel civils de catégorie C, essentiellement dans les HIA. Ce processus ne devra pas se traduire par des recrutements directs de personnels civils. Les ratios optimisés civils/militaires sont en cours d’élaboration.

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sprofessionnelsdesanté Les écoles de formation

L’administration militaire du SSA Les Officiers du corps technique et administratif du service de santé des armées (OCTASSA) ont tous vocation à intégrer le futur corps interarmées des commissaires.

Les domaines techniques S’agissant des officiers techniques, une partie des emplois est en cours de civilianisation (chercheurs). Pour les autres n’ayant pas de corps d’accueil disponible, il sera nécessaire de les faire intégrer un corps de MITHA à créer (psychologues) par une substitution avec un autre corps de MITHA mis en extinction.

La réserve du service du SSA Les volontariats pour servir en OPEX sont nombreux. Ils symbolisent l’engagement de la société civile aux côtés de nos forces armées. Mais ils sont souvent freinés par l’allongement des mandats. Une absence de trois mois peut être lourdement pénalisante notamment pour un praticien libéral. En dix ans, les réservistes opérationnels du Ser vice ont été projetés sur l’ensemble des théâtres d’opération. Ils constituent la réserve dont le personnel participe le plus activement aux OPEX et aux missions de courte durée. En 2010, quatre-vingt-dix-sept réservistes ont été envoyés en OPEX (Tchad, Kosovo, Haïti et Côte-d’Ivoire).

© S. Lemaire

© ESSA

Le dispositif repose aujourd’hui sur trois écoles répondant chacune à des missions bien spécifiques. L’École du Val-de-Grâce (EVDG) à Paris est responsable du 3e cycle des études médicales, des enseignements spécialisés en milieux opérationnels et de la formation continue. À compter du 2 juillet 2011, l’École de santé des armées (ESA) à Bron aura la charge des deux premiers cycles des études médicales. L’École du personnel paramédical des armées (EPPA) à Toulon forme les infirmiers destinés à servir en soutien direct des forces. Une étude relative au regroupement de l’EPPA sur le site de Lyon est en cours.

« Je souhaite que dans le futur corps, à l’instar des armées, un recrutement et une formation ab initio avec un ancrage santé soient identifiés ainsi que des parcours professionnels qualifiants adaptés aux besoins du SSA, notamment dans le domaine de la gestion hospitalière. Ces derniers s’entendent au travers de la tenue d’emplois tant au sein du SSA qu’en interarmées. » MGA G. Nédellec

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Maintenirles composantesduSSA lesdimensionsinterministérielleetinternationaledelamission en valorisant

La composante de soutien des forces (55 CMA et 14 CMIA) assure l’ensemble des missions de soutien au profit des forces, de la communauté de Défense et de la gendarmerie nationale, tant en opérations extérieures que sur le territoire national.

Mise en condition santé avant projection (MCP santé)

La composante hospitalière (neuf HIA) constitue le vivier de compétences nécessaires pour la projection en OPEX, le socle pour les missions de protection et les missions régaliennes. Les HIA concourent au service public hospitalier. Entrés dans le dispositif de la tarification à l’activité (T2A) au 1er janvier 2009, les HIA ont financé à hauteur de 525 M€ en 2010 le SSA, soit 35 % des ressources de ce dernier.

Pour les roles 1, les personnels des CMA suivent la préparation opérationnelle avec l’armée qu’ils vont soutenir. Ils bénéficient également d’une mise en condition santé avant projection OPEX au Centre de préparation aux opérations extérieures de Bron (CPOPEX). Pour les roles 2 et 3, le SSA met en œuvre une MCP adaptée aux conditions opérationnelles et comprenant un volet militaire et un volet médico-opérationnel.

forces terrestres). Les financements sont assurés soit par la Direction de la coopération de sécurité et de Défense (DCSD), soit par les pays d’origine.

La composante de la recherche (IRBA) est en cours de regroupement sur le site de Brétigny-sur-Orge. Il se terminera fin 2013. La composante de ravitaillement sanitaire (Direction des approvisionnements en produits de santé DAPSA) a repris les activités d’achats et de marchés centralisées sur le site d’Orléans-Chanteau. Elle peut réaliser des actions spécifiques au profit d’autres départements ministériels ou d’organismes publics via des conventions.

