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Bientôt une même CCI pour la Marne et les Ardennes

Sobrement intitulée CCI Marne Ardennes, une nouvelle Chambre de commerce et d'industrie réunira ces deux territoires d'ici 2024. Pas de licenciement ni de mutation géographique forcée pour les collaborateurs, assurent les actuels présidents.

Depuis 2016, les Chambres de commerce et d'industrie de Reims, Châlons et Epernay sont regroupées au sein de la CCI de la Marne. Cette dernière et celle des Ardennes disparaîtront le 1er janvier 2024 au profit d'un nouvel établissement, dont les compétences couvriront les deux départements et dont le siège social se situera à Châlons. « Il ne s'agit pas d'une fusion, insistent d'une même voix François Gomariz et Aubin Jeanteur, respectivement présidents des actuelles CCI Marne et Ardennes. L'une n'absorbera pas l'autre. Ce projet a été voté à l'unanimité lors de nos assemblées générales et validé par la CCI Grand Est. On souhaite créer ensemble une autre entité, avec un nouveau schéma directeur et le même nombre d'élus. »

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Soit 90 au total, 60 pour la Marne et 30 pour les Ardennes, moyennant de nouvelles élections à l'automne pour un mandat de trois ans. « Nous ne sommes pas dans une posture politique ou individualiste, ajoute le duo. Nous présenterons une liste unique, constituée en lien avec les organisations patronales. » Sachant que d'autres listes sont susceptibles d'entrer en lice si d'autres candidats se lancent. En amont, tutelle de l'Etat oblige, la future CCI devra faire l'objet d'un décret paraphé du Premier ministre et des ministres de l'Economie et des PME.

Seconde CCI du Grand Est après la Moselle

Bien sûr, ce rapprochement vise plusieurs objectifs stratégiques, à commencer par l'efficience auprès des entreprises ressortissantes. « Elles ont, pour l'immense majorité, des activités déployées à la fois dans la Marne et les Ardennes. La notion de frontières départementales n'existe plus pour elles. On se met au service d'un même territoire pour mieux

L'autonomie financière en ligne de mire

Dans le cadre du contrat de performances et d'objectifs passé avec l'Etat, les CCI sont assujetties à remplir des missions obligatoires de service public. Les ressources fiscales allouées en ce sens s'élèvent respectivement à 2,6 M€ pour la CCI de la Marne et 1,4 M€ pour les Ardennes. « Elles ont été divisées par trois ces dix dernières années, rappelle Philippe Wittwer. Et elles devraient encore baisser à l'avenir. » La future CCI pourrait disposer d'une enveloppe d'environ 3M€ via cet apport, pour un budget global avoisinant les 20 M€. « Sans compter les revenus générés par nos filiales dans l'aménagement foncier et l'immobilier d'entreprises, dixit François Gomariz. Si on intègre des paquebots comme Neoma Business School, par exemple, on dépasse la centaine de millions d'euros. On a aussi développé beaucoup d'activités commerciales et de services aux entreprises pour les accompagner dans leur quotidien. On sait que les ressources de l'Etat finiront par s'arrêter. Ça sous-entend de poursuivre nos efforts et de viser la totale autonomie financière de nos établissements. » Avec un défi majeur : investir massivement dans le foncier pour permettre aux entreprises de rester sur le territoire et en attirer d'autres.

I Nsertion

les accompagner. » Avec des perspectives nouvelles, tant au niveau régional que transfrontalier.

« Aujourd'hui, la CCI des Ardennes ne pèse que 4 % du réseau consulaire régional, illustre Aubin Jeanteur. La CCI Marne Ardennes se positionnera comme la seconde CCI du Grand Est après la Moselle. »

Les instigateurs envisagent de mutualiser leurs offres de services et de développer différents projets en matière de tourisme, d'immobilier d'entreprises, de formation, etc. Implantée à Châlons depuis un an, l'école In&ma pourrait par exemple se doter d'un campus supplémentaire à Charleville-Mézières. La création d'un réseau de foires agricoles fédérant Châlons, Sedan et Libramont (en Belgique) est également à l'étude. « Nous allons renforcer nos compétences sur les sujets en lien avec les grandes mutations auxquelles sont confrontées les entreprises, indique le directeur général, Philippe Wittwer. Le numérique, les énergies, le recrutement, etc. C'est une organisation qui évoluera, nécessairement, et qui permettra à chaque collaborateur de s'inscrire dans un parcours professionnel favorable, avec des possibilités d'évolution. »

En 2020, pour rappel, la CCI de la Marne supprimait 13 postes pour faire face à un déficit d'exploitation et aux ponctions budgétaires de l'Etat.

A ce jour, les deux chambres comptent 63 effectifs, dont 22 dans les Ardennes. Et demain ? « Il n'est pas question de licencier ou de casse sociale, s'engage François Gomariz. Même si certains postes sont mutualisables, on proposera des transferts vers d'autres postes pour être plus opérationnel. » De même, les équipes déjà en place ne se verront pas imposer de déménagement, sauf à ce qu'elles en fassent la demande.

Sonia Legendre

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