Actu Santé Octobre-Décembre 2011

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Inauguration du nouveau bloc Sud de l'HIA Bégin

Baltic 2011 : Plan rouge en Lituanie

EPPA : raid sur le Mont Faron

Le Centre de transfusion sanguine des armées mobilise les donneurs

# 125 octobre • décembre 2011 • 1¤

www.defense.gouv.fr/sante

actualités du service de santé des armées

Dossier :

Les centres médicaux des armées



Sommaire

# 125

Actu Santé octobre • décembre 2011 Actualités

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Missions extérieures Récit d’une expérience jamaïcaine Opération Harmattan : kinésithérapeute au sein du poste médical du DETAIR de La Sude

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Dossier

Les centres médicaux des armées

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26 Vie du service Raid de restitution des connaissances sur le Mont Faron Les formations militaires initiales MITHA à Rochefort Le Centre de transfusion sanguine des armées mobilise les donneurs

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Prépa Opex HIA Robert Picqué : préparation paramédicale pour les missions au rôle 3 de KAIA

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International Baltic 2011 : Plan rouge en Lituanie Bouffard et chirurgie cardiaque : du cœur à l’ouvrage

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Quoi de neuf

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27 © Photos couverture : VAB : ECPAD Consultation : SMCN B.Leduc

DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information - Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 bcissa@dcssa.fr

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Actualités Retrouvez toute l’actualité du Service sur Intrasan et sur www.defense.gouv.fr/sante

Création de l'École de santé des armées

© HIA Percy

Bron (69) - 2 juillet 2011 Le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a présidé la cérémonie de création de l'École de santé des armées (ESA), en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires. L’ESA est l'héritière des écoles du service de santé des armées de Lyon et de Bordeaux. Elle est désormais le centre unique pour les six premières années de formation initiale des médecins et des pharmaciens des armées.

Visite aux blessés du président de la République à l'HIA Percy

© MC D. Gutierrez

Clamart (94) - 14 juillet 2011 Avant d'assister au défilé sur les Champs-Élysées, monsieur Nicolas Sarkozy, président de la République, a souhaité rencontrer des militaires blessés en opérations. Il était accompagné par monsieur le ministre de la Défense et des anciens combattants ainsi que par le directeur central du service de santé des armées. Hospitalisés dans les services de chirurgie orthopédique et de médecine de rééducation fonctionnelle, les blessés et leurs familles ont pu avoir des échanges avec le Président de la République en présence d'équipes soignantes et de responsables de la CABAT.

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Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011


en bref...

Coopération franco-allemande

Visite du ministre de l'Intérieur à l'hôpital Percy

Le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a signé le 6 septembre 2011, une lettre d'intention sur le développement franco-allemand d'un auto-injecteur contre les neurotoxiques. Cette action s'inscrit dans les priorités de la coopération militaire franco-allemande. © S. Lambert / HIA Percy

Vendredi 26 août 2011

©E

SA

www.sanitaetsdienst-bundeswehr.de

© CCH S. Lemaire

Monsieur Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, s'est rendu à l'hôpital d'instruction des armées Percy, à Clamart (Hauts-deSeine), pour s’entretenir avec six gendarmes hospitalisés, dont cinq récemment blessés en Afghanistan.

Partenariat SSA et CNMSS © CCH S. Lemaire

Jeudi 8 septembre 2011

Visite du directeur du service de santé militaire du Royaume-Uni

© ESA

Le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a accueilli les 22 et 23 septembre 2011, son homologue du Royaume-Uni, le vice-amiral Philip Raffaelli.

Du verre, de grands volumes et de la lumière. Le médecin général des armées Gérard Nédellec a inauguré le 6 juillet 2011, le bâtiment de six niveaux et de 25 000 mètres carrés. De nombreuses personnalités civiles et militaires ont bénéficié d'une visite détaillée de ce “monobloc”. Le médecin général Éric Renoux, médecin chef de l'HIA Bégin, a présenté d'une part toutes les nouveautés techniques (nouveaux blocs opératoires, pharmacie, stérilisation qui servira également à l'HIA du Val-de-Grâce...), a fait un point de situation sur le calendrier du chantier “Bégin rénové” qui s'achèvera en 2013, a rappelé la participation significative des personnels de l'HIA Bégin aux OPEX, tout en précisant que Bégin, comme tous les hôpitaux militaires, était ouvert à l'ensemble de la communauté de la Défense ainsi qu'à la population civile (âge supérieur à 15 ans).

Le directeur central du service de santé des armées et le directeur de la caisse nationale militaire de sécurité sociale ont signé le 8 septembre 2011, au Fort Neuf de Vincennes, la convention relative à la prévention des risques liés à l'alcool en milieu militaire. Le partenariat entre le SSA et la CNMSS s'illustrera de nouveau en janvier 2012, par la conférence conjointe relative aux besoins de prévention des militaires, de leur famille, des retraités de la Défense et de leur conjoint.

Départ à la retraite : préavis de six mois Dorénavant, pour obtenir la concession et la liquidation de leur pension de retraite, les fonctionnaires et les militaires devront faire la demande, par la voie hiérarchique, d'admission à la retraite six mois avant la date de départ prévue (art. 1er du décret 2011-616 du 30 mai 2011).

© CCH S. Lemaire

Inauguration du nouveau bloc Sud de l'HIA Bégin

Cette visite était organisée autour des thèmes principaux de la coopération renforcée franco-britannique des deux services de santé : le soutien santé en opérations, le ravitaillement sanitaire, la surveillance épidémiologique et la recherche scientifique.

Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

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Actualités

© EPPA

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ESA : 1er défilé du 14 juillet 2011 sur les Champs-Élysées

Visite de l’US Army Deputy Surgeon General Kaboul - 22 juillet 2011 Le major general Horoho, Deputy Surgeon General (directeur adjoint) du service de santé de l’US Army, a visité l’HMC KAIA. Elle a été particulièrement intéressée par le caractère multinational de l’équipe soignante (Belge, Tchèque, Britannique, Bulgare, US), avec laquelle elle s’est entretenue. Après une visite aux blessés de l’HMC, le MG Hororo s’est vue présenter les différents modes d’évacuation médicale, dont le dispositif MORPHEE. Après une carrière de trauma nurse puis de cadre de santé, et enfin de directrice des soins, le major general Horoho est à la fois US Army Deputy Surgeon General et Chief of Army Nurse Corps.

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Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

© Jean Peraud

Le major general Horoho et le médecin en chef de l'HMC KAIA, Rémi Macarez

© D.R.

Placé sous le signe de l'année "Outre-mer", mais endeuillé par la mort de six soldats en Afghanistan, ce défilé a permis à l’École de santé des armées (ESA) de se présenter aux côtés de l'École du Val-de-Grâce.

Opération Pollux (décembre 1953)

www.ecpad.fr

Hommage au médecin en chef Pierre Rouault Une grande figure du Service a disparu le 17 septembre 2011. Le médecin Pierre Rouault, affecté au 5e bataillon de parachutistes vietnamiens, est parachuté le 14 mars 1954 sur Diên Biên Phú. Il est blessé le 7 mai 1954 (chute du camp retranché) et reste prisonnier du Viet Minh du 8 mai au 2 septembre 1954. Il participe ensuite au conflit algérien comme médecin-chef du 8e bataillon de parachutistes coloniaux et poursuivra sa carrière à la mission militaire de Vientiane (Laos). Il est admis à la retraite en 1981. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches.


en bref...

EPPA - Toulon Promotion « Infirmier de classe supérieure Mathieu Toinette »

© D.R.

Le 16 septembre 2011, les quatre-vingt-dixneuf élèves de la 13 e promotion d’infirmiers ont reçu le nom de leur parrain par le médecin général Carpentier, commandant l’EPPA. La cérémonie a été présidée par le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, en présence du colonel Ogier, chef de corps du 402 e régiment d’artillerie de Châlons-en-Champagne.

Le 21 juin dernier, le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a signé au Pentagone, au nom du chef d'état-major des armées, un accord de réciprocité entre le département de la défense américain et le ministère de la Défense sur l'offre de soins.

© MC D. Gutierrez

Les militaires et leurs ayants-droit des deux pays, affectés ou en missions, en France comme aux États-Unis, pourront bénéficier de la gratuité des soins dans les établissements de santé militaires. Ce dispositif complète le SOFA-OTAN (Statusof-Forces Agreement ) qui aux USA se limite à la seule gratuité des soins externes.

