Actu Santé Juillet-Septembre 2012

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Visite du président de la République à Percy

Eurosatory

Afghanistan : Retex clinique

4L Trophy 2012

# 128 juillet • septembre 2012 • 1¤

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actualités du service de santé des armées

Dossier :

Le soutien santé des FAZSOI



Sommaire

# 128

Actu Santé juillet • septembre 2012

Édito du directeur central Actualités

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4-8

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Dossier

Le soutien santé des FAZSOI

9-15

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4L Trophy 2012 page centrale détachable

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Afghanistan Gwan, Retex clinique

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International Le transport stratégique des blessés par voie aérienne : priorité de la coopération santé franco-allemande

22-23

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Innovation Sauvetage de sous-marin : validation d’une table de décompression à l’air

24-25

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Vie du service Formation NRBC médicale : 10 ans d’expérience à l’IRBA (antenne CRSSA) EDA High-G Project : résister à l’accélération sans effets indésirables

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Spécial photos Pêle-mêle

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DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information - Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 bcissa@dcssa.fr

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Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Ronan Tymen ; Rédacteur en chef : Médecin en chef Denis Gutierrez Secrétaire de rédaction : Capitaine Fatma Djeniah ; Graphiste - Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 ; Édition : DICOD - 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine - routage-abonnement@ecpad.fr Régie publicitaire : Mme Christelle Touzet (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56 - regie-publicitaire@ecpad.fr ; Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 ; Dépôt légal : Février 2011 ; Tirage : 12 000 exemplaires - 4 numéros annuels


Édito

ECPA-D

MGA Gérard NEDELLEC Directeur central du Service de santé des armées

Il ne serait pas sage de vouloir résumer vingt ans de publications en quelques lignes. Aussi, ai-je fait le choix de m’arrêter sur quelques numéros « phares » : le premier, le numéro central (64) et le dernier. De façon non surprenante et parfaitement satisfaisante, on retrouve au gré des publications, l’ensemble des composantes du Service avec une constante : le rôle du SSA dans le soutien des forces sur le territoire national ou en opérations extérieures.

C’est toujours la volonté du Service et une indispensable nécessité. Cela a été montré au travers des dernières parutions de ce magazine et en ce sens il a parfaitement rempli son rôle d’information qui lui avait été assigné par le directeur central lors de sa création. Le numéro 128, que vous avez entre les mains, permet de mesurer les avancées considérables qui ont été accomplies par le Service et dont vous êtes tous les acteurs.

Actu Santé s’est lui aussi transformé afin de toujours mieux répondre aux demandes des lecteurs. Aujourd’hui, dans sa pleine maturité, je ne peux que lui souhaiter à nouveau longue et bonne route.

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© ECPA-D

Le numéro 64 réunissait de façon fortuite, mais démonstrative, toutes ces composantes : projet fédératif de la recherche, rôle des directions régionales, baptême d’une promotion d’élèves, compte rendu des 2 e s journées du SSA en opérations extérieures et des journées « forces hôpital » du Grand Ouest. Le ravitaillement était illustré par l’ECMMSSA de Mondeville. Si cet établissement est depuis lors fermé, cela correspond au discours de Monsieur Pierre Joxe délivré lors de la pose de la première pierre de l’HIA Percy et publié dans le numéro 1 : « le Service de Santé des Armées doit poursuivre son œuvre de modernisation et permettre à la médecine militaire de se maintenir au plus haut niveau ».

Le ministre de la Défense visite les soldats blessés à Percy Au lendemain de sa prise de fonction, Monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a souhaité se rendre au chevet des soldats blessés en mission, à l’hôpital militaire de Percy, à Clamart (Hauts-deSeine) afin de leur rendre hommage. Accompagné du chef d’état-major des armées, du chef d’état-major de l’armée de Terre, du directeur central du service de santé des armées et du chef de la CABAT (Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre), le ministre de la Défense a rencontré sept militaires de tous grades, blessés en opérations extérieures. Monsieur Jean-Yves Le Drian s’est entretenu avec chacun d’eux. Il s’est dit particulièrement impressionné par leur courage et leur volonté de reprendre au plus vite leur place dans la vie sociale et professionnelle. Le ministre de la Défense a également salué le travail des équipes soignantes de l’hôpital militaire de Percy auprès de ces combattants blessés.


Actualités Hôpital d’instruction des armées Percy

Visite du président de la République Mardi 29 mai, monsieur François Hollande, président de la République, s’est rendu à l’hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart (92). Il a rencontré les militaires blessés en opérations hospitalisés dans les services d’orthopédie et de médecine physique et de réadaptation.

© Photos : CCH E. Chérel

Lors du point de presse tenu à cette occasion, le président de la République s’est adressé au personnel du SSA : « Je veux dire enfin à tous les médecins et personnels de santé et en premier lieu ici au Général, combien le chef des Armées que je suis sera attentif au service de santé des armées qui est ici dans sa pleine mesure et au sommet de son art. »

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Fort neuf de Vincennes 11 mai 2012

© CCH E. Chérel

© CCH S. Lemaire

Le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a présidé la cérémonie de remise de fanions aux 55 centres médicaux des armées (CMA) métropolitains.

Le SSA à Eurosatory 2012

© Photos : CCH E. Chérel

Le salon international Eurosatory dédié à la Défense et à la sécurité intérieure s’est tenu du 11 au 15 juin 2012 au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. Une Antenne chirurgicale aéroportée (ACA), des produits de la Pharmacie centrale des armées (PCA) et le plasma lyophilisé, du Centre de transfusion des armées (CTSA) forment le pôle santé de l’espace institutionnel Défense. Cet évènement a permis de mettre en évidence à l’international l’éventail des savoir-faire opérationnels du SSA.

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en bref...

Les 20 et 21 juin, le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées (DCSSA), s’est rendu en Allemagne où il a notamment visité l’hôpital militaire de Berlin et le régiment médical 31, régiment des hôpitaux de campagne.

Tchad : visite du directeur central Du 27 au 29 mars 2012, le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées a visité le dispositif santé de la Force Épervier.

Anniversaire

le MGI Valérie ANDRÉ est entouré de gauche à droite par : COL LINON, MGI TIMBAL, MGA DRONIOU, MCS ROUL

Fermeture du centre maternel de l’HMC Bouffard L’hôpital médico-chirurgical Bouffard ne disposera plus de moyens pour assurer le suivi des grossesses et pratiquer des accouchements. En conséquence, le centre maternel de l’hôpital médico-chirurgical Bouffard arrête définitivement ses activités selon le calendrier suivant : • arrêt des hospitalisations le 15 juin 2012 • arrêt des consultations le 25 juin 2012 • fermeture du centre le 1er juillet 2012.

© ADC F. Mayoussier

Invitée à Villacoublay par le colonel commandant la base aérienne le MGI Valérie ANDRÉ a eu la surprise de découvrir que le chef d’état major de l’armée de l’air, le MCSCN GENERO GYGAX représentant le directeur central, sa famille, ses amis, les commandants d’escadron des unités d’hélicoptères de l’armée de l’air, les anciens des hélicos et de très nombreux personnels du service de santé parmi lesquels notre ancien inspecteur général le MGA DRONIOU et le MGI TIMBAL, étaient tous réunis pour lui souhaiter un heureux anniversaire pour ses 90 ans.

© EMA

21 avril 2012

CMA de Nîmes-Orange-Laudun Le médecin général des armées Gérard Nédellec s’est rendu au Centre médical des armées (CMA) de Nîmes-OrangeLaudun, le jeudi 12 avril 2012. Il était accompagné du médecin général inspecteur Pierre Huet-Pailhes, sousdirecteur « Organisation, soutien et projection » et du médecin général inspecteur Jean-François Ladrange, directeur régional de Toulon.

