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Les bateaux noirs : témoignages des hommes amaranthes
LES BATEAUX NOIRS
TÉMOIGNAGES DES HOMMES AMARANTHES…
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« À l’issue de la formation universitaire (ESSA Bordeaux, HIA Brest) il y a six ans, j’ai rejoint ma première affectation à l’École de Gendarmerie de Châteaulin. C’était bien éloigné de ma réalité actuelle. Elle m’a cependant permis de côtoyer géographiquement l’univers de la marine et des sous-marins, tout en découvrant l’expérience d’un médecin en conditions opérationnelles et en me donnant un avant-goût de la médecine en milieu isolé aux travers de missions en OPEX avec l’armée de Terre.
Mon volontariat à servir aux forces sous-marines accepté, j’ai débuté une formation de trois mois en radioprotection et hygiène nucléaire à l’école d’application militaire de l’énergie atomique et au SPRA. J’ai ensuite suivi dix mois de stage en chirurgie, stomato-odontologie, ORL et ophtalmologie.
La première patrouille est là. Le panneau se ferme pour plus de deux mois en complète autarcie. Coupés du monde, avec mes deux infirmiers, nous devons pouvoir faire face à toutes les situations de la détresse psychique, aux pathologies organiques tout venant jusqu’à la redoutée urgence chirurgicale avec mise en œuvre de l’infirmerie dans sa configuration de bloc opératoire. L’humilité et le bon sens marin me guideront jusqu’au retour à la surface. »
Médecin principal Philippe Dubost
ESNLE
« Après dix ans passés dans les HIA, le diplôme d’IADE en poche, j’ai décidé de réaliser un "grand plongeon" et de rejoindre les forces sous-marines (FSM).
Cet engagement a nécessité un important investissement intellectuel. En effet, d’IADE membre d’une équipe hospitalière, je suis devenu le "service d’anesthésie" du bord avec les mêmes contraintes et les mêmes exigences qu’un service à terre. Du fait de la situation d’isolement total, il y a obligation là plus qu’ailleurs, sans doute, d’anticiper les situations d’urgence ou les complications liées à l’anesthésie. Cette nécessité se concrétise par une participation active d’amont au choix des équipements techniques ainsi qu’au suivi et à l’entretien de ces derniers sans négliger une forte activité de formation continue au sein du service d’anesthésie de l’HIA brestois.
Comme de nombreux sous-mariniers, l’IADE doit diversifier son activité à d’autres domaines de compétence tels que les techniques de laboratoire de biologie ou encore la radioprotection pour n’en citer que deux. Comme tous les marins des FSM, il est tenu de valider le certificat élémentaire (puis supérieur) de sous-marinier (connaissance générale du sous-marin, consignes générales, etc.).
Au final, même si l’effort consenti est conséquent, la conscience de participer à une expérience humaine riche dans le cadre d’une mission particulière suffit à lever tous les doutes initiaux. »
IACN Vincent Garrelon