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juillet 2011
Médecin en chefSylvie Paul Chef de corps du Régiment médical
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1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du Service de santé des armées (SSA) ?
J’ai toujours voulu être médecin militaire, car à l’époque je pensais m’engager pour faire de l’humanitaire. Servir au sein du service de santé des armées a donc été pour moi une évidence. Intégrer l’ESSA de Lyon fut la réalisation de mon rêve. Lorsque j’ai mis l’uniforme pour la première fois, j’ai su que j’avais fait le bon choix.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Être une femme n’a jamais constitué ni un obstacle, ni une aide pour mon parcours professionnel. Ma carrière n’est que le reflet de mon travail, de mes aspirations et parfois, du hasard. Je ne pense pas avoir bénéficié d’un passe-droit ou d’un avantage parce que j’étais une femme. Dans mon commandement actuel je ne fais pas de distinction entre les hommes et les femmes. On ne le dit jamais assez, « à l’armée, il n’y a ni d’hommes ni de femmes : il n’y a que des soldats !». Pour répondre très franchement à la question, il est évident que je n’aurais jamais eu une telle carrière dans le civil, car les armées en général, et le service de santé en particulier, ont toujours appliqué une stricte égalité entre les hommes et les femmes.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
Je suis très concernée, car le régiment dans lequel j’ai l’honneur de servir sera restructuré à l’été 2011. Je vais vivre, à la fois la dissolution du 3 e régiment médical, et la création du régiment médical. Il est indispensable que notre institution s’adapte aux enjeux actuels de Défense. Chacun à son niveau contribue à cette transformation. Pour le Service, une nécessaire optimisation des ressources humaines et matérielles doit s’appliquer, pour d’une part répondre aux attentes du livre Blanc, et d’autre part pour pérenniser le SSA au service du combattant.
4) La mobilité est elle un véritable obstacle à l’épanouissement familial?
Lorsque l’on s’engage dans l’armée, on sait que la mobilité fait partie des contraintes. En famille la mobilité peut devenir problématique, essentiellement à cause des contraintes professionnelles pour le conjoint et la scolarité des enfants. J’ai la chance de vivre avec une p e r s o n n e p a r t i c u l i è r e m e n t compréhensive, et moderne d’esprit, qui a sacrifié sa carrière professionnelle pour que je puisse poursuivre la mienne, et pour élever nos enfants. Avec du recul, je sais que je vis dans un équilibre harmonieux avec des enfants épanouis qui, je crois, n’ont pas trop souffert de la mobilité imposée.
Pour moi, un militaire reste militaire vingt quatre heures par jour. Un aménagement des journées de travail pourrait cependant permettre à certains personnels, sous réserve d’un poste le permettant, de continuer à travailler sans prendre de disponibilité pour élever les enfants ; par exemple deux mi-temps sur un même poste.
Biographie
Elle intègre en 1981 l’ESSA Lyon. Thésée en 1989, sa première affectation est le 505 e régiment du train. De 1990 à 1992 elle est médecin du personnel du centre hospitalier Bouffard (Djibouti). Elle est médecin adjoint puis médecin chef du 7 e régiment d’artillerie de 1992 à 1999 et officier NBC corps de troupe. Commandant de compagnie élèves à l’ESSA Bordeaux de 1999 à 2003, elle est affectée au CISAT en tant que chef des cours péri-médicaux puis directeur général de la formation et enfin chef de centre et pilote du domaine de spécialité santé. Elle prend le commandement du régiment médical le 1 er juillet 2011.
Praticien confirmé du SSA, elle a participé aux opérations Daguet(1991), Iskoutir(1995), Salamandre (1996) et Daman (2008). Elle est chevalier de l’ordre National du mérite. Mariée, deux enfants.
Chef de corps
Le médecin en chef Sylvie Paul est le chef de corps du régiment médical depuis du 1 er juillet 2011. Elle est responsable de la montée en puissance de ce nouveau régiment.
Le régiment médical est le plus volumineux de l’armée de Terre avec 1 600 personnels affectés sur onze emprises géographiques différentes. Sa particularité est d’avoir à la fois une vocation opérationnelle et une vocation médicale.
Elle reçoit ses directives d’une part, de la direction centrale du service de santé des armées pour la partie technique médicale, et d’autre part, de la brigade logistique pour l’exécution de ses missions. Le régiment médical est donc l’interface entre le service de santé des armées et l’armée de Terre.
Médecin en chefValérie Denux
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
J’étais à la recherche d’une vie ouverte sur le monde, faite d’exotisme, d’émotions fortes, d’un métier fait d’action mais aussi d’altruisme.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Je ne crois pas qu’il y ait de différence. Le fait d’être une femme demande plus d’engagement et d’efforts, en général, afin d’être considérée au même niveau que les hommes, mais cela se retrouve aussi dans le monde civil. La différence est peut-être vraie dans les armées mais pas au SSA. Le Service prend même parfois des risques pour imposer ses femmes, comme il le fait auprès de la Légion étrangère ou actuellement en Afghanistan.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
Je souhaite que le Service rentre pleinement dans le monde moderne et qu’il identifie les domaines qui pourront assurer sa pérennité. En ce qui concerne les femmes, je souhaite qu’il adopte une certaine flexibilité pour permettre à toutes de s’épanouir selon ses possibilités et ses envies. Il serait nécessaire de ne pas ignorer la différence des sexes et de l’intégrer dans la gestion des ressources humaines tout en maintenant un équilibre.
4) Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?
Ce fut un grand moment de solitude dans le désert ou j’ai du faire face à un accident de VLRA alors que j’assurais le soutien d’une compagnie de Légion étrangère. J’ai du gérer sept blessés graves et attendre les hélicoptères pendant trois longues heures. Le service m’avait bien formée à la médecine d’urgence et de catastrophe. J’ai pu répondre de façon adéquate à la situation. Tous les ingrédients que j’avais recherchés en m’investissant dans ce métier y étaient : le challenge, le professionnalisme, l’empathie et l’aventure.
5) La mobilité est-elle un véritable obstacle à l’épanouissement familial ?
Non, je ne le crois pas. Il est évident que ce n’est pas simple, mais cela fait partie de notre métier. Il est impératif de l’intégrer dans le choix de son conjoint. C’est plus difficile après 20 ans de carrière, lorsque les enfants sont en âge de débuter leurs études supérieures. Il est certain qu’il faut parfois des arbitrages familiaux ou professionnels. Je persiste pourtant à dire que c’est un choix de vie, qui ne peut pas être considéré comme un obstacle, car il est consenti par les deux conjoints.
Biographie
Le médecin en chef Valérie Denux intègre l’ESSA Lyon en 1987. Elle reçoit son doctorat en médecine en 1995. Mastère de stratégie (2009) à l’École pratique des hautes études (EPHE). Elle suit le Collège interarmées de Défense (CID) à Paris (2008-2009), l’ US Medical strategic leadership program (2010).
De 1996 à 2004, elle a servi comme médecin d’unité et a acquis une expérience opérationnelle (Balkans, Liban, Tchad). De 2005 a 2008, elle a servi en tant qu’officier d’état-major à la DCSSA pour travailler sur l’organisation du Service, les concepts et doctrines français et internationaux (OTAN, UE). Elle est secrétaire du président du groupe Project team medical (PTMed) de l’agence européenne de Défense (AED). Depuis 2009 elle est affectée dans un poste OTAN (ACT) aux ÉtatsUnis. Patricien confirmé du SSA, elle est chevalier de l’ordre National du mérite.
officier traitant
J’occupe actuellement un poste d’officier traitant au sein d’un étatmajor de l’OTAN appelé Allied command transformation (ACT), à Norfolk, États-Unis. La fonction de ce quartier général est de trouver des solutions immédiates et à moyen terme aux faiblesses capacitaires de réponse aux missions de l’Alliance Atlantique, et d’imaginer le futur. Dans le domaine médical, il est indispensable de disposer d’une bonne connaissance stratégique de la Défense et du SSA, d’une bonne maîtrise du système complexe de l’OTAN, d’un niveau d’anglais qui permette de mener des réunions et des projets dans cette langue. Ce poste est particulièrement intéressant, car il permet non seulement d’évoluer au niveau conceptuel mais aussi de concrétiser des projets et des solutions innovantes. C’est un challenge de vivre aux USA, de se créer un réseau et de tenter d’unir vingt-huit nations de niveaux et d’intérêts très variés. Cela m’a ouvert des horizons nouveaux à travers des projets que je mène avec l’université de Harvard, les organisations internationales telles que l’ONU ou l’Union européenne, les ONG ou encore le secteur privé. Je pourrai apporter au Service cette connaissance des relations internationales, et ce réseau de la communauté médicale internationale.
Médecin général inspecteur Sylvie Faucompret
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
Par conviction initiale de ne pouvoir exercer d’autre profession que la médecine. Pour reproduire un modèle familial idéalisé (un père et un grand père médecins coloniaux). Par nécessité matérielle et par goût naturel pour le travail, la rigueur et la discipline.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Comme chirurgien, les difficultés sont strictement les mêmes en milieu civil ou militaire. Métier éminemment masculin, choix dont il faut assumer la légitimité par le travail et la compétence. Oui, il y a l’obligation d’en faire toujours « un peu plus » pour être reconnue par ses pairs.
Comme militaire, la structure hiérarchique aide à la progression dans la carrière (règles d’avancement, égalité du salaire à grade égal). À cet égard, oui, le monde militaire possède les outils institutionnels pour respecter la parité.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
Le monde change, le monde de la santé évolue. La fonction Publique a intégré l’obligation de performance dans sa gestion, le SSA aussi. La transformation du SSA soutend son insertion salutaire dans les structures publiques d’offre de soin. À mon sens, voilà une vraie chance pour le SSA, par l’assurance d’une meilleure lisibilité, de se faire reconnaître et apprécier par tous les acteurs de la santé Publique. Pour les HIA, c’est une démarche vitale.