© Sirpa Terre

© Sanitätsdienst-Bundeswehr

Le DCSSA en visite en Allemagne

Le CMA de Nîmes-Orange-Laudun est particulièrement démonstratif par le caractère interarmées des unités qu’il soutient comprenant les états-majors de la base de défense et de la 6e brigade légère blindée, trois régiments de la légion étrangère, un régiment du matériel accueillant un centre de formation initiale des militaires du rang, le 503e régiment du train basé à Nîmes-Garons, la base aérienne d’Orange, une antenne médicale dans une enceinte de gendarmerie à Montpellier, sans oublier les antennes vétérinaire et de médecine de prévention de Nîmes. Le directeur central a présidé une prise d’arme rassemblant la quasi-totalité des personnels du CMA et de ses antennes. Il a remis la croix de la valeur militaire à l’infirmier de classe normal Jérôme Canton cité pour son action lors de sa projection sur le théâtre afghan, puis il remis symboliquement l’insigne du CMA à son commandant, le médecin en chef François Lefèbvre, au médecin chef adjoint, le médecin en chef Alain Giudice et à l’infirmier major, l’infirmier de classe supérieure Didier Marotte. Après des entretiens avec le commandant de la base de défense et les représentants des forces et de la région de gendarmerie Languedoc-Roussillon, le directeur central a rencontré chaque catégorie des personnels militaires et civils, d’active et de réserve, lors de tables rondes à l’occasion desquelles chacun a pu s’exprimer librement.

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en bref...

Actualités

Le Service d’Ophtalmologie du Val-de-Grâce mis à l’honneur

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Plusieurs travaux de recherche clinique réalisés au sein de la Clinique Ophtalmologique du Val-de-Grâce viennent d’être distingués par différents Prix Scientifiques Internationaux et Nationaux.

MEDEVAC de blessés Yéménites vers l’HMC Bouffard à Djibouti Sanaa (Yémen) - 21 mai 2012 matinée - Un attentat-suicide fait 96 morts et près de 300 blessés. La France décide d’apporter une aide médicale en organisant une évacuation de blessés à l’HMC Bouffard. Les Forces Françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) sont mises en alerte à 14h00. Une équipe médicale est constituée : un médecin anesthésiste-réanimateur, un infirmier anesthésiste, un médecin urgentiste, une infirmière urgentiste, une infirmière et deux brancardiers secouristes du Centre médical inter-armées (CMIA).

Le Prix de recherche Européen en Ophtalmologie, Prix EVER 2012, a été décerné au Médecin en Chef Franck MAY pour des travaux concernant de nouveaux moyens de diagnostic et de suivi de la Neuropathie Optique Glaucomateus ;

Les conditions de sécurité à Sanaa sont insuffisantes pour que l’équipe médicale se rende dans les hôpitaux de la ville. L’anesthésiste-réanimateur contacte le médecin de l’ambassade de France qui sélectionne dix blessés dont cinq relevant de la réanimation. En parallèle, l’équipe désignée pour la mission, des personnels du CMIA et de l’unité de distribution des produits de santé (UDPS) préparent les lots et les matériels médicaux correspondant aux besoins de la mission. 22 mai 2012 - 00h00 - Déclenchement de l’opération. 02h30 : le Transall décolle. 03h45 : posé à Sanaa. Sept ambulances attendent sur le tarmac. Les deux médecins débutent le triage et écartent rapidement deux blessés cranio-cérébraux : l’un en asystolie, l’autre en mort cérébrale. Les cinq blessés pris en charge présentent des plaies par éclats : coma par plaie cranio-cérébrale, hémiplégie par plaie cranio-cérébrale, plaie thoraco-abdominale, fracture ouverte mandibulaire, fracture ouverte de jambe. Une mise en condition complémentaire est réalisée : pose d’un drain thoracique, pose de cathéters veineux, immobilisation, analgésie, antibioprophylaxie…

Le Prix de la Société Française du Glaucome 2012 a été attribué au Médecin Principal Jean-Rémi FENOLLAND, au cours du 118 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie, pour ses travaux concernant une nouvelle technique de diagnostic et de suivi des neuropathies optiques à l’aide de différents lasers en tomographie à cohérence optique ;

L’avion redécolle à 6h00 après compte-rendu médical au médecin régulateur des urgences de l’HMC Bouffard par téléphone satellitaire. Arrivée à Djibouti à 7h30. Le CMIA organise une noria d’ambulances vers l’HMC Bouffard. Les deux patients présentant des lésions craniocérébrales sont accueillis directement en réanimation, les trois autres au service des urgences. Les cinq blessés seront pris en charge au bloc opératoire au cours des 24 premières heures. Le service de santé des FFDJ se caractérise par la grande proximité de ses différentes composantes : hospitalière, médecine d’unité et approvisionnement. Leur interopérabilité quotidienne a, une fois encore, prouvé son efficacité opérationnelle. Médecin en chef Le Gonidec Service des urgences Médecin en chef Kaiser Département d’anesthésie-réanimation-urgences HMC Bouffard

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La distinction « Hot topics » qui récompense 1% des 6 000 publications du Congrès International de Recherche en Ophtalmologie, ARVO 2012, a été attribué au Médecin en Chef Jean-Marie GIRAUD pour ses travaux concernant la mise au point et l’application d’une nouvelle méthode au cours des derniers temps opératoires de la chirurgie de la cataracte.


Dossier

Le soutien santé des FAZSOI * Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien

La Direction interarmées du service de Santé (DIASS) des FAZSOI a autorité sur les trois centres médicaux interarmées (Saint-Denis, Saint-Pierre et Dzaoudzi) et des quatre antennes médicales. Ses missions sont d’assurer le soutien santé des forces armées, de la gendarmerie et du service militaire adapté, les soins aux militaires et à leurs familles, et enfin d’assurer des missions au profit de la population civile lors des catastrophes naturelles et des crises sanitaires.

Madagascar Les rizières de la banlieue de Tananarive

© MC F. Rual

Les îles intenses MC J. Pull - DIASS des FAZSOI page 10

MEDEVAC sur l’archipel de Crozet MP S. Grandmontagne page 11

océan Indien

Îles Éparses

Instruction santé aux Comores et à Madagascar MC F. Rual page 12

Comores

Île Maurice Madagascar Île de la Réunion @ MP PA Renoult

Formation au sauvetage au combat de premier niveau MC Xavier Attrait page 13

© Vétérinaire en chef C. Girardet

Crozet

Îles Éparses Île de Juan de Nova

Parachutage d’un lot de projection initial par le 2e RPIMa MP P.-A. Renoult Kerguelen page 14

Vétérinaire dans l’océan Indien VEC C.Girardet page 15

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Dossier : Le soutien santé des FASZOI

Les îles intenses La Direction interarmées du service de santé des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (DIASS FAZSOI) dirige les personnels médicaux des trois centres médicaux interarmées (CMIA) et des quatre antennes médicales répartis sur ces îles françaises.

I

ls soutiennent plus de cinq mille militaires appartenant aux trois armées, à la gendarmerie et au service militaire adapté (SMA) dont le régiment RSMA-R (mille-sept-cents personnels en 2014, c’est le plus gros régiment français existant).

Les autres unités sont le 2e RPIMa de Saint-Denis, le DLEM (Détachement de la Légion Etrangère de Mayotte), le GSMA de Mayotte, les navires et les ateliers de la base navale, les avions et les hélicoptères de la base aérienne. La gendarmerie comprend plus de mille gendarmes. Qu’ils soient parachutistes, référents gendarmerie, légion étrangère, spécia-

listes en médecine aéronautique, en médecine navale ou référents pour les jeunes réunionnais et mahorais des GSMA et RSMA-R, nos médecins et nos infirmiers affichent tous les jours leur appartenance au service de santé tout en intégrant toutes les spécificités des cultures d’armées. Leur quotidien est celui de la métropole : consultations médicales, soins, visites médicales d’aptitude et d’incorporation, soutien santé de préparation opérationnelle. Beaucoup de consultations médicales se font au bénéfice des familles. Les incorporations sont nombreuses dans les SMA où les appelés ne servent que de six à douze mois. Les manœuvres sont physiquement intenses

avec des soutiens médicaux pouvant s’étirer sur plus de 1 500 kilomètres. Enfin la tournée des Îles Eparses est toujours exceptionnelle avec la découverte de sites écologiques protégés et parmi les plus sauvages au monde. La reprise de la coopération avec les Comores et Madagascar, fin 2011, a permis à nos médecins et nos infirmiers d’y effectuer des actions de formation très appréciées. Médecin en chef Jacques Pull DIASS des FAZSOI Saint-Denis de la Réunion

Géographie D’origine volcanique, les îles de la Réunion et de Mayotte sont très jeunes sur le plan géologique. Elles associent à la fois une densité de population très élevée à 325 et 500 habitants au km² et un environnement naturel exceptionnel avec lagons, cascades vertigineuses et sommets dépassant les 3 000 mètres.

Sport

© MC J. Pull

L’une des épreuves physiques les plus difficiles au monde, le Grand Raid ou « Diagonale des Fous » se déroule à La Réunion qui y a gagné son appellation « d’île intense ».

