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L'Arena, un an déja

Un an après sa mise en service, c'est déjà l'heure du bilan pour la grande salle événementielle rémoise.

C'était le 26 février 2022. Pour son tout premier événement grand public organisé dans ses murs, l'Arena de Reims a accueilli l’Hexagone MMA 3, un gala d'arts martiaux mixtes, devant 3 700 spectateurs. Un chiffre en apparence modeste, par rapport à la capacité maximale de la salle rémoise, officiellement de 9 000 personnes, mais qui est en fait alors un record pour la toute jeune discipline, supérieur aux deux précédents galas organisés en 2022 à Paris par Hexagone MMA, respectivement au Zénith et à La Défense Arena. Depuis, l'Arena de Reims s'est tranquillement installée dans le paysage. En un an, 33 événements s'y sont ainsi déroulés, dont 21 spectacles et concerts, rassemblant au total 90 000 spectateurs. « Les premiers retours, tant de la part des producteurs que du public, ont été très bons, et on essaye de s'améliorer tous les jours », assure la directrice de l'équipement Carole Revel. Le choix de l'artiste belge Angèle de faire de l'Arena sa résidence pour sa tournée Nonante-Cinq, et donc d'y jouer sa première date, le 20 avril, fait partie des faits qui auront marqué cette première année de fonctionnement, tout comme les concerts, entre autres, d'Orelsan devant 8 700 fans, le 26 mars, ou des monstres sacrés de la musique mondiale que sont

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90 000 spectateurs en 2022, le double espéré cette année

Iggy Pop et Sting, venus respectivement le 25 mai et le 5 octobre. Dans un tout autre genre, le match de basket-ball opposant le Champagne Basket à Antibes, disputé le 16 décembre devant près de 4 000 supporters, a aussi démontré les capacités d'adaptation de la salle. Après ses débuts plus qu'encourageants, l'année en cours s'annonce encore meilleure. « Avec 57 dates pour l'instant programmées en 2023, dans toutes les esthétiques, nous allons atteindre notre rythme de croisière », indique la directrice. Parmi les très grands noms attendus, on peut citer : Michel Polnareff (15 juin), Bigflo & Oli (7 octobre), Michel Sardou (21 novembre) ou Jain (3 novembre). Une pléiade de stars qui doit permettre de doubler le nombre de spectateurs accueillis en 2022, avec l'objectif de dépasser la barre des 180 000 visiteurs sur un an. Soucieuse de montrer sa modularité, l'Arena sera l'hôte d'un événement tout à fait original : la finale du championnat de France de breakdance ! « C'est grâce à Ismaël Taggae qui a porté la bonne parole », précise Carole Revel. La discipline, qui sera olympique lors de Paris 2024, sera ainsi à l'honneur le 30 avril prochain.

Entre le bilan très satisfaisant de l'année écoulée et les promesses de 2023, l'Arena est une réussite pour les élus rémois. Pour Arnaud Robinet, « cet équipement illustre l'ambition de l'équipe municipale qui est de renforcer l'attractivité de Reims et la qualité de vie des habitants ». « Cette salle permet d'accueillir des événements qu'on n’était jusqu'alors pas capable de recevoir », appuie de son côté Catherine Vautrin. Le lieu a évidemment aussi un impact sur son environnement direct, le quartier du Sernam, dont il est la locomotive avec le complexe Aqualudique, et l'hypercentre tout proche. « Ce que je constate, c'est les chiffres concernant la taxe de séjour qui n'ont jamais été aussi importants qu'en 2022, insiste la présidente du Grand Reims. Tous les hôteliers et restaurateurs soulignent la belle activité touristique de notre territoire et c'est aussi grâce à nos équipements. Quand on vient à l'Arena, on va voir un spectacle, mais on va aussi boire un verre ou manger au restaurant. Certains en profitent même pour rester deux ou trois jours à Reims. » L'Arena a évidemment un coût pour la collectivité. Confiée à Reims Events, filiale du groupe GL Events, la construction de cette salle a représenté un investissement d'environ 50 M€, auquel s'ajoutent plus de 20 M€ pour la transformation du Parc des expositions et les aménagements du Centre des congrès. Financée par un groupement d'entreprises piloté par Eiffage, cette somme est remboursée par la municipalité sous la forme d'un versement annuel d'un montant de 5,745 M€, dont 2,1 M€ pour le fonctionnement, pendant 25 ans. « On n'attrape pas des mouches avec du vinaigre, estime Arnaud Robinet. Nous possédons un magnifique patrimoine et nous avons le champagne, mais il nous fallait aussi de grands événements. »

Avant l'Arena, Reims, pourtant 12e cité la plus peuplée de France, était purement et simplement ignorée des tournées des plus grands artistes ces dernières années, faute de salle adéquate. « On peut être heureux d'avoir résorbé ce déficit grâce à ce vaisseau amiral, se félicite le maire. La ville est redevenue une étape obligatoire pour les artistes, comme à l'époque de l'Empire, à l'image d'Edith Piaf qui y a débuté sa tournée. » Il fait ici référence à l'ultime tournée de la Môme, dont la première date a eu lieu à Reims. Nous sommes en 1962 et Edith Piaf remplit les 1 600 fauteuils de la mythique salle de l'Empire, ouverte en 1921, là où se dresse aujourd'hui le cinéma Opéraims. Le parallèle peut sembler un peu étrange, sauf que l'Empire et l'Arena partagent leur situation en centre-ville. « On aurait pu construire à l'extérieur, en urbanisant des terres agricoles, en construisant de grands parkings, au mieux utilisés une ou deux fois par semaine. Et une fois terminé le spectacle, chacun serait rentré chez soi. On a fait un choix différent, qui cause quelques désagréments, au niveau de la circulation et du stationnement, mais que j'assume totalement ». Le prix à payer de cette présence au cœur de Reims qui fait de l'Arena un cas quasi unique en France.

Julien Debant

Les salles de Châlons et d’Epernay impactées

Avant la construction de l'Arena, l'une des questions qui suscitait le plus de débats était celle concernant son impact sur les autres grandes salles marnaises : le Capitole à Châlons et le Millesium à Epernay. A l'époque, Arnaud Robinet répétait à l'envi que l'Arena serait « complémentaire de l'offre régionale ». Si les équipements ne sont pas comparables, l'Arena se distinguant grâce à une plus grande modularité, force est de constater que depuis sa mise en service, les dates programmées sont moins nombreuses à Epernay comme à Châlons. Moins de quinze événements sont aujourd'hui prévus en 2023 au Capitole comme au Millesium. La concurrence est particulièrement forte pour la capitale du champagne. Heureusement, certaines tournées, comme celles de M, Soprano et Michel Sardou, s'arrêtent à Reims et à Epernay. Pour Châlons, c'est un peu différent. La ville réussit encore à conserver quelques dates inédites dans la Marne, à l'image des Bodin's, qui affichent toujours complet, ou de Jérémy Ferrari, programmé ce samedi 11 mars.

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