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Passion et plaisir à
la table des Kikel
Dans le quartier de la rue de Cernay, quatre adresses font saliver les gourmands.
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Avec le restaurant Au cul de poule, la brasserie Les cocottes, le bar à manger Cul sec et la pâtisserie
Le temps de dire « au Revard »
Dernier bar « à l'ancienne » de la rue de Cernay, Le Revard va fermer définitivement ses portes au printemps, marquant la fin d'une époque.
Totem de la rue de Cernay, situé au numéro 162, Le Revard est le dernier de son espèce sur cette artère rémoise qui comptait 7 ou 8 établissements semblables il y a encore deux décennies. Annie, sa patronne, anime l'estaminet aux allures de chalet depuis 2004. « Quand je l'ai repris, j'ai conservé cette décoration atypique et son nom qui vient du mont Revard, un site en Savoie qui plaisait visiblement beaucoup aux précédents propriétaires ». Et bien avant de prendre un patronyme montagnard, la devanture affichait fièrement ses origines champenoises. « Ça s'appelait Aux bocks rémois », précise Annie, carte postale ancienne à l'appui. Dans ce bar « pur », ouvert du lundi au samedi, tout le monde se salue, la main généreusement tendue. Une convivialité qui, elle non plus, n'a pas changé avec les années, tout comme le prix des consommations, qui n'a pas suivi la courbe folle de l'inflation. Le café pris sur le zinc ne coûte ici que 1,20 €, tandis que le demi se partage dès 2,5 €. Des habitudes de vie et des tarifs que les moins de 40 ans ne connaîtront peut-être jamais. « J'ai des clients qui viennent depuis plusieurs dizaines d'années, parce qu'ici l'ambiance ressemble plus à une pension de famille qu'à un simple bistro. » Cependant, toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin. L'heure de la retraite a sonné depuis bien longtemps pour Annie, 70 ans, qui a décidé de dire stop et de partir
Annie, âgée de 70 ans, patronne du Revard. © l'Hebdo du Vendredi vivre dans le Var, afin de prendre du temps pour elle et son mari. Le bar va ainsi baisser définitivement le rideau au plus tard au printemps prochain, faute d'avoir pu passer la main. « En 20 ans, je n'ai pas eu une seule fermeture administrative, ni assisté à une bagarre. Il ne faut évidemment pas compter ses heures, mais ça a vraiment été une très belle expérience, très gratifiante, auprès de clients, devenus des habitués, très attachants, si bien que si c'était à refaire, je ne changerais rien ». A la place du vénérable établissement, deux maisons doivent voir le jour, effaçant du même coup toute trace de ce café, ultime représentant rue de Cernay d'une époque commerciale révolue. La dernière soirée d'Annie avec sa « famille » promet un « au Revard » très émouvant. J.D
Stéphane Kikel. ©DR
Proches les uns des autres, les établissements fondés par Stéphane et Peggy Kikel ont en commun une idée du plaisir de la table et du partage de bons moments.
En cuisine depuis ses 15 ans, Stéphane Kikel parle avec gourmandise de son métier de restaurateur, et des styles de ses différentes tables entre la bistronomie conviviale du Cul de poule, la générosité de plats réconfortants des Cocottes et les apéros canailles entre copains autour d’une bonne bouteille au Cul sec. Epaulé de sa femme Peggy, sommelière de métier, le chef cuisinier a fait de la Maison Kikel, une marque synonyme de passion. Une passion qui d’ailleurs se transmet génétiquement, car leur fils Maxence vient de rejoindre l’aventure.
Le jeune chef pâtissier de 18 ans apporte en effet depuis septembre dernier son énergie et sa créativité aux douceurs sucrées de Garance, la pâtisserie récemment acquise par le couple d’épicuriens qui porte le nom de leur fille. Un échange familial qui nourrit et donne une saveur supplémentaire à l’histoire de la Maison.
La recette du succès
Une bonne dose d’envie, un zeste de savoir-faire, une pincée de folie. Quand ils achètent l’ancien restaurant La Grange il y a 20 ans, Stéphane et Peggy Kikel sont loin d’imaginer que ce projet est seulement le premier qu’ils fonderont dans le quartier Cernay. Ce territoire tranquille et citadin de Reims est au centre de leur vie, ils y habitent et y travaillent avec toujours autant de joie. C’est un terrain de jeu où ils testent des envies et construisent au fur et à mesure une complémentarité entre les établissements de la Maison Kikel. Les produits de qualité se partagent selon les cartes et les idées du chef pour chaque univers. La pâtisserie Garance apporte également la fraîcheur de sa jeune équipe et ses desserts modernes.
Mais l’ingrédient principal reste l’amusement. Un bonheur à cultiver en faisant attention au bien-être de ses collaborateurs, Stéphane y tient. Car pour donner du plaisir aux autres à travers sa cuisine, il faut le faire avec le sourire. Voici la recette du succès de la Maison Kikel.