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Entrée du cirque de Mafate - Île de la Réunion


Dossier : Le soutien santé des FASZOI

MEDEVAC

sur l’archipel de Crozet Le 18 avril, la frégate de surveillance Floréal reçoit un message de demande d’assistance médicale en provenance du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Réunion au profit d’un jeune volontaire à l’aide technique victime d’une chute de falaise sur l’Île de la Possession, île principale de l’archipel de Crozet, situé dans les terres australes et antarctiques françaises sur le 46e parallèle sud.

L

e médecin du district, sur la base Alfred Faure à 11 kms du lieu de l’accident, part à pied pour le rejoindre. La météo est défavorable. Il mettra six heures pour atteindre le blessé. Le patient est stabilisé et sédaté pour la nuit. Le Floréal, dans des conditions de mer difficiles, ne peut arriver que le 21 au matin. Il est convenu d’attendre l’arrivée de la frégate pour réaliser l’évacuation du patient vers la base grâce à l’hélicoptère Panther.

ARCHIPEL CROZET océan Indien

Île des Apôtres

Île aux cochons Île de la Possession

Île des Pingouins

Base 20 km

Intervention Matinée du 21 avril - 60 nautiques de Crozet, l’hélicoptère décolle avec le médecin du bord, dans des conditions météorologiques difficiles (pluie - neige, mer 6, vent force 8) vers « pointe basse » où se trouve le blessé. Ce dernier est conditionné dans une barquette FERNO avec deux attelles à dépression. À l’arrivée à l’infirmerie de la base, nous commençons le déballage des pansements sous sédation et nous réalisons les premières radiographies. Nous prenons contact avec l’HIA Clermont-Tonnerre (Brest) pour un avis spécialisé orthopédique avec envois des clichés par mail. Le patient présente une fracture spiroïde tibio-péronière déplacée à gauche et une fracture multi fragmentée tibio-péronière ouverte à droite. La disponibilité des équipes brestoises nous permet d’obtenir des réponses rapides. Les éléments sont transmis secondairement au SAMU 974 pour préparation de l’accueil au retour du bâtiment à la Réunion. Nous procédons à la réduction de la fracture gauche puis nous immobilisons les deux jambes par des attelles postérieures cruro-pédieuses en résine. Nous n’avions pas encore finalisé la prise en charge que le CROSS Réunion

Protection intégrale Réserve Marine

et le CCMM (Centre de Consultation Médicale Maritime basé à Toulouse) nous appelaient pour nous demander d’évacuer un autre blessé, sur le bateau de pêche « Croix du Sud ». La victime a été projetée contre une cloison lors d’un fort coup de roulis. Un traumatisme du rachis est suspecté. Le bateau est à 40 nautiques de Crozet. Nous décidons de rapatrier rapidement notre premier blessé vers le bâtiment pour aller chercher le deuxième avant la nuit. Vers 17h10, le patient arrive à bord. Afin de faciliter le brancardage vers l’infirmerie tout en maintenant le blessé à l’horizontal, le panneau de visite des moteurs est démonté et le patient est

descendu au palan dans l’atelier machine sur le même pont que l’infirmerie. Le Floréal part vers « la Croix du Sud » dans une mer « rugissante ». Le traumatisme rachidien se révèle peu sévère. Après avoir conditionné le blessé sur une civière TRANSACO, nous procédons à son treuillage dans des conditions « australes ». L’infirmerie nous semble bien petite. « Les moteurs sur le pont », dans des conditions de mer toujours difficiles, nous mettrons quatre jours pour remonter vers la Réunion. Médecin Principal Stephane Grandmontagne Médecin major de la Frégate de surveillance Floréal Actu santé • # 128 • juillet • septembre 2012

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Dossier : Le soutien santé des FASZOI

Formation au sauvetage au combat de premier niveau Un DIO (1) du 2e RPIMa a dispensé une instruction au 1er régiment de forces d’intervention d’Ivato, à Madagascar. Une formation au sauvetage au combat de premier niveau a été intégrée à ce DIO, sous la tutelle du centre médical interarmées de Saint Pierre. Objectif L’objectif général de ce DIO était la formation aux actes élémentaires du combattant : se déplacer, se poster, utiliser ses armes, et aux missions communes de l’armée de terre : le check point, la patrouille, l’escorte de convoi, le contrôle de foule. La formation au SC1 s’est naturellement intégrée à la première partie.

Soins sous le feu

Démonstration pratique

Mise en oeuvre du garrot tourniquet

D

eux cent dix personnels (sept sections), plus une section de spécialistes du service de santé militaire malgache (trois médecins et vingt-neuf infirmiers) ont suivi cette formation en préalable à une instruction de type CITERA programmée la semaine suivante. Le médecin en chef Xavier Attrait a dirigé la formation, assisté d’un infirmier et de deux auxiliaires sanitaires du CMIA Saint Pierre, tous formateurs SC1. Les cours se sont appuyés sur le référentiel de formation au sauvetage au combat de premier niveau (2). Les stagiaires ont ainsi été formés à l’utilisation de la trousse individuelle du combattant (TIC modèle 08 bis), dont trente exemplaires ont été fournis pour l’occasion par l’UDPS des FAZSOI. Les médecins et les infirmiers ont bénéficié d’une formation complète. Onze d’entre eux ont participé aux sessions de formation suivantes au profit des soldats comme aides-formateurs, et ont ainsi obtenu le certificat de formateur SC1, leur donnant pour l’avenir une certaine autonomie dans la formation continue de leurs soldats.

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Les soldats ont été formés, à raison d’une section par jour. La formation a dû être adaptée pour tenir compte de l’absence totale de formation secouriste des soldats, et de la barrière de la langue car la grande majorité des hommes de troupe, contrairement aux cadres, n’est pas francophone. Les aides-formateurs sélectionnés parmi les médecins et les infirmiers ont alors été d’une aide précieuse. Tous les points fondamentaux du SC1 ont été abordés au cours d’ateliers pratiques, de l’utilisation du garrot tourniquet aux positions d’attente, en passant par les méthodes de mise à l’abri du blessé (pick and run).

Au-delà de la validation de cette formation par la remise des attestations officielles de formation au SC1, signées par le médecin en chef Jacques Pull, DIASS des FAZSOI, c’est bien l’expérience pédagogique exportée d’une instruction de santé à des stagiaires non-francophones qui est à souligner. Médecin en chef Xavier Attrait CMIA de Saint-Pierre

(1) : Détachement d’instruction opérationnelle (2) : Manuel de secourisme militaire du combattant n° 500189/DEF/EMAT/E-S/BSOUT/COSAN/NP du 8 mars 2010, et document pédagogique relatif à l’enseignement du sauvetage au combat n° 0017/EVDG/DPMO du 5 janvier 2011.


Dossier : Le soutien santé des FASZOI

Instruction santé aux Comores et à Madagascar Une équipe du centre médical interarmées de Saint-Denis de La Réunion a effectué, du 6 au 19 février 2012, une mission d’instruction santé basée sur l’enseignement du CITERA de Bordeaux au profit des médecins et infirmiers militaires comoriens et malgaches.

Madagascar - Atelier BIG

E

n lien avec le CMIA de Mayotte, la formation santé a été menée par le MC Rual, l’ICS Grondin et l’ICN Berthevas. Le directeur interarmées du service de santé, le MC Pull, et le PP Ravinet, chef de l’UDPS, nous avons fait acheter le matériel d’instruction sur les crédits de la mission de coopération.

Le 6 février 2012 notre Détachement d’instruction technique (DIT) se pose à Moroni. Le matériel d’instruction n’est pas arrivé. Nous décidons d’effectuer la partie théorique de la formation. Le médecin commandant Naoufal, directeur du service de santé militaire des Comores, nous reçoit très cordialement. Quinze stagiaires, deux médecins et treize infirmiers sont présents. Nous bénéficions d’une logistique sans faille avec une salle de cours rénovée et climatisée pour l’occasion, et même un groupe électrogène d’appoint. N’ayant pas l’habilitation SC2 ou CITERA, les cours sont centrés sur la mise en œuvre de la méthode « SAFE ABC MARCHE RYAN » avec des cas concrets de triage. Nos camarades comoriens sont très ponctuels. Quelques rappels de secourisme de base sont nécessaires. L’apprentissage de la méthode MARCHE RYAN commence : l’objectif est de créer un automatisme dans la prise en charge des blessés au combat. Ces quatre jours de cours étaient indispensables pour la formation théorique et la pratique de la méthodologie du

© MC F. Rual

Les Comores

sauvetage au combat. Nous reviendrons en juin terminer la formation par l’apprentissage des gestes sur mannequin. Le dernier jour, tous les stagiaires comoriens valideront l’évaluation écrite du module théorique.

gache les points-clefs de l’exposé. Au même moment le cyclone « Giovana » paralysait la capitale. L’évaluation finale de cette formation sera mitigée puisque seuls les deux tiers de la promotion ont été évalués comme bons.