4) Que diriez- vous si vous pouviez décrire en quelques mots votre carrière au sein SSA ?
Continuité dans l’engagement, adéquation dans l’exploitation des compétences, logique dans la succession des postes occupés : quatre périodes passionnantes ont marqué ma carrière.
• 20 ans d’activité hospitalière : épanouissement total dans l’exercice du métier, fierté du parcours réalisé, cadeau inestimable de la gratitude des patients. • Chef d’antennes chirurgicales (sept OPEX) : exercice de la chirurgie dans des conditions extrêmes, conception et réalisation de l’HMC métallo textile de WhareHouse, précurseur de l’HMC de KAIA à Kaboul. • Exercice de la stratégie et de la politique hospitalière en Direction centrale, à des périodes clés : RGPP*, Plan Blanc, inspection de la Cour des comptes, SNOS * pour les HIA. • Direction de l’HIA de Toulon : management de 1 280 hommes et femmes de métiers de la santé, gestion du budget d’un hôpital neuf, relations avec l’ARS * PACA et les partenaires du service public hospitalier.
5) Que retenez-vous de vos e x p é r i e n c e s e n a n t e n n e chirurgicale ?
Au-delà de l’exercice particulier de la chirurgie en conditions extrêmes, où la notion d’équipe prend tout son sens : Le don total de soi au service de la patrie, vingt-quatre heures sur vingtquatre pendant toute la durée de la mission, au contact de personnalités fortes, habitées par leur métier : complicité dans l’engagement, respect mutuel, humanité pour les populations côtoyées, satisfaction du devoir accompli.
6) Quelles concessions avez-vous dû faire dans le cadre familial pour vivre votre engagement ?
Les facettes civile et militaire de l’exercice du métier de chirurgien ont imposé des contraintes lourdes, consenties en toute connaissance de cause par la famille : nouvelle orientation de carrière pour le conjoint, acquisition précoce de l’autonomie pour les trois enfants, acceptation du rythme des départs en OPEX et du célibat géographique pour tous.
7) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaiteraient s’engager ?
Entrer dans le SSA, c’est d’abord choisir un métier (« est-ce que je veux vraiment être médecin – pharmacien – infirmier ? »). C’est ensuite choisir d’exercer ce métier dans une Institution dont il faut connaître et accepter les règles et les contraintes. Ne pas se poser ces questions au préalable fait courir le risque de désillusions, regrets, échec. C’est au fond la définition et le cadre de tout engagement.
RGPP : Révision générale des Définitions * politiques publiques SNOS : Schéma national d’organisation sanitaire ARS : Agence régionale de santé TIAC : toxi-infection alimentaire collective
Biographie
À 18 ans elle intègre l’ESSA Lyon en 1974. Sa première affectation est la BA de Mérignac. Elle est reçue à l’assistanat de chirurgie viscérale en 1987 (HIA Desgenettes – Lyon) où elle effectue sa spécialité. Elle est agrégée du Val-de-Grâce en 2001 et devient chef du service de chirurgie viscérale de l’HIA Desgenettes en 2005. Elle rejoint la DCSSA comme adjointe du sousdirecteur « hôpitaux » en 2007. Elle est nommée médecin-chef de l’HIA Sainte-Anne (Toulon) en octobre 2009. Elle participe à sept OPEX (exYougoslavie, Bosnie, Kosovo, Afghanistan, Tchad).
Mariée et mère de trois enfants, le MGI Faucompret est chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’odre National du mérite. Elle est auditeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), auditeur de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN), membre associé de l’académie nationale de chirurgie.
Médecin-chef
Le médecin-chef d’un HIA est une autorité de direction, de coordination et de contrôle de l’hôpital. Lien naturel entre l’échelon central du SSA et les hommes, les femmes qui font vivre l’hôpital, il est aussi l’interprète du SSA auprès des autorités sanitaires civiles de sa région.
Il applique la politique hospitalière déterminée par le directeur central en fixant les objectifs et en définissant les moyens adaptés à son hôpital dans son environnement. Il traduit ces objectifs dans son projet d’établissement. Il est responsable de l’intégration de l’HIA dans l’offre de soin régionale, comme de l’offre de terrains de stage pour l’enseignement universitaire prodigué par ses praticiens.
Féminisation du SSA Dossier
Vétérinaire principale Coralie Portelli-Clerc
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du Service de santé des armées ?
Je souhaitais avoir une pratique professionnelle différente de celle que j’aurais rencontrée dans le civil. Je l’ai trouvée dans le Service par la diversité des missions et les opérations extérieures.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Je pense qu’être une femme ne m’a ni servi ni desservi dans ma réussite professionnelle au sein du Service. Dans le monde civil, cela aurait été peu différent eu égard à la forte féminisation de la profession vétérinaire.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
Les activités techniques vétérinaires au profit des forces ne sont pas réellement impactées par la transformation du Service parce que l’organisation du soutien vétérinaire fonctionnait déjà selon un mode interarmées.