Décoration

© D.R.

Le Premier ministre de la république de Djibouti a décoré le médecin en chef Pierre-Laurent Massoure, chevalier de l'ordre de la Grande Étoile de Djibouti pour le remercier de sa grande implication dans la prise en charge des pathologies cardiaques congénitales.

Cet accord négocié par le service de santé des armées directement avec les institutions américaines s'inscrit dans le cadre des mesures d'amélioration de la condition du personnel affecté à l'étranger voulues par l'état-major des armées. À terme, plus de 150 militaires français et leurs familles devraient voir diminuer de manière conséquente le coût financier de leur couverture santé aux USA. Seuls dépendront, alors, d’un autre dispositif – comme celui d’Unéo, par exemple – les frais engendrés par une hospitalisation en milieu civil.

Remise des brevets de médecine aéronautique à l'Ecole du Val de Grâce

Stéphane Foucher (BA 942 de Lyon Mont Verdun) et le médecin principal Chrystèle Millet (BA 102 de Dijon). Les BMAS ont été décernés au médecin Lucile Bochu (CMA Vincennes - antenne Maison-Alfort), au médecin Caroline Camus (CMA Draguignan - Le Cannet), au médecin Yann Daniel (CMA Montauban), au médecin principal Nicolas Juzan (CMA Phalsbourg), au médecin commandant Yassine Chebbi (Tunisie), au médecin capitaine Mahamadou Dari Mossi (Niger), au médecin lieutenant-colonel Toussaint Mba Mve (Gabon), au médecin capitaine Murielle Moampea Mbio (Cameroun), au médecin colonel Sylverman Ranelson (Madagascar) et au médecin capitaine Rachid Zerrouk (Maroc). Félicitations à tous les brevetés !

Le Régiment médical est né « Servire pro salvare » Le 1er juillet 2011, la base de Défense de La Valbonne a vu naître officiellement le plus volumineux des régiments de l’armée de Terre : le régiment médical. Issu de la fusion du 3 e régiment médical de La Valbonne, du 1er régiment médical et du CISAT à Metz, il a été mis à l’honneur lors d’une cérémonie qui a eu lieu le 4 juillet. Le médecin en chef Sylvie Paul, premier chef de corps, a reçu des mains du général d’armée Elrick Irastorza, le nouvel emblème. L’ensemble des troupes a défilé pour la première fois avec les nouveaux attributs du régiment : fanions, insignes et losanges de manche.

© Rmed

Accord de réciprocité France – USA sur l’offre de soins

Paris, le 28 juin 2011 - C'est dans l'amphithéâtre Rouvillois de l’École du Val-de-Grâce que s’est déroulée la cérémonie de remise des Brevets supérieurs de médecine aéronautique (BSMA) et des Brevets de médecine aéronautique et spatiale (BMAS). Les lauréats du BSMA sont le médecin principal Céline Baraza (BA 128 de Metz), le médecin principal Romain Dupont (BA 116 de Luxeuil), le médecin principal Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

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Missions extérieures Récit d’une

expérience jamaïcaine

Mars 2011 - La France déploie un détachement aérien à La Sude en Grèce dans le cadre de l’opération Harmattan, composante française de l’opération « Unified Protector » déclenchée en réponse à la crise libyenne.

La mission Elle consistait à s’insérer dans la deuxième compagnie du second bataillon des JDF. Durant dix jours, nous avons ainsi pu expérimenter leurs techniques d’entrainement physique, manipuler et tirer avec le M16, leur fusil de dotation, gravir de nuit la blue moutain, point culminant de l’île ou encore participer à des progressions en milieu aquatique. Le soutien médical jamaïcain se rapproche du fonctionnement américain avec un paramedics sur le camp en permanence, joignable par téléphone. Ce dernier dispose d’une salle avec table d’examen ainsi que d’un véhicule d’intervention à l’équipement rustique.

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Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

Le principal enjeu de ces échanges réside dans l’analyse des risques potentiels encourus par nos militaires dans des pays où le système de soins et les moyens d’évacuation sont peu connus. La politique du médecin chef du 41e BIMa est de déployer un soutien maximum afin d’assurer une prise en charge complète des éventuels blessés d’où la présence d’un médecin et d’un infirmier lors de cette mission. MP Patrick Rakotondramasy Médecin adjoint - 41e BIMa ICN Jérôme Nicolas Infirmier adjoint

© Photos : MP P. Rakotondramasy

Les forces armées nationales sont les JDF pour Jamaican Defence Forces. Cette armée regroupe 3 500 soldats professionnels répartis en une petite entité maritime, une force aérienne limitée, un bataillon de service et de soutien, un état-major sur Kingston et deux bataillons d’infanterie. Les bataillons remplissent des missions spécifiques : patrouille, recherche et destruction de champs de cannabis pour les uns et travail en partenariat avec la police nationale dans le cadre de la lutte anti-gang pour les autres.

En pratique, ce paramedics est en mesure de poser une perfusion et de prendre en charge les traumatismes légers. Il peut contacter par téléphone un médecin civil dont le cabinet se trouve à proximité pour d’éventuels conseils et qui se rend au camp militaire tous les mardis tout en restant disponible pour l’armée le reste du temps. L’hôpital le plus proche est le Saint Ann’s Bay Hospital situé à demi-heure de route.

De jour comme de nuit, soixante Personnels navigants (PN) effectuent des missions de plus de cinq heures de vol à bord de Mirages 2000-5, 2000D et 2000K2. Les contraintes sont nombreuses : maintien de posture prolongée, accélérations, vibrations, contraintes rachidiennes (cervicales en particulier), etc. La fatigue générale et musculosquelettique résultante a motivé la mise en place d’un masseur-kinésithérapeute pour assurer une prise en charge précoce des problèmes rachidiens et optimiser la « récupération opérationnelle » des équipages.

© MKCN Julien Sale

U

Les forces armées jamaïcaïnes

kinésithérapeute au sein du poste médical du DETAIR de La Sude (Souda)

Durant dix jours, un binôme médecin / infirmier du 41e BIMa a soutenu une section du 1er RMed en mission de courte durée en Guadeloupe lors d’un échange bilatéral avec les forces armées jamaïcaines. ne des missions confiées au 41e Bataillon d’infanterie de Marine (BIMa) par le COMSUP de Martinique est la préparation et la réalisation d’échanges bilatéraux avec les forces armées des pays limitrophes. En 2010, le 41e BIMa a participé à trois échanges avec le Mexique, Antigua et la Colombie. En 2011, mon infirmier et moimême avons eu la chance de soutenir une section du 1er RMed en mission en Jamaïque.

Opération Harmattan :

Positionnés au niveau de la zone d’hébergement, dans un environnement calme hors des nuisances de la base, l’activité a été importante avec la moitié de l’effectif des PN pris en charge durant la première semaine. La présence du masseur-kinésithérapeute au sein d’un détachement aérien constitue un complément important au soutien médical dans l’optimisation de la gestion de la fatigue et du stress des PN. MKCN Julien Sale HIA Laveran - Marseille Service de médecine physique et de réadaptation MC David Gras - ICN Virginie Lebailly


Dossier

Les centres médicaux des armées © CCH S. Lemaire

Médecin général des armées

Gérard Nédellec Directeur central du service de santé des armées Créés par décision ministérielle le 15 décembre 2010, les Centres médicaux des armées (CMA) s’intègrent parfaitement dans l’ensemble de la transformation des armées et du service de santé des armées. Pour réaliser sa mission de soutien des forces, le Service doit avoir la maîtrise des différents moyens relevant de sa responsabilité. La création des bases de défense, avec le regroupement des unités, a nécessité la réorganisation du soutien santé. En parfaite convergence, ces deux évolutions ont conduit à la création de centres médicaux des armées, formations organiques du service de santé. Pour les armées et pour les personnels du SSA, le soutien des forces par le Service est réalisé dans de meilleures conditions grâce au regroupement des moyens, lorsque cela est possible dans le cadre des infrastructures existantes ou prévues, ou par une meilleure organisation en vue d’une rationalisation accrue.

Sommaire Partie intégrante du projet du SSA, l’offre de soins auprès de la collectivité militaire, élargie aux anciens militaires blessés et aux familles a été désignée comme une priorité. La nouvelle organisation du soutien donnera au Service de meilleures armes pour réaliser cette offre.

