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Médecin de Sissonne en OMLT à Surobi
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Par le biais de la mission de mentoring médical, le Service de santé des armées (SSA) contribue à l’autonomie du service de santé de l’Armée nationale afghane (ANA). Le médecin principal Philippon nous livre sa vision sur la fonction qu’il a occupée en OMLT d’octobre 2010 à avril 2011. Récit.
L’ OMLT 3 (operational mentoring and liaison team) se compose essentiellement de cadres du 4 e régiment de chasseurs de Gap et du 2 e régiment étranger de génie de Saint-Christol. Elle était déployée sur deux emprises du district de Surobi : le poste avancé (COP) de Naghlu bas au sud du barrage de Naghlu et le COP Rocco au fond de la vallée d’Uzbeen.
Le kandak (1) 2 de la troisième brigade du 201 e corps de l’ANA est responsable du contrôle sécuritaire d’un tronçon de la Highway 7, souvent cible d’attaques d’insurgés, reliant le Pakistan à Kaboul. Il assure le contrôle de la vallée d’Uzbeen, zone de passage et renforce la brigade afghane pour des opérations en Kapisa.
Conditions du mentoring
56 personnels « mentorent » ce kandak. Ils instruisent, conseillent, accompagnent jour après jour les compagnies et l’état-major afghan, aident à la planification, à la conduite des patrouilles et des opérations, et les appuient au besoin.
La dangerosité de la mission est réelle. Les contraintes opérationnelles sont nombreuses, la mission est longue et les conditions de vie rustiques. La bonne ambiance de travail et la cohésion sont essentielles pour durer. Pendant cette mission exaltante, les patrouilles et les opérations procurent aux belligérants d’intenses périodes de stress. Les accrochages avec les insurgés mettent en danger tous les protagonistes de l’OMLT y compris le personnel santé. Celui-ci doit connaître les actes réflexes du combattant.
Médecin polyvalent
Le praticien de l’OMLT assure diverses missions au-delà du soutien médical des personnels français du détachement et des urgences. Il « mentore », en outre, le médecin récemment affecté au kandak dans l’organisation de son travail quotidien. Il fait participer les medics à la consultation médicale des personnels du kandak créant in fine une « petite école de médecine ».
Le médecin de l’OMLT assure la formation pratique et théorique de la section médicale dépendant de la compagnie de commandement et de soutien. Cette section comprend six medics, et autant d’aides-medics et de conducteurs, pour armer six ambulances équipées. Seuls les medics ont reçu une formation délivrée par les américains sans aucune expérience réelle dans le domaine santé. Une séance d’instruction, théorique puis pratique, de deux heures est dispensée à la section sur les indications et les gestes du Sauvetage au combat (SC) de niveau 1 et 2. Elle est inspirée directement des stages en centre d’instruction des techniques de réanimation de l’avant (CITeRA). L’objectif est la maîtrise du SAFE-ABC et du MARCHE-RYAN.
L’infirmier soigne et combat
Les infirmiers, insérés dans les petites équipes (coy) de 6 personnes, « mentorent » chacun une compagnie. Cette position particulière sous-entend à la fois des aptitudes militaires de combat et la maîtrise des armements, individuels et collectifs. La mise en condition avant projection est capitale et permet d’acquérir les pré-requis indispensables. Lorsque sa compagnie est isolée, l’infirmier assure en quasi autonomie la consultation au profit des afghans. Il participe au mentoring de compagnies afghanes dans le domaine de l’hygiène en campagne, de la prévention et du SC1. Premier acteur santé à intervenir dans le cadre du soutien des patrouilles et des opérations, les infirmiers sont remplacés désormais par des brancardier-secouristes qualifiés SC2.
Médecin principal Étienne Philippon Antenne médicale de Sissonne Centre médical des armées de Mourmelon-Mailly