Responsable de l’antenne vétérinaire
J’assure le pilotage et la réalisation des activités techniques dans les domaines de la médecine vétérinaire, du contrôle officiel des organismes de restauration collective et de la bientraitance animale. L’expertise (audit des fournisseurs de denrées, enquête TIAC *, projets d’infrastructure, réseau d’adduction d’eau) et la formation en sécurité sanitaire des aliments, font également partie de mes responsabilités.
Je suis référent théâtre pour le Liban. Je coordonne les activités techniques des vétérinaires et des techniciens déployés pour la cohérence et la continuité des dossiers.
4) Vos projets de carrière ont-ils évolués selon vos aspirations ?
Globalement, mes projets de carrière ont évolué selon mes aspirations, puisque j’ai pu présenter et réussir successivement les concours de praticien confirmé et certifié en hygiène de l’alimentation.
5) Dans quelle situation vous êtes vous sentie la plus fière de servir comme médecin/vétérinaire militaire ?
Lorsque je suis affectée au soutien des forces en opération, en qualité de conseiller vétérinaire.
6) La mobilité est-elle un véritable obstacle à l’épanouissement familial ?
La mobilité est effectivement un obstacle certain, d’autant plus lorsque le conjoint est militaire. Elle peut conduire à des phases de célibat géographique, ce qui est mon cas actuellement.
Biographie
En 1998, elle s’engage à 24 ans comme élève-officier à l’ESSA Lyon. Elle passe sa thèse en 1999. Elle est nommée au secteur vétérinaire de Marseille de 2000 à 2004. De septembre 2004 à août 2008 elle est adjointe du secteur vétérinaire de Palaiseau dont elle prend la direction jusqu’en août 2010, date à laquelle elle devient responsable de l’antenne vétérinaire de Toulouse. Depuis 2001, elle a participé à de très nombreuses OPEX : ex-Yougoslavie (2001-2002), Côte-d’Ivoire en 2004, Kosovo en 2005 et 2008, vétérinaire référent pour le Liban 2007, 2008 et 2010. Praticien certifié du SSA depuis 2010.
Diplômée de l’Institut Pasteur de Lille et de l’école nationale vétérinaire d’Alfort dans le domaine de la qualité et la sécurité des aliments.
Pharmacienne générale Paulette Anziani-Birot
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
J’ai choisi de travailler au sein du Service de santé des armées (SSA) pour servir l’État, en accord avec les valeurs véhiculées par l’armée. C’était aussi un challenge personnel, car à cette époque, il y avait peu de femmes dans les armées.
Le SSA me proposait un panel très varié de métiers : l’industrie pharmaceutique, la recherche, le laboratoire, la pharmacie hospitalière, l’expertise environnementale, le management, ainsi que la possibilité de travailler dans l’action humanitaire à l’étranger.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Je ne pense pas qu’il soit actuellement plus difficile de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil quand on est une femme, sous réserve d’accepter les contraintes de la vie militaire parmi lesquelles la disponibilité et la mobilité.
Il me semble juste de reconnaître le long chemin déjà parcouru dans la progression de l’acceptation de la mixité au sein du SSA. En effet, l’armée, dont les normes et les comportements sont issus historiquement du modèle masculin, a suivi avec un certain décalage l’évolution du statut des femmes dans la société. Lorsque j’ai intégré l’ESSA, en 1974, il y avait des quotas de recrutement pour les femmes.
Depuis, l’intégration des femmes au sein de l’armée s’est particulièrement améliorée (il n’y a plus de quotas) et les femmes peuvent maintenant accéder à tous les hauts postes. Il est à noter par exemple que pour la profession de pharmacien militaire, la féminisation atteint actuellement 50 %, pourcentage proche des niveaux observés dans le civil.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
Améliorer le soutien des Forces en opération, proposer une offre de soins plus complète à la communauté de défense et participer aux missions régaliennes dans un contexte de contrainte budgétaire. Il ne faut pas oublier l’optimisation de la fonction support, en particulier des indispensables systèmes d’information.
J’attends que cette réforme améliore l’esprit de corps, la cohésion d’un service de santé resserré et responsabilisé, pour attirer les jeunes générations. Le SSA doit être une référence incontournable dans le monde de la santé.
4) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaiteraient s’engager ?
S’engager et servir l’État dans les forces armées n’est pas à prendre à la légère. Cela doit être mûrement réfléchi, bien au-delà d’une simple recherche d’informations sur Internet. Avant de rejoindre le SSA, je leur conseillerai fortement de venir à la rencontre des médecins et des pharmaciens militaires dans leur cadre de travail pour échanger et se forger un avis pertinent.
Pour intégrer le SSA, il faudra du courage, de la motivation, de la loyauté, de la compassion et le sens du service. Servir dans les forces armées, c’est avoir conscience que cet engagement peut aller jusqu’au « sacrifice suprême ».
Il faut savoir concilier les caractéristiques de la vie militaire avec sa vie privée. S’engager dans le SSA, pour les hommes et les femmes de demain, c’est partager des valeurs fortes et se former à un métier unique : « pour la patrie et l’humanité », « sur mers et au-delà des mers, toujours au service des hommes ».
Biographie
La pharmacienne générale Anziani-Birot Paulette est née le 27 septembre 1955. Elle est mariée et a deux enfants. Promotion 1974 de l’ESSA Lyon. Diplômée en juin 1979, elle rejoint la pharmacie centrale des armées à Orléans en 1980. Chef de laboratoire du centre hospitalier des armées de Rennes et de l’antenne médicale aérotransportable du 9 e RCS de 1985 à 1989. Commandant de compagnie à l’ESSA Lyon de 1989 à 1994, elle rejoint la chefferie santé en Circonscription militaire de Défense (CMD) à Lille de 1994 à 1999. Elle sera adjointe au chef de la cellule action humanitaire et santé du cabinet du ministre de la Défense de 1999 à 2006. Affectée à la DCSSA comme adjointe au chef du bureau politique hospitalière de la sousdirection hôpitaux jusqu’au 26 septembre 2008, où elle devient directrice adjointe de la DRSSA de SaintGermain-en-Laye.
La pharmacienne générale Anziani-Birot est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre National du mérite et titulaire de la médaille d’honneur du service de santé des armées. Auditrice de l’IHEDN d’Ile de France.
DRSSA Saint-Germain-en-Laye
Le directeur adjoint coordonne, anime l’activité et le fonctionnement de la direction régionale en cohérence avec les ordres du directeur. Il établit des liens privilégiés avec l’état-major de zone de Défense et l’état-major de soutien Défense. Il est chargé de mettre en place une structure de pilotage et de contrôle interne des centres médicaux des armées.
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
Après mes études d’infirmière où j’ai eu l’occasion de côtoyer le secteur hospitalier civil (public et privé), j’ai souhaité exercer dans un cadre différent. J’ai ainsi choisi de m’engager dans le service de santé des armées pour lequel les missions extérieures eurent un attrait déterminant.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Je pense que le SSA est autant féminisé que le monde médical civil. Pour moi, il n’y a pas de différence pour réussir professionnellement. J’ai pu effectuer ma spécialisation de bloc opératoire très rapidement. Le fait que je sois une femme n’a pas modifié l’évolution de ma carrière.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
J’attends que cette transformation permette une meilleure connaissance de notre fonction de soutien pour les autres armes, et ainsi faciliter notre intégration dans les forces.
4) Dans quelle situation vous êtes vous sentie la plus fière de servir comme infirmière militaire ?
J’ai ressenti une fierté d’être infirmière militaire lors d’une conférence à un congrès professionnel régional, qui réunissait des infirmiers de bloc opératoire du milieu civil, après ma présentation du travail de l’infirmer de bloc opératoire en OPEX. J’ai constaté beaucoup de curiosité, de respect et d’étonnement devant la spécificité de notre profession.
5) Quelles principales satisfactions votre engagement vous a-t-il apportées ?
Dès la sortie du DE infirmier, j’ai pu exercer au bloc opératoire comme je le souhaitais, puis effectuer ma spécialisation d’IBODE seulement deux ans après mon engagement. L’exercice dans un bloc opératoire multidisciplinaire me permet de travailler dans des spécialités différentes. Cela évite la « routine » et favorise l’acquisition, l’actualisation permanente des connaissances. Enfin je participe à l’encadrement des étudiants pour lequel j’ai pu bénéficier de la formation de tuteur de stage.
6) Quelles concessions avez-vous du faire dans le cadre familial pour vivre votre engagement ?
Les principales concessions ont surtout affecté la carrière de mon mari (civil) qui a dû choisir la localisation de son poste en fonction de la proximité des hôpitaux militaires. L’éventualité d’une mutation a un impact du même ordre au sein de ma famille. De façon plus générale, il s’agit des concessions familiales relatives à la gestion de mon absence durant mes deux opérations extérieures.
Biographie
L’infirmière de bloc opératoire de classe supérieure Catherine Robert a 40 ans. Elle obtient son Diplôme d’État (DE) d’infirmière en 1994. Elle est affectée à l’HIA Legouest de Metz en 1995. Elle réussit son diplôme d’État d’infirmière de bloc opératoire en 1998. Elle part en OPEX au Kosovo en 1999 avec la 4 e
Antenne chirurgicale aérotransportable (ACA). Elle part en 2010 en Afghanistan pour une mission de trois mois. Catherine Robert est mariée et a trois enfants.
IBODE
Depuis 16 ans, j’occupe un poste d’infirmier de bloc opératoire (IBODE) au bloc opératoire de l’HIA Legouest à Metz. Mon travail comprend trois fonctions : je prépare les interventions, j’assiste le chirurgien, j’assure la traçabilité des matériels, leur entretien et je travaille en collaboration avec l’équipe d’anesthésie. Le bloc opératoire multidisciplinaire me permet d’exercer dans toutes les spécialités chirurgicales : orthopédie, viscérale, ORL, ophtalmologie et odontologie. J’ai ainsi l’opportunité d’acquérir des connaissances multiples pour la polyvalence de mes compétences. Dans le cadre du circuit patient au bloc opératoire, chirurgie réglée comme urgente, l’hygiène et de la sécurité font partie des responsabilités de mon poste.
Infirmière anesthésiste cadre de santé Nadia Delmouly-Telou
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
Je suis la fille d’un sapeur-pompier de Paris. Je connaissais l’existence des centres de formation des étudiants infirmiers militaires et des hôpitaux militaires. Et à 18 ans, l’éventualité de pouvoir participer à des missions extérieures semblait très attirante et motivante.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
En terme de promotion professionnelle, le fait d’être une femme ne me semble pas a priori un frein. Toutefois, dès lors que vous avez des enfants, il paraît plus compliqué de concilier vie familiale et vie professionnelle.
Le volontariat aux OPEX est possible mais demande une organisation bien anticipée. Le soutien des proches se révèle incontournable et indispensable pour pouvoir assurer sereinement une mission pendant plusieurs mois.
Toute promotion professionnelle paramédicale passe par un parcours diplômant (spécialisation, cadre de santé). Pour certains concours, comme celui de l’entrée en école des cadres de santé, le candidat doit passer une sélection militaire puis une sélection civile. À l’issue le candidat est affecté en fonction des besoins du service et de son classement au concours de sélection. Parfois des mutations non « choisies » peuvent entraîner des bouleversements socio-familiaux compliqués à assumer, notamment si le conjoint est de statut civil.
Ainsi, les différents aspects de la profession des MITHA féminins peuvent être un frein à la promotion professionnelle compte tenu de certaines contraintes, mais qui s’appliquent aussi aux personnels masculins.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
La réorganisation voire la transformation du SSA semble normale pour atteindre les objectifs fixés en termes d’efficience et de réduction budgétaire. Cela pour permettre notamment le maintien des hôpitaux militaires qui ont à mon sens leur raison d’être dans le dispositif de soutien des forces en opérations, de concours au service public hospitalier, et de maintien de la qualification professionnelle.
Le recrutement d’infirmiers et de secrétaires médicaux sous statut civil sera bientôt expérimenté. Cette ouverture, plutôt novatrice, traduit une volonté de changement en profondeur, dont il faudra mesurer les conséquences dans la gestion du temps de travail.
4) Quelles principales satisfactions votre engagement vous a-t-il apportées ?
Trente années d’exercice au sein du Service m’ont apportée de nombreuses satisfactions, source de fierté du travail accompli. Ma projection récente en Afghanistan (juillet - octobre 2010) a d’autant renforcé mon sentiment d’appartenance à la communauté militaire au service des blessés. En tant que coordonnateur des soins de l’HMC de KAIA, j’ai pris toute la mesure de la qualité, de l’efficacité du soutien sanitaire des forces en opérations et de l’engagement des personnels de santé, qu’ils soient issus des Forces ou de l’hôpital, parfois au péril de leur vie.
Biographie
Nadia Delmouly est née le 2 Janvier 1963. Elle est infirmière diplômée d’État en 1984. Elle est affectée de 1984 à 1998 à l’HIA Val-de-Grâce. Elle obtient son diplôme d’État d’infirmière spécialisée en anesthésie et réanimation en 1991. Après sa formation à l’institut des cadres de santé de la Salpêtrière (Paris) elle obtient son diplôme en 2000. Elle est affectée depuis 2000 à l’HIA Desgenettes (Lyon). Elle obtient le diplôme technique en 2005. Elle a effectué une OPEX en Afghanistan à l’HMC KAIA en 2010. Elle est mariée et a deux enfants.
Cadre supérieur de santé
Je suis à ce jour positionnée comme faisant fonction de cadre supérieur du pôle « anesthésie - réanimation - urgences - bloc opératoire et CITeRA » à l’HIA Desgenettes. En concertation avec le chef de pôle et les cadres de santé, je coordonne et optimise les prestations de soins et d’activités paramédicales des différentes unités du pôle, et prend part au management des équipes. La gestion des risques et l’évaluation des pratiques cliniques occupent une place prépondérante dans mon exercice quotidien. Enfin, je m’investis dans la formation continue interne des paramédicaux et dans des actions de partenariat avec des centres de formation tant militaires que civils.
Cette prise en charge médicale contribue à l’entretien du moral des combattants. Elle est aussi une source de grande satisfaction et de fierté pour l’ensemble des soignants car elle renforce leur sentiment d’appartenance à la communauté militaire et donne du sens à leur volontariat.
5) Quelles concessions avez-vous du faire dans le cadre familial pour vivre votre engagement ?
L’expérience la plus difficile de ma carrière a été ma mutation d’office en fonction des besoins du Service. Mon conjoint exerçant en milieu professionnel civil et privé, cette mutation a été source de bouleversements dans la sphère familiale : célibat géographique dans un premier temps, puis recherche d’emploi dans la ville d’affectation avec période de chômage pour le conjoint et donc retentissement financier non négligeable.
Infirmière de classe supérieure
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé Eugénie Clément © Lionel Blancofort
des armées ?