2011 les grands enjeux pour le Service • La création de l’École de santé des armées (ESA), le 2 juillet 2011 sur le site de Bron ; • la mise en œuvre de la plate-forme achat-finances sur le site d’Orléans-Chanteau ; • la montée en puissance des centres médicaux des armées ; • la mise en place d’outils de gestion et de pilotage des hôpitaux d’instruction des armées.

© Marine nationale

La composante formation accueille chaque année entre 60 et 100 stagiaires étrangers provenant majoritairement d’Afrique. Ils suivent essentiellement les préparations aux concours institutionnels du SSA dans les spécialités médicales et chirurgicales. Ils ont également accès aux formations spécifiques milieux opérationnels (aérien, maritime ou

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© ECPAD

Le SSA doit conserver sa capacité opérationnelle au moins au niveau de ses cinq composantes actuelles tout en menant les réformes liées à la RGPP, aux recommandations de la Cour des comptes et au mandat du ministre de la Défense.

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Améliorerl’efficienceglobale Le SSA a reçu l’appui du contrôleur des armées Pascal Piat, dont le mandat ministériel porte sur cinq objectifs : l’adaptation du SSA à son nouveau contrat opérationnel, en relation étroite avec l’état-major des armées ; l’amélioration de l’efficacité globale du SSA dans un contexte budgétaire contraint ; l’optimisation de la gestion des HIA tout en recherchant les rationalisations et les meilleures synergies avec le dispositif public de santé ; l’adaptation de la médecine d’unité à son nouveau cadre d’action ; la prise en compte du nouveau cursus de formation LMD (LicenceMaster-Doctorat) pour les praticiens et les personnels paramédicaux en étudiant la possibilité de resserrer le dispositif de formation initiale du SSA sur le site de Bron.

Amélioration de la performance économique hospitalière La mise en œuvre du plan d’action hospitalier, issu d’un séminaire ayant réuni les médecins-chefs des HIA, permettra une résorption très significative du déficit d’exploitation des HIA, à isopérimètre, tel qu’il est calculé par la Cour des comptes en agissant sur les deux leviers que sont l’augmentation de l’activité et la maîtrise des charges. « Au-delà de ce plan d’action axé sur la rationalisation des activités de l’hôpital, j’ai décidé la définition d’un plan stratégique hospitalier militaire à l’horizon 2020. J’ai donné mandat au chef du département d’audit du service de santé des armées qui conduira cette réflexion d’ensemble au cours des prochains mois et me présentera les résultats à la fin du mois d’octobre 2011. » MGA G. Nédellec

L’augmentation des recettes de l’assurance maladie Cet objectif sur la période 2012-2015 prend pour hypothèse le maintien des tarifs de la T2A sur la même période. L’amélioration de la productivité médicale sera induite par le déploiement du plan d’action

hospitalier. Ce dernier prévoit par exemple l’accroissement de l’activité liée aux urgences, le développement des activités de soins de suite, l’augmentation significative des chambres individuelles dans les neuf HIA, l’optimisation du fonctionnement des blocs opératoires, le regroupement, quand il est possible, des consultations externes, l’augmentation du ratio soignants/administratifs.

L’évolution des charges reste maîtrisée Un point très important à souligner est le poids des pensions qui constitue un handicap fort pour le SSA. Le poids pension des militaires est passé de 108,39 % en 2009, année de référence de l’audit de la Cour des comptes, à 114,14 % en 2011. Il sera mécaniquement en constante augmentation dans les prochaines années. Celui de la fonction publique hospitalière en 2011, représenté principalement par la part patronale, n’est que de 27,3 % de la rémunération brute indiciaire du personnel.

