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Sorties
Du 12 au 18 novembre 2021 >> www.lh ebdoduve ndre di. c o m
Arts du cirque – Salle Rive gauche et grand Jard
Le plein de créations et de rencontres ce week-end La Nuit du cirque se prolonge jusqu'au bout du week-end à Châlons. Au menu : une carte blanche confiée à la compagnie Rasposo par le Palc, ainsi que trois créations contemporaines qui promettent d'interroger, parfois de bousculer le public.
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éjà présent à Saint-Memmie ce mercredi, le collectif Bal présentera sa dernière création, « Fil-Fil », à Châlons samedi matin, suivie d'un atelier à partager en famille et animé par les artistes eux-mêmes. Car au-delà de la diffusion de spectacles, la Nuit du cirque favorise la médiation culturelle et les échanges avec le public. La compagnie Rasposo compte d'ailleurs vivement sur ses retours à l'issue de la représentation qu'elle dévoilera vendredi et samedi. Une carte blanche, plus précisément, confiée les yeux fermés par l'équipe du Palc. « Cette semaine nous a permis de tester des choses, d'avancer sur ce qui deviendra une création à l'horizon 2023, voire 2024, précise Marie Molliens, directrice artistique de Rasposo. Comme une sorte de labo, une étape de travail dont on restituera le fruit. C'est complètement inédit. » Pour autant, c'est une forme de spectacle aboutie que proposera de découvrir la troupe, avec tous les ingrédients qui consti-
Pour cette 3e Nuit du cirque, les artistes de Rasposo accueilleront le public sous leur chapiteau. © Laure Villain
nette. Elle peut être complètement désarticutuent son ADN : une solide complicité des artistes en piste, l'ambiance incomparable du lée, jetée au sol, placée dans des positions imchapiteau, de la musique jouée en live, une ap- probables, comme peut l'être le circassien. » proche entre théâtre et cabaret, Deux contorsionnistes, un porDieu, YouTube teur et un acrobate cascadeur du cirque au sol et dans les airs, etc. Sans oublier quelques taainsi que deux circassiens à la et le yoga sangle aérienne et au trapèze bleaux poétiques et métaphoriques, dont Rasposo a le secret. « J'ai voulu donnent vie à cette réflexion. « C'est aussi un explorer le lien entre le corps du circassien en hymne à l'ivresse, aux libertés, et une façon mouvement et l'aspect inanimé de la marion- d'aborder la notion de manipulation, réelle ou
impalpable. » À découvrir également ce week-end, l'univers chorégraphique surprenant du collectif flamand Sinking Sideways, et la création « Cosmos » née des retrouvailles entre deux anciens élèves du Cnac : la contorsionniste, danseuse et acrobate aérienne Ashtar Muallem, et Clément Dazin, chorégraphe, circassien et metteur en piste. « Revenir à Châlons dix ans plus tard, avec un spectacle, c'est précieux et émouvant, confie ce dernier. Ce solo écrit à quatre mains évoque la quête spirituelle d'Ashtar, ses croyances et la Palestine, son pays d'origine. Elle se livre beaucoup et en même temps, elle convoque des anecdotes sur sa vie très drôles, presque absurdes. » Elle raconte par exemple la guerre et les interdits qui ont bercé sa jeunesse à Jérusalem, la façon dont le yoga peut tous nous sauver, et même sa rencontre avec Dieu sur YouTube. « Le texte se tord au gré de son corps. C'est un poème corporel qui alterne entre les rituels, les moments poétiques et politiques, la danse et le tissu, etc. » Moment vibrant en perspective.
Sonia Legendre 4 3e Nuit du cirque, jusqu'au dimanche 14 novembre, salle Rive gauche et grand Jard de Châlons. Tarif unique : 5 euros. Programme complet et billetterie sur lepalc.fr.