Madagascar

Conclusion

Les forces armées malgaches comptent environ dix mille hommes. Arrivés le 11 février à Antananarivo, nous avons la bonne surprise d’y retrouver notre matériel d’instruction. Le lendemain, vingtquatre stagiaires sont présents : trois médecins et vingt et un infirmiers, présélectionnés parmi les trente ayant déjà bénéficié d’une formation SC1 la semaine précédente au CMIA de SaintPierre.

Deux semaines denses, passionnantes, dans un environnement exceptionnel, ont permis d’apporter à nos camarades comoriens et malgaches une formation santé s’inspirant du SC2 et du CITERA. Avec du matériel d’instruction idoine, nos confrères médecins et infirmiers pourront vraisemblablement prendre en charge dans un avenir proche, la formation au sauvetage au combat des soldats de leurs armées respectives.

Le seul problème est qu’un tiers de l’auditoire comprenait mal le français. Nous avons ainsi laissé aux trois médecins vingt minutes, à la fin de chaque cours, pour qu’ils puissent expliquer en mal-

Médecin en chef François Rual Médecin adjoint du centre médical Interarmées de Saint-Denis de La Réunion

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Dossier : Le soutien santé des FASZOI

Parachutage d’un lot de projection initial par le 2e RPIMa Le centre médical interarmées de Saint-Pierre a organisé le premier parachutage du lot de projection initiale (LPI) avec son équipe santé.

Le contrat opérationnel du 2e RPIMa repose sur le largage d’une compagnie d’infanterie, un état major tactique, son Train de combat n°2 (TC2) et la projection d’une autre compagnie non parachutiste. Les deux compagnies et le TC2 sont soutenus chacun par un poste médical avec un médecin, un infirmier et deux auxiliaires sanitaires fournis par le centre médical interarmées de Saint-Pierre.

Février 2012 - Le CMIA monte un exercice de déploiement parachutiste avec ses équipes de santé. Le poste médical doit pouvoir être largué en mode tactique à 150 mètres d’altitude sur une zone de mise à terre prédéfinie. L’hypothèse retenue a été celle d’un largage de la compagnie de combat sur une « tête de pont », l’équipe santé saute avec son Lot de projection initiale (LPI). Le LPI est le cœur du poste de secours 2005 (PS05) avec ses six caisses médicochirurgicales et de réanimation. Il assure le soutien d’une compagnie de cent cinquante hommes pendant une semaine. Le travail essentiel de la composition et du conditionnement de ce LPI a été effectué avec le concours du pharmacien de l’UDPS des FAZSOI, les équipes santé du CMIA Saint-Pierre et le chef de la section de largage par air. L’ensemble du matériel a été réparti dans huit caisses :

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Actu santé • # 128 • juillet • septembre 2012

Les 4 colis

six caisses « rouge » pour le LPI et deux supplémentaires pour l’oxygène, les moniteurs PROPAQ, le respirateur et le brancard TAP. Cela forme quatre colis de quatre-vingts kilos. Lors du saut, ils sont largués en deux passages, chaque fois accompagnés par un membre de l’équipe santé. Après récupération et transport au point de regroupement, tous les éléments « sensibles » sont testés. Aucune casse. Les caisses plastiques réputées fragiles ont fait preuve d’une étonnante robustesse. Le retour d’expérience met en évidence plusieurs points forts : la simplicité du largage (entrainement de l’équipe LPA et de l’équipe santé), la disponibilité en moins d’une heure de l’ensemble du matériel, la qualité du matériel médical du LPI qui apporte une autonomie prolongée, un large éventail de matériel et

Exemple de conditionnement

produits, une capacité accrue de gestion des urgences. Le point perfectible est le temps de conditionnement préalable. L’objectif sera de confectionner en une heure les quatre colis. Les contraintes inhérentes au largage sont toujours présentes : la place et le poids disponibles dans l’avion, les conditions de largage (vent, nature du terrain…), la position du point de regroupement (transport et mise en œuvre du LPI en conditions minimales de sécurité) Le CMIA de Saint-Pierre a validé le largage complet du LPI et de son équipe santé. Grâce au conditionnement léger et bien conçu, le matériel était en parfait état et prêt à être mis en œuvre. Médecin Principal P.A. Renoult Centre médical interarmées de Saint-Pierre


Dossier : Le soutien santé des FASZOI

Vétérinaire

dans l’océan Indien Le soutien vétérinaire des forces armées dans la zone Sud de l’océan Indien est assuré au profit des unités de Mayotte, de La Réunion et des Îles Éparses. Ce soutien offre un très large domaine d’activités. u sein des FAZSOI, la santé publique vétérinaire constitue une part majeure des activités vétérinaires : contrôle de l’hygiène des aliments des nombreux organismes de restauration, des cuisines des cinq navires de la marine nationale basés à la Réunion, des chenils et lors de l’évaluation technique des fournisseurs. Ces missions impliquent une collaboration avec le commandement et d’autres services comme le GSBdD et la DID. Enfin le soutien des îles Eparses s’apparente au soutien réalisé lors d’opération extérieure.

A

La sécurité sanitaire des Eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) comprend le contrôle des quatre sites produisant les EDCH, un à la Réunion et trois sur les îles Eparses. Elle regroupe l’évaluation de la surveillance de la qualité des EDCH, réalisée par les Pilotes processus eau (PPE) pour les sites militaires reliés au réseau d’eau public, et par des expertises réalisées lors d’incidents, ou au profit des bâtiments de la Marine Nationale. Les îles Eparses, situées à près de 2 000 kms de la Réunion, ont la particularité de constituer le cinquième district de l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises.

cice de la médecine et de la chirurgie légère, les visites annuelles d’aptitude à l’emploi, la mise en œuvre de la prophylaxie médicale et l’application des opérations de police sanitaire lors des mouvements des chiens militaires hors métropole. Pour La Réunion et Mayotte, les dangers majeurs sont représentés par la dirofilariose, la spirocercose, et la leptospirose. Les chiens en mission de quatre mois bénéficient d’une chimio prophylaxie par voie orale contre la dirofilariose et l’ehrlichiose. Les chiens en séjour de deux à quatre ans ou présents en permanence sur les îles font l’objet d’une chimio prophylaxie par injection contre

la dirofilariose et d’un dépistage sérologique annuel pour l’ehrlichiose. Tous les chiens sont vaccinés annuellement contre la leptospirose et des désinsectisations/dératisations sont réalisées régulièrement au sein des installations canines. L’environnement naturel tropical exceptionnel, les missions régulières à Mayotte ou dans les îles Eparses, la possibilité de travailler dans des paysages uniques au monde constituent une expérience inoubliable. Vétérinaire en chef Caroline Girardet DIASS des FAZSOI

Visite systématique d’aptitude

Le vétérinaire de la DIASS des FAZSOI forme les PPE responsables de la gestion de la sécurité sanitaire des EDCH. Il réalise des actions de formation au profit des auxiliaires sanitaires détachés sur les Iles Eparses. Ils y sont responsables du traitement et des mesures de surveillance de la qualité des eaux produites, stockées et distribuées sur les Iles au profit de la quinzaine de militaires vivant sur place. La santé animale comprend le contrôle officiel de la bien-traitance animale avec l’inspection des chenils militaires, l’exer-