© S. Bonnet

du Service

Faisant suite au rapport de la Cour des comptes, le SSA s’est engagé dans un processus d’amélioration de son efficience globale, en particulier pour ce qui concerne sa composante hospitalière, qui passera par une évolution de la typologie de leurs activités, des évolutions statutaires et une réduction possible du périmètre hospitalier.

masse salariale, telle que l’optimisation des ratios entre civils et militaires, entre administratifs et techniques. L’évolution importante du poids pension constitue un handicap fort. Le dispositif hospitalier doit être maître du budget de son soutien afin de réaffecter en gestion les ressources dégagées. Cela n’est possible que si son empreinte au sein des bases de défense reste limitée et que les gains relatifs à cette entrée soient quantifiés. La DAPSA est, depuis le 1er janvier 2011, l’unique opérateur des achats santé du ministère de la Défense. Cette centralisation devrait générer des économies d’échelles.

Compte tenu de l’augmentation régulière des prix du secteur de la santé, la maîtrise des charges n’est possible que par son orientation vers la production de soins et un effort important de rationalisation de la Actu Santé - N°

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Dossier

Le projet du Service

Pland’actionhospitalier Le plan d’action des hôpitaux est issu d’un séminaire ayant réuni les médecins chefs des HIA. Chaque Hôpital d’instruction des armées (HIA) aura un plan d’action individualisé.

L

e SSA distingue ses activités régaliennes et ses activités financées par l’assurance maladie. L’amélioration de la connaissance du coût des activités ministérielles spécifiques au profit des forces et de la communauté nationale est indispensable, afin de ne pas les inclure dans la zone de déficit identifié par la Cour des comptes. Pour les autres activités, l’augmentation des rentrées de cessions grâce au financement hospitalier par la Tarification à l’activité (T2A) et la comparaison de leur coût avec des établissements d’activités et de taille analogues sont nécessaires.

Déploiement des outils de gestion intégrés au second semestre 2011 Ces outils de gestion permettront un recueil des activités selon leur type, une comparaison à périmètre identique (excluant, par exemple, le poids pension à la fois civil et militaire) des activités à charge de l’assurance maladie avec des structures civiles aux activités analogues, une valorisation des activités du SSA au profit d’entités extérieures au ministère de la Défense.

Développement de systèmes d’information hospitaliers (SIH) Le Système de gestion interne médicalisé (SGIM) repose sur deux modules distincts. Le module de Gestion économique et financière (GEF) produira un État prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD). Le module Système d’information et d’aide à la décision (SIAD) permettra de connaître et justifier le coût des prestations et d’argumenter les demandes de moyens, d’une part, et de répondre aux besoins de préparation budgétaire, d’analyse du contrôle de gestion, d’autre part. Dès juin 2011,

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l’HIA Percy sera le site pilote d’application. Les autres HIA en seront dotés au cours du deuxième semestre 2011. Un troisième module assurera le Recueil d’activités médicopédagogiques (RAMP). Il sera interfacé au logiciel SIAD fin 2011. Durant la phase de transition, l’amélioration du recueil d’activité et de valorisation est assurée par le logiciel actuel de Comptabilité analytique hospitalière (CANHOP). Un guide méthodologique a été diffusé à l’ensemble des contrôleurs de gestion hospitaliers. Un cursus de formation particulier et des parcours professionnels ad hoc sont en cours de redéfinition.

Actions de formation à la gestion et à l’économie de santé du personnel Ces actions recommandées par la Cour des comptes sont de trois ordres. Poursuite renforcée de la formation des équipes de direction des HIA au cycle de formation « Hôpital Plus », piloté par l’École des hautes études de santé publique (EHESP) à Rennes. Puis la délivrance d’une formation associée EVDG-EHESP au profit des managers hospitaliers, pour le premier semestre 2011. Enfin la mise en place d’une politique de formation et de fidélisation dans la discipline « information médicale hospitalière ».

Formalisation des objectifs attendus et chiffrés pour chaque HIA Cette formalisation concerne aussi bien les actions visant à augmenter les recettes (par exemple la réévaluation du prix de journée hospitalier ou la valorisation des prestations générales et soins au titre du ministère de la Actu Santé - N°

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Défense avec intégration du poids pension et valorisation au coût de revient) que celles destinées à diminuer les charges hospitalières telles que l’optimisation et la mutualisation des plateaux techniques sur l’ensemble hospitalier militaire parisien.