• Perception par les centres médicaux des armées du soutien fourni par les bases de Défense page 10

Ces CMA n’ont bien évidemment pas atteint leur pleine maturité et des difficultés peuvent encore persister, mais j’ai confiance en l’avenir. Je suis persuadé que chacun aura à cœur de les faire évoluer pour que cette nécessaire transformation soit une réussite. »

• CMA Paris DRSSA Saint-Germain-en-Laye pages 10 - 11 • CMA Nancy DRSSA Metz pages 12 - 13

Lille Cherbourg

Charleville-Mézières Creil

• CMA Pau-BayonneTarbes DRSSA Bordeaux pages 18 - 19

Évreux

Phalsbourg

TThierville-sur-Meuse

St-Dizier

Paris

Cesson Sévigné

Ochey

Montlhéry

Bricy

Guer

Oberhoffen Colmar Belfort

Luxeuil Angers Tours St-Maixent Rochefort

ClermontFerrand

Retrouvez la carte et les insignes de tous les CMA dans la partie centrale détachable de votre dossier.

Besançon

Dijon

Avord

• CMA Brest-Lorient DRSSA Brest pages 20 - 21

Metz

Mourmelon

Brest

La Valbonne

Angoulême Lyon

Bordeaux La-Teste-de-Buch

Grenoble Brive-la-Gaillarde Valence

Gap

Montauban Mont-de-Marsan

• CMIA Djibouti DIASS Djibouti pages 22 - 23

St-Christol

Nîmes ©

Toulouse

BC

ISS

A

Draguignan

Istres

Pau Carcassonne

Marseille

Toulon Calvi

DRSSA Bordeaux

Metz

Brest

St-Germain

Lyon

Toulon

Ventiseri-Solenzara

Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

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Dossier : Les CMA

Perception par les centres médicaux des armées

Paris

Le CM

du soutien fourni

par les bases de Défense

Général de corps aérien

Éric ROUZAUD Sous-chef d’état-major soutien de l’EMA

Général de division

Jean-Louis VERGEZ Commandant le centre de pilotage et de conduite du soutien de l’EMA

Satisfaction globale

L

a perception du soutien fourni aux CMA par les GSBdD est globalement bonne d’après l’indicateur mensuel, mis en place par le SSA, précisant le taux de demandes non honorées par les GSBdD. Au premier semestre 2011, ce taux oscillait entre 10,55 % (février 2011) et 19,35 % (avril 2011). L’importance du pilotage des CMA par les DRSSA est illustrée par la visioconférence mensuelle entre les six échelons intermédiaires et la direction centrale du service de santé des armées. Si l’impression d’ensemble est relativement bonne, la montée en puissance des BdD, sans procédure bien établie ou mal interprétée, entraîne encore des périodes de flottement (mise en place de SILLAGE, FD en ligne,…). Le SSA, en bon élève, a transféré au « BOP Soutien » tous les budgets correspondant aux périmètres définis mais constate que certaines prestations pour lesquelles il a cotisé ne sont pas réalisées par défaut budgétaire.

Il reste des points à améliorer Le premier est d’aplanir la différence d’interprétation des périmètres AGSC et soutien commun, d’un GSBdD à

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Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

l’autre. Certains périmètres sont encore flous (c’est le cas des SIC ou de l’entretien/acquisition des véhicules sanitaires de la gamme commerciale). Ces différences de traitement d’un GSBdD à l’autre entraînent une forme d’incompréhension au sein des CMA. Ensuite, le budget des GSBdD ne semble pas suffisamment taillé pour assurer l’ensemble des prestations qui leur échoient. Des ComBdD ont demandé à certains médecins-chefs de BdD d’acheter, par exemple, leurs fournitures de bureau, leur papier-toilette, faute de crédits… Une partie de l’administration du personnel, qui ressort du GSBdD, sera du ressort des CMA sans transfert d’ETP (l’AdT envisage de mettre Concerto dans les CMA pour réaliser une partie de l’administration des EVAT santé). Cette une charge supplémentaire pour les CMA, est mal vécue localement car ne s’inscrivant plus dans l’esprit de la réforme. Enfin, le SSA a la responsabilité de l’infrastructure des CMA. Cela a parfois été interprété par certains GSBdD comme un prétexte pour ne plus s’occuper de l’entretien courant (ex : changement d’un néon).

Médecin en chef

Jean-François BOIN Commandant le centre médical des armées de Paris - École militaire depuis le 1er janvier 2011

Praticien certifié du SSA Auditeur IHEDN régionale IDF (183e session) Officier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’ordre national du Mérite, 4 citations (Guerre du Golfe, Irak, Afghanistan, Sahel) Né le 17 avril 1960 à Saumur (49) Divorcé - trois enfants

Médecin général inspecteur

Jack DOROL Directeur régional DRSSA Saint-Germain-en-Laye


Dossier : Les CMA

A de toutes les cultures militaires !

En juillet 2011, 12% de ses effectifs étaient en mission opérationnelle hors métropole. Les différentes antennes travaillent en cohérence sous l’autorité d’un chef unique. Le travail sous LUMM s’organise à marche forcée au sein des antennes et de nombreuses procédures tech-

© CMA Paris

L

e CMA de Paris appartient à la Base de Défense (BdD) Ile-deFrance (IDF). Il soutient 20 000 personnes de la communauté de la Défense. Une centaine de professionnels travaillent dans ses différentes antennes issues des anciens services médicaux d’unité Terre, Air, Mer, Gendarmerie et SSA. La médecine de prévention des personnels de la DGA fait aussi partie de ses missions. Un atout important du CMA est la proximité des implantations militaires et des trois Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) parisiens. À l’automne 2011, il participera au fonctionnement du futur Centre d’expertise médicale initiale (CEMI) d’IDF en liaison avec le CMA de Vincennes.

niques communes sont écrites, testées, validées et appliquées. Le contexte financier contraint actuel oblige tous les acteurs, AGSC, GSBdD à se comprendre mutuellement et donc à mieux se connaitre. Les objectifs du CMA Paris à court terme sont sa reconnaissance comme pôle de formation médicale et de recherche clinique, ses coopérations avec les hôpitaux d’instruction des armées de la région parisienne, sa disponibilité au profit de la communauté de la Défense.

Les chiffres du CMA • 15 antennes (médicales, prévention ou vétérinaires) • 125 personnes dont 70 du SSA • 22 000 personnes soutenues Après six mois de fonctionnement : • 7 500 visites médicales annuelles • 13 000 consultations • 18 000 actes médicaux infirmiers

DRSSA de Saint-Germain-en-Laye La DRSSA de Saint-Germain-en-Laye gère des CMA répartis sur les régions Ile-de-France et NordPas-de-Calais, ainsi que trois outre-mer (Gabon, Abu Dabi, Sénégal).

D

epuis le 1er janvier 2011, la généralisation des CMA fait apparaître deux grandes tendances. La première concerne les CMIA outre-mer et le CMA de la brigade des sapeurs pompiers de Paris qui n’ont pas connus de grands changements fonctionnels. Les autres CMA doivent s’approprier ce nouvel outil ainsi que le nouveau métier de commandant de CMA. Les médecins chefs, conscients des enjeux, ne ménagent pas leurs ef-

forts pour pallier à leur impréparation et à leurs nombreuses charges administratives. Il est trop tôt pour juger des effets de cette restructuration. Voulue pour recentrer les tâches vers le soin, les difficultés multiples en personnels et en moyens obligent à une mutualisation extrême entre les CMA parisiens. L’expérience amènera probablement à en redéfinir la géographie.

La difficulté de placer sous le régime commun les antennes spécialisées se fait jour. Facilement résolue pour la BSPP de par son statut spécial, plus difficilement pour la BA 117 et l’antenne spécialisée du GIGN. Le système du CMA trouve alors rapidement ses limites.

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Dossier : Les CMA

Nancy

De la Lorraine à la Lybie

L

Les nouvelles responsabilités du médecin-chef, commandant du CMA, dans la réalisation du soutien santé et sa mutualisation en Base de Défense (BdD) sont bien intégrés dans le processus de préparation des activités. Une des nouvelles responsabilités en tant que commandant du CMA est l’Hygiène et la sécurité du travail (HSCT) qui doit être coordonnée avec les commandant des formations responsables des sites où les structures du CMA sont implantées.