Contrôle officiel de la restauration collective

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D

epuis août 2010, nous avons patiemment préparé ce projet : recherche de sponsors, ventes de T-shirts et de mugs, rénovation de la 4L, recherche de matériel humanitaire… Ce défi, loin d’être gagné, se concrétise lorsque nous prenons le départ de la « Boate » le 14 février 2012. Nous rejoignons St Jean de Luz (64), pour le départ officiel des mille trois cents 4L. Chargées comme des mules, nos bolides prennent les routes d’Espagne pour atteindre Gibraltar, et enfin le Maroc. C’est dans la région de Merzouga, dans le sudest marocain, que l’aventure prend véritablement forme. Guidés par la boussole et le road book, nous découvrons ce magnifique pays, ses grands plateaux désertiques, ses paysages splendides, ses sommets enneigés et ses dunes envoutantes au bas desquelles nous faisons don de tout notre matériel humanitaire (éducatif, sportif et médical) à l’association « Enfants du désert ». Cet organisme est chargé de les redistribuer équitablement à travers le pays. En effet le contact avec les populations nous aura montré la misère à laquelle sont confrontées certaines familles. Notre vaillante 4L, bien malmenée par les pistes, s’essouffle quelque peu. Cela nous permet de nous former à la mécanique d’urgence tout terrain. Le retour sera long et laborieux ! Après une journée de repos et une soirée de clôture à Marrakech, nous reprenons la route vers la France que nous retrouvons après deux semaines intenses de voyage. Un grand merci, à l’ASAT et la SEVG, pour leur soutien. Nous avons ainsi pu vivre une aventure inoubliable… unique. Équipage 718 Aspirants Médecins Marie-Laure Blanchet et Pierre-Matthieu Astrie École de Santé des Armées


© Photos : FlashSport, AM M.-L. Blanchet, AM P.-M. Astrie

Pour en savoir

+

www.4ltrophy.com


Afghanistan

GWAN : Le 20 janvier, une fusillade éclate à 9h27 sur la FOB (Forward Operational Brigade) GWAN (Vallée de Surobi). Elle fait dix-huit victimes parmi les vingt-trois soldats français effectuant le footing matinal. L’infirmier et un auxiliaire sanitaire SC2 seront touchés. L’effectif santé restant est d’un seul médecin (Médecin des armées M. Planchet) assisté de six AS SC2.

L

a mise en alerte du TOC (Tactical Operations Center)/TFLF et du PECC (Patient Evacuation Coordination Cell) s’exécute dans les minutes suivantes. Le premier bilan est de douze blessés, deux décédés et de la mise hors de combat d’une partie de l’élément santé. Le plan MASCAL local est déclenché. Le deuxième bilan, transmis vingt-cinq minutes plus tard, fait état de quatre décédés, huit « alpha » (A), cinq « bravo » (B) et trois « charlie » (C) (ordre décroissant de priorisation d’évacuation par FORWARD MEDEVAC selon le message 9 Line MR OTAN). H + 26’ : 2 Hélicoptères Moyens (HM) FR Caracal (dont un gréé MEDEVAC) décollent de KAIA (Kabul International Airport) pour la FOB SUROBI (GTIA Sud) et récupèrent deux équipes médicales à 2/1/4//7. H + 55’: 3 HM US Blackhawks MEDEVAC décollent de BAF (Bagram Air Field). Les rotations se succèdent avec trois rotations françaises et une rotation américaine. H + 128’ : fin du MASCAL, tous les blessés ont été évacués de la FOB. Pour éviter l’engorgement des UMO hospitalières, les blessés sont répartis dans un premier temps sur les Rôles 3 sous lead français (3A, 4B) et américains (5A, 2B). Dans l’après-midi, un médecin urgentiste du Rôle 3 se rend à BAF pour évaluer l’état clinique des militaires français hospitalisés et préparer les quatre transferts secondaires (TAC MEDEVAC) vers le Rôle 3 français de KAIA.

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J +1 : l’évacuation stratégique collective « MORPHEE » prend en charge onze blessés : 5A, 5B, 1C ; destination le complexe hospitalier militaire parisien. J+2 : une double évacuation médicale stratégique individuelle (2+1) par vecteurs ETEC (Falcon 900 et 2000) complète le rapatriement de nos frères d’armes. Tous les patients survivants de la fusillade ont été rapatriés vers la France. L’intégralité de la chaine médicale, depuis le SC2 sur GWAN jusqu’au Rôle 4, a parfaitement fonctionné. MC J-Y. PLANTEC, médecin-chef de la TF LF et CONSAN du COM TF MC Ph. BASIN, MEDOPS TFLF et chef du PECC MC M. OBERTI, COMSANTE/JMED

21 janvier 2012 : évacuation “MORPHEE”


Afghanistan

Attaque du 20 janvier 2012 plan MASCAL (Massive Casualties)

Témoignage / GWAN, 9h27 : mais que se passe-t-il ?

« C’est la séance de sport. Nous sommes vingt-trois pax sur les trente-quatre de l’AT-4 à GWAN, dont moi-même le médecin, l’infirmier ainsi que deux SC2. Soudain, en pleine phase statique de renforcement musculaire, c’est le tonnerre d’une rafale de FM à trente mètres. En relevant instinctivement la tête, c’est toute une partie du groupe qu’on aperçoit, qui gît au sol.

C’est la fuite animale. Le tireur au loin recharge dans un claquement métallique et poursuit calmement son sinistre attentat. Il n’a pas de visage. Le temps s’étire. Au départ, au loin du servant, nous nous transportons sans réfléchir plus avant, avec méfiance, à nouveau sur les lieux avec quatre autres camarades indemnes. Là, tout s’enchaîne à grande vitesse : un véhicule – les garrots de membres – le nid de blessés…tout cela si possible en sécurité. Premier bilan : il y a des morts. Douze blessés ! L’infirmier est gravement touché mais il reste lucide et donne ses consignes. Moi : « Déclenchez le plan

MASCAL ! Quelqu’un peut-il s’en charger ?! » Dix interminables minutes. Je m’extraie à contrecœur de l’action brute. Je renseigne le TOC puis, enfin, c’est un DOC to DOC call avec le PECC. Il nous faut tout : MEDEVAC HM, renforts en équipes, on est seuls ! Retour vers la tente MASCAL où se trouvent déjà deux morts et huit blessés. Collecte rapide des TIC de personnel. Des ordres ! Il faut donner des consignes aux SC2 : pansements compressifs, pansements « trois côtés », ceinture pelvienne, VVP, analgésie morphinique… Les véhicules arrivent en noria, vite : éloigner les dépouilles des regards. Mais un blessé s’est dégradé : plus de pouls, il cumule des délabrements multiples, rien n’y fait, c’est l’arrêt cardiorespiratoire. Il faut continuer pour les autres, tout en rendant compte : 8 alpha et 6 bravo car, entretemps, un quatrième a été retrouvé décédé. Une demi-heure écoulée ; pas possible ? Je désigne un SC2 par blessé alpha survivant mais il en manque deux : ce seront donc des SC1 volontaires. Heureusement que l’abord intra-osseux est à disposition, je ne serais pas en mesure de tout réaliser. Mes SC2 quant à eux ne se posent pas de question, ils m’interrogent seulement du regard, fugitivement. Le grand blessé thoracique défaille : exsufflation, drainage, drain, recueil de 500 cc de sang en 5 minutes, tout y passe : ce sera une autotransfusion, et ça marche ! Où en est l’oxygène, nous avons huit bouteilles. Contrôle des soins, des hémorragies, des ventilations : de l’un à l’autre, encore et encore… Ca va mieux…non ! Un Glasgow dégringole : PLS, surveillance, je ne peux me lancer dans l’intubation, à bientôt.