Évolution du périmètre d’activités hospitalières Le SSA doit conserver des activités pour maintenir des capacités et des compétences nécessaires au contrat opérationnel des forces, et ce, contre l’avis des ARS. Le SSA devra dans certains cas faire varier le champ d’activités des HIA pour développer des activités « hors contrat opérationnel » mais nécessaires à leur équilibre économique, les rapprochant de fait de la santé publique. Le SSA pourra également diminuer ses ressources remboursables au titre de l’assurance maladie. Il recherchera par une concertation de niveau ministériel, le maintien dérogatoire dans l’offre de soins régionale de certaines activités et le remboursement de celles-ci dans le cadre de la T2A.

Le contrat opérationnel, les besoins militaires et le périmètre hospitalier Le contrat opérationnel constitue le facteur dimensionnant des différentes composantes du Service et les missions qui s’en déclinent sont définies et priorisées par l’EMA. En termes de capacités, le Service est soumis à des contraintes de disponibilité destinées à répondre aux situations opérationnelles de référence, déterminées en particulier par l’hypothèse d’engagement des armées dans une crise régionale majeure hors d’Europe sur préavis d’au minimum 6 mois (H3). Une réduction du contrat


Dossier © Photos : S. Lemaire/BCISSA

Le projet du Service

Médecingénéralinspecteur ChristianBouat

opérationnel conduirait à une modification quasi homothétique des capacités de la fonction santé.

Les besoins en effectifs Le SSA ne pourra maintenir sa capacité hospitalière actuelle qu’à condition de disposer du volume suffisant en personnels paramédicaux. Des mesures réduiront la part du soutien administratif pour augmenter le personnel paramédical, producteur de soins, et atteindre des ratios comparables à ceux habituellement constatés dans les établissements de santé publique.

Gouvernance hospitalière Le SSA a choisi de conserver une gouvernance hospitalière centralisée. La constitution d’un pôle de direction renforcera le pilotage d’ensemble et en améliorera la performance.

Sous-directeurhôpitaux

E

nsemble, la sous-direction hôpitaux et les HIA ont contractualisé le plan d’action hospitalier. Tout en optimisant leur insertion dans leurs bassins régionaux, les HIA devront atteindre des objectifs opérationnels et financiers volontairement ambitieux. Ce plan décliné sur plusieurs années pérennisera la réduction significative du déficit hospitalier. Il répondra également aux demandes des forces armées, aussi bien en développant un parcours de soins optimisé pour la communauté défense, qu’en participant aux opérations extérieures, en assurant le traitement et le suivi des évacués sanitaires. Dans un contexte de rationalisation de l’offre de soins et de réforme de la santé publique, tous les acteurs hospitaliers ont la responsabilité d’acquérir une culture de résultat appuyée par une logique d’efficience économique et de performance. En synergie avec le dispositif de santé publique, cette véritable mobilisation des ressources a pour objectifs principaux d’augmenter les activités et de réduire les charges.

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Activitésopérationnelles

Visitemédicaleparticulière aulargede laSomalie La frégate Guépratte est déployée dans l’océan Indien depuis le 27 janvier 2011 dans le cadre de l’opération Atalante de lutte contre la piraterie. Pour cette mission, un médecin du service médical de la FAN, le MC Crépeau, est venu en renfort de l’infirmière du bord, l’ICN Gueguan. e 16 mars 2011, le Hannibal 2, chimiquier battant pavillon tunisien, est libéré après quatre mois et demi passés aux mains de pirates somaliens. À bord, il y a trentedeux membres d’équipage d’origine tunisienne, russe, géorgienne, croate et philippine. Les conditions de mer étant mauvaises, le déploiement de l’équipe médicale et de son matériel s’effectue le 17 mars par treuillage après sécurisation du bâtiment par la brigade de protection. L’équipe médicale s’installe dans l’infirmerie du bord et reçoit l’un après l’autre l’ensemble des membres d’équipage.

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Bien que fatigué et ayant vécu une expérience traumatisante, l’équipage apparaît en bonne forme physique. Cette visite médicale permet de discuter avec chacun, de rassurer et de prodiguer de nombreux soins. Après cinq heures passées à bord, les marins et l’équipe médicale du Guépratte quittent le Hannibal 2.