La formation médicale continue et la formation militaire dans le cadre des projections sont bien ancrées. Le renforcement du CEMI par le CMA donne satisfaction. La participation du CEMI aux activités du CMA leur permet de garder une activité technique. La médecine de prévention, charge actuelle du CMA, devrait avoir des locaux dédiés en fin d’année. Ces activités bénéficient du renfort de médecins et infirmiers réservistes totalement intégrés au CMA.

Médecin en chef

Pierre BLANCO DE LA TORRE Praticien confirmé Commandant le CMA de Nancy

L’opération Harmattan a débuté depuis Nancy. Elle a imposé un soutien santé particulier des militaires exécutant les missions depuis la base aérienne.

© Photos : CMA Nancy

Le circuit des demandes de soutien hors BdD reste encore perfectible. Les procédures d’accueil des bénéficiaires de soins, du suivi des équipements

santé et de la «qualité» progressent avec l’appui de la DRSSA de Metz. La gestion de nos personnels militaires du rang bénéficie de l’action proactive des services de la direction des ressources humaines de la BdD.

© ECPAD

e centre médical des armées de Nancy a pour principales missions le soutien santé de 5 600 militaires dont 800 gendarmes, la participation aux OPEX, la création d’une antenne de médecine de prévention pour 700 personnels civils de la Défense et l’intégration d’un Centre d’expertise médicale initiale (CEMI).

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Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011


Dossier : Les CMA

DRSSA de Metz

E

n 2012, malgré une idée reçue laissant à penser que l’Est de la France se viderait de ses militaires, la Zone de Défense Est (ZDE) restera le bastion principal des forces. Cela nécessitera un effort important en matière de projection, de préparation opérationnelle, de mise en condition opérationnelle et de soutien des activités. Quinze états-majors, cinq bases aériennes, trente-deux régiments des forces terrestres, la plupart des camps nationaux majeurs, quatre centres d’entraînement, l’unité du SEA et quatre CFIM, répartis sur les cinq régions de la ZDE et treize BDD, laisseront au périmètre de la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Metz un point d’application majeur de nos forces.

Médecin général

Jean-Luc GUIGON Directeur régional DRSSA Metz

Les treize centres médicaux des armées (CMA), répartis sur cinquante emprises médicales, sont soumis à rude épreuve, mais font quotidiennement la preuve que la nouvelle organisation permet l’adéquation à leurs missions, malgré un sous-effectif endémique, autorisant la répartition des efforts au sein d’un même CMA ou bien entre plusieurs CMA. Jeune et dynamique, leur personnel s’est parfaitement adapté, aidé en permanence par l’équipe de la DRSSA. Si la montée en puissance des Groupements de soutien des bases de Défense (GSBDD) est parfois difficile avec ici et là quelques dysfonctionnements, on sent partout la bonne volonté qui sous-tend la réussite.

Médecin général inspecteur

Ronan Tymen Directeur adjoint du service de santé des armées

«

Après deux années d’expérimentation, la généralisation des centres médicaux des armées constitue pour le soutien médical des forces une évolution majeure. Elle s’inscrit dans le cadre d’une offre rénovée de soins en cohérence avec le récent projet de service validé par le ministre de la Défense.

La réforme territoriale du ministère a imposé la constitution, sous l’autorité du service de santé des armées, d’un établissement unique par base de Défense, appelé Centre médical des armées (CMA). Le plus souvent établi sur plusieurs sites, il est dédié au soutien médical direct de l’ensemble des unités des armées et de la gendarmerie qui lui sont rattachées. Le CMA constitue une formidable opportunité de refondation de la médecine d’unité, dans une démarche

de qualité et d’efficience conforme aux attentes des personnels de la Défense et aux évolutions des pratiques médicales. C’est l’ultime étape d’interarmisation de la médecine d’unité, initiée en 2003 avec les centres médicaux interarmées, puis en 2005 avec les directions régionales du SSA. En regroupant dans une structure de proximité unique tous les acteurs du soutien médical direct des forces (praticiens, paramédicaux et périmédicaux), le service maintient le fondamental lien vital avec les unités opérationnelles, qui démontre au quotidien sa volonté d’offrir une médecine d’unité de qualité, dans le respect du contrat opérationnel. Ces personnels dédiés au soutien médical direct des forces travaillent et s’entraînent désormais ensemble, afin de se préparer au mieux à l’engagement opérationnel, raison d’être du service de santé des armées.

La création des CMA donne une nouvelle visibilité à la notion centrale du parcours de soins dédié à l’ensemble de la communauté de Défense grâce aux liens privilégiés naturellement entretenus avec les hôpitaux des armées. Ces échanges se matérialisent, par exemple, par des consultations hospitalières au sein du CMA. Avec le CMA apparaissent de nouveaux « métiers », commandant de CMA ou d’infirmier major de CMA, qui ne sont plus seulement techniques, mais également managériaux. La création des CMA s’inscrit dans la longue histoire du Service de santé, héritier de trois siècles de médecine militaire, et marque une nouvelle étape qui fait de lui l’opérateur unique en matière de santé de la communauté de Défense, militaires, familles et personnel civil. »

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Dossier : Les CMA Médecin en chef

Pierre Lécureux Chef du Bureau Organisation (OSP/ORG)

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La décision de création des Centres médicaux des armées (CMA) et pour l’outre mer des Centres médicaux interarmées (CMIA) découle du vaste chantier de modernisation de la Défense. Le resserrement des structures et l’interarmisation du soutien ont conduit le Service de santé des armées (SSA), responsable de la fonction médicale, à réorganiser le soutien santé des forces.

© SMCN B. Leduc

Quatre objectifs principaux étaient visés. Le premier était de mutualiser les ressources disponibles, incluant les auxiliaires sanitaires, pour mieux répondre au soutien des activités des armées et de la gendarmerie nationale, tout en améliorant les conditions d’exercice et la pratique médicale. Le deuxième consistait à mettre en place un pilotage des CMA et CMIA, nouveaux établissements du SSA, par les Directions régionales (DRSSA) ou interarmées outre mer (DIASS), avec des directives en particulier pour l’activité, la préparation opérationnelle, la démarche qualité et le contrôle interne (objectif de performance). Le troisième visait au

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maintien d’un lien fort avec les unités des forces armées, avec la création de référents praticiens ou paramédicaux sans oublier des référents pour les spécificités de milieux (gendarmerie, personnels navigants, plongée, TAP,...). Le quatrième, ambitieux et tenant compte de la nouvelle loi HPST, s’inscrit dans la politique du SSA de développer l’offre de soins vers la communauté de défense, de définir des parcours de soins en lien avec les hôpitaux d’instruction des armées et les Agences régionales de soins (ARS). Après une phase expérimentale en 2009, puis pilote en 2010, la création de l’ensemble des CMA et CMIA s’est faite le 1er janvier 2011. Il reste beaucoup de travail, dans l’élaboration des différents documents d’organisation et de fonctionnement de chaque CMA, dans la définition de certains processus (expertise médicale initiale et CEMI, périodicité des visites d’aptitude, gestion des personnels périmédicaux, véhicules sanitaires, infrastructure, préparation opérationnelle, habillement,…) sans oublier la généralisation de la démarche qualité et l’utilisation de l’outil informatique LUMM.