Ah ! Premier hélico, doux bruit des pales giflant l’air, il embarque deux premiers alpha, du moins les déjà conditionnés. Avec cela voici deux équipes médicales de camarades de Surobi, le garçon et la fille : pour eux, le conditionnement soigneux des évacués. Et il faut encore s’extraire : « Prends de la hauteur, garçon ! », disait le maître lyonnais, « Communique avec le Pitaine ! », ça, c’est moi… C’est encore le ballet des ventilateurs, car les US sont là aussi, ils n’ont pas trainé… Mais notre PECC Nijrab est à la manœuvre : les ordres sont clairs et coupants, tant mieux, je n’attends que cela. On est maintenant à 1h30 et la tentation de se relâcher est bien là mais : malheur ! L’ordre des priorisations d’évacuation est battu en brèche alors il faut : réguler, contrôler, imposer une discipline au corps de l’évènement qui a sa vie propre et tente de s’y soustraire. Mes camarades intubent le neurologique. C’est mieux à plusieurs car nous voilà désormais trois docs et deux infirmiers. Sur la ZPH ça décolle dans tous les sens : où en est-on ? Rien n’est clair. Qui est parti sur Bagram ? Du coup le PECC s’impatiente en ligne, bien sûr. Enfin j’ai le droit de souffler un peu, le dernier est intubé/ventilé et évacué sur KAIA. Une grande chaleur m’afflue au visage, elle m’envahit. Mes membres sont lourds. Mais c’est le tour des décédés que je dois identifier ; je les reconnais maintenant seulement…. Deux heures et demie après le tir, tout est terminé ici. Pourtant rien ne sera plus comme avant. Avons-nous été à la hauteur ? Sensation d’inachevé, de prise de cours, fiel dans la bouche…et plus tard, c’est une somnolence qui me gagne. » Médecin Mathieu PLANCHET Poste médical de l’AT K 34, FOB GWAN Antenne d’Issoire CMA de Clermont-Ferrand Actu santé • # 128 • juillet • septembre 2012

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Afghanistan

Retex clinique MEDEVAC de deux civils afghans 12h10 - arrivée du premier blessé sur le brancard de fortune (son lit). Plaie crânio-cérébrale avec deux impacts, un frontal droit et un occipital (une balle). La blessure aurait eu lieu vers 11h45. La première évaluation retrouve un Glasgow à 12 mais en dix minutes le blessé s’enfonce avec un Glasgow à 3. Les deux plaies sont peu hémorragiques, de la matière cérébrale sort des deux orifices. Un pansement compressif est posé après nettoyage des plaies par eau stérile. Pose d’une perfusion à 12h15 avec passage d’une poche de sérum salé hypertonique pour diminuer l’œdème cérébral. Pose de l’oxygène avec masque à haute concentration et mise en position demiassise vers 12h25. Après accord du PECC pour la suite de la prise en charge (en particulier l’EVASAN par HM français) le blessé numéro 1 (catégorisé alpha) est intubé après une ISR à 12h45. 12h20 - le deuxième blessé arrive. Il présente une plaie du scalp de 5 cm au niveau frontal gauche. La plaie est hémorragique, elle est suturée (3 points). Une plaie hémorragique au niveau du genou gauche : quickclot plus pansement compressif. À noter la présence d’impacts d’éclats sur la partie gauche du dos, pas d’atteinte pleurale (éclats superficiels) et au niveau du cou avec hématome mais relativement postérieur ne touchant pas les gros vaisseaux du cou. Il reçoit une syrette de morphine à 12h25, il est perfusé (quelques minutes après) et un garde veine de NaCl isotonique est posé. Il est catégorisé bravo. 13h10 - le blessé numéro 1 est évacué par HM sur l’hôpital militaire afghan (MOD hospital). Le deuxième blessé sera évacué vers le MOD hospital par voie routière avec un véhicule civil. Médecin Benoît Lallemand CMA de Vannes-Coëtquidan AT K 6 - janvier-juin 2012

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Retex : en relation avec l’équipe médicale d’EVASAN Nécessité d’utiliser une tubulure pour l’entretien de la sédation et une pour les autres drogues (rajouter un robinet) ou mieux poser une deuxième perfusion.

HM blessé cat. alpha

MEDEVAC routière blessé cat. bravo


Afghanistan en bref...

« Combat Hospital* » : une formation en anglais à l’HMC Kaia : À quelques exceptions près, rares sont les occasions de pratiquer la langue anglaise dans l’exercice quotidien de notre métier en France. Depuis plusieurs années le SSA propose des formations déclinées selon différentes formules (stages intensifs, préparation du Diplôme de Compétence en Langues donnant accès à une plateforme Internet, ainsi qu’à un suivi par un tuteur). Mais le nombre des personnels ayant pu bénéficier de ces formations avant leur départ en OPEX demeure encore limité. Dès l’arrivée dans le Rôle 3 de Kaia, il faut pouvoir communiquer de façon précise en anglais. L’équipe soignante est multinationale. La patientèle anglo-saxonne du camp de Kaia a régulièrement recours à l’HMC. Des mots simples tels que brancard (« stretcher ») ou perfusion (« infusion ») doivent très vite être acquis. Ce besoin d’une communication efficace en anglais est ressenti par tous. C’est aussi l’occasion d’une entraide renforçant la cohésion de la nouvelle équipe. L’organisation sur place d’une formation ciblée sur un anglais « cœur de métier » constitue un complément indispensable aux formations existantes. Son but est de comprendre les messages clés et de se faire comprendre. L’anglais technique de soins d’urgence ne laisse pas de place ni à la confusion, ni au contresens. Ceci concerne tous les personnels soignants du Rôle 3, de la cellule de régulation de l’HMC (OPS Room) qui communique à 95 % en anglais. Cet enseignement est centré sur l’apprentissage du vocabulaire médical, utilisable immédiatement. Il est aussi militaire à partir de vidéos d’autres Rôle 3 d’Afghanistan (l’US de Kandahar et l’anglais de Camp Bastion). Initiée en juillet 2011 sous l’égide de l’École du Val-de-Grace, cette formation facile à mettre en œuvre a vocation à être reconduite au fur et à mesure des mandats. Médecin en chef Rémi Macarez, Médecin-chef HMC Kaia mandat 9 * « Combat Hospital » est une série de la chaîne américaine « ABC » portant sur le Rôle 3 de Kandahar.

Visite d’une délégation française du théâtre PAMIR à Camp Bastion, Helmand Le 21 mars, une délégation de l’état-major à Kaboul du contingent français, de l’EMA/CPCO, dont le COMSANTE et un anesthésiste de l’HMC KAIA s’est rendue dans le Helmand, RC South West, à Camp Bastion. Cette vaste base de 39 km de périmètre, regroupe 9 000 personnes. Elle est le siège d’un aéroport impressionnant en termes de trafic et de flottes d’aéronefs, comparable à ceux de Bagram AF et de Kandahar AF. Le Rôle 3 MTF de Camp Bastion dispose d’une banque du sang. On y trouve des concentrés de globules rouges (CGR), mais également du plasma sous forme de plasma frais congelé (PFC) et de cryoprécipité et enfin des concentrés plaquettaires (CP). Dans le rôle 3 français (Kaia), l’utilisation de plasma cryodesséché produit par le CTSA permet une utilisation tout à fait identique dans l’urgence. La seconde spécificité de cette banque du sang britannique est de disposer de plaquettes. Les CP sont produits, soit en Grande Bretagne et apportés par pont aérien avec une fréquence quasi quotidienne, soit localement par aphérèse. Ce choix de produit a pour objectif de diminuer la transfusion de sang frais total, mais il présente un coût et une empreinte logistique certains.

Médecin en chef M. OBERTI, COMSANTE, Médecin JL. DABAN, anesthésiste-réanimateur

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International

Le transport stratégique des

priorité de la coopération C

ette année, cette manifestation a été marquée par un certain nombre de « Premières ». D’une part, ce fut le premier stage organisé par le service de santé affecté dans les forces aériennes françaises intégrant une participation internationale. Les cours, les présentations dynamiques et les exercices ont été effectués en langue anglaise. Ce cours international s’adresse au personnel des services de santé des nations partenaires de l’OTAN et de l’Union Européenne. Le service de santé de l’armée fédérale allemande a envoyé sept experts du service de santé de l’armée de l’air et du service de santé interarmées. La formation couvre l’ensemble du spectre du transport longcourrier d’un blessé. Les missions des différentes catégories de personnels embarqués ont été étudiées puis mises en pratique, aussi bien celles des éléments de l’équipe médicale, que celles des membres de l’équipage. Elle s’est terminée par un exercice commun d’embarquement avec vol à l’issue. Grâce à des mannequins d’exercice, spécialement préparés pour le scenario, les membres des différentes équipes durent simultanément faire appel à leurs compétences techniques propres ainsi qu’aux connaissances acquises dans le cadre de la formation. D’autre part, la formation ne s’est pas effectuée à Istres, base origine des aéronefs dédiés à la mission, mais sur une base de la flotte aérienne stratégique, à Avord. L’avion de type Boeing KC-135 CR transportant « MORPHEE » est presque exclusivement utilisé par l’armée de l’air française dans sa version MRTT (3) stratégique. Contrairement au concept allemand, il n’existe pas en France de permanence assurée par un aéronef

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équipé constamment en version MEDEVAC. Le système MORPHEE n’est mis en œuvre que lors d’un afflux de blessés (cinq fois en dix ans).