L’assistance en mer de toutes personnes en détresse est l’une des missions de l’équipe médicale du bord. Mais son rôle principal reste le soutien physique et moral de l’ensemble de l’équipage. Elle s’occupe également de la formation des auxiliaires sanitaires et des personnels de la brigade de protection au secourisme de combat. Elle assure, par des séances d’informations avant l’arrivée en escale, une prévention des principaux risques sanitaires rencontrés dans la zone de déploiement (paludisme, IST-SIDA, addictions, etc.). Médecin en chef Stéphane Crepeau FLF Guépratte

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près leurs retours des théâtres d’opérations extérieurs, des paramédicaux de différentes spécialités de l’HIA Bégin se sont regroupés pour former le groupe « OPEX ». Cette nouvelle entité a été créée pour répondre à l’un des axes du projet de soins paramédical des HIA : le soutien des forces. En complément de la formation dispensée par le CPOPEX, le groupe s’est principalement intéressé à la préparation et au retour de mission, aux connaissances nécessaires aux paramédicaux en OPEX. Les retours d’expérience ont montré que les personnels paramédicaux étaient parfois confrontés à des difficultés liées aux différentiels d’activité entre leur exercice professionnel quotidien dans leur affectation et leur emploi en opérations. Ce constat a conduit des personnels du groupe « OPEX » à créer le « carnet de bord du paramédical en OPEX ». Ce document est ergonomique (un sujet par page recto, un texte court à

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gros caractère, des feuillets de couleur différente suivant le thème), modulable et actualisable (des feuilles vierges pour toute annotation personnelle, non exhaustif), pratique et résistant (se met dans une poche de treillis, à reliure spiralée). Ce carnet de bord est un condensé des informations reçues lors des stages CITERA et CPOPEX. Son contenu est limité à des spécificités de réanimation souvent mise en œuvre sur le terrain dans le cadre de l’urgence. Très pratique il rappelle par exemple comment calculer l’autonomie d’une bouteille d’oxygène ou les modalités d’une demande d’évacuation « 9-Line Medevac ». La réalité du cadre multinational des opérations a amené l’intégration dans ce carnet de bord d’un vocabulaire médical en langue anglaise, sans lequel il devient difficile d’optimiser la prise en charge de tout blessé.

Actu Santé - N°

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RetexOPEX: le carnetde borddes paramédicauxde l’HIABégin

Validé par un médecin anesthésiste-réanimateur, le premier carnet a été testé et apprécié par des personnels de l’HIA Bégin au cours de leurs missions à l’HMC Kaia en Afghanistan en 2010. Ce carnet rappelle simplement le devoir de chacun d’être le plus opérationnel possible. Le soutien des forces nous l’impose, nos hommes le méritent.

ICS Cécile Bourel ICN Valérie Pourchet ICaS Rachel Audouard


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a dernière promotion au diplôme d’État d’ambulancier vient de s’achever au CISAT de Metz. La prochaine se déroulera à La Valbonne. Lors de la cérémonie de fin de formation le médecin général inspecteur Le Gallou, directeur régional du service de santé des armées de Metz a remis à tous les stagiaires un nouvel insigne militaire. Ils pourront l’arborer dès leur retour dans leurs régiments d’appartenance. Ce nouvel insigne, dûment homologué, se décline en trois versions. Le bronze, pour les titulaires du diplôme d’État d’auxiliaire ambulancier (deux

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semaines de formation, permettant de conduire une ambulance), correspondant à un Certificat technique élémentaire (CTE). L’argent, pour les titulaires de la capacité de conducteur ambulancier (trois mois de formation, permettant d’accompagner le patient dans la cellule de l’ambulance) et correspondant à un Certificat technique du premier degré par validation d’expérience (CT1 VE). L’or, pour les titulaires du DEA (six mois de formation, correspondant à un certificat technique du premier degré,

© Photos : CISAT

Nouvelinsigne pourles titulairesdudiplômed’Étatd’ambulancier

actuellement Certificat de qualification technique supérieur ou CQTS). Médecin en chef Jean-Luc Cavallini CISAT - Metz

La croix de vie, symbole de la profession d’ambulancier en constitue le fond, sur lequel figure l’insigne interarmées. Les feuilles de chêne et de laurier, associées au service de santé des armées le complètent.