La formation complémentaire et spécifique des médecins chefs et des infirmiers-majors est désormais organisée chaque année sous la responsabilité de l’École du Val-de-Grâce et améliorée par les retours d’expérience. Elle est jugée indispensable pour assurer ces nouvelles responsabilités de commandement et de management. Le prochain séminaire des CMA et CMIA organisé le 6 octobre 2011 à l’ESA de Lyon-Bron permettra de recueillir les derniers éléments du retour d’expérience. L’avenir verra le regroupement de certaines structures en fonction de l’évolution des forces armées ou des périmètres des bases de Défense. Dès à présent le commandant du CMA est devenu un des interlocuteurs de référence de la base de Défense, au sein d’un établissement du SSA pouvant comporter de 30 à 200 personnels d’active et de réserve. Le directeur central du SSA prévoit la visite de six CMA entre octobre 2011 et mars 2012, témoignant ainsi de l’importance de ces formations organiques au sein du service de santé des armées. »


Dossier : Les CMA

© A. Battestini/ECPAD

Références (disponibles sur Intrasan) Pour les bases de Défense • Instruction n° 398/DEF/EMA/SC-SOUT/NP du 17 décembre 2010 relative à l’organisation et au fonctionnement des bases de Défense. Pour les CMA et ses antennes • Décision n° 4399/DEF/DCSSA/OSP/ORG du 15 décembre 2010 de création des centres médicaux des armées et des centres médicaux interarmées au sein des bases de Défense, et ses deux modificatifs (n° 391/DEF/DCSS/OSP/ORG du 11 février 2011 et n° 2181/DEF/DCSSA/OSP/ORG du 11 juillet 2001). • Instruction ministérielle n°952/DEF/DCSSA/OSP/ORG du 29 mars 2011 relative à l’organisation et au

fonctionnement des centres médicaux des armées et des centres médicaux interarmées. • Instruction n° 149/DEF/DCSSA/AST/VET du 24 janvier 2011 relative à l’organisation et au fonctionnement des services vétérinaires des armées ainsi que du soutien vétérinaire hors métropole. • Instruction ministérielle n° 1230/DEF/DCSSA/AST/SST/MP du 26 avril 2007 modifiée relative à l’exercice de la médecine de prévention au ministère de la Défense. • Directive n° 769/DEF/DCSSA/AST/AME du 1er avril 2001 de fonctionnement des Centres d’expertise médicale initiale (CEMI).

Autres textes • Directive de préparation opérationnelle n° 358/DEF/DCSSA/OSP/ORG du 8 février 2011 pour le personnel santé armant les rôles 1 - année 2011 • Mémento de la médecine d’unité sur http://www.sante.defense.gouv.fr/site • Décision n° 1674/DEF/DCSSA/OSP/ORG du 25 mai 2011 relative aux possibilités d’attribution d’indemnités, de majorations et de primes au sein des centres médicaux des armées et interarmées et son modificatif (n° 1971/DEF/DCSSA/OSP/ORG du 20 juin 2011).

Référence en organisation • Référentiel en organisation 2011 (projet 2P homologué) sur http://www.credo.defense.gouv.fr/credo

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Dossier : Les CMA

les 55 CMA

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Dossier : Les CMA

© BCISSA/DCSSA

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Dossier : Les CMA

Pau-Bayonne-Tarbes

CMA “aéroporté” Créé au 1er janvier 2010, le Centre médical des armées de Pau s’est étendu au 1er janvier 2011 à Bayonne, Tarbes et Dax. Il est subordonné à la DRSSA de Bordeaux et son hôpital de rattachement est l’HIA R. Picqué.

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Il soutient l’ensemble de la communauté de Défense de sa zone d’action, avec une dominante pour les unités des troupes aéroportées (ETAP ; 1er RHP, 35e RAP), des forces spéciales (BFST, 1er RPIMa, 4e RHFS), de l’aéromobilité (EALAT, 5e RHC), ainsi que les personnels de la gendarmerie nationale. Cela représente 6 300 militaires d’active et ESR, 820 personnels civils de la Défense et 2 500 gendarmes.

Avec le plan annuel de mutation 2011, le CMA de Pau-Bayonne-Tarbes doit s’engager pleinement dans la poursuite de ses missions afin d’assurer un soutien de qualité : renforcement de la cohésion, mise en œuvre du LUMM, amélioration de l’infrastructure, mise en place du plan d’actions « parcours de soins », optimisation de la mise en condition opérationnelle et de la formation continue. Cet engagement ne pourra s’accomplir qu’avec une totale adhésion de l’ensemble des personnels du CMA et avec l’appui de la DRSSA de Bordeaux.

© CMA Pau

Le médecin chef du CMA détient aujourd’hui l’ensemble des moyens humains et matériels, il peut ainsi optimiser ses réponses aux demandes de renfort de chaque antenne médicale.

La montée en puissance s’effectue progressivement tout en participant activement aux OPEX. Nos personnels ont été projetés en Afghanistan pour des missions MEDEVAC et OMLT. Une équipe santé pour l’opération Harmattan. Actuellement deux médecins et trois personnels MITHA sont engagés en Afghanistan ; un médecin, un MITHA et un aide soignant au Tchad, douze EVAT ont participé à différentes missions extérieures.

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Médecin en chef

Charles CATANESE Médecin chef du CMA de Pau depuis 2010

Praticien confirmé du SSA Brevet de médecine aéronautique CES de médecine et biologie du sport Diplômé de médecine tropicale OPEX : Artémis 2003 - Licorne 2005 Epervier 2007 Chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre national du Mérite Marié, trois enfants.

© D.R.

e CMA est composé des antennes médicales de Pau-Zirnheld, Uzein, Dax et un CMPA à Pau, une antenne médicale spécialisée à Bayonne, une antenne à Anglet, deux à Tarbes : Soult et Foix-Lescun (pour la gendarmerie). Vingt médecins, vingt-quatre MITHA, six sous-officiers, cinquante-trois EVAT et six personnels civils arment le CMA.


Dossier : Les CMA

DRSSA de Bordeaux a création des centres médicaux des armées est l’aboutissement d’une réflexion initiée en 2005 lors des travaux d’élaboration du plan stratégique du service de santé des armées. Les actions de modernisation de l’État, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, ont été l’élément moteur qui a rendu possible cette réforme ambitieuse.

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Même si les contraintes financières ne permettent pas encore tous les regroupements nécessaires, le concept de centre médical des armées, constitué d’une portion centrale et d’antennes, sous la responsabilité unique d’un médecin, fonctionne bien, malgré des cultures d’armée différentes parmi les professionnels militaires de santé et des élongations parfois importantes entre les différents sites.

Si les personnels médicaux, paramédicaux et périmédicaux ont dû, chacun en ce qui les concerne, opérer des modifications dans leur fonctionnement quotidien, le sens de la mission n’a pas changé, pas plus que leur pratique technique. À mon sens, le changement majeur se trouve du côté du commandement qui a perdu le lien hiérarchique qui l’unissait à son service médical avec lequel il a maintenant des relations purement fonctionnelles, ce qui n’exclut ni la confiance ni l’amitié.

Médecin général

Alain LE ROUX Directeur régional DRSSA Bordeaux

C’est en ce sens que j’estime qu’un des facteurs majeurs de succès de cette réforme est le maintien d’un lien fort avec les unités des forces armées par la participation raisonnée aux activités importantes et à la planification des activités des unités. J’y veille tout particulièrement.

Médecin général inspecteur

Jean-Paul Boutin Sous-directeur Action scientifique et technique (AST) qualité dans toute son acception, pour gérer leur établissement comme d’autres ont su le faire.

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Les CMA sont au milieu du gué. Après trois années consacrées à l’expérimentation, la phase pilote et la généralisation, l’objectif final est d’être pleinement performant en 2014. Beaucoup a déjà été fait et il faut maintenant consolider le dispositif. Depuis trois ans, la sous-direction OSP a profondément inspiré, accompagné et organisé cette réforme de la médecine de premier recours au sein de la défense. Alors pourquoi donner aujourd’hui sur ce sujet la plume à la sous-direction AST ?

La réponse tient en un concept qui devient primordial, celui de management par la qualité. Les médecins, commandants de CMA, doivent s’engager sans retenue sur ce chemin car ils ont et auront l’obligation de promouvoir la

La qualité est nécessaire dans la prise en compte des vigilances, des normes, pour l’obtention et la conservation des habilitations des formateurs et des enseignants. La qualité est également indispensable au contrôle interne devenu réglementaire, à la préparation opérationnelle de nos personnels pour le meilleur soutien possible et pour la sécurité physique et morale des combattants. Enfin, elle permet de piloter l’établissement, de tracer les actes réalisés, et bien sûr de revenir aux fondamentaux qui sont d’assurer des actes de soins, d’expertise et de prévention de qualité. Si l’année 2011 a été celle du déploiement généralisé des CMA, les années à venir doivent être placées sous le signe de la qualité. Pour cela des

réflexions ont été conduites afin de disposer d’outils communs (cartographies des processus et des risques…), de référentiels d’évaluation et de savoir-faire à partager. Une littérature relative à la gestion des risques en médecine générale émerge. Ces outils sont disponibles, il faut s’en servir. Ces savoirfaire existent il faut les partager pour éviter de réinventer ici ce qui a été fait ailleurs. Soyons honnêtes, la promotion du concept de qualité agace souvent les plus anciens d’entre nous, qui n’ont pas forcément été formés à cela. Tout au contraire les plus jeunes, les paramédicaux et les services vétérinaires sont tombés dedans tout petits. N’hésitons pas à nous appuyer sur ces compétences et à les développer pour que les CMA deviennent la pierre angulaire d’un excellent parcours de soins au sein de la communauté de Défense. » Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

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Dossier : Les CMA

Brest-Lorient

CMA “maritime” Le CMA de Brest-Lorient se compose de sept antennes médicales parmi lesquelles l’antenne de l’école de gendarmerie de Chateaulin, l’antenne spécialisée à Lorient-Lanester, le centre de médecine de prévention des armées de Brest, l’antenne de Lorient et le service vétérinaire de Brest.