Mon engagement initial était orienté pour être infirmière de la Marine nationale. Le changement de statut en 2005, pour devenir MITHA, a permis de bien traduire ma volonté de Biographie concrétiser les échanges interarmées Mariée, mère de deux enfants. À 20 et d’appartenir à un groupe singulier ans, Elle s’engage dans la Marine que représente le Service de santé des nationale en 1986 et intègre l’école des armées (SSA). infirmiers de la Marine nationale à Toulon
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Être une femme dans l’armée, en particulier au sein du SSA, reste aisé et permet de développer ses aptitudes pour s’épanouir professionnellement. Je n’oublie pas que les études paramédicales sont rémunérées, hébergement et alimentation gratuits, terrain et stage variés, personnel enseignant compétent et dévoué. Le monde civil n’offre pas de tels avantages !
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
Je souhaite participer activement avec mes camarades du CMA de Paris à l’engagement du SSA pour assurer un soutien santé de qualité et de proximité par la mutualisation des moyens humains et logistiques.
Infirmier-major du CMA
Le CMA de Paris se situe dans l’École militaire Joffre. Mes activités sont multiples et doivent répondre à des objectifs simples : satisfaire les besoins des forces armées, optimiser tous les moyens dont dispose le CMA, améliorer la qualité des services rendus, la performance.
(aujourd’hui remplacée par l’EPPA). Toujours affectée au sein des Forces (Paris, Brest, Toulon, Cherbourg et les Antilles). Depuis janvier 2011, je suis l’infirmier-major du Centre médical des armées (CMA) de Paris.
4) Quelles principales satisfactions votre engagement vous a-t-il apportées ?
Les satisfactions sont simples mais permanentes : travailler en équipe et rencontrer des personnes de tous horizons.
5) Quels sont les aspects les plus importants dans votre pratique quotidienne ?
Ma principale mission auprès du médecin-chef du CMA Paris est de coordonner, d’encadrer les activités d’une équipe de 148 personnes provenant d’armes et d’horizons différent. Écoute, dialogue, partage des expériences, mise en adéquation des potentiels de chacun, sont ma pratique quotidienne d’infirmier major
du CMA.
6) Quelles concessions avez-vous du faire dans le cadre familial pour vivre votre engagement ?
Je souhaite rassurer et inviter les futures diplômées d’État de l’EPPA à vivre cette belle aventure avec le Service. Concilier la vie de maman, d’épouse et de militaire s’orchestre avec harmonie si vous êtes prêtes à vivre des périodes d’éloignement géographique, des missions à l’étranger, des déménagements successifs.
Médecin chef des services Isabelle Ausset
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
Je suis médecin et chirurgien. Cela m’a prise toute petite. Avec mon frère nous « opérions » nos animaux en peluche. L’autre certitude de mon enfance était que j’irai travailler dans le désert.
J’appartiens à une famille de militaires et de fonctionnaires où la notion de service de l’État est très forte. Connaissant bien le milieu, je savais qu’on pouvait y trouver des modes d’exercices variés avec des opportunités d’aventure dans une relative sécurité financière. J’ai commencé à Niamey portant l’uniforme nigérien. Je suis aujourd’hui médecin adjoint d’un “hôpital parisien”, en ayant fait plus de dix-sept OPEX. Aucun autre milieu ne m’aurait offert cette variété d’activités en ayant le sentiment d’être utile.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Je pense que c’est rigoureusement pareil. Le regard sur les femmes a évolué énormément en peu de temps. Le monde hospitalier est dur pour tous.
3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ?
J’espère que cette transformation du SSA nous permettra de rester proches des forces qui sont notre justification en étant performants et économiquement « rentables ». La connaissance du milieu militaire permet aux hospitaliers de participer aux OPEX avec un bon esprit. Les déploiements en OPEX nécessitent des choix d’organisation pour les blocs opératoires qui devront allier un niveau technique de qualité pour les praticiens et une offre de soins pérennisée à notre patientèle. L’évolution devrait nous conduire à un compromis entre la rigueur de gestion et la souplesse de gestion en RH pour un fonctionnement stabilisé.
4) Vos projets de carrière ont-ils évolué selon vos aspirations?
La variété des opportunités offertes m’a permis de ne jamais avoir de sensations d’ennui ou répétition, et souvent d’être utile aux autres.
5) Que retenez-vous de vos expériences en antenne chirurgicale ?
J’ai eu la chance d’être chef d’antenne très jeune. U n départ en deux heures en Centrafrique avec le 2 e REP, des excuses auprès d’un chef de corps après une fête un peu bruyante : ça apprend énormément ! Apprendre à commander, à se tromper, à l’avouer et repartir pour une nouvelle mission. Les dernières années ont été passionnantes par leur diversité, et la nécessaire réactivité. Je garde des souvenirs passionnants de récupération de nomades brûlés au Tchad, du voyage de Korogo à Abidjan à un moment dramatique pour nos Forces, d’autres plus ludiques de langoustes grillées à N’djaména , à Korogo, ou de pizzas à Bangui ! Mais j’ai vécu aussi des instants intenses à en RENHOSP à PTT building à Sarajevo, et à Kaboul.
