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Introduction générale

Runies sensorielles, empreintes affectives « Dans des expériences mémorables d’architecture, d’espace, de matière et de temps fusionnent dans une dimension singulière, dans la base substance d’être, qui pénètre dans notre conscience. L’architecture est l’art de la réconciliation entre nous et les monde, et cette médiation se fait par les sens » Juhani Pallasmaa (2005)

La ruine matérialise l’histoire d’une civilisation, le temps, l’essaim de légendes, les mythes, les traditions, l’identité et la mémoire du lieu. Elle fait émerger toutefois une certaine lumière mystérieuse que nous ne pouvons pas distinguer, une lumière silencieuse qui marque une tension paradoxale : La mort et la vie, l’identité et l’altérité, l’absence et la présence, le vide et le plein . La ruine a ainsi le pouvoir de représenter le non-représentable (l’immatériel) : le temps, les émotions, le sensoriel, les visions et les sensations d’antan. Cependant, la ruine, cet héritage culturel qui nous a transmis le passé, subit aujourd’hui les conséquences du progrès technique, social, de la création esthétique et du savoir scientifique. Au fond de cette réflexion, le progrès à conserver et à transmettre c’est le progrès de la vie, et donc le progrès des ruines comme étant ‘‘ vestige de vie ’’. Avec les discontinuités, les ruptures et les pertes qu’implique le progrès, demeurent forcément quelques traces sensorielles, émotionnels, des empreintes affectives. Le progrès devient donc comme le définit ‘‘Arce Ross’’ dans son livre ‘‘Les Ruines psychiques’’: ‘‘ Un mouvement perpétuel de fabrication, de conservation et de réaménagement des ruines à venir. ’’ Les ruines affirment alors l’apparition d’une nouvelle manière d’existence, la présence d’un état nouveau jamais prévu au début qui suggèrent une nouvelle existence, qui est au cœur de l’expérience humaine. En ce sens, il n’y a pas d’identité réelle sans ruines. Le progrès exige la conservation de la ruine. L’homme, en conservant sa propre vie, entre autres, ses ‘‘ Vestiges de vie ’’ est entrain d’assurer le progrès de l’humanité. Il s’agit d’une relation dialectique entre l’homme et le progrès : Il n’y a pas de ‘‘progrès humain sans désir conservateur’’. Pour cela, il n’y a pas d’homme, sans ‘‘création de ruines’’.

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