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© F. Dunal

es personnels civils et militaires soutenus appartiennent en grande majorité à des unités de la Marine (écoles, base navale ou bases aéronavales), au GSBdD et à la Gendarmerie. L’armée de l’Air est présente au CMCC de Loperhet. Les activités médicales très spécifiques concernent l’aide médicale héliportée en haute mer et l’entraînement des équipes médicales en milieu radiologique.

L’optimisation de la mutualisation des personnels entre antennes a permis non seulement de répondre à toutes les missions de soutien mais aussi de réaliser plus de 90% des projets de formation continue. La préparation opérationnelle des équipes médicales souffre cependant de l’absence géographique d’une unité pouvant assurer la formation à une projection en rôle 1.

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Médecin chef des services

Serge PERCHOC Commandant du CMA de Brest-Lorient Praticien certifié en médecine d’unité Certificat de médecine appliquée aux sous-marins nucléaires

Les chiffres du CMA • REO : 37 officiers ; 73 sous-officiers ; 6 militaires du rang ; 20 civils. • Effectifs soutenus : 19 000 (3 500 civils et 15 500 militaires dont 2 700 gendarmes). • Activités annuelles : 23 000 consultations ; 18 200 visites systématiques ; 700 soutiens ; 60 missions SECMAR

© CMA Brest

Le Poste d’accueil pour blessés radiocontaminés (PABRC) de Laninon est une structure moderne et parfaitement adaptée à cette mission. Ses capacités d’accueil, l’importance des effectifs soutenus, sa proximité de l’HIA ClermontTonnerre et de la faculté de médecine de Brest, permettent au CMA de BrestLorient de développer de nombreux partenariats Forces-Hôpital tant dans la formation continue des personnels que dans l’amélioration de la démarche qualité.


Dossier : Les CMA

© F. Dunal

DRSSA de Brest es neuf Centres médicaux des armées (CMA) de la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Brest soutiennent 69 500 personnes (54 500 militaires dont 18 000 gendarmes et 15 000 personnels civils de la Défense). Les CMA de Brest, Rennes et Avord faisaient partie de l’expérimentation dès 2009. 2010 a vu s’ouvrir ceux de Cherbourg et de Coëtquidan, puis ceux d’Orléans, Angers, Tour et Évreux en 2011.

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Un recul de deux ans permet d’affirmer que la qualité du soutien dispensée par les CMA n’a pas été dégradée contrairement aux craintes exprimées par certains. Les taux de Visites systématiques annuelles (VSA) sont satisfaisants, les soutiens des activités à risque assurés tout en contribuant aux OPEX. L’attribution de la maîtrise d’emploi des personnels aux médecins-chefs de base de Défense a permis d’optimiser au mieux les ressources humaines aussi bien pour l’amélioration de la qualité du service rendu que pour la formation continue.

Médecin général inspecteur

Bruno PATS Directeur régional DRSSA Brest

La prise en main par le SSA du titre V est une avancée majeure de la transformation du SSA. La concrétisation immédiate a été la construction d’une nouvelle antenne médicale à Coëtquidan ce qui contribuera à donner une première image moderne et efficace, aux futurs cadres de l’armée de Terre.

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Dossier : Les CMA

Djibouti

Installation de la et du

Base de Défense

Centre médical interarmées

Implanté au cœur de la corne de l’Afrique, le CMIA de Djibouti vit depuis deux ans d’importantes adaptations organisationnelles et fonctionnelles relatives aux restructurations des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ).

En 2011, les FFDJ ont été profondément affectées par le départ de la 13e DBLE et par la rétrocession aux Djiboutiens de plusieurs emprises. Le CMIA a dû se réarticuler, perdant deux médecins et deux infirmiers et abandonnant l’antenne de Boulaos.

© ADC F. Mayoussier/DCSSA

Dans l’organisation actuelle, l’emprise principale est l’ex-service médical de la BA 188 sur le quartier Massart. Le bâtiment étant insuffisant pour regrouper le CMIA, deux antennes médicales ont été maintenues dans un rayon de moins d’un kilomètre : l’une au quartier Brière de l’Isle et l’autre au quartier Monclar, ancien site de la 13e DBLE. Il faut ajouter une antenne médicale à Arta, dédiée au soutien des commandos marine en MCD.

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L’effectif de huit médecins, onze infirmiers et quinze auxiliaires sanitaires (plus deux PCRL) se partage les soutiens des missions des FFDJ dans un contexte interarmées, (composantes Terre, Air et Mer) et très opérationnel. Le personnel du CMIA réalise de fait de nombreuses missions de soutien au profit des FFDJ sur le terrain, il assure également un nombre important de consultations au profit des familles sur les trois emprises. Il participe aux gardes du SAU de l’HMC Bouffard et à toutes les évacuations médicales tactiques par voie aérienne. Enfin, confortant sa posture tournée vers l’opérationnel, il a déjà participé à deux stages de Médicalisation en milieu hostile (MedicHos). Dans le futur, le défi du CMIA sera de poursuivre ses missions au profit des FFDJ tout en achevant son processus de centralisation en s’implantant, à l’horizon 2014, dans un bâtiment unique et neuf jouxtant le futur rôle 2 sur le site du quartier Massart.

Médecin en chef

Fabien CARDINALE Médecin-chef du CMIA de Djibouti

L’emprise principale est l’ex-service médical de la BA 188 sur le quartier Massart

© CMIA Djibouti

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entre médical en base de Défense expérimentale dès le 1er janvier 2009, il devient centre médical en BdD pilote le 1er janvier 2010, puis CMIA dans l’année qui suit.


Dossier : Les CMA © ADC F. Mayoussier/DCSSA

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es FFDJ sont entrées dès le 1er janvier 2009 en base de Défense. D’abord expérimentale, puis pilote, le SSA des FFDJ connaît sa troisième année de gestion commune avec le Groupement de soutien de la base des FFDJ (GSBFFDJ). Les modalités du soutien assuré par les directions locales du SID et de la DIRISI n’ont quant à elles pas beaucoup évolué. Outre-mer, le COMFOR est aussi COMBdD. C’est la raison pour laquelle le DIASS est aussi médecin-chef de la BdD : le médecin-chef du CMIA est un de ses adjoints. La création du CMIA s’est faite sans difficulté. Cependant la rationalisation du soutien médical ne sera définitivement achevée qu’en 2014, avec la construction d’une infrastructure regroupant en un bâtiment unique les actuelles antennes. Ceci est prévu pour 2014. Djibouti a une autre singularité : l’hôpital médico-chirurgical Bouffard et ses services administratifs et financiers.

Ceux-ci travaillent désormais au profit de l’ensemble des entités du SSA des FFDJ. Pour cela, ils ont été regroupés dans un pôle partagé de Prestations de proximité (2PP), unique interlocuteur administratif et financier du GSBFFDJ. Le 2PP a été utile pour rôder le soutien par la BdD. Il a désormais vocation à disparaître et ses capacités à être réparties entre la DIASS et le GSBFFDJ. Après deux ans et demi, le fonctionnement apparait satisfaisant dans la mesure où la mission continue à être remplie. Certaines difficultés ponctuelles demeurent particulièrement sensibles dans leur retentissement sur l’activité de l’HMC Bouffard ; heureusement elles trouvent habituellement une solution rapide par contact direct entre têtes de chaîne.

Médecin Général

Éric MONCHAUX DIASS Djibouti

D’une manière générale, les soutenus souhaiteraient davantage de transparence dans la gestion des crédits mis à disposition des soutenants, notamment les crédits AGSC, et une participation plus active à l’élaboration du budget de fonctionnement de la BdD.

