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La tension monte chez Maison Burtin

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Social Le conflit reprend chez Maison Burtin

La grève du mois d’octobre chez le négociant en champagne sparnacien s’était arrêtée après la désignation d’un médiateur. Elle a repris de plus belle, lundi, et des heurts ont éclaté.

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L’accalmie aura été de courte durée. Pendant tout le mois d’octobre, le négociant en champagne Maison Burtin était secoué par un conflit social entamé par l’intersyndicale CGT - FO qui réclamait une hausse des salaires. Il avait fallu l’intervention des pouvoirs publics et la tenue d’une réunion en sous-préfecture d’Épernay, le 27 octobre, pour dénouer la situation. Un médiateur avait été désigné et la grève levée. Alors qu’une réunion de médiation était organisée lundi 6 décembre, le conflit a repris. La proposition de la direction – une prime de 200 à 400 € et un nouvel accord d’intéressement pouvant aller jusqu’à 1 000 € supplémentaires, indexés sur les résultats –a été rejetée par l’intersyndicale, qui réclame une augmentation sèche pour les 57 ouvriers et employés de 70 € par mois. « C’était une mascarade de médiation, car la direction tient, depuis le début, les mêmes propositions qu’on a toujours refusées, déplore José Blanco, délégué syndical de la CGT. À aucun moment, n’ont été abordées nos réclamations. » Le ton est logiquement différent du côté de la direction « Les propositions sont correctes, honnêtes et ont le mérite d’aller dans le sens du partage de la valeur, un principe auquel je suis attaché, exprime Frédéric Olivar, président de Maison Burtin. La médiation avait à peine commencé, on peut se poser la question de l’utilité de lancer une manifestation… » Plus tard dans la journée, alors que le dirigeant ras-

Au mois d'octobre, ici le 26, différentes opérations avaient été menées par les grévistes. © l'Hebdo du Vendredi

semblait cadres et personnel administratif pour les informer du déroulé des négociations, les travailleurs en grève se sont joints à la réunion. C’est làLa direction veut que les versions divergent. « Une trentaine de saporter plainte lariés ont fait irruption et nous ont invectivés. Il y avait même des membres de l’intersyndicale Champagne, fortement avinés, qui n’avaient rien à faire dans nos locaux et qui ont proféré des menaces », raconte le patron de Maison Burtin. Le syndicaliste José Blanco objecte : « Les salariés en grève attendaient dehors une réponse positive à leurs revendications, mais comme celle-ci ne venait pas, ils ont décidé d’aller à la rencontre de Monsieur Olivar et tout le monde a suivi. Il n’y a eu aucune menace, mais du haussement de ton, car la direction n’a pas tenu ses engagements. Le médiateur semblait aussi bien partial… » La direction envisage de porter plainte. « On ne peut pas faire régner un climat de terreur alors que la situation économique de la maison est honorable. J’ai des salariés qui ont la trouille, dénonce Frédéric Olivar. Mon objectif, c’est de rétablir un dialogue social et trouver une issue dans les prochains jours. » Le PDG de Maison Burtin rappelle que « chez Maison Burtin, la rémunération pour un ouvrier dès 4 ans d’ancienneté, comprenant l’intéressement, est de plus de 37 000 € bruts, déjà très supérieure au salaire conventionnel pour un même emploi. » Selon la grille des salaires établie par la tripartite Champagne, un ouvrier ou employé du champagne démarre avec un salaire de 1 700 € brut et peut aller jusqu’à 2 500 €, avec quatorze mois de rémunération, à fonction et ancienneté maximales. Les syndicats prévoient déjà de nouvelles actions. Une demande de manifestation, pour ce vendredi soir, de 18 h à 21 h, a logiquement été refusée en raison de la tenue concomitante des Habits de lumière, mais les syndicats ont néanmoins obtenu un rendez-vous avec la sous-préfète.

Simon Ksiazenicki

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