Semaine du

développementdurable

Quizz à l’HIA Val-de-Grâce, gastronomie bio à l’HIA Percy, boîte à idées à la DCSSA Tous les ans, du 1er au 7 avril, la semaine du développement durable appelle à la mobilisation de tous pour changer nos comportements, notamment, au travail. C’est l’occasion pour la Défense de mener de multiples actions, témoins de son engagement au quotidien.

Le lieutenant Grivart de l’HIA Percy a choisi la gastronomie bio dans les menus et les séances d’information à la sortie du restaurant comme actions principales pendant cette semaine consacrée au développement durable.

ous l’impulsion de madame Rovelet et du lieutenant Gartner de nombreuses actions ont été conduites auprès des personnels et patients de l’HIA Valde-Grâce, invités à répondre à un questionnaire relatif à la thématique du tri sélectif et du plan d’action durable de l’établissement. Un certificat « éco-responsable » signé par la chefferie de l’HIA a été remis aux participants.

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Monsieur Fontaine, chargé d’environnement de la DCSSA, a choisi une campagne d’affichage de sensibilisation au développement durable et l’installation d’une boîte à idées dont les meilleures propositions seront diffusées. Actu Santé - N°

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actualités Instructionmilitaire

EPPA

Stagepratique

pourlesélèvesaides-soignants

opérationnelle complémentaire

Site de La Maunière (Hyères) - 12 avril 2011 28 élèves du Centre de formation des aides-soignants militaires (CFASM) de l’EPPA ont bénéficié d’un stage pratique sur les techniques de franchissement, d’intervention opérationnelles rapprochées (TIOR) et de topographie.

Les 10, 16 et 17 mars 2011 les élèves de 3e année de l’EPPA ont affronté avec détermination, malgré une humidité celtique, la manipulation des armements, les règles de sécurité de différentes armes, le tir à l’arme de poing (PA MAC 50), la topographie traditionnelle et au GPS. Sur le site de l’école de l’aviation légère de l’armée de Terre au Luc, les élèves ont pu bénéficier d’une instruction sur l’extraction d’urgence d’un équipage d’hélicoptère, le chargement d’un hélicoptère type Cougar, l’hélitreuillage d’un blessé et les spécificités des soins infirmiers lors des EVASAN par hélicoptère.

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© Photos : L.Ajenjo

Ces enseignements participeront à une intégration optimisée des jeunes infirmiers au sein de leurs premières affectations dans les forces.

Présentationdelaplongée hyperbareà l’EPPA

L’infirmier de classe normale Mykijewicz (CSS de la force d’action navale) a présenté les spécificités du métier d’infirmier hyperbariste dans les forces maritimes. Cette conférence a permis de nombreux échanges informels qui ont abordé les exigences opérationnelles et souligné une nouvelle fois la nécessaire faculté d’adaptation aux situations.

Lauréate duconcoursnational

Retoursd’expérienceOPEX Le 17 mars 2011, l’infirmière de classe normale Ponzoni (CMA de Pau-Bayonne-Tarbes) et l’infirmière de classe normale Sidoruk (CMA d’Istres-Salon), toutes deux de la promotion Soldati, ont respectivement présenté aux élèves de 3e année leur expérience en Afghanistan et au Kosovo. Ces témoignages de potentielles futures missions ont engendré de nombreuses questions de la part de l’auditoire.

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Le 16 mars 2011, le sergent Lejeune, élève en 2 e année de formation au diplôme d’État d’infirmier à l’École du personnel paramédical des armées (EPPA), a reçu un des prix du concours national d’affiches de prévention routière 2011, à l’école nationale supérieure de techniques avancées de Paris. Actu Santé - N°

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d’affichesde sécuritéroutière

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Unappartementthérapeutique àl’hôpitalPercy L’appartement créé en 2010 au sein du service de Médecine physique et de réadaptation (MPR) de l’hôpital Percy à Clamart est un outil précieux de rééducation et de réinsertion pour les blessés militaires. D’une superficie de trente mètres carrés, il a été conçu pour ressembler à un logement ordinaire et accueillir des personnes lourdement handicapées.