Glossaire CMA : Centre médical des armées CMIA : Centre médical interarmées DRSSA : Direction régional du Service de santé des armées DIASS : Direction interarmées du service de santé ARS : Agence régionale de soins CEMI : Centre d’expertise médicale initial VSA : Visite systématique annuelle HIA : Hôpital d’Instruction des armées HMC : Hôpital médico-chirurgical LUMM : Logiciel unique médico-militaire GSBdD : Groupement de soutien des bases de Défense AGSC : Administration générale des soutiens communs Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

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Vie du Service

Raid de restitution des connaissances

sur le Mont Faron Évaluation des futurs infirmiers militaires sur leurs connaissances paramédicales et militaires lors d’un raid physique sélectif.

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ardi 7 juin 2011 - 6H45. « Echo 11 au briefing ! » Le silence vient d’être rompu par l’adjudant-chef Saez, chef de l’organisation logistique du “Rallye Faron”. Ce raid de restitution des connaissances militaires et paramédicales est organisé au profit des élèves infirmiers en 3e année et, pour la première fois, des aides-soignants de l’École du personnel paramédical des armées (EPPA). La première équipe prend ses consignes, perçoit ses cartes, boussole, GPS et un complément de rations pour la journée. Débute alors la préparation de l’itinéraire au départ de l’EPPA jusqu’au premier point de passage. Les élèves partent pour un circuit de dixsept kilomètres avec mille mètres de dénivelé. Les meilleures équipes termineront le parcours en moins de neuf heures et trente minutes.

Placés en conditions difficiles, les élèves sont confrontés à de nombreux obstacles : franchissement d’un cours d’eau à l’aide d’une tyrolienne de vingt mètres, escalade d’une paroi rocheuse de quinze mètres, descente en rappel d’un mur de roche de près de trente mètres, démontage/remontage de l’armement, lancer de grenade. Des ateliers techniques évaluent les élèves dans le domaine paramédical : extraction d’un blessé d’une zone hostile, prise en charge d’un blessé par balle, d’un parachutiste isolé, de victimes multiples suite au déclenchement d’un Engin explosif improvisé (EEI), brancardage et évacuation d’une victime sur terrain accidenté. Lieutenant Lionel Ajenjo Officier chargé des relations publiques

Mise en place de cinquante cadres dont des membres de l’équipe pédagogique et des instructeurs commandos de la section instruction militaire de l’école des officiers de l’armée de l’air de Salon-de-Provence. Seize véhicules ont été nécessaires pour l’installation et l’appui logistique.

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© Photos : EPPA

Organisation du rallye


Vie du Service

Les formations militaires initiales

MITHA

à Rochefort

Réalisée en début de carrière, cette formation généraliste s’adresse à tous les corps de MITHA recrutés sur titre. est un sous-officier de l'école de Rochefort. Depuis le début de l'année 2011, cent quinze MITHA, répartis sur quatre promotions ont bénéficié de cette formation. L'enseignement, réparti sur quatre semaines, permet aux jeunes MITHA d'acquérir les connaissances indispensables à leur intégration au milieu militaire. Le maniement du FAMAS (fusil d'assaut) peut être validé par l'attribution éventuelle du Certificat d'aptitude au tir FAMAS (CATi), document indispensable pour un départ en OPEX. Après leur passage à l'école de Gendarmerie de Rochefort, les stagiaires MITHA doivent mettre en pratique sa devise : « S'instruire pour devenir meilleur » Commandant (R) Patrick Wibaux Directeur des stages MITHA 2011

© Photos : CEN (R) P. Wibaux

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es formations militaires initiales des MITHA se déroulent à l'école de gendarmerie de Rochefort sur le site de la caserne « souslieutenant Aubry ». En complément du site principal, la base aérienne 721, située sur l'autre rive de la Charente, met à disposition son stand de tir et un terrain d'exercice. Ces formations dépendent du département de la formation initiale spécialisée de l'École du Val-deGrâce. L’encadrement de ces stages est composé d’un directeur de stage OCTASSA issu de la réserve opérationnelle, d’un adjoint cadre de santé (MITHA) détaché d'un des neuf HIA, de deux chefs de sections issus de la gendarmerie mobile possédant obligatoirement les qualifications de moniteur d'intervention professionnelle et de conducteur de véhicules de transport de personnels et enfin d’un adjudant de compagnie qui

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Prépa Opex

HIA Robert Picqué : Préparation paramédicale pour les missions au rôle 3 de KAIA Début 2009, le retour d’expérience des paramédicaux de l’HIA Robert Picqué après un mandat dans le rôle 3 de Kaboul International Airport (KAIA), avait conduit la direction de l’hôpital à instaurer une formation de perfectionnement dans l’organisation de l’accueil de victimes polytraumatisées dans un contexte de conflit.

Après des rappels de procédures employées sur le terrain, la formation s’inscrit dans la continuité de la prise en charge d’un blessé au sas de déchoquage. Les exercices pratiques s’appuient sur différents scénarii mis en œuvre autour d’un mannequin de simulation. L’organisation reprend schématiquement la méthodologie « MARCHERYAN », adaptée aux situations hospitalières. Elle positionne chaque personnel dans son rôle lors de l’accueil d’une victime, en fonction de ses compétences propres. IBOCaS Henri Gassiot / IACS Jean Gillet HIA Robert Picqué

© Photos : IBOCS L. Bellet

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ette formation de deux journées entre dans le cadre de la préparation à la mission International Security Assistance Force (ISAF). Elle s’adresse à tous les personnels paramédicaux de l’HIA partant en OPEX (Cadre, IADE, IBODE, IDE, MERM, AS, TLab…), et complète les quatre jours de préparation effectués au centre de préparation aux opérations extérieures de La Valbonne. Placée sous l’autorité du MC Labadie (chef du service de réanimation/CITeRA/CTBRC), l’équipe pédagogique du CITeRA, en association avec des personnels de retour de mission, assure cette formation dont le cahier des charges est déposé à l’École du Val-de-Grâce. Le CITeRA de Bordeaux a le projet de proposer cette formation aux infirmiers des unités déployées sur KAIA.

Thèmes abordés • Gestion des voies aériennes - prise en charge du traumatisé crânien (Intubation à séquence rapide, intubation difficile, drogues d’anesthésie, respirateurs et information LTV 1200) • Prise en charge du traumatisé hémorragique et soins spécifiques de réanimation (voie intra osseuse, voie veineuse centrale, pression artérielle sanglante, transfusion de sang total) • Prise en charge du traumatisé balistique et thoracique (exsufflation, drainage thoracique, autotransfusion thoracique) • Pédiatrie et brûlures (spécificité de l’enfant, techniques de pansement du brûlé, analgésie et sédation) • Actualités sur l’arrêt cardio-respiratoire • Fiche médicale de l’avant et anglais médical • Principes de préparation et de mise en condition d’un blessé pour scanner, bloc opératoire ou pour MORPHEE (Module de Réanimation Pour Haute Élongation Évacuation) • Cohésion de l’équipe (les médecins partant pour KAIA ont participé à la formation de leur équipe paramédicale)

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Vie du Service

Le Centre de transfusion sanguine des armées

mobilise les donneurs Maintenir toute l’année un approvisionnement régulier des forces en opérations est un défi qui doit être relevé chaque année.

Le Service de santé des armées (SSA) étudie actuellement, en accord avec la Direction générale de la santé, la possibilité d’un partenariat avec l’Établissement français du sang (EFS) pour la collecte de sang total (cf. Actu Santé n°122). En attendant la signature de cette convention, le CTSA assure les collectes au sein des armées ainsi que l’approvisionnement en sang et dérivés du sang des HIA et des OPEX.

Informer, comprendre pour adhérer Chaque collecte de sang est précédée d’une information délivrée par un médecin de collecte au commandement et au personnel de l’unité. Elle présente les besoins en sang, l’utilisation de produits dérivés du sang par les HIA et les OPEX, les principes de ce geste bénévole de solidarité. Les contre-indications au don sont clairement présentées, ainsi que les précautions ou restrictions d’activité avant et après le don.

Répondre par une dérogation à une situation imprévue La décision du 6 novembre 2006, définissant les principes de bonnes pratiques transfusionnelles, prévoit le principe de dérogation, comme l’autorisation de s’écarter des exigences spécifiées à l’origine, pour un domaine et une durée définie et dans un cadre spécifié. Le CTSA, comme les établissements de santé disposant de dépôts de sang, peut déroger aux exigences du système qualité lors de situation imprévue, quand cette dérogation permet d’obtenir un bénéfice supérieur au risque éventuel. Après une procédure d’analyse du risque, des prélèvements peuvent ainsi

être effectués, à titre exceptionnel, chez des sujets dont le sang ou ses composants présentent des propriétés ayant un intérêt particulier. Poursuivre la coopération entre le commandement et le SSA pour maintenir la chaîne de solidarité au service des militaires blessés. Quelles que soient les modalités de collecte, le don du sang anonyme et gratuit est un geste de fraternité indispensable pour soutenir nos soldats engagés en opérations extérieures. Médecin chef des services Philippe Mauclère Chef du Bureau technique (AST/TEC) DCSSA

© Photos : CCH S. Lemaire

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e CTSA, situé sur l’îlot Percy à Clamart, est chargé d’approvisionner en sang et dérivés du sang les hôpitaux d’instruction des armées et les Opérations extérieures (OPEX).

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International

Baltic 2011:

Plan rouge en Lituanie L’opération Baltic 2011 a duré cinq mois. Elle assurait la police du ciel au profit des états baltes dans le cadre de l’OTAN. Le 7 juillet 2011, le service médical du détachement air a participé au premier exercice multinational lithuanien de type plan rouge sur la base de Siauliai (entièrement en langue anglaise).

exercice évaluait la coordination des moyens de secours civils et militaires lithuaniens ainsi que les moyens militaires français. Le cœur du scénario était un accident d'aéronef avec de nombreuses victimes. Pendant que les équipes de pompiers civils et militaires lituaniens sécurisaient l’aire de l’accident aérien, les victimes étaient extraites, triées, traitées puis évacuées vers l’hôpital de la ville de Siauliai pour prise en charge définitive. Les services de police avaient bouclé la zone et régulaient le trafic routier.

La séparation, dans un second temps, du binôme médecin-infirmier français a permis à l’infirmière d’évacuer le blessé avec le médecin lituanien. Le médecin français assurait alors le commandement du poste médical avancé, pour terminer la prise en charge des victimes et leur évacuation vers la structure de rôle 3.

Médecin principal Matthieu Chaufer ICN Stéphanie Rollo Service médical de l’opération Baltic 2011 Base aérienne de Siauliai - Lituanie

© Photos : MP M. Chaufer

L’

Cet exercice a confirmé l’efficacité des procédures de déclenchement d’alerte en cas d’incident aérien et de prise en charge des nombreuses victimes. La victime à bord de l’aéronef de chasse a été entièrement prise en charge par les services de secours français (service médical et pompier de l’air) dont son extraction rapide du cockpit en 20 minutes. Le blessé polytraumatisé a été conditionné (collier cervical, attelles de membres supérieurs, attelle d’extraction pilote, voie veineuse périphérique pour perfusion de solutés, d’antibiotiques, d’antalgiques, oxygénothérapie) dans un environnement exigüe comparable à celui d’un cas réel d’incident aérien.

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Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011


International

Bouffard et chirurgie cardiaque :

du cœur à l’ouvrage

Djiboutienne de 7 ans revue à l’HMC Bouffard 6 mois après une chirurgie cardiaque

Dépistage par échocardiographie de malformation cardiaque chez un petit Djiboutien

Depuis deux ans, le partenariat civilo-militaire entre l’association « Mécénat chirurgie cardiaque » et l’hôpital militaire Bouffard de Djibouti a permis de sauver la vie de plusieurs enfants de la Corne d’Afrique atteints de pathologies cardiaques.

L

En deux ans, trente-deux enfants (sur 160 échocardiographies pédiatriques réalisées) porteurs d’une malformation cardiaque y ont été dépistés. Mais, l’absence de chirurgie cardiaque ou de cardiologie interventionnelle pédiatrique dans toute la Corne de l’Afrique, ajoutée à la difficulté d’évacuation des malades, a imposé la recherche de partenariats avec des associations humanitaires. C’est ainsi que l’aide du « Mécénat chirurgie cardiaque » a été sollicitée. Son but est la prise en charge d’enfants démunis des pays les plus défavorisés pour leur offrir une chirurgie cardiaque curative en

France, puis un hébergement dans une famille d’accueil bénévole pour une durée de six à huit semaines. Depuis 2009, des liens étroits se sont tissés entre le service de médecine de l’HMC Bouffard et l’association française. L’an dernier, six enfants déshérités recrutés à Bouffard ont été opérés par « Mécénat chirurgie cardiaque ». Devant le succès du partenariat, cette collaboration civilo-militaire a permis d’organiser une mission début mars 2011 pour revoir les malades déjà opérés et recruter de nouveaux petits malades. Ainsi, une vingtaine de cardiopathies congénitales ont été diagnostiquées.

Sept enfants éligibles pour une chirurgie curative en France seront opérés dans les prochains mois. Parallèlement, de nombreux partenariats ont été établis avec les mécènes locaux et le ministère de la santé djiboutien. La participation des deux cardiologues civils exerçant à l’hôpital Peltier, seul service de cardiologie civil djiboutien, est un élément important pour l’avenir de cette initiative. Médecin en chef Pierre-Laurent Massoure Médecin en chef Gatien Lamblin Service de médecine - HMC Bouffard

Pour en savoir

Le service de

médecine de

l’HMC Bouffard

+

Mécénat Chirurgie Cardiaque 33 rue Saint Augustin 75002 Paris 01 49 24 02 02 www.mecenat-cardiaque.org

Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

© Photos : MC P.-L. Massoure

a mission prioritaire de l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) Bouffard est le soutien médical des militaires français, djiboutiens et de leurs familles. Au-delà, l’activité pédiatrique est omniprésente avec, bien sûr, sa cardiologie spécifique. Échocardiographe de qualité, sonde d’échocardiographie pédiatrique, échographie trans-œsophagienne, scanner sont autant d’éléments de mesure de performance qui composent le plateau technique de cardiologie dont dispose l’HMC. Il est unique à Djibouti.

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Quoi de neuf ?

Le CFMSSA se renouvelle Vous voulez être acteur de la concertation, contribuer à l’amélioration de la condition militaire, vous exprimer sur l’évolution du statut militaire, alors rejoignez le CFMSSA.

Les 106 membres du groupe A (23 titulaires et 83 suppléants) sont renouvelés en 2012. Les actes de candidatures sont à adresser au secrétariat du CFMSSA avant le 5 janvier 2012 à minuit. Le tirage au sort a lieu le 26 janvier. Les membres qui siégeront au CSFM (1 titulaire et 5 suppléants) seront élus par les nouveaux membres.

Les conditions à remplir sont les suivantes : être en position d'activité à titre français, se trouver à plus de quatre ans de la limite d'âge du grade pour les militaires de carrière, ou de la limite statutaire de la durée maximale des services pour les militaires sous contrat, ne pas avoir fait, dans les trois années précédant celle du tirage au sort, l'objet d'une sanction disciplinaire du deuxième ou du troisième groupe non amnistiée.

© ICN Y. L'Hénaff

Devenir membre du CFMSSA en 2012

en 2012

Lors de la session de mai 2011

CSFM Renouvellement d'une partie des membres

Le Service des essences des armées recrute des sous officiers, des agents techniques Vous êtes sous-officier, militaire du rang, titulaire d’un baccalauréat ou d’un titre équivalent, vous pouvez devenir sous officier supérieur au Service des essences des armées (SEA). Vous y trouverez des postes à responsabilités et autonomie. Après une formation d’un an, vous servirez comme agent technique (adjudant) dans l’un des nombreux postes d’encadrement offerts par le SEA. Vous vivrez une expérience enrichissante, au sein d’un service à taille humaine oeuvrant dans un contexte interarmées en métropole, outremer ou en OPEX, associant commandement militaire, compétence technique et ouverture sur le monde pétrolier.

Pour en savoir

Candidatures et conditions pour devenir membre du CSFM : Internet : www.defense.gouv.fr/csfm Intranet : www.csfm.defense.gouv.fr Tél. : 01 44 42 44 41

30 • Actu santé • # 125 • octobre • décembre 2011

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rendez-vous sur le site du SEA www.defense.gouv.fr/essences ou téléphonez au 03 83 19 35 54 Dossier à déposer avant

le 9 décembre 2011



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