2 minute read

Les annonces de Tereos suscitent la colère des salariés

La fermeture de la distillerie de Morains et la mise en vente de la féculerie d'Haussimont, annoncées par le groupe Tereos, ont fait réagir les salariés marnais.

Dernière action en date : le blocage de la sucrerie de Connantre, ce lundi 13 mars. D'autres manifestations pourraient voir le jour.

Advertisement

La mauvaise nouvelle a été annoncée en interne le 8 mars au matin, lors d'une réunion du comité social et économique (CSE) de Tereos. Dans le cadre d'une réorganisation de son activité industrielle en France, ce groupe, deuxième producteur mondial de sucre en volume et propriétaire de la marque

Les négociations autour du PSE s'ouvrent ce vendredi

Béghin Say, va fermer la distillerie de Morains à Val-des-Marais, entre Fère-Champenoise et Blancs-Coteaux, puis mettre en vente la féculerie d'Haussimont, près de Vatry. Parmi les arguments avancés pour justifier ces choix : le désengagement des planteurs betteraviers, amplifié par l'interdiction des néonicotinoïdes, et une sous-utilisation des capacités de

C HAMPAGNE

production de la distillerie marnaise. « On ne s'y attendait pas du tout, glisse Jimmy Fouchart, délégué syndical CGT et opérateur des expéditions à Morains depuis 2014. Ce site date de 1958 et a été remis à neuf en 2020. Il embauche 27 salariés. » Faute de matière première suffisante, il avait déjà été mis à l'arrêt forcé en décembre. « On était censé redémarrer fin avril. Et puis l'annonce est tombée... » Jusqu'ici, les emplois ont pu être maintenus, moyennant le transfert d'une partie de l'équipe à la sucrerie de Connantre, également propriété de Tereos, pour en assurer la maintenance. « L'autre partie a été missionnée sur le gardiennage de Morains. Il n'y a pas si longtemps que cela, grâce à la production de gel hydroalcoolique, notre distillerie était considérée comme l'usine qui sauve des vies. Aujourd'hui, on la ferme sans vraiment nous donner d'explications. » Une décision d'autant plus critiquée que le géant sucrier affiche, d'avril à décembre 2022, une progression de 35 % de son chiffre d'affaires, estimé à près de 4,8 milliards d'euros l'an passé.

Dès le 9 mars, un premier débrayage et une manifestation organisée devant la distillerie de Valdes-Marais ont réuni jusqu'à 90 salariés du groupe. « Ceux de Connantre sont venus nous soutenir, explique le délégué. On ira aussi soute- nir la sucrerie d'Escaudoeuvres (ndlr : également sous le coup d'une fermeture annoncée, dans le Nord) » Pendant deux heures, ce lundi 13 mars après-midi, une partie du personnel s'est mobilisée pour bloquer l'accès au site de Connantre.

Objectif : limiter les entrées et sorties des expéditions de sucre et de matières premières. D'autres actions devraient être menées dans les jours prochains, sachant que les négociations autour du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) s'ouvriront ce vendredi 17 mars avec la direction générale de Tereos. « Ils demandent au CSE de rendre son avis mi-juin. Ils nous parlent de reclassements sur Connantre, mais ça nous semble compliqué à mettre en place. » Même scepticisme du côté d'Haussimont, dont la féculerie existe depuis les années 70. Tereos en a

This article is from: