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Cernay, quartier plein d'avenir
Toujours dynamique, le quartier de Cernay, qui s'articule autour de la rue éponyme, accueille toujours plus de nouveaux habitants, attirés par sa situation idéale, aux portes du centre-ville de Reims.
Vital, détente, zénitude.
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Ces trois mots, qui expliquent le nom Videzen, donnent une bonne idée du programme voulu par Noémie.
L’ancienne infirmière a démissionné pour monter son salon de bien-être. Le métier qu’elle aimait tant ne lui permettait plus d’exercer correctement et de s’investir auprès de ses patients. Ce temps qui lui manquait dans cette autre vie, la dynamique rémoise a décidé de le mettre à profit d’une autre idée du soin, centrée sur l’écoute et la douceur. Elle a rapidement cherché le local idéal pour installer son activité. Et c’est rue de Cernay, à deux pas du centre de Reims, que le salon de ses rêves a trouvé sa place.
A taille humaine et décoré avec goût, Videzen, le cocon de Noémie, vous enveloppe dès l’entrée de tranquillité, laissant le quotidien derrière soi.
Tout de suite, les produits d’aromathérapie, les savons naturels, les huiles, les tisanes et les encens d’artisans proposés à la vente renseignent sur la volonté de la sympathique gérante, que l’on se sente bien.
Se réaliser dans le soin
Ayant toujours eu à cœur le bien-être, Noémie met un point d’honneur à faire les choses avec passion. Se formant avant de quitter l’hôpital, elle continue de se spécialiser dans les techniques comme le massage à la bougie, les pierres chaudes ou les bols tibétains. Un gage de sérieux pour celle qui retrouve certains de ses anciens patients pour un suivi et quelques instants de détente.
En six mois d’existence, son salon a déjà convaincu une belle clientèle qui revient se délasser en confiance. L’originalité de ses prestations y est aussi pour beaucoup. Renseignez-vous, il y a forcément un soin fait pour vous.
Par ailleurs, présente dans de nombreux événements de la région, Noémie se fera un plaisir de vous renseigner, notamment lors de l’expérience cocooning des Journées Violette les 18 et 19 mars à Val de Vesle, à la braderie des Vitrines de Reims les 24 et 25 mars, ou encore au festival Ardenn’Rock début juillet.
Avec une longueur de 1,5 km, la rue de Cernay est l'une des plus longues artères de Reims, à peine moins que l'avenue Jean-Jaurès, toute proche, et ses 2 km. C'est d'ailleurs au droit de sa grande voisine, près de l'église Saint-André, qu'elle démarre, pour finir sa course en direction du Mont de Berru, au pied duquel se trouve le village à qui elle doit son nom. Très ancienne, elle aurait été tracée dès l'Antiquité, conservant au fil des siècles sa fonction d'axe très passant, synonyme d'une foisonnante activité. Il n'y a pas si longtemps, chaque rez-de-chaussée était ainsi occupé par des commerçants ou des artisans. « Quand nous étions jeunes, il y avait au moins six ou sept boulangeries, presque une à chaque coin de rue, mais aussi une mercerie, deux drogueries, un poissonnier, plusieurs boucheries et charcuteries », se rappellent Jeanine et Bernard, respectivement âgés de 74 et 78 ans. Croisés au bar Le Revard (lire par ailleurs), où ils prennent un café chaque matin, les deux vénérables « anciens » ont toujours vécu dans le quartier Cernay. Ils y sont nés, y ont grandi, chacun de leur côté, avant de tomber amoureux l'un de l'autre à l'âge adulte. Aujourd'hui, l'axe Cernay accueille moins de boutiques qu'il y a 30 ou 50 ans, mais plusieurs dizaines de magasins et restaurants y ont toujours pignon sur rue. Certains possèdent même une réputation méritée qui dépasse largement le quartier, à l'image de l'épicerie italienne Fossati ou du restaurant le Cul de Poule. Jeannine et Bernard ne sont sans doute pas les seuls à avoir passé toute leur vie dans ce secteur de Reims, cependant de plus en plus d'habitants découvrent ce quartier chaque année. Car comme tous les faubourgs de la cité des sacres, celui de Cernay est progressivement rattrapé par l'extension d'un centre-ville rémois devenu inabordable pour nombre d’habitants.
