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Épernay dessine sa gare de demain
Les élus de l'agglomération ont pris connaissance des détails du projet de transformation de la gare sparnacienne qui doit démarrer au dernier trimestre 2023.
Les changements seront nombreux, pendant et après les travaux.
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Ce sera sans aucun doute un élément structurant de notre agglomération et les travaux qui commenceront dans moins d’un an vont marquer le secteur pendant quelques années. » Le dernier conseil communautaire d’Épernay agglo Champagne, présidé par Franck Leroy, a permis d’en apprendre un peu plus sur les travaux du pôle d’échanges multimodal en gare d’Épernay.
Derrière ce terme barbare, se cache en fait une réalité déjà existante : un lieu dédié aux différents modes de transport, où le voyageur peut facilement passer de l’un à l’autre. En revanche, celui qui existe actuellement n'est pas tout à fait adapté à la mobilité d’aujourd’hui, voire de demain, et la gare d’Épernay va donc prochainement être entièrement restructurée grâce à des travaux qui doivent démarrer au dernier trimestre 2023 et se poursuivre jusqu’à la mi 2026. « C’est un projet ambitieux qui vise à repenser complètement ce pôle d’échanges multimodal qui voit déjà se croiser de très nombreux flux et qui devient un lieu stratégique avec l’arrivée des trains, des bus interurbains et urbains et, demain, des parcours cyclables qui permettront, notamment, d’enjamber, via la nouvelle passerelle, le sillon ferré pour rejoindre le nouveau quartier Berges de Marne », a détaillé Franck Leroy.
Pour mener à bien ce projet, pas moins de 7 M€ ont été intégrés à cette opération de longue ha- leine. Premiers financeurs, l’agglo (2,39 M€) et la ville (1,6 M€) pourront compter sur le soutien déjà acquis ou attendu de l’État (1,14 M€), l’Europe (900 000 €) et la région (800 000 €). Une somme rondelette qui doit permettre pas mal de choses : la suppression du square Clevedon et son terrassement pour le maintenir à niveau avec la gare et le parvis, la végétalisation du parvis, l’aménagement de diverses places de stationnement (deuxroues, courte durée, véhicules d’autopartage électriques, dépose-minute, « navettes VIP »...), la reprise de l’accès à la gare pour les bus, le réaménagement de la gare routière urbaine qui accueille actuellement les bus du réseau Mouvéo (nouveaux quais, abris et ambiances paysagères), la création d’une gare routière pour les cars scolaires et de tourisme et le réaménagement d’un local en maison du vélo. Ce dernier projet, encore hypothétique, proposerait des services de réparation, voire de la location. Un programme copieux qui va transformer pro- fondément le visage de la gare et de ses abords et nécessitera donc d’importants travaux. En plus, l’agglomération pourrait être contrainte de construire un bassin de dépollution à l’ouest de ce périmètre, ce qui modifierait l’accès à la gare routière, tandis que la construction de la passerelle aérienne, qui doit relier la gare au futur quartier Berges de Marne, impliquera également d’obstruer les accès. La base de vie de ce chantier, qui démarrera en février prochain pour une livraison en juillet 2025, nécessitera de dé- placer temporairement les bus urbains au rempart Perrier. Dans le même temps, la SNCF a déjà programmé des travaux de mise en accessibilité. Là aussi, le chantier s'annonce lourd avec près de 11 M€ de prévus pour rehausser les quais, les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite, construire trois ascenseurs pour desservir autant de quais et remettre à neuf le mobilier, la signalétique et l’éclairage. La construction de la passerelle et les travaux de mise en accessibilité sont prévus au même moment afin de réduire les nuisances pour la circulation du train et les usagers.
Sans compter que pour « maintenir l’activité de la gare et son accès pendant les différentes phases de travaux, des solutions transitoires de stationnement des bus urbains seront à coordonner entre l’agglomération et la ville, afin d’anticiper les difficultés d’accès au pôle d’échanges », précise d’ores et déjà la convention passée entre les différents partenaires de ce projet. Un casse-tête en perspective pour les usagers comme pour la ville, l'agglo et la SNCF, mais le prix à payer pour disposer d'un site adapté aux mobilités de demain et une porte d'entrée digne de ce nom vers le futur quartier Berges de Marne.
Simon Ksiazenicki
Les Sparnaciens peuvent donner leur avis sur les Berges de Marne
Au cœur du projet de restructuration de la gare d’Épernay se trouve la construction d’une passerelle aérienne qui servira à relier l’équipement au futur quartier Berges de Marne. Celui-ci se dessine à peine puisque la première étape, la déconstruction et la dépollution de cette friche de 12 hectares vient de débuter. En attendant que les premiers aménagements sortent de terre, vraisemblablement vers 2026-2027, la ville entend donner derechef la parole aux Sparnaciens, comme cela avait été le cas lors d’une première concertation organisée il y a cinq ans. Le site internet de la ville rend public, pour la première fois, les orientations de ce projet qui permet d’avoir une idée de la vision de l’équipe municipale actuelle. Celle-ci annonce 450 logements, des commerces, des bureaux, des équipements, des parkings silos, des mobilités douces… Enfin, elle assure que « l’implantation de l’hypermarché Carrefour au cœur du quartier est un des principes forts du projet ». Reste à savoir si le magasin, en perte de vitesse ces dernières années, sera conservé en l'état, transféré sur une surface aussi importante ou encore transformé en moyenne surface. Les Sparnaciens sont invités à faire part de leurs observations, par mail(bergesdemarne@villeepernay.fr), jusqu’au samedi 15 avril.