6) Avez-vous observé des évolutions dans la considération des femmes dans votre milieu professionnel depuis le début de votre carrière ?
Malheureusement, pas autant qu’on pourrait s’y attendre ! Dans le milieu militaire et en OPEX, le médecin est souvent seul officier supérieur féminin, avec le commissaire, parfois quelques pilotes de chasse, ou de l’AL AT. On en voit apparaitre dans quelques armes, comme les transmissions. Mais je crois qu’elles sont de plus en plus nombreuses à l’École de Guerre par exemple. Dans le monde des hôpitaux, le nombre des médecins féminins a considérablement augmenté, et il y a de plus en plus de femmes chef de service.
Biographie
À dix-sept ans, elle intègre l’ESSA Bordeaux en 1975. Après l’école d’application au Pharo (Marseille) elle est affectée en 1983 à Niamey (Niger). Elle effectue son assistanat de chirurgie orthopédique à l’HIA Robert Picqué (Bordeaux), son clinicat à l’HIA Clermont Tonnerre (Brest) et est affectée à l’HIA Ste Anne (Toulon) comme spécialiste en 1995. Elle est nommée médecin chef de la 4 e Antenne chirurgicale aérotransportable (ACA) de 1996 à 1998 puis de décembre 2002 à mars 2006. Elle devient chef du service d’orthopédie traumatologique. OPEX comme médecin-chef de l’hôpital de KAIA (Kaboul – Afghanistan) de septembre 2009 à janvier 2010. Elle est aujourd’hui médecin-chef adjoint de l’HIA Bégin (Saint-Mandé). Elle est chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre National du mérite.
À mon avis , l’évolution la plus nette est qu’on ne leur demande plus de se comporter comme des hommes. Elles apportent une organisation différente pour les horaires par exemple, qui paraît plus réaliste. Et les hommes trouvent leur compte dans ce changement. Mais en cas de compétition, la différence réapparaît dans les propos... car il faut bien avoir quelque chose à reprocher ! Cependant ce n’est pas plus injuste que les défauts que les hommes se trouvent entre eux pour expliquer qu’un tel ne convient pas !
7) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaiteraient s’engager ?
Je dirais la même chose qu’à un garçon : être sûr de ce qu’il veut, se donner les moyens d’y arriver et s’y tenir. Et ne pas perdre son temps à regarder ce que fait le voisin si on a du plaisir dans son travail.
Secrétaire administrative de classe exceptionnelle Hélène Portalier
1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du service de santé des armées ?
Ce fut une opportunité en 1982 dans le cadre de mon évolution de carrière, suite à la réussite du concours d’adjoint administratif puis du concours de secrétaire administratif en 1981.
2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme?
Je n’ai jamais été confrontée au cours de ma carrière à ce problème, mais j’en suis consciente car ma fille travaille en effet dans le privé.
3) Quels sont les aspects les plus importants dans votre pratique quotidienne ?
L’expertise et le conseil auprès de la hiérarchie et des administrés.
4) Avez-vous observé des évolutions dans la considération des femmes dans votre milieu professionnel depuis le début de votre carrière ?
Tout au long de mon parcours professionnel, j’ai toujours exercé dans des services à forte féminisation. La féminisation est en augmentation depuis la fin de la conscription. À l’heure actuelle, le rôle des femmes est important, et les postes à responsabilité dans toutes les spécialités se féminisent.
Adjoint au chef du BLRH
J’exerce mes fonctions d’adjoint au chef du bureau des ressources humaines du site Sainte-Anne de Toulon, comprenant cinq établissements (HIA, DRSSA, IMNSSA, EPPA, BCAPM) soit le soutien 1 500 personnes.
Je manage une équipe de trente-cinq personnes en charge du suivi de l’expression des besoins du site Sainte-Anne en matière de recrutement, de gestion et de suivi des restructurations, l’élaboration, la mise à jour et le réajustement du référentiel en organisation, l’élaboration des statistiques annuelles d’exploitation, du budget prévisionnel et du compte de gestion. De même, mon équipe assure la gestion des vacataires et CDD, la construction de réseaux efficaces, le suivi et la vérification du service fait des gardes médicales.
Biographie
Elle débute sa carrière en 1973 à la CNMSS (Toulon). En 1981 elle est affectée au bureau du service national de Marseille. De novembre 1982 à fin 1986, elle est responsable du bureau d’administration générale de l’HIA Laveran (Marseille). Puis de 1987 à juillet 1998, elle est chef de service adjoint au Service des hospitalisations et des soins externes (SHSE) de l’HIA SainteAnne (Toulon). Elle assure de 1998 à 2005, les fonctions d’adjoint au chef du service du personnel et responsable de la cellule de communication et relations sociales. En septembre 2005, elle seconde le chef de service du personnel de l’HIA Sainte-Anne, et depuis juin 2009 elle est adjointe au chef du Bureau local des ressources humaines (BLRH) de Toulon.