© Photos : Dr S. Funke

Début 2012, un stage annuel de formation « MORPHEE(1)» pour les spécialistes du transport aérien stratégique des blessés (2) s’est déroulé sous la responsabilité du service de santé des armées. Cette formation d’une durée de trois jours, associe les actualisations de la formation continue pour le personnel qualifié, et les remises à niveau nécessaires entre les missions.

Ce stage a été l’occasion d’une rencontre franco-allemande des experts du domaine « STRATAIRMEDEVAC(2) » qui avait été décidée lors de la 10e session plénière du sous-groupe de travail « Santé » du GFACM (4) en octobre 2011 à Potsdam. Le point culminant de la rencontre cette année, a été la participation de l’avion de type Airbus A-310 de l’armée de l’air allemande dans sa configuration MEDEVAC. L’éventail des spécialistes des deux nations présents sur place était dimensionnant, depuis les membres des équipages médicaux appartenant aux deux services de santé jusqu’aux responsables pour les opérations au sein des commandements des différents organismes militaires concernés, en passant par les personnels médicaux des équipes navigantes des forces aériennes des deux nations. Les états-majors centraux des services de santé nationaux étaient également représentés. Tandis que les spécialistes en réanimation des deux nations s’échangeaient des informations sur des questions spécifiques d’approvisionnement et d’échanges d’équipements, les médecins navigants discutaient sur les méthodes de commandement et les différentes variantes dans l’équipement des appareils alors que les représentants des bureaux « opérations » des services de santé s’entretenaient sur les missions et la mise en œuvre des « PECC (5) » nationaux.

L’objectif était de mieux connaître les « façons de faire » de la nation partenaire, d’étudier les possibilités d’harmonisation, de standardisation des processus et des équipements nationaux respectifs, afin de proposer de nouveaux axes de coopération. Il correspond à la directive commune 2011 du chef d’état-major des armées français et du Generalinspekteur (6) de l’armée fédérale allemande : « intensifier la bonne coopération déjà marquée des deux services de santé dans le cadre de la poursuite de la coopération militaire franco-allemande ». Compte tenu de l’arrivée prévue prochainement de l’avion de transport Airbus A-400M au sein des deux armées de l’air, des experts de la cellule médicale de l’EATC (7) ont participé à cette rencontre. Commandée par un officier d’état-major allemand, cette cellule médicale pourrait coordonner une éventuelle harmonisation des équipements et des matériels médicaux.


International

blessés par voie aérienne :

santé franco-allemande Chirurgien dentiste en chef Sven Funke Officier de liaison allemand près la DCSSA Médecin en chef Bernard Leycure Officier de liaison du SSA français près le ministère fédéral de la Défense

Impressionnant, ensemble en France à Avord (Boeing KC-135 CR et Airbus A-310 MEDEVAC)

Grand succès pour l’ensemble des participants, cette formation a impulsé des actions d’harmonisation des processus existants, des matériels déjà en service, et d’une standardisation des équipements et des matériels médicaux. Des visites réciproques seront proposées pour présenter les processus « nationaux » aux personnels des PECC. Dans le cadre des développements de l’A-400M, les participants ont souhaité harmoniser les concepts médicaux d’équipement et de dotation. L’armée de l’air française devant être la première à recevoir le futur aéronef, les contacts franco-allemands assureront une circulation des informations le plus précocement possible entre les deux services de santé. Dans le cadre de la formation continue spécialisée « STRATAIRMEDEVAC », il est prévu de réaliser d’autres stages en commun, pour l’instruction et le maintien à niveau des personnels techniques

des deux services de santé. En ce sens, des personnels du service de santé des armées français participeront cette année à la formation correspondante du service de santé pour la Luftwaffe (8) qui aura lieu à Fürstenfeldbruck. Cette expérience sera présentée lors de la prochaine session plénière du sousgroupe de travail « Santé » du GFACM, qui aura lieu en juin 2012 à Orléans. Équipement MORPHEE (Boeing KC-135 CR)

Cet article a été traduit dans chaque langue et publié dans les revues Actu santé comme dans Wehrmedizin und Wehrpharmazie (Médecine et pharmacie militaires). (1) MORPHEE : MOdule de Réanimation pour Patients à Haute Elongation d’Evacuation (2) STRATAIRMEDEVAC : strategic aero medical evacuation (3) MRTT : Multi-Role Transporter and Tanker (4) GFACM : groupe franco-allemand de coopération militaire (5) PECC : Patient Evacuation Coordination Center (6) Generalinspekteur : équivalent allemand du Chef d’état-major des armées français (7) EATC : European Air Transport Command (8) Luftwaffe : Armée de l’air allemande

Équipement PTE (Airbus A-310 MEDEVAC)

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Innovation

Sauvetage de sous-m validation d’une table de La cellule plongée humaine et intervention sous la mer de la force d’action navale (ALFAN/CEPHISMER) et l’équipe résidante de recherche subaquatique opérationnelle de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), viennent de valider une table de décompression à l’air de 60 heures.

C

ette procédure de décompression ne fait pas encore l’objet d’un consensus entre les trois nations impliquées dans le système de sauvetage de sous marin « NSRS » : Norvège, Grande-Bretagne et France.

Les risques Lors du naufrage d’un sous-marin, les risques pour l’équipage vont dépendre essentiellement de l’atmosphère du sous-marin. L’augmentation de la pression interne du sous-marin va se traduire par une élévation des pressions partielles (Pp) des deux gaz principaux présents dans l’air respirable du sous-marin : l’azote et l’oxygène. La seule possibilité pour éviter un accident de désaturation sera de réaliser une décompression très lente et prolongée lors du retour à la pression atmosphérique.

Le saviez-vous? Lorsque l’équipage d’un sous-marin, respirant de l’air, est maintenu plusieurs jours avec une pression interne élevée entre 2,4 et 6 ATA, la probabilité d’une toxicité pulmonaire de l’oxygène est importante. Les sujets ne pourront pas alors supporter une décompression utilisant de l’oxygène. Cette toxicité va entraîner des lésions pulmonaires en fonction du niveau de la pression interne mais également de la durée d’exposition. Si le délai d’acheminement des secours est de quatre à cinq jours, la probabilité de toxicité pulmonaire est majeure dès que la pression interne du sous-marin est supérieure à 3 ATA.

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Le système de sauvetage Le système NSRS se compose d’un sousmarin de sauvetage, le « Submarine Rescue Vehicule (SRV) », capable d’intervenir à la profondeur maximale de 610 m, avec une capacité d’emport de 15 personnes. Ce SRV permet de récupérer l’équipage du sous-marin en maintenant la pression interne régnant à bord. Au retour sur le bâtiment-base, l’équipage est transféré sous pression (on parle de Transfert Under Pressure TUP), dans deux chambres de décompression à grande capacité (trente naufragés et deux accompagnateurs/ chambre). Le système NSRS ne permet pas la régulation qui évite la toxicité de l’oxygène en utilisant des mélanges respiratoires avec une PpO2 < 0,5 ATA ; seule une décompression à l’air est possible. Il fallait donc valider une table de décompression à l’air qui permet au personnel accompagnant d’évacuer en toute sécurité les rescapés.

Évaluation d’une table de décompression NSRS Une modélisation de procédure a été conçue à partir des données de la littérature scientifique. Ses objectifs : limiter à la fois le risque de toxicité pulmonaire et celui d’accident de désaturation. La durée d’exposition à une pression de 6 ATA (50 mètres) a été choisie pour correspondre aux douze heures d’exposition (soit deux rotations) du personnel accompagnant. Trois saturations à 5 ATA (40 m) ont été réalisées entre mai et octobre 2011. Elles ont testé quatorze plongeurs (dont trois médecins de la plongée et trois infirmiers hyperbaristes du tour

d’alerte médicale NSRS). La surveillance spécifique était réalisée par un monitorage des bulles d’azote circulantes (appareil doppler) et par l’évaluation de la fonction respiratoire (appareil portatif). Compression de12 heures à 40 mètres, à l’air d’abord puis avec de l’azote pur (maintien d’une PpO2 à 0,5 ATA). Décompression à l’air (PpO2 au départ à 1,05 ATA) d’une durée de 56 heures et 40 minutes. L’absence d’accident a permis entre février et avril 2012 d’effectuer trois autres saturations, à 6 ATA (50 m) avec douze autres plongeurs (dont un médecin de la plongée à chaque saturation). L’atmosphère était toujours maintenue pendant 12 heures avec une PpO2 à 0,5 ATA (profondeur équivalente en azote de 57 mètres, ce qui expliquait l’état de narcose marquée des plongeurs). Aucun accident, aucune toxicité pulmonaire à l’oxygène n’ont été mis en évidence, validant ainsi le travail important effectué en collaboration entre la marine nationale et le service de santé des armées.