Théâtre et concert – Salle Rive gauche
Deux œuvres d'hier à (re)découvrir ici et maintenant La compagnie Ici et Maintenant Théâtre revisite les œuvres de l'auteur allemand Ernst Toller et du compositeur hongrois Béla Bartók. Deux univers, mais aussi deux visionnaires engagés contre la guerre, chacun à leur manière.
compris, mais tout de même une lueur d'espoir que constituent les jeunes générations et leur envie de faire autrement. La compagnie rendra aussi hommage au compositeur hongrois Béla Bartók grâce à un concept mêlant lecture et concert autour de son parcours. Christine Berg a sélectionné plusieurs extraits du roman biographique de Kjell Espmark et les partagera avec le public. « Il est né sous l'empire autrichien et a chekhov, Debussy, Hugo, Schumann ou défendu, à travers son œuvre, une patrie qui encore Sophocle... Les monuments que n'existait pas encore, explique-t-elle. Il choisit d'adapter à la scène d'aucollectait dans les campagnes des chansons et jourd'hui Christine Berg, fondatrice d'Ici et des mélodies populaires pour s'inspirer de ces Maintenant Théâtre, ont en commun leur influences multiples. Comme pour nous prougénie et l'intemporalité de leurs œuvres. ver que la musique explose les frontières. Il a « Quand j'ai lu la pièce « Hinkemann l'Allemême demandé à Goebbels d'être classé mand », publiée en 1923 par Ernst Toller, j'ai parmi les artistes dégénérés et s'est finaleLa compagnie retrace le destin du soldat Hinkemann et du peuple allemand dans une création été bouleversée, se souvient-elle. Elle est à la ment exilé aux Etats-Unis. » Pour accompascénique et théâtrale surprenante. © Photo JAC fois complètement inscrite dans son époque, gner ce moment suspendu dans le temps, l'après-guerre 14-18 en Allemagne, et résolu- La metteur en scène a travaillé avec le drama- descente aux enfers d'Hinkemann. « Chaque l'Ensemble instrumental de Champagne, diment visionnaire. Un siècle plus tard, même turge et théoricien Philippe Godefroid, spécia- comédien incarne au moins rigé par Gabriel Philippot, 14 musiciens en ayant vécu d'autres drames, rien ou liste de l'histoire germanique. « Notre défi, trois personnages. Nous acet ses 14 musiciens, interc'était aussi de faire traverser le cueillons pour la première presque n'a changé. » Dans la prétera deux compositions racontent Bartók Scénographie reste du XXe siècle à ce person- fois le jeune Tristan, un collédroite ligne de l'expressionmajeures de Bartók : nage, jusqu'à voir ce qu'il de- gien châlonnais qui joue le rôle d'un enfant. Suites de Danses et Mikrokosmos. nisme, Toller raconte l'histoire mouvante viendrait en 2020. Une sorte de Il est question de mémoire et de transmission d'un peuple meurtri par le S.L conflit, à travers le destin tragique d'un vété- fresque baroque, de grande cavalcade, avec dans cette pièce, c'était indispensable. » En 4 « Hinkemann, l'Allemand » (à partir ran, Hinkemann. « Il rentre de la guerre brisé une multitude de changements de costumes et filigrane, cette création théâtrale interroge de 15 ans) vendredi 19 novembre à 19 h 30, et mutilé. Il n'a plus de sexe et se retrouve d'atmosphères. » Au cœur d'une scénographie notre capacité à tirer des leçons du passé pour « Béla Bartók, un esprit libre » incapable de se réinsérer. Toller lui-même a volontairement mouvante, les scènes réalistes, ne pas reproduire nos erreurs. « Malgré toutes samedi 20 novembre à 19 h 30, salle Rive fait la guerre et en est revenu très engagé à oniriques, voire carrément kafkaïennes se suc- nos tentatives pour vivre ensemble, on n'ar- gauche (15, rue de Fagnières). Tarif unique : gauche. Ce qui lui a d'ailleurs valu d'être cèdent, offrant un rythme effréné à cet ensem- rive pas à s'aimer, à retrouver cette frater- 8 euros. Réservations indispensables : ble de quatorze tableaux qui retrace la nité. » Pas de happy end, vous l'aurez ici.maintenant.theatre@wanadoo.fr. emprisonné. »
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