« Rue de Strasbourg, une maison de 164 m² à rénover, avec un petit jardin, mais sans parking, s'est récemment vendue au prix de 441 000 € en 12 jours », témoigne Dominique Lambert, gérant de l'agence immobilière
Le quartier de Cernay, c'est 1,5 km de long et plusieurs dizaines de commerces. © l'Hebdo du Vendredi
Nestenn, située au 18, avenue Jean-Jaurès. Principale particularité de ce secteur, outre sa proximité avec le centre de Reims, c'est sa forte densité et son manque de foncier qui font que les programmes immobiliers neufs y sont plus rares qu'ailleurs. La rue de Cernay et son quartier peuvent ainsi être divisés en trois parties : une première jusqu'au croisement avec l'avenue SaintMarceaux, « extrêmement prisée », une deuxième allant jusqu'au boulevard Dauphinot, « également très recherchée », et une troisième s'étirant quasiment jusqu'au centre commercial Carrefour, théâtre de plusieurs projets de construction de logements. « Même quand on est au bout de la rue de Cernay, on est à peine à 30 minutes du centre-ville à pied », fait remarquer le patron de Nestenn. Bien doté en magasins et desservi par les transports en commun, le quartier Cernay séduit de plus en plus, notamment grâce à ses petites maisons individuelles de 80 à 100 m² qui s'échangent à partir de 200 000 €. « Peu sont mises en vente et quand c'est le cas, elles partent toutes ou presque en moins d'un mois ». Pour ce type de bien, il faut compter entre 2 500 et 3 000 € du m², voire bien plus s'il est en très bon état, et même encore davantage s'il possède un garage : un Graal dans ce secteur très dense. Concernant les appartements, le constat est identique. Dans un immeuble construit il y a une dizaine d'années, situé sur l'ancien site industriel Arthur-Martin, un appartement de 119 m², avec balcon et garage, s'est vendu 299 000 €. Les petits logements, très nombreux dans le quartier Cernay, séduisent particulièrement les étudiants, « attirés par la proximité du campus universitaire du Moulin de la Housse et des grands axes permettant de rejoindre facilement de nombreux secteurs de Reims ». Un T2 en bon état se loue « facilement » autour de 550 € par mois. « J'ai beaucoup de clients qui viennent du nord de Reims et des Ardennes et qui sont très heureux de trouver ici un logement pour leur enfant devenu étudiant, sans avoir à traverser toute la ville ».
Julien Debant
Au bonheur des livres
Passer la porte du numéro 129 de la rue de Cernay, c'est un peu comme entrer dans un musée, à la différence qu'ici, tous les objets ont une utilité au bénéfice de la préservation du papier.
Bienvenue dans l'atelier de reliure de Céline Facqueur, temple dédié à la conservation des petits et grands papiers, et des livres en particulier. Son métier : créer des reliures de manière artisanale en appliquant des techniques, le plus souvent traditionnelles et parfois plus modernes. « Tous les outils et machines, même les plus anciens, me servent tous les jours et fonctionnent sans électricité », indique la maîtresse des lieux. Cousoir, presse à percussion, cisaille ou pointe se succèdent élégamment, parfois sur des meubles de maître qui, eux aussi, affichent une élégante patine, prouvant que le poids des années n'a aucun impact sur eux. « Ça, c'est une machine à coudre les livres datant des années 1960 que j'utilise toujours pour les petites séries », détaille l'artisan. Le métier de relieur est très ancien. Si la reliure est apparue entre les IIe et VIe siècles après J.C., avec la naissance du codex, cet ensemble de feuilles pliées en cahiers, les historiens situent le développement de cette activité à la fin du Moyen-âge. Jusqu'aux années 1970, cette pratique était encore très courante, faisant travailler des milliers de personnes. « Quand j'ai commencé, il y a un peu plus de 30 ans, nous étions encore relativement nombreux à Reims. Aujourd'hui, nous ne sommes plus que deux ». Selon la Chambre syndicale de la reliure, la France compterait actuellement 240 ateliers représentant 1 800 emplois. L'avènement du tout numérique a en effet bouleversé la donne, si bien que
Un métier cousu main ce métier est aujourd'hui considéré en voie de disparition, d'où son élévation au rang d'art. « Quand je fabrique la reliure d'actes notariaux, de manière tout à fait classique, ce n'est pas vraiment de l'art, rigole Céline Facqueur. En revanche, quand je travaille sur la création d'une belle reliure, c'est différent. En fait, tout dépend des demandes. » Dans son atelier, outre les professionnels, à l'image des notaires, qui ont l'obligation de conserver des archives en format papier, les clients sont des collectionneurs de livres et plus souvent encore des personnes lambdas soucieuses de préserver des souvenirs. « Une dame d'environ 70 ans m'a confié récemment un album d'images à restaurer, réalisé par sa grand-mère alors enfant et qu'elle n'avait pas le droit de toucher quand elle était petite fille. » Un exemple parmi d'autres qui démontre que la reliure est un art aussi utile que sentimental.
J.D