Conclusion Cette table de désaturation à l’air, unique au sein de l’OTAN pour une telle profondeur (50 mètres), devrait permettre la réalisation du sauvetage d’un équipage de sous-marin soumis à une pression interne importante durant quelques jours. Elle limite les accidents de décompression des rescapés et préserve le personnel plongeur sauveteur. Médecin en chef Christophe Pény Médecin-chef de la CEPHISMER Médecin expert plongée CSS FAN


Innovation

marin : décompression à l’air

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Vue du centre hyperbare

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Début du séjour

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Détection de bulles pendant le séjour

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4

Pendant le séjour

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Les 4 plongeurs à la sortie

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Avant mise en pression

Détection de bulles en sortie

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Vie du service

Formation NRBC médicale 10 ans d’expérience à l’IRBA (antenne CRSSA) 2010 À l’issue du sommet de Lisbonne, les chefs d’état et de gouvernement des pays membres de l’OTAN ont rappelé que l’Alliance devrait faire face à la prolifération des armes Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique (NRBC), à la menace terroriste et à l’utilisation possible de ces armes par des groupuscules terroristes.

la suite de la guerre du Golfe, les Américains avaient identifié leurs lacunes capacitaires dans le domaine NRBC. Fin 1991, ils mettent sur pied une formation adaptée pour leurs cadres : Management of Chemical and Biological Casualties course (MCBC). Ils ont été suivis peu après par les Britanniques en 1996. En 1999, un travail spécifique sur la formation à la prise en charge de victimes biologiques avait conclu à la nécessité d’accroître la formation des cadres du SSA.

La défense NRBC, dans laquelle la formation et l’entraînement prennent une place importante, est une assurance face à des événements de faible occurrence mais aux conséquences qui peuvent être considérables. Elle peut être jugée coûteuse en l’absence d’événements mais se révélera essentielle pour faire face à certaines situations.

À

La décision d’un stage d’une semaine était déjà prise bien avant les attentats du 11 septembre 2001. Ces derniers ont accéléré le lancement de cette nouvelle formation à l’IRBA (antenne CRSSA). Le premier stage s’est déroulé en novembre 2001 avec la participation de civils des SAMU et des pompiers. Des promotions de vingt à trente stagiaires ont été formées annuellement. Afin d’augmenter les capacités de formation, le stage fut réalisé en région parisienne puis à l’École du Val-de-Grâce (EVDG). On a soufflé les « dix bougies » de cette valorisante activité pédagogique unique par l’expérience et l’expertise du domaine, au profit des forces et des premiers intervenants civils. La formation académique (master et DU NRBC EVDGuniversité Paris VI) participe pleinement à cet accroissement des connaissances NRBC de nos praticiens. Mais du fait de sa durée, elle ne s’adresse pas au même public.

Exercice NRBC à l’HIA Percy (2011)

Des formations spécialisées, plus ciblées sont en cours de préparation pour les équipes médicales destinées à utiliser les Lots de décontamination interventionnelle (LDI) et à travailler au sein d’une Unité médicale de décontamination des armées (UMDA). Les experts NRBC santé de l’IRBA (antenne CRSSA), du SPRA, des HIA, du régiment médical, participent pleinement à la nécessaire préparation opérationnelle de nos praticiens et de nos infirmiers.

cadre de stages accrédités par l’OTAN ou ses structures associées (NATO School, centres d’excellence…). Pharmacien en chef Frédéric Dorandeu Directeur des stages NRBC médicaux de l’IRBA-CRSSA Président du sous-groupe médical du groupe de formation et entraînement NRBC de l’OTAN Médecin en chef Michel Diserbo Directeur de stage adjoint des stages NRBC médicaux de l’IRBA-CRSSA

La totale intégration dans la structure militaire de l’OTAN invite à prendre en compte les qualifications requises par le STANAG 2954 (AMEDP-44) et à envisager une ouverture à l’international de ces formations. L’IRBA (antenne CRSSA) avait accueilli par le passé des officiers francophones luxembourgeois et canadiens. Des formations en anglais permettraient de diffuser plus largement notre savoir-faire et notre expertise, dans le Stage NRBC 2011

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Vie du service

Résister à l’accélération EDA High-G Project :

[sans effets indésirables]

Un groupe de travail européen s’est réuni à l’Irba du 25 au 27 avril 2012 pour trouver des pistes d’améliorations pour l’entrainement des pilotes en centrifugeuse. Le Dr Willem Bles (Pays-Bas) est docteur en physique médicale. Il est devenu un expert international dans le domaine de la désorientation spatiale et du mal des transports. C’est à ce titre qu’il pilote le EDA High-G Project.

Comment en êtes-vous venu à travailler sur ce projet ? Dr Bles : L’initiative du projet revient au fabriquant de centrifugeuse AMST. Lors d’une réunion à Varsovie, nous avons fait le point sur l’entrainement en centrifugeuse et il est apparu que des améliorations pourraient être apportées. Comme je travaille depuis longtemps le sujet, je me suis proposé. Quel est votre domaine d’expertise ? Dr Bles : J’ai travaillé toute ma vie sur le mal des transports et la désorientation spatiale. Que cela soit dans l’air ou en mer, cela peut s’appliquer partout, même dans l’espace. Mal de l’air ou dans un simulateur, le nom change mais il s’agit toujours du mal des transports. Quel a été votre parcours ? Dr Bles : J’ai d’abord étudié la physique nucléaire. Le hasard a voulu que je travaille dans un hôpital où l’on étudiait le système vestibulaire en oto-rhinolaryngologie. J’ai été passionné par le sujet. J’ai ensuite travaillé pour l’Organisation néerlandaise pour la recherche

Dr Willem Bles et Médecin en chef Denis Tran

scientifique appliquée (TNO) où des pilotes en bonne santé présentaient des problèmes de vertiges liés à l’environnement de leurs missions. Quel est l’intérêt pour vous de travailler avec différents pays ? Dr Bles : Dans une centrifugeuse, on obtient une accélération assez proche de celle supportée dans un avion. Cependant les mouvements de la centrifugeuse sont plus rapides et dessinent des cercles, ce qui stimule plus le système vestibulaire et crée une sensation différente. Tous les pays ont eu des problèmes avec des sensations de pertes d’équilibre et de mal de transports. Dans l’avenir, on peut s’attendre à ce que les pilotes aient à s’entrainer plus

souvent au sol sur ce type de dispositif. On devrait donc rendre cet exercice plus supportable… Chaque pays possède une centrifugeuse différente avec une approche différente. Chacun se rend compte qu’il ne peut pas travailler seul, notamment parce que cela coûte très cher. Ensemble, les possibilités sont plus importantes. Quelle est la prochaine étape dans l’avancée du projet ? Dr Bles : Des améliorations dans les mouvements des centrifugeuses sont possibles. Cela réduira les nausées provoquées. Les pilotes ne devraient pas craindre les tests en centrifugeuse, ils devraient les apprécier pour un vécu positif. Nous rédigeons actuellement une proposition pouvant être soutenue par l’Agence européenne de défense. Nous cherchons également des fonds. Nous pensons commencer nos recherches dès 2013. Je tiens d’ailleurs à remercier l’Irba qui nous a offert des conditions de travail optimales pour le travail en groupe. Source : DivAS – Irba

@ Photos : DivAS – Irba

Irba : Quel est votre rôle dans ce groupe de travail ? Dr Bles : Je réunis les différents partenaires et je veille à l’avancée des travaux. Mon rôle est de comprendre les interactions entre les expériences menées et la participation de chaque pays. Je m’assure que chacun communique bien avec ses partenaires et de la synergie des travaux. Je vérifie l’absence de duplication entre les pays. La mise en commun des recherches peut obtenir des résultats qui dépassent toutes les attentes.

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Je tiens à remercier chaleureusement tous les contributeurs et toutes les contributrices de ce dossier photo. Le succès a largement dépassé nos espérances et la rédaction d’Actu Santé renouvellera l’expérience dans un an. [Toutes les photographies qui n’ont pas été retenues dans le présent dossier ont été intégrées dans la photothèque officielle du BCISSA avec leurs crédits photos]. MC Denis Gutierrez - Chef du BCISSA

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