Actu Santé Juillet-Septembre 2011

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Dossier

Féminisation du SSA

MédecinenchefSylviePaul ChefdecorpsduRégimentmédical 1) Pourquoi avez-vous choisi de servir au sein du Service de santé des armées (SSA) ? J’ai toujours voulu être médecin militaire, car à l’époque je pensais m’engager pour faire de l’humanitaire. Servir au sein du service de santé des armées a donc été pour moi une évidence. Intégrer l’ESSA de Lyon fut la réalisation de mon rêve. Lorsque j’ai mis l’uniforme pour la première fois, j’ai su que j’avais fait le bon choix. 2) Pensez-vous qu’il soit (ait été) plus facile, plus difficile, de réussir professionnellement au sein du SSA que dans le monde civil parce que vous êtes une femme? Être une femme n’a jamais constitué ni un obstacle, ni une aide pour mon parcours professionnel. Ma carrière n’est que le reflet de mon travail, de mes aspirations et parfois, du hasard. Je ne pense pas avoir bénéficié d’un passe-droit ou d’un avantage parce que j’étais une femme. Dans mon commandement actuel je ne fais pas de distinction entre les hommes et les femmes. On ne le dit jamais assez, « à l’armée, il n’y a ni d’hommes ni de femmes : il n’y a que des soldats ! ». Pour répondre très franchement à la question, il est évident que je n’aurais jamais eu une telle carrière dans le civil, car les armées en général, et le service de santé en particulier, ont toujours appliqué une stricte égalité entre les hommes et les femmes. 3) Qu’attendez-vous de la transformation du SSA ? Je suis très concernée, car le régiment dans lequel j’ai l’honneur de servir sera restructuré à l’été 2011. Je vais vivre, à la fois la dissolution du 3 e régiment médical, et la création du régiment médical. Il est indispensable que notre institution s’adapte aux enjeux actuels de Défense. Chacun à son niveau contribue à cette transformation. Pour le Ser vice, une nécessaire

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optimisation des ressources humaines et matérielles doit s’appliquer, pour d’une part répondre aux attentes du livre Blanc, et d’autre part pour pérenniser le SSA au service du combattant. 4) La mobilité est elle un véritable obstacle à l’épanouissement familial? Lorsque l’on s’engage dans l’armée, on sait que la mobilité fait partie des contraintes. En famille la mobilité peut devenir problématique, essentiellement à cause des contraintes professionnelles pour le conjoint et la scolarité des enfants. J’ai la chance de vivre avec une personne particulièrement compréhensive, et moderne d’esprit, qui a sacrifié sa carrière professionnelle pour que je puisse poursuivre la mienne, et pour élever nos enfants. Avec du recul, je sais que je vis dans un équilibre harmonieux avec des enfants épanouis qui, je crois, n’ont pas trop souffert de la mobilité imposée. Pour moi, un militaire reste militaire vingt quatre heures par jour. Un aménagement des journées de travail pourrait cependant permettre à certains personnels, sous réserve d’un poste le permettant, de continuer à travailler sans prendre de disponibilité pour élever les enfants ; par exemple deux mi-temps sur un même poste.

Biographie Elle intègre en 1981 l’ESSA Lyon. Thésée en 1989, sa première affectation est le 505e régiment du train. De 1990 à 1992 elle est médecin du personnel du centre hospitalier Bouffard (Djibouti). Elle est médecin adjoint puis médecin chef du 7e régiment d’artillerie de 1992 à 1999 et officier NBC corps de troupe. Commandant de compagnie élèves à l’ESSA Bordeaux de 1999 à 2003, elle est affectée au CISAT en tant que chef des cours péri-médicaux puis directeur général de la formation et enfin chef de centre et pilote du domaine de spécialité santé. Elle prend le commandement du régiment médical le 1er juillet 2011. Praticien confirmé du SSA, elle a participé aux opérations Daguet (1991), Iskoutir (1995), Salamandre (1996) et Daman (2008). Elle est chevalier de l’ordre National du mérite. Mariée, deux enfants.

Chef de corps Le médecin en chef Sylvie Paul est le chef de corps du régiment médical depuis du 1er juillet 2011. Elle est responsable de la montée en puissance de ce nouveau régiment. Le régiment médical est le plus volumineux de l’armée de Terre avec 1 600 personnels affectés sur onze emprises géographiques différentes. Sa particularité est d’avoir à la fois une vocation opérationnelle et une vocation médicale. Elle reçoit ses directives d’une part, de la direction centrale du service de santé des armées pour la partie technique médicale, et d’autre part, de la brigade logistique pour l’exécution de ses missions. Le régiment médical est donc l’interface entre le service de santé des armées et l’armée de Terre. Actu Santé - N°

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