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Opération Tamour : fermeture et bilan
OPÉRATION TAMOUR
FERMETURE ET BILAN
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Depuis août 2012, le Service de Santé des Armées a été le cœur opérationnel de l’opération Tamour déployé à la demande du président de la République, au profit des victimes du conflit syrien au camp de Za’atari, en Jordanie. Bilan de cette opération unique.
© ECPAD/EMA
TAMOUR EN CHIFFRES
15 mois de missions, soit 7 mandats 120000 réfugiés 38000 vaccinations 15000 consultations médicales 2000 consultations psychologiques 350 interventions chirurgicales
Chirurgie et suivi psychologique
Le Groupement médico-chirurgical (GMC) a été déployée en août 2012 en quelques jours. Il était constitué d'une Antenne chirurgicale avancée (ACA) et complété par un poste médical armé par les personnels d’alerte guépard du centre médical des armées de Montlhéry. Les militaires de différentes armes ont assuré le soutien du SSA pour sa protection et sa logistique, mais aussi le commandement du détachement. En mars 2013, l’ACA a fermé suite au tarissement de l’afflux de blessés de guerre après avoir réalisé avec brio, sous tente, 350 interventions chirurgicales, de jour comme de nuit. Une cellule médico-psychologique a également été déployée dans l’urgence sur le terrain en août 2012, armée par un psychiatre et un psychologue clinicien jusqu’en septembre 2012, puis uniquement par un psychologue jusqu’à la fermeture du théâtre le 27 novembre 2013. Cette cellule aura pris en charge 2000 consultants au fil des 7 mandats. Des médecins épidémiologistes du SSA se sont succédé entre septembre 2012 et avril 2013 organisant des campagnes de vaccination des réfugiés du camp de Za’atari contre la rougeole et la polio, sous l’égide du haut commissariat aux réfugiés des nations unies, l’UNHCR, et du ministère de la santé jordanien, et en concertation avec l'UNICEF, soit 38000 vaccinations.
Évolution de la demande de soins
Fin mars 2013, la capacité chirurgicale du détachement a été arrêtée afin de se concentrer sur le soutien médical dont les réfugiés avaient prioritairement besoin. Les structures médicales jordaniennes, ainsi que l'hôpital marocain situé à proximité du GMC français disposaient des capacités chirurgicales requises et étaient en mesure d'assurer les interventions chirurgicales jusqu'alors effectuées par les équipes françaises du GMC. Après le départ de l’ACA, le groupement médical et la cellule médico-psychologique ont persisté sur le terrain, renforcés par l'arrivée d'un médecin urgentiste et un médecin interniste afin de mieux répondre à la nouvelle offre de soin. Le groupement santé comportait un « poste médical », poste de secours dédié à la médecine générale, un « service d’accueil des urgences » avec un brancard de déchoquage et 3 brancards de délestage et 8 lits d’hospitalisation. Il était doté d’une capacité de radiologie numérisée et d’échographie. Le camp de Za’atari comptait 120000 réfu
giés début septembre 2013, soit la 4 e ville de Jordanie en termes d’effectifs. La demande de soins a évolué vers des maladies liées aux conditions de vie : parasitoses, dermatoses, infections ORL, accidents cardio-vasculaires et brûlures, dont une part importante de pédiatrie. L’activité médicale a aussi répondu au besoin de prise en charge médicale de pathologies chroniques : asthme, diabète, hypertension, etc. Ce groupement médical a totalisé au fil des mandats 15000 consultations médicales.
Coopération internationale
Le SSA français a travaillé, sous l’égide de l’UNHCR et du ministère de la santé jordanien, en collaboration avec différentes organisations gouvernementales et non gouvernementales : médecins militaires marocains, « Médecins du monde », l’UNICEF, « Handicap international », « Save the children », etc. Progressivement, les capacités médicales civiles et militaires présentes sur le camp ont suffi à absorber l'ensemble des besoins des réfugiés, rendant l'activité couverte par le détachement français marginale. Le désengagement était donc logique.
Lors de la fermeture du théâtre le 27 novembre 2013, nous avons naturellement remis un souvenir de l’action du SSA français aux autorités sanitaires du camp, le représentant du ministère de la santé Jordanien du camp et du district de Mafraq, aux responsables de santé publique de l’UNHCR, aux ONG francophones et au médecin-chef de l’hôpital militaire de campagne marocain, professeur agrégé du Val-de-Grâce.
Notre combat commun : les blessés et les patients. Notre priorité : l’excellence technique de la prise en charge médicale, mais aussi la considération et l’humanité avec laquelle les patients et leurs familles étaient accueillis. Au fil des mandats successifs, sur 15 mois entre le 9 août 2012 et le 27 novembre 2013, et malgré des conditions de vie rustiques, la devise du service de santé des armées a été mise en œuvre avec dévouement et enthousiasme de son personnel : « Pour la patrie et l’humanité ».
Campagne de vaccination au profit d'enfants syriens dans une école de l'UNICEF au cœur du camp de réfugiés de Za'atari
© ECPAD
© ECPAD/EMA