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Rassemblement national contre majorité présidentielle
Dimanche 29 janvier, les électeurs de la 2e circonscription de la Marne sont invités à choisir leur députée entre la candidate du Rassemblement national Anne-Sophie Frigout et celle de Renaissance, Laure Miller.
Appelés à voter dimanche 22 janvier, suite à l'invalidation du scrutin de juin dernier par le Conseil constitutionnel, les électeurs de la 2e circonscription de la Marne, qui regroupe une partie de Reims et 84 autres communes, dont notamment Bezannes, Fismes, Saint-Brice-Courcelles, Thillois et Tinqueux, ont largement boudé cette élection législative partielle. Sur 74 413 inscrits, plus des deux tiers ne se sont pas déplacés dans les bureaux de vote (56 504). Dans un contexte lourd, marqué notamment par l'inflation des coûts des produits de consommation courante et les conflits sociaux liés au projet de réforme des retraites, la député sortante Anne-Sophie Frigout (Rassemblement National) est arrivée en tête avec 34,80 % des voix. C'est presque 13 points de mieux qu'au premier tour en juin dernier. La candidate de la majorité présidentielle Laure Miller (Renaissance) a pris la seconde place qualificative pour le second tour, avec 30,03 % des suffrages, progressant également de près de 9 points par rapport à l'élection de juin. Sur la 3e marche du podium, mais éliminé, le candidat de la Nupes, Victorien Paté, termine avec 16,17 % (moins 6 points). Une déception qui n'a pas empêché les responsables locaux de la Nupes d'appeler leurs sympathisants « à battre le Rassemblement national, madame Frigout et l'extrême droite ». Viennent ensuite : l'élu rémois Les Républicains Stéphane Lang (11,1 %), Nesma Sayoud d'Écologie au centre (2,99 %), Marie Pace de Reconquête ! (2,5 %), Thomas Rose de Lutte ouvrière (1,77 %) et les deux sans-étiquettes Pierre Schwarz (0,65 %) et Salvador Ribero (0,01 %).
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Ce dimanche 29 janvier, le second tour voit s'affronter deux candidates que tout oppose. D'un côté, Anne-Sophie Frigout, une néophyte en politique qui, en six mois à l'Assemblée nationale, a su se faire un nom. De l'autre, une fidèle du couple Robinet-Vautrin, avocate, adjointe au maire de Reims et conseillère départementale de la Marne, passée des Républicains à la majorité présidentielle au printemps dernier. La candidate du Rassemblement national, enseignante d'histoire-géographie en collège, a largement fait parler d'elle depuis la rentrée, alignant notamment les punchlines contre les Zones à faibles émissions (ZFE). Celle qui représente Renaissance est aussi souvent en première ligne, car en charge des dossiers du territoire rémois en lien avec l'environnement et l'écologie. Toujours en quête de notoriété, Anne-Sophie Frigout a ainsi pu profiter du soutien de Jordan Bardella, mais surtout de Marine Le Pen, venue en personne prendre en sa compagnie un bain de foule, le 14 janvier dernier, à Fismes. Sur ce même registre, Laure Miller a reçu au sein de la circonscription les renforts d'une pléiade de ministres, dont le dernier, venu jeudi 26 janvier à Fismes, n'est autre que celui de l'Intérieur, Gérald Darmanin. La veille, elle avait également reçu le soutien des poids lourds du département : Arnaud Robinet (maire de Reims), Catherine Vautrin (présidente du Grand Reims) Xavier Albertini (député de la Marne), Franck Leroy (président du Grand Est) et Christian Bruyen (président du conseil départemental). Tous ont loué « son efficacité et sa capacité à travailler avec les autres et à représenter tous les habitants, ruraux comme urbains ». « Mon engagement est d'être utile là où ça se passe, c'est-à-dire au sein de la majorité présidentielle, et de faire de la politique positive », déclare Laure Miller. Face à ce déploiement de force, Anne-Sophie Frigout possède d'autres armes. Durant cette même journée, elle s'est ainsi fendue d'un nouveau communiqué dont elle a le secret, assurant : « si les électeurs me font confiance, je m’engage à reverser une partie de mon indemnité d’élue à des associations qui participent à la solidarité nationale, luttent contre les violences faites aux femmes, contribuent au patriotisme, préservent notre patrimoine historique, s’engagent pour le bien-être animal ou aident les jeunes des classes moyennes à faire des études ». Des promesses dans les deux camps, bien différentes.
Julien Debant
9H00-13H00