Un outil de réadaptation Cet espace unique en région parisienne a été financé par l’association “Les Gueules Cassées”. « Il permet de placer dans un lieu de vie les patients en situation de handicap - notamment les blessés de guerre - afin d’évaluer leur autonomie et de mieux préparer le retour à leur domicile », explique le MC Lapeyre. Des établissements hospitaliers extérieurs au Service de santé des armées (SSA) se sont montrés intéressés par cet appartement complet et envisagent d’y réaliser des bilans avec leurs patients. Se déplacer, faire sa toilette, s’habiller, s’alimenter. Le handicap rend compliqué les gestes de la vie quotidienne, voire quasi impossibles. Une rééducation est nécessaire pour réinsérer le blessé dans le monde du travail et dans sa vie familiale. « L’appartement est un outil intégré au processus de réadaptation. Il ne doit pas arriver trop tôt, mais au terme d’une démarche psychologique qui

permettra aux patients d’accepter d’utiliser tel ou tel équipement », explique Claire Corvée, l’une des trois ergothérapeutes du service.

famille prenne conscience des besoins particuliers du patient et accepte l’aménagement du domicile » précise Claire Corvée.

Ergothérapeute, architecte de lieu de vie

Chaque expérience réalisée par les patients dans l’appartement les aide, avec l’avis spécialisé de l’ergothérapeute, à faire les choix architecturaux et techniques pour l’aménagement de leur futur lieu de vie. L’assistante sociale de l’hôpital les accompagne dans les démarches pour obtenir le financement du matériel et des travaux nécessaires.

L’appartement thérapeutique accueille les patients hospitalisés dans le service de MPR pour des séances d’une à trois heures. L’ergothérapeute évalue les difficultés fonctionnelles et cognitives des patients puis les aident à compenser leur handicap ou à s’économiser. Les exercices améliorent la mobilité, la préhension, la vigilance, la mémorisation… Pour préparer sa sortie temporaire ou définitive, le patient peut vivre en totale autonomie durant plusieurs jours dans cet environnement. Les conjoints y sont alors parfois accueillis. « Cette étape peut être nécessaire pour que la

Le médecin en chef espère la généralisation prochaine, dans toutes les chambres du service, de cette domotique qui contribue significativement à réduire les conséquences du handicap. SACN Catherine Pinard - BCISSA

Autant de types de poignée que de portes de placard : le patient peut évaluer celle qui est adaptée à sa force et à ses capacités de préhension

© Photos : C. Pinard

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es poignées ergonomiques sur les portes, des cellules infrarouges, un plan de travail et des placards de cuisine automatisés réglables en hauteur. Le Médecin en chef (MC) Éric Lapeyre, chef du service de médecine physique et de réadaptation de l’hôpital Percy, nous présente les installations de l’appartement thérapeutique.

Un militaire blessé en Afghanistan apprend à se servir de sa prothèse du bras, conseillé par l’ergothérapeute

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HôpitalBégin : larénovation é t i l a é r t n e i v e d

Débutée en décembre 2006, la première tranche du projet de rénovation de l’HIA Bégin s’achève. Un bâtiment neuf de 25 000 m² sur six niveaux est désormais en service. Présentation de ces lieux où dominent le verre, l’espace et la clarté.

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u rez-de-chaussée du nouveau bâtiment de l’hôpital Bégin, les patients accèdent au centre des consultations externes et des laboratoires de biologie. Le service d’accueil des urgences bénéficie de la proximité du plateau technique d’imagerie (IRM, scanner, échographie, mammographie, mammotome, ostéodensitométrie) situé également au rez-de-jardin. Le premier étage est le niveau des huit blocs opératoires, des salles d’endoscopie, des salles d’accouchement et des dix-sept lits de maternité. Des moyens modernes de protection ont été intégrés dans ce service. Chaque nouveau-né sera doté d’un bracelet d’identification électronique connecté à l’ensemble du réseau de l’hôpital. En cas de disparition, les ascenseurs seront inutilisables.

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Le deuxième étage est réservé à des locaux techniques et aux chambres des personnels de garde. Les vingt-cinq lits du service de cardiologie (dont six lits de soins intensifs) et le service des maladies infectieuses et tropicales (avec un secteur d’isolement) sont situés au dernier étage. Le sous-sol accueille la pharmacie, la stérilisation, les archives et la zone dédiée au traitement des déchets. Les travaux de l’hôpital se poursuivent par de nouvelles destruction et réhabilitation, tout en maintenant l’activité hospitalière. La troisième et dernière tranche de travaux s’achèvera fin 2013. Actu Santé - N°

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La mutualisation des services a été réalisée avec l’hôpital du Valde-Grâce dans le domaine de la stérilisation. La fédération des laboratoires de l’HIA Bégin (biologie, biochimie et anatomo-cyto pathologie) aura une activité au profit des hôpitaux du Val-de-Grâce et de Percy.

Colonel Alain Gommers Coordinateur du projet “Bégin Rénové”

© Iconographies : Cabinet d’architectes J.P. Pargade

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Quoideneuf

Livres

www.defense.gouv.fr/sante :

Une femme sur l’eau

de nouvelles vidéos ! © ECPAD

Christine Allain Éditions Michel Lafon 17,95 ¤

Rien ne la prédestinait à intégrer l’École navale, la plus prestigieuse des formations des officiers de la Marine nationale. Un vrai défi pour une femme, même à l’aube du troisième millénaire. Elles sont quatre dans cette promotion de soixante-quinze élèves. Les débuts se révèlent difficiles : physique et moral sont mis à l’épreuve… Mais Christine a le caractère bien trempé : on ne la débarquera pas si facilement ! Depuis, avec volonté et passion, elle a parcouru les océans à bord de la Jeanne d’Arc et s’est spécialisée dans la chasse aux sous-marins ; avec le Jean de Vienne, elle a évacué des ressortissants lors des bombardements au Liban ; et récemment, elle a dirigé quatre-vingt-dix hommes au large de la Somalie pour traquer les pirates du golfe d’Aden. Christine Allain fait partie, aujourd’hui encore, des exceptions de la Marine nationale : une femme qui a commandé un navire de combat à la mer. Voici le récit de ses aventures.

Quatre médecins présentent leur métier dans des vidéos réalisées par l’ECPAD à la demande du service de santé des armées. À voir sur le site Internet du Service : www.defense.gouv.fr/sante rubrique A la une ou Métier : médecin militaire

CyclePleins feux : la Résistance

Un ouvrage écrit avec la collaboration de Pierre Prier, grand reporter au Figaro.

L’évaluation des pratiques professionnelles : une qualité des soins à construire ensemble Collectif sous la direction de Marie-Claude Moncet Éditions Lamarre La qualité est au cœur des évolutions hospitalières depuis 1996. Les établissements de soins sont passés d’une appréhension culturelle de la problématique de la qualité à une meilleure compréhension opérationnelle. La démarche commence à impacter l’organisation interne des établissements créant une nouvelle activité collective, apportant de nouveaux métiers, d’autres façons pour les cadres de santé d’appréhender leurs missions. Réunis autour de la problématique de l’évaluation des pratiques professionnelles, les auteurs présentent dans ce livre leur approche différente, imbriquée et complémentaire de la mise en œuvre de la démarche qualité. Issu de travaux universitaires et de l’activité professionnelle quotidienne, ce livre témoigne de l’implication des acteurs de l’encadrement hospitalier dans leurs pratiques professionnelles et reflète leur engagement dans la recherche universitaire.

Actu Santé - N°

Tout au long de l’année 2011, archivistes et historiens du Service historique de la Défense (SHD) vous proposent un éclairage inédit sur la Résistance, à travers des conférences-débats et des présentations d’archives rares et inattendues. Salons du pavillon du roi au château de Vincennes Programme et dates d’ouverture consultables sur